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Desty-N

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Messages posté(e)s par Desty-N

  1. @herciv @Leclerc92 @nikesfeld13 il ne faudrait peut-être pas oublier que les USA et la Chine sont des puissances nucléaires. Or depuis 1945, l'Histoire montre que ces puissances évitent la confrontation directe. Et c'est tant mieux :unsure:.

    Par contre, on peut envisager un conflit par proxi, vu que Pékin a des contentieux territoriaux avec la plupart de ses voisins (Paracelse, Senkaku ...), sur le modèle Russie-Ukraine. Une bonne opportunité pour Washington, d'affaiblir Pékin indirectement en aidant une tierce partie.
    Et au premier rang des pays concernés, il y a Taïwan (histoire de recoller au sujet :tongue:).

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  2. Dépassé par la flambée des cours de l’électricité, eux-mêmes dopés par l’explosion des cours du gaz du fait de la guerre en Ukraine notamment, l'exécutif bruxellois appelle à une modification structurelle du marché européen de l’énergie.

    Révélation

    Alors que les cours de l'électricité continuent de flamber en Europe, atteignant des niveaux inimaginables il y a encore quelques mois, la question revient sur la table : le marché interconnecté de l'énergie entre les Vingt-Sept aggrave-t-il la crise en cours ?

    Pour le gouvernement français, qui n'a d'ailleurs jamais vraiment adhéré à ce système, c'est bien là que se trouve l'origine de l'embrasement, du moins dans l'Hexagone. Et pour cause, son fonctionnement créerait un couplage artificiel entre les cours du gaz, qui explosent partout dans le monde depuis plus d'un an, et ceux des électrons, y compris dans les pays où le courant provient moins des hydrocarbures que du nucléaire ou de l'hydraulique.

    Face à ce constat, la Commission européenne elle-même, pourtant à l'origine de la libéralisation de ce marché, ne semble plus convaincue de son bien-fondé. « La flambée des prix [...] montre clairement les limites de [son] fonctionnement actuel », a fait valoir lundi sa présidente, Ursula Von Der Leyen. Même le chancelier allemand, Olaf Scholz (SPD), dont le pays dépend largement du gaz pour produire l'électricité, a plaidé ces derniers jours pour une modification substantielle du système, qui « ne peut pas être décrit comme fonctionnel s'il conduit à des prix aussi élevés ».

    Résultat : une « intervention d'urgence » et une « réforme structurelle du marché de l'électricité » sont désormais inscrites à l'agenda, avec une réunion des ministres de l'Energie prévue à Prague le 9 septembre, a-t-on appris ce lundi. Mais une évolution du système permettrait-elle vraiment d'endiguer la crise ?


    Ajustement au coût de la dernière centrale appelée

    Avant tout, il faut comprendre la manière dont ce fameux marché européen fonctionne. Concrètement, son principe est celui de la vente au coût marginal, c'est-à-dire que les prix du mégawattheure (MWh) dépendent du coût nécessaire à la mise en route de la toute dernière centrale appelée pour répondre à la demande dans chaque Etat membre, notamment aux heures de pointe. Or, c'est généralement une centrale au gaz fossile ou au charbon, appelée en dernier recours en Allemagne, par exemple, et dont l'activation dépend largement du coût du combustible.

        « Imaginez que je dispose de trois centrales, dont les coûts de fonctionnement sont respectivement de 10, 20 et 50 euros le MWh. Si j'ai besoin d'appeler les trois à un instant T, le prix final sera donc aligné sur 50 euros. Autrement dit, les deux premières bénéficieront d'une rente-infra marginale, c'est-à-dire d'un « profit », important, et le prix du marché sera élevé », précise Jacques Percebois, directeur du Centre de Recherche en Economie et Droit de l'Energie (CREDEN).

    Ainsi, l'ensemble des prix de l'électricité dans l'UE s'indexeront en fonction, peu importe leur origine. En théorie, tous les pays devraient donc peu ou prou subir la même hausse quel que soit leur mix national (nucléaire, hydraulique, gaz...), du fait de la flambée des prix des hydrocarbures, un paradoxe « aberrant », selon le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire.

    Intervention publique pour réduire le coût marginal

    Dans ces conditions, une piste d'amélioration du marché se dessine, dont la mise en œuvre pourrait atténuer les effets de la crise. En effet, il serait a priori possible de s'appuyer sur une moyenne des coûts marginaux afin de fixer le prix de l'électricité, plutôt que sur le coût marginal horaire de la dernière infrastructure mise en route. En reprenant l'exemple des trois centrales, le prix d'équilibre du marché ne serait donc pas de 50 euros, mais s'établirait autour de la moyenne des coûts marginaux des trois centrales appelées, soit un peu moins de 27 euros.

        « La rente obtenue par la première et la deuxième diminuerait fortement, donc collectivement, le consommateur paierait moins. Et il faudrait imaginer une forme de compensation pour la troisième centrale », fait valoir Jacques Percebois.

    Une telle réforme exigerait néanmoins de sortir en partie de la logique de libéralisation prônée par Bruxelles depuis les années 1990, et de désigner un régulateur, qui fixerait le prix. Mais cette idée est rejeté par l'Agence de coopération des régulateurs de l'énergie (ACER), qui contribue à garantir le bon fonctionnement du marché européen du gaz et de l'électricité ; « Plus l'approche est interventionniste, plus le potentiel de distorsion du marché est élevé », défendait-elle fin avril dans un rapport très attendu. Cela pourrait en effet « freiner les investissements du secteur privé » dans les technologies innovantes à faible émission de carbone, nécessaires à la transition énergétique, faisait-elle alors valoir.

    Le manque de marges entraîne un découplage

    D'autant que l'envolée des cours n'est pas intégralement imputable au marché. Selon l'ACER, c'est même l'inverse : ce système d'interconnexion permet d'engranger des bénéfices de 34 milliards d'euros par an en moyenne, selon l'organisation, puisqu'elle évite régulièrement à plusieurs pays de faire face à des pannes.

    Surtout, force est de constater que malgré ce système de marché unique, les cours varient sensiblement d'un Etat membre à l'autre : alors que la France ou l'Autriche enregistrent ce lundi des prix à 800 ou 900 euros du MWh, ceux de l'Allemagne, de la Belgique ou des Pays-Bas flirtent plutôt autour des 600 euros. Et pour cause, le marché n'est pas « parfait » : si la crise s'avère plus grave dans certains pays, le prix national s'éloigne du coût marginal défini à l'échelle européenne, à cause de congestions aux frontières.

        « Quand on établit les prévisions pour le lendemain, on définit les échanges optimaux entre les pays, compte tenu des capacités d'interconnexion entre les réseaux. Si les échanges restent en-dessous des 12 GW, les prix s'équilibrent : on retrouve le même des deux côtés de la frontière. Mais si on les dépasse car on demande beaucoup d'électricité au voisin à cause d'un manque de production, un découplage des marchés s'opère », explique un connaisseur du secteur.

    Dans l'Hexagone par exemple, la production nucléaire pour 2022 s'avère historiquement basse à cause d'un défaut de corrosion identifié dans le parc d'EDF, ce qui entraîne une explosion inédite des cours à l'intérieur des frontières. « La France devrait être exportatrice nette d'électricité, or c'est l'inverse : elle en importe massivement, à tel point que les interconnexions sont saturées », note Jacques Percebois. C'est donc pour cette raison, et non à cause de l'architecture du marché, que le pays fait face à des prix sensiblement plus élevés qu'ailleurs en Europe, y compris en Allemagne, qui dépend bien plus du gaz pour produire son courant.

        « Imaginons qu'on dispose d'assez de tranches nucléaires en France pour satisfaire l'ensemble de la demande des citoyens. Même si les marchés de l'électricité restaient interconnectés, le prix de l'électricité dans l'Hexagone serait alors beaucoup plus bas », souligne un ancien haut dirigeant d'EDF.

    Investir dans des moyens de production

    A cet égard, ce n'est donc pas le marché interconnecté qui est responsable de l'envolée observée, mais tout simplement un manque d'infrastructures physiques. De fait, le mix réel a forcément un impact sur le prix de l'électricité, quelle que soit la structure du marché.

    Autrement dit, si les pays de l'Union européenne ne devaient pas faire appel en permanence à des centrales à gaz ou au charbon pour produire leur électricité, le problème du couplage des prix entre les hydrocarbures et l'électricité ne se poserait pas. Or, même en plein été (période lors de laquelle la consommation est faible), ces centrales fossiles tournent à plein régime. Pour sortir de ce cercle vicieux et faire baisser mécaniquement les prix, il n'y a donc pas de secret : il est nécessaire d'investir dans de nouveaux moyens de production, même s'ils mettront plusieurs années à sortir de terre, ou réduire sensiblement la demande d'énergie.

    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/bruxelles-appelle-a-modifier-d-urgence-le-marche-europeen-de-l-electricite-928786.html

    La morale que j'en tire, c'est qu'il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Le nucléaire, c'est bien, mais s'il occupe une place disproportionnée, un soucis sur les réacteurs a des répercussions démesurées. Le même genre de problème se pose avec le gaz ou les énergies renouvelables.
    Ramener à 50 % la part du nucléaire dans l'électricité ne me semble donc pas absurde. Et de préférence en s'appuyant sur deux types de réacteurs (EPR et SMR?) Ainsi on aurait assez de diversité pour éviter qu'une panne sur un modèle ne s'avère trop gênant, mais un nombre néanmoins suffisamment restreint pour pouvoir profiter des économies d'échelle.

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  3. Il y a 4 heures, Patrick a dit :

    Un exemple typique: la décision de Safran de racheter en urgence énormément de stocks de titane pour ne pas être pris de court... Ça, ce n'est pas du tout une décision "macronienne" dans l'esprit. Elle était de plus complètement incompréhensible au moment où elle est survenue. Sauf si on considère que Safran + General Electric forment CFM (moteurs CFM-56 et LEAP) et que GE sont forcément soutenus par du renseignement émanant de la CIA.

    Pour ce que j'avais lu et posté voici quelques mois à ce sujet-là, SAFRAN considérait depuis longtemps que le Titane était une substance stratégique, et qu'il valait mieux ne pas dépendre d'une seul source d'approvisionnement, quelque soit sa nationalité.
    Le concept en lui même n'est pas nouveau, on m'enseignait à BAC +2 la notion de fournisseur critique, dans la première moitié des années 90. Et ce n'était pas dans le cadre d'un cour de géopolitique.

    Ce qui est beaucoup plus étrange, c'est l'ignorance totale de ce concept pour la fourniture d'énergie en Allemagne. :huh:

    Il y a 4 heures, Patrick a dit :

    c'est l'Allemagne qui fait la pluie et le beau temps en Europe, même si un peu moins désormais.

    Le premier ministre polonais ne partage pas ton opinion: 

    Citation

     Mateusz Morawiecki, premier ministre polonais : « La guerre en Ukraine a aussi révélé la vérité sur l’Europe »   
    Les Vingt-Sept ont refusé d’entendre, depuis des années, les avertissements quant à la menace russe, rappelle-t-il, dénonçant « l’oligarchie de fait » exercée par Paris et Berlin sur l’Union. (...)
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/16/mateusz-morawiecki-la-guerre-en-ukraine-a-aussi-revele-la-verite-sur-l-europe_6138131_3232.html

    Et je rappelle que Berlin et Paris ont échangé l'inclusion du nucléaire contre celle du gaz dans la taxonomie européenne. Non pas que je m'en plaigne :happy:.

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  4. Le 26/08/2022 à 12:33, Kelkin a dit :

    Ça me parait quand même assez osé de parier sur ce fait... Oui, la Chine va avoir des problèmes à cause du vieillissement de sa population et du déclin démographique qui s'amorce... Mais ce sont des problèmes qui frappent déjà l'Occident.

    Justement, on peut observer ce qui se passe en occident pour cerner les problèmes que va poser à la Chine le vieillissement de sa population. En parlant du COVID @Henri K. a évoqué un nombre relativement restreint de lit de réanimation. Le même problème se pose-t-il pour les équipements médicaux, à commencer par les maisons de retraite? Pour dire les choses autrement: la Chine possède-t-elle assez d'EPHAD pour faire face au vieillissement de la population?
    Et d'autre part, comment Pékin financera-t-il ce genre d'équipements? La politique de l'enfant unique a engendré une pyramide des ages en as de pique :

    350px-China_population_sex_by_age_on_Nov

    (avec une base plus étroite que les flancs. La pyramide ci-dessus emprunte d'ailleurs aussi à la forme feuille de chêne)

    On pourrait donc avoir le même problème qu'en France: qui payera les retraites? Les jeunes risquent de ne pas être assez nombreux.
    Pour recoller au sujet, je crains que le PCC n'ait à régler ce problème avant qu'il se trouve en mesure de débarquer à Taïwan.

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  5. Le 26/08/2022 à 10:41, Deres a dit :

    C'est mieux, elle n'en a même pas besoin. Elle peut même être tiré à l'unité ou même sans tube pour  certaine.

    chinese-107mm-rocket-launcher-single-tub

    393f303a85b04abbbff45050ec6058ba.jpg

    Donc un obus stato-réacteur, il suffit de lui mettre un petit propulseur en plus à l'arrière pour gagner un peu de vitesse et plus besoin de canon. L'électronique n'aura même pas besoin d'être aussi renforcée. Ce n'est pas pour rien que les projectile guidé sont très répandu avec les HIMARS et MLRS mais que les Excalibur sont rares et chers.

    Il semble que le Pentagone ne partage pas ton analyse :

    Citation

    Boeing et Nammo ont testé conjointement une arme Ramjet 155, dans le cadre des efforts de l'armée américaine pour moderniser sa capacité de tir de précision à longue portée. (...)
    Boeing et Nammo ont obtenu un contrat en juillet 2019 dans le cadre du programme XM1155 de l'armée, un effort pour développer davantage les munitions d'artillerie à longue portée. Le duo a obtenu un contrat technologique de phase II près de deux ans plus tard. (...)
    Alors que l'armée modernise ses tirs de précision à longue portée pour inclure l'ajout de l'arme d'artillerie à canon à portée étendue à son inventaire, la technologie du statoréacteur pourrait être un moyen de résoudre le problème de l'usure du tube (...). Les munitions actuelles dans un tube plus long usent les canons plus tôt. Le projectile statoréacteur ne nécessite pas autant de pression dans le canon qu'un projectile ordinaire, a expliqué Palmeter. (...)
    https://www.defensenews.com/miltech/2022/08/11/boeing-nammo-test-ramjet-155-artillery-weapon/

    Néanmoins tes commentaires m'ont amené à me demander pourquoi on utilisait encore des canons, et pas uniquement des roquettes. Après tout, tes arguments sur les obus à statoréacteurs doivent pouvoir aussi s'appliquer aux projectiles classiques.

    J'ai quelques pistes à proposer:

    • la cadence de tir. Un Caesar peut tirer 6 projectiles en 5mn. Je ne suis pas sûr qu'on puisse en dire autant des dispositifs dont tu as posté les photos.
    • la précision. Plus le canon est long, meilleure est ta maitrise sur la trajectoire. C'est pour ça que les snipers utilisent des fusils et pas des pistolets. Vu la taille d'un tube de lance roquette, je crains que la précision sans système de guidage ne laisse à désirter.
    • la masse. Un obus de 155 pèse une quarantaine de kilos, me semble-t-il. Est ce que ça ne commence pas à faire un peu lourd pour le lance roquettes que tu nous a montrés?

    Pour recoller au sujet, je pense qu'il doit s'agir des raisons pour lesquelles l'armée américaine s'intéresse de près au sujet.

    @Fusilier je n'ai rien trouvé sur les prix, mais en même temps, le programme est toujours en développement. Je pense qu'il faut aussi comprendre qu'un obus-stato pourra remplacer le missile pour certains usages, vu sa portée.
    artillery-graphic-1024x724.jpg

    Il faudra donc comparer le prix du nouvel obus avec le prix du missile qu'on utilisait avant.

    EDIT : j'ai trouvé une video sur les derniers tests

    EDIT 2 : @Deres j'ai creusé ma réflexion, et je vois deux raisons supplémentaires pour lesquelles les obus avec statoréacteur pourraient s'avérer intéressants:

    • outre la taille, les canons possèdent un tube rayé, qui fait tourner le projectile, assurant sa stabilisation par effet gyroscopique, et contribuant à la précision su tir. Une caractéristique qu'on ne retrouve pas pour les roquettes.
    • les obus à statoréacteur, donnent à un canon la portée d'un lance-roquette lourd, mais sans devoir acheter le véhicule, juste les projectiles. Par exemple, l'Ukraine possèderait actuellement une douzaine de HIMARS, un nombre que le congrès américain annonce vouloir porter à 30. Si demain elle se retrouvait en possession d'obus de nouveau type, les CAESAR pourraient les tirer jusqu'à 80 km. Nous avons livré 12 de ces pièces d'artillerie et promis 6 de plus. Les obus permettraient donc à l'Ukraine de doubler le nombre de leur systèmes de tir à longue portée, "juste" pour le coût de projectiles (et une MAJ du logiciel de calcul de trajectoire) Si le conflit avec la Russie commence à s'éterniser, je n'exclue pas que ça arrive.
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  6. Le 12/05/2021 à 10:03, leclercs a dit :

    Un point intéressant sur les nouveaux programme de l'artillerie US avec un objectif plus de portée!

    https://breakingdefense.com/2021/05/army-plans-to-grow-artillery-exclusive/

    Je déterre ce topic après un an d'inactivité, car j'ai trouvé des infos récentes sur un des programmes d'armement mentionnés:

    Citation

    Armored divisions will gain the new ERCA battalions, equipped with the M1299. This is a new armored howitzer using the Paladin PIM chassis but a new turret, new propellant, and an almost 50 percent longer cannon barrel (58 caliber instead of 39) that can fire the same 155mm ammunition as Paladin, but much farther: over 40 miles for the rocket-assisted XM1113 shell. Future ramjet-boosted rounds will extend range even further.

    Citation

    Boeing et Nammo ont testé conjointement un Arme statoréacteur 155 au milieu des efforts de l’armée américaine pour moderniser sa capacité de tir de précision à longue portée.
    Lors de l’essai du 28 juin au centre d’essais d’Andøya en Norvège, le Ramjet 155 a été tiré à partir d’un canon L39 et son moteur s’est allumé avec succès, selon un communiqué de Boeing (...)

    Alors que l’armée modernise ses tirs de précision à longue portée pour inclure l’ajout de l’arme d’artillerie à canon à portée étendue à son inventaire, la technologie du statoréacteur pourrait être un moyen de résoudre le problème de l’usure du tube du canon. (...)
    https://doharoots.com/fr/boeing-et-nammo-testent-larme-dartillerie-ramjet-155/

    De ce que j'en ai compris, le tir du canon accélère suffisamment l'obus pour déclencher le statoréacteur. Comme ce dernier n'emporte que le carburant et pas le comburant - fourni par l'air -  il peut emporter, à masse égale, plus de carburant. En conséquence, le moteur fonctionne plus longtemps, et le projectile va donc plus loin.
    De ce que j'ai lu, on envisage d'ors et déjà une portée de 50 à 100 km. Avec un canon de 155! Et on réfléchirait à la possibilité d'aller à 150 km.

    Autre avantage, contrairement à un tir classique, l'obus est accéléré tout au long de sa trajectoire, et pas uniquement lors de son expulsion du fût. Qaund il sort du canon, il suffit donc qu'il ait acquis la vitesse nécessaire à l'allumage du stato-réacteur. Moins d'accélération au départ implique une charge de poudre plus faible et donc moins de contrainte pour le tube. Ce type de projectile devrait donc permettre d'augmenter la durée de vie des canons qui l'utilisent.

    En fait le seul problème que je voie c'est qu'avec une accélération tout au long de la course du projectile, et pas juste au moment du tir, il va falloir recalibrer les algorithmes calcualnt les trajectoires. Mais ça ne me semble pas un obstacle insurmontable, il a déjà fallu effectuer ce genre d'opération pour les obus équipés de moteurs fusée.

    Des pays comme l'Ukraine, ou Taïwan seraient sûrement intéressés par cette technologie. 150 km, c'est à peu près la largeur du détroit de Formose, après tout.:happy:

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  7. Le 23/08/2022 à 10:39, Manuel77 a dit :

    La sortie du nucléaire est le cœur et l'âme de notre parti écologiste, surtout pour les membres les plus âgés (les plus jeunes sont un peu plus détendus). 

    C'est leur Woodstock, leur éveil.

    Je fais une prédiction : pour que l'Allemagne revienne au nucléaire, il faudrait que les Verts fassent un virage à 180 degrés, car c'est ce parti qui détermine le discours des médias. Cela n'arriverait que si nous avions un black-out d'au moins 48 heures dans une grande ville, ce qui créerait des images hideuses d'apocalypse zombie. 

    Ce qui me surprend c'est que tu nous as expliqué que les politiciens se reposaient beaucoup, voire trop, sur les chefs d'entreprise. Dans le cas de l'abandon du nucléaire, ça ne me semble pas vraiment le cas, non?

    La décision de l'arrêt des centrales est un choix, j'espère que les écolos en assumeront tant les avantages que les inconvénients, et ne se réfugieront pas dans un discours manichéen, version moralisatrice de TINA (There Is No Alternative, la version anglo-saxonne de la pensée unique.)

    De la même manière, si la France a une inflation d'un peu plus de 6%, c'est grâce au bouclier tarifaire, très couteux pour nos finances publiques. L'Allemagne dépasse les 8% d'inflation, mais elle n'a pas instauré de bouclier tarifaire. Là encore, les politiciens teutons ont fait un choix: l'équilibre budgétaire, plutôt que lutter contre la hausse des prix.
    Je me demande s'ils diront à leurs électeurs mécontents en voyant leurs factures, qu'ils devraient plutôt se réjouir du bilan comptable que le gouvernement peut présenter? :huh:

    Dans les deux cas, je respecte le droit des décideurs à effectuer des choix. Cela fait partie de leurs prérogatives, ils leur appartient de les exercer comme ils l'entendent. Simplement, j'estime que, dans les deux cas, les mauvais cotés de ces décisions l'emportent sur les bons. Ce n'est pas de la pensée unique, juste un rapport avantage / inconvénient qui ne laisse guère la place au doute (en tout cas à mes yeux)

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  8. Article de l'Usine Nouvelle sur l'industrie de l'armement taiwanaise :

    Révélation

    Menacé d’invasion, Taïwan compte sur son industrie d’armement pour dissuader Pékin

    Face aux manœuvres militaires chinoises, Taïwan s’appuie de plus en plus sur son industrie militaire, notamment pour produire ses propres missiles, drones et sous-marins. Une façon de réduire la dépendance aux armes américaines et d’infliger le plus de dégâts possibles à Pékin, nettement mieux doté.

    L’île Kinmen, ses spiritueux, son parc national, et… ses fabriques de couteaux, dont le fer est issu d’anciennes bombes chinoises. L’île, située à deux kilomètres seulement des côtes chinoises mais qui dépend de Taïwan, a été régulièrement bombardée par le régime communiste de 1958 à 1979. C’est pour commémorer la fin des hostilités que la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, s’est rendue mardi 23 août sur l’île. Dans un contexte de tensions accrues avec Pékin, qui a cerné l’île de ses navires et ses avions début août, ses paroles ont pris un tour prophétique : «Cette bataille pour protéger notre patrie a montré au monde qu’aucune menace, quelle qu’elle soit, ne pouvait ébranler la détermination du peuple taïwanais à défendre sa nation, ni dans le passé, ni à l’avenir.» Taïwan ne se rendra pas sans livrer bataille, promet sa présidente.

    Cette stratégie de montrer les crocs face à la Chine porte un nom dans le vocable militaire taïwanais : la stratégie du «porc-épic», ou l’«Overall Defense Concept» selon le livre blanc sur la défense. «C’est la capacité de développer des armements asymétriques, qui n’ont pas tant pour but de dissuader la Chine d’envahir que de lui infliger des coûts militaires et politiques importants, et de laisser le temps aux Américains d’intervenir», résume Antoine Bondaz, responsable du programme Taïwan à la Fondation pour la recherche stratégique. Toutefois, Taipei ne se contente pas des équipements ou des promesses de sécurité de Washington : l’île a depuis longtemps développé son propre complexe militaro-industriel, sur lequel elle compte de plus en plus.

    La maîtrise de ses eaux territoriales, enjeu essentiel pour Taïwan
    L’industrie militaire taïwanaise s’est construite dès 1979, date d’inauguration de l’Institut national Chung-Shan des sciences et technologies, lié à l’armée. Taipei a ainsi pu lancer son propre programme balistique, notamment de missiles anti-navires, déterminants pour la défense de l’île. «S’il y a tentative d’invasion chinoise, la marine jouera un rôle fondamental», prédit Antoine Bondaz. Selon le scénario le plus cité par les experts, Pékin chercherait d’abord à neutraliser la défense antiaérienne et antinavire au moyen de frappes massives, puis bombarderait les centres névralgiques du pouvoir et les infrastructures, avant de débarquer sur l’île.

    En 2000, le gouvernement de Chen Shui-bian - le premier issu de l’opposition - avait annoncé le déploiement de missiles taïwanais Hsiung-Feng 2, à longue portée. «L’idée était de dire : "Si vous pouvez frapper Taipei, nous pouvons frapper Shangaï, ou le barrage des Trois Gorges"», se souvient Mathieu Dûchatel, chercheur et directeur du programme Asie de l’Institut Montaigne. Devant le tollé déclenché par la proposition, le budget prévu pour le déploiement avait été annulé, même si le programme avait perduré.

    Défendre une île commande également de disposer d’une flotte de sous-marins opérationnels. «Dans la perspective d’une invasion amphibie chinoise, cela permettrait de libérer la côte occidentale et de relâcher la pression sur la côte orientale de Taiwan, là où les eaux sont plus profondes», un environnement parfait pour les sous-marins chinois, explique Mathieu Dûchatel. Dans ce domaine, Taïwan ne peut pas bénéficier de l'expertise des Etats-Unis, qui ne produisent plus de sous-marins diesel mais seulement à propulsion nucléaire. L’Institut Chung-Shan a donc lancé son propre programme de sous-marins, dont la première unité devrait entrer en service en 2025, suivie par sept autres.

    Un déséquilibre militaire flagrant en faveur de la Chine
    En plus de ces équipements lourds, comme le projet Véga dédié à un chasseur de nouvelle génération, le pays conçoit aussi ses propres systèmes de reconnaissance et des armes plus légères. Le drone Teng Yun 2 a ainsi fait tout le tour de l’île, le 26 juin, jouant le rôle d’un «satellite dans l’atmosphère» selon un expert cité par le magazine Air&Cosmos ( https://air-cosmos.com/article/le-teng-yun-2-drone-indigene-de-l-armee-taiwanaise-45019 ) ; il est par ailleurs compatible avec des missiles américains ou taïwanais. La guerre en Ukraine et les prouesses des drones Bayraktar contre les troupes russes ont conforté Taipei dans le développement de son programme, rendu indispensable par la différence de moyens avec Pékin. «Les systèmes d’armes lourdes sont très visibles, mais ce ne sont pas les plus efficaces, puisqu’il est impossible d’atteindre la parité militaire face à la Chine», reconnaît Antoine Bondaz.

    L’asymétrie des équipements militaires entre les deux pays saute aux yeux dès qu’on observe le décompte opéré par l’Institut international pour les études stratégiques, cité par Le Monde. La Chine dispose de deux fois plus d’avions de chasse ou de frégates, huit fois plus de chars d’assaut, et trente fois plus de véhicules d'infanterie d'assaut. Des chiffres qui se reflètent dans les sommes que chaque puissance consacre à son armée : 270 milliards pour la première en 2021, contre 12 milliards pour la seconde, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
    Un budget militaire chinois 22 fois supérieur à celui de Taïwan

     Washington, un allié-clef mais hésitant sur les armes lourdes
    Face à la débauche de moyens déployés par Pékin, Washington reste l’allié indéfectible de Taipei. La présidente Tsaï Ing-wen a dédié un budget spécial de huit milliards de dollars à l’acquisition de technologies américaines et étrangères, déjà bien entamé : depuis le début du mandat du président Biden, l’île a acquis des canons automoteurs pour 750 millions de dollars ou mis à jour son système de défense aérienne Patriot pour 100 millions.

    Un coût très critiqué sur la scène politique taïwanaise, qui a conduit le gouvernement à repousser à 2026 une livraison de 40 obusiers Paladin, et à annuler une commande d’hélicoptères MH-60R, selon Air&Cosmos. D’après le média en ligne Politico, Washington a même refusé de vendre à Taipei des hélicoptères spécialisés dans la chasse aux sous-marins, afin d’encourager le développement d’armes légères. La Maison-Blanche doit en outre résister aux pressions chinoises et arbitrer entre Taïwan et l’Ukraine, très demandeuse d’armes américaines en plein conflit avec la Russie.

    Malgré les promesses répétées du président Joe Biden d’intervenir en cas d’attaque, et les engagements américains envers l’île écrits noir sur blanc dans le «Taïwan Relations Act», Taipei continue de se méfier de cet allié, dont elle regretterait presque le précédent président. «Les Taïwanais avaient peur de l’isolationnisme de Trump, mais son administration a débloqué la question des ventes d’armes, en les étudiant au fil de l’eau et pas de manière annuelle», décrit Mathieu Dûchatel. Le départ chaotique des troupes américaines d’Afghanistan, décidé au début du mandat Biden, n’a pas été pour rassurer Taipei.

    Pour Taïwan, un accès aux équipements étrangers contraint
    Le soutien à son industrie militaire demeure donc un impératif pour Taïwan, d’autant que ses autres alliés ne sont guère plus allants. La marine taïwanaise a certes communiqué début avril sur l’attribution au français DCI-DESCO du marché de mise à jour de ses missiles leurres DAGAIE MK-2, dont sont équipés ses six frégates Lafayette. Or, «la France s’est engagée en 1994 à ne pas vendre de nouveaux systèmes d’armes mais à simplement honorer les contrats», pointe Antoine Bondaz.

    La modernisation des frégates Lafayette ou des Mirage 2000 dont s’est équipée la flotte taïwanaise il y a plus de vingt ans pourrait ainsi prendre du retard. «Chaque fois qu’on bouge d’un millimètre, le Quai d’Orsay argumente pour en faire le moins possible, en mettant en avant le déséquilibre des intérêts et le coût trop élevé d’un désaccord avec les Chinois», dénonce au Monde le sénateur Alain Richard, président du groupe d’échanges et d’études Sénat-Taïwan et ancien ministre de la Défense.

    Au-delà de l’industrie taïwanaise ou des armes à acquérir, la culture militaire même de Taïwan est à revoir selon les experts. «Si la société ne tient pas, l’armée ne tiendra pas, pronostique Antoine Bondaz. C’est là que les Ukrainiens ou les Finlandais ont développé un modèle qui peut livrer de précieux enseignements pour Taïwan.» Si Taipei réfléchit à prolonger le service militaire obligatoire de quatre mois à un an pour tous les jeunes hommes, la société toute entière devra évoluer dans la perspective de la guerre. «Un officiel de la défense taïwanaise m'a dit : "Si on est capables de démontrer qu'on a la détermination pour une guérilla urbaine dans la grande conurbation de l’ouest [de Taïwan], là ce sera dissuasif"», se rappelle Mathieu Dûchatel. Reste à savoir si les Taïwanais y seront prêts.

    https://www.usinenouvelle.com/article/menacee-d-invasion-taiwan-compte-sur-son-industrie-d-armement-pour-dissuader-pekin.N2036007

    Quelques remarques en vrac:

    • si on accepte que dans le scénario le plus plausible, "Pékin chercherait d’abord à neutraliser la défense antiaérienne et antinavire au moyen de frappes massives, puis bombarderait les centres névralgiques du pouvoir et les infrastructures, avant de débarquer", la maitrise des missiles balistiques par Taïwan prend tout son sens (pas avant 2026)
    • Washington vient de mettre à niveau la défense sol-air de l'île. Ils disposent de nouveaux missiles Patriot tous neufs.
    • Taipei va sans doute réformer son service militaire. A la suite de l'attaque de la Russie, ils parlent du modèle ukrainien ou du modèle finlandais - qui a une grosse cote de popularité sur ce forum- mais je pense qu'ils devraient se pencher sur le cas de la Corée du sud, plus proche. En tout cas, s'ils réussissent à bien former leurs 1,6 millions de réservistes, ça compliquera les choses pour la Chine. Si on garde le ratio de 3 attaquants pour un défenseur, ça implique pour Pékin d'envoyer près de 5 millions de soldats.:blink:
      Ça ne me surprendrait pas qu'Helsinki ou Séoul entame une discrète coopération militaire sur le sujet des appelés.:ph34r:
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  9. @pascal pour le relief de Taïwan, je citais l'article.

    @Henri K. si tu fais un voyage à Taïwan, à quelles mesures de restrictions sanitaires t'attends-tu à ton retour? Confinement chez toi? Et combien de temps?

    il y a 19 minutes, BP2 a dit :

    La pointe du Hoc a été prise en 1944...   Aucune forteresse n'est imprenable

    Certes, aucune forteresse n'est imprenable, mais à quel prix? Si l'APL doit mobiliser 4 millions de personnes pour mettre la main sur l'île, cela constituera pour elle un effort sans précédent dans les dernière décennies. Surtout avec le risque du COVID.

    Révélation

    Il ne manquerait plus qu'en cas d'invasion, des soldats du continent se retrouve en contact avec des taïwanaises asymptomatiques. Mais il s'agit là d'une pure spéculation de ma part.
    Chacun sait qu'un militaire en campagne ne recherche jamais un peu de réconfort féminin. :unsure:

     

  10. J'ai vu passer à plusieurs reprises des commentaires sur la manne budgétaire que la Russie tirerait immanquablement des hydrocarbures, mais j'avoue que je suis un peu plus circonspect.

    Concernant le pétrole, on est actuellement à nouveau aux valeur du 1er trimestre de cette année. Au point que l'Opep+ envisage de réduire sa production:

    Citation

     Le ministre de l'énergie de l'Arabie saoudite s'inquiète du risque d'une chute des prix de l'or noir considérant que le marché est suffisamment approvisionné alors qu'un ralentissement de l'économie mondiale va peser sur la demande. (...)
    https://www.latribune.fr/economie/international/petrole-l-opep-prete-a-reduire-son-offre-pour-eviter-une-chute-des-cours-du-baril-928390.html

    La situation est certes nettement plus sérieuse pour le gaz, au point d'inquiéter beaucoup de commentateurs:

    Citation

    Le cours du gaz en Europe a atteint, lundi 22 août, 295 euros le mégawattheure. Un niveau plus de six fois supérieur aux prix observés il y a un an. Cette flambée du prix du gaz, qui pourrait encore s'accentuer dans les semaines et mois à venir, entraîne mécaniquement une envolée des prix de l'électricité sur les marchés de gros et fait craindre une récession (...)
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/crise-de-l-energie-pourquoi-le-prix-du-gaz-flambe-de-nouveau-et-pourquoi-cela-inquiete-tant-928413.html

    Sauf qu'il y a une inconnue que je n'ai pas vu mentionnée: l'accord sur le nucléaire iranien. Si il rentre à nouveau en vigueur, Téhéran va revenir sur le marché. Et ils co- exploitent avec la Qatar le plus grand gisement de GN au monde. De quoi faire baisser les cours, le cas échéant.

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  11. Il y a 3 heures, Wallaby a dit :

    Le site est responsable de près de 4 % de la demande de gaz en Allemagne.

    Si on en croit un ministre allemand, ça ne devrait pas être un problème:

    Citation

    Allemagne: le ministre de l'Économie exclut de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires 
    "Une mauvaise décision." Au cours d'un échange avec des citoyens ce dimanche, le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, a exclu de prolonger la durée de vie des trois dernières centrales nucléaires du pays pour économiser du gaz (...)
    D'après lui, le maintien en service de ces centrales permettrait de réduire la consommation de gaz de 2% au mieux outre-Rhin (...)
    https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/energie/allemagne-le-ministre-de-l-economie-exclut-de-prolonger-la-duree-de-vie-des-centrales-nucleaires_AV-202208210220.html

    Pourquoi donc prendre une décision qui résoudrait la moitié des problèmes du complexe chimique?:rolleyes:
    Pour recoller au sujet, je reste toujours aussi surpris par la dépendance de l'Allemagne au gaz russe. Personne n'avait donc envisagé que le Kremlin pourrait abuser de sa position?

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  12. Il y a 1 heure, Albatas a dit :

    Je crois qu'en plus les pipelines de gaz naturel actuels ne sont pas adaptés à l'hydrogène sur de longues distances, ils sont "poreux" pour les molécules très fines du dihydrogène. (Entendu dans une vidéo de Jancovici, je ne sais plus laquelle).

    Sauf erreur, il faut que les tuyaux soient doublés avec du polyéthylène avant leur pose, alors que ce n’est pas nécessaire pour le gaz naturel. Installer un gazoduc capable de transporter également de l’hydrogène aurait donc un surcoût. Ce qui nous ramène à l’éternelle question … qui paye?

    Sinon, pour ne pas faire dans le HS: 

    Citation

    Une péniche en panne bloque le Rhin (…)
    La péniche est échouée non loin de Kaub, goulot d'étranglement du Rhin (…)
    https://amp.lefigaro.fr/conjoncture/une-peniche-en-panne-bloque-le-rhin-deja-difficilement-navigable-par-manque-d-eau-20220817

    À ce niveau d’enchaînement, je crois qu’on peut parler de la scoumoune de l’Allemagne.
    C’est quoi la prochaine étape? Un incendie dans une de leurs  mines de charbon?

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  13. @Patrick je n'ai pas le temps de répondre à tout, je vais me contenter de  2-3 points:

    • si tu as un lien sur le recyclage du MOX, je suis intéressé.
    • concernant la volonté de rendre les autres myopes, ou l'incapacité à comprendre qu'ils ne le sont pas, je suis réticent. J'en reste à la sagesse de Napoléon (et Goethe :wink:): "ne jamais attribuer à la malveillance, ce que l'incompétence suffit à expliquer." 
      Révélation

      ou alors il faut envisager que notre gestion du SCAF fasse partie d'un plan global pour justifier l'acquisition par la France de Rafales F7.13 capables de patrouiller jusqu'à Mars !:chirolp_iei:

    • on peut aussi conclure de l'étude d'Oxford qu'on va voir les terminaux portuaire GNL fleurir sur les côtes des membres de l'UE, qui risque de finir par se disputer les méthaniers.

    Cette dernière réflexion me permet de rebondir

    Citation

    Alors que l’Allemagne, le Portugal et l’Espagne appellent de leurs vœux la construction rapide d’un gazoduc reliant le sud-ouest et le centre de l’Europe en passant par la France, afin de permettre à la péninsule ibérique d'envoyer son gaz aux pays risquant une pénurie en cas de rupture des livraisons russes, l’Hexagone se montre pour le moins frileux. Et pour cause, dans ce dossier épineux, les intérêts économiques divergent, sur fond de compétition internationale pour l’accès au gaz naturel liquéfié (GNL).
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/gazoduc-entre-l-espagne-et-l-allemagne-pourquoi-la-france-traine-des-pieds-928184.html 

    Révélation

    Et si l'on construisait un gazoduc sillonnant les Pyrénées depuis l'Espagne vers la France, afin de permettre à la péninsule ibérique d'envoyer du gaz aux pays européens les plus menacés par l'interruption des échanges avec la Russie ? A l'heure où les prix dudit combustible explosent et que plusieurs Etats du Vieux continent font face à un risque sérieux de pénurie cet hiver, la question revient sur le devant de la scène. Et pour cause, contrairement à l'Allemagne, qui peine à se défaire de sa dépendance à Moscou, l'Espagne et le Portugal disposent de nombreuses infrastructures portuaires pour recevoir du gaz naturel liquéfié (GNL) acheminé par navire des quatre coins du monde. Les deux pays pourraient ainsi le redistribuer par tuyau à leurs voisins les plus en difficulté, dans une logique de solidarité européenne.

    C'est en tout cas la volonté exprimée par Madrid, Lisbonne et Berlin ces derniers jours. En effet, tandis que le chancelier Olaf Scholz a estimé vendredi qu'il manquait « dramatiquement » d'une interconnexion qui contribuerait à « soulager et détendre la situation de l'approvisionnement » de gaz, ce projet « est quelque chose que le gouvernement espagnol réclame et demande à l'Europe depuis déjà longtemps », a affirmé mardi le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez. L'infrastructure pourrait même être opérationnelle d'ici « huit à neuf mois » seulement côté espagnol, a renchéri le propriétaire et gestionnaire du réseau gazier du pays, Enagás. De quoi promettre dès l'hiver 2023 une solution à la crise profonde qui secoue l'Europe.

    La France se contente des infrastructures existantes
    Et pourtant, malgré les appels pressants de ses voisins, la France traîne des pieds. « Un tel projet mettrait dans tous les cas de nombreuses années à être opérationnel, le temps des études et des travaux pour ce type d'infrastructures étant toujours de plusieurs années, et ne répondrait donc pas à la crise actuelle », fait-on valoir au ministère de la Transition énergétique.

    D'autant qu' « il existe déjà deux interconnexions gazières entre la France et la péninsule ibérique à Birriatou et Larrau, qui contribuent aujourd'hui à la sécurité d'approvisionnement européenne et ont fait l'objet de développements réguliers au cours des 20 dernières années », insiste-t-on au cabinet d'Agnès Pannier-Runacher, même si la capacité de ces deux petits gazoducs n'est que de 8 milliards de mètres cubes par an, contre 55 milliards pour Nord Stream 2 - le gazoduc de la mer Baltique reliant la Russie à l'Allemagne, qui a été arrêté à cause de la guerre. Alors pourquoi ces positions si différentes ?

    Compétition pour la vente de GNL
    De fait, la France ne trouverait pas forcément son intérêt dans la construction d'un vaste pipeline permettant à la péninsule ibérique de vendre son gaz en Europe centrale. C'est d'ailleurs pour cela que le premier projet de création d'un troisième gazoduc, baptisé MidCat (Midi-Catalogne) et débuté dès 2013 à l'initiative du Portugal et de l'Espagne, avait été abandonné en 2019.

    « Grâce à ce projet, Madrid et Lisbonne espéraient devenir une vaste plateforme d'exportation du GNL en Europe, mais une grande partie de l'infrastructure MidCat devait passer par l'Hexagone. Or, quand on construit un tuyau, c'est notamment le pays dans lequel celui-ci passe qui paie. Et les Français ne voulaient pas assumer un coût supplémentaire pour le contribuable, estimé à 3 milliards d'euros, afin de laisser les Espagnols venir les concurrencer dans le nord de l'Europe », explique à La Tribune une source à l'époque proche du dossier.

    Par ailleurs, le terminal de regazéification de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhones), mis en service en 2010, permettait déjà à la France d'importer de larges quantités de GNL sans avoir besoin d'un nouveau gazoduc.

    Et la crise énergétique qui secoue l'Europe depuis plusieurs mois ne change pas fondamentalement la donne, affirme aujourd'hui le gouvernement. « La mise en place de terminaux méthaniers dans le Nord et l'Est de l'Europe (et notamment en Allemagne) représente des investissements moindres et plus rapides, a fortiori s'il s'agit de terminaux flottants, plus à même de faire face au contexte actuel. C'est d'ailleurs pour cela que les États membres disposant d'une façade maritime ont aujourd'hui lancé la construction des terminaux méthaniers, qui est plus rapide et permet d'importer du gaz des pays du golf ou des États-Unis », souligne en effet le ministère de la Transition énergétique.

    « Leur argument, c'est qu'il serait plus logique sur le plan économique de mettre son argent dans la construction de terminaux GNL partout en Europe plutôt que de construire d'immenses tuyaux pour acheter le GNL espagnol et portugais », commente Jacques Percebois, économiste et directeur du Centre de Recherche en Economie et Droit de l'Energie (CREDEN).

    D'autant que la France compte aussi tirer son épingle du jeu, et devenir une porte d'entrée importante du GNL sur le continent. « Le gouvernement entend construire un quatrième terminal méthanier au Havre. S'il y arrive dans les temps, le GNL importé ira a priori à destination de l'Allemagne. Il s'agit donc de s'assurer que le gaz qui passerait par le Havre ne rentrerait pas en concurrence avec celui en provenance d'Espagne », estime Thomas Pellerin-Carlin, chercheur Energie à l'institut Jacques Delors.

    Des goulots d'étranglement en amont
    Surtout, les principaux goulots d'étranglement se situeraient ailleurs, au niveau de la production : « Le problème principal, ce n'est pas la possibilité de recevoir le GNL en Europe, mais la capacité du monde entier de le générer en amont. A cet égard, une interconnexion franco-espagnole ne résoudrait pas le problème, puisqu'elle ne suffirait pas à couvrir la consommation extrêmement importante de gaz de l'Europe centrale, et notamment de l'Allemagne, en cas de rupture des livraisons de gaz russe », note Thomas Pellerin-Carlin.

    De fait, l'offre ne suffira pas à soulager l'explosion de la demande avant 2024 au moins, assure le cabinet Rystad Energy. En-dehors des Etats-Unis, qui font « figure de locomotive, avec 22,3 millions de tonnes supplémentaires l'an dernier », la production totale ne progresse que modestement. Ainsi, tandis que la demande mondiale de GNL devrait atteindre 436 millions de tonnes en 2022, l'offre disponible ne devait pas dépasser les 410 millions de tonnes, selon le cabinet d'analyse. En prenant en compte les projets en construction, les capacités augmenteraient de seulement 2% cette année, prévoit de son côté S&P Global, et de 3% l'année prochaine. Et même à l'horizon de 2026, la planète ne disposerait que d'une centaine de millions de tonnes de GNL supplémentaires. De quoi pousser les gouvernements à s'attaquer à la question du niveau de consommation de gaz, en plus de celle d'une simple substitution de l'offre.

    ___________________________________________

    Olaf Scholz dégaine l'argument écologique : « Ce gazoduc servira ensuite pour l'hydrogène »
    Pour défendre le projet, le chancelier allemand Olaf Scholz s'est inscrit en faux contre la conclusion selon laquelle la construction du pipeline conduirait à inscrire dans la durée la consommation de combustibles fossiles, qualifiant ce point de vue d' « idée fausse ». Selon le membre du SPD, le gazoduc pourrait en effet être utilisé ultérieurement pour l'importation d'hydrogène, qui deviendra une matière première importante dans la production industrielle et devrait être produit à grande échelle en Allemagne, a-t-il fait valoir. Un tel argumentaire est d'ailleurs régulièrement mis en avant par les gestionnaires de réseau Enagas et Teréga, ces derniers affirmant leur volonté de mettre en place un vaste réseau de transport d'hydrogène décarboné à travers l'Europe, via le projet de dorsale européenne de l'hydrogène (European Hydrogen Backbone).

    Cependant, « les incertitudes sont très élevées sur les capacités de production et de consommation de l'hydrogène, et donc a fortiori sur le besoin d'une éventuelle infrastructure de transport d'hydrogène de cette envergure avant de nombreuses années », oppose-t-on au ministère français de la Transition énergétique. « Par exemple, certains équipements, notamment les compresseurs à haut débit, ne sont aujourd'hui pas disponibles pour construire un éventuel gazoduc pleinement compatible avec l'hydrogène », explique une source interne à La Tribune. Malgré les déclarations allemandes, l'immense réseau européen de transport d'hydrogène ne devrait donc pas voir le jour de sitôt.

    Maintenant, je suis sûr que la France pourrait faire un effort. Si l'Allemagne s'engageait par contrat à nous acheter un nombre conséquent de millions de tonnes de GNL sur les dix prochaines années. Gaz dont la moitié passerait par un futur pipe-line Espagne-France-Allemagne. Le tout, bien entendu, à un prix indexé sur le coût de la construction du nouveau gazoduc. Notre pays ne voudrait pas risquer de déséquilibrer son budget. :happy: 

     

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  14. Le 16/08/2022 à 08:00, collectionneur a dit :

    On est cuit... Le cœur agricole de l'Amérique du Nord va avoir des problèmes.

    C'est le moment de passer du maïs au sorgho

    Citation

    (...) Les agriculteurs broient du noir. Pour eux, il devient de plus en difficile d'irriguer, au point que certains se demandent s'il ne faudrait pas planter du sorgho, cette céréale d'origine africaine, au détriment de certaines cultures moins adaptées au changement climatique, comme le maïs. (...)
    (...) Pour l'heure, le sorgho ne représente que 5% des espaces cultivés. Mais il fait incontestablement partie des céréales d'avenir. "Sa température optimale de croissance est la plus élevée de toutes les céréales les plus consommées : 35 degrés, contre 27 pour le blé et 31 pour le maïs", (...). Son cycle de développement est aussi plus court : 120 à 130 jours pour arriver à maturité, contre 125 à 180 jours, en moyenne pour le maïs. Enfin, le sorgho possède un système d'utilisation de l'eau plus efficace en raison de la structure de ses feuilles. Au bout du compte, il nécessite donc moins d'eau.  (...)
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/secheresse-la-france-doit-elle-se-mettre-a-planter-massivement-du-sorgho_2178579.html

    Ca tombe bien, d'après wikipedia, les USA sont déjà le premier producteur mondial de sorgho.

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  15.  @pascal& @jmdc33 : vous estimez que les dirigeants chinois savent faire preuve d'une vision à long terme, qui fait peut-être  défaut à nos chefs d'état. Comme vous avez travaillé avec des ressortissants de l'Empire du Milieu, vous possédez sûrement une expérience qui me fait défaut.

    C'est pourquoi, j'espère que vous pourrez m'expliquer, comment Pékin en est venu à autoriser la faillite d'Evergrande et la manière dont la crise immobilière est gérée.
    Parce que pour moi, la situation ressemble à la crise immobilière américaine de la fin des années 2000, avec une inflation des programmes, une forme de fuite en avant, un détournement d'une partie des fonds engagés par les clients et l'enrichissement d'une partie de la population, qui reposait uniquement sur la progression des prix des biens immobiliers qu'ils achetaient. Les régulateurs estimaient qu'il fallait impérativement purger le marché?

    De la même manière, je ne saisis pas comment le PCC appréhende le vieillissement de la population chinoise. Cela fait moins de 10 ans qu'on a autorisé les ménages à avoir deux enfants ou plus, jusqu'ici sans gros impact sur la natalité, semble-t-il. Or le nombre de personnes âgées augmente inexorablement, contrairement à la population active. A qui échoira la responsabilité de la première catégorie? Comment le gouvernement prévoit-il de financer leur prise en charge ? Estime-t-on que c'est aux familles de se débrouiller seules?

    Enfin, pourquoi la Chine reste-t-elle la seule nation au monde à appliquer une politique 0 Covid? Les mesures de confinement drastique peuvent lourdement peser sur la croissance du PIB, comme quand on doit fermer Shanghai et son port. En occident, on sort juste de la septième vague, alors qu'on a un fort taux de vaccination et qu'on utilise la technologie ARN, et ça ne sera sans doute pas la dernière. J'en viens donc à me dire que l'Empire du Milieu pourrait ne pas sortir de la pandémie de Covid avant 3 à 5 ans, ce qui veut dire que les effets sur leur économie durerait jusqu'à 2025-2027.
    Là aussi, j'avoue que je peine à voir les avantages à long terme de ces décisions. Ne pas dépendre d'un vaccin occidental est plus important que tout le reste?

    La vision à long terme a ses avantages. Prendre des décisions sans perdre de vue l'objectif à atteindre dans 10 ans permet de ne pas sacrifier l'avenir au profit du présent. Cependant, comme l'a écrit un auteur américain, "l'officier qui en regarde que la ligne d'horizon risque de ne pas voir la pierre sur laquelle il posera sa botte et qui le fera trébucher."

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