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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.ft.com/content/648228e7-11eb-4e1a-b0d5-e65a638e6135 (AI keeps going wrong. What if it can’t be fixed?, 6 avril 2024) ChatGPT "hallucine" régulièrement, c'est-à-dire qu'il invente des informations incorrectes. Invité à générer des résumés scientifiques, il a inventé 30 % des références ; il n'y a pas eu d'amélioration réelle [sur ce point précis] entre les performances de la version 3.5 et celles de la version 4. Vous pouvez essayer vous-même en demandant à ChatGPT de nommer les premiers ministres britanniques dont le nom comporte deux "T". Sa réponse vaut la peine d'être citée dans son intégralité : "1. Margaret Thatcher 2. Winston Churchill (son nom complet n'a pas deux "t", mais son nom de famille en a un) 3. Tony Blair 4. Matt Hancock (Note : Lors de ma dernière mise à jour en avril 2023, Matt Hancock n'a pas été Premier ministre, mais il est inclus ici par souci d'exhaustivité en cas de confusion ou de pertinence future". Le 13 février, Yann LeCun, responsable de l'IA chez Meta, a déclaré aux dirigeants du monde entier qu'il n'était pas possible de créer un service d'IA générant de la vidéo à partir d'un texte : "Fondamentalement, nous ne savons pas comment le faire". Quelques jours plus tard, OpenAI a révélé son modèle de conversion de texte en vidéo, Sora. Sora n'est pas encore accessible au public, mais certains de ses défauts sont déjà évidents. Il n'intègre pas les lois de la physique. Il a produit un échiquier 7x7 avec trois rois. Les choses défient la gravité. M. Altman, de l'OpenAI, a cofondé une crypto-monnaie appelée Worldcoin en 2019. (Worldcoin scanne les yeux des utilisateurs afin de pouvoir distinguer les utilisateurs humains des machines. Ce mois-ci, les régulateurs espagnols lui ont ordonné de cesser ses activités en Espagne pour des raisons de protection de la vie privée). Gary Marcus suggère que les performances pourraient empirer : Les LLM [large language models] produisent des résultats non fiables, qui sont ensuite réinjectés dans d'autres LLM. Les modèles seraient contaminés en permanence. https://www.numerama.com/tech/1630206-openai-lance-sora-une-ia-qui-cree-des-videos-bluffantes-avec-du-texte.html (16 février 2024) OpenAI vient de lancer Sora, un modèle text-to-video qui convertit des phrases en des vidéos de 60 secondes, avec un résultat à la fois bluffant et troublant. De quoi inquiéter les artistes qui mettent normalement plusieurs heures à produire ce genre de contenu. https://www.francetvinfo.fr/internet/securite-sur-internet/espagne-une-entreprise-offre-des-cryptomonnaies-en-echange-d-un-scanner-de-l-iris-des-yeux_6381724.html (22 février 2024) En Espagne, l'entreprise Worldcoin propose aux volontaires des cryptomonnaies en échange d'un scanner de leur iris. Une monétisation des données biométriques qui inquiète les experts. Luca a téléchargé l’application et vient de passer son œil devant la machine : "Ils te scannent l'iris. C'est tout ! En échange, ils m’ont donné des Worldcoins, c’est leur cryptomonnaie. J’ai gagné l’équivalent de 76 euros". En France, l’aventure n’a duré que quelques semaines. Dans le viseur de la CNIL, l’entreprise s’est retirée en décembre dernier. Voilà qui dévalue l'expression "j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux".
  2. https://www.france24.com/fr/éco-tech/20240408-au-brésil-une-enquête-contre-elon-musk-après-ses-attaques-contre-un-juge Figure clivante, tyrannique pour certains et fervent défenseur de la démocratie pour d'autres, Alexandre de Moraes est un des onze membres de la Cour suprême brésilienne. Il préside également le Tribunal supérieur électoral (TSE). Fer de lance de la lutte contre la désinformation au Brésil, il a ordonné le blocage de comptes de personnalités influentes sur les réseaux sociaux, la plupart d'entre elles étant des sympathisants de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022). Peu après les premières attaques du patron de Tesla contre le juge samedi, Jorge Messias, l'avocat général de l'Union, chargé de défendre les intérêts du gouvernement Lula, a appelé à "réguler de toute urgence les réseaux sociaux". "Nous ne pouvons pas vivre dans une société où des milliardaires qui vivent à l'étranger contrôlent les réseaux sociaux et se montrent disposés à violer l'État de droit, en désobéissant à des ordres judiciaires et en menaçant nos autorités", a-t-il ajouté sur X, sans citer nommément Elon Musk.
  3. C'est parfait sur le plan moral, donc on peut mettre des icônes "j'aime", "merci", etc... Mais ce n'est pas parfait sur le plan de la science ou plutôt de l'art politique (statecraft en anglais). On disait exactement la même chose à propos de la Syrie et de Bachar el Assad il y a dix ans. Aujourd'hui Bachar el Assad est réintégré dans la Ligue Arabe. C'est ballot de ne pas avoir signé l'accord d'Istanbul en avril 2022 :
  4. https://www.theguardian.com/world/2024/apr/05/us-shipyards-behind-schedule-on-submarines-as-concerns-grow-for-aukus-pact Les chantiers navals américains ont jusqu'à trois ans de retard sur le calendrier de construction des sous-marins, alors que le pacte Aukus suscite de plus en plus d'inquiétudes Le sénateur des Verts David Shoebridge déclare que l'examen du programme de construction navale "s'ajoute à la liste croissante des raisons pour lesquelles l'Aukus est susceptible de tomber à l'eau".
  5. Je le suis tout autant que l'actuel directeur de la CIA : Là où nous avons commis une grave erreur stratégique ... c'est que nous avons ensuite laissé l'inertie nous pousser à demander l'adhésion à l'OTAN de l'Ukraine et de la Géorgie, en dépit des profonds attachements historiques de la Russie à ces deux États et de ses protestations encore plus fortes. Cela a causé des dommages indélébiles et a nourri l'appétit des futurs dirigeants russes pour prendre leur revanche. ("The Back Channel", 2019)
  6. Est-ce qu'au contraire l'Europe n'a pas besoin d'un départ des troupes américaines pour pouvoir prendre au sérieux le projet de se défendre seuls sans les Américains ? Est-ce que Trump ne nous rendrait pas service, en mettant une date butoir, en disant : à telle date, toutes les troupes seront rentrées au bercail. Ensuite, il faudrait négocier avec Trump une date qui ne soit pas trop rapide pour qu'on ait le temps de s'organiser, sans trop paniquer. Stephen Wertheim parle d'une durée d'une décennie pour organiser cette transition : Pour Max Bermann, le point clé est que les États-Unis révoquent la déclaration Albright dynamitant la déclaration de Saint-Malo (Blair-Chirac) :
  7. Ce serait pas plutôt l'inverse ? L'UE qui par élargissements successifs - je parlerais volontiers de surextension et d'hybris - s'est mise aux portes de la Russie ? Comme disait le vize-admiral Shönbach à ses interlocuteurs indiens : « We, India, Germany, we need Russia because we need Russia against China » (Nous, l'Inde, l'Allemagne, nous avons besoin de la Russie parce que nous avons besoin de la Russie contre la Chine). Donc il faut faire du Richard Nixon à l'envers : s'assurer la bienveillance des Russes pour faire bloc contre les Chinois. Nixon était allé voir Mao Tsé Toung en 1972 pour faire bloc contre l'URSS. Il faut arrêter, par notre hostilité, de jeter les Russes dans les bras des Chinois.
  8. C'est une variante, c'est un plagiat de ce que disait Richard Farkas en 2015. J'ai juste remplacé Canada par Irlande, et États-Unis par Angleterre :
  9. Il y a deux fonctions du langage. Peut-être que je sursimplifie, peut-être qu'il y en a 5 ou 6, mais pour l'instant j'en vois deux : 1 - Il y en a une qui est de penser, de clarifier, de mettre des mots sur les choses. Au risque parfois de se tromper, de s'illusionner, de penser mal. Cet idéal peut-être porté par deux grandes citations : Camus : « Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde ». Péguy : « Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit ». 2 - Il y en a une autre qui est de faire serment d'allégeance à un groupe. Et la meilleure façon de le faire c'est de désigner l'ennemi. Et là on n'a plus besoin de penser. Au contraire : penser est dangereux, car cela risquerai d'aboutir à des conclusions inverse de celles du groupe. Il y a d'autres manières, comme approuver le chef (qui est l'inverse de désapprouver l'ennemi), et puis toutes les variantes : approuver le porte-parole du chef, désapprouver le porte-parole de l'ennemi, etc... Mais dans aucun des cas on ne pense par soi-même. Au mieux on essaie de faire illusion et de s'illusionner soi-même en alignant des propos qui ont une certaine plausibilité logique. Cette dernière fonction vient du fait que l'homme est un animal social, comme les fourmis et les abeilles. Il a besoin de sa tribu. Sans-elle, il est perdu, angoissé. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est interdit, en Suisse, de garder un cochon d'Inde seul. Car un animal social seul est un animal stressé. C'est contraire au bien-être animal. Donc d'un côté le groupe et sa "raison d'État", et de l'autre le poète maudit, le fou, le prophète qui n'est jamais prophète en son pays, etc...
  10. Qu'est-ce qui n'est pas vrai ? Que la Russie se serait contentée, au terme des négociations d'Istanbul d'une neutralité de l'Ukraine en échange de quoi elle aurait retiré ses troupes jusqu'au statu quo ante pré-24-février-2022 ?
  11. Si l'Irlande du Sud, actuellement neutre, décidait de s'allier avec la Russie, ou avec la Chine, avant que des troupes russes ou chinoises ne débarquent en Irlande du Sud, elle subirait une opération militaire spéciale de la part de l'Angleterre.
  12. 1) C'est mieux qu'une pénurie énergétique qui fait monter les prix et qui rend non rentable toute une série d'activités. 2) C'est les États-Unis, durant leur "moment unipolaire" (ou "hyperpuissance" dans la terminologie d'Hubert Védrine) ont considéré qu'ils n'avaient plus besoin de faire de diplomatie et que tous les conflits pouvaient être réglés par l'intimidation militaire et l'intimidation des sanctions économiques. Vous êtes avec nous ou contre nous, comme disait George W Bush. Pas besoin d'une résolution de l'ONU pour envahir l'Irak. L'attaque russe de l'Ukraine depuis 2014 est une guerre préventive, mais simplement pour préserver ce qu'elle avait déjà, et non pour augmenter sa puissance. - - La Russie ne dénie pas "toute souveraineté" à l'Ukraine. Elle dénie à l'Ukraine la liberté de s'allier avec une coalition ennemie de la Russie qui est l'OTAN. C'est un déni de souveraineté du même type que celui qui continue de s'appliquer à l'Autriche. Je rappelle que la neutralité était un principe fondateur réaffirmé par le référendum d'"Ukrainexit" de l'Union Soviétique en 1991 :
  13. Pourquoi 2 ans ? Deux ans à partir du 2 avril 2024 ? Le rapport de la DGAP, que Mark Galeotti critique comme étant exagérément alarmiste, parle d'une attaque de l'OTAN par la Russie dans un délai de 6 à 10 ans après une victoire russe en Ukraine. Comme une victoire russe en Ukraine aurait lieu le plus rapidement en 2025, si l'on prend 6 ans après, cela fait 2031. Si l'on prend 10 ans après, cela fait 2035. https://dgap.org/en/research/publications/preventing-next-war-edina-iii (17 novembre 2023) Une fois que les combats intenses auront pris fin en Ukraine, le régime de Moscou pourrait avoir besoin de six à dix ans pour reconstituer ses forces armées.
  14. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-vendredi-05-avril-2024-1416750 L'ex-présidente du Parlement sud-africain a été arrêtée et mise en examen pour corruption et blanchiment d'argent à moins de deux mois d'élections générales [le 29 mai] décisives pour son parti, l'ANC. La popularité de l'ANC est en chute libre à cause de ces affaires de corruption à répétition.
  15. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-mardi-02-avril-2024-3431539 Entrée en vigueur, lundi en Ecosse, d'une loi controversée, qui crée une nouvelle infraction d'incitation à la haine : les médias écossais se demandent si ce texte va entraver la liberté d'expression. Elon Musk, le propriétaire de X - anciennement Twitter, et JK Rowling, la créatrice de la saga Harry Potter qui vit à Edimbourg, rappelle le New York Times, font parties des critiques les plus véhéments de ce nouveau délit d'incitation à la haine. "Liberté d'expression et de croyance sont finies en Ecosse si la description précise du sexe biologique" est vue comme une infraction pénale, a déclaré JK Rowling.
  16. https://nationalinterest.org/feature/looming-ukraine-debacle-210160 (4 avril 2024) Un autre motif récurrent est la répétition d'un langage binaire moralisateur. L'Occident "ne peut pas laisser la Russie gagner" [1]. L'"ordre fondé sur des règles" pourrait s'effondrer. Il y a aussi la nouvelle théorie des dominos : si l'Ukraine tombe, les hordes russes déferleront plus à l'ouest. La personnalisation du conflit en un seul homme diabolique, Vladimir Poutine, se poursuit avec la mort d'Alexei Navalny [2]. Il s'agit d'une lutte manichéenne entre le bien et le mal, la démocratie et l'autoritarisme, la civilisation et les ténèbres. Il "ne peut y avoir de paix tant que le tyran n'est pas tombé" [3]. L'alliance occidentale ne doit pas faiblir dans son engagement envers l'Ukraine. Ce qui manque dans tout ce discours, c'est le réalisme. [1] https://www.euronews.com/my-europe/2024/02/28/with-or-without-us-support-we-cannot-let-russia-win-says-ursula-von-der-leyen [2] https://nationalinterest.org/blog/buzz/make-no-mistake-vladimir-putin-killed-alexei-navalny-209421 [3] https://www.theguardian.com/commentisfree/2024/mar/16/raising-white-flag-in-kyiv-will-never-make-the-putin-problem-go-away
  17. Ce qui est intéressant dans cette dépêche, c'est que Vladimir Poutine se déclare prêt à renoncer à conquérir l'oblast de Kharkhiv, si l'Ukraine en échange lui offre des garanties de sécurité. En ce sens, cette dépêche du 18 mars est cohérente avec la déclaration du 13 mars : « Les négociations possibles ne sont pas une pause pour réarmer Kiev, mais une conversation sérieuse avec des garanties de sécurité pour Moscou » : https://www.telegraph.co.uk/world-news/2024/03/13/vladimir-putin-peace-talks-ridiculous-russia-ukraine-war/
  18. Wolfgang Streeck commente le positionnement européen du nouveau parti Bündnis Sahra Wagenknecht : https://braveneweurope.com/wolfgang-streeck-from-integration-to-cooperation-less-europe-for-more-europe (18 mars 2024) Le programme électoral européen de BSW n'est pas un projet de gouvernement européen, notamment parce qu'il ne croit pas au gouvernement européen. C'est précisément ce qui fait son originalité, en particulier dans le contexte allemand : non pas "plus d'Europe", qui est le slogan stéréotypé de tous les autres partis allemands, mais une autre Europe : une communauté d'États non hiérarchique, non impériale et égalitaire, dont l'organisation internationale sert de cadre juridique et de plate-forme institutionnelle à des partenariats internationaux responsables sur le plan national pour la résolution de problèmes, une Europe de la coopération plutôt que de l'intégration, fondée sur le respect de la souveraineté nationale et de la démocratie. Il y a longtemps que l'on parle d'Europe à la carte, d'Europe des pères, d'Europe de la démocratie : Europe à la carte, Europe des patries - ou, le cas échéant, des mères - ou encore Europe à géométrie variable ; toutes ces expressions sont mal vues par les centralistes bruxellois pour des raisons évidentes. Il y a depuis longtemps des mots pour le dire : Europe à la carte, Europe des patries - ou, le cas échéant, des matries - ou encore Europe à géométrie variable, autant de termes mal vus par les centralistes bruxellois pour des raisons évidentes. S'ils veulent devenir plus que de lointains souvenirs d'un passé pré-intégrationniste, les rêves des Verts d'utiliser l'UE pour la rééducation culturelle des sociétés est-européennes insuffisamment libérales devront être mis de côté, tout comme Frau von der Leyen devra abandonner ses espoirs de devenir un jour la dirigeante d'un super-gouvernement européen. Au lieu de cela, elle et ses collègues intégrationnistes devraient s'accommoder d'une Union européenne transformée en conseiller pour la coopération entre ses États membres, assistant plutôt que gouvernant leur action collective, et en gardien de la diversité des intérêts et des modes de vie en Europe au lieu d'une agence bureaucratique d'uniformisation sociale et économique. Dans l'état actuel de l'UE, un changement dans cette direction ne peut être le résultat d'une grande réinitialisation européenne, et le programme de Wagenknecht s'abstient sagement d'en demander une. Ce qui est ingouvernable par le haut est également irréformable par le haut. La bonne nouvelle, cependant, c'est qu'il n'est pas nécessaire d'élaborer un grand plan directeur pour donner un nouveau souffle à une organisation qui est tombée en désuétude et qui repose sur l'hypothèse absurde selon laquelle des États-nations démocratiques peuvent être soumis au contrôle hiérarchique d'une bureaucratie internationale. Conscient des méthodes de Bruxelles, le programme européen de BSW, plutôt que d'appeler à une réécriture des traités par une convention européenne, place ses espoirs dans une poussée persistante de la base, des Etats membres, y compris l'Allemagne, en faveur de la décentralisation et de l'autonomie, en renvoyant la responsabilité démocratique là où elle ne peut être appliquée efficacement : dans la base nationale de la maison commune européenne.
  19. https://www.zonebourse.com/cours/devise/US-DOLLAR-RUSSIAN-ROUBLE--2370597/actualite/Le-Kremlin-declare-que-le-seul-moyen-de-proteger-la-Russie-est-de-creer-une-zone-tampon-avec-l-Uk-46220168/ (18 mars 2024) Le Kremlin a déclaré lundi [18 mars 2024] que le seul moyen de protéger le territoire russe des attaques ukrainiennes était de créer une zone tampon qui mettrait les régions russes hors de portée des tirs ukrainiens. Le Kremlin s'exprimait ainsi après que le président Vladimir Poutine a évoqué la possibilité de créer une telle zone dans un discours prononcé à l'issue de sa réélection dimanche. Lors d'une conférence de presse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré : "Dans le contexte des attaques de drones (ukrainiens) et des tirs d'obus sur notre territoire : installations publiques, bâtiments résidentiels, des mesures doivent être prises pour sécuriser ces territoires. "Ils ne peuvent être sécurisés qu'en créant une sorte de zone tampon, de sorte que tous les moyens utilisés par l'ennemi pour nous frapper soient hors de portée. Après sa réélection, M. Poutine a déclaré qu'il n'excluait pas la création d'une telle zone tampon. Je n'exclus pas, compte tenu des événements tragiques qui se déroulent aujourd'hui, que nous soyons contraints à un moment donné, lorsque nous le jugerons opportun, de créer une certaine "zone sanitaire" dans les territoires aujourd'hui soumis au régime de Kiev", a déclaré M. Poutine. M. Poutine a refusé de donner plus de détails, mais il a indiqué qu'une telle zone devrait être suffisamment grande pour empêcher les armes fabriquées à l'étranger de frapper le territoire russe. Il a fait cette remarque après avoir été interrogé sur la nécessité pour la Russie de s'emparer de la région ukrainienne de Kharkiv, qui borde Belgorod, une province russe régulièrement attaquée par les forces de Kiev depuis 2022.
  20. Si tu as le temps, lis aussi la suite de mon message ici : ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/6454-russie-et-dépendances/page/424/#comment-1713889 Son problème au départ, était surtout un problème de légitimité, car elle était une usurpatrice. Elle a donc décidé de commencer son règne en s'appuyant sur les réformistes francophiles, occidentalistes (je ne sais pas si le terme "libéraux" serait approprié dans ce contexte). D'autre part, comme Pierre le Grand, elle a vraiment changé le pays en le modernisant. Voir par exemple l'impact sur l'Église orthodoxe. Sur l'éducation. Sur les restrictions apportées au servage sans toutefois l'abolir.
  21. Ce qui serait comparable, c'est si le roi d'Arabie Saoudite offrait une chaire, une tribune à une éminente féministe, en encourageant la presse saoudienne à la publier, et les Saoudiens et les Saoudiennes à la lire.
  22. Je continue sur la question (abordée ici http://www.air-defense.net/forum/topic/26674-guerre-russie-ukraine-2022-considérations-géopolitiques-et-économiques/page/939/#comment-1713851 ) : Catherine II était-elle humaniste ? https://en.wikipedia.org/wiki/Catherine_the_Great#Arts_and_culture Catherine était une mécène des arts, de la littérature et de l'éducation. Le musée de l'Ermitage, qui occupe aujourd'hui l'ensemble du palais d'Hiver, est né de la collection personnelle de Catherine. Grande amatrice d'art et de livres, l'impératrice ordonna la construction de l'Ermitage en 1770 pour abriter sa collection grandissante de peintures, de sculptures et de livres[70] En 1790, l'Ermitage abritait 38 000 livres, 10 000 pierres précieuses et 10 000 dessins. Deux ailes sont consacrées à ses collections de "curiosités"[71]. Elle ordonne la plantation du premier " jardin anglais " à Tsarskoïe Selo en mai 1770. Catherine partage l'engouement général des Européens pour tout ce qui est chinois et s'attache à collectionner l'art chinois. Elle s'est efforcée de faire venir en Russie des intellectuels et des scientifiques de premier plan et a écrit ses propres comédies, œuvres de fiction et mémoires. Elle a travaillé avec Voltaire, Diderot et d'Alembert, tous des encyclopédistes français qui ont plus tard cimenté sa réputation dans leurs écrits. Les principaux économistes de son époque, tels qu'Arthur Young et Jacques Necker, sont devenus des membres étrangers de la Société économique libre, créée sur sa proposition à Saint-Pétersbourg en 1765. Elle recrute dans la capitale russe les scientifiques Leonhard Euler et Peter Simon Pallas de Berlin et Anders Johan Lexell de Suède. Catherine rallia Voltaire à sa cause et correspondit avec lui pendant 15 ans, de son avènement à sa mort en 1778. Il loue ses réalisations, l'appelant "l'Étoile du Nord" et la "Sémiramis de Russie" (en référence à la légendaire reine de Babylone, sujet sur lequel il a publié une tragédie en 1768). Bien qu'elle ne l'ait jamais rencontré en personne, elle le pleura amèrement à sa mort. Elle a acquis sa collection de livres auprès de ses héritiers et l'a placée à la Bibliothèque nationale de Russie. Catherine lit trois sortes de livres, à savoir ceux pour le plaisir, ceux pour l'information et ceux pour la philosophie[77]. Dans la première catégorie, elle lit des romances et des comédies populaires à l'époque, dont beaucoup sont considérées comme " inconséquentes " par les critiques d'alors et d'aujourd'hui[77] ; elle aime particulièrement les œuvres d'auteurs comiques allemands comme Moritz August von Thümmel et Christoph Friedrich Nicolai[77]. Dans la deuxième catégorie, on trouve les œuvres de Denis Diderot, Jacques Necker, Johann Bernhard Basedow et Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon[78] Catherine exprime une certaine frustration à l'égard des économistes qu'elle lit pour ce qu'elle considère comme leurs théories peu pratiques, écrivant dans la marge d'un livre de Necker que s'il était possible de résoudre tous les problèmes économiques de l'État en un jour, elle l'aurait fait depuis longtemps[78]. Pour obtenir des informations sur les nations qui l'intéressent, elle lit les Mémoires de Chine de Jean Baptiste Bourguignon d'Anville pour connaître le vaste et riche empire chinois qui borde son empire ; les Mémoires de François Baron de Tott sur les Turcs et les Tartares pour connaître l'empire ottoman et le khanat de Crimée ; les livres de Frédéric le Grand faisant son propre éloge pour connaître Frédéric autant que la Prusse ; et les pamphlets de Benjamin Franklin dénonçant la Couronne britannique pour comprendre les raisons de la Révolution américaine[78]. [Dans la troisième catégorie, on trouve les œuvres de Voltaire, Friedrich Melchior, Baron von Grimm, Ferdinando Galiani, Nicolas Baudeau et Sir William Blackstone[79] Pour la philosophie, elle aime les livres promouvant ce que l'on a appelé le " despotisme éclairé ", qu'elle considère comme son idéal d'un gouvernement autocratique mais réformateur qui fonctionne selon la règle de droit, et non selon les caprices du dirigeant, d'où son intérêt pour les commentaires légaux de Blackstone. Quelques mois après son avènement en 1762, ayant entendu le gouvernement français menacer d'arrêter la publication de la célèbre Encyclopédie française en raison de son esprit irréligieux, Catherine propose à Diderot d'achever son grand œuvre en Russie sous sa protection. Quatre ans plus tard, en 1766, elle entreprend d'inscrire dans la législation les principes des Lumières qu'elle a appris en étudiant les philosophes français. Elle réunit à Moscou une Grande Commission - presque un parlement consultatif - composée de 652 membres de toutes les classes (fonctionnaires, nobles, bourgeois et paysans) et de diverses nationalités. La commission doit examiner les besoins de l'Empire russe et les moyens de les satisfaire. L'impératrice prépare les "Instructions pour la direction de l'Assemblée", pillant (comme elle l'avoue franchement) les philosophes d'Europe occidentale, notamment Montesquieu et Cesare Beccaria[80][81]. Comme nombre des principes démocratiques effraient ses conseillers plus modérés et plus expérimentés, elle s'abstient de les mettre immédiatement en pratique. Après plus de 200 séances, la Commission se dissout sans avoir dépassé le stade de la théorie. En 1785, Catherine a conféré à la noblesse la Charte de la noblesse, renforçant ainsi le pouvoir des oligarques terriens. Les nobles de chaque district élisent un maréchal de la noblesse, qui parle en leur nom au monarque sur les questions qui les préoccupent, principalement d'ordre économique. La même année, Catherine a publié la Charte des villes, qui répartissait tous les habitants en six groupes afin de limiter le pouvoir des nobles et de créer une classe moyenne. Catherine publie également le code de la navigation commerciale et le code du commerce du sel de 1781, l'ordonnance sur la police de 1782 et le statut de l'éducation nationale de 1786. En 1777, l'impératrice décrit à Voltaire ses innovations juridiques dans une Russie arriérée comme progressant "petit à petit". Sous le règne de Catherine, les Russes ont importé et étudié les influences classiques et européennes qui ont inspiré les Lumières russes. Gavrila Derzhavin, Denis Fonvizin et Ippolit Bogdanovich ont jeté les bases des grands écrivains du XIXe siècle, en particulier d'Alexandre Pouchkine. Catherine devient une grande mécène de l'opéra russe. Alexandre Radichtchev publie son Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou en 1790, peu après le début de la Révolution française. Il mettait en garde contre les soulèvements en Russie en raison des conditions sociales déplorables des serfs. Catherine décida qu'il s'agissait d'un dangereux poison de la Révolution française. Elle fit brûler le livre et exiler l'auteur en Sibérie. La deuxième école de ballet de Russie, l'Académie chorégraphique d'État de Moscou, plus connue sous le nom d'Académie de ballet Bolchoï, a été fondée sous le règne de Catherine le 23 décembre 1773. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lumières_russes Les Lumières russes sont une période du XVIIIe siècle durant laquelle le gouvernement russe encouragera activement le développement et la dissémination des arts et des sciences, et qui eut un impact très profond sur la culture russe. À cette époque on fonde la première université russe, une bibliothèque, un théâtre, un musée public et une presse relativement indépendante. Comme d'autres despotes éclairés, Catherine II joue un rôle clé dans la promotion des arts, des sciences et de l'éducation. Le siècle des Lumières russe diffère de son homologue de l'Europe occidentale en ce qu'il promeut davantage la Modernisation de tous les aspects de la vie russe et portait sur l'abolition de l'institution du servage en Russie. La guerre des Paysans russes et la révolution française peuvent avoir brisé les illusions de la possibilité d'avoir des changements politiques rapides, mais le climat intellectuel en Russie a été modifié de manière irrévocable. La place de la Russie dans le monde est débattue par Denis Fonvizine, Mikhaïl Chtcherbatov, Andreï Bolotov, Ivan Boltin et Alexandre Radichtchev. Ces débats ont précipité la fracture entre les radicaux occidentaux libéraux et souvent affilées à la franc-maçonnerie, futurs décembristes et la pensée russe plus conservatrice, car attachée aux traditions nationales, courant d'idées qui prendra le nom de slavophilisme. https://en.wikipedia.org/wiki/Russian_Enlightenment Catherine la Grande se considérait comme une despote éclairée. Elle lit les philosophes les plus éminents de l'époque, dont Montesquieu et Voltaire, et tente d'adhérer aux idées des Lumières[3]. Elle souhaite mettre la Russie au niveau de ses voisins, non seulement sur le plan militaire, mais aussi sur le plan politique, culturel et intellectuel. De nombreux contemporains de Catherine remettent en question son adhésion aux idéaux des Lumières et la considèrent comme une égoïste, utilisant simplement les concepts du Siècle des Lumières pour servir ses intérêts égoïstes[4] Le sexe joue un rôle primordial dans ces critiques. Les contemporains ont interprété sa personnalité comme une combinaison de force masculine et de vanité féminine[4]. Les réformes politiques de Catherine vont au-delà du perfectionnement de la bureaucratie russe. Son Nakaz, ou " Instruction ", exprime ses idéaux politiques[14] et est destiné à sa commission législative, convoquée en 1767 pour rédiger un code de lois pour la Russie[14]. Des représentants de tous les domaines libres du royaume, des organes gouvernementaux et des non-Russes examinent l'état des lois de la Russie. Plusieurs de ses conseillers suggèrent la mise en place d'un conseil chargé de réglementer la législation, mais cette proposition est rapidement rejetée[13]. Lorsque Catherine commence à perdre un tant soit peu de pouvoir, elle revient aux méthodes du passé : le régime autocratique. Elle gouverne par l'intermédiaire d'une série de collèges fonctionnels dirigés par des conseils sous la houlette de présidents, qui travaillent en coopération avec un Sénat administratif de 20 ou 30 personnes[14]. Le Sénat ne possède aucun pouvoir législatif[14]. Catherine conserve le pouvoir d'adopter des lois. Certains affirment que Catherine a utilisé les Lumières pour asseoir son pouvoir sur des fondements philosophiques solides et fournir un guide national pour le leadership moral de l'Europe[3] ; d'autres disent qu'elle a utilisé ses lois pour des raisons purement pratiques[15]. Elle établit un code civil en janvier 1774 et un code pénal au cours de la seconde moitié des années 1770, mais n'achève jamais un code unitaire[15]. Dans le Nakaz, elle s'inspire largement de la jurisprudence continentale la plus récente, mais ignore les références au droit naturel[15]. Les critiques des réformes de l'impératrice abondent. Le professeur Semyon Desnitsky, adepte d'Adam Smith, suggère à Catherine d'instituer l'élection tous les cinq ans d'un Sénat représentatif et la séparation des pouvoirs[13] ; Mikhaïl Kheraskov s'appuie sur des romans et des poèmes pour montrer que le devoir de l'autocrate est de passer d'un monarque absolu éclairé à un monarque constitutionnel ou limité[14]. Considérée comme la "seule idéologue à avoir dirigé la Russie entre Ivan IV et Lénine", Catherine voulait non seulement obtenir l'égalité militaire et politique avec les pays d'Europe occidentale, mais elle s'efforçait également d'imiter leur gouvernement éclairé en imposant la pensée et les pratiques occidentales à la noblesse russe[3]. L'Institut Smol'nyi de Catherine à Saint-Pétersbourg[15], inspiré de la Maison royale de Saint-Louis, enseigne aux jeunes filles de la classe supérieure les bonnes manières en société et leur donne une éducation morale[16] Les jeunes filles étudient non seulement "la danse, la musique, la couture, le dessin et l'économie domestique", mais aussi "le droit, les mathématiques, les langues, la géographie, l'histoire, l'économie, l'architecture, les sciences et l'éthique"[17]. La sous-commission a commencé ses travaux en mai 1768 et s'est inspirée des universités anglaises, du système prussien d'éducation nationale et de l'"école irlandaise"[14] L'État a ensuite créé des lycées et des écoles primaires gratuits et mixtes dans les villes de province en 1786. En 1764, les villes de district reçoivent des écoles primaires, mais les écoles rurales ne voient pas le jour[15]. Environ 176 000 enfants sont passés par l'école publique russe entre 1786 et 1796[15] La Russie manquait de moyens financiers et d'enseignants pour faire fonctionner les écoles correctement. Tout au long de son règne, Catherine s'efforce de trouver un équilibre entre les idées économiques politiques libérales dans la tradition d'Adam Smith et la réglementation stricte mise en place par Pierre Ier[15]. Catherine interdit l'achat de serfs pour l'industrie. En 1762, l'Église possédait les deux tiers des terres labourables[15] Après la réforme de Catherine, les terres sécularisées de l'Église ont rapporté à l'État "un revenu annuel de 1 370 000 roubles, dont moins de 463 000 ont été restitués à l'Église chaque année entre 1764 et 1768". Catherine a fait de nombreuses autres tentatives pour se lier aux philosophes français : elle a proposé de publier l'Encyclopédie en Russie, a fait en sorte que plusieurs pièces de Voltaire soient jouées à la cour de Saint-Pétersbourg, a demandé des copies de ses œuvres complètes et l'a invité à venir en Russie. Ses flatteries finissent par séduire Voltaire, et ils commencent à s'écrire des lettres à l'automne 1763, jusqu'à la mort de Voltaire, quinze ans plus tard. Voltaire bénéficie également de l'amitié de Catherine. Admirateur de longue date du despotisme éclairé, Voltaire approuve la politique laïque de Catherine. Il pensait que sa correspondance avec Catherine l'aiderait à explorer les possibilités du despotisme éclairé et lui permettrait de comparer les lois et les coutumes de la Russie avec celles de la France. En 1763, Voltaire s'intéressait depuis longtemps à la Russie sur le plan intellectuel, ayant écrit en 1759 l'Histoire de l'Empire de Russie sous Pierre le Grand. De plus, Voltaire ayant été persécuté en Europe pour ses idées et même exilé de Paris, il a apprécié les flatteries de l'impératrice russe et la reconnaissance de ses talents et de sa pensée progressiste. Voltaire a joué un rôle important dans la promotion de l'image de Catherine en Europe. Il a été décrit comme le "partisan occidental le plus distingué de Catherine, son dévot le plus enthousiaste et son propagandiste le plus infatigable et le plus éloquent"[19] En plus de chanter ses louanges parmi ses cercles d'amis, Voltaire a écrit des pamphlets qui soutenaient la politique de Catherine et a fait publier ses déclarations et ses lettres dans la presse occidentale, en ciblant particulièrement les publications anti-russes telles que la Gazette de France, la Gazette de Cologne et le Courrier d'Avignon. Voltaire réussit même à convaincre l'historien français Claude-Carloman de Rulhière de ne pas publier son Histoire ou anecdotes sur la révolution de Russie en l'année 1762, qui décrivait de manière désobligeante l'ascension de Catherine au pouvoir. Preuve de l'ingéniosité politique de Catherine, elle a habilement tenu Voltaire à distance, feignant dans ses lettres de croire à un libéralisme absolu tout en mettant en œuvre, dans la pratique, des réformes répressives dans son pays. Par exemple, l'opinion qu'elle partage avec Voltaire sur le servage ne correspond pas toujours aux lois qu'elle a adoptées. "L'impératrice a cédé 800 000 paysans à des propriétaires privés. La loi de 1763 limitant la liberté de mouvement en exigeant que le paysan obtienne un permis du propriétaire avant de pouvoir quitter la propriété a été citée comme preuve que Catherine asservissait les paysans au nom de l'opportunisme fiscal"[24] La correspondance de Catherine a largement servi de propagande destinée à assurer Voltaire (et l'Europe) de la prospérité de la Russie[22] Handicapé par la distance et le manque d'informations, Voltaire était tout simplement trop disposé à croire au libéralisme de Catherine. Malgré ses intentions impures, Catherine est restée une disciple fidèle et inébranlable de Voltaire. Catherine vénérait le philosophe dont elle lisait les œuvres depuis sa jeunesse. En recevant un poème de Voltaire qui lui était dédié, l'impératrice fut "totalement submergée par ses émotions... Dans une lettre pleine de flatterie et de profond respect... Catherine annonça qu'elle n'avait aucune envie de lire des œuvres littéraires qui n'étaient pas écrites aussi bien que celles de Voltaire"[25]. [Après la mort de Voltaire en 1778, Catherine écrivit des lettres à ses contemporains pour les implorer d'étudier et de mémoriser ses œuvres. "Elle pensait que l'étude de ses œuvres éduquait les citoyens, qu'elle contribuait à former des génies, des héros et des écrivains, et qu'elle aiderait à développer des milliers de talents"[27] Sa dévotion envers Voltaire après sa mort reste la preuve de la sincérité et de l'authenticité de la vénération qu'elle lui vouait. Dans son essai intitulé "Catherine la Grande : Impératrice éclairée ? Simon Henderson exhorte le lecteur à prendre en compte les contraintes auxquelles l'impératrice a dû faire face pour décider si elle était vraiment un despote éclairé. Henderson affirme qu'en dépit de ses tactiques trompeuses, elle a toujours fait preuve d'un "engagement inébranlable en faveur de la modernisation de la Russie"[28] Très tôt, Catherine s'est intéressée aux philosophies et à la culture des Lumières. Bien qu'elle soit souvent d'accord avec leurs positions libérales, son statut à la cour dépend entièrement du soutien des familles nobles. Par conséquent, l'impératrice n'a pas toujours pu mettre en œuvre les réformes comme elle l'aurait souhaité. Par exemple, confrontée à la question du servage, Catherine suggère initialement dans sa proposition du Nakaz que les propriétaires terriens offrent aux serfs la possibilité d'"acheter leur liberté"[29] ou que le gouvernement limite la période de servitude à six ans[29], mais les nobles omettent cette section du document car elle ne leur est pas favorable. "Plutôt que de la considérer comme insincère dans sa préoccupation pour la paysannerie, les historiens ont récemment souligné [...] ce qu'elle aurait pu accomplir si les circonstances avaient été différentes"[24] Malgré les contraintes, Catherine est parvenue à mettre en œuvre quelques politiques en faveur des serfs. En 1767, il est interdit aux parents nourriciers d'asservir les enfants illégitimes et en 1781, l'asservissement des prisonniers de guerre est interdit et une loi est adoptée qui prévoit que le mariage d'un homme libre avec une femme serf émancipe la femme. Catherine est connue pour avoir enquêté sur les propriétaires terriens qui maltraitaient leurs serfs et les avoir rachetés[24]. Voltaire soutient ouvertement l'émancipation des serfs. Le philosophe estime que l'aristocratie russe "ne doit pas permettre à la grande majorité du peuple de continuer à souffrir de l'arbitraire [des] lois mêmes qui devraient assurer la protection de tous et de chacun"[25]. Le philosophe [Voltaire] adopte sa cause avec enthousiasme, la recommande à des amis haut placés, la conseille en politique et distribue ses textes aux médias libéraux, cimentant ainsi son titre de despote éclairée. Lorsque Catherine a envahi la Pologne pour la première fois, Voltaire pensait, contrairement à l'opinion publique, qu'elle l'avait fait sur la base de la tolérance religieuse. Il pensait qu'elle voulait rétablir les droits des minorités polonaises non catholiques plutôt que d'acquérir des terres polonaises. Voltaire s'est trompé en 1772, après la première partition du pays par Catherine. Cependant, il n'a jamais condamné Catherine pour l'avoir trompé, mais l'a plutôt félicitée, ainsi que les Polonais, pour ce résultat. Leurs discussions sur la Pologne révèlent donc ce que Peter Gay a appelé un "manque d'informations précises, aggravé par un refus délibéré d'apprendre la vérité"[39] L'affaire a grandement nui à la réputation de Voltaire en Europe. Les relations de la Russie avec la Turquie constituent un autre grand sujet de conversation. En tant que philosophe, Voltaire n'est pas d'accord avec la guerre en général. Cependant, dans ses lettres, il encourage Catherine à entrer en guerre contre la Turquie. Il suggère même à Catherine que la Russie, la Prusse et l'Autriche s'unissent pour diviser la Turquie. Catherine, cependant, voulait conquérir la Turquie pour des raisons politiques et économiques. Elle souhaite en effet étendre les frontières de la Russie jusqu'à la mer Noire afin d'obtenir une base à partir de laquelle elle pourrait viser Constantinople. L'amie de Catherine, Yekaterina Dashkova, parfois considérée comme un précurseur du féminisme, a dirigé l'Académie russe des sciences pendant de nombreuses années. En 1783, elle a institué l'Académie russe, qu'elle a modelée sur l'Académie française. Cherchant à promouvoir la connaissance et l'étude de la langue russe, l'Académie russe a préparé le premier dictionnaire complet de la langue russe. Même le monolithe de l'Église orthodoxe russe semble succomber aux influences des Lumières. Les enseignements de Platon Levshin, métropolite de Moscou, soulignent le besoin de tolérance et encouragent le développement de l'éducation ecclésiastique. Sous le règne de Catherine, les principaux dramaturges sont Denis Fonvizin, qui ridiculise la rusticité de la noblesse provinciale et son imitation irréfléchie de tout ce qui est français, Vladislav Ozerov, auteur d'un grand nombre de tragédies néoclassiques teintées de sentimentalisme, et Yakov Knyazhnin, dont le drame sur un soulèvement populaire contre le pouvoir de Rurik est déclaré jacobin et brûlé en public en 1791. En 1796, lorsque l'empereur Paul succède à sa mère sur le trône de Russie, les Lumières russes sont largement sur le déclin. Bien que le nouveau monarque soit farouchement opposé aux influences libertaires françaises, il libère les écrivains radicaux emprisonnés par sa mère, dont Novikov et Radishchev. La famille de Paul apprécie les récits de fables didactiques d'Ivan Krylov, un fabuliste dont l'activité journalistique avait été dénoncée par sa mère. Le Comité informel, institué par Alexandre Ier de Russie en 1801, peut être considéré comme la dernière tentative de mise en œuvre des idéaux des Lumières dans l'Empire russe. Mikhaïl Speranski a ensuite élaboré un ambitieux programme de réformes politiques, mais ses principales propositions n'ont pas été mises en œuvre avant les grandes réformes d'Alexandre II, un demi-siècle plus tard.
  23. Alors comment expliques-tu qu'elle ait invité Diderot ? Si Diderot est un humaniste, afficher publiquement un soutien à Diderot est une drôle de manière de combattre l'humanisme. Je rappelle qu'une définition de l'humanisme dit qu'il consiste à mettre l'homme comme point focal de la science, et donc de dé-théologiser les sciences, et probablement de sortir de la théocratie. L'humanisme ne conduit pas inexorablement à la démocratie et aux "droits de l'homme". Machiavel était un humaniste. Une théorie du contrat social comme celle de Hobbes est humaniste. Il y a même eu des "papes humanistes" : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_V#Le_«_pape_humaniste_» Surnommé le « pape humaniste », il a connu à Florence, dans l'entourage de Cosme de Médicis, Leonardo Bruni, Niccolo Niccoli et Ambrogio Traversari. Parvenu au trône de saint Pierre, il réalise l'un de ses projets en fondant la Bibliothèque vaticane : « Rome, centre de la religion, devait devenir aussi le centre des lettres et des arts. La ville qu'il avait trouvée en ruine devait se transformer en un vaste ensemble de monuments, renfermant dans son sein la plus belle bibliothèque du monde entier ; et la ville éternelle, résidence de la papauté, serait désormais pour elle un asile inviolable9. » À sa mort, la bibliothèque renferme plus de 16 000 volumes, soit plus que toutes les autres bibliothèques princières. Il accueille à sa cour Lorenzo Valla en tant que notaire apostolique. Les œuvres d'Hérodote, Thucydide, Polybe et Archimède sont réintroduites en Europe occidentale sous son patronage. L'un de ses protégés, Enoch d'Ascoli, découvre un manuscrit complet des Opera minora de Tacite dans un monastère d’Allemagne. Outre ces derniers, il appelle à sa cour Poggio Bracciolini, Gianozzo Manetti, Leon Battista Alberti, Giovanni Aurispa, Fortello, Pietro-Candido Decembrio et maints autres10. Blessé par les dommages faits à la culture grecque, il tente sans succès de lancer une croisade en représailles de la prise de Byzance par les Ottomans. Pour cela, il met sur pied une armée et augmente les rentrées fiscales. Il avait préparé avant de devenir pape un catalogue standard dédié à Côme de Médicis pour la bibliothèque du couvent San Marco de Florence, célèbre sous le nom d'Inventaire du pape Nicolas V, et qui servit de modèle à de nombreuses bibliothèques dont celle de Frédéric de Montefeltro. Il commence par la liste des ouvrages sacrés qui trouvent tout naturellement une place privilégiée dans la collection d'un prince chrétien: la Bible, les écrits des Pères de l'Eglise, ceux des théologiens, les philosophes avec Aristote, ses commentateurs et Platon. Viennent ensuite les auteurs latins profanes et quelques poètes classiques comme Virgile, Horace, Ovide, Stace et Lucain. https://fr.wikipedia.org/wiki/Léon_X#Un_pape_mécène Esthète, cultivé, Léon X, fils de Laurent le Magnifique, offre l'image typique d'un prince de la Renaissance. En 1513, il contribue à la réunion de deux institutions romaines érudites et appauvries : le Studium sacri palatii (le Collège du Sacré-Palais) et le Studium urbis (le Collège de la Ville), dès lors l'université de Rome (logée dans un édifice surnommée Sapienza)4. De tous les papes, il reste avec Jules II le plus grand des mécènes. Rome lui doit quantité de chefs-d'œuvre. Par ailleurs, nul historien n'a pu lui imputer de crimes comparables à ceux d'Innocent VIII ou d'Alexandre VI. Pour revenir à Catherine II, voir la suite ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/6454-russie-et-dépendances/page/424/#comment-1713889
  24. Existentiel, c'est "qui concerne l'existence". Et l'existence c'est quoi ? https://www.cnrtl.fr/definition/existence B.− P. ext. Vie, manière concrète de vivre. Beaux rêves avortés, ambitions déçues, Souterraines ardeurs, passions sans issues, Tout ce que l'existence a d'intime et d'amer (Gautier, Comédie mort,1838, p. 6).Mon existence est plate comme ma table de travail, et immobile comme elle (Flaub., Corresp.,1859, p. 324). Ainsi "existence" est synonyme de "vie", donc "existentiel" est synonyme de "vital". Donc une guerre existentielle est une guerre vitale. Nous savons que la guerre d'Ukraine n'est pas vitale ou existentielle pour la France, puisque si tel était le cas, Emmanuel Macron annulerait les Jeux Olympiques, pour permettre aux militaires français d'aller combattre en Ukraine plutôt que de surveiller les Jeux Olympiques :
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