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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. La Convention de l'ONU sur les réfugiés crée des obligations pour les Etats qui l'ont ratifiée, notamment les Etats européens. Il serait très dommageable de renier ces obligations. Cependant, elle ne crée aucune obligation concernant les réfugiés arrivés irrégulièrement depuis un pays où leur vie n'est pas menacée. Il n'y a notamment rien dans cette convention qui interdise l'expulsion de réfugiés en situation irrégulière. L'article 31-1 par exemple ne fait qu'interdire d'appliquer des sanctions pénales aux réfugiés "arrivant directement du territoire où leur vie ou leur liberté était menacée". Il ne parle pas du cas des réfugiés entrés irrégulièrement depuis un pays où leur vie n'est pas menacée. De même, l'article 32 crée des obligations aux Etats concernant les réfugiés "se trouvant régulièrement sur leur territoire" et qu'il s'agit d'expulser "pour des raisons de sécurité nationale ou d’ordre public". Il n'en crée aucune concernant les réfugiés ne se trouvant pas régulièrement sur leur territoire. Ces articles et les autres ne créent donc aucune obligation par exemple à la Grèce relativement aux réfugiés arrivés irrégulièrement à Lesbos, ou à l'Italie relativement aux réfugiés arrivés irrégulièrement à Lampedusa. En pratique, c'est le refoulement immédiat qui serait la meilleure solution, c'est-à-dire la reconduction des migrants irréguliers sur le territoire de départ le même jour de leur interception en mer ou sur la côte. Je ne suis même pas persuadé qu'il soit vraiment utile de leur demander leur identité - à quoi bon ? C'est la solution la plus efficace s'il s'agit de décourager les mouvements de masse auxquels on assiste depuis cette année, et qui sont absolument ingérables à terme - question de nombre avant tout. Si payer un passeur pour monter sur un rafiot dangereux ne mène qu'à retour à la case départ le soir même, y aura-t-il beaucoup de candidats ? C'est aussi paradoxalement la solution la plus humaine, pour peu que ne serait-ce qu'un quart des budgets qu'il aurait fallu consacrer à l'entretien de ces migrants illégaux dans les pays européens soient plutôt consacrés au secours à leurs familles - rappelons les 400 000 enfants syriens privés d'école en Turquie par exemple. Pour le prix de l'entretien d'un seul migrant en Europe, pourra-t-on en secourir cinq, dix ou davantage dans les camps de réfugiés en Turquie ou dans d'autres pays ? Sans parler de l'hécatombe en mer, des milliers de morts cette année, qui prendrait fin.
  2. (Niet) Franchement, je ne vois pas l'intérêt pour les pays concernés de faire ce genre de propositions que Moscou allait évidemment bloquer. Sauf à vouloir souligner que la Russie refuse de coopérer, donc est très méchante etc. Ce qui pourrait avoir un sens si la décision suivante était "Puisque c'est comme ça, on va faire telle chose que la Russie ne va pas mais alors pas du tout aimer", mais comme aucune décision ne sera prise, quel autre effet de cette proposition sinon de souligner que c'est Moscou qui décide ? Une autre superbe occasion de se taire... brillamment manquée.
  3. Les Autrichiens s'arment - vendeurs en rupture de stock Dans la définition du rôle de l'Etat, il y a le contrôle de la frontière nationale, ainsi que le monopole de la violence légale. Quand le premier n'est plus assuré, et de manière vraiment spectaculaire encore, c'est le second qui est menacé - dans le sens où la violence illégale risque d'augmenter.
  4. Au sujet des avertissements formels de Bulgarie, Roumanie et Serbie il y a quelques jours comme quoi si l'Europe de l'ouest - essentiellement Allemagne et Autriche - fermait ses frontières, alors ces trois pays fermeraient les leurs et ne se laisseraient pas transformer en zones tampons stockant des migrants, cette réaction certes un tantinet "vigoureuse" d'un Est-Européen sur un forum anglophone. Ce n'est qu'un citoyen lambda, mais il me semble avoir bien résumé l'état d'esprit de pas mal d'Européens de ces pays... Juste et équilibré ? Pas nécessairement. Mais il y a une vraie divergence Ouest-Est qui se fait jour à l'occasion de la crise migratoire... autant en être conscient.
  5. Et c'est en cela que le mot de Gérole "Il drague" est justifié. Pour la Russie, les relations les plus importantes sont celles avec les Européens, et les œillades et autres contrats avec la Chine, l'Inde ou l'Iran apportent certes une diversification utile mais sans changer ces faits fondamentaux : - le commerce extérieur du pays est à plus de la moitié réalisé avec les pays de l'UE, et au total aux deux tiers avec des pays européens - le pays lui-même est majoritairement européen dans sa civilisation, dans son peuplement et dans sa géographie : les trois quarts de la population ou à peu près vivent à l'ouest de l'Oural, les deux villes principales sont situées en Europe, les Russes émigrés se trouvent en Europe et secondairement en Amérique, bien davantage qu'en Chine ( !) ou au Japon - la sécurité du pays se joue certes en partie en Extrême-Orient, mais tout de même bien davantage en Europe même A court terme et compte tenu de la crise ukrainienne il est utile à la Russie de s'appuyer sur son voisin géant la Chine, à moyen terme il ne peut être question de fonder une stratégie nationale sur un partenariat avec un pays 5 fois plus économiquement puissant et 10 fois plus peuplé que soi, la Russie a besoin de relations meilleures avec ses voisins européens qui sont des partenaires beaucoup plus proches à tous points de vue et de plus ne présentent pas de danger de long terme. La vision de Mikhaïl Gorbachev d'une "maison commune européenne", répondant à la vision gaullienne de "l'Europe de l'Atlantique à l'Oural", peut bien n'être guère à la mode ni en Europe-UE ni en Russie même, elle n'en correspond pas moins aux intérêts fondamentaux à la fois des uns et des autres. Le pari de Vladimir Poutine est que pour construire ces relations mieux développées et plus confiantes, nul besoin de passer sous les fourches caudines de l'OTAN et du partenaire américain, comme du point de vue russe le font les Européens eux-mêmes. Il suffit d'attendre que les Européens remettent en question leur manière actuelle d'envisager leurs relations avec le partenaire américain, de compter sur Washington pour leur fournir des motivations supplémentaires, et plus généralement sur les faux pas et mécomptes divers subis par les Européens pour accélérer les choses. La Russie aurait peut-être du mal à attendre dix ou vingt ans, mais du point russe, la situation doit apparaître assez favorable et Moscou ne s'attend sans doute pas à devoir attendre aussi longtemps. Rien que pour prendre l'exemple français, parmi les trois principaux candidats à l'élection de 2017 deux sont plus favorables à des relations proches avec la Russie que le président actuel, donc la Russie n'a que du bon à attendre du résultat de l'élection (un peu avec LR, beaucoup avec le FN, au pire sans changement avec le PS). Et on pourrait multiplier les exemples de potentiels favorables à relativement court terme dans différents pays européens...
  6. - Ce n'est pas une expression utilisée sur un forum par une personne qui pose problème, c'est clair. Un débat ne perd pas nécessairement quoi que ce soit à être animé, et puis sur un forum tout le monde peut s'exprimer, discuter ce qui a été dit, etc. Il y a une situation d'égalité, et on est après tout entre citoyens, on a bien le droit de s'écharper si on veut m...e ! En revanche, quand ce sont des responsables politiques qui laissent deviner leur mépris, quand ce sont ceux qui causent dans le poste ou dans la boîte à images et auxquels on ne peut donc répondre - pas d'égalité, pas de débat - là ça peut être grave. - Sur les immigrés, leur définition est "personne née étrangère à l'étranger". Il y a donc des Français parmi les immigrés - des gens qui ont été naturalisés Français. Le "jeune d'origine étrangère" est plus ambigu : parle-t-on de jeunes Français immigrés donc des gens nés étrangers à l'étranger mais naturalisés ? De Français de naissance mais ayant au moins un parent étranger ? Ou un parent immigré ? Ou bien deux ? D'une manière générale les expressions imprécises et portant à confusion, mieux vaut les éviter... et pourtant je suis bien d'accord que ce n'est pas précisément ce que font trop de journalistes et hommes politiques ! Puis il y a évidemment le souci de bien comprendre "d'origine étrangère" dans son sens exact, relatif à la nationalité et à la civilisation, mais pas avec la couleur de la peau. Par exemple mes enfants sont des jeunes d'origine étrangère puisque leur mère est immigrée de Russie. Mais sachant que moi aussi je suis blanc, à supposer qu'on mette mon fils à côté d'un petit Martiniquais, Français depuis cinq générations mais par ailleurs noir comme le charbon... est-ce que tout le monde identifiera bien mon fils comme le "jeune d'origine étrangère" parmi ces deux-là ? Beaucoup certes oui, mais enfin pas tous. De ce point de vue, je dois avouer une certaine tendresse pour un acronyme militaire que l'Armée française dans sa grande sagesse utilisait au moment où j'ai fait mon service il y a, euh, un quart de siècle : FSNA. Soit : Français de souche nord-africaine. Ça a l'avantage de dire les choses clairement, ce qui est préférable à utiliser des expressions hors de leur contexte, pour dire mais sans le dire n'est-ce pas, et suggérer encore davantage. Tout en rappelant exactement de qui l'on parle en conformité avec les lois et les principes du pays, c'est-à-dire des Français comme tout un chacun, juste de souche nord-africaine plutôt que normande ou périgourdine. Aucun copyright à ma connaissance L'expression est issue d'un entretien avec Pierre Messmer publié dans Marianne en 2006. Elle montre à mes yeux d'une part que Messmer avait le mépris princier - c'est la compétence ou l'honnêteté qu'il jugeait, pas la classe sociale - d'autre part et surtout que quoique les Français aient toléré trop longtemps d'être dirigé par des gens qui n'y sont pas aptes, le pays reste capable de se renouveler, comme il l'a déjà fait plusieurs fois dans l'histoire et dans des circonstances autrement plus difficiles - ce n'est évidemment pas Messmer qui risquait de l'ignorer. L'opposition élites - peuple ne doit pas être poussée trop loin à mon sens, d'autant que si des gens insuffisamment capables dirigent... c'est bien que la majorité les laisse faire ! C'est là que le rappel de Gally quelques posts plus haut est essentiel : c'est l'engagement de tout un chacun à sa manière et suivant ses idées qui peut corriger le mieux ce genre de problème, et un peuple n'est en aucun cas innocent de ce qu'il laisse faire à ses élites. Des référendums sont bafoués ? Des idées ridiculisées ? Des partis déconsidérés restent au pouvoir ? Mais pour s'engager dans un parti politique, en réorienter un existant ou en fonder un nouveau, ou pour faire du lobbying, fonder ou contribuer à une ONG, défendre le libéralisme le socialisme le souverainisme le républicanisme l'identitarisme le trotskisme l'islamisme le royalisme ou le rastafarisme... a-t-on besoin de l'autorisation du gouvernement ou des "maîtres censeurs" pourfendus par Elisabeth Lévy - mais qui n'ont cependant pu l'empêcher de créer un journal différent, par exemple ? On a pu défendre l'idée que si le jeu préféré des Américains est le poker, celui des Russes les échecs, les Français ont pour jeu totem le yoyo. ... Oui, parce que la France historiquement est généralement soit au-dessus soit en-dessous des pays équivalents, elle va plus souvent qu'à son tour s'abîmer dans les bas-côtés, mais c'est pour repartir de plus belle après s'être renouvelée d'une manière souvent frappante. Le message de Messmer est optimiste, et c'est ce qui me plaît le plus. Pas de place pour la sinistrose, le pays peut avoir un bel avenir pour peu qu'il s'en donne les moyens.
  7. On est d'accord. Ce n'est pas une expression utilisée une fois sur un forum dans le feu de l'action qui changera quoi que ce soit naturellement. Mais enfin les expressions de mépris social - éventuellement plus dissimulées mais tout de même bien détectables - ne sont pas rares chez nos dirigeants. Et le problème c'est que quand on exprime du mépris, non seulement c'est désagréable à entendre, mais encore on est d'autant plus "attendu au tournant" par la population. En d'autres termes, si les résultats étaient là en matière d'action publique, la plupart des gens pourraient être mécontents de percevoir du mépris, ils seraient tout de même largement enclins à passer l'éponge, voire à se dire "c'est vrai qu'ils sont fortiches, moi je saurais pas faire". En revanche, quand les résultats sont... ce qu'ils sont, le mépris est d'autant plus inexcusable, et revient comme un boomerang. On se rappellera que les dirigeants clairement à leur affaire, ceux en somme chez qui ce serait le plus excusable, Charles de Gaulle par exemple, peuvent bien être capable - et comment ! - de mépris, ils ont le mépris princier et ne l'adressent qu'aux incompétents, aux fumistes et aux pleutres, pas aux petites gens. On en mesurera d'autant plus clairement la distance cruelle entre une personne d'élite, et celui qui se croit membre d'une élite et n'appartient qu'à une caste. Ce qui naturellement ouvrira grande les opportunités à ceux qui sauront présenter un projet nettement différent, sans exprimer de mépris voire au contraire, et en appuyant sans vergogne à la fois sur les résultats décevants des dirigeants actuels et sur leur attitude perçue. Bien sûr, cela ne prouve ni n'infirme la validité du dit projet. Mais enfin le mépris est comme la cerise pourrie sur le gâteau des échecs des politiques... pas étonnant que nombreux soient ceux qui le trouvent indigeste. 1) Si nous avons un accord avec l'Italie et agissons de concert, le renvoyer directement en Libye, le pays d'où il a pénétré illégalement dans la zone Schengen 2) En Turquie, par le même raisonnement
  8. De ce que je comprends, à l'expression de Christiane Taubira en 2007 comme quoi : "Nous sommes à un tournant identitaire. Les Guyanais de souche sont devenus minoritaires sur leur propre terre" Cela dit, Christiane Taubira d'une part n'a pas à ma connaissance proposé le passage au droit du sang, d'autre part et surtout la situation de la Guyane effectivement submergée par une immigration massive par rapport à sa population initiale n'est pas la situation de la métropole - 29% de la population de la région est constituée d'immigrés en 2007. Si les Français d'aujourd'hui laissaient rentrer sur leur territoire vingt millions de nouveaux immigrants, alors oui on pourrait imaginer devoir changer de système - non pas que cela résoudrait les problèmes immenses qui se poseraient, mais enfin on pourrait discuter si ce serait utile. Mais nous n'en sommes pas là et ce que je préfère moi c'est éviter cette situation, auquel cas aucun changement de système ne serait nécessaire ni utile.
  9. Ach, fous y afiez cru à mon suicide, nicht wahr ? Poste restante en Archentine, petits canaillous ! Les prochaines élections générales allemandes sont en 2017. Il est permis de penser qu'à moins que le gouvernement ne change de politique vite et fort - vraiment fort maintenant - les conséquences de moyen terme des décisions sur les migrations prises en 2015 par un gouvernement de droite, une partie des Allemands votera pour des dirigeants plus à droite que ceux d'aujourd'hui. Bon, de là à imaginer que AFD qui doit être à 6% dans les sondages prenne le pouvoir - ce qui d'ailleurs n'aurait aucune raison de rien changer à l'Etat de droit outre-Rhin - sans parler du NPD le parti national-démocratique (hum) qui lui présenterait des risques pour l'Etat de droit mais se traîne à 1%... c'est quand même un scénario un peu extrême. J'imaginerais plutôt un bel avenir à Horst Seehofer le responsable CSU qui défie Angela Merkel sur la politique migratoire et parle en bien de Viktor Orban. Ou à un politicien similaire. Crois-tu que les patrons de Boeing soient meilleurs ? Sur le fond, rien n'interdit à quiconque de dire n'importe quelle bêtise qui n'est que le voile transparent de ses propres intérêts particuliers. C'est de prendre ce genre de discours en compte qui serait grave. [HS ON] Il me souvient d'une jolie communication interne du même Sieur Enders à la veille des dernières élections européennes, enjoignant à mots à peine couverts aux employés du groupe - au hasard, tiens, aux Français - de voter "bien" c'est-à-dire surtout pas ô mon Dieu pour des politiques qui soient "anti-européens". Le monsieur est coutumier du mélange des genres. Mais personnellement, je ne connais aucun employé français d'Airbus qui ait changé son vote pour plaire au dirigeant du groupe qui l'emploie ! [HS OFF]
  10. Je conseille le hongrois. Vingt-trois déclinaisons au compteur. Attendez j'ai Monsieur Viktor O de Budapest au bout du fil... vous dites que vous ne conseillez pas la Hongrie aux immigrants ?
  11. Les sociétés tribales avec une noblesse toute-puissante et une abolition de l'esclavage encore récente (1962 dans le royaume des Saoud) produiront davantage de personnalités comme ce prince que la moyenne, ce n'est pas étonnant. Ce qui surprend, c'est que les autorités saoudiennes semblent se désintéresser totalement de ce genre de cas, alors que les dégâts pour l'image du pays et la bonne volonté des peuples occidentaux - dont dépendent les Saoud pour leur sécurité il faut tout de même le rappeler - sont notables et potentiellement graves. Il y a pourtant bien des têtes politiques parmi les chefs saoudiens, ce n'est pas avec un esprit béni-oui-oui ni un aveuglement sur le rôle parfois dévastateur de l'image que la famille a pu maintenir son pouvoir dans et à l'extérieur du pays depuis presque cent ans ! Je serais à la place des décideurs saoudiens, le prince en question se retrouverait au gnouf et au pain et à l'eau pendant un an. Discours externe : l'AS respecte toute personne sur un plan d'égalité, valeurs humaines tralala et nous punissons les contrevenants. Discours interne : certes c'était des sous-hommes mais bougre d'imbéciles vous ne pouviez pas penser aux dégâts à notre diplomatie. Rappelons qu'il y a quelque chose comme 5 000 "princes" en Saoudie, le titre est très déprécié par son inflation, c'est en termes européens un petit baron voire un simple chevalier. En mettre un à l'ombre pour faire réfléchir les autres ne devrait rien avoir d'impraticable du point de vue des équilibres internes de pouvoirs, c'est à peu près comme punir le maire d'une petite ville chez nous en terme de pouvoir et d'influence.
  12. - Les statistiques sur le nombre des immigrés existent, et encore sur la part des naissances issues de deux parents français / d'un parent français et un étranger / de deux étrangers. Elles sont fournies par l'INSEE. Sans doute ce sont des statistiques globales, pas de décomposition fine au niveau de la commune, mais n'est-ce pas suffisant ? A mon avis il n'y a pas de véritable problème de manque de données sur l'immigration. Si on parle des musulmans parmi nous - ou d'ailleurs des catholiques, des juifs etc. - pas de statistique de l'INSEE, mais des études par sondage de l'ensemble des Français qui sont suffisamment bien faites pour donner les principales indications - notamment sur l'extrémisme religieux qui reste minime. Il est par exemple beaucoup moins fort en France que dans les pays européens comparables si on mesure par exemple les préjugés des musulmans contre juifs ou chrétiens. D'un autre côté, nous avons certainement des djihadistes actifs dans notre jeunesse, ce qui confirme le tableau général d'une majorité de Français musulmans qui n'ont guère de mal avec les valeurs essentielles du pays et d'une toute petite minorité djihadiste - mais une minorité active et violente donc très dangereuse, et qui vise bien sûr à convertir l'ensemble des Français musulmans à ses vues. Donc, là encore, même si l'INSEE ne s'en mêle pas, on ne manque pas de données obtenues d'autres sources. - Concernant le droit du sang franchement je ne vois guère l'intérêt de changer complètement de système. Quel serait l'avantage ? A supposer que la France accueille 300 000 migrants chaque année en plus de ce qu'elle accueille d'ordinaire (chiffre vraisemblable si l'immigration de 2 millions ou plus par an évoquée par plus d'un responsable européen était répartie équitablement sur tout le continent) soit un triplement du rythme d'immigration, passer au droit du sang ne résoudra aucune des conséquences éminemment prévisibles en termes de chômage, pauvreté ni violence. A supposer d'un autre côté que la France n'accueille pas de migrants supplémentaires et que le rythme d'immigration ne change pas, changer complètement de système impliquera forcément des désordres et de l'agitation... à quoi bon ? A mon avis, nous n'avons pas besoin de changer nos principes ni notre système. Nous avons besoin d'une frontière qui nous permette de les appliquer, puisque nous sommes une nation plutôt qu'un groupe ethnique, et une nation a besoin d'une frontière encore davantage qu'un groupe ethnique. Que cette frontière soit celle de la zone Schengen - ce qui supposerait que l'ensemble des autres pays de cette zone se rallie au besoin d'une véritable frontière ce qui n'est certes pas gagné - ou... tout simplement celle de la France. Un système qui après tout a fait ses preuves !
  13. Légalement parlant : le refoulement des personnes qui sont de vrais réfugiés mais qui ont déjà un pays d'accueil, typiquement les Syriens immigrant depuis la Turquie, est tout à fait possible du point de vue du droit international (convention de l'ONU sur les réfugiés). S'il est actuellement empêché par les arrêtés rendus par les institutions européennes et que rappelait Berezech, c'est une décision strictement européenne que les Européens sont donc en mesure de changer pour peu qu'ils le veuillent, soit ensemble, soit un pays à la fois. Pratiquement parlant : la méthode idéale de refoulement suppose évidemment l'accord du pays d'accueil initial, et dans ce cadre il est certainement envisageable de participer financièrement au soutien à ces réfugiés, typiquement financer l'éducation des 400 000 enfants syriens de Turquie actuellement privés d'école, à la fois pour diminuer l'incitation à partir pour les réfugiés et pour aider leur pays d'accueil à faire face à ses responsabilités. Mais si cette méthode est impossible parce que le pays d'accueil ne coopère pas, eh bien il reste la possibilité de refouler les migrants illégaux exactement de la même manière qu'ils sont venus, c'est-à-dire les débarquer dans un port voire sur une plage. L'option "gérer ces arrivées massives collectivement" n'existe pas en pratique. Evidemment les mots "collectivement" et "gérer" suggèrent qu'on va s'y mettre tous, et que gérer on sait faire. Mais c'est faux, d'une part l'esprit collectif n'est pas notre fort en Europe, d'autre part et surtout l'échelle du problème le rend parfaitement ingérable. On ne compte plus les responsables européens qui préviennent que l'afflux durera de nombreuses années et qu'il pourrait encore s'intensifier, et à raison de un ou deux millions de personnes par an, si pas davantage, on est en dehors des limites du gérable. - Je ne crois pas trop aux stratégies intelligentes de long terme ni des uns ni des autres. Les relations internationales sont de mon point de vue en train d'entrer dans une phase de bor... désordre croissant, et tout le monde navigue à vue. Que les wahhabites du Golfe soient fondamentalement égoïstes, et d'autant plus favorables à la guerre sainte que ce sont d'autres qui y meurent à leur place... oui, certes. - Concernant la pression subie par Slovénie, Serbie et tous les autres pays de transit, à la fois elle doit être impressionnante sur le moment, et d'autre part ces pays ne sont que des pays de transit vers la Terre promise allemande. Les migrants veulent aller dans le pays où coule le lait et le miel, celui que non pas Dieu, mais Angela Merkel leur a promis. Et les Slovènes, Serbes et tous autres Croates sont certainement d'accord avec eux sur ce point - vous voulez partir de chez nous chers non-invités de passage, mais comment donc allez-y ! - Concernant l'issue de la guerre civile syrienne, même dans une version optimiste de pacification sous 2 ans le retour des Syriens dans leur pays pourrait être difficile à envisager. Voir cet entretien avec le géographe Fabrice Balanche qui soutient que l'essentiel des réfugiés syriens sont des sunnites que le régime est bien content de voire partir, quand il ne les y pousse pas Une pacification de la Syrie avec un pouvoir central héritier du régime actuel - que Assad reste ou non à sa tête - ne mènerait pas forcément à des conditions facilitant le retour de la majorité des réfugiés. Encore faudrait-il qu'ils le veuillent, et si les Allemands veulent les y pousser qu'ils ne trouvent pas d'argument légal comme quoi le pays reste dangereux pour eux. D'une manière générale, il est permis de supposer une plus grande volonté de retour de la part des réfugiés de Turquie, dont une minorité seulement vit dans des camps relativement confortables, le reste étant réduit à l'exploitation sur le marché du travail au noir quand ce n'est pas à la mendicité tandis que les enfants sont privés d'école, que de la part des réfugiés d'Allemagne. C'est que les Allemands n'envisagent pas de traiter les réfugiés qu'ils accueillent comme les Turcs le font ! Et je ne conseille naturellement à personne de remettre cela en cause, mais enfin la conséquence logique de ce traitement incomparablement meilleur, c'est qu'un nombre relativement réduit de réfugiés peut être accueilli de cette manière. Et accueillir des gens en situation de migration économique (Syriens venus de Turquie) comme s'ils étaient des réfugiés qui n'avaient jamais reçu de protection... c'est bien sûr diminuer la place pour les réfugiés qui en ont le plus besoin. Oui enfin d'un autre côté c'est le pire des trois. Sérieusement ce genre de tableau induit lourdement en erreur. Il y a évidemment une plus grande proportion d'immigrés dans les villes citées que dans la moyenne française, mais cela ne veut pas dire que le petit-fils d'un immigré devra surmonter les mêmes difficultés d'intégration qu'un immigré, ni que les petit-fils d'immigrés présentent la même sur-délinquance que les immigrés ! Si on veut représenter l'effort d'intégration effectif auquel doit faire face la population d'une ville donnée, il faut se baser sur le pourcentage de population immigrée. Rappelons quand même que la plupart des ancêtres de Louis XIV étaient des étrangers et quant à Napoléon non seulement son père est né étranger mais encore il a combattu la France les armes à la main... Si d'autre part on veut mettre l'accent sur le cas spécifique des musulmans - comme dirait Nicolas S "On ne va pas se mentir" donc allons-y Messieurs de LR puisque c'est bien de cela que vous parlez - eh bien les statistiques en fonction de la religion n'existent certes pas chez nous, mais enfin si on additionne la capacité des salles de prière musulmanes de la région, qu'on l'exprime en pourcentage du total national et qu'on fait une règle de trois par rapport à la population musulmane de la France (8% du total) on aura sans doute une idée pas trop éloignée de la réalité. Je n'ai pas fait l'exercice, mais je doute qu'il y ait tant de villes que ça où les musulmans soient majoritaires, il doit y en avoir mais enfin avec 8% de la population globale c'est quand même difficile d'être majoritaire dans beaucoup d'endroits. [HS ON] Ce parti "LR" me semble filer un drôle de coton. Ce genre de tableau aux données largement trompeuses, propres à provoquer des réactions exagérées ... J'en parlais l'autre jour avec ma copine Marine L qui se disait inquiète de l'évolution du parti de Nicolas Sarkozy. Faut dire qu'un incident récent lors d'une permanence de son parti l'a poussée à réfléchir : Bon c'est une blague et ce sont les Guignols de l'info bien sûr mais... à ce rythme le jour viendra peut-être où les Français de souche récente aussi en viendront à voter de plus en plus pour le parti de Marine L ! [HS OFF]
  14. Y a une erreur d'ordre de grandeur. En Slovénie, "plus de 60 000 migrants sont entrés dans le pays en une semaine". Le monsieur qui cause dans le poste ferait bien de travailler son sujet avant de l'ouvrir et de raconter n'importe quoi. La réalité est déjà assez troublante et inquiétante comme ça...
  15. Je crois comprendre le souci que tu exprimes il me semble clairement. Sur le fond, il est évidemment légitime. Si dans certaines circonstances des hommes ont pu planifier et réaliser l'extermination méthodique d'autres hommes, pour raison ethnique comme dans les camps hitlériens, pour raison sociale comme dans les camps staliniens (extermination des koulaks en tant que classe), il est nécessaire d'être vigilant envers tout ce qui pourrait mener à répétition, éventuellement sous d'autres formes, de tels événements. Je voudrais ajouter quelques points tout de même : 1. Si les juifs et les tsiganes ont été exterminés dans les camps nazis, ce n'est pas arrivé du fait d'un processus bureaucratique de "contrôle des populations" qui en serait venu à s'emballer pour quelque raison que ce soit. C'est parce que l'idéologie nazie le requérait. De même, l'idéologie communiste requérait la disparition de classes sociales entières, disparition physique dans certaines versions de cette idéologie par exemple la stalinienne. Là où aucune idéologie ne motivait à organiser l'extermination, là où personne donc ne s'est mis en tête d'en réaliser, il n'y en a pas eu. C'est aussi simple que cela. Autrement dit, il n'y a pas à redouter d'en venir à exterminer des gens par inadvertance. Pour éviter une extermination, il faut et il suffit de ne pas la planifier. En l'occurrence, les pays qui refusent des migrants même lorsqu'ils se présentent en grand nombre à la frontière - ce qui fait tout de même pas mal de pays dans le monde... - n'ont absolument pas pour objectif d'interdire à qui que ce soit de vivre. Tout ce qu'il veulent, c'est interdire l'entrée sur un certain territoire. Territoire qui suivant le droit international se trouve être le leur. Ce qui leur donne, toujours du point de vue du droit international, de décider qui est autorisé ou non à y entrer. 2. Ce droit à décider qui est autorisé à entrer n'est certes pas absolu. Il a des limites fixées notamment par la Convention des Nations unies sur les réfugiés, laquelle interdit de refouler des personnes sur une frontière au-delà de laquelle leur vie ou leur liberté serait en danger. Le droit, auquel tu sembles particulièrement attaché - à raison ! - puisque tu l'évoques plus souvent que la moyenne des contributeurs, fixe en ce domaine des limites claires. Il n'interdit pas de refouler une personne s'il existe un pays quelque part dans le monde où sa vie ou sa liberté sont en danger - par exemple son pays de naissance. Ce qu'il interdit c'est de refouler cette personne en direction de ce pays où elle est en danger. En résumé, le droit des Nations unies est parfaitement respecté par un pays qui refuse à des réfugiés l'entrée sur son territoire, y compris par des mesures de contrainte physique, pourvu que ces réfugiés viennent d'un pays où leur vie et leur liberté n'étaient pas en danger. Ce qui n'exclut pas soit dit en passant que leur existence y ait été rude - il suffit que vie et liberté ne soient pas menacées pour que l'expulsion soit conforme au droit. Là où le droit des Nations unies est respecté, je suis convaincu que le risque d'extermination "par inadvertance", ou d'autre atteinte massive au droit des personnes, est aussi minimal qu'on puisse l'espérer. 3. Concernant l'idée que "l'étranger c'est l'ennemi", elle fait évidemment partie de notre condition humaine - aussi loin que l'histoire remonte, quel que soit le peuple, notre espèce s'est organisée en groupes rivaux, nous avons toujours fonctionné avec au moins deux modes envers notre prochain - "le mien" et "l'étranger". L'idée est même probablement plus ancienne que notre espèce, puisque certaines espèces de grands singes fonctionnent avec l'idée de bande, et gare au singe qui n'est pas de la mienne. Cette idée est avec nous et le restera, ce qui ne signifie pas évidemment qu'il faille l'appliquer n'importe comment. De toutes les constructions culturelles appliquant le besoin humain fondamental d'être rattaché à un groupe et de considérer les autres hommes comme des "extérieurs", la nation pourvue de frontières, en paix avec les autres et échangeant avec eux, est la plus civilisée et la plus fonctionnelle de toutes. Elle est de mon point de vue à son summum actuellement connu lorsqu'elle inclut la possibilité d'assimilation d'autres personnes qui rejoignent le groupe, bref l'idée d'un aspect contractuel et civilisationnel à l'appartenance plutôt que seulement de naissance - mais ce point est sujet à débat, il est certes majoritaire en France ou aux Etats-Unis, mais le Japon par exemple y est tout à fait opposé, gaijin (gens de l'extérieur) et nihonjin (gens du Japon) restant des catégories étanches sauf éventuellement lorsqu'un nihonjin devient gaijin par un séjour trop prolongé loin de la terre des ancêtres. Ce que je veux dire, c'est que la frontière est la base, et la protection à la fois physique et symbolique du genre de groupe le plus raffiné que notre espèce ait su produire à ce jour - ni basé sur l'unité familiale et tribale, ni l'allégeance à un dieu, ni la ressemblance physique ou l'intérêt monétaire, mais sur l'acceptation et la volonté de poursuivre un certain héritage et une certaine aventure collective. Et la collectivité humaine dont il s'agit - la nation, les nations - se définissent au plus concret du terme par leur territoire et sa frontière. Briser la frontière est donc un acte symboliquement gravissime. Si Romulus tua Remus dans la légende de la fondation de Rome, c'est parce que son frère avait franchi le limes la frontière de la ville, qui comme toute frontière est sacrée, et le blasphémateur encourt la mort. 4. Ce ne sont évidemment pas quelques milliers ou dizaines de milliers d'immigrants illégaux qui pourront symboliquement "briser" la frontière, je veux dire non seulement commettre un délit ponctuel en ne la respectant pas, mais la tourner en dérision au point où elle disparaîtra dans les faits et aussi dans les représentations symboliques. A cette échelle, il ne s'agit que d'incartades. Tout le monde sait qu'en France par exemple vivent quelques centaines de milliers d'immigrants illégaux qui s'y sont accumulés en un certain nombre d'années, tel ou tel Français est plus ou moins sensible à la question, mais même ceux que cette réalité inquiète ou scandalise n'en sont pas à penser que les frontières du pays ont totalement disparu. A l'échelle des grandes migrations qui ont commencé en 2015, tout change. Quand plusieurs millions de personnes en rythme annuel traversent en masse les frontières théoriquement connues dans un nouveau Völkerwanderung ("migration des peuples", le nom donné en allemand aux migrations de population du cinquième siècle de notre ère, auxquelles les Latins donnent un autre nom), il ne peut plus être question d'incartade, on est à au moins un ordre de grandeur au-delà. La frontière maritime entre Grèce et Turquie n'existe plus, les frontières des Balkans sont tournées en dérision, même si la petite Hongrie fait ce qu'elle peut pour maintenir les siennes. Et naturellement ni l'Allemagne ni la Suède n'ont plus aucune frontière autre que théorique. Le risque - je dirais la quasi-certitude - lorsque la frontière est brisée, c'est qu'en cas d'agression ou de tension quelle qu'en soit l'origine, le besoin d'appartenance à un groupe et de protection ne se réaffirme pas sous sa forme la plus civilisée connue, la forme nationale. Mais sous forme de race, tribu ou groupe de croyance. Et lorsque un nombre indéterminé mais potentiellement sans guère de limite raisonnable de gens de pays pauvres ou en désordre voisins ont la conviction que migrer vers l'Europe est leur meilleure chance de progrès, lorsque une majorité de ces personnes n'a pas le niveau éducatif qui leur permettrait de s'insérer dans l'économie locale, lorsque une grande partie d'entre eux partagent des valeurs nettement différentes de celles des Européens, lorsqu'une minorité non négligeable d'entre eux est animée par une idéologie hostile voire violemment hostile à l'Europe telle qu'elle est - kouffar, dévergondée, dégénérée avec des hommes aussi faibles que des femmes et des femmes s'imaginant pouvoir élever la voix en présence d'un homme (je parle du regard de ceux qui suivent l'idéologie islamiste naturellement, pas du mien !) - les tensions croissantes sont une certitude, l'élévation marquée du niveau d'agression une probabilité extrêmement forte. Qui veut faire l'ange, fait la bête. Qui s'imagine pouvoir laisser tourner ses frontières en dérision, détruit les communautés nationales pour les remplacer par des formes plus antiques et plus brutes d'appartenance, avec un risque élevé de violences collectives. Ces violences collectives, si nous en arrivons jusque là - et il suffirait que la politique suivie soit maintenue pendant un petit nombre d'années encore - risquent d'être largement pires que de simples contraintes de police en application de la loi. Elles sont aussi et du moins pour l'instant parfaitement évitables. D'où mon désir de les éviter.
  16. Merci pour ces précisions. J’ai sans doute été trop radical dans mes formulations. Mais il me semble que mon argument peut être maintenu sous la forme suivante : si Constantinople ne s’est jamais remise de l’invasion de 1204, ceci en deux siècles et demi tout de même, la faute en revient avant tout aux Byzantins eux-mêmes. Ce n’est pas sur forum dédié à la défense que je vais apprendre à qui que ce soit que le monde est historiquement un endroit dangereux, que les agresseurs potentiels abondent et que les invasions et autres catastrophes, ça arrive. Une civilisation ne dure que si elle est capable de les surmonter. L’invasion de 1204 était sur le plan physique beaucoup moins destructrice que par exemple la première guerre mondiale pour la France – 20% d’une génération masculine tuée, 40% de l’industrie détruite. Ou encore la seconde guerre mondiale pour la Russie. On pourrait multiplier les exemples. Et que dire de la Shoah ! Or la France, la Russie, le peuple juif se sont effectivement remis de ces désastres, et en nettement moins d’un siècle. Le fait est que les Byzantins ne se sont jamais remis de leur conquête par les Franco-Vénitiens. Ils ont échoué, alors que bien d'autres ayant subi de pires épreuves avaient réussi. Il faut tout de même rappeler – je vais ici faire un résumé sans doute imprécis, souvenir de lectures anciennes, mais correct dans les grandes largeurs – quelques point saillants de l’histoire ultérieure de Constantinople : - Après 1204, les Byzantins se séparent en chefferies et potentats distincts, qui consacrent autant sinon plus d’énergie à se combattre les uns les autres qu’à combattre les Latins installés dans leur capitale, ou d’ailleurs qu’à combattre les Turcs. S’ils s’étaient unis, ils auraient sans doute pu se débarrasser rapidement des envahisseurs… mais non. Et ça dura plusieurs générations ! - Bien plus tard – 14ème siècle je crois – un empereur byzantin a une idée géniale : et si on démantelait la flotte ? C’est que ça coûte cher ces trucs-là ! Idée « génialissime »… et pourtant appliquée - Au même siècle, Byzance décide de confier sa défense à des troupes mercenaires. Il ne s’agit pas de renforts pour l’armée du pays – non ce sont eux qui sont en charge de l’essentiel. Idée d’une prudence contestable… - Même quand on est imprudent, on peut avoir des coups de chance. Et Byzance en a un quand elle engage des troupes catalanes, qui s’avèrent redoutables contre les Turcs dont elles font leur petit déjeuner – d’autant plus impressionnant que les Turcs étaient à l’époque la puissance militaire montante. Maintenant bien sûr, les chefs catalans voulaient davantage de pouvoir, ce qui créait un souci. Mais rien qu’une civilisation riche, raffinée et sûre d’elle-même ne puisse gérer : quand l’allié barbare énergique et utile devient trop ambitieux, eh bien on le fait épouser une princesse du pays pour qu’il soit moins bouseux et crotté, et sa loyauté sera acquise d’autant plus que c’est pour lui une promotion, tandis que ses enfants seront de bons Byzantins parlant grec sans accent désagréable. Ah, mais les Byzantins choisirent une autre méthode : ils invitèrent les chefs catalans à un repas et les tuèrent tous en traître et par surprise. Voilà une décision innovante et audacieuse ! Bien sûr, les Catalans privés de leurs chefs se retournèrent contre leurs commanditaires et ravagèrent le pays, se transformant en nouveau fléau se rajoutant aux Turcs. Je ne suis pas sûr d’avoir été exhaustif. Mais voilà l’essentiel de mon argument : Même une invasion destructrice on peut s’en remettre, et de nombreux pays ou peuples se sont remis de pire que ce que les Byzantins ont subi en 1204. En revanche, une longue série de décisions au mieux hautement contestables voire d’une stupidité criminelle, ça c’est fatal à n’importe qui. Cette série impressionnante d’erreurs graves avait certainement des causes structurelles. Même si je ne les connais pas, je les imaginerais plutôt du côté de la structure du pouvoir byzantin – enfin c’est juste la piste qui me paraît la plus vraisemblable.
  17. Les catégories qui votent davantage que la moyenne pour le FN sont d'une part la jeunesse, d'autre part les CSP les moins favorisées - ouvriers, employés. Celles qui votent FN moins que la moyenne sont d'une part les retraités, d'autre part les cadres supérieurs et professions libérales. Ces différences peuvent s'analyser en faisant appel à la seule variable de menace sur le revenu. Les jeunes sont soumis à un chômage deux fois plus grand que la moyenne tandis que les retraités ne sont pas menacés - tant que le système des retraites tient, s'entend. Les ouvriers et employés eux aussi subissent un chômage beaucoup plus grave que la moyenne tandis que les cadres en sont encore relativement protégés. La seule exception notable à cette règle, c'est que les immigrés et enfants d'immigrés votent moins FN que la moyenne, pour des raisons évidentes liées à l'histoire de ce parti, alors que si la menace sur le revenu était le seul facteur ils voteraient en masse pour lui. La question de différences de valeurs entre générations différentes peut naturellement être posée, mais je trouve tout de même très significatif que la variable de menace sur le revenu soit suffisante pour expliquer l'essentiel des variations du vote frontiste entre diverses catégories de population. C'est que les différences de valeurs, quelles qu'elles soient, doivent n'avoir qu'un impact relativement secondaire. Le FN actuel peut se comprendre à mon sens d'un seul mot : c'est un parti anti-globalisation, ou le parti de la protection contre la globalisation. Ce qui inclut à la fois lutte contre ses effets économiques - décrochage relatif de la situation économique des moins qualifiés, même s'il est limité par rapport à ce qui se passe dans pas mal d'autres pays il reste sévère pour les principaux concernés, lutte contre les limites de la liberté d'action des Etats - dans le cas de la France c'est en premier lieu le pouvoir directeur reconnu aux institutions européennes, mais aussi le retour dans le giron otanien et encore les traités de commerce à pouvoir supranational, lutte contre les changements culturels induits par une forte immigration d'où volonté de la limiter sévèrement. De ce que j'en ai compris, en fait l'essentiel pour ne pas dire la quasi-totalité du programme du FN peut se lire et se résumer de cette manière. C'est la cohérence de l'objectif qu'il se donne. Et ceci suffit à mon avis à répondre à la question d'un électorat homogène ou compatible une fois passée une barre de 15 à 20% d'électeurs : c'est l'unicité et la simplicité de l'objectif sous les différentes propositions qui garantit la capacité à rassembler des gens qui pour le reste peuvent être plus divergents qu'ils ne l'imaginent eux-mêmes. La barre des 20% d'électeurs à une élection générale a soit dit en passant déjà été passée à deux reprises par le FN, aux européennes et aux cantonales, et les intentions pour la présidentielle sont mesurées dans la fourchette 25 à 30%. Naturellement la valeur des propositions par rapport à cet objectif de protection contre la globalisation est une toute autre question. Les deux partis principaux "de gouvernement" quant à eux, quelles que soient leurs autres différences, sont des partis d'accompagnement de la globalisation. Ce ne sont pas des partis de l'inaction et du suivisme systématique naturellement, mais ils conçoivent la relation avec le monde extérieur sur le mode principal de l'adaptation au sein de grands ensembles et de l'accompagnement avec infléchissement à la marge, non sur le mode de la protection. Ce qui est troublant, c'est qu'il est permis de constater que plus le sujet est important, plus la tendance au simple suivisme est grande, n'admettant d'exceptions que très limitées et très catégorielles. Un exemple typique étant le mandat donné par les pays européens à l'UE pour négocier le TAFTA, le gouvernement français a tempêté tant et plus pour qu'en soit exclue l'industrie cinématographique, et seulement elle. Il a obtenu gain de cause sur ce sujet cher historiquement au PS, mais naturellement les dirigeants du FN ne se sont pas privés de faire des gorges chaudes sur le thème pourquoi seulement cette industrie certes importante mais assez petite en nombre d'emplois, pourquoi pas les autres Français, si la protection est utile pour les uns ne le serait-elle pas aussi pour les autres. L'avenir du FN, de mon point de vue, ce n'est pas la jeunesse. Ou plus exactement pas nécessairement seulement ni même en priorité la jeunesse... tout dépend de l'avenir de la perception par les différentes catégories de population de la menace sur leur revenu ! En d'autres termes, le chômage va-t-il être fortement réduit, brisant une tendance à l'aggravation progressive vieille d'une trentaine d'années, et se réduira-t-il en priorité chez les jeunes - le vote jeune pour le FN pourrait s'effondrer. Le système de retraite va-t-il être "réformé" mode casseur, d'une manière un peu similaire à ce qui s'est passé chez nos voisins latins - le vote des retraités pour le FN pourrait décoller. Quant à faire s'effondrer le FN, le moyen en est assez évident. Il suffit de montrer que se protéger contre la globalisation est inutile car s'y adapter dans le cadre de grands ensembles permet le plein emploi et la progression de tous, le montrer naturellement non par un raisonnement, mais dans les faits. En somme, démontrer que les problèmes économiques et de déclassement n'étaient que conjoncturels, et le défi migratoire aussi. Certes, atteindre cet objectif n'est pas nécessairement facile... Personnellement, voyant à la fois les problèmes de la globalisation et le défi migratoire comme structurel, sans même parler de l'épuisement progressif des ressources qui se présente lui aussi comme un problème économique, j'ai du mal à croire que les partis d'accompagnement de la globalisation parviendront à faire s'effondrer le FN, et je vois plutôt de nombreuses raisons pour lesquelles il pourrait continuer à progresser - parce que les gens qui se sentent menacés dans leur revenu devraient devenir plus nombreux. Sauf à imaginer la disqualification de Marine Le Pen par une accusation infamante - au moins du même niveau de gravité que celle contre DSK, quoique sans doute pas de même nature - ou la concurrence d'un autre parti qui parviendrait à rassembler autour d'autres propositions pour la protection contre la globalisation, il me semble que le scénario d'arrivée au pouvoir du FN à un moment quelconque dans les quelques prochaines années est assez réaliste. Je dirais qu'il l'est un peu pour 2017, et beaucoup pour 2022. Si ce scénario se réalise effectivement, la question deviendra bien sûr est-ce que le nouveau gouvernement appliquant ses propositions parviendrait réellement à démontrer un mieux sensible, des résultats tangibles en se protégeant contre la globalisation plutôt qu'en s'y adaptant au sein de grands ensembles. Et à le démontrer en cinq ans. Si oui, l'arrivée du FN au pouvoir serait le début d'une nouvelle époque, ou plus exactement la version française d'un mouvement plus général signant un changement important d'orientation. Si non, ce ne serait qu'un simple épisode. Une illustration de plus des différences, et sur plus d'un point des divergences, entre les différents pays européens. Notamment, et c'est relativement nouveau - une affaire de quelques années - entre France et Allemagne. Ce qui pourrait poser à terme pas si lointain la question de la stabilité de l'arrangement appelé "couple franco-allemand", initialement conçu comme partenariat équilibré autant que symbolique s'attribuant un rôle moteur dans la construction européenne tout en respectant les orientations et intérêts fondamentaux des deux pays, aujourd'hui non seulement déséquilibré au point de n'être souvent guère plus que le cache-sexe du rôle directeur de l'Allemagne, mais encore de plus en plus désaccordé quant aux orientations majoritaires des deux populations, divergence qui est d'autant plus gênante que la construction européenne en est arrivée depuis à des dispositifs vraiment intégrés. L'intégration plus poussée interdit que les politiques suivies soient par trop différentes, si bien que certains doivent bien céder plus qu'à leur tour, ce qui pourrait à terme ne pas être bon pour la stabilité des relations.
  18. Cet article date du 23 septembre, mais sauf erreur de ma part il n'a pas encore été posté. Des migrants qui se déguisent en Syriens pour rentrer en Europe (en anglais, par un journaliste arabophone ce qui a son importance) Je traduis quelques extraits seulement : J'adore l'explication de ce "Hamza" comme quoi en Algérie il n'y aurait que la drogue et le crime comme activités possibles... ce qui à ses yeux excuse son comportement visiblement. Les Algériens non criminels apprécieront !
  19. Oh il ne s'agirait pas tellement de contre-balancer l'Allemagne. C'est plutôt son gouvernement qui devrait être amené à des vues plus réalistes, et il n'a pas exactement derrière lui un pays uni sur la question - de moins en moins en fait. Il suffirait probablement à un président français d'avoir des propositions claires, nettes et réalistes pour traiter la crise migratoire, de ne rien accepter d'approuver au niveau européen qui aille contre et de répéter sa petite musique sur un ton docte et compatissant (*) surtout en face des problèmes croissants rencontrés par autrui - tiens d'ailleurs ce comportement ressemblerait assez à celui d'un de nos voisins concernant la crise de l'euro - pour qu'au bout d'un moment et au vu des inconvénients grandissants résultant de la stratégie "Grosse Boulette + Je m'entête + N'importe nawak pour tenter de corriger"... les ralliements à sa stratégie et à son panache blanc se multiplient. Il y aurait peut-être même un jour un magazine allemand pour afficher un portrait de Hollande en couverture avec cette légende "Si seulement il était allemand" Voilà qui aiderait sans doute grandement les perspectives électorales d'un certain François... (*) Que me susurrez-vous là ? "Faussement compatissant" vous dites ? Allons, allons... Sur l'idée de suivre la maxime de Napoléon "N'interrompez jamais un ennemi qui est en train de faire une erreur", moi je veux bien, mais l'Allemagne est-elle un ennemi ? Evidemment on peut toujours adapter la maxime pour parler d'un concurrent, mais je ne suis toujours pas convaincu : oui le gouvernement allemand s'est planté dans les grandes largeurs, oui il est parfois d'une insupportable arrogance... mais enfin le problème principal de la crise des réfugiés n'est pas l'Allemagne. Au final, nous sommes dans le même bateau pour ce qui est de la pression migratoire accrue et qui continuera à augmenter en tendance lourde dans les années et décennies à venir. Les jeux politiques il y a un moment pour cela, et ce n'est pas maintenant. Ce n'est pas faux, mais la comparaison... ! Je ne suis pas un fan de Windows 8 - j'ai peut-être ma dose de perversité, mais pas de ce type non merci - cependant comparer Windows 8 et l'invasion de l'Irak, il faut le faire !
  20. Les réserves souveraines se montaient fin septembre à 371 milliards de dollars. Même en se limitant aux réserves en devises - excluant notamment l'or, les SDR et la réserve consacrée au FMI bref tout ce qui est difficilement utilisable hors crise gravissime - la Russie en était à 312 milliards. Il est notable que ce chiffre de 312 milliards de réserves utilisables est stable voire en légère augmentation dans les six derniers mois. Il s'est certes effondré de 467 à 297 milliards entre octobre 2013 et avril 2015... mais depuis il remonte lentement. Ce n'est pas vraiment un indice d'épuisement imminent de ces réserves, au contraire de ce que suggère Evans-Pritchard. La stratégie économique affichée par le gouvernement russe ne peut certes porter de fruits que sur le long terme - et encore faut-il qu'elle soit efficace, ce qui pour l'instant est tout sauf clair. Là-dessus l'auteur a raison, une économie qui s'est adaptée à une rente élevée, la fameuse "maladie hollandaise", ne peut se convertir en un tournemain. En attendant que les résultats soient là - ou pas - il reste que la situation semble assez solide. Cela dit, à mon sens - et à nouveau en sens contraire du message d'Evans-Pritchard - le gouvernement russe ne prévoit pas un prix du pétrole bas pendant de nombreuses années. Poutine disait dans une conférence fin 2014 que les difficultés dureraient "environ deux ans" au plus, et je ne vois pas pourquoi ils remettraient en cause ce scénario. Le fait est que les producteurs de schiste américain sont en fort délicate posture étant obligés de produire souvent à perte, qu'ils ne continuent que grâce à la bienveillance des banques face à leur endettement croissant, et que cette bienveillance n'est pas nécessairement illimitée. Et si le schiste commence à défaillir, alors la production de pétrole marquera le pas elle aussi, ce qui sauf plongée de l'économie mondiale dans la récession ne pourra que faire se tendre à nouveau le prix du brut. A mon sens, vers 2017 soit le prix du pétrole aura fortement augmenté, soit le monde sera en récession. Du point de vue russe, soit les beaux jours reviendront, soit s'ils ne reviennent pas c'est que tous les pays du monde seront dans les problèmes... et alors il sera facile d'expliquer à la population russe que certes la Russie ne peut tout de même pas aller très bien quand tout le monde autour se porte mal. Dans les deux cas, le pouvoir devrait pouvoir se protéger de toute contestation vraiment sérieuse se basant sur l'état de l'économie. Ce qui est probablement ce qui intéresse le plus le Kremlin... et aussi me semble-t-il Evans-Pritchard.
  21. Bon ben je vais en être quitte pour faire le pèlerinage qui va bien sur la tombe du Général... et poster un selles-fi. Rôooh de l'humour ? Se moquer des ridicules de ceux qui montent d'autant plus en épingle une simple sottise... qu'ils n'ont rien d'autre à dire ? C'est pô bien.
  22. En même temps, il n'a pas l'air d'être le seul à en raconter des plus grosses que lui, ni le pire d'ailleurs. Cherchant sa déclaration en turc en ayant traduit au préalable "camp de concentration" ce qui selon mon automate préféré donnerait "toplama kampı", je tombe sur un article d'un journal Timeturk qui avertit avec inquiétude qu'Hitler est à Jérusalem. C'est qu'Israël en aggravant les restrictions de circulation pour les Palestiniens à Jérusalem aurait établi un régime qui évoque Auschwitz ! Le mur du çon, franchi à Mach 5 avec passage en hypersonique, et un très beau point Godwin en prime Combien de policiers, combien de patrouilleurs et autres forces navales, largement assez. Rappelons la phrase de Hubert Védrine : "Il n’y a évidemment pas de solution militaire d’ensemble, mais ne rêvons pas : un recours à la force sera à un moment ou à un autre inévitable." Combien de dirigeants prêts à les utiliser pour faire respecter les frontières de l'UE, ou de la zone Schengen, ou de leurs propres pays... euh. Vouloir exporter à un voisin non européen la responsabilité de faire respecter les frontières des Européens parce qu'on est incapable d'assumer les actions de contrainte physique nécessaires pour cela est non seulement d'une hypocrisie dégoûtante mais aussi une faiblesse insigne. Il est difficile de reprocher à Erdogan de tenter d'en tirer des bénéfices maximum.
  23. Ce que je trouve lamentable de faiblesse et d'hypocrisie à la fois, c'est que Angela Merkel, comme les autres dirigeants ouest-européens qui s'appuient clairement sur elle, est en train de demander à la Turquie de faire la police des frontières européennes à la place des Européens. Il s'agit bien de contraindre les migrants à rester en dehors de l'UE. Mais sans que les blanches mains des marines et des polices européennes - et surtout celles des gouvernements - soient le moins du monde entachées. Cachez ce sein que je ne saurais voir ! Il n'est pas surprenant que Erdogan tente de tirer le maximum d'avantages de la situation. N'importe qui ferait la même chose à sa place. Ah, et si le premier ministre turc en est à mépriser les dirigeants européens... qui pourra lui donner tort sur ce point ? Je suis d'accord qu'il n'y aucun sens à faire suer les Turcs à propos de Chypre. Personnellement je formulerais dans l'autre sens la question soulevée par Ciders : pourquoi faisons-nous suer les Russes à propos de la Crimée ? Mais bon ça nous ferait sortir du sujet de ce fil.
  24. Euh relis-toi... tu penses vraiment ce que tu as écrit ? J'imagine que c'est de l'humour, en général j'apprécie mais franchement laisse-moi te dire que sur ce coup c'est raté. Ce n'est pas drôle. Sinon, au chapitre des bonnes nouvelles, il semble que suite à opération réussie, le pronostic vital de la victime ne soit plus engagé.
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