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Attentat de Kigali en 1994 : Jean-Louis Bruguière accuse Paul Kagamé


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L'escalade politico-judiciaire entre la France et le Rwanda au sujet du génocide de 1994 est sur le point de connaître un épisode-clé. Neuf mandats d'arrêt internationaux doivent être émis, mercredi 22 novembre, par le juge français Jean-Louis Bruguière contre des proches du président rwandais Paul Kagamé.

Chargé de l'enquête sur l'attentat contre l'avion du président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994 – qui a entraîné le déclenchement du génocide durant lequel près de 800 000 Tutsis ont été tués –, le juge antiterroriste a transmis au parquet une ordonnance de soit-communiqué cinglante contre M. Kagamé, dont Le Monde a eu connaissance.

Le juge y affirme que, "pour Paul Kagamé, l'élimination physique du président Habyarimana s'était imposée à partir d'octobre 1993 comme l'unique moyen de parvenir à ses fins politiques", c'est-à-dire "une victoire totale, et ce au prix du massacre des Tutsis dits 'de l'intérieur'".

Protégé par l'immunité réservée aux chefs d'Etat, le président rwandais devrait être traduit devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), estime M. Bruguière, qui fait part de son intention de saisir le secrétaire général de l'ONU à ce sujet, afin qu'il informe le procureur du TPIR des charges retenues.

Les neuf personnes visées par les mandats – dont la date a été fixée en concertation avec le gouvernement français et le principe validé par le parquet – sont James Kabarebe, chef d'état-major général des forces rwandaises de défense; Faustin Nyamwasa-Kayumba, ambassadeur du Rwanda en Inde ; Charles Kayonga, chef d'état-major de l'armée de terre ; Jackson Nkurunziza, qui occuperait actuellement un poste à la garde présidentielle ou au sein des Forces rwandaises de défense ; Samuel Kanyemera, député du Front patriotique rwandais (FPR); Rose Kabuye, née Kanyangé, directeur général du protocole d'Etat ; Jacob Tumwine, lieutenant-colonel démobilisé ; Franck Nziza, qui occuperait un poste de capitaine à la garde présidentielle ou un poste de responsable d'une unité administrative ; Eric Hakizimana, qui occuperait un poste au sein du département G2 du Directorate of Military Intelligence.

Longue de près de 70 pages, l'ordonnance signée par le juge Bruguière est inhabituelle. Saisi depuis 1998 à la suite de la plainte des parents des pilotes français de l'avion, celui-ci n'était pas obligé de motiver l'émission de mandats d'arrêt internationaux. Mais ce moment essentiel dans l'instruction lui permet de faire une synthèse des investigations conduites avec la division nationale antiterroriste (DNAT). Afin de démontrer la responsabilité directe de Paul Kagamé et de son entourage dans l'attentat, le magistrat rappelle les témoignages recueillis ces dernières années, ainsi que les éléments matériels sur la provenance des missiles sol-air utilisés.

Selon le juge Bruguière, la décision d'attenter à la vie du président rwandais aurait été prise lors d'au moins trois réunions tenues fin 1993 et début 1994 au quartier général du haut-commandement militaire du Front patriotique rwandais (FPR) à Mulindi. Etaient notamment présents, autour de Paul Kagamé, son adjoint le lieutenant-colonel James Kabarebe et les officiers Faustin Nyamwasa Kayumba et Charles Kayonga.

Le juge affirme que "l'ordre final d'abattre l'avion présidentiel a été donné par Paul Kagamé lui-même lors d'une réunion qui s'était tenue à Mulindi, le 31mars 1994, la planification et la phase opérationnelle étant confiées au colonel James Kabarebe, qui avait été notamment chargé de constituer une équipe spécialisée dans l'utilisation de missiles sol-air fournis par l'Ouganda". Une équipe désignée sous l'expression de "Network commando".

LA LOGISTIQUE DE L'ATTENTAT

Cette réunion du 31 mars a été notamment évoquée par Aloys Ruyenzi, ancien membre de la garde rapprochée de M. Kagamé. Selon ce témoin, le chef du FPR aurait dit : "La guerre ne se terminera pas si le président Habyarimana n'est pas mort." M. Ruyenzi dit avoir assisté à la remise de deux missiles à quatre militaires, qui les avaient chargés dans un véhicule faisant partie d'un convoi escorté par les casques bleus de la Mission des Nations unies au Rwanda (Minuar) à destination du Conseil national pour le développement (CND), où était basé un bataillon du FPR, à Kigali.

Entendu le 8 juillet 2002, un militaire belge affecté dans cette force, le sergent Dimitri Pauwels, a lui-même constaté que, quelques jours avant l'attentat, de nombreux véhicules, non prévus initialement, transportant entre 200 et 300 personnes armées en civil et en uniforme, s'étaient glissés dans un convoi du FPR, au départ de Mulindi et en direction du CND à Kigali. Le sergent faisait partie de l'escorte. Le juge souligne que, pour le FPR, le siège de ce conseil a été "sa base logistique pour la réalisation de l'attentat et sa tête de pont avancée pour le déclenchement de l'offensive militaire".

Selon Abdul Ruzibiza, ancien officier du FPR puis de l'Armée patriotique rwandaise (APR) héritière du mouvement rebelle tutsi, entendu le 3 juillet 2003, les missiles sont entrés au Rwanda en janvier 1994. Ils auraient été introduits à Kigali dans le CND "à bord d'un camion Mercedes, dissimulés sous du bois de chauffage". Une commission rogatoire internationale envoyée en Russie en juin 2000 a permis d'établir que les deux missiles faisaient partie d'une commande de 40 unités de type SA16 Igla livrées à l'Ouganda. Mais les deux lance-missiles, transférés au Zaïre, n'ont jamais été retrouvés.

Le 6 avril vers 20 h 30, explique l'ordonnance, le second missile tiré touchait le Falcon 50 qui approchait de Kigali. Innocent Marara, qui a travaillé dans une résidence de Paul Kagamé jusqu'en février 2001 avant de fuir, a expliqué que, dans la soirée du 6avril, les militaires du FPR affectés aux transmissions avaient reçu un message annonçant la réussite de l'opération.

Entendu le 8 juin 2000, le lieutenant-colonel français Grégoire de Saint-Quentin, qui avait été en poste à la mission de coopération française au Rwanda du 11 août 1992 au 12 avril 1994, a confirmé ces dires. Selon M. Bruguière, le militaire français "a déclaré avoir vu le message manuscrit émanant du commandement du FPR annonçant le succès de 'l'escadron renforcé'".

Autre preuve de préméditation, selon le magistrat : "Il a pu être établi que toutes les unités de l'APR avaient été mises en préalerte depuis le 3 avril 1994 et que, dans les jours précédant l'attentat, tous les responsables du FPR, hébergés au CND, avaient rejoint le quartier général de Mulindi."

Le juge Bruguière ne se contente pas des faits ; il développe aussi sa propre analyse du génocide. Il suggère que le chef du FPR avait prévu et instrumentalisé les massacres, déclenchés par le régime hutu. "Le général Paul Kagamé avait délibérément opté pour un modus operandi qui, dans le contexte particulièrement tendu régnant tant au Rwanda qu'au Burundi entre les communautés hutu et tutsi, ne pouvait qu'entraîner en réaction des représailles sanglantes envers la communauté tutsie qui lui offriraient le motif légitime pour reprendre les hostilités et s'emparer du pouvoir avec le soutien de l'opinion internationale", écrit-il.

Piotr Smolar

le monde
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Oui c'est encore histoire d'effacer les responsabilité des dirigeant, comme Bagbo(En CI)...comme si c'etait des Français qui avait tenu la machette. Cependant je ne nie pas le fait que la france n'a pas bouger ses grosse fesse pour empecher sa! "Mais un génocide dans un de ces pays ce n'est pas la même chose"...sympa Mitterand

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J'avais lu que la France avait armée et entrainé les troupes qui ont commis le génocide dans un pays voisin.

Enfin, la France n'est pas toute blanche dans cette histoire de génocide.

Tu es inscrit sur ce forum pour faire de la propagande anti française.

Et nous relater de fausses rumeurs.

Parce que vois-tu s'il n'y avait pas eu les soldats français ,quel carnage interethnique et tribal y aurait eu.

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Je me suis inscrit dans le forum il y a plus d'un an, et ce n'était pas dans un but "anti-français".

Maintenant il faut accepter la critique et ne pas tomber dans un angélisme béat.

accuse Paris d'avoir formé et armé des milices hutus ayant joué un rôle central dans la campagne d'extermination qui, en trois mois, a coûté la vie à 800.000 Tutsis et Hutus modérés.

Les soldats français sont notamment accusés d'avoir facilité le massacre d'environ 50.000 Tutsis à Bisesoro, un village situé sur une colline dans l'ouest du pays, en les incitant à sortir de leurs cachettes. Selon des rescapés, les Tutsis ont ensuite été abandonnés et exposés aux attaques des miliciens hutus.

"Les Français nous ont abandonnés quelques heures après l'arrivée des miliciens hutus qui nous encerclaient. Ce jour-là, les gens ont été massacrés sans pitié", raconte Valence Habiyambere.

http://fr.news.yahoo.com/29102006/290/l-enquete-sur-le-genocide-rwandais-dure-envers-la-france.html

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la stature acquise par notre petit juge dans l'anti-terrorisme sera t'elle suffisante pour que l'ONU bouge , a savoir qu'aucun pays du C.S ne puisse faire échec a une comparution devant le tribunal (TPIR) de Paul Kagamé et de ses comparses. surtout que si mes souvenirs sont bon G.W Bush avait fait de cette lutte une prioritée , des articles relatifs a celle-ci y ont t'ils été inscript ?

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Les échos que j'ai souvent entendu à l'encontre de la France c'est que l'opération "Turquoise" a permis indirectement la fuite des génocidaires Hutus en R.D.C. Depuis Kigali accuse Paris de complicité !!!

C'est vrai que cette fuite a déstabilisée la région des grands lacs et a permis des conflits interethniques en R.D.C. Selon l'ONU + de 3 millions de personnes ont été tuées.

Il faut reconnaître que le rôle de la France est le plus ambigu :

1) Lors des commérations du génocide au Rwanda, la France envoie une représentation symbolique mais pas de présences de personnalités importantes comme Chef d'Etat ou Premier Ministre.

2) La France n'a pas aidé par ailleurs la région en arrêtant les génocidaires.

3) Elle s'est contentée d'observer la mort de + de 3 millions en R.D.C. et n'a pas usé de son siège permanent pour arrêter ces massacres. Seul la Belgique par l'intermédiaire de Louis Michel a beaucoup bougé dans les instances onusiennes et sonnait l'alarme et obtenir l'envoi des casques bleus pour arrêter cette tuerie et le drame humanitaire.

Vous savez, il y a fallu +/- 50 ans pour que la France (J. Chirac) reconnaisse implicitement sa collaboration avec le régime nazi lors des déportations juives. [10] Alors le Rwanda ?! [21]

Le feu François Mitterand et son entourage n'ont été pas "très blancs" [14] dans certains dossiers sales, ex. : Rainbow Warrior, le Rwanda, les attentats iraniens de Paris (affaire Eurodiff) en 1986, les otages et la rançon, ... d'ailleurs même son fils a été arrêté dans le traffic d'armes c'est dire ! [38]

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Lors des commérations du génocide au Rwanda,... Je rappelle que lors de ces commérations, on a justement accusé la France de ce génocide. Je ne voit pas pourquoi nos dirigeants seraient allés la bas pour se faire insulter ?

Je te signale que le représentant français n'a pas été insulté mais déception quand même de la non-venue d'une personne éminente et de la non-reconnaissance de l'implication indirecte de la France.

Regarde quand J. Chirac a reconnu l'implication de la France vis-à-vis des juifs, il n'a pas été hué ou conspué !

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Mani une lecture pour toi

[16]

un extrait de l'introduction du livre

The most deafening silence concerns the worst terrorist act of the 1990s, namely the assassination of President Juvénal Habyarimana of Rwanda and President Cyprien Ntaryamira of Burundi on April 6, 1994. That tragic assassination of two African heads of state has become a “plane crash” in official international newspeak.

Why have Louise Arbour, Kofi Annan, Madeleine Albright, and their superiors from Jean Chrétien to Tony Blair, Bill Clinton and George W. Bush, not insisted that the killers be identified and brought to justice? After all, the “international community” solemnly promised to do so on April 7, 1994. The answer is obvious. Any serious investigation of that assassination would destroy the narrative that has been so carefully crafted to explain the Rwandan tragedy.

hannan est en fin de mandat , va t'il se lacher ?
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N'empêche que j'ai des doutes quant à l'impartialité du juge français dans cette affaire ?! On aurait pu choisir un autre juge plus neutre venant d'un pays tiers (exemple l'assassinat de Rafic Hariri). Un pays comme la Belgique aurait été un bon choix !

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Le Rwanda a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec la France, a confirmé vendredi le ministère français des Affaires étrangères, ajoutant "regretter" cette décision.

"Les autorités rwandaises ont notifié ce jour à notre ambassadeur à Kigali par note verbale leur décision de rompre les relations diplomatiques, cette décision prenant effet le lundi 27 novembre", a déclaré le ministère dans un communiqué.

"Nous regrettons cette décision. Nous prenons toutes les dispositions nécessaires", conclut ce bref communiqué.

Le gouvernement rwandais a annoncé vendredi qu'il ordonnait à l'ambassadeur français à Kigali de quitter le pays dans les 24 heures, et qu'il demandait la fermeture de l'ambassade de France au Rwanda, après les poursuites réclamées par un juge français contre le président Paul Kagame et plusieurs de ses proches.

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Le Rwanda a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec la France, a confirmé vendredi le ministère français des Affaires étrangères, ajoutant "regretter" cette décision.

"Les autorités rwandaises ont notifié ce jour à notre ambassadeur à Kigali par note verbale leur décision de rompre les relations diplomatiques, cette décision prenant effet le lundi 27 novembre", a déclaré le ministère dans un communiqué.

"Nous regrettons cette décision. Nous prenons toutes les dispositions nécessaires", conclut ce bref communiqué.

Le gouvernement rwandais a annoncé vendredi qu'il ordonnait à l'ambassadeur français à Kigali de quitter le pays dans les 24 heures, et qu'il demandait la fermeture de l'ambassade de France au Rwanda, après les poursuites réclamées par un juge français contre le président Paul Kagame et plusieurs de ses proches.

Quand un gouvernement par l'intermédiaire d'un justiciable national non-mandaté par la justice internationale cherche des petites misères, il fallait s'y attendre !

Je n'ai rien contre les troupes françaises et l'état-major et de leurs implications indirectes là-bas mais franchement la classe politique et les dirigeants sont pathétiques et pitoyables.

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En fait mitterand a joué l'afrique francophone (les hutus) contre l'afrique anglophone, les tutsis étant nombreux en ouganda. Ils étaient plus favorables à la france que les tutsi, c'est pour ça que mitterand les a soutenus. Sans doute qu'il ne s'imaginait pas qu'ils iraient aussi loin. Il a joué et il a perdu, en fait. Puis il y a eu le massacre et la reconquête tutsi. Ce ont eux qui sont au pouvoir. J'ai l'impression qu'ils essaient de rassembler le pays en prenant comme bouc émissaire la france, au lieu de rechercher les vraix coupables. Ils sont soutenus par les pays anglophones voisins et peut être même le RU et les USA. Ils ont institué l'anglais comme lanue officielle au côtés du français et risquent même de ne pas tarder à l'enlever. C'est une perte d'influence de la france dans cette région, assurément. Après je ne pense pas que ce soit dramatique, on a d'autres points d'appuis en afrique. Attendons peut être que les revenchards quittent le pouvoir, ce qui peut prendre longtemps mais on n'est pas préssé.

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Mani ,tu plaisantes mais le Juge anti terroriste Bruguière est mandaté pour l'investigation. Il est dans son rôle ,à quoi bon d'avoir créér le TPI si on n'y expédie pas des criminels de guerre. Si le Rwanda est nonchalent sur les attentats et autres politiques anti terroriste ,ce n'est pas le cas de la France et son pool de juge AT dont fait partie JLB ,de plus ;il est considéré par ses homologues comme une somnité internationale.

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LIBRES REFLEXIONS SUR L’AFRIQUE NOIRE

A propos du Rwanda, de la France et de quelques livres à ce sujet.

Au printemps 1994, le monde est stupéfié par les images du déchaînement de fureur et de violence qui s'est emparé d'un petit pays africain de 26.000 km2 et 8 millions d’habitants, au cœur de la région des Grands Lacs, le Rwanda : les corps d'hommes, de femmes et d'enfants tués à la machette, les charniers dans des villages vidés de leurs habitants, les figures des rescapés horriblement mutilés et traumatisés, les populations fuyant vers l'ouest... Jamais le continent noir n'avait connu des massacres d'une telle ampleur. Le bilan représentera au moins 1.500.000 victimes en y incluant les massacres de réfugiés Hutus de 1995 au Zaïre.

Très vite, les médias opposent victimes, les Tutsis, et bourreaux, les Hutus ; et ils désignent les coupables de cette folie meurtrière sans précédent, qualifiée de génocide : la communauté internationale, qui n'a rien fait, dont la mission (Minuar, force de 2.700 casques bleus commandé par le général canadien Roméo Dallaire) a même réduit ses effectifs à la veille de l'embrasement général du pays ; et, en premier lieu, la France, soutien du président Habyarimana, qui aurait formé les milices Interahamwe, extrémistes Hutus, ayant traqué systématiquement les Tutsis.

Pour les contempteurs de la France, son opération Turquoise, décidée tardivement, n'aurait servi qu'à masquer sa compromission "néo-colonialiste" avec le régime génocidaire. Ainsi l'histoire se fige-t-elle dans une version voulue et imposée par le vainqueur : Paul Kagame, le " libérateur ", chef des rebelles tutsis du Front patriotique rwandais (FPR).

Le 15 décembre 1998, la mission parlementaire présidée par Paul Quilès, avait pourtant conclu que la France "n'a en aucune manière incité, encouragé, aidé ou soutenu ceux qui ont orchestré le génocide et l'ont déclenché dans les jours qui ont suivi l'attentat" du 6 avril 1994 contre le président rwandais Juvénal Habyarimana, malgré cela à Kigali, le gouvernement du général Paul Kagame persistait dans ses accusait affirmant que la France avait entraîné et armé les forces génocidaires entre 1990 et 1994.

Ainsi, l’action de la France au Rwanda entre 1990 et 1994 (opération Noroît d’octobre 1990 à décembre 1993 ; Amaryllis du 8 au 14 avril 1994 et Turquoise du 22 juin au 22 août 1994), fait-elle depuis lors l’objet d’accusations récurrentes, graves et incroyables (au sens littéral du terme) dans les médias, relayées par un certain nombre de personnalités françaises, belges et anglo-saxonnes (en sus des Tutsis membres ou sympathisants du FPR) : journalistes (Patrick de Saint-Exupéry, Colette Braeckmann,…), universitaires (Jean-Pierre Chrétien, Jean-Paul Gouteux, ), responsables d’ONG (Jean-François Dupaquier, François-Xavier Verschave, Jean Carbonare, Alison Des Forges, associations Survie, FIDH, African Watcht,…), d’avocats (William Bourdon, Auguste Comte), ...

Il faut entendre par-là deux séries d’accusations :

- la France serait complice des extrémistes Hutus (Interhamwe) qui ont massacré massivement les Tutsis dans les années 1990 en ayant armé les génocidaires (exportations de munitions, formation aux techniques de combats, protection des génocidaires Hutus…),

- la France serait coupable d’avoir laissé se perpétrer le génocide des Hutus contre les Tutsis en ayant laissé se perpétrer les massacres de Tutsis dans sa zone d’intervention (exemple : Bisesero,…), quand les militaires français ne sont pas tout simplement accusé d’avoir eux-mêmes tués ou violés des Tutsis, …

D’un noyau d’africanistes, subjugués par les thèses tiers-mondialistes et agrégés pour dénoncer la « Françafrique » des années 60/70, la communauté s’est renforcée, devenant un véritable groupe de pression (d’ “oppression”, pour reprendre l’expression de Philippe Murray), qui s’est “enrôlé” au profit du FPR. Ce lobby, comprenant notamment les personnalités évoquées ci-avant, a progressivement dévié de ses buts humanitaires pour devenir une véritable “task-force” à partir de Bruxelles, Paris, New-York, soutenant, relayant, amplifiant l’action du FPR, de manière à permettre à une minorité (Tutsis = 10% de la population rwandaise) de prendre le pouvoir sur la majorité (Hutus = 90%) et s’y maintenir, malgré le rapport de force défavorable que confère, en principe, le verdict des urnes.

Ce lobby écouté des médias et de certains milieux religieux protestants (d’où les nombreuses accusations contre des prêtres et l’église catholique), bénéficie de l’appui de la Belgique (l’ancien colonisateur), des pays anglo-saxons (souhaitant supplanter l’influence française en Afrique et notamment dans la région des Grands Lacs), du milieu tiers-mondiste, …

Si la France a joué un rôle non négligeable dans la crise rwandaise entre 1990 et 1994, ce n’est pas celui aujourd’hui dénoncé à tort. En réalité la France a, d’une part facilité la signature et l’application des accords d’Arusha, destinés à faire émerger le multipartisme, de seconde part a mis un coup d’arrêt aux massacres (opération Turquoise) malgré l’inertie de l’opinion publique internationale et l’incompétence du général Roméo Dallaire, commandant la MINUAR, de troisième part est devenue un frein à la marche conquérante vers le pouvoir total de Paul Kagame, pourtant responsable présumé de l’attentat contre le Président Habyarimana, fait déclencheur des massacres (cet attentat fait l’objet de l’instruction judiciaire du juge antiterroriste, Jean-Louis Bruguière, sur le point d’aboutir). Telles sont dès lors, quelques unes des raisons motivant ce flot de haine contre la France, sa politique, ses dirigeants (actuels ou passés).

L’Afrique intéresse peu les Français. C’est loin, compliqué et l’histoire passée des relations entre la France et ses anciennes colonies africaines fait toujours l’objet d’une stigmatisation. Dans ces conditions les Français préfèrent ignorer cette histoire, leur histoire, pour ne plus disposer alors comme seuls points de repère, que de la vision déformée des professionnels de l’autoflagellation.

Face à ce torrent boueux, il existe quelques ouvrages susceptibles de permettre à un lecteur de bonne foi, de se faire sa propre opinion sur le rôle et l’action de son pays entre 1988 et 1994 au Rwanda, en attendant l’issue de l’instruction du juge Bruguière.

En effet, la thèse du massacre unique des Tutsis organisé par les Hutus, assortis de la complaisance, sinon l’assistance, de la France aux génocidaires, présente une faille : le déclenchement des massacres, au lendemain de l'attentat du 6 avril 1994, au cours duquel l'avion du président rwandais fut abattu. D’où cette question impertinente : qui a tué Juvénal Habyarimana, président du Rwanda ?

La question resurgit aujourd'hui, plus de dix ans après les faits, mais cette fois-ci elle trouve une réponse, selon le juge Bruguière qui s'apprête à clore son instruction : ce sont des mercenaires à la solde du FPR de Kagame,. Ce ne sont donc pas les extrémistes hutus du régime Habyarimana qui ont prémédité ce coup d'État et ses monstrueuses conséquences, de sort que toute l'histoire du génocide est à reconsidérer, et Paul Kagame, aujourd'hui président du Rwanda, apparaît comme un vulgaire, mais habile, criminel de guerre.

L’actualité récente est marquée par la parution du livre de Pierre Péan « Noires fureurs, blancs menteurs » (édition, Mille et une nuit, novembre 2005) auquel fait écho une plainte des « victimes des crimes de l’armée française » (sic), rapportée dans le Figaro le 1er décembre 2005 :

« La justice collecte des témoignages, contre l'armée française

Six Rwandais ayant entamé en février une procédure visant l’armée française ont confirmé la semaine dernière à la juge Brigitte Raynaud leurs accusations impliquant des militaires français dans le génocide au Rwanda. Selon leur avocat, M° Antoine Comte, la juge d'instruction du tribunal aux armées de Paris (TAP) a recueilli des témoignages accablants. Plusieurs des six plaignants ont assuré qu'ils avaient « perdu toute leur famille ». Pour leur avocat, « on a touché du doigt l'ampleur des crimes et la passivité des autorités françaises au moment de Turquoise », une opération militaro-humanitaire déclenchée en juin 1994, soit trois mois après le début du génocide. La plainte a été déposée le 16 février au chef de « complicité de génocide et ou complicité de crime contre l’humanité ». Avant d'éventuelles suites, le Parquet avait demandé un supplément d'information. Pour M° Antoine Comte, « il va maintenant falloir que le Parquet prenne une décision » quant à l'opportunité d'ouvrir une information judiciaire.(AFP.) »

Cette dépêche AFP était accompagnée, dans le même journal, par un article de Patrick de Saint Exupéry, destiné à bien mettre le lecteur dans l’ambiance et … en condition.

Les quelques réflexions qui suivent, fruit d’un travail collectif - colonel (er) G.A., (grand spécialiste de l’Afrique) et J.F.A, magistrat -, s’appuient sur une revue de presse à quatre mains concernant plusieurs livres récents.

c'est et c'est une très bonne source défendant la France injustement calomniée.

Comme si la France avait fournis aux gédocidaires des machettes et avait besoin de leur apprendre comment raccourcir les jambes et les bras des Tutsis avec [24]

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D'accord avec l'article de roland. la france a bon dos en afrique, quoi qu'elle fasse. Si elle tente d'empêcher des massacres en envoyant des forces (comme en CI) on l'accuse de néocolonialisme. Si elle se tient à l'écart, elle est accusée de laisser les massacres se faire ou pire d'être du côté des bourreaux. Bref, encore le péché originel de l'esclavage-colonisation-banlieues.... On voit bien le manque de maturité de pas mal de gens sur ce continent. Ils accusent la france alors qu'elle n'a rien à voir là dedans, que les problèmes pourissent depuis des lustres et sont internes aux africains. C'est le bouc émissaire facile, celui qui empêche de se préoccuper des vrais problèmes. Elle sert même à cacher son passé douteux, comme avec kagamé, ou ses pratiques pas très démocratiques, comme gbagbo. Heursement tous les africains ne sont pas comme ça et beaucoup se demandent pourquoi on s'en prend tant à la france, sur des éditoriaux ou ailleurs. Que l'afrique a été décolonisée il y a 46 et que s'il y a des problèmes, c'est bien les africains qui en sont responsables à 90% au moins.

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La France se veut donneur de leçons vis-à-vis du Rwanda comme pour la Turquie avec le génocide arménien mais la nuance c'est que Paris via l'opération "Turquoise" a protégé indirectement des génocidaires Hutus en fuite ! [04] [01]

Si le prétexte est de protéger les Hutus parce qu'ils sont francophones alors le gouvernement actuel devrait être indulgent et pardonnable vis-à-vis du gouvernement de Vichy ! [14]

Le célèbre juge anti-terroriste Bruguière n'est qu'une marionnette du Quai d'Orsay !

S'il faut une justice équitable et impartial pour juger les crimes d'humanité et l'attentat déclencheur du génocide, elle doit se faire via un pays neutre et non-arbitraire.

Pour tout le respect que j'ai pour le Juge Bruquière, sa place n'est pas opportune à cause de sa nationalité française et de l'implication indirecte de la France.

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La France se veut donneur de leçons vis-à-vis du Rwanda comme pour la Turquie avec le génocide arménien mais la nuance c'est que Paris via l'opération "Turquoise" a protégé indirectement des génocidaires Hutus en fuite ! [04] [01]

Si le prétexte est de protéger les Hutus parce qu'ils sont francophones alors le gouvernement actuel devrait être indulgent et pardonnable vis-à-vis du gouvernement de Vichy ! [14]

Le célèbre juge anti-terroriste Bruguière n'est qu'une marionnette du Quai d'Orsay !

S'il faut une justice équitable et impartial pour juger les crimes d'humanité et l'attentat déclencheur du génocide, elle doit se faire via un pays neutre et non-arbitraire.

Pour tout le respect que j'ai pour le Juge Bruquière, sa place n'est pas opportune à cause de sa nationalité française et de l'implication indirecte de la France.

ouai enfin la "justice" du Marechal Kagame n'inspire pas vraiment confiance. Quand aux anglos il faudrait qu'ils soient irreprochables pandant un bon bout de temps avant de gagner la moindre crédibilité après les tombereaux de mensonges dont ils nous ont abreuvés.

Ne reste plus que la justice de notre pays et ça tient la route: Bruguieres n'a rien à prouver, si il s'avance c'est que ça doit etre du solide.

Maintenant sans doute que des génocidaires ont profités de Turquoise pour s'echapper, mais alors il ne fallait rtien faire ? rien ne dit qu'ils ne se seraient pas echapper de toute façon et que je sache la France participe aussi à la chasse aux génocidaires.

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Le Rwanda a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec la France, a confirmé vendredi le ministère français des Affaires étrangères, ajoutant "regretter" cette décision.

"Les autorités rwandaises ont notifié ce jour à notre ambassadeur à Kigali par note verbale leur décision de rompre les relations diplomatiques, cette décision prenant effet le lundi 27 novembre", a déclaré le ministère dans un communiqué.

"Nous regrettons cette décision. Nous prenons toutes les dispositions nécessaires", conclut ce bref communiqué.

Le gouvernement rwandais a annoncé vendredi qu'il ordonnait à l'ambassadeur français à Kigali de quitter le pays dans les 24 heures, et qu'il demandait la fermeture de l'ambassade de France au Rwanda, après les poursuites réclamées par un juge français contre le président Paul Kagame et plusieurs de ses proches.

Alors, quand est ce qu'on entre en guerre ?

Enfin un ennemi qu'on à une chance de battre, et en plus c'est lui qui veut commencer super non![08]

D'ailleur ce serait une bonne idée de sujet ça ![08]

Guerre entre la France et le Rwanda, qui va gagner ?

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