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Amnésia

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Tout ce qui a été posté par Amnésia

  1. Ça peut aller plus vite qu'on ne le pense, l'Histoire est faite de surprises qui sont justement la réalisation de choses qui étaient rationnellement improbable ou impossible. Qui pensait que les français allaient couper la tête de leur roi? Qui pensaient que l'assassinat d'un archiduc allaient plonger l'Europe dans une guerre mondiale ? Ou pour rester plus proche de la Russie, qui pensait voir venir la révolution de 1917? Qui pensait voir la chute de l'URSS ? Qui pensait voir l'armée russe mise en échec en Tchétchénie ? Qui pensait voir l'armée russe envahir l'Ukraine et se retrouver à être dans une situation si terrible qu'elle en est venue à mobiliser sa population comme lors des deux seules fois de son Histoire, qui ont été les deux guerres mondiales ? Les militaires sont l'instrument du politique mais les militaires ont des limites. Quand le politique pousse au sacrifice, il compte sur les officiers pour le mettre en œuvre avec tous les moyens qu'ils peuvent, quitte à leur donner des pouvoirs exceptionnels pour contraindre les hommes qui sont engagés, jusque là, le système peut fonctionner. Mais quand en bas le sacrifice n'est plus accepté (moins le combat a du sens moins le sacrifice sera accepté), qu'on refuse les ordres et qu'on finit par ne plus avoir de résultats ou que de mauvais résultats, les officiers perdent de leur pouvoir, de leur intérêt, ils deviennent inutiles et incompétents aux yeux du politique. C'est alors que le politique va s'ingérer dans les affaires militaires, dégageant des officiers pour que les politiques jouent les chefs de guerres et ou bien souvent leur volonté et leur idéologie amène à réaliser des actions militaires illogiques qui se payent souvent très chèrement. Au bout d'un moment, ça peut basculer, quand vous avez plus à perdre qu'à gagner, que vous n'avez pas de résultats, que la troupe ne comprend pas pourquoi elle devrait se sacrifier, que les officiers deviennent des fusibles servant aux politiques à se déresponsabiliser, que la société se retrouve opposée à la guerre. Oui au bout d'un temps de nombreux officiers et responsables comprendront qu'il y a un réel intérêt à mettre fin à la guerre, quitte à la perdre, plutôt que s'obstiner pour l'idéologie du pouvoir en place. Des officiers pourraient très vite obtenir de gros soutien pour mettre un terme à la guerre, tant dans leurs rangs que dans la population, m'il faut dégager Poutine pour y arriver. Mais même si on assiste déjà depuis un certain temps à des signaux, je pense qu'il faudra attendre la mort de nombreux appelés et le blocage militaire voir la continuité de l'initiative et l'avantage ukrainien sur l'armée russe pour que ça se fasse. Je l'ai déjà dit, cette guerre n'est pas celle de la survie de la Russie, mais celle du système Poutine. Les russes vont le comprendre de plus en plus et la propagande marchera de moins en moins car la guerre n'est plus juste à l'écran, elle vient chercher et obliger actuellement le père, le fils, le frère, l'ami à combattre, elle va demain en faire rentrer plus d'un les deux pieds devant, ce sera un moment de mécontentement croissant. Ceux qui pensent que cette mobilisation n'est qu'un sursaut militaire qui va donner plus de moyens humains à l'armée russe se trompe, c'est un gros problème en perspective pour le système Poutine.
  2. Oui c'est ça le problème, les russes vont bientôt concentrer leurs "mobilisés" dans la zone et avec un renseignement américain important couplé à une artillerie de précision, ça va faire du bilan humain très lourd
  3. En général la propagande se trouve dans l'information officielle ou amateur ? Ce qu'on voit ici en Crimée c'est le reflet de la mobilisation russe comme on le voit partout en Russie ? Ou une mise en scène de comment Moscou aimerait que ça se passe ?
  4. Faut comprendre l'objectif à très très court terme que j'ai déjà indiqué ici. Il veut arriver à une situation ou il dit "je pose mes limites, respectez les!" Les référendums doivent servir à sanctuariser des territoires afin de bloquer les offensives russes. Les mobilisés sont des figurants qui sont envoyés dans ces zones pour appuyer cette dissuasion face aux ukrainiens. Les menaces laissant suggérer la menace nucléaire est un message pour que l'occident force les ukrainiens à accepter les limites russes. Le gazoduc qui pète, un hasard du calendrier? La Russie annoncera prochainement avoir "rattaché" les 4 nouvelles régions russes et va espérer que son plan fonctionne. Mais pour les ukrainiens ça ne changera rien, alors les russes mettront leur force nucléaire en alerte et menaceront publiquement de recourir à l'arme nucléaire, là aussi pour que les ukrainiens s'arrêtent, pour que les alliés de l'Ukraine poussent à l'arrêter. Comprenons le déjà, on va assister à cela dans le mois à venir, les russes cherchent à geler le conflit et à se sortir de là avec la victoire que sera l'annexion des régions, ils ne veulent plus continuer cette guerre, ils ne mobilisent pas pour faire une grande offensive, ils ne cherchent pas non plus un prétexte pour utiliser l'arme nucléaire. Je pense que Poutine est convaincu que ça va marcher, que la Russie obtiendra ce qu'elle veut car pour lui la Russie est celle qui domine et dicte ses volontés, les autres doivent l'accepter. Il reste dans cet objectif qu'il "doit" gagner et que s'il ne gagne pas les autres ont tout à perdre, ça fait partie de son idéologie, de sa politique, tant sur la plan militaire qu'économique depuis des années. Mais là il fait une nouvelle erreur, son plan si "simple" reflète l'impression qu'il ne veut pas accepter une situation ou la Russie n'est pas dans une position dominante, qu'elle perd même. Il joue donc le scénario de la Crimée, la menace nucléaire comme il le faisait avant en espérant naïvement obtenir les mêmes résultats La Russie perd cette guerre, voilà la réalité que le Kremlin et ses soutiens ne veulent pas voir et accepter. Elles est militairement au bout de ses capacités, la mobilisation est un leurre numérique qui cache une masse humaine qui n'a pas de compétences, qui n'a pas de moyens et qui démontrera toute sa lourdeur et son inutilité très rapidement. Le Kremlin ne peut plus continuer cette guerre qu'il n'a jamais voulu (il voulait annexer l'Ukraine par la force, mais sans faire une guerre), il cherche à y mettre fin et il joue ses dernières cartes, la mobilisation et le nucléaire (qu'il n'utilisera pas). Ce à quoi on assiste est le signe d'une faiblesse et non d'une montée en puissance faut arrêter de fantasmer la mobilisation comme si ça allait créer une bascule, c'est juste pour contenter les nationalistes qui enragent de voir leur pays perdre, juste pour dissuader les ukrainiens en espérant que l'annexion des 4 régions va créer une barrière psychologique menant à un cessez-le-feu puis à des négociations ou Moscou jouerait le dominant qui impose ses conditions. Mais Poutine domine t-il vraiment la situation?
  5. C'est tout le problème d'un pouvoir politique et d'une propagande qui donne le sentiment que le peuple partage l'ambition de Poutine, qu'il est obstiné à se battre , que le pays est dans un élan général du style de la grande guerre patriotique. Dans les faits les russes n'ont pas la volonté de faire la guerre, car elle est sans intérêts pour eux , elle ne menace en rien leur sécurité, ne met pas en danger leur pays. C'est une guerre politique ou les russes n'ont pas le bon rôle. Il n'y a que le politique russe et sa propagande pour imaginer qu'en déclarant les 4 régions ukraiennes comme étant territoire russe, que le peuple russe se sentira agressé et dans une logique de défense de la Russie. Non ça ne passera pas ainsi, le forcé russe qu'on va envoyer au front ne se dira pas qu'il défend la Russie, seul le système voudra leur faire croire. Quand vous avez des types non volontaires, voir totalement contre l'acceptation d'être mobilisé, ben en les forçant vous n'en ferez rien. Ils deviendront au contraire un vrai problème amenant à une non combativité, la désertion, la mutinerie et ces types ont toujours un pouvoir contagieux, ce ne sont pas eux qui vont changer. Si la Russie serait envahie, une mobilisation serait bien différente. Déjà le simple usage de conscrits (hors mobilisation) est problématique pour une guerre extérieure, alors venir chercher des types dans le civil, presque au hasard pour faire ça, c'est se tirer une balle dans le pied. Le russe n'a pas assez été endoctriné, le contexte n'est pas assez détérioré, le 21e siècle et ses spécificités ne sont plus celles du 20e siècle non plus. Et si la guerre dès le début prend une mauvaise tournure, bonne chance. Encore une fois tout cela n'est qu'une idéologie politique d'un pouvoir russe qui rêve de grandeur et pense que le peuple est une ressource docile qui fera ce qu'on veut qu'il fasse. Mais il ne suffit pas d'habiller un civil en militaire et de lui donner une arme pour en faire un bon soldat. Pour l'instant faut pas croire, ça va bien se passer , ces petits couacs ne sont pas bien grave. L'impact de la mobilisation c'est de monter dans un bus, un train et un avion avec un "risque" et une "peur" de ce qui suivra. Le problème viendra avec la découverte de la guerre et de ses conditions difficiles(hiver...),celle de la mort, des blessés. La résilience va diminuer, le moral diminuera, la société s'opposera de plus en plus à la guerre, elle finira par préférer laisser toute l'Ukraine aux ukrainiens pourvu que ça arrête les pertes, en opposition au pouvoir qui veut donner le sentiment qu'il est prêt à d'énormes sacrifices pour garder ces bouts d'Ukraine.
  6. En attendant l'affaiblissement et l'attention russe dans le conflit ukrainien amène à ici et là à ouvrir des "opportunités". Le Japon n'a jamais signé un traité de paix avec la Russie, c'est le moment ou jamais de s'emparer les iles Kouriles avec une faible probabilité d'avoir une grosse réaction russe
  7. Pour moi les russes s'ils sont dans le dilemme que j'ai écris autour de l'emploi du nucléaire, ils ne l'utiliseront pas et assumeront les conséquences d'images et de perte de crédibilité. Cette guerre est l'échec du système et de l'idéologie Poutine, elle se terminera par son départ, c'est aux russes de le comprendre et d'agir dans la lumière de la rue ou dans l'ombre des couloirs. Il faut juste connaître le moment de bascule ou les échecs, les morts, les mensonges, les répressions, le quotidien sous sanctions, etc, gagnera la majorité de la population. La mobilisation est déjà un gros problème, la guerre qu'on voyait derrière un écran et qu'on pouvait soutenir de son canapé n'est pas la même qu'on sera forcé de faire, qui tuera le père, le fils, le frère, l'ami. On ne mesure pas l'ampleur du problème social d'une telle mobilisation surtout quand les enjeux sont bien moins évident que les deux dernières mobilisations réalisées en Russie dans son Histoire, à savoir la première guerre mondiale et la seconde. Rappelons que l'entrée en guerre de la Russie dans la première guerre mondiale a largement contribuée à la révolution de 1917...
  8. Je suis convaincu que Poutine (et son entourage)veut que les refendums amènent l'arrêt des combats en laissant planer le risque d'une escalade hors de portée de l'Ukraine. Que ce soit les déclarations affirmant que Moscou utilisera l'ensemble de ses moyens pour défendre ces 4 zones, donc y laissant planer le risque d'emploi du nucléaire, comme celui de la mobilisation. Pour moi, ils veulent faire peur, ils veulent montrer par la mobilisation qu'ils ont le potentiel de changer de dimension, mais l'objectif est d'arriver à une paralysie offensive des ukrainiens (cessez-le-feu) afin que la Russie sorte du conflit avec des gains territoriaux à mettre en avant comme "victoire". Je pense vraiment que les appelés ne sont là que pour la dissuasion afin d'arriver à un cessez-le-feu débouchant vers des négociations sur la base d'une annexion russe. C'est à mon avis le "plan" du Kremlin. Sauf que je suis également convaincu que ce plan n'aura pas l'effet escompté sur l'Ukraine, qu'elle va continuer le combat, ce qui mettra à mal les russes qui devront alors engager les appelés à faire une guerre à laquelle ils ne devaient être presque que des "figurants" d'une dissuasion. C'est le risque que ces appelés subissent des coups importants, qu'ils soient incapables d'amener une réelle bascule du rapport de force que l'on pourrait voir les russes tellement mal à l'aise de l'image qu'ils donnent, d'un non respect de ses "volontés" que le nucléaire sera largement mis en avant. Ils laisseront bien comprendre que son usage "se fera", avec tous les signaux qu'il faut pour donner le sentiment qu'une frappe a été ordonnée et que si les russes ne reçoivent pas ce qu'ils veulent, ils tireront (en gros ce sera un ultimatum). Tout cela sera encore une fois dans les plans, ils ne veulent pas balancer une arme nucléaire, ils veulent menacer pour obtenir ce qu'ils veulent. Sauf que le problème c'est qu'ils ne sont pas certains d'obtenir ce qu'ils veulent même avec cette menace ultime. Ils seraient ainsi face à un énorme dilemme, soit se dégonfler en assumant ses conséquences (image du pays, respect, crédibilité etc...) soit qu'ils tireront pour l'éviter mais avec des conséquences imprévisibles. Je pense qu'actuellement les américains et d'autres cherchent à dissuader la Russie d'arriver à cette menace d'ultimatum face à laquelle elle se trouverait dos au mur avec une fin de non recevoir et que l'usage nucléaire serait la seule sortie "honorable" pour Poutine afin qu'on respecte la Russie et ses volontés, un baroud d'honneur qui viendra mettre le monde devant un sacré dilemme. Tout cela est le résultat d'une faiblesse, d'une politique (Poutine) de grandeur d'un pays qui ne comprend pas qu'il n'en a pas les moyens, d'un impérialisme du passé qui ont les cartes de l'URSS dans leurs têtes et se pense l'égal des USA, qui pense encore tenir tête à l'OTAN.
  9. Je ne sais pas trop ou mettre cela, mais ça permet d'avoir un point de vue d'un russe assez connu sur youtube
  10. Quand le bateau coule, il y a ceux qui jouent de la musique et ceux qui cherchent un canot de sauvetage, le pouvoir malien joue sa partition de Wagner à son peuple pour qu'il évite d'assumer le naufrage
  11. Je crois que Gérard Depardieu a reçu un ordre de mobilisation dans les unités tchétchènes
  12. En fait l'énorme problème, c'est que Poutine ne pensait pas faire la guerre en Ukraine, son invasion ne devait être qu'une simple manoeuvre militaire avec quelques accrochages tout au plus. Il voulait une victoire rapide qui allait prendre tout le monde de court afin qu'il n'y ait pas de temps de réponse. Il ne pensait pas que l'occident réagirait et soutiendrait l'Ukraine, pensant que la dépendance au gaz, la peur de se confronter à la Russie tiendrait tout le monde à distance. Beaucoup font passer Poutine comme un grand stratège qui a toujours plusieurs coups d'avance, mais en réalité il est enfermé dans ses certitudes et agit de manière compulsive en pensant que ça ira comme lui il veut. Poutine est également convaincu que le monde entier partage ses obsessions de luttes contre l'occident, dans la propagande russe on a tout le temps l'impression que la Russie serait au coeur d'une grande alliance internationale qui a pour mission de s'opposer à l'occident. Un pays qui ne prend pas de sanctions contre la Russie devient pour eux un allié qui est "contre" l'occident alors que dans les faits, il y a un grand nombre de pays qui ne veulent pas choisir un camp. Poutine n'entraîne pas le monde avec lui dans sa confrontation avec l'occident, ça aussi c'est un problème pour lui dans la continuité de sa guerre ou même un pays qui lui est à sa botte, la Biélorussie, semble se tenir à l'écart. Je pense que Poutine a aujourd'hui une énorme frustration personnelle, une haine, une exaspération d'une situation qui était au départ l'annexion de toute l'Ukraine à la manière de la Crimée et qui devient de plus en plus une guerre qui voit la puissance russe remise en question dont l'issue ne peut pas être une grande victoire à claironner. On entre dans une situation presque désespérée, non pas pour la Russie en tant que telle, mais pour Poutine et tout le système qu'il a construit. On joue la survie du système poutinien, cette guerre qui devait apporter à la Russie une puissance, un respect, une grandeur (extension territoriale), est désormais une guerre pour sauver l'honneur. Quand la Russie agite le bâton nucléaire si rapidement dans ce conflit, c'est un aveu d'échec, d'impuissance et c'est pour cela aussi que je pense que l'arme nucléaire n'apportera pas une victoire à la Russie, bien au contraire. Et effectivement, au mieux la Russie parviendra à un conflit gelé, qui va la pousser à devoir maintenir un effort militaire permanent devant une Ukraine, même pas membre de l'Otan qui restera hostile, militarisé pour des années. Les sanctions seront toujours là, l'image de l'armée russe salit, sa puissance remise en question. Pendant ce temps on verra en Europe et ailleurs un effort militaire grandissant.
  13. Amnésia

    Drone aérien

    D'où l'intérêt grandissant de disposer d'un drone filaire en veille permanente sur des lignes défensives. Je pense que ça viendra assez vite, le drone qui assure une observation stationnaire tel un ballon. Bon sans être spécialiste en drone, je pense qu'il faudra quand même le faire se reposer (en le changeant) toutes les X heures Ce seront les tours de guets du futur, il manquera plus qu'une capacité de désignation pour ensuite également jouer à fond la carte du tir au-delà de la vue directe, avec par exemple un MMP
  14. Oui je sais bien, mais il s'agit ici d'éviter une conquête territoriale, donc d'enlever aux ukrainiens l'intérêt de continuer le combat. Bien entendu c'est dans l'idéologie russe qui a comme référence la prise de la Crimée en 2014. Je pense sincèrement qu'ils y croient, que ce n'est pas juste le prétexte pour pouvoir escalader dans le conflit, que pour eux l'objectif est un fait accomplit qui contraindra l'Ukraine à négocier pour mettre fin à la guerre et donner la victoire à Moscou. Sauf que ça ne va pas se faire ainsi et les russes seront dans une "obligation" encore plus importante de s'enfoncer les bottes dans la boue ukrainienne.
  15. En fait, je pense, j'en suis même convaincu que les russes dans toute cette zone n'ont pas de lignes de défense. Il y en avait une qui s'était figée naturellement par les limites offensives russes, mais derrière ça a toujours été un grand vide. C'est pour ces raisons que la percée par les ukrainiens de la ligne autour de Kharkiv a fait une ouverture importante amenant l'effondrement de tout le dispositif russe. Puis les ukrainiens se sont arrêtés le long de la rivière, les russes ne les ont pas stoppés, ils se sont stoppés car c'était très certainement leur objectif, un objectif qui est allé plus vite qu'ils ne le pensaient. Ils ont donc capitalisé leurs gains, ils se refont, se préparent, récupérant les abandons russes, fouillant les zones annexes autour de Kharkiv qui ont également été abandonnées. Pendant ce temps les chefs militaires font un nouveau plan. Les ukrainiens font ce qu'il faut, ne pas se précipiter, consolider ses acquis, se poser pour refaire une tactique. Les russes de l'autre côté, par l'absence de positions défensives sérieuses sont dans une mauvaise posture, les pertes en aéronefs d'hier, dans cette zone illustrent un vide de moyens qui pousse à prendre des risques importants aux aéronefs, ils n'ont tout simplement pas d'autres options. C'est aussi cette offensive qui a précipitée la Russie à mobiliser et à organiser des référendums, ils étaient conscients que les ukrainiens ont un boulevard devant eux dans cette zone, que les troupes de la poche de Kherson sont presque piégées et qu'ailleurs dans le Sud, il est bien probable qu'en perçant la ligne défensive russe, les ukrainiens pourraient ouvrir un vide défensif lui permettant de progresser comme vers Kharkiv. Poutine cherche donc à stopper les ukrainiens en jouant le fameux refrain "c'est la Russie, pas touche sinon je fais un malheur", jouant sur la masse des mobilisés pour montrer que ça devient sérieux. L'objectif russe est pour moi une tentative de dissuasion pour éviter de perdre la guerre, une volonté d'arracher quelques territoires pour expliquer aux russes qu'ils ont "gagnés" alors même qu'on est loin de ce qu'ils voulaient vraiment faire au tout début. Je pense qu'au Kremlin on est convaincu qu'il va imposer aux ukrainiens un frein les amenant à cesser la guerre, je pense qu'ils se disent que le fait de déclarer ces territoires comme des territoires russes va faire son effet, que les centaines de milliers d'appelés va faire peur. Si tel est le cas, que cette mobilisation n'est qu'une mobilisation de dissuasion par laquelle on ne lui donne aucun rôle militaire concret, elle sera négligée, ils seront envoyés en Ukraine pour faire du chiffre et on s'en foutra presque de comment ils sont équipés, entraînés, commandés. Ceci c'est le scénario que Poutine aimerait, celle ou ces référendums et cette mobilisation amène l'Ukraine à capituler et lui concéder ces territoires. Mais tout laisse à penser que les ukrainiens continuent la guerre, poussant le Kremlin à devoir in fine, faire passer la masse d'appelés d'une position de presque "figurants" que l'Ukraine se gardera d'attaquer par peur d'attaquer un territoire "russe" en une masse d'appelés se retrouvant sous le feu mais en étant pas du tout prêts. Tout cela peut amener à des pertes humaines très nombreuses, cette masse humaine qui se retrouverait dans ces régions, ça se verra, il y aura de gros regroupements, il devront se loger, se transporter etc, les américains vont faire ce qu'ils font depuis le début, transmission d'images, de coordonnées et les ukrainiens vont refaire la pub du HIMARS. C'est à mes yeux une nouvelle grosse erreur russe, celle ou cette masse d'appelés sera négligée et jeté dans un territoire qu'ils pensent sanctuariser au lendemain de leurs référendums, qu'elle ne sera pas une nouvelle armée russe avec tous ses blindés, son artillerie et j'en passe qui va débarquer sur le front, que ce sera pour l'essentiel des troupes en camions.
  16. Le fil logistique sur lequel on disait que la destruction des dépôts de munitions n'allaient pas contraindre l'artillerie russe grâce à des norias de camions? Celle ou on disait que la destruction de ponts était sans importance, car des barges feraient l'affaire?
  17. L'usage restreint de l'aviation russe tient essentiellement au fait qu'elle est vulnérable et qu'elle n'a pas les munitions nécessaires pour se tenir à bonne distance pour minimiser l'exposition. Mais je pense que la réduction de la force et des capacités d'artillerie russe va amener les russes à engager de plus en plus leurs aéronefs car n'ayant pas d'autres choix. Il ne faudra pas prendre le problème à l'envers, c'est à dire que l'augmentation de l'activité aérienne marquerait un sursaut russe, ce serait bien au contraire la démonstration que leur artillerie n'est plus en mesure d'apporter un appui suffisant, que ce soit un défaut de munitions, un défaut de portée, une usure des tubes, un vide dans les positions, une contrebatterie ukrainienne trop forte. Les russes ont de moins en moins de missiles à tirer en longue portée, au début du conflit tous les jours il y en avait un paquet qui était balancé, puis ça s'est réduit en voyant de plus en plus de vieux missiles, le détournement de missiles sol-air ou sol-mer en missile sol-sol. Que ce potentiel ait duré un peu plus longtemps que certains l'anticipaient est une chose, mais constatons qu'aujourd'hui il peut se passer plusieurs jours sans que ce genre de missiles soient tirés, on voit maintenant des drones suicides iraniens qui vont aller dans cette profondeur. A quand date le dernier missile frappant près de Kiev ou dans l'ouest du pays? Faut être réaliste, la Russie n'a plus les capacités de frapper l'Ukraine en profondeur de manière efficace, permanente et avec de larges volumes de missiles. Pour l'artillerie c'est un peu le même constat, les russes ne sont plus en mesure d'envoyer de gros volumes. Ils vont peut-être continuer de tirer un peu partout, mais ils semblent avoir atteint un point de rupture qui coïncide avec leur incapacité à mener des offensives, car l'artillerie n'a plus assez de puissance pour faire le ménage avant d'y envoyer des troupes au sol. C'est comme cette bataille autour de Kharkov, les russes n'ont pas les capacités d'artillerie pour s'opposer aux progressions ukrainiennes, c'est donc l'aviation qui cherche à combler le trou, mais en prenant des risques qui s'avèrent contreproductif car on sait que la précision de cette aviation est très limitée. L'aviation russe fonctionne presque indépendamment des troupes au sol, elle ne vient pas larguer une bombe guidée par un opérateur au sol, c'est une aviation qui tourne dans le ciel à essayer de chercher un ennemi pour lui balancer des roquettes non guidées ou des bombes lisses, mais comme le risque est très grand, le travail d'observation est presque inexistant et ça tire un peu à l'aveugle. Nous sommes dans un jusqu'au boutisme de Poutine, vous verrez qu'au delà de la masse d'hommes, l'aviation russe sera de plus en plus sacrifiée pour satisfaire le dessein de Poutine. Nous n'avons pas fini de compter les aéronefs perdus, je pense même que les plus gros bilans sont à venir, car la masse humaine poussera de nouveau les russes à jouer sur des offensives qui vont s'avérer très coûteuses. Mais ces offensives n'ayant plus le bénéfice des missiles à longue portée, n'ayant plus le soutien d'une puissante artillerie, il n'y a que l'aviation pour amener des frappes "préparatoires" ou "d'arrêts" sur les lignes adverses.
  18. Prendre du recul c'est bien, mais à trop reculer on finit par ne plus rien voir. Il ne faut pas prendre ma réponse comme une "attaque" personnelle. Donc clôturons le débat, les aéronefs russes abattus améliorent la disponibilité du parc, j'espère que notre armée de l'air étudiera ce retex.
  19. Que du déni depuis plusieurs mois sur les pertes russes. Maintenant leurs pertes améliorent même la disponibilité, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre chez ceux qui veulent se rassurer que "tout va bien"... L'armée russe ne va pas bien en Ukraine et ses pertes ne sont pas sans importances et ses stocks ne sont pas illimités. Il y en a encore beaucoup qui veulent voir l'armée russe comme un truc aux ressources infinis et ou tous les vieux matériels seraient considérés comme perdus avant même d'être détruit au combat. Ainsi on se dit que la Russie peut perdre 75% de ses équipements car de toute façon, ils sont très vieux, ce n'est pas "grave". Comme si l'industrie russe nous a montré ces dernières années sa capacité à produire des milliers de blindés, d'avions par an. Bien au contraire, cela fait des années que les russes montrent qu'ils ont du mal à renouveler leurs vieux matériels, qu'ils font durer l'ancien par nécessité, car ils ne peuvent pas faire autrement. Ces vieux matériels ne sont pas massivement en cours de remplacement, le Su-25 attend son successeur depuis combien de temps? Voici un article qui date d'il y a 10 ans sur la volonté d'avoir un successeur https://www.flightglobal.com/russian-air-force-to-order-su-25-replacement/105426.article Tu me diras ce qu'il en est aujourd'hui. Je peux te le refaire pour un paquet de programme, nouveau char, nouveau VCI, successeur du Mig-29 etc... Bref ne prenons pas la perte des vieux matériels soviétiques comme s'ils seraient un bonus que la Russie peut se permettre de perdre, car pour la plupart d'entre eux, le remplacement n'est ni en cours ni à venir. L'armée russe a héritée d'un gros stock de l'URSS qu'elle n'a pas les moyens de renouveler nombre pour nombre et son industrie galère à créer des choses nouvelles qu'elle pourrait produire massivement. Le Su-25 dans l'armée russe, ce n'est pas un vieil avion complémentaire qu'on peut se permettre de perdre car il y aurait un remplaçant sur la ligne de production. Il y a des unités complètes qui tournent autour de lui, avec des pilotes qui sont limités. En Russie, depuis des années la MCO entre l'armée et l'industriel n'est pas comme chez nous, il y a une forte cannibalisation car il n'y a pas de marché qui ont fait continuer la production de certaines pièces. Vous n'imaginez pas le nombre d'équipements d'origine soviétique, qui, partout dans le monde, dépend en réalité d'un marché de la pièce d'occasion. En Russie, forcément, vous allez avoir un pourcentage d'avions "aptes" à voler et d'autres qui sont indisponibles. Ceux qui sont abattus en Ukraine sont des avions aptes et il n'y aura pas plus de pièces pour ceux qui sont inaptes car le potentiel de pièces n'est pas lié à flux d'approvisionnement par l'industriel, mais par ce qui est possible de récupérer. Chaque aéronef russe perdu est un coup plus important que vous ne l'imaginez, si la disponibilité de leur parc serait à 50% , on entre tout de suite dans une autre dimension de la problématique. Je ne compte pas non plus la problématique des pilotes, encore plus cruciale que celle des aéronefs car comme je l'ai déjà expliqué ici, le pilote qui est passé d'un Su-24 à un Su-34 ne pilotera qu'un avion à la fois et il n'y a pas un second pilote qui est recruté pour pouvoir "au cas ou" faire voler les vieilles machines.
  20. Même si on peut se dire que ces armes sont peut-être sortis de leur contexte, qu'il faut attendre un peu plus de retours, je pense qu'elles pourraient montrer un certain problème des "stocks" en général, ceci depuis le début du conflit. Il peut y avoir une confusion entre ce qu'on croit disposer au niveau des hautes autorités militaires et politiques avec ce qui est réellement disponibles. Il doit y avoir une grosse opacité, un gros inconnu sur l'état réel des stocks. Ainsi on peut très bien faire remonter l'information qu'il y a 100 000 armes et 5000 blindés en stocks, donnant l'illusion à un décideur qu'il a de quoi faire alors que dans les faits, il se peut que ces chiffres soient faux (erreurs, de compta, disparition qu'on cache, corruption etc...) et que ce qui est détenu, ben ce n'est pas un matériel qu'on peut remettre en service. Ainsi si sur les 5000 blindés, vous ne pouvez pas en utiliser plus de 1000 et qu'il est difficile à ce qu'ils puissent durer dans le cadre d'un soutien opérationnelle, ben vous allez être dans une difficulté qui n'était pas prévu car les chiffres que vous avez sous les yeux donnaient un potentiel bien supplémentaire. Car c'est comme quand on voit sur wikipédia qu'il y a 7000 T-72 en "réserve", mais d'où sort ce chiffre? Qui peut me dire que ces chars existent et sont des chars opérationnels? On a l'impression que beaucoup de personnes ne veulent pas comprendre et admettre que ces blindés ne sont pas une "réserve" de chars qu'on préserverait dans des abris, mais des chars pour la plupart abandonnés à ciel ouvert depuis des dizaines d'années pour certains, sur lesquels on a largement pris les pièces pour entretenir une MCO (y compris pour l'export) qu'on présentera comme peu coûteuse alors que l'effet pervers c'est que l'industrie russe ne produit pas le même soutien qu'une industrie occidentale. Forcément quand on cannibalise depuis des années, il ne faut pas être surpris, même les industriels russes dans les programmes de revalorisation d'anciens matériels se servaient dans ces stocks mis à disposition par l'armée. On se fait de fausses idées depuis des années sur le potentiel des "réserves" russes, cette guerre le révèle et continuera de le révéler.
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