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Desty-N

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Messages posté(e)s par Desty-N

  1. @Wallaby : finalement, on est pas tellement en désaccord.

    Il y a 3 heures, Wallaby a dit :

    https://www.ost-ausschuss.de/sites/default/files/pm_pdf/German-Russian-Energy-Relations-since-1970.pdf (17 juin 2020)

    L'achat de gaz soviétique était considéré comme une mesure pour instaurer la confiance.

    [gazoduc Transgas via la tchécoslovaquie (et l'Ukraine)  https://de.wikipedia.org/wiki/Transgas-Pipeline ]

    Dès 1969, le ministère des Affaires étrangères considérait comme concevable une part de 20 % de gaz soviétique sur le marché allemand. (...)

    Wolff von Amerongen, qui a tenté d'expliquer à Washington que les investissements dans le gazoduc profiteraient surtout aux producteurs d'équipements occidentaux et qu'avec une part d'approvisionnement soviétique de 30 % de la consommation allemande de gaz naturel et de moins de 10 % des besoins énergétiques totaux de l'Allemagne, il n'y aurait pas de dépendance risquée, a lui-même été pris dans la ligne de mire. (...)

    Actuellement, on parle de 55% de PDM pour le gaz russe dans les importations. Des proportions bien au delà de ce que mentionnent le ministre des affaires étrangères de laRFA ou Wolff von Amerongen.
    D'ailleurs même les dirigeants allemands commencent à se poser des questions

    Citation

    Une grande dépendance au gaz russe… Le problème a été mis en lumière par la crise en Ukraine, mais l’Allemagne préfèrerait l’occulter. Début février, l’ancien vice-chancelier Sigmar Gabriel (SPD) faisait amende honorable dans l’hebdomadaire économique WirtschaftsWoche, en reconnaissant que « les dernières décennies, marquées par la dérégulation du marché de l’énergie, nous ont conduits à choisir le gaz le moins cher, celui fourni par le gazoduc russe ». Selon les statistiques du cabinet IHS Markit, celui-ci représente 55% des importations allemandes, devant les livraisons de la Norvège (30,6%) et des Pays-Bas (12,7%). (...)
    https://www.usinenouvelle.com/article/l-allemagne-en-quete-de-solutions-pour-reduire-sa-dependance-au-gaz-russe.N1784922

    Encore une fois ce qui me gène, ce n'est pas d'acheter du gaz à la Russie, mais d'en acheter trop, au point d'en devenir dépendant. Faire des économies en achetant pas cher, d'accord, mais mettre tous ses œufs dans le même panier, ça comporte des risques. Berlin commence à se rendre compte de son erreur...
    Le bon côté, c'est que l'UE fait bloc et qu'elle pourrait en ressortir renforcée: 

    Citation

    La Commission a multiplié les contacts pour diversifier ses approvisionnements. Les détails du plan de sanctions envisagé par les Vingt-Sept envers la Russie en cas d’offensive contre l’Ukraine restent secrets.   (...)
    Après une discussion à vingt-sept organisée avant le sommet Union européenne-Union africaine, le mot « unanimité » était sur toutes les lèvres. « Tous sur la même ligne, c’est trop rare pour ne pas être souligné », ironisait une diplomate. L’absence du premier ministre hongrois, Viktor Orban, resté à Budapest pour une rencontre avec le président brésilien, Jair Bolsonaro, – lequel arrivait de Moscou – aura sans doute facilité les choses. (...)
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/02/18/crise-ukrainienne-l-union-europeenne-se-dit-prete-a-faire-face-aux-coupures-de-gaz-de-moscou_6114240_3210.html

      Si j'ai le temps, je développerai le thème de la réaction européenne sur le fil dédié 

    Révélation

    Mais pour lancer une piste, je rappelle que l'Iran a d'énorme réserves d'hydrocarbures et tout spécialement de gaz …:wink:

    Un dernier point sur la guerre des pipeline du début des années 80. Il se peut que Reagan n'ait pas eu pour unique motivation de faire plaisir à l'Allemagne ou aux entreprises américaines :happy: : 

    Citation

    (...) Au début des années 80, grâce à des renseignements fournis par la France, Ronald Reagan a ordonné une invraisemblable opération de déstabilisation technologique de l'URSS, qui a notamment conduit à l'explosion d'un gazoduc à l'été 1982. C'est ce que révèle Thomas C. Reed, ancien conseiller de Reagan, dans un livre à paraître aux Etats-Unis, At the Abyss : An Insider's History of the Cold War (éd. Ballantine Books) (...)
    En se plongeant dans les 4 000 documents fournis (...) via la France, les Américains ont découvert, effarés, que les Soviétiques étaient infiltrés dans nombre de laboratoires occidentaux et avaient accès à des plans et des logiciels extrêmement sensibles. (...). Grâce à la découverte de ces canaux, la CIA décide d'envoyer des fausses informations aux Soviétiques. Notamment des logiciels (...) contenant des erreurs indétectables.
    (...). Un de ces logiciels, conçu pour gérer des installations gazières (pompes, turbines, valves...), a parfaitement rempli son office : (...), il a déclenché une pression excessive, qui a conduit à l'explosion d'un pipeline sibérien, «la plus monumentale explosion non nucléaire jamais vue depuis l'espace», selon l'auteur. Les Soviétiques ont alors commencé à suspecter toutes leurs installations, «ce qui était le but de toute l'opération». (...)
    https://www.liberation.fr/planete/2004/02/28/comment-reagan-a-piege-la-technologie-sovietique_470604/

    Révélation

    In the book, Reed stated the United States added a Trojan horse to gas pipeline control software that the Soviet Union obtained from a company in Canada. (...) According to Reed, when the components were deployed on a Trans-Siberian gas pipeline, the Trojan horse led to a huge explosion. (...) He wrote: "The pipeline software that was to run the pumps, turbines and valves was programmed to go haywire, to reset pump speeds and valve settings to produce pressures far beyond those acceptable to the pipeline joints and welds. The result was the most monumental non-nuclear explosion and fire ever seen from space."  (...)
    https://en.wikipedia.org/wiki/At_the_Abyss & https://www.nytimes.com/2009/10/27/science/27trojan.html?_r=1&ref=science&pagewanted=all 

      

     

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  2. il y a 4 minutes, Wallaby a dit :

    Pardon ? Ce n'est pas Poutine qui menace de couper le gaz russe à l'Allemagne, mais Biden.

    Je ne qualifierais pas une menace directe de manœuvre retorse :smile:. Je verrai plus tonton Vlad, comme un adepte Paulo Coehlo "parfois la peur de souffrir fait plus de dégats que la souffrance elle-même."
    Pour dire les choses autrement, un bon maître-chanteur sait inspirer la crainte en ne recourant que rarement à la violence. Néanmoins, tout le monde sait qu'il peut le faire et qu'il n'aura aucune hésitation. C'est un peu ce qui se passe avec l'Ukraine en ce moment, non?:dry:

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  3. @Boule75 tout à fait d'accord, c'est pour ça que j'aimerais bien que Bruxelles relance les négociations. Les aides versées à la Pologne ou la Hongrie doivent représenter plusieurs milliards, voire plusieurs dizaine de milliards d'euros. Est-ce que les eurosceptiques estiment que ça compte moins que la souveraineté?
    Il me semble que c'est le genre de question qui aurait tout à fait sa place dans le débat électoral (même si l'exemple du Brexit me laisse craindre que les populistes affirmeront benoitement qu'ils peuvent tout obtenir à la fois : la liberté de faire ce qu'ils veulent et l'argent de l'UE.)

  4. Essayons de voir le verre à moitié plein: si la Russie continue ses rodomontades, et que les opinions publiques européennes se montrent de plus en plus favorables à une solidarité entre voisins, quelques dirigeants supplémentaires devraient réaliser l'intérêt qu'il y a à approfondir l'intégration européenne.

    Intégration qui poursuit son petit bonhomme de chemin 

    Citation

    La Cour de justice de l'UE a rejeté la plainte de la Pologne et la Hongrie. Elle s'est prononcée ce 16 février sur le nouveau mécanisme européen de conditionnalité des fonds de l’Union européenne au respect de l’État de droit. La Pologne et la Hongrie avaient porté plainte et affirmaient qu’il n’est pas légal.  (...) 
    Le gouvernement polonais est dans le collimateur de Bruxelles depuis plusieurs années pour ses réformes judiciaires qui portent atteinte à l’indépendance de la justice. Mais jusqu’à peu, les remontrances européennes n’ont eu que peu d’effet  (...) 
    Mais cela pourrait changer. Depuis quelques mois   (...) , la pression s’intensifie sur le portefeuille de la Pologne. Les fonds du plan de relance qui lui sont destinés n’ont pas encore été versés. Des amendes ont été infligées dans deux affaires au pays qui n’a pour l’instant rien payé sauf que la Commission européenne a annoncé qu’elle pourrait les déduire directement des fonds européens   (...) 
    https://www.rfi.fr/fr/europe/20220216-la-pologne-sous-la-pression-des-institutions-européennes 

     Pour rappel, la commission de Bruxelles a déjà déduit au moins une amende des fonds qu'elle versait. Le  Point en parlait, le 8 février 

    Il reste à savoir ce que Bruxelles va faire à court terme. La Hongrie doit voter pour ses législatives vers le 3 avril. Si l'Europe applique ses sanctions maintenant, alors on l'accusera d'ingérence. Mais si elle attend 6 semaines, alors on l'accusera d'impuissance et d'inefficacité.
    Personnellement, je m'attend à ce qu'elle relance les négociations avec les pays réticents. Je sais que nous sommes sur un forum militaire et que la diplomatie n'est pas la tasse de thé de certains intervenants, mais il s'agit d'un des points forts de l'UE: sa capacité à faire se parler les différentes parties et à trouver des compromis sans en venir à l'usage des armes. Cela n'exclut pas le rapport de force. Or, la décision de la CJUE renforce la position des institutions européennes. Et, tant la Pologne que la Hongrie reçoivent nettement plus de l'UE qu'elles ne donnent … Une bonne occasion pour voir si les grands principes s'avèrent plus importants que le portefeuille (personnellement, j'in un doute, mais on ne sait jamais :happy: )
    Accessoirement, des négociations Hongrie-UE pousseraient Orban et ses concurrents à parler de l'Europe lors des élections. Comme dirait Guitry : "En bien ou en mal, l'important, c'est que vous parliez de moi. :chirolp_iei:"

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  5. Il y a 20 heures, g4lly a dit :

    Des batteries suffisamment énergétiquement dense pour permettre des vols classique moyen courrier ... Et des rotations rapides … Ça semble ça cavalier de parier dessus à moyen terme.

    Investir dans un écosystème de production d'hydrogène, de distribution dans les aéroports du monde entier, et de développement d'un avion à hydrogène, me semble cavalier également si dans 20 ans l'avion électrique devient une réalité.

    De toute façon, on est là dans le domaine des décisions stratégiques avec pour chaque choix, des avantages, des inconvénients, et pas mal d'inconnues ce qui implique pas mal de risques.

    Personnellement, je suis réservé en ce qui concerne les véhicules à hydrogène, mais je ne leur suis pas totalement hostile. Tu dis qu'ils ne polluent pas, mais s'ils dégagent de la vapeur d'eau, elle se répandra dans l'atmosphère. Or c'est un gaz à effet de serre, comme le CO2.
    Dans les deux cas, si on le rejette en petite quantité, ce n'est pas grave, mais si les volumes augmentent, alors on a un problème. L'avantage de la vapeur d'eau, c'est que dans les conditions normales de température et de pression de notre atmosphère, ce n'est pas trop difficile de la transformer en liquide. Il faut néanmoins un dispositif adapté de détente ou de refroidissement, ce qui se traduit par un surpoids et un complexité supplémentaire du véhicule.
    On peut l'imaginer sur une voiture, même s'il me semble que les taxis à hydrogène parisien n'en sont pas dotés. On peut sans doute le concevoir sur un turbopropulseur, mais je ne vois pas comment ça pourrait marcher sur un turboréacteur dont les gaz brulés servent directement à pousser l'avion. Il existe peut-être des astuces -par exemple en jouant sur le cycle de détente - mais je n'en ai jamais entendu parler.

    Si l'hydrogène ne représente pas la panacée, je pense cependant qu'il existe des cas où il pourrait s'avérer intéressant. Par exemple pour les navires

    Citation

    Transport maritime : Shell et GTT se lancent dans le développement d'un hydrogènier
    Les deux groupes lancent une coopération pour développer des technologies permettant le transport de l'hydrogène liquide. Dans un entretien accordé à La Tribune, le PDG de GTT Philippe Berterottière estime que "la technologie sera prête vers 2025 et que le navire pourrait être disponible vers 2028". (...)
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/transport-maritime-shell-et-gtt-se-lancent-dans-le-developpement-d-un-hydrogenier-903571.html

     Il faut juste espérer que, comme pour les méthaniers, le gaz transporté servira aussi de source d'énergie au navire. Et dans ce cas, il y a assez de place à bord pour traiter les produits de combustion et diriger l'eau obtenue à destination de l'équipage. Si ça marche, plus besoin de de distiller l'eau de mer!

     

  6. Un cadre de Safran rappelle quelques vérités que certains doux rêveurs tendant à oublier: 

    Citation

    « Tous les avions ne pourront pas voler avec des biocarburants, il y aura besoin d'e-carburants », pointe Florent Illat, DG de Safran Corporate Ventures
    L’équipementier aéronautique Safran et l’énergéticien Engie ont annoncé avoir investi dans Ineratec, jeune société allemande spécialisée dans la production de carburant synthétique. (...)
     https://www.industrie-techno.com/article/tous-les-avions-ne-pourront-pas-voler-avec-des-biocarburants-admet-florent-illat-dg-de-safran-corporate-ventures.68062
     

    Révélation

    Industrie & Technologies : Pourquoi Safran se positionne-t-il sur le secteur des carburants synthétiques ?

    Florent Illat : (…) Nous avons toutefois déjà travaillé sur les Sustainable Aviation Fuel (SAF), avec l’incorporation de biocarburants issus d’huile recyclée. Nous souhaitons désormais travailler sur les e-carburants – qui font également partie de la famille des SAF –, parce que nous aurons besoin de ces deux types de carburants (…) Nous ne pourrons pas faire voler tout l’aérien à partir de biocarburants, de plus en plus d’études mettant en exergue la question de la disponibilité limitée des ressources en biomasse. (…)
    la technologie Ineratec est mature (…) ! La jeune pousse a déjà déployé 13 modules un peu partout dans le monde, (…). Ineratec souhaite d’ailleurs financer un projet d’usine pilote à Francfort capable de produire 3 500 tonnes de carburant par an, dont du carburant aérien de synthèse qui fournirait directement l’aéroport. Ce projet a pour but d’atteindre une puissance de l’ordre de 10MW en 2023.

    Quelles sont les spécificités de la technologie d’Ineratec ?

    Leur réacteur Fischer-Tropsch bénéficie d’un très bon taux de conversion, et donc d’une excellente efficacité énergétique. En conséquence, le prix de leur e-kérosène est compétitif par rapport aux autres kérosènes synthétiques. Son prix reste en revanche toujours plus deux fois plus élevé que le kérosène fossile.

    Quel est (...)l’intérêt de Safran ?

    Investir dans Ineratec permet à Safran d’aider et d’accélérer la certification des e-kérosène. Car passer par l’homologation est indispensable pour pouvoir intégrer ce type de carburants dans des avions commerciaux [et prend souvent du temps, ndlr]. 

    D'après ce que j'ai compris, Ineratec fait réagir du dioxyde de carbone avec de l'hydrogène pour obtenir du méthnaol ou des hydrocarbures. Au point de vue environnemental, ça m'amène à 2-3 questions:

    • d'où vient l'hydrogène? C'est le gaz à la mode en ce moment, on cherche même à le produire en utilisant des ENR , mais on trouve encore des entreprises qui décomposent le gaz naturel, un hydrocarbure. Si Ineratec utilisait ce type de produit ça serait aussi malin que de recharger une Tesla avec un groupe électrogène.
    • d'où vient le CO2? Il est extrêmement dilué dans l'atmosphère. Ne vaudrait-il pas mieux récupérer celui rejeté par les centrales thermiques? Les strates géologiques qu'on commence à utiliser pour la séquestration du dioxyde de carbone ne pourraient-elles pas finalement devenir un réservoir ou un gisement de matière première?
    • d'où vient l'énergie qu'utilise Ineratec pour les réactions chimiques? Il s'agit vraisemblablement d'électricité, mais si on l'obtient en brulant du gaz naturel, le bilan carbone de l'opération risque de s'avérer quelque peu discutable. :ph34r:

    Il ne faut pas croire pour autant que je suis un adversaire des e-carburants. Il me semble beaucoup plus simple de continuer à utiliser les infrastructures de distribution et les réacteurs déjà existants que de se lancer sabre au clair dans une conversion massive à l'hydrogène (par exemple). La capacité des batteries n'arrête pas de croitre. D'ici quelques décennies (20 ans?), elles deviendront intéressantes à utiliser dans les avions court et moyen courrier.
    En attendant, est-ce que ça vaut vraiment le coup d'investir dans l'hydrogène, si on a que 20 ans pour rentabiliser ce choix? Personnellement, je ne le pense pas. 

    Révélation

    Et puis ça aurait de la gueule une centrale au gaz française, avec une usine d'hydrocarbures directement relié à sa cheminée et à une centrale nucléaire! Une vraie usine à gaz merveille :bloblaugh:.

     

  7. Il y a 15 heures, nemo a dit :

    Les politiques ont une marge de manœuvre parfois limité par leur opinion publique mais si c'était le véritable déterminant des politiques suivit ça se serait su. Il y a une certaine homogénéité idéologique chez l'ensemble des technocrates européens, certes pas complète ni absolue mais suffisante pour expliquer bien des choix d'orientations. Et un grand nombre de politiques ne sont que des représentants de cette idéologie.

    Personnellement, je me méfie un peu de ce genre de raccourci. D'après mon expérience, les gens ne prennent pas toujours le temps de s'informer avant de formuler un avis, parfois aussi définitif que péremptoire.
    A titre d'exemple quand le sénat français vote contre une loi, beaucoup de personnes croient encore qu'elle se trouve retoquée pour de bon (en même ce que racontent les médias n'aide pas). En fait, un vote négatif est prévu par la procédure, qui amène alors la réunion d'une commission mixte Assemblée-Sénat pour parvenir à un compromis (désolé, je sais que ce mot en hérisse certains ici :happy:) Et dans le cas où les membres de la commission ne parviennent pas à se mettre d'accord, le plus souvent c'est l'Assemblée qui a le dernier mot, sauf dans le cas de certaines lois importantes dites "organiques", placées au dessus des lois ordinaires, dans la hiérarchie des normes.

    Vous trouvez ça compliqué? Bienvenu dans la vie réelle où dans beaucoup de domaines il faut un minimum de connaissances techniques pour pouvoir se débrouiller. Ca vaut aussi bien pour la médecine que pour le bon usage d'un Rafale, et ça vaut aussi pour les arcanes administratives de l'Union Européenne.
    Pour moi plutôt qu'une idéologie, les technocrates européens partagent une connaissance de la manière dont la Commission Européenne fonctionne. Et quand tu maitrises un outil, tu connais ses forces et ses faiblesses. Tu as donc tendance à l'utiliser pour ce qu'il fait de mieux, même s'il est polyvalent (on peut embarquer un "passager" dans un rafale bi-place pour l'emmener rapidement en Corse, mais je doute que ce soit le meilleur usage possible de cet avion :chirolp_iei:)
    On pourrait d'ailleurs dire la même chose de la technostructure de Bercy dont je connais quelques membres. Ce que j'en retiens c'est qu'il s'agit d'un rapport de force. Quand le décideur politique a une volonté forte et qu'il connait son sujet, alors il impose ses vues. Dans le cas contraire, les fonctionnaires prennent le dessus. Pour dire les choses autrement, je citerai le Cardinal de Richelieu "Tout l'art du politique consiste pour lui à rendre possible ce qu'il juge nécessaire." 

    Révélation

    Mais évidement c'est plus compliqué qu'une poignée de déclarations péremptoires accompagnées de coups de menton martiaux, genre "je m'en f...s débrouillez-vous!" . Et j'ai personnellement entendu ce genre de phrase. De la part d'un chef dont l'expérience prouvait qu'au moindre souci, il rejetait la faute sur ses subordonnées. Dans ce genre de cas, tu fais le gros dos, tu assures le service minimum et s'il insiste, tu lui fais un mail où tu mentionnes les risque et inconvénients de la décision qu'il veut prendre. Normalement, ensuite, tu as la paix, il y a une preuve écrite qui l'empêche de se défausser en cas de problème.

    Sinon, l'UE ne se laisse pas autant faire que certains aimeraient bien le croire: 

    Citation

    La Commission européenne a annoncé mardi 8 février avoir informé la Pologne qu'elle allait prélever dans les fonds européens qui doivent lui être versés une amende pour le non-respect d'une décision de la Cour de justice de l'Union européenne. L'exécutif européen procédera dans « dix jours ouvrés » au recouvrement de ces pénalités de retard liées à la non-fermeture d'une mine de charbon (...)
    En mai 2021, la Cour de justice de l'UE avait ordonné au gouvernement polonais, (...), de fermer la mine de Turow, en raison d'effets nocifs pour l'environnement (...). En septembre, le tribunal avait ordonné à Varsovie de payer une pénalité de 500 000 euros par jour jusqu'à la fermeture de la mine.
    https://www.lepoint.fr/monde/la-pologne-punie-d-une-amende-par-la-commission-europeenne-08-02-2022-2463861_24.php

    Je tendrai à voir également dans cette annonce, un message comme quoi la Commission Européenne n'hésitera pas à prendre les mesures - prévues par les textes - pour faire respecter l'état de droit. Et que, pour ça, elle a tout à fait le droit de bloquer tout ou partie des fonds européens que reçoit la Pologne - ou la Hongrie. Ces deux pays pourraient répliquer en ne participant plus au budget européen, mais manque de chance pour eux … ils reçoivent plus qu'ils ne versent !:laugh: 
    L'UE est un bouc émissaire facile, mais à trop la critiquer, on finit par scier la branche sur laquelle on est assis. Les anglais auraient beaucoup à dire sur le sujet . :bloblaugh:

     

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  8. Il y a 9 heures, Kelkin a dit :

    tout en assurant que l'Europe resterait l'esclave soumise et docile de l'Amérique et de la Turquie.

    L'esclave soumise de l'Amérique peut-être (en tout cas ça peut se discuter, il y a des arguments pour et d'autres contre) mais d'où sorts-tu qu'on serait l'esclave de la Turquie?:blink: Si c'était le cas, ça ferait longtemps qu'on les aurait fait rentrer dans l'UE, ou qu'on aurait lâché la Grèce.:dry:

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  9. @MIC_A : le processus de décision européen est lent. Deux exemples récents:

    • la modulation de l'attribution des fonds de l'UE aux états, en fonction de leur respect des mécanismes démocratiques et des droits de l'homme
    • la taxonimie des modes de production d'énergie

    Dans les deux cas on en entend parler au moins depuis 2021, et on en a toujours pas vu la fin. Pour autant, je ne doute pas qu'on aboutira à quelque chose. Est-ce que ça sera suffisant? Peut-être pas, mais il faudrait arrêter de croire que lenteur rime avec inefficacité. 
    De plus, l'UE compte à priori utiliser le levier des taxes, un instrument dont elle sait déjà se servir en riposte à certaines actions hostiles. Il suffit de se souvenir de sa réaction, face au comportement de Trump.
    Ca a peut-être pris un peu de temps, mais face aux USA, je préfère la masse de l'Europe, dût-t-elle s'avérer un peu lente, à une souveraineté qui ne fait pas disparaître pour autant les rapports de force. (D'ailleurs, je crois que les lituaniens partagent mon avis .:happy:)
    Comme l'a écrit Audiard pour 100 000 dollars au soleil : "Quand les hommes de 130 kilos parlent, les hommes de 60 kilos écoutent." Ca vaut pour les armées, mais aussi pour le PIB :smile:.

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  10. Il y a 4 heures, MIC_A a dit :

    Vœux pieu mais admettons que le bâton soit obtenu ce qui est loin d'être assuré déjà par les attitudes Suédoises et sûrement d'autres qui s'y rallieront.
    Quid de l’unanimement pour l'utiliser ?
    L'intention est louable mais tant que des réformes structurelles de l'UE ne seront pas revues pour un tas de décisions autres tout aussi importantes ce sera un outil de plus inutile en l'état.

    Je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi tu assures que c'est un vœu pieux. La page renvoyant au second lien que j'ai donné explique le processus mis en œuvre :   

    Citation

    (...) La proposition de la Commission fait suite à des demandes exprimées par le Parlement européen et un certain nombre d'États membres. Il a été pris note de ces demandes dans une déclaration commune de la Commission, du Conseil et du Parlement européen concernant un instrument visant à décourager et à contrer les mesures coercitives de pays tiers,  (...). La proposition a été élaborée à l'issue d'une consultation publique approfondie à l'échelle de l'UE (y compris une analyse d'impact), au cours de laquelle les parties prenantes — en particulier les entreprises, les associations professionnelles et les groupes de réflexion — ont largement fait état du problème de l'intimidation et de la coercition économiques à l'égard des intérêts de l'UE, et se sont déclarées favorables à un instrument dissuasif au niveau de l'UE. (...)

    La proposition doit maintenant être examinée et approuvée par le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne. Elle sera soumise à la procédure législative ordinaire, qui prévoit que le Parlement et le Conseil élaborent en interne leurs positions avant de négocier entre eux lors de discussions en trilogue avec l'aide de la Commission. Au cours des deux prochains mois, les parties prenantes et les citoyens pourront fournir un retour d'information supplémentaire, sur lequel la Commission fera rapport au Conseil et au Parlement. (...)

    https://france.representation.ec.europa.eu/informations/lue-renforce-la-protection-contre-la-coercition-economique-2021-12-08_fr

    Donc si tu crains que ça n'aboutisse jamais, pour le moment, un processus tout-à-fait classique et officiel a été lancé. Peut-être que ça ne donnera rien, mais dans l'état actuel des choses, seule la Suède a manifesté son opposition. Pour ce que je connais de la procédure législative européenne, pour la bloquer il faut une majorité au Parlement ou au Conseil, ou au moins une minorité de blocage (dans le cas d'un processus requérant une majorité qualifiée), et non l'unanimité.
    Est-ce qu'un certain nombre d'états risque de se réunir pour bloquer le dossier? Si le Royaume-Uni appartenait encore à l'UE, je serais beaucoup plus pessimiste. Londres disposait d'un poids démographique et économique importants, ainsi que d'une diplomatie assez efficace pour réussir à rassembler autour d'elle assez de nations pour s'opposer efficacement. Mais le Brexit est passé par là, et ce n'est peut-être pas un hasard si cet instrument anti-coercition arrive maintenant.

    De plus une étude de 2020, qui a sans doute nourri la réflexion actuelle axait la riposte européenne sur le commerce: 

    Citation

    (...) Sa mise en œuvre, une fois le principe adopté, ne nécessiterait pas de consensus à 27. « Quand l'Allemagne est menacée par la Chine de taxes si elle n'adopte pas Huawei ou par les Etats-Unis si elle poursuit sa participation au gazoduc Nord Stream 2, elle pourrait bénéficier de la protection de la Commission sous forme d'un relèvement des taxes en riposte », explique Jonathan Hackenbroich de l'ECFR.  (...)
    https://www.lesechos.fr/monde/europe/un-plan-soumis-a-leurope-pour-riposter-face-aux-mesures-de-coercition-des-etats-unis-et-de-la-chine-1257627

    Il est vrai que les USA ne se contentent pas du point de vu commercial, mais jouent aussi sur la puissance de leur monnaie. Est-ce qu'il faudrait faire de même avec l'Euro? Sans doute? Est-ce que ça arrivera un jour? Je l'ignore.
    Par contre, je sais que si la zone euro  décidait demain d'utiliser sa devise comme outil de souveraineté, la Suède n'y pourrait rien et ce pour une bonne raison … Elle n'a pas adhéré à la monnaie unique :laugh:! Tout comme le Danemark, la Pologne ou la Hongrie, d'ailleurs. Un bon exemple du dilemme souveraineté / coopération :happy: .

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  11. La situation ne s'améliore pas en Irlande du Nord

    Citation

    Un ministre nord-irlandais ordonne d'arrêter des contrôles post-Brexit avec la Grande-Bretagne
    Le ministre nord-irlandais de l'Agriculture a ordonné (...) de cesser (...) les contrôles post-Brexit sur l'agroalimentaire, mercredi 2 février. (...)
    Conçu pour empêcher le rétablissement d'une frontière physique avec l'Irlande voisine qui risquerait de fragiliser la paix conclue en 1998, le protocole nord-irlandais maintient la province britannique dans le marché unique et l'union douanière européens. Mais les unionistes nord-irlandais, dont fait partie le ministre de l'Agriculture Edwin Poots, (...), estiment que ces contrôles (...) menacent la place de la province britannique au sein du Royaume-Uni. (...)
    La vice-Première ministre nord-irlandaise Michelle O'Neill, du (...) Sinn Fein, a quant à elle dénoncé (...) une manœuvre de la part du DUP d'"interférer illégalement avec le droit national et international". Cette annonce survient à trois mois d'élections cruciales en mai, où le Sinn Fein, favorable à un référendum dans les cinq ans sur la réunification de l'île, est donné en tête dans les sondages. Le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney a dénoncé une "violation du droit international". (...)
    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/la-grande-bretagne-et-l-ue/un-ministre-nord-irlandais-ordonne-d-arreter-des-controles-post-brexit-avec-la-grande-bretagne_4939092.html 

    J'imagine que la décision du ministre de l'agriculture va être contestée devant les tribunaux britanniques, mais le point qui me frappe le plus dans cet article, c'est que le Sin Fein prend enfin position sur le referendum. Les accord de paix du Vendredi saint en prévoient la possibilité mais jusqu'ici personne n'y faisait allusion. Maintenant on a un délai.
    Cinq ans, ça nous amène à 2027 au plus tard. Je ne sais pas quelle partie a une chance de gagner, mais je vois mal comment Downing Street pourrait refuser quelque chose de prévu dans un accord qu'elle a ratifié. Je sais très bien que ce genre de détail n'a jamais arrêté Boris Johnson, mais, dans ce cas, le premier ministre fournirait une argumentation en or aux indépendantistes. Quelque chose comme "ça prouve bien qu'on ne peut pas faire confiance à Londres. Tous nos problèmes viennent des anglais. Il faut agir ... votez Sin Fein!"

    On risque donc d'avoir une nouvelle campagne électorale particulièrement tendue en Irlande du Nord, d'ici peu. Je me demande quelle position prendra Dublin. Une réunification pure et dure effrayerait beaucoup d'électeurs hésitant. La République d'Irlande serait elle en mesure de proposer -au moins dans un premier temps- une forme de fédération ou de confédération?

    Par contre, si Belfast obtient son referendum, je vois mal comment on pourrait en refuser un à Edimbourg. Et si l'une des deux régions réussit à quitter le Royaume-Uni, l'autre se sentira pousser des ailes :ph34r:. Une variante de la théorie des dominos, que ses créateurs n'avaient pas prévu :laugh:.

  12. Il y a 1 heure, Akhilleus a dit :

    Ils peuvent sans problème gérer des théatres mineurs, un théatre majeur

    Quid par contre de plusieurs théatres majeurs. Ils n'ont plus (l'OTAN non plus d'ailleurs) les capacités de 1983.

    (...) Plusieurs points chauds simultanés (non je ne donne aucunne idée à Xi, Poutine et Kim Song Hun) et il va falloir jouer des chaises musicales

    A ce sujet, une petite info de mercredi dernier 

    Citation

    TOKYO (Reuters) - Le Japon et les Etats-Unis coopéreront étroitement en cas d'invasion de l'Ukraine par la Russie, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement japonais. (...)
    https://www.challenges.fr/monde/le-japon-cooperera-avec-les-etats-unis-en-cas-d-invasion-de-l-ukraine_798204

    Les USA ne sont pas complètement manchot à ce petit jeu, surtout vis-à-vis de Moscou. Je me rappelle d'une carte qui montrait les menaces potentielles pour l'URSS:

    • à l'ouest l'OTAN de la Norvège à la Turquie
    • à l'est les bases américaines du Japon
    • au nord, de l'autre coté du pôle, l'Alaska est ses aéroports de l'US Air-force

    Jusqu'à la fin des années 70, on pouvait rajouter à cela dans le sud, les bases américaines de l'Iran et après la visite de Nixon à Mao, Brejnev ne pouvait plus exclure une coordination sino-américaine contre lui.
    L'armée soviétique devait prévoir le cas cauuchemardesaue où elle devrait se battre sur tous les fronts en simultané.

    Alors certes, Khoméini et le boom économique de Pékin ont quelque peu rabattu les cartes dans le sud, mais à l'ouest, Poutine ne dispose plus du glacis de sécurité mis en place par Staline. La déclaration du Japon permet à Washington de rappeler que certains facteurs n'ont pas changé. Avec cette perspective, je ne dirais pas que j'approuve la démarche russe, mais par contre, je la comprends assez bien.
    Le problème c'est que la méthode utilisée ne me semble pas pertinente. Je partage le pont de vu de  @DAR 

    Citation

    en conquérant la Crimée, la Russie a déjà perdu l'Ukraine. (Succès tactique, défaite stratégique) 

    Ca me fait penser à la guerre franco-allemande de 1870. En annexant l'Alsace-Lorraine, Bismarck s'était aliéné Paris. A court terme, l'annexion de la Crimée permet à Poutine de garder Sébastopol, et l'existence de territoires sécessionistes bloque l'adhésion de Kiev à l'OTAN (normalement, on ne peut pas adhérer à l'OTAN si on est déjà en conflit, puisque tous les membres devraient alors s'impliquer. De ce fait, non seulement l'Ukraine est bloquée, mais aussi la Géorgie et la Moldavie ...) Mais à long terme, le sentiment national ukrainien risque de se bâtir sur la nostalgie des provinces perdues, volées par l'ours russe.

     Or si l'Ukraine s'éloigne de l'Est, pour se tourner vers l'occident en général et l'Europe en particulier, elle pourrait en bénéficier

    Entre les fonds européens, les investissements étrangers et un possible traité de libre-échange avec un marché intérieur de 350 millions de consommateurs, il existe pour Kiev un gros potentiel de développement. Et c'est peut-être ça qui inquiète le plus Poutine.
    Il ne manquerait plus que l'UE se dote de son propre système d'accès à internet par satellite . Accessible en tout point du globe du moment qu'on possède un terminal, susceptible de fournir un accès à une grande diversité d'informations, très difficile à bloquer ... Le cauchemar pour les régimes autoritaires :laugh: (j'espère d'ailleurs que la Moldavie a d'ors et déjà fait en sorte que son réseau GSM 4G couvre l'intégralité de la Transnistrie)

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  13. Les chose ont l'air de se calmer un peu :  

    Citation

    Après plus d'un mois d'escalade militaire à la frontière ukrainienne, Moscou a fini par retirer ses troupes après un accueil jugé "positif" par Vladimir Poutine d'une proposition d'accord avec les pays occidentaux. Jusqu'ici, ni l'Europe ni Washington ne voulaient céder à la ligne rouge tracée par la Russie que constitue l'entrée de l'Ukraine à l'Otan. Les discussions doivent commencer en janvier à Genève, mais la conclusion d'un accord s'annonce hypothétique tant les désaccords sont profonds... (...)
    https://www.latribune.fr/economie/international/crise-en-ukraine-washington-accepte-de-negocier-moscou-retire-ses-troupes-899123.html

    Reuters a l'air de confirmer

    Citation

    MOSCOU (Reuters) - Plus de 10.000 soldats russes ont regagné leurs bases après avoir réalisé des exercices pendant un mois près de l'Ukraine, a rapporté samedi l'agence de presse Interfax, citant l'armée russe. (...)
    https://www.challenges.fr/monde/plus-de-10-000-soldats-russes-regagnent-leurs-bases-apres-des-exercices-pres-de-l-ukraine_794439

    De toute façon, les satellites d'observation devraient permettre de vérifier si Moscou dit la vérité. Enfin, sauf si les russes n'ont pas oublié comment pratiquer la maskirovka...:ph34r:

  14. Les modos risquent de me tomber dessus, mais je vais verser dans l’égocentrisme et l'auto-congratulation :tongue:.
    Voilà ce que j'écrivais en octobre :  

    Citation

    Par ailleurs, 3 mois environ séparent ce vol du précédent avec Jeff Bezos à bord. Je m'attend à ce que son entreprise accélère progressivement la fréquence, histoire de monter en régime tout en gardant le contrôle. Prochain décollage avant la mi-janvier?

    Et le 11 décembre, surprise! 

    Citation

    Ce week-end, Blue Origin a effectué son troisième vol spatial habité (un vol suborbital), sixième vol de l'année et dix-neuvième vol en tout de son lanceur réutilisable New Shepard. Avec cette mission NS-19, Blue Origin a désormais envoyé 14 personnes dans l'espace en 2021.
    C'est la première fois que la société aérospatiale de Jeff Bezos a transporté un équipage composé de six passagers, ce qui correspond à la capacité maximale de capsule New Shepard.(...)  
    https://www.generation-nt.com/blue-origin-new-shepard-six-passagers-tourisme-spatial-actualite-1995806.html

    :chirolp_iei:

    On peut regretter que les médias en aient à peine fait état, mais quelque part ça prouve que ce genre d’événements rentre dans les mœurs. Ca en deviendrait presque banal .:happy:

    Maintenant, je vais remettre en jeu mon titre de prophète d'analyste-derrière-son-écran : sauf incident majeur, Blue Origin va continuer sur sa lancée et augmenter progressivement son rythme. Je m'attend donc à au moins 4 lancements l'année prochaine. Sans doute monteront-ils au delà, mais je ne les vois pas aller au delà de 10-12 pour 2022. En fait, je tablerais plutôt sur une demi douzaine.

    Par contre, vers 2025, ils auront sans doute atteint un rythme de croisière avec plusieurs dizaines de lancements par ans (IE au moins 20) Et dans ce cas, l'usage de lanceurs réutilisables deviendra économiquement pertinent.
    Si ça arrive, je tirerai mon chapeau à Jeff Bezos. Mettre au point une fusée réutilisable n'est déjà pas facile, mais parvenir à créer une innovation technique qui rencontre son public relève du tour de force. Dans ce cas précis, l'offre aura créé la demande, et ça c'est très rare (Ford T, Mac Intosh, iPhone ...).

    Révélation

    Je cache ce que j'écris car je sors du sujet: SpaceX a encore ses preuves à faire sur ce point particulier. Certes, ils font de superbes fusées réutilisables, mais ça n'a pas révolutionné le marché des satellites. En 2020 ils ont effectué une vingtaine de lancements par an, mais la moitié de ce qu'ils mettent en orbite vient de chez eux. Il s'agit de satellites pour leur réseau Starlink.
    Se dernier s’avérera peut-être pertinent, mais pour le moment, on ne peut pas dire que l'offre de SpaceX a créé une nouvelle demande.

     

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  15. S'il y a bien une synergie avec Ceres, la mise à jour de la base de données de Spectra pourrait constituer une proposition intéressante pour les pays étrangers ayant acheté le Rafale.
    Je suis sûr que l'Inde ne cracherait pas sur un petit inventaire des radars chinois...:bloblaugh: Le Qatar et les EAU doivent se dire la même chose concernant l'Arabie Saoudite ou l'Iran.
    Pour la Grèce, on peut même envisager des trucs plus rigolos, comme de lancer un petit exercice conjoint pas trop loin de la frontière turque au moment où Ceres survole tout ça, histoire d'évaluer en détail la manière dont Ankara réagit. (enfin sauf si si les Grecs se prennent pour des australiens

    Révélation

    Je ne suis pas (trop) inquiet sur le sujet à cause d'une coïncidence bizarre: en une semaine, les médias ont parlé de la décision du congrès US sur les frégates et des espoirs de la France de rattraper le coup avec Camberra. Pour le moment, je table plutôt sur un petit rapport de force entre Paris et Washington: "ne marche pas sur mes plate-bandes et je n'irai pas sur les tiennes."

     

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  16. Le 26/10/2021 à 21:16, Desty-N a dit :
    Citation


    Ce secteur essentiel fait l’objet d’expérimentations par le gestionnaire du réseau de transport français d’électricité haute tension (RTE), (...) dans le cadre du projet RINGO. Des constructeurs automobiles développent également ce filon, à l’instar de Renault qui a d’ores-et-déjà installé deux sites de démonstration (4,7 MWh et 15 MWh) dans ses usines de Douai et Flin en collaboration avec Nidec ASI pour la partie pilotage.
    https://www.industrie-techno.com/article/salon-pollutec-phenix-batteries-ambitionne-de-soutenir-le-reseau-electrique-avec-des-batteries-de-voiture-en-fin-de-vie.67027 

    Concernant le soutien réseau, je ne vois pas pourquoi, tout devrait passer par RTE. D'après l'article de Futura-Science, c'est le prix de l'électricité en Allemagne qui rend intéressante pour un particulier l'ajout de batteries à des panneaux solaires photovoltaïques. A priori, il s'agit d'un prix moyen. Or la demande en électricité, et donc son coût instantané, varie au cours de la journée.
    En conséquence, je me demande si il n'y aurait pas un modèle économique intéressant avec un équipement photovoltaïque + batterie, qui consisterait à ne déverser qu'aux heures de pointe l'électricité préalablement stockée? Si les batteries utilisent des cellules de récupération elles coûtent moins cher, ce qui abaisse le point d'équilibre financier.
    Le plus gros problème consisterait pour le gestionnaire de réseau à intégrer les données concernant l'énergie stockée dans des milliers de batteries pour décider auxquelles faire appel, et ce en temps réel. A mon avis, c'est dans la résolution de cette difficulté que se situe le vrai défi, et donc le savoir-faire à acquérir et à monnayer pour une entreprise. :dry:

     

    J'ai cherché un peu ce qu'on pouvait trouver sur le projet RINGO

    Citation

    Selon les conditions météorologiques (ensoleillement important, vents forts), la production locale d’électricité éolienne ou solaire peut connaître des pics ponctuels, et être trop abondante pour être transportée par le réseau électrique. Le surplus d’électricité serait alors perdu. 

    Fort de son rôle d’innovateur et acteur majeur de la transition énergétique, c'est à cette problématique que RTE répond avec l'expérimentation de stockage de l'électricité RINGO, approuvée par la CRE (Commission de Régulation de l’Energie). 

    Le projet consiste en trois innovations qui, ensemble, permettront d’accueillir sur le réseau les énergies renouvelables :

    • Des automates développés par RTE qui, pour la première fois au monde, captent en temps réel les données numériques du réseau. Ils permettent de piloter à distance et de façon autonome ce qui se passe sur les lignes haute-tension ; 
    • Des batteries de stockage de fournisseurs, raccordées sur le réseau et qui permettront de conserver l’énergie renouvelable produite en surplus ;
    • De l’électronique de puissance, c’est-à-dire des puces électroniques grands formats qui font la conversion entre l’énergie stockée et l’électricité injectée dans le réseau pour les consommateurs. (...) https://www.rte-france.com/projets/stockage-electricite-ringo

    Donc malgré les contraintes des boucles locales et l'existence d'autres solutions techniques, RTE estime que les batteries électrochimiques pourraient constituer un moyen de stockage pertinent. Je ne sais pas s'ils ont raison, mais ils disposent d'une expertise incontestable en matière de réseau électrique et, plus important encore, ils sont décisionnaires. Si ils estiment que le projet RINGO fonctionne, alors ils déploieront cette solution sur le réseau français. Et je persiste à croire que la montée en production de la voiture électrique va rendre les batteries d'autant plus compétitives.

  17. Le 31/10/2021 à 10:20, BPCs a dit :

    Dans l'idée d'une composante aéroportée basée sur le bombardement orbital fractionné, le tandem Rafale+MLA "trimaran" devrait par contre pouvoir lancer une TNO avec son corps de rentrée à 150 km d'altitude.

    Cela permettrait d'avoir une première frappe d'avertissement à n'importe quelle distance, sans devoir dévoiler un SNLE.

    Ce que tu proposes implique de développer maîtriser puis combiner deux technologies: le missile aéroballsitique et le bombardement orbital fractionné. Deux fois plus de difficultés , deux fois plus d'efforts, eux fois plus de temps (ou pire, le carré de chacune de ces technologies.)
    Si on veut vraiment faire une frappe d'avertissement, autant commencer par développer le bombardement orbital fractionné et adapter nos SNLE pour qu'ils puissent tirer depuis l'île Longue. En parallèle on peut travailler sur les missiles aérobalistiques, mais dans les deux cas, on part pratiquement de zéro.
    Après, il faut garder en mémoire que la France ne possède pas de moyens illimités. Si on met l'accent sur ces priorités, il y a d'autres domaines qui passeront au second plan. Par exemple, on fait quoi pour les missiles de croisières hypersoniques? Eux aussi seraient susceptibles de devenir des vecteurs nucléaires.
    Pour effectuer ce genre de décision, il faut peser les avantages et les inconvénients de chaque choix, tout en gardant à l'esprit qu'il n'y a pas de solution parfaite.

    A titre personnel, le missile de croisière hypersonique me semble plus intéressant, sur le court terme. ne D'abord parce qu'il me semble qu'on bosse dessus ensuite parce qu'on embarque déjà une version classique sur nos frégates et bientôt sur nos sous-marins.

    Pour l'aérobalistique, on peut commencer par financer le drone de l'ONERA ( https://www.usinenouvelle.com/article/l-onera-teste-avec-succes-son-drone-lanceur-de-fusees.N882045 )

    Quand au bombardement orbital fractionné, on peut garder un œil dessus, mais pour le moment, il me semble que les missiles balistiques classiques restent impossibles à arrêter.

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