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Ca y est!


Tancrède
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Ceux qui sont passés par Sciences Po sauront à quoi (ou plutôt à qui) renvoie le titre de ce fil :lol:.

Plutôt que continuer à parler stérilement et surtout de façon complètement décousue, conflictuelle et parcellaire, de rebondir sur des anecdotes pour en déduire des grands courants s'inscrivant dans les convictions préétablies de chacun (et refusant de ce fait d'analyser un fait ou un événement pour ce qu'il est, afin de l'instrumentaliser dans des visions toutes faites et exagérées), je propose de parler d'Europe sous la forme d'un scénario, ou d'une gamme de scénaris possibles/probables, en essayant, comme il n'est pas de coutume sur ce forum (personne n'est accusé.... Tout le monde l'est, moi inclus):

- d'essayer de ne pas faire des futurs dystopiens, où c'est tout l'un ou tout l'autre qui se passe, ou un fait, ou une tendance, ne deviennent pas des généralités du jour au lendemain, et surtout pas des fatalités (pour les faits et événements qu'on déplore) ou des horizons fantasmatiques (pour ceux qu'on souhaite). Bref, évitons les enfantillages: le monde réel est bordélique et souvent le fruit de multiples hasards convergents, fait de réalités bancales, de compromis boîteux et, quand on parle d'Etats, de structures, principes, institutions, dynamiques et assemblages extrêmement contradictoires (au sens le plus fort du terme) qu'on essaie de faire tenir ensemble avec des bouts de ficelles, des malentendus persistants ("on n'est pas d'accord sur ça? Mmmmh.... Sujet suivant!") et des artifices, quand ce n'est pas par un type de force ou une autre (violence physique, contrainte législative abusive, contrainte économique, chantage....). La politique répond à la définition que De Gaulle donnait à la diplomatie, soit l'art de faire durer les carreaux cassés.

- d'essayer -peut-être le plus dur- de se mettre dans la peau de ceux qui ont une opinion différente de la nôtre, soit de se faire, dans nos petits esprits naturellement narcissiques et persuadés d'avoir toutes les réponses (et que les autres sont des cons et/ou des fascistes d'une sorte ou d'une autre, naturellement :lol:), "l'avocat du diable". Surtout dans un sujet tel que celui-ci qui sera une construction "virtuelle" commune, exactement comme ce qui arriverait dans le scénario proposé.

- D'éviter à tout prix une polémique sur le bienfondé ou non du fédéralisme européen, des convictions en la matière de chacun.... Pas de débat sur le pour ou le contre: il s'agit ici d'un scénario de "whatifisation": ce qui se passe ou risque de se passer à partir d'un point de départ donné, quels B possible entraîne ce A, puis de là, des C, D, E.... Bref, au final, une simulation n'est qu'un enchaînement de relations de cause à effet qu'on essaie de faire correspondre aux réalités les plus vastes possibles pour prévoir les probabilités les plus pertinentes possibles.

- d'essayer, et ce sera dur, de ne pas fantasmer une politique extérieure française "dopée" (et l'armée qui va avec) mal déguisée en politique extérieure européenne: il y a beaucoup d'autres intérêts et visions du monde dans l'ensemble proposé (place par rapport aux USA et relations avec eux, quelle politique pour quelle armée, place des territoires extérieurs et des zones dans lesquelles ils impliquent ou non la nouvelle entité....), qui sont souvent contradictoires avec des visions et intérêts français dont certains seront sérieusement relativisés, et d'autres purement et simplement passés à la trappe. Qui refuse de le voir fantasme complètement.

Donc CA Y EST! Face aux situations difficiles et périls montants, face à la contrainte budgétaire et économique, face aux concurrences nouvelles et aux blocages anciens (notamment la lâcheté des politiques à essayer de réformer eux-mêmes leurs pays), quelque part dans la décennie 2010-2020, et non dans un lointain futur, la fédéralisation devient la solution de recours, sorte de fuite en avant qui apparaît comme la seule issue à un certain nombre de pays européens pris sous leurs propres contradictions et défis (et trop peu courageux pour les relever), et à un certain nombre d'autres encore plus réticents, mais ne pouvant se permettre d'être largués par cette toute nouvelle caravane qui s'ébranle.

Ceci est le "deus ex machina" du sujet, donc pas quelque chose d'entièrement réaliste ni expliqué: il n'est pas négociable, il n'a pas à être justifié ni contesté dans le cadre de cette uchronie démarrant dans le temps présent/proche futur. Je sais que les explications manqueront et qu'il sera parfois difficile de continuer une trame future sans toutes les bases nécessaires ayant amené ce futur; c'est toujours dans les détails qu'on voit ce qui merde, mais va falloir essayer. Mais toute histoire commence par un "grain de sable" qu'on introduit dans la trame du passé, du présent et/ou du futur pour essayer de voir ce qui se passe ou peut se passer. 

Il consiste, pour avoir un portrait rapide, en un retournement suffisant d'un certain nombre d'opinions nationales, impulsé en amont par des opinions publiques (cet univers aujourd'hui nettement distinct de l'opinion de la population; c'est la "bulle", la sphère du débat public trusté par certains acteurs et forces très partiellement représentatives dont la place est extrêmement disproportionnée par rapport aux réalités de la population), et encore plus haut par les sphères de décision, avant tout des classes politiques aux abois. Pas franchement les meilleurs auspices pour lancer quelque chose, et le garant de problèmes à venir, mais c'est ce qu'il y a au menu.

De force forcée, un nombre croissant de négociations très rapprochées dans le temps se déroulent entre dirigeants de quelques nations qui, chacuns pour leurs motifs (nationaux, politiques, personnels), se coordonnent désormais pour présenter de façon aussi alarmiste que décidée, l'établissement d'un gouvernement ouvertement fédéral comme la seule solution aux impasses stratégiques, politiques, gouvernementales, budgétaires et économiques dans lesquelles se trouve plongé l'UE.

Reversement des USA vers le Pacifique avec affaiblissement de la détermination US à jouer le patron protecteur (= baisse du dispositif militaire, moins de positions communes, demande de plus d'investissement des Européens dans la "cause atlantique"....), blocages politiques internes, situation économique générale, décalage croissant entre populations et gouvernements face à ces impasses (et volonté de défausser les problèmes et rancoeurs sur un échelon européen pour récupérer en interne de la marge d'action).... Les causes sont multiples, beaucoup ne procèdent aucunement d'un "désir européen" (et constituent donc des problèmes en devenir) et aucune n'est nouvelle. Ce qui change dans ce scénario, c'est le changement d'attitude brutal des gouvernants et de la majeure partie des élites, par panique, par intérêt.... Et ce dans un laps de temps très court qui contraint à des lignes de conduites, coordinations et faisceaux d'action décisives somme toute assez brutaux.

Les Etats de la zone euro constituent de force forcée (résultat d'un premier compromis qui n'emballe pas tout le monde) le premier wagon de ces coordinations soudaines.

Ensuite, et c'est là que commence le jeu: que va t-il se passer? Quels compromis foireux seraient faits? Quelles seraient les étapes, les premières évolutions immédiates étalées dans un premier laps de temps assez court? Quels équilibres internes pourraient résulter de ce processus? Comment pourraient-ils tenir au moins dans un premier temps pour atteindre un premier point de relative stabilité donnant une chance à la nouvelle entité? Quel impact cela aurait-il dans le monde (évitons les enfantillages du genre "les Chinois font dans leur froc, les Ricains paniquent...."; on essaie d'envisager le monde réel, pas les fantasmes), et quel serait l'influence de diverses puissances étrangères, étatiques ou non, dans les fils possibles d'évolution de ce moment fondateur? Par exemple, que ferait l'Angleterre et quel serait son impact? Que feraient les pays européens ne se lançant pas dedans et quelle influence auraient-ils? Et évidemment.... Comment réagiraient les USA et comment leur poids se ferait-il sentir dans cette évolution et dans la nouvelle fédération?

Enfin dans ce moment intermédiaire et fondateur, qui recouvre cependant une courte (ou moins courte) législature, la Terre continue de tourner, et l'entité en gestation de temps réel, doit non seulement se stabiliser et concrètement se constituer (accoucher d'elle-même), mais aussi gouverner; à quoi ça peut ressembler?

Les commodités de langage (arbitraires):

- la nouvelle entité s'appelle Fédération Européenne (ou European Federation), mais malgré son nom, les Etats qui la constituent restent "souverains": une charte constitutionnelle temporaire est établie pour lancer, à partir d'une élection suivant le processus européen (mais uniquement dans les pays concernés), l'élection d'une assemblée constituante.

- le gouvernement est le Conseil Européen, et constitue une nouvelle entité administrative distincte de la Commission de Bruxelles qui demeure en l'état, étant donné que tous les pays de l'UE ne sont pas concernés. Il s'agit donc d'une création ex nihilo, rassemblant certains organismes existants mais en majorité, beaucoup doit être construit quasiment à partir de rien.

- Un nouveau Parlement doit être élu, puisque l'existant là aussi rassemble les 27 et ne peut être démembré: ce fait décide de la localisation -temporaire ou non- de la première capitale administrative et politique.... Ce sera Strasbourg, seul endroit où existent des infrastructures d'une taille suffisante et immédiatement disponibles, pour commencer quelque chose. Tant qu'à faire, ça résoud la question de l'itinérance du Parlement européen. La forme du gouvernement et du Parlement n'est pas encore définitivement définie; le premier parlement élu est unicaméral, par force de nécessité (il s'agit d'une constituante qui justement va définir le système constitutionnel, vraisemblablement bicaméral), et le premier gouvernement résulte d'un compromis de fait établi entre les gouvernements nationaux négociant leur fédéralisation. En attendant, on a donc un "Parlement Fédéral Européen" et un "Conseil Exécutif Temporaire", avec un Président du Conseil qui est dans ce premier temps à la fois le chef de l'Etat de fait et le chef du gouvernement avant que des formes plus définitives soient établies. A noter que si une Constitution doit nécessairement rapidement émerger de ces institutions (et sans doute passer par un referendum), la réalité est que les mois ou années de ce processus voient s'établir des routines, des processus, des situations de fait (résultant en grande partie d'arrangements de circonstances et de commodités pratiques).... Qui influent sur la réalité de la façon dont la gouvernance d'un pays va fonctionner, définissant la "2ème constitution" du dit pays, la constitution "non écrite", celle de la réalité et du fonctionnement pratique et politicien des choses (les constitutions écrites sont parfois des jolis documents, mais c'est souvent de la théorie).

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Bigre, quel pavé ! Et quel scénario compliqué et terrifiant !  ^^

Dans ton scénario, c'est toute l'Europe des 27 qui se fédéralise d'un coup ? Ou juste un noyau dur constitué des pays fondateur avec les autres qui attendent pour voir ? Et les anglais, ils ont réussi à rentrer pour saboter de l'intérieur, ils sabotent de l’extérieur parce qu'ils se sont pris un gros "Nein" dans la figure, ou ils sont complètement à la dérive  ?

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Qui dans l'U.E. pourrait lancer ce programme de fédéralisation ?

EEEERRRRRRRRRRRRRR!!!!!!! Wrong! On n'entre pas dans ce truc là. Le point est "c'est lancé", c'est parti, c'est décidé. La question n'est plus du "quoi", du "pourquoi" et du "qui", mais du "comment" et du "quel résultat". Lire le sujet même s'il est long :-X.

Et les anglais, ils ont réussi à rentrer pour saboter de l'intérieur, ils sabotent de l’extérieur parce qu'ils se sont pris un gros "Nein" dans la figure, ou ils sont complètement à la dérive  ?

J'ai dit l'eurozone dans le premier post (désolé pour sa longueur). Pour les rosbifs, j'ai posé la question: elle fait partie des réponses qu'on doit apporter. Ils ne seront pas neutres dans les évolutions possibles à partir de cette hypothèse de départ (deviendraient-ils même le 51ème Etat d'Amérique en réponse, après un processus plus ou moins long?), mais ils ne sont pas dans le club initial, ça c'est certain, et c'est aujourd'hui l'hypothèse la plus probable vu l'évolution intérieure du pays. 

Dans ton scénario, c'est toute l'Europe des 27 qui se fédéralise d'un coup ? Ou juste un noyau dur constitué des pays fondateur avec les autres qui attendent pour voir ?

Au départ, je voulais partir des pays fondateur, voire même à minima, des 4 "maousses" de l'eurozone ou même du duo franco-allemand seul (on va éviter le terme "couple": tout le monde sait que la séparation est prononcée depuis longtemps), mais je me suis dit que le fait de l'euro posait trop de problèmes en soi, et des problèmes qui sont le coeur même de la tourmente actuelle, donc autant dire que le point de départ proposé est une "normalisation" de fait faisant correspondre un espace commercial (au sens plus "grand commercial", les économies n'étant pas si intégrées au niveau micro et encore plus local), économique, financier et monétaire à une réalité politique, administrative, judiciaire, législative, diplomatique, démocratique, médiatique (une arène publique, condition matérielle d'un début de "conscience" collective) et géographique, soit un espace cohérent de type étatique. Le fait que certains aient été plus "moteurs" et d'autres "suivistes" (par absence d'alternative, peur d'être largué, contrainte des grands....) est dans la logique des choses.

Le point est que c'est un peu "méta militaire", parce qu'avant tout politique au sens large, mais depuis le temps que d'autres comme moi-même essayons de faire comprendre que "dessiner" une armée européenne juste comme ça sur le forum est absurde et représente juste le fantasme de certains d'aller dans le délire "mon armée délirée avec moyens virtuellement illimités", je me suis dit qu'il fallait commencer par le commencement;

- définir un espace politique qui forme un Etat ayant peut-être une chance d'être cohérent, au moins pour un temps

- que cet espace "trouve ses marques" en tant qu'entité: il faut qu'un processus réellement politique (du sens large au sens le plus "bas" et politicien, en passant par la gestion des affaires courantes et l'émergence d'une conception réaliste, tenable et "naturelle" des intérêts et priorités) s'engage pour que le dit Etat trouve son "génie", sa "personnalité" (métaphores imparfaites mais j'ai pas mieux), cad ce qui lui permettra de voir s'organiser en son sein des forces, des groupes, des coalitions, des antagonismes, des lignes de fractures.... Nouveaux qui formeront les grandes lignes de sa vie politique, et à travers cela, de ses principes, de ses priorités, de sa perception de lui-même et de lui dans le monde, et donc de ses intérêts (rappelons que le mot "intérêt" en parlant d'Etat ne recouvre pas que des intérêts économiques généraux ou particuliers -ceux-là étant des lobbies précis- et de méchantes manipulations pour piquer du fric au Tiers Monde exploité.... Ce n'est pas un mot sale).

- une fois les intérêts dégagés et l'Etat établi, on a donc les moyens de définir des lignes d'action cohérentes et un ordre de priorités. Ca s'appelle une politique étrangère

- à partir de là, on bâtit les moyens de cette politique étrangère, et ces moyens ne se font pas ex nihilo, mais partent de structures existantes, celles des anciens Etats: réseaux d'ambassades et consulats, réseaux d'organismes spécialisés (économie, éducation, culture, langue.... Mais aussi réseaux de services de renseignement), services de renseignement.... Et ARMEE!

- là on peut commencer à faire une armée: on a un "capital" acquis, disparate et peu cohérent au global, nécessitant des masses d'homogénéisation (qui seront impactées par la politique intérieure: où se fait quoi, où garnisonne quoi....), mais pas impuissant dès le départ car il représente quand même en partie un certain volant de capacités dont certaines de la plus haute qualité, avec des volumes pas inintéressants dès l'abord. S'il y a une politique étrangère enfin accouchée (dans la douleur du bordel) et qui n'est ni trop incohérente (des incompatibilités sont possibles: c'est un débat "naturel" à une nation), ni trop limitée à un consensuel béni oui-ouisme humanitaire qui sert de paravent à une non décision, il y a de ce fait des moyens importants disponibles dans le budget, fut-il réduit (même à 1,5% du budget annuel en plus du capital acquis, ça commence à mesurer), pour bâtir un outil pertinent et conséquent qui pourra être d'autant pplus efficace qu'il sert à quelque chose et donc vise un certain nombre de situations données (auxquels il se donne le moyen de répondre).

Si on parvenait à faire ça, sans trop entrer et se perdre dans le détail, on pourrait enfin définir quelques grands axes à partir desquels il serait possible de virtuellement "créer" une armée européenne en confrontant des objectifs et des moyens. Mais passer sur l'étape de la politique invalide TOUTE autre approche. Plusieurs cas de figures radicalement différents, auxquels répondent plusieurs "projets d'armées" radicalement différents, peuvent en résulter: le sujet peut déboucher sur 2-3 grands types de scénaris. Rappelons par exemple qu'un tel "lancement" de l'Europe fédérale ne porte en soi aucune garantie de réussite, au sens où beaucoup de scénaris envisagés peuvent déboucher sur un Etat très faible/fragile (écroulé sous le poids de ses contradictions) qui tient à peine la route au-delà de la gestion économique et monétaire.

Idéalement, j'aimerais qu'on essaie de proposer de grands axes d'évolution aussi simples que possible et que ce topic ait une fin au bout de quelques pages maxi; une fin sur laquelle on soit relativement d'accord, genre on débouche sur 1 ou 2 scénaris disant "la fédération européenne, ça ressemble à la louche à ça ou ça, donc sa politique extérieure pourra être ça ou ça". Et après, on lance un sujet sur une armée européenne à fantasmer bâtir, qui aura comme base de fil de discussion (tenable en quelques lignes):

- les dits axes de politique étrangère

- les moyens: le "capital" existant et le budget (on parle là d'un truc qui va allègrement dépasser les 100 milliards d'euros)

- la nature et l'importance de l'Etat fédéral (par exemple, si les fédérés restent plus ou moins importants, ça peut pas mal impacter la forme de l'armée)

- l'institution militaire qui peut en émerger, qui se fonde sur un certain nombre d'institutions, de cultures militaires, de langues (!!!!!).... Mais aussi sur un compromis politique nécessairement bancal, un OTAN qui ne cesse pas d'exister, des visions du monde différentes, des visions différentes du rapport politique-militaire....

Sérieux, si on pouvait jouer à ce jeu là et définir un maximum de 2-3 possibles "Fédérations" (évidemment si possible une) relativement consensuelles représentant les avenirs possibles (en excluant celui du "tout foire, l'euro pète"), on pourrait enfin se lancer de façon pas trop conne dans le lego thème "armée européenne" :lol:. Qui veut jouer?

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Allez, je me lance.

Les anglais tentent d'en être juste pour tout bloquer de l'intérieur, mais ils ne sont même pas dans l'Euro et les autres qui ne peuvent se permetre un échec donc les anglais restent dehors. Ils essayent de contrer en lançant leur propre entité sur des bases économiques très libérales avec les pays du nord et de l'est, mais ces derniers préfèrent attendre en grapillant ce qu'ils peuvent d'un côté comme de l'autre. Il finissent par devenir une sorte de gros paradis fiscal pour les filous de la  fédération Européenne (FE) d'où des tensions fréquentes avec cette dernière.

Si la situation économique est tellement grave que les pays ont été contraints de choisir entre l'abandon de l'Euro et la FE , sa première et principale mission de la FE est de faire les grosses réformes socio-eco que les pays n'arrivent pas à faire. Les extrêmes droites vont vite se renforcer par réaction nationaliste, les extrêmes gauche vont vite se renforcer pour contester les reformes économiques, donc la FE a peu de temps et n'a pas droit à l'erreur. Pour sa survie, elle doit mettre le paquet pour réussir à relancer fortement l'économie, avec des résultats visibles très rapidement, de façon à ce que les citoyens votent par la suite pour des partis qui maintiendront la FE.

Par exemple, réforme de la BCE pour la mettre au service du développement économique plutôt que de la lutte contre l'inflation, donc la planche à billet tourne pour faire baisser l'euro et  financer une politique de grands travaux d'infrastructure, de grands projets d'investissements, de r&d, de financement des entreprises... Rachat des dettes, réforme bancaire, interdcition des déficits pour les états fédérés.

Si l'allemagne est aussi dans la galère, c'est que son modèle basé sur l'export ne fonctionne plus (europe en crise et chine qui a investit dans les spécialité allemande) donc ils seront enfin ok pour plus de protectionnisme et de bras de fer économique avec les autres puissances. La FE se dote d'un organe pour taper sur ses partenaires économique, avec de bonnes cartes en main car malgré la crise, la FE est toujours la 1ere puissance économique, le 1er client de la Chine, le 1er partenaire commercial de la majorité des pays.

Réforme du marché du travail, de l'assurance chômage, avec un système unique pour toute la FE basé sur la flexibilité. Les états appliquent les réformes, les gens gueulent, mais l'état dit "désolé, on n'y peut rien, c'est la FE" et ça se fait malgré les manifs à Strasbourg.

Bref, que des chantiers économiques menés à marche forcé, avec la constitution d'un éxecutif fédéral fort qui ne s'occupe que de ça. Du coup, pas de temps et l'énergie pour s'occuper d'autre chose. Si ça marche, la FE peut se tourner ensuite vers d'autres domaines que l'économie, mais comme ça va mieux, les politiciens des pays fédérés ont moins la pression pour aller plus loin dans l'abandon de souveraineté. Ils s'acrocheront très fort à tout ce qui leur reste. Donc pour la défense, la police, la santé, l'éducation,... ça avance car la FE tient les cordons de la bourse, mais ça avance lentement à cause de la guérilla des politiciens et administrations des états.

Etant donné la main mise sur l'économique, la FE peut peut-être avoir une forte influence sur l'industrie de la défense, sur l'aquisition de matériel commun "made in Europe" et le soutien aux exportations, mais les états résistent sur le reste. Pour la diplomatie, c'est pareil, la FE contrôle la diplomatie économique, mais le reste (culture, militaire,administratif) reste du ressort des états.

Pour la suite, cela dépend donc beaucoup du rapport de force entre les états et la FE, et donc aussi de la légitimité de la FE et de son lien avec les citoyens. S'il y a une sorte de président élu par tout les européens, un peu populaire car il a redressé la situation économique, et que ce président à un gros pouvoir sur la FE, qu'il peut organiser des référendums, peut-être qu'il peut prendre progressivement l'ascendant sur les dirigeants des pays et imposer des transferts de pouvoir vers la FE (diplomatie et défense notamment).

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Évitons le bicamérisme ! historiquement très connoté (XIX ème et le passage du libéralisme à la démocratie en Europe occidentale) mais ici peu important je pense et source de "viscosité" de la prise de décision.

Il faut déterminer ce qui relèvera du domaine de la loi et ce qui relèvera du domaine des Règlements et Directives du Conseil.

On shunte la Commission les différents départements des Commissaires Européens sont absorbés par le Conseil. La Commission devient une instance consultative où la Fédération dispose de représentants auprès des Membre "hors zone"

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On niveau justice/police, on continue d'avoir des lois ''nationales'' tandis que l'on harmonise les principaux crimes et délits au niveau fédéral comme chez les Yankees. Europol ne joue pas le rôle du FBI mais vois sa compétence dans son rôle de coordination très renforcée.

PS : actuellement, je ne me rappelle pas si les inspecteurs chargés de vérifier à qui va l'aide de l'UE dépendent de Bruxelles ou de leurs administrations nationales...:rolleyes:

La FE aura besoin d'un gros budget pour jouer son rôle et des impôts et taxes directes pour celui ci. On peut imaginer les inspecteurs jouant le rôle de l'IRS/Secret Service, un contrôle du fisc et de la fausse monnaie.

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actuellement, je ne rappelle si les inspecteurs chargés de vérifier à qui va l'aide de l'UE dépendent de Bruxelles ou de leurs administrations nationales..

les deux mais le pilotage des contrôles est notamment le fait de l'Office de la Lutte Anti-Fraude dépendant de la Commission, l'OLAF a ses propres enquêteurs et travaille en liaison avec les les offices nationaux

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  • 2 weeks later...

Assez d'accord avec Carl sur pas mal de choses :

Les anglais tentent d'en être juste pour tout bloquer de l'intérieur, mais ils ne sont même pas dans l'Euro et les autres qui ne peuvent se permetre un échec donc les anglais restent dehors. Ils essayent de contrer en lançant leur propre entité sur des bases économiques très libérales avec les pays du nord et de l'est, mais ces derniers préfèrent attendre en grapillant ce qu'ils peuvent d'un côté comme de l'autre. Il finissent par devenir une sorte de gros paradis fiscal pour les filous de la  fédération Européenne (FE) d'où des tensions fréquentes avec cette dernière.

- Un certain nombre de pays opposants / attentistes à prévoir effectivement, même dans le scénario "Ca y est !" défini par Tancrèdre (*)

L’Angleterre est évidemment le plus gros (la séparation de l’Ecosse et son intégration à la FE en revanche est une possibilité). Norvège, Suède et peut-être quelques autres au Nord. Je verrais bien en revanche les pays baltes être très pro-FE, pour des raisons géopolitiques évidentes.

- L’Angleterre et les autres pays dans sa mouvance ont à court terme pour objectif N°1 quasiment unique de maintenir le niveau de libre-échange existant. Leur influence et l’oreille dont ils bénéficient notamment à Berlin leur assure le succès.

L’UE continuera donc en tant que telle au moins sur certains sujets, dont la responsabilité de la politique commerciale. Conséquence : la FE n’a pas de politique commerciale en propre, son niveau d’ouverture aux importations et aux capitaux est sur-contraint par l’inclusion de la nouvelle entité dans l’UE.

Ca fait grincer quelques dents notamment à Paris où beaucoup auraient aimé une évolution vers plus de protectionnisme… mais les Allemands quant à eux poussent un soupir de soulagement, et les Français et d’autres sont bien obligés de suivre (puisque c’est l’hypothèse de départ que tout le monde dans la FE se sent contraint de créer la fédération, quel qu’en soit le prix…)

Naturellement ça rend aussi les choses plus faciles vis-à-vis de l’extérieur. La Chine n’a pas à craindre un protectionnisme européen et ne s’oppose donc pas à la création de la FE, pas davantage –ce qui serait encore plus délicat – les Etats-Unis.

Si la situation économique est tellement grave que les pays ont été contraints de choisir entre l'abandon de l'Euro et la FE , sa première et principale mission de la FE est de faire les grosses réformes socio-eco que les pays n'arrivent pas à faire. Les extrêmes droites vont vite se renforcer par réaction nationaliste, les extrêmes gauche vont vite se renforcer pour contester les reformes économiques, donc la FE a peu de temps et n'a pas droit à l'erreur. Pour sa survie, elle doit mettre le paquet pour réussir à relancer fortement l'économie, avec des résultats visibles très rapidement, de façon à ce que les citoyens votent par la suite pour des partis qui maintiendront la FE.

Description réaliste. A première vue, cela signifie que la FE a un délai de quelques années pour réussir ou mourir. En fait le délai est plus réduit car les cycles électoraux des principaux poids lourds (Allemagne, France, Italie, Espagne) sont décorrélés, donc la première élection cruciale dans l’un de ces pays n’arrivera pas dans quatre ou cinq ans, mais au mieux dans deux ans tout au plus et peut-être moins. Et il suffirait que l’un des poids lourds décide de partir pour que la FE se dissocie.

Par exemple, réforme de la BCE pour la mettre au service du développement économique plutôt que de la lutte contre l'inflation, donc la planche à billet tourne pour faire baisser l'euro et  financer une politique de grands travaux d'infrastructure, de grands projets d'investissements, de r&d, de financement des entreprises... Rachat des dettes, réforme bancaire, interdcition des déficits pour les états fédérés.

Impératif en effet si l’on veut des résultats un tant soit peu visibles sous deux ans…

Cela va à l’encontre de l’esprit public actuel en Allemagne, et nécessiterait d’ailleurs un changement de constitution pour la République fédérale, le premier depuis sa fondation…

Ce qui en pratique signifie que pour que la FE démarre, les Allemands doivent au préalable s’être pris dans les gencives le genre de forte récession / début de dépression que connaît aujourd’hui l’Espagne, seul propre à les faire changer d’avis. Et si les Allemands ont connu cela, il y a fort à parier que les autres aussi. Donc que le chômage est à 20% à peu près partout, et le chômage des jeunes à 40 ou 50%.

Si l'allemagne est aussi dans la galère, c'est que son modèle basé sur l'export ne fonctionne plus (europe en crise et chine qui a investit dans les spécialité allemande) donc ils seront enfin ok pour plus de protectionnisme et de bras de fer économique avec les autres puissances. La FE se dote d'un organe pour taper sur ses partenaires économique, avec de bonnes cartes en main car malgré la crise, la FE est toujours la 1ere puissance économique, le 1er client de la Chine, le 1er partenaire commercial de la majorité des pays.

Non, la FE est toujours soumise aux règles très libre-échangistes de l’UE.

Pour que ce ne soit plus le cas, il faut que les pays décidant de former la FE soient prêts à sortir tous ensemble de l’UE pour créer leur nouvel ensemble en propre à côté… laissant à l’Angleterre la haute main sur ce qui reste de l’UE… et les institutions européennes déménagent de Bruxelles à Londres :-D ! Amusant, mais franchement on est en train de pousser grand-mère dans les orties en ce qui concerne la crédibilité du scénario.

Je maintiens donc que les Allemands même choqués par la catastrophe économique n’ont pas entièrement perdu leur fibre libre-échangiste, qu’ils ont été bien heureux en secret que l’Angleterre pousse fort et en public pour que le cadre libre-échangiste de l’UE soit maintenu.

Pas d’horizon protectionniste ni même « commerce équitable » avec la FE. On continue à servir de paillasson à la Chine et autres.

Bref, que des chantiers économiques menés à marche forcé, avec la constitution d'un éxecutif fédéral fort qui ne s'occupe que de ça. Du coup, pas de temps et l'énergie pour s'occuper d'autre chose. Si ça marche, la FE peut se tourner ensuite vers d'autres domaines que l'économie, mais comme ça va mieux, les politiciens des pays fédérés ont moins la pression pour aller plus loin dans l'abandon de souveraineté. Ils s'acrocheront très fort à tout ce qui leur reste. Donc pour la défense, la police, la santé, l'éducation,... ça avance car la FE tient les cordons de la bourse, mais ça avance lentement à cause de la guérilla des politiciens et administrations des états.

Très juste : soit la FE échoue à sortir les économies de ses pays membres de la panade et alors elle se dissocie rapidement, soit elle réussit et alors les vieux réflexes reprennent le dessus.

Sauf si la courte fenêtre d’opportunité où l’exécutif fédéral a déjà impulsé les chantiers économiques mais où les classes politiques nationales ont encore les chocottes est mise à profit pour fédérer dans la foulée politique étrangère, défense, éducation et autres.

Mais je le vois mal car il ne faut pas oublier les Etats-Unis ! De leur point de vue la FE peut être acceptable si elle se concentre sur l’économie et ne présente pas de risque protectionniste… mais elle représente un risque critique si elle se mêle de politique étrangère et surtout de défense : la culture stratégique américaine se préoccupe du risque d’émergence d’un « peer competitor » (un concurrent de même niveau que les Etats-Unis) Donc si la FE fait moindrement mine de vouloir fédéraliser politique étrangère et défense, elle entraînera une réaction majeure et déterminée des Etats-Unis par tous moyens d’influence disponibles pour l’empêcher.

A tout le moins, cette réaction sera suffisante pour ralentir et fortement retarder la fédéralisation de la défense… et comme la fenêtre d’opportunité si elle existe est réduite, elle sera donc manquée.

(*) Auquel je ne crois pas une seconde pour ce qui est du monde réel… mais moi aussi j’aime jouer  :lol:

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On peut aussi voir les USA absorbé par leur bras de fer avec la Chine si dire qu'un allié puissant vaut mieux qu'un quinzaine de nains incapable d'apporter une aide plus que symbolique.

Voici un article que j'ai posté il y a quelques jours  =D

Un croisement entre les États-Unis et la République fédérale allemande, voilà à quoi devrait ressembler la future fédération de la zone euro selon la Commission européenne  :

2018 : la fédération de la zone euro voit le jour

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2012/12/2018-la-f%C3%A9d%C3%A9ration-de-la-zone-euro-voit-le-jour.html

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Je me lance.

Ce changement sera un choc. Pendant les 10-15 premières années tout le travail va se faire sur la création de la structure et de l'organisation.

Je vis au Canada et donc je me base sur  le vécu local. 

On passe forcement à un régime parlementaire (genre IIIeme république). Mais il va falloir une figure représentative donc un président, je vois mal un Charlemagne 2. Comment l'élire? C'est aussi con que ça, suffrage universel ou par les élus?

Définition des droits des différentes entités (les anciens états ou la fédération). On va faire simple la fédération prend en charge certains domaines : affaire étrangères, défense... et va créer des règles minimales pour le reste.

Les conflits de juridiction vont commencer. Le transport c'est fédéral ou pas? Qui a juridiction sur la mer? Sur les aéroports? Les avocats vont se préparer une décennie de rêve

Il faut aussi créer un impot fédéral pour couvrir les dépenses communes et aider les zones les moins riches. Il faut donc une certaine harmonisation de la fiscalité.

Si on parle de l'armée, on fait quoi du nucléaire? Si je prends l'exemple du Canada laisser la responsabilité de tout faire péter à quelqu'un dont la responsabilité principale et d'inaugurer des jardins publics et donner des médailles me fout un peu les chocottes

La langue maintenant, pas de langue officielle ou 2,3,4.

Retournons un peu vers la défense. Comment s'organiser? Le plus simple se baser sur l'existant donc L'OTAN pour une période transitoire mais juste comme boite à outils sans aucune responsabilité politique, Avoir les USA comme responsables de la défense d'une nouvelle structure qui pourrait remettre en cause leur prééminence ce n'est pas évident. Sinon il reste la brigade franco-allemande comme base,c'est un peu léger.

Toujours sur la défense, comment gérer les approches différentes? Il suffit de regarder la Lybie il y a un an. Entre les armées de métier et celle de conscription...Il y a quelques mois des soldats sont morts en en Guyane dans une opération contre des orpailleurs. Même si les Francais s'y intéressent peu , je pense que dans l'ensemble ils font une équation genre Guyane=France. Il faut faire respecter les lois de la république et ça peut être dangereux. Le jour ou un hélico des FAE (Forces Armées Européenne) se crash aux Kerguelen en chassant des trafiquants de??? les Polonais vont se demander pourquoi un gars de Varsovie est mort dans le coin.

Il ne faut pas oublier que la création d'états comme les USA ou le Canada est partie d'une base relativement homogène qui a ensuite 'absorbé' d'autres structures peu ou pas organisée. Nous ne sommes pas du tout dans le même scénario. C'est là que j'ai le plus de mal. Je vois plutôt un rapprochement de différents états (Allemagne-France, France-Espagne ou Italie, Allemagne-Autriche) qui par leur poids forcent les autres à suivre. Une union trop rapide  me semble être le meilleur moyen d'aller vers un big bang qui finalement va revenir au schéma initial les gros bouffent les petits.

L’Angleterre sort, oui. Point de vue défense cela ne change rien, toujours avec la Lybie L'alliance Franco-Anglaise n'avait rien à voir avec l'Europe .

Pour revenir à une des questions du départ je ne crois pas que les priorités seront sur l'économie, elle seront sur la structure. Pour un changement aussi grand j'ai peur des gouvernements 'sauveurs'  composé de techniciens. Il y  a toujours une tendance vers l'autoritarisme. Attention je ne compare absolument pas les gouvernements de techos qui existent actuellement en Europe à Mussolini, mais je ne fais pas confiance aux techniciens, je le sais j'en suis un faites moi confiance et tout va marcher:o), Je préfère les élus malgré leurs défauts mais souhaite ajouter un peu de hasard avec du tirage au sort pour certaines responsabilité.

Etant fédéraliste en Europe et pour un pouvoir maximum aux provinces au Canada je me dis qu'avec ce genre de changement vous pourrez vivre des jours intéressants  et que je vais finir schizophrène.

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