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CortoMaltese

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Tout ce qui a été posté par CortoMaltese

  1. Une Ukraine ne pourra jamais être "indépendante" dans aucun sens raisonnable du terme tant que la puissance qui a déchaîné l'enfer sur son territoire aura le loisir de revenir la massacrer à son bon vouloir. Aujourd'hui pour l'Ukraine, les termes "neutres" et "indépendantes" sont oxymoriques jusqu'au dernier degré. Par ailleurs, comme d'habitude mon bon Wallaby, le sort des populations qui passeront sous le joug russe dans l'opération semble t'indifférer au plus haut point.
  2. Sarkozy reste à l'heure actuelle, et d'assez loin, le président le plus médiocre intellectuellement de la Ve République. Par contraste, Hollande en sort presque grandi (surtout sur le dossier russe)
  3. De fait, aujourd'hui, il n'y a essentiellement plus que deux axes de pénétration activement poursuivis : Robotyne et Staromlynivla.
  4. Certes, ça c'est la théorie classique de la concentration des forces. Mais il me semble que justement, ici on touche un peu aux limites de la concentration des forces, surtout sur un champs de bataille de plus en plus transparent. Surtout que dans l'esprit des américains c'était visiblement l'idée de faire une grosse poussée blindée initiale en serrant les dents et en espérant que la ligne cède. À mon avis, les Ukrainiens auraient bien pu avoir 200 Léo dans le coin que cette tactique du poing blindé aurait quand même largement échoué,en tout cas au regard des pertes qu'ils auraient subis
  5. L'évaluation US de la contre offensive et des causes de son échec probable me semble totalement délirante. C'est bien joli leur délire de schwerpunkt géant à 10 brigades sur un axe, mais je ne vois pas très bien ce que ça aurait solutionné. Envoyer 2x plus de colonnes blindées au travers d'un terrain saturé de mine, de drones et de position de tir préparé n'aurait probablement rien changé au problème. Pire, les russes auraient eu toute l'attitude de degarnir le reste une fois l'axe principal repéré pour le blinder suffisamment. Je ne parle même pas de l'enfer logistique qui en aurait découlé sous la menace constante de l'artillerie et des Lancet. Dans une situation comme celle ci l'hyper densité en moyen mécanisé comme moyen d'obtenir la percée me semble être une illusion funeste. Quelque part, l'art opératif soviétique y répond mieux : la percée est obtenue majoritairement via l'infanterie (armée de choc) qui doit s'emparer du premier rideau ennemi, celui qui est le plus dangereux pour les chars, et ouvrir une brèche où on introduit ensuite les moyens lourds qui cherchent à gagner la profondeur. Bref, ce qu'il aurait fallu à l'Ukraine, c'est plus d'infanterie, mieux formée, mieux épaulée en moyen de déminage et en soutien divers, pour gagner "rapidement" les 10 - 15 premiers kilomètres et donner une chance aux chars/IFV de s'exprimer ensuite dans un terrain un peu plus favorable. Le C2 à tous les niveaux aussi, puisqu'on a bien vu un manque de coordination global au delà de l'échelon brigade et sans doute un manque de flexibilité pour exploiter en temps et en heure les opportunités micro tactiques qui permettent de gagner des mètres. Encore que, ça reste un scénario idéal. Les champs de mines ne s'arrêtent pas magiquement passé 15km (surtout avec les moyens modernes pour en disperser à la volée) et les russes ont les réserves pour peupler leurs 2e voire 3e ligne si nécessaire. Mais ce qui est sûr c'est qu'envoyer 2x plus de Léo 2 se faire déchiqueter à la queue leu leu au milieu des champs de mines devant Robotyne, ça n'aurait rien changé
  6. Nouvelle estimation publique des pertes des deux camps par le rens américain RU : 120 000 KIA / 170 - 180 000 WIA UA : 70 000 KIA / 100 - 120 000 A prendre pour ce que ça vaut https://www.nytimes.com/2023/08/18/us/politics/ukraine-russia-war-casualties.html?smid=tw-share
  7. On est pas obligé d'imaginer tout de suite un essaim indépendant, juste un nombre important de drones capable chacun d'agir en quasi autonomie, d'évoluer seul dans une zone définie par l'opérateur ,de reconnaître un char et de l'attaquer de manière optimale. Quand je vois les démonstrations bluffantes d'agents évoluant dans un environnement complexe à partir d'un LLM, combiné aux progrès hallucinant de la vision par ordinateur, je pense qu'on en est en fait très proche, et que toutes les briques fondamentales sont là. Le reste c'est de l'intégration, ce qui est parfois presque le plus dur, j'en convient.
  8. Si @g4llypouvait avoir l'extrême gentillesse de me dire ce qu'il y a de si drôle sans mon message ?
  9. Globalement, comme je le disais déjà début juin, il faut : - Des contrats massifs à tous les industriels de l'armement occidentaux, avec promesse d'augmentation des cadences. - Fournir à l'Ukraine un plan d'équipement avec des livraisons quantifiées et assurées tous les mois. - Créer une structure servant de centre de doctrine et d'entrainement, mêlant officiers ukrainiens et OTAN, pour tirer les leçons des combats en Ukraine, définir les bonnes pratiques, et monter autour de ça un programme d'entraînement global pour toutes les forces ukrainiennes dispancées par les pays de l'OTAN à partir des programmes définis par ledit centre. Cet entraînement doit impérativement se faire à l'échelon brigade, avec des manoeuvres de cette taille, et concerner également sous officiers et officiers. La durée totale de l'entrainement serait d'au moins 6 mois, si possible 1 an. Donc il faut commencer tôt. - Un gros programme drone, liant gouvernements, industriels, et la big tech. Le tout, afin d'assurer un approvisionnement massif en drones standardisés, sur lesquels les entreprises de la big tech, et notamment en IA, puissent bosser dessus afin de les automatiser au maximum. Il faut que d'ici un an l'Ukraine puisse envoyer des essaims massifs de drones quasi entièrement pilotés par l'IA, jusqu'à faire passer ce qu'on voit avec les drones pilotés actuellement comme un truc moyen-ageux. Voilà le plan qu'il faut mettre en place pour dégager les russes d'Ukraine. Mais ça n'arrivera pas.
  10. Exactement. L'occident n'est pas prêt à faire gagner l'Ukraine, il n'est pas prêt à en payer le coût. C'est d'autant plus stupide que pour le gouvernement allemand (qui n'a aucun problème de dette lui), payer KMW pour reconstruire une ligne de production de Leo 2 digne de ce nom capable de sortir des dizaines de véhicules par mois, ça revient "juste" à subventionner son industrie, dans un contexte économique où elle en aurait bien besoin. Pareil pour la France (qui elle a moins de latitude du fait de sa dette). Et je suis sûr qu'on serait beaucoup plus compétitif à l'export et qu'on verrai beaucoup moins de M1 américains ou de K2 coréens si des industriels européens étaient capable de délivrer des centaines de MBT et d'IFV par ans plutôt que 40 livrables en 2030 sous réserve de disponibilité.
  11. Le problème sont les stocks. L'économie de l'armement européenne n'est pas du tout passée en mode "économie de guerre" et personne ne semble prêt à payer pour que ça se fasse. Dans un monde idéal, l'occident aurait payé (ou garantie) des commandes faites par l'Ukraine à tous les gros industriels de l'armement occidentaux pour des véhicules neufs à livrer dès la sortie d'usine. Ce n'est pas le cas, et les véhicules qui arrivent à l'Ukraine viennent presque tous de stocks étatiques déjà faméliques qui fondent comme neige au soleil. Où est la commande de 1500 Leo 2 pour l'Ukraine ? Ou est la commande de 2000 VBCI ? Celle de 300 Caesar ? elles n'existent pas.
  12. J'ai personnellement peur que les Ukrainiens soient bloqués (un peu comme les russes à certains moments de la guerre) dans un biais des coûts irrécupérables qui les poussent à gaspiller ce qui restent de leurs nouvelles brigades si difficilement constituées pour essayer de percer coûte que coûte. Autour de Robotyne, admettons même que les Ukrainiens, à force d'accumuler des brigades dans le coin, réussissent finalement à faire exploser ce qui reste d'unités en face d'eux et réussissent une "grosse" percée, disons jusqu'aux abords de Tomak. Je précise que ça me semble déjà un scénario très optimiste auquel je ne donne qu'une probabilité de 10 - 25%, de ce que je perçois de la situation. Bon et bien, une fois aux abords de Tomak, fondamentalement, qu'est ce qui aura changé ? Les troupes qui y parviennent seront probablement épuisées, très attritionnées, et sans réserve prête à prendre leur suite. Les russes, qui sont loin d'être sans réserve au niveau opérationnel/stratégique, rameuteront lesdites réserves. L'effort ukrainien s'arrêtera (pas aidé par le climat qui se compliquera à partir de Septembre), et les russes auront tout le temps de reconstituer leurs lignes défensives, de miner, de refaire des tranchées, ect. Rien n'aura fondamentalement changé au niveau stratégique, et 10 brigades auront été gaspillées en vain. Bref, sauf à ce qu'il existe quelque chose que je ne perçoit pas dans ce qui nous arrive en source ouverte, je maintien ce que je disais dès les premiers jours d'offensive : il faut arrêter les frais, et le plus tôt sera le mieux, pour cette offensive mal construite et en l'absence de certaines capacités du côté de l'armée ukrainienne (humaines et matérielles).
  13. Tu as tout à fait raison, mais normalement les brigades ne sont pas intégrées au sein de divisions. Théoriquement les brigades sont indépendantes et directement divisées en 3 ou 4 bataillons de mêlée sans passer par l'échelon régiment. Mais bon, on est pas à l'abri de voir apparaitre des divisions Frankenstein créées à partir de squelettes de brigades attritionnées
  14. Les divisions russes ne sont (normalement) pas organisées en brigade mais en régiment. Une division d'assaut aéroportée c'est théoriquement 3 régiments de mêlés+ les soutiens (un rgt d'arty, un rgt AA, des btn d'éclairage, AT, log, génies, etc). Maintenant entre les unités en sous effectif, les réorganisations, les unités détachées/attachées... Je dirait que ça peut être n'importe quoi entre 3500 et 10 000 pax, sans info complémentaire sur l'état réel de l'unité.
  15. Très bon thread de Tatarigami sur l'usage que font les russes de leurs champs de mine dans le sud
  16. Moi aussi. Je ne crois pas que les Ukrainiens aient une réserve stratégique importante, en tout cas pas en unités constituées et équipées. Toutes les unités tournent. C'est une bonne stratégie en soit, qui permet de gérer l'attrition et la fatigue des hommes et du matériel. Dans le lot, il doit exister un certains nombres de brigade (10 ? 15 ?) dont la quasi intégralité des troupes est au repos/reconstitution/entrainement. Mais ceux qui pensent qu'il existe quelque part dans les forêts de Lviv ou de Jytomir des dizaines de brigades ukrainiennes pleinement équipées et prêtes à fondre sur le dispositif russe au signal de Zaloujny se bercent d'illusion.
  17. Il semble que les Ukrainiens deployent leur brigades par bataillon (les russes aussi, bataillon/ régiment). Ce qui pose problème lorsqu'on essaye de comprendre quelle unité se trouve où. La présence de troupes d'une unité sur le front n'implique pas que toute l'unité y soit et, inversement, le maintien en réserve d'une partie d'une unité à l'arrière n'implique pas que d'autres parties ne soient pas au combat. Mais je te rejoins sur le fait que, mis à part les Chally 2 et les Marder, il semble que la majorité des équipements occidentaux majeurs livrés ces derniers mois aient vu le combat. J'ai cru lire que les 10 brigades formées pour l'offensive avaient été divisés en deux échelon, avec le second qui commence à être engagé progressivement.
  18. J.J semble très sceptique, et c'est le genre de chose où j'ai plutôt tendance à lui faire confiance. De toute façon, la capacité de la France à initier un programme d'entrainement, puis à livrer les avions, le tout sans que personne n'en entendent parler (les rumeurs de formation de pilotes ukrainiens ayant été debunkées) me semble douteuse. Sans parler du fait que l'intérêt de livrer des mirage 2000C dépassés et sans capacité Air-Sol qui formeront une micro-flotte une fois les F-16 livrés ne m'apparait pas évidente. On a vu passer récemment que les ukrainiens galéraient à trouver 20 pilotes parlant couramment anglais, alors je doute qu'ils ayent les "gaspiller" à sur du Mirage 2000C
  19. Oui, la comparaison n'a effectivement que peu de sens, nous sommes d'accord. Et justement, la relative faible popularité de Staline en 2012 (28%) montre qu'un travail de mémoire avait été fait. Ça a été le grand mérite des dernières années Gorbatchev et de la décennie 90. Travail de mémoire qui semble avoir été quasiment effacé en l'espace de 10 ans à mesure que le tournant autoritaire de Poutine s'affirmait. C'est très différent du cas Churchill par exemple où au Royaume Uni, depuis sa mort, il est considéré comme un monstre sacré. D'ailleurs, cela commence à changer dans la nouvelle génération. Le souvenir de 39-45 est moins pregnant et les faces sombres du monsieur (son racisme, sa défense de la colonisation) ressort d'avantage. Je ne serai pas étonné que d'ici 10 ou 20 ans, Churchill passe du statut de personnalité consensuelle à celui de personnage contesté et polémique.
  20. J'ignorais que la côte de popularité de Roosevelt en Amérique ou de Churchill en Angleterre était passé de 28 à à 63% ces dix dernières années. Ce que montre ce sondage, c'est justement que ce n'est pas quelque chose de "traditionnel" qui serait resté tel quel depuis 70 ans, mais bien un phénomène nouveau de réhabilitation de Staline qui, comme par hasard, est corrélé aux efforts du gouvernements russes à ce niveau, comme en témoigne (parmi mille autres exemples) la persécution puis l'interdiction de l'ONG Memorial qui avait fait un énorme travail sur les crimes de la Grande Terreur.
  21. Apparemment. On serait sur une attaque combinée drones aériens/missiles + drones marins.
  22. Un indicateur intéressant pour percevoir la fracture qui s'est opérée entre opinions publiques russe et ukrainienne depuis 2014 : le taux d'opinions positives sur... Staline.
  23. Tu as vu ça où ? Sur les cartes de Poulet Volant ?
  24. Ah mais loin de moi l'idée de nier l'importance des chiffres. Je voulais juste dire qu'au milieu de toutes les incertitudes qui entourent les pertes des deux belligérants, il est à peu prêt certain que les ukrainiens ne peuvent pas avoir eu 300 000 blessés (militaires) "graves'" depuis le début du conflit et continuer à avoir une relative initiative (qu'ils ne parviennent pas à exploiter) sur le front. Si on en croit les chiffres les plus précis sur les pertes russes, discutés ici, ces derniers auraient peut être à dénombrer (en comptant tout, DNR/LRP/Wagner/Rosvgardia/MoD) 80 000 KIA pour des pertes totales de peut être 300 000, en incluant des blessés légers qui reverront le front un jour. J'ai beaucoup de mal à envisager que les pertes ukrainiennes soient supérieures. J'ai typiquement en tête un "ordre de grandeur", qui vaut ce qu'il vaut, de peut être 60 000 KIA ukrainiens, avec un nombre total de perte qui doit lui aussi être pas loin des 300 00, donc en gros 80% des pertes russes). C'est évidemment à affiner mais ça semble cohérent avec les estimations les plus "sérieuses" qu'on a pu voir passer et ce qu'on voit tous les jours sur le terrain, avec toutes les limites sur la représentativité de ce qui nous parvient. Si ce chiffre est exacte, il n'y a pas la place pour ne serait-ce que 200 000 blessés graves. Mais par contre, je ne serais pas surpris que le chiffre des amputations soit assez élevé, avec un effet de "biais du survivant" comme le soulignait je crois @gustave . On est sur un type de combat qui doit provoquer beaucoup d'hémorragies massives des membres, et on est peut être sur le premier conflit de haute intensité où l'infanterie d'une armée subissant de lourdes pertes est quasi systématiquement équipée de garrots tourniquets modernes. Et donc avec beaucoup de types qui seraient morts s'ils avaient été irakiens en 2003 ou américains au Vietnam, et qui sont cette fois ci amputés.
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