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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Il prépare le vote du Bundestag vendredi sur l'approbation de la continuation du plan d'aide envers la Grèce. Il s'agit d'expliquer aux Allemands que l'argent qu'avec les autres contribuables de l'eurozone ils ont été appelés à consacrer à protéger les prêteurs irresponsables à la Grèce venir en aide au peuple grec nécessiteux est en sécurité et que le gouvernement allemand fait tout le nécessaire pour que les Grecs soient contraints en échange à continuer l'expérience néolibérale de dévaluation interne désastreuse qui a ravagé leur économie et leur société de progresser sur le sain chemin du redressement. Il ne précise pas pourquoi les Grecs semblent si peu convaincus que ce chemin est le bon et si aveugles au redressement qu'ils connaissent tout comme les autres pays aidés et contrôlés par les institutions - puisque c'est le nouveau mot qu'il faut employer, Troïka étant passé de mode. C'est qu'il a déjà eu l'occasion de donner son explication : les Grecs sont "irresponsables".
  2. Ça semble probable en effet. Dans l'article cité, cet extrait "Le gouvernement estonien a défendu son droit à organiser les manœuvres militaires qu'il veut sur son territoire". Le gouvernement russe semble faire la même chose. Soit dit en passant, tous deux ont raison naturellement. Narva est une ville d'Estonie au même titre que Pskov est ville de Russie. Le gouvernement estonien avait probablement besoin de rassurer la population au sujet de la défense du pays face à la Russie, et il est bon qu'il l'ait fait. Du côté des dirigeants américains quant à eux, il ne doit y avoir guère de doute sur le fait que tout cela n'est que signes et affirmations politiques et que le risque d'une invasion russe de l'Estonie est négligeable. En revanche, jouer sur ces peurs, les favoriser et prendre des mines graves pour parler du danger russe, c'est utile pour tout un tas de raisons, et notamment les crédits militaires...
  3. A noter que la traduction automatique proposée par mon navigateur permet déjà de comprendre l'essentiel du texte. Ce serait intéressant de voir si ce texte est authentique ou non, et si oui qui l'a rédigé et qui l'a pris en compte. J'espère des clarifications, mais enfin je ne l'espère pas très fort... il est à craindre qu'entre Malofeev l'auteur supposé du texte et Novaya Gazeta ou plus exactement la source de ce journal, on en reste au "parole contre parole"
  4. Assez drôle aussi Serge Négrier quand il dit à plusieurs reprises "achetez maintenant, si vous n'achetez pas vous ne gagnerez jamais d'argent". Pour lui c'est en achetant quand le marché monte monte monte que l'on gagne de l'argent. On suit le mouvement, on achète de manière indifférenciée (ou on vend, à d'autres périodes) et on fait son beurre au passage. Quand Philippe Béchade rappelle avec raison qu'il a été bien seul à conseiller d'acheter des actions Peugeot fin 2013 quand elles étaient à 5 euros alors qu'elles sont maintenant à 14. Pour lui c'est en étudiant les réalités économiques et industrielles sur le fond puis en faisant des choix raisonnés même s'ils sont minoritaires qu'on peut vraiment générer une plus-value. La différence entre eux n'est pas fondamentalement entre un optimiste et un pessimiste. Il se trouve que Béchade analyse les situations réelles qui le mènent à des conclusions pessimistes, tandis que Négrier repère le mouvement du marché qui le mène à des conclusions optimistes. Non les principales différences sont : - Analyse des situations économiques réelles <> Lecture des indices du marché - Moyen terme, une ou plusieurs années <> Court terme, quelques mois tout au plus jusqu'à la fin de l'année pour l'évaluation du résultat du gestionnaire, déterminant pour le calcul de sa prime - Prise de responsabilité individuelle par le gestionnaire "j'ai conseillé d'acheter XYZ j'aurai du mal à le cacher si XYZ va dans les choux" <> Confort de la meute "c'est tout le marché qui s'est cassé la gueule chef, moi j'pouvais pas l'savoir pis d'abord tout le monde avait acheté quand ça montait pas seulement moi z'allez pas mettre tout le monde dehors quand même" - Recherche en premier lieu du gain pour l'investisseur, impensable si l'on n'achète pas bas pour revendre haut, d'où pari sur l'avenir et risque incontournable <> Sécurisation du gain pour l'intermédiaire financier car que le marché monte ou baisse, les frais de gestion continuent de rentrer coco ! J'ai aussi beaucoup aimé la chronique de Béchade hier sur la Chronique Agora :D :lol: ! En très grand forme, le Philippe !
  5. Il est vrai et officiel qu'Obama envisage d'envoyer des troupes en Ukraine. Ou plus exactement, il a déjà décidé de le faire. Il s'agit d'un bataillon de 600 hommes des troupes parachutistes qui seront chargés de former des troupes ukrainiennes à Lviv à partir du mois prochain. Non pas l'armée régulière ukrainienne, mais la "garde nationale" formée par le gouvernement provisoire issu de Maidan et contrôlée par le ministère de l'Intérieur. Voir par exemple Stripes sur ce sujet. Quant à la nervosité de Doerner, je peux imaginer qu'il se souvient de l'histoire de la guerre du Vietnam, qui commença par l'envoi de "conseillers militaires" et se termina avec un engagement militaire américain un peu plus grand. Je ne suis pas sûr que le parallèle tienne - j'aurais tendance à penser le contraire, toujours l'hypothèse que j'ai tout de même du mal à abandonner comme quoi les dirigeants américains ne sont pas totalement fous - mais enfin on a le droit d'être nerveux. Par exemple si, comme certains Américains, on doute de ses dirigeants au point de se demander si en réalité ils ne pourraient pas être suffisamment fous pour cela.
  6. Un certain de nombre de gens semblent avoir du mal à vouloir, ou du moins accepter les conséquences de leurs choix. La question du paiement des pensions des habitants du Donbass par Kiev était déjà un exemple. D'un côté, un gouvernement de Kiev qui fait la guerre pour conserver le Donbass... mais agit comme s'il l'avait perdu et qu'il ne devait plus leurs pensions à ses habitants. De l'autre, des habitants majoritairement favorable à l' "autonomie" - quel que soit son contenu - voire au séparatisme... mais qui s'attendraient à continuer à recevoir leurs pensions. Le mieux bien sûr aurait été que Kiev ne fasse pas la guerre - s'il ne souhaitait plus payer les pensions du Donbass - et que les gens du Donbass reprochent à Kiev non de ne plus leur envoyer des pensions ce qui est normal, mais de leur envoyer des obus ce qui l'est moins. La Russie a agi pour permettre au Donbass de défendre une autonomie y compris économique. Si l'autonomie est économique, elle devrait s'étendre en effet aux achats de gaz... Maintenant, à supposer que Kiev refuse de régler les livraisons russes de gaz au Donbass, Kiev devrait aussi accepter que la future autonomie du Donbass dont la discussion est prévue par les accords de Minsk-2... s'étende au domaine économique.
  7. OK c'est clair. Toute source liée au FN ou à l'extrême-gauche (FdG ?) est interdite. Merci de la précision.
  8. Juste une précision sur la règle : quel est le critère qui doit amener à éviter de citer une source ? Un journal comme Nations Presse a été fondé par le compagnon de Marine Le Pen dans le but explicite de la soutenir, il est donc évidemment lié à un parti politique même si pas officiellement contrôlé par le FN. En cela il est différent d'une source comme la BBC qui n'a pas été fondée pour défendre une idéologie politique... indépendamment du niveau de qualité et d'absence de parti pris de cette dernière, dont Amarito nous a donné un bel exemple :lol: Donc la règle est-elle : - Pas de source liée à un parti politique quel qu'il soit, l'UMP ou le Front de Gauche comme le FN ou consacrée à la défense d'une idéologie politique quelle qu'elle soit, l'islamisme ou la social-démocratie au même titre que le nationalisme ? - Pas de source liée à une idéologie considérée comme extrémiste par une partie de la population ? Dans ce cas lesquelles, le FN est-il seul dans ce cas ou faut-il en ajouter d'autres ? - Autre chose ? Merci :)
  9. Tout à fait. Ce qui m'a surpris au premier abord était le nombre de 54 ASMP-A, alors que dans les déclarations précédentes de Sarkozy c'est une quarantaine qui étaient cités. A partir de là on peut imaginer que les 54 ne soient pas tous pourvus de leur tête nucléaire - missiles de réserve et qu'il n'y ait que 40 ASMP-A armés. On peut imaginer que le nombre ait été augmenté - François Hollande semble attacher un prix particulier à cette composante il aurait pu prendre cette décision. Si on imagine que 54 ASMP-A armés soient dans l'arsenal, alors pour un total de "moins de 300" têtes nucléaires actives, ça n'en fait que 81 au maximum par lot de 16 M-51. Ce qui peut être interprété comme signifiant en fait 80 TN à raison de 5 par missile.... ou comme 6 TN pour la plupart des missiles et 1 TN unique pour certains qui seraient dévolus à un rôle particulier - frappe aux antipodes, ou frappe spécifique type IEM. Par exemple une combinaison de 13 missiles à 6 TN + 3 missiles à TN unique pour chaque lot donnerait précisément 81 TN par lot. Mais ça reste des spéculations, il y a un peu de jeu qui reste pour imaginer davantage de TN par sous-marin et moins sur les ASMP-A.
  10. Elle a mis en service un total de 743 T-90 avant d'arrêter leur production pour préparer le tank d'après "T-99". Suivant les sources, un minimum de 1500 T-72 restent en service, plusieurs milliers étant en réserve. Ce qui fait bien un total de 2 200 d'active. Après, on est d'accord qu'entre un T-72 modernisé et un Leclerc, un M1 ou un Leopard dernier standard, ce n'est pas la même bête.
  11. La politique est l'art du possible... De ce que j'ai compris Porochenko refusait par principe de négocier avec les représentants du Donbass qu'il appelle "terroristes". Il était donc impossible d'avoir les deux côtés dans la même pièce. D'où les représentations et autres trucs destinés à permettre des discussions qui sinon seraient impossibles. Que les accords de Minsk-2 soient imparfaits ne fait aucun doute... mais si l'un des côtés les considérait parfaits, c'est qu'ils seraient totalement inacceptables pour l'autre, donc que nous ne parlerions pas d'un accord de paix mais d'une victoire totale. Et cette victoire totale n'est accessible pour Kiev en aucun cas, et pour Donetsk seulement si Moscou ouvrait totalement les vannes du soutien militaire, ce que Poutine n'a pas fait jusqu'ici. Ne reste qu'à souhaiter qu'on en reste là... :(
  12. Ce texte sur le blog de Paul Jorion se place dans l'hypothèse d'un refus allemand aujourd'hui. Qui n'est pas certain. Mais il est intéressant car montre bien ce que sont les propositions - pas du tout irréalistes et en fait très raisonnables - du gouvernement grec. Et ce que seraient les raisons d'un éventuel refus de Berlin.
  13. Je pense qu'il parle des actives, mais quoi qu'il en soit à ce niveau de puissance destructive une différence de 20% ne paraît pas très significative. -_-
  14. On devrait le savoir pour de bon aujourd'hui en tout cas. La Grèce a fait une contre-proposition hier qui revient à faire une partie du chemin - assez limitée. Puis le gouvernement grec a annoncé que le conseil européen d'aujourd'hui n'avait que deux choix "accepter ou refuser" cette proposition. Ce qui revient à affirmer qu'ils ont atteint les limites de leur flexibilité. C'est aussi un moyen, si finalement il n'y a pas d'accord et si la Grèce est jetée hors de la zone euro - dans huit jours - de ne pas être ceux qui ont dit non. Tsipras est actuellement soutenu par plus de 80% des Grecs y compris la majorité même de ceux qui n'ont pas voté Syriza, mais il n'a probablement pas le mandat pour sortir de l'euro, sans compter qu'il ne le souhaite probablement pas. En revanche il préfère clairement être mis dehors par la force plutôt que se coucher et appliquer les décisions de la Troïka qui ont fait tant de mal à son pays. La décision finale sera prise par Angela Merkel, qui est restée jusqu'ici en retrait relatif, Wolfgang Schaüble montant au créneau pour défendre une position dure envers la Grèce "obéissez, sinon...". Ni France ni Italie ne font davantage qu'émettre des suggestions polies sans prendre les moyens de peser dans la décision, les pays du Nord partisans de laisser la bride courte aux dépensiers du sud et les gouvernements des pays hispaniques engagés dans l'austérité et mis en cause par leur population en conséquence suivent naturellement la position Schaüble. La décision rationnelle est d'accepter la proposition grecque. Elle serait politiquement coûteuse - remise en cause même partielle du bien-fondé de l'austérité et de l'ajustement par baisse des salaires - mais financièrement moins coûteuse qu'un défaut grec, tandis que la sortie de la Grèce présenterait un risque politique grave pour l'avenir de l'eurozone. Mais ce n'est pas toujours la rationalité qui domine dans un contexte de passions exacerbées et lorsqu'il s'agit de choisir entre deux mauvaises options, et du point de vue allemand aucun des deux termes de la décision n'est satisfaisant. Si l'Allemagne décide de refuser, alors la BCE ne pouvant prolonger les programmes de soutien au système bancaire grec au-delà du 28 février, la Grèce fera face le 1er mars à un effondrement de son système bancaire, auquel la seule solution pratique en plus d'un contrôle des capitaux sera la sortie de l'euro. Nous serons alors en terrain inconnu. Rien de tout cela n'est prévu dans les textes, c'est exact. Il n'est d'ailleurs pas non plus prévu que les institutions européennes, sous pression évidente d'un pays membre - l'Allemagne - organisent la faillite du système bancaire d'un autre pays - la Grèce - de façon à le forcer à quitter l'euro ! Ce qui me paraît probable c'est que la Grèce utilise cet acte sans précédent - un acte hostile, n'ayons pas peur des mots - comme prétexte pour se libérer de la contrainte de la dette due à l'Eurozone, laquelle représente environ 70% du total de sa dette publique. Soit dénoncer cette dette entièrement, soit négocier sa diminution, et évidemment de toutes façons pour la rembourser en nouvelle drachme et non en ancien euro. Et bien sûr ressortir le dossier des "162 milliards" prétendument dus par l'Allemagne au titre de réparations de guerre. Dans la négociation avec les institutions européennes, la Grèce a jusqu'ici montré le visage aimable du pro-européen Varoufakis. Une fois expulsée de l'eurozone, le ton changerait à coup sûr, et Tsipras pourrait par exemple envoyer comme négociateur son partenaire de coalition Kammenos, l'équivalent local d'un Dupont-Aignan ou d'une Le Pen. Avec une dette limitée à 30% * 175% = moins de 60% de son PIB, une nouvelle monnaie adaptée à son économie, un solde public brut excédentaire et un gouvernement décidé à faire rentrer les impôts des armateurs et autres hommes d'Eglise tout en s'attaquant aux prébendes et à la corruption... la Grèce sera en réalité bien placée pour rebondir. Le plus probable reste que l'Allemagne cède. Merkel me semble suffisamment pragmatique pour cela. Mais le risque de l'expulsion et de ses conséquences est élevé.
  15. D'accord avec cette analyse. Debaltseve était un cas particulier, dont les discussions à Minsk n'ont malheureusement pas abouti à définir l'avenir - d'où de nombreux morts évitables. Si les séparatistes recommencent leur avancée alors que les dispositions du plan de paix n'ont même pas commencé d'être appliquées - et d'abord la période de temps prévue pour le retrait des armes lourdes loin de la ligne de contact, cela signifiera que Moscou se laisse entraîner vers l'avant. Que ce soit par influence séparatiste ou de la propre décision de Poutine n'y changera alors pas grand chose. Je n'y crois pas vraiment, parce que ce serait stupide du point de vue russe, Moscou a atteint l'essentiel de ses objectifs avec Minsk-2, et il ne m'a pas semblé que Poutine était stupide. On verra dans les prochains jours si les tirs près de Marioupol sont un événement local ou le début d'une nouvelle offensive.
  16. Un petit texte d'opinion du stratège américain William S. Lind sur son blog - non conformiste et marginalisé par les instances de décision américaines, il reste celui qui est à l'origine du concept de "guerre de quatrième génération" Tant que "Minsk-2" tient, les avertissements et les facepalm de William Lind et d'autres ne sont plus d'actualité. Je suis plutôt optimiste concernant ces accords - mais optimiste ces jours-ci signifie 50% de probabilité de succès. L'échec est un risque bien réel. En cas d'échec, on reparlera à Washington de guerre par procuration contre la Russie. Et ce genre de guerre ne serait pas nécessairement indéfiniment une affaire limitée à l'Ukraine, car l'Amérique serait au final humiliée en Ukraine comme le rappelle Lind, et alors Washington s'en tiendrait-il là, ou serait-il tenté d'élargir le conflit ?
  17. ... Sinon le fait qu'on se croie obligés de pratiquer ce genre de petit jeu comme si la guerre froide n'était pas terminée, tout de même ? Il arrive assez rarement que des Rafale français et des Eurofighter allemands viennent se jauger et montrer leurs missiles au-dessus de Strasbourg ou de Karlsruhe, et ceci parce que les guerres franco-allemandes sont terminées. Il est assez désolant que près d'un quart de siècle après la fin de la guerre froide on en soit encore là entre OTANiens et Russes. (et ceci indépendamment des responsabilités des uns et des autres dans cet état de fait, je ne cherche pas à rouvrir le débat)
  18. Attention aux idées reçues, même si elles étaient encore vraies à l'époque de la guerre froide alors que l'Allemagne avait plus de deux fois plus de chars lourds que la France. Aujourd'hui, la Heer a 400 Léopard dont 250 en ligne. La même quantité presque à l'unité près que les 400 Leclerc français dont 250 en unités. Soit dit en passant, si c'est ce que l'Allemagne appelle se concentrer sur ses points forts traditionnels <_< ... les Etats-Unis ont environ 2400 Abrams au meilleur standard dans leur force d'active, la Russie environ 2200 chars lourds d'active dont un tiers de T-90 et deux tiers de T-72 plus anciens. Avec 8 à 10 fois moins de chars, Allemagne comme France sont des nains qui à mon sens sont allés beaucoup trop loin dans le désarmement, semblant avoir fait le pari que la guerre terrestre de haute intensité était passée de mode - un pari dangereux. Du moins la France a-t-elle une flotte un peu sérieuse, mais l'Allemagne quels points forts lui reste-t-il militairement ? Je crois qu'au lieu d'enrayer le phénomène il serait plus juste de parler de moyen d'organiser au mieux la pénurie. Au-delà des avantages opérationnels sujets à caution, il est d'ailleurs assez évident que politiquement ce genre d'organisation serait utilisé pour justifier des réductions encore beaucoup plus sévères des capacités et des moyens - puisque les autres s'en chargeront !
  19. Je suis tout à fait d'accord. Il vaut cependant la peine de rappeler que ce la décision du gouvernement ukrainien a été non pas le "rapprochement" avec l'UE au prix d'une coupure d'une grande partie des liens avec la Russie et du sacrifice d'une partie de l'économie ukrainienne - qu'aurait entraîné l'adhésion à l'accord tel qu'il était - mais l'abandon de cet accord avec aide économique importante de la Russie. Cette décision a été ensuite contestée par des manifestations à Kiev, soutenue par des manifestations dans le Donbass. Ce qui a déclenché l'intervention de la Russie, c'est le coup d'Etat du 22 février dernier, avec milices néofascistes prenant d'assaut Parlement et Présidence et installant un "gouvernement provisoire" comptant 1 / 3 de néofascistes. C'est après ce coup d'Etat, et seulement après, que la Russie est intervenue. Pas pour annuler une décision démocratique de se rapprocher avec l'UE que l'Ukraine n'a jamais prise. D'accord avec cette description de la situation et des responsabilités générales de cette crise. Pas tout à fait d'accord sur la première phrase celle que j'ai mis en bleu. Il est vrai que menacer la sécurité d'un pays nettement plus puissant que vous n'est pas sage. C'était vrai pour Cuba en 1962, ça le serait pour l'Ukraine si elle décidait d'héberger des bases militaires OTAN. Et si Monaco se mêlait d'accueillir des missiles nucléaires chinois, il y fort à parier qu'une révolution express type "1789 le retour" déposerait son roitelet d'opérette :) ! Mais ce n'est pas que l'Ukraine choisirait un destin d'ennemi de la Russie ce qui lui serait refusé par la force par Moscou. Le fait principal est que l'Ukraine unie ne peut être l'ennemie de la Russie. Je ne veux pas dire qu'elle n'en ait pas le droit. Mais simplement que si l'Ukraine est unie, elle ne sera pas l'ennemie de la Russie. Tout est dans ce "si"... qui n'est pas réalisé c'est le moins qu'on puisse dire. Divisée contre elle-même comme l'est l'Ukraine, elle ne peut se réunir que sur une position de neutralité, de préférence bienveillante, envers et l'Europe et la Russie. C'est au fond ce qui s'est passé durant les 22 premières années après son indépendance : même si le pouvoir changeait des pro-russes aux pro-européens et retour, même c'était parfois "sport" au Parlement (genre boxe), même si les événements étaient parfois à la limite d'un fonctionnement régulier (voir le "troisième tour de l'élection" en 2004 appelé "révolution orange"), même si les intérêts étrangers ne manquaient pas de monter manœuvre sur manœuvre à la fois les Russes et les OTANiens / Européens, même si la politique étrangère du pays faisait des zig-zags... au final, tout cela se passait dans un cadre institutionnel stable et globalement légal. Mais le 22 février 2014, un coup d'Etat violent a installé un gouvernement qui ne représentait qu'une moitié du pays, déniait à l'autre moitié la possibilité de s'exprimer, et tout cela avec des extrémistes en pointe. Ce que nous avons pu depuis, ce sont les conséquences. De la séparation de la Crimée au refus du Donbass d'accepter le nouveau pouvoir, et la guerre civile au final. Mais si l'Ukraine est unie, il n'est nul besoin d'invoquer une nouvelle version de la "doctrine de la souveraineté limitée" chère au regretté Léonide Brejnev. Bien d'accord : il ne peut être question d'accepter une souveraineté limitée pour certaines nations. Surtout quand ce sont de vrais pays, pas des micro-fiefs tenus par des roitelets comme au hasard Monaco. En revanche, la souveraineté de l'Ukraine n'est absolument pas contradictoire avec une position de neutralité bienveillante envers tous. C'est-à-dire que tant que l'Ukraine était souveraine et unie cela a été sa position - même si avec nuances et zig-zags.
  20. Ce qui est comique dans la sortie de Stoltenberg, c'est le ton. "Je somme la Russie de retirer toutes ses forces de l'est de l'Ukraine, de stopper tout son soutien aux séparatistes, et de respecter l'accord de Minsk sur le cessez-le feu, a-t-il déclaré en marge d'une réunion informelle des ministres européens de la Défense à Riga." On "somme" un malfrat de sortir les mains en l'air de l'immeuble encerclé par les forces de l'ordre. Ou un résistant de se rendre quand l'armée d'occupation l'encercle. Le rapport de forces entre OTAN et Russie n'est pas précisément celui-là et Stoltenberg n'a aucun levier sur Poutine. Quand on n'a pas le pouvoir de changer une situation mais qu'on a encore trois neurones connectés, on se la boucle ou du moins on s'exprime différemment par exemple en exprimant une "préoccupation", ou en accusant l'adversaire d'avoir une position "incohérente", "dangereuse" ou quoi que ce soit du même acabit. On ne lance pas un ordre qui ne sera évidemment pas exécuté ce qui ne fera que souligner sa propre impuissance. Ou en plus direct : mieux vaut se taire et passer pour un imbécile que de l'ouvrir et faire disparaître tous les doutes. :lol: Nous savons désormais à quoi nous en tenir s'agissant de Stoltenberg...
  21. Euh... quel rapport avec l' "Europe de la défense" ? Ces concepts de nation-cadre, de grappe et de spécialisation des petits pays dans tel ou tel type d'unité militaire ou de mission, sont compris dans le cadre exclusif de l'OTAN. En pratique, cela signifie que quoiqu'ils ne prévoient plus d'assurer "que" 50% de chaque capacité de l'OTAN, les Etats-Unis se ménagent quoi qu'il en soit une influence prépondérante sur toute opération. Demander davantage d'efforts militaires aux Européens va bien avec le concept du "lead from behind" - diriger de l'arrière - et n'en est d'ailleurs qu'une version modérée - mais enfin la direction reste au même endroit. Ce n'est pas qu'il soit anormal qu'une nation qui a créé et maintient une alliance autour de la protection militaire que sa puissance lui permet de proposer se réserve en échange la direction du groupe de nations ainsi rassemblé. Il s'agit d'un échange protection contre loyauté, il n'est pas anormal que les pays qui basent leur sécurité sur la participation à cette alliance fournissent en échange la loyauté requise. Simplement, cela n'a rien à voir avec l'idée qui était celle d' "Europe de la défense". Idée qu'on ne peut plus à mon avis appeler moribonde : elle est morte. Et ce n'est pas la dégradation structurelle des relations entre pays européens à l'occasion des crises de l'endettement public et de la politique d'austérité qui laissera de sitôt quelque chance que ce soit de la ressusciter.
  22. Oui, la question du remplacement se posera dans un environnement mondial nettement différent de celui d'aujourd'hui. Même si les événements sont toujours imprévisibles, il y a quand même pas mal de questions sur le monde de 2024, date de la fin d'un éventuel nouveau mandat de Poutine... - La baisse continue de la quantité de pétrole produite dans le Monde n'aura-t-elle pas commencé, forçant au plus une croissance très faible voire une décroissance économique globale ? - La pyramide d'endettement mondiale (trois fois le PIB) sera-t-elle toujours debout ? - Le dollar sera-t-il toujours la principale monnaie de réserve, et les Etats-Unis seront-ils toujours un pays solvable ? - L'Union européenne existera-t-elle toujours ? - La France et bien d'autres pays européens seront-ils toujours solvables ? - Le réchauffement planétaire aura-t-il commencé à avoir un impact visible sur l'économie, notamment l'agriculture ? - Ceci sans compter les crises politiques que risqueraient d'entraîner l'un ou l'autre de ces événements, impacts pas toujours prévisibles voir le rôle de déclencheur sur les révoltes arabes de l'évolution des prix agricoles... Même si certaines choses sont évidentes, comme les inconvénients et les risques de tout système qui ne permette pas en pratique la remise en cause du pouvoir et ne donne pas la place nécessaire à une "loyale opposition", les défis auxquels devra faire face le système politique russe à échéance de dix ans ne sont pas prévisibles, encore moins les réponses qui pourraient ou ne pourraient pas être apportées. Soit dit en passant, les défis auxquels seront soumis le système politique français, l'américain ou celui d'autres pays de l'UE dans la même période... seront tout aussi dantesques si ce n'est plus. L'évolution de ces systèmes, et le français m'intéresse tout particulièrement, est une question tout aussi difficile voire je dirais davantage que celle du système politique russe.
  23. Roooh... homme de peu de foi ! Ne sais-tu pas que d'après les paroles de la chanson patriotique soviétique, Ленин всегда живой, Ленин всегда с тобой c'est-à-dire "Lénine est toujours vivant, Lénine est toujours avec toi" Allez, au refrain ! Lénine est toujours vivant, Lénine est toujours avec toi Dans la montagne, dans l'espoir et la joie. Lénine dans ton printemps, En chaque jour heureux, Lénine, en toi et en moi ! Tout comme l'Esprit Saint l'esprit de Lénine, l'esprit de Poutine sera toujours vivant avec toi. Il suffira de changer une syllabe... Plus sérieusement : cette chanson date de 1955, deux ans après la mort de Staline, c'est-à-dire à l'aube des bureaucrates soviétiques faisant suite aux révolutionnaires et aux tyrans. L'une des hypothèses pour la suite de Poutine est le maintien pour longtemps d'une bureaucratie dont le principal objectif soit de conserver la Russie en l'état et de poursuivre sur la ligne qu'il aura fixée. Sans nécessairement se priver d'y apporter quelque inflexion, mais discrètement et avant tout pour faire durer le système et le rendre plus commode pour les plus puissants et les mieux introduits. Ce n'est que l'une des hypothèses ! Comme le rappelait Kalligator, sauf événement spécifique tel qu'un décès prématuré, Poutine restera probablement président de Russie jusqu'en 2024, son mandat actuel se termine dans trois ans mais sa réélection est le scénario central pour dire le moins. D'ici neuf ans... le Monde, et la Russie auront bien changé.
  24. Ben dans le cas de Barack Obama c'est même une certitude, étant donné qu'il terminera son second mandat fin 2016. A moins qu'il ne fasse élire Joseph Biden comme président et ne se réserve le poste de vice-président... :lol: ;)
  25. Il y a ces trois-là, et puis encore Finlande, Irlande et Autriche. Mais je suis d'accord sur le fait qu'appartenir à l'UE ne procure pas en soi de protection de sécurité déterminante.
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