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CortoMaltese

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Tout ce qui a été posté par CortoMaltese

  1. Ecoute, j'espère sincèrement me tromper, voir les ukrainiens prendre Tomak dans une semaine, et rigoler en relisant mon message initial. Je ne fais que donner mon analyse à chaud, peut être émotionnelle j'en convient, de ce que j'ai vu depuis que je suis levé.
  2. Le 6 juin 44, on était sur une opération de débarquement qui a réussi à prendre pied sur le sol ennemi, le tout, par une armée qui avait le contrôle du ciel et des moyens humains et matériel très supérieur à l'adversaire à ce moment de la guerre. On est malheureusement ici dans une situation très différente. J'espère sincèrement me tromper, et il est certain que le fait de n'être informé que par les russes peut biaiser ma vision. Mais je sais aussi, pour lire les russes justement, qu'ils savent désormais paniquer et admettre que c'est la merde quand ça l'est. Or, même Girkin qui semble à deux doigt de se pendre un jour sur deux "admet" que c'est une catastrophe pour les ukrainiens à l'heure actuelle. Et ailleurs ça jubile.
  3. Bon, premier retour à chaud sur cette journée de "contre-offensive" : c'est une catastrophe, et je pèse mes mots. Les mêmes scènes que les russes en début de guerre : des colonnes de blindés en file indienne fracassés par l'artillerie, des attaques sans soutien visible au beau milieu des champs, les UAV russes qui se baladent tranquillement au dessus des forces ukrainiennes. Le tout sans gain notable nul part, à priori. Je crois qu'il vaut encore mieux arrêter les frais ici et admettre que les Ukrainiens ne sont pas prêts, en l'état, à attaquer du fort au fort des lignes de défense correctement préparées. Le pire serait de s'entêter comme les russes pendant plusieurs jours. Remettez moi ces brigades à l'entraînement, foutez les officiers dans un cour accéléré de combat interarme au format OTAN et donnez leur des avions, mais ce que j'ai pu voir sur les Telegram russe depuis ce matin me donne la nausée. Ce qui me fait vraiment peur, c'est que le coût politique d'une annulation soit si fort qu'ils continuent dans le vide jusqu'à ce que l'évidence devienne trop forte. Tout le monde a tellement hurlé (de manière totalement irresponsable à mon sens) que la grande offensive viendrait, que je me demande si Zelenski ou Zaloujny peut vraiment dire "stop, on annule tout on est pas prêt". L'effet serait terrible sur le soutien occidental. Et c'est ça le vrai danger. Même en admettant que les ukrainiens aient perdu 40 chars et 50 IFV, ce n'est pas "dramatique", toute proportion gardée, si ça s'arrête maintenant. Si on continue comme ça pendant 1 ou 2 semaines par contre...
  4. Les norvégiens ont capturé quelque chose de compatible avec une explosion lors de la rupture du barrage.
  5. Oui bien sûr, personne ne dit qu'ils sont vers Tomak, mais d'après les russes, la direction des attaques (et des percées qui, semble-t-il ont été obtenu) semblent converger vers Tomak. On a aucune idée de la profondeur de ces percées, peut être quelques kilomètres. Désolé si ce n'était pas clair.
  6. Les léo 2 ne semblent pas détruits sur les images publiées mais abandonnés, avec à côté ce qui semble être du M113 (ou assimilé) qui crament.
  7. La situation demeure confuse, les ukrainiens attaqueraient très activement depuis cette nuit. On a des images de casses : au moins deux léopard 2 et plusieurs M113 abandonnés et/ou détruits, un radar d'un IRIS-T détruit. Les sources russes parlent de percées ukrainiennes dans trois directions, convergentes vers la ville de Tomak. Difficile de savoir si ces percées vont réussir, ni même leur localisation précise et leur profondeur. Voilà en gros le résumé de ce qu'on sait de manière à peu près fiable à midi heure française. EDIT : aussi, les rapports convergent sur d'énormes barrages d'artillerie par l'armée Ukrainienne (en tout cas à l'échelle de ce qu'elle fait habituellement), et on a des frappes dans la profondeur, avec Tomak visé notamment, probablement par du HIMARS ou de la JDAM.
  8. C'est une histoire proprement extraordinaire que nous livre Le Monde : celle d'un peloton de 16 soldats ukrainiens ayant brisé l'encerclement de Marioupol pour rallier ... Zaporijjia après une odyssée de 5 jours et 340km à pied à travers les lignes russes ! Le récit vaut son pesant de cacahuètes. https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/06/de-marioupol-a-zaporijia-la-folle-equipee-de-soldats-ukrainiens-a-travers-les-lignes-russes_6176319_3210.html
  9. Un fait qui me semble intéressant et que j'ai vu évoqué sur twitter est le fait que le barrage a vraisemblablement été miné par les russes, au moins depuis leur retraite de Kherson en Novembre dernier. On ignore à ma connaissances si les russes l'avaient déminé depuis. Dans le cadre d'un accident, on ne peut exclure l'hypothèse d'une explosion involontaire d'une ou plusieurs charges explosives qui seraient restées sur l'ouvrage.
  10. J'ai un peu de mal avec l'argument selon lequel la destruction du barrage causerait une perte de viabilité irrémédiable pour la Crimée. A ce que je sache, les ukrainiens avaient bloqué le canal de Crimée après l'annexion, et ça n'a pas empêché les russes de développer la péninsule et d'y faire venir de nouveaux habitants. Evidemment, ça compliquera les choses, mais la Crimée ne serait ni la première ni la dernière zone d'implantation humaine pauvre en ressource hydrique et qui se débrouille malgré ça.
  11. C'est vrai, mais ça vaut aussi pour les ukrainiens.
  12. Si c'est bien côté turbine, alors oui, c'est nécessairement russe. Mais encore une fois, pourquoi ? Ont ils eu vent d'une tentative imminente de passage en force des ukrainiens qu'ils ont voulu tuer dans l'oeuf ? mais dans ce cas pourquoi ne pas le faire *pendant* la tentative pour maximiser les dégâts infligés aux unités ukrainiennes en les cueillant en plein franchissement ?
  13. Oui, le timing me fait douter de la thèse accidentelle, mais j'ai également comme toi du mal à voir quel serait l'intérêt pour un camp ou l'autre de faire ça, ne croyant pas pour ma part qu'il y ai eu des risques sérieux de franchissement en force du Dniepr par un camp ou par l'autre.
  14. Je sais pas à quel point ça va faire baisser le niveau du réservoir mais le Dniepr restera un gros fleuve, et la zone asséchée sera une marre grouillante et sans couvert probablement largement impropre à la moindre action mécanisé d'envergure. J'ai beaucoup de mal à imaginer un tel scénario.
  15. Le barrage de Nova KakHovka a été détruit dans la nuit. Le Dniepr est en train de déborder sur ton son aval jusqu'à la mer noire. Les russes accusent les Ukrainiens, qui tenteraient ainsi - selon les russes - d'inonder la première ligne de défense installé sur les bords du Dniepr pour débarquer au délà. Bon, l'histoire de l'opération amphibie sur un Dniepr de plusieurs kilomètres de large me semble douteuse, mais pourquoi pas. EDIT : Pour rappel, un très bon article datant maintenant de quelques mois avec des modélisations de la vitesse et de l'ampleur des inondations à attendre en cas de destruction du barrage, avec différents scénarios. https://cornucopia.se/2022/10/worst-case-modelling-for-nova-kakhovka-dam-break/ EDIT 2: Quelques infos supplémentaires. 1) Les ukrainiens ont commencé l'évacuation des populations de la rive qu'ils contrôlent. 2) Les rapports russes sont assez confus. Ils ont d'abord accusé les ukrainiens, mais un récent communiqué de TASS affirme désormais simplement que le barrage s'est effondré à la suite de "dommages" (sans blague ?) 3) Le maire mis en place par les russes de Nova Khakovka ne semblait pas au courant il y a encore quelques dizaines de minutes que le barrage avait été détruit. 4) Des photos satellites datant du 05/06 (hier) montrent qu'une partie du pont routier avait été détruite récemment (il était intact le 28/05). 5) Le niveau du barrage était haut, avec une hauteur d'eau à 17 mètres. 6) On a une vidéo drone qui montre plus clairement l'étendu des dégâts.
  16. Ah oui pardon, j'ai eu la naïveté de penser que de vouloir recréer un empire fantasmé en envahissant ses voisins constituait une forme assez évidente et chimiquement pure d'impérialisme.
  17. C'est normal, puisque tu sembles détester tout ce qui ne hâte pas la victoire russe que tu appelles de tes voeux. Quant au relativisme moral qui consisterait à prétendre que les acteurs du conflit ukrainien ne seraient qu'une foule de nuances de gris indiscernables et vis à vis desquels ont devrait observer un prudent agnosticisme... Je suis sûr qu'en Irak tu parvenais très bien à voir qu'un camp en avait envahi un autre sous des prétextes fallacieux, et qui était responsable de la guerre. Mais bizarrement, dès que l'assayant se drape des orripaux de l'antiaméricanisme pour justifier le massacre de son voisin, le radar à impérialisme de certains semble soudainement perdre en acuité.
  18. Pour l'instant rien de très concret, on aurait une grosse poussée depuis ce matin à l'ouest de Vuhledar vers Novodonets'ke, après une première petite poussée hier, et des combats dans la zone de Soledar (donc sur ce qui constituait la pince nord de l'encerclement de Bakhmout). On verra bien.
  19. Mais comment l'armée russe peut tolérer ça sérieusement ? Ce niveau d'humiliation ahurissant de la part d'une société militaire privée sans statut légal ? Je serais officier supérieur russe, le sang bouillirai dans mes veines.
  20. C'est un paradoxe et une tension importante au sein de l'appareil diplomatique et militaire américain. Il faut vraiment cesser de voir les nations comme des "tout" cohérents dans le temps et dans l'espace. La politique étrangère d'un pays, surtout un pays démocratique complexe institutionnellement comme le sont les USA, c'est le reflet de luttes, de désaccords, de coopérations entre des milliers d'intérêts et de visions contradictoires qui se matérialisent au niveau du Président, de ses conseillers, de l'Etat Major, du département d'état, des think tanks, des différents représentants élus du Congrès. Et lorsqu'il s'agit de faire un choix difficile, il y a mécaniquement des attitudes contradictoires, car les données du problème ne sont pas évidentes à saisir. Les USA apprécient les avantages économiques et stratégiques qu'ils tirent de la relative dépendance sécuritaire européenne à leur égard : c'est un débouché important de leur économie de défense, qui a son tour assure une dépendance opérationnelle de fait, et le tout offre un levier politique très fort lorsqu'il s'agit de faire aller les pays européens dans leur sens. Mais dans le même temps, les USA expérimentent un affaiblissement relatif de leur hégémonie économique et militaire (à l'instar de ce qu'à pu connaître la G-B à la fin du XIXe siècle) face à un adversaire chinois qui monte en puissance, et ils ont peur d'être écartelés entre leurs obligations européennes qui tendent à croitre avec la guerre d'Ukraine & le retour de l'impérialisme russe, et la nécessaire préparation à la guerre dans le Pacifique qui nécessiterait une bascule massive de l'effort principal. Et donc, ils aimeraient bien que les Européens soient capable d'assurer seuls leur défense, mais n'ont pas franchement envie de renoncer à leur levier de pression sur le Vieux Continent, et c'est bien compréhensible si on se met à leur place. D'où des injonctions contradictoires envoyées aux européens : réarmez vous ! ... mais ne construisez pas un truc alternatif à l'OTAN ! ... même si nous on est prêt à en sortir ! (période Trump) ... mais quand même achetez plutôt du F-35 tant qu'à faire ! Il n'y a pas de réponses simples au dilemme stratégique américain et tout ça est le reflet d'un "organisme" politique complexe qui tente d'articuler une solution à ce dernier. Au fond, ça n'a à la rigueur même pas tant d'importance de notre point de vue : si les européens décidaient soudainement de n'acheter que du matos européen, je ne vois pas très bien ce que les USA pourraient vraiment y faire. Mais ils se trouve qu'on a été incapable de s'entendre sur le sujet depuis 30 ans en Europe, qu'on reste avec des BITD morcelées, sans masse critique, qui se tirent dans les pattes continuellement et qui ne bénéficient pas de la crédibilité diplomatique d'une hyperpuissance pour gagner des marchées internationaux, et les USA ne font que se pencher pour ramasser les bénéfices de nos propres insuffisances européennes.
  21. Je viens d'en achever la lecture en diagonale. C'est une conversation au fil de l'eau ayant été écrite entre Septembre 22 et Avril 23, présentée de manière chronologique : causes de la guerre & forces en présence/invasion initiale puis retraite de Kiev/Donbass 1/contre-offensive ukrainienne/Donbass 2/Suite et prospective + un chapitre sur la "guerre des missiles" et l'espace cyber. Jean Lopez pose les questions - tout en ajoutant quelques remarques et comparaisons avec le sujet qu'il connait, càd l'armée soviétique de 41-45 - et Michel Goya y répond. Le tout se lit bien, et qui aime Goya (comme moi) prendra plaisir à lire son analyse des faits, ses observations - et ses interrogations, aussi. Après, celui qui suit de près cette guerre depuis son commencement et consulte par ailleurs fréquemment le blog de Goya n'y apprendra rien de fondamentalement révolutionnaire. Mais ça reste une tentative intéressante et humble d'articuler les 16 mois de guerre que nous venons de vivre et de se rafraichir la mémoire sur les premières phases du conflit qu'on a parfois tendance à oublier ou à réécrire dans son esprit sous le prisme déformant de la situation actuelle. Bref, pas un indispensable, mais si tu apprécies Goya et Lopez, c'est une lecture agréable et facile qui se dévore en une soirée (300 pages).
  22. J'imagine que les ukrainiens n'ont pas sélectionné le coin au hasard, mais soulignerait quand même que la frontière est largement dégarnie côté russe. D'où certainement l'idée, côté ukrainien, de rendre obligatoire politiquement pour le Kremlin de densifier la frontière, détournant des ressources humaines à cet effet. Après, si l'enjeu est d'obliger le Kremlin à foutre 40 000 mobik à jouer les gardes frontières, je ne sais pas si ça va avoir un effet décisif : depuis la mobilisation, la ressource humaine peu qualifiée n'est plus vraiment un problème côté russe, et nul besoin de troupes d'élites pour dissuader ce genre d'assauts limités.
  23. Disons que je considère, et je me trompe peut-être, que l'intérêt ukrainien est vraiment de causer le maximum de dommages à la Russie (le plus de cercueils/éclopés possibles qui reviennent en Russie) sans pour autant partir dans des actions symboliques visant à humilier/inquiéter la population russe. L'Ukraine a tout intérêt à garder cette population la plus anesthésiée/déprimée et désintéressée possible. En gros faire infuser l'idée dans la tête du russe moyen que c'est une sale guerre meurtrière et inutile, dont il voudra se tenir le plus éloigné possible cognitivement et émotionnellement. Maintenant qu'il est entendu que les russes ne se révolteront pas, la pire chose qui pourrait arriver à l'Ukraine serait que le russe moyen se mette *vraiment* à s'intéresser à ce conflit et à vouloir le gagner, facilitant soudainement beaucoup les calculs prudents que Poutine a eu jusqu'à présent à effectuer concernant le niveau de mobilisation (économique et humain) acceptable pour le peuple russe. Et à mon avis, ce type d'opérations possède un fort risque de réveiller l'opinion russe, sans doute trop pour que les quelques autres avantages éventuels puissent la justifier rationnellement.
  24. Ok développement intéressant : les forces ukrainiennes seraient en train de se retrancher et de creuser des lignes de défense dans les villages russes récemment conquis, comme s'ils souhaitaient y tenir au moins un certain temps. A mon avis l'objectif est vraiment de causer le bordel dans la société russe en obligeant l'armée à divertir des forces probablement trop importantes pour 3 villages qui, d'un pur point de vue militaire, n'ont aucun intérêt. Reste que je suis extrêmement dubitatif sur le résultat global de l'affaire.
  25. En tout cas ça trolle fort côté ukrainien, en reprenant pour le moquer le narratif russe à propos des "petits hommes verts" en Crimée en 2014 qui, comme chacun sait, n'étaient absolument pas des Spetsnaz russes sans insigne. Ci-dessous un tweet d'un des conseillers de Zelenski : "La seule force politique motrice dans un pays totalitaire aux vis serrées est toujours un mouvement de guérilla armée. L'#Ukraine observe avec intérêt les événements dans la région de #Belgorod en #Russie et étudie la situation, mais elle n'a rien à voir avec cela. Comme vous le savez, les chars d'assaut sont vendus dans tous les magasins militaires russes et les groupes de guérilla clandestins sont composés de citoyens russes."
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