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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Voilà qui ne va guère améliorer l'image des migrants auprès des populations européennes... Si ce genre d'incidents devait se généraliser, il y a fort à parier que l'acceptabilité de la migration diminue de trois ou quatre crans.
  2. Jawohl, Herr Professor ! La terminologie est importante, et la précision est de mise. A relire la définition de la convention de 1951, un réfugié est "toute personne (...) qui craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays" Du point de vue terminologique, tu as donc en effet raison. Maintenant, pour préciser mon précédent post et en rester au cœur de l'argument, ce n'est pas la même chose de fuir son pays où l'on a de bonnes raisons de craindre d'être tué ou persécuté, et de fuir un pays où l'on a trouvé refuge et où l'on n'est plus menacé ni de mort ni de persécution. De même que la Convention de 1951 interdit l'expulsion d'un réfugié vers un pays où il court un risque de mort ou de persécution... et seulement vers ce type de pays. Je corrige donc : les Syriens qui fuient la Turquie pour la Grèce et autres pays européens sont bien des réfugiés. Ce sont des réfugiés qui ont déjà obtenu l'asile, en l'occurrence en Turquie : Ces réfugiés venant en Europe ne demandent pas l'asile qui est dû à tout réfugié. Ce qu'ils demandent, c'est de changer de pays d'asile. Et ça, aucune convention internationale ne leur en donne le droit. Existe-t-il une directive ou un règlement européen qui donne un droit à changer de pays d'asile quand on n'est pas satisfait du premier ? Je ne sais pas. Même si c'est le cas, ce n'est que l'effet d'une décision des Européens eux-mêmes, non un impératif du droit des Nations Unies. Et dans ce cas, rappelons que ce qu'une loi européenne ou nationale a fait, une autre peut le défaire. Ce sera même impératif, sauf à accepter un flux de migration permanent se comptant en millions de personnes par an. Vu les problèmes posés par ce genre de flux, j'imagine très mal que la pression politique pour résoudre ces problèmes ne soit pas suffisante pour amender cette directive ou ce règlement à assez court terme. A supposer qu'il existe, encore une fois je n'en suis pas certain.
  3. Je suis d'accord sur l'irréalisme et le manque de sérieux de toutes ces discussions "il faut faire quelque chose" qui ne prennent guère en compte le quoi, le comment, le avec qui ni surtout le avec quelle solution de sortie. Je pense aussi que la Russie n'a probablement qu'un objectif limité en construisant un point d'appui et d'entrée près de Lattaquié. Cela dit, j'ai quelques réserves sur ce qui suit : Il y a ici une hypothèse de base, c'est qu'une intervention étrangère au sol, par exemple contre l'E.I., ne pourrait se concevoir que suivie d'une occupation destinée à faire surgir, sous les bons offices des forces étrangères, un gouvernement considéré comme suffisamment "correct" et "représentatif" pour être à la fois digne et capable de reprendre la main. Dans le cadre de cette hypothèse, non seulement je suis d'accord avec la conclusion qu'il faut beaucoup d'hommes et beaucoup de temps pour avoir "une chance de réellement pacifier" la zone occupée, mais je dirais qu'elle doit être renforcée : cette chance serait fort mince ! La règle de forces occupantes comptant 3 à 5% de la population du pays, plus de nombreuses années d'effort, plus une nation occupante prête à accepter des pertes par dizaines de milliers de soldats du contingent et par milliers de civils tués par terrorisme dans la métropole, plus une communication facile avec la population occupée (langue partagée), moi ça me rappelle quelque chose. Voyons, voyons, comment ça s'appelait déjà ?... Ah oui, l'Algérie ! Ben ça n'a pas marché, je le rappelle. Du Vietnam à l'Afghanistan-1 (URSS), de l'Irak à l'Afghanistan-2 (OTAN) en passant par Tchétchénie-1 (Russie), il y a eu d'autres exemples. Je sais que quelques contre-exemples limités pourront être trouvés, le plus récent étant sans doute Tchétchénie-2. On pourra discuter si une occupation OTAN ou OTAN-Russie ou Etats-Unis-Russie se rapprocherait plus de l'un ou l'autre, quoi qu'il en soit le fait est que du simple point de vue statistique, une intervention étrangère au sol menée de cette manière aurait beaucoup moins de 50% de chance de succès. En revanche, un autre modèle serait théoriquement possible, moins lourd donc plus faisable au moins pour ce qui est du plan physique, et dans un temps plus court. Il s'agirait d'un partenariat avec une force : - locale donc connaissant mieux terrain et population - possédant une légitimité aux yeux d'une partie de la population (seulement une partie naturellement, sinon il n'y aurait pas de guerre civile syrienne) - motivée à "durer" contre les opposants à la pacification par ce fait même qu'elle n'aurait pas la possibilité de plier bagage et arrêter la guerre, ce que les occupants étrangers finissent en général par faire - prête à utiliser des méthodes expéditives pour "casser" le soutien d'une partie de la population aux opposants. Un modèle type étant l'écrasement de la rébellion islamiste en 1982 par Hafez-el-Assad par bombardement systématique de la ville de Hama Dans un tel partenariat, la force étrangère se réserverait le rôle de conquête initial, la force locale prenant ensuite le relais pour pacifier le pays dans la durée. En somme, chacun se consacrerait à ce qu'il sait le mieux faire, les forces de pays développés ayant la capacité (artillerie, blindés, hélicoptères de combat) de déborder, contourner et écraser les forces adverses hors des villes, une force locale étant la mieux placée pour prendre le relais une fois en quelque sorte que le chemin lui aurait été dégagé. Ce modèle serait en théorie praticable au profit de l'E.I., mais c'est anecdotique puisque personne n'y est intéressé. Le problème pour Etats-Unis, France et autres OTANiens est que vu la faiblesse de la rébellion non-djihadiste, vu qu'il serait un tant soit peu difficile d'expliquer aux opinions publiques occidentales que leurs soldats se battent et meurent pour rendre la Syrie sûre pour Al Qaeda et d'autres forces du même type... le seul partenaire local envisageable pour une telle stratégie n'est autre que le gouvernement syrien ! Et il n'est pas envisageable pour les OTANiens naturellement. Difficulté de se dédire et de justifier un 180° aux yeux de sa propre opinion publique. Calculs relatifs à l'équilibre des forces dans la région du Golfe et au partenariat avec Riyad - motivation depuis le début de la volonté de renverser le gouvernement syrien. Non, la seule paire qui pourrait de manière un tant soit peu réaliste appliquer un tel modèle... ce serait la paire Russie-Loyalistes syriens ! Même si faire ce genre de fin à la guerre civile syrienne serait probablement l'option la moins coûteuse en vies, donc la meilleure du point de vue des civils syriens, elle reste peu probable. La Russie n'a tout simplement pas suffisamment d'intérêt à résoudre le problème des Syriens à leur place. Elle est déterminée à ne pas laisser écraser les loyalistes, mais il est probable que ça ne va pas plus loin.
  4. De fait, il est important de distinguer entre migrant et réfugié. Et comme le dit Philippe Leclerc, "le statut de réfugié a été trop difficile à créer pour qu’on risque aujourd’hui la confusion" Il est d'autant plus regrettable qu'il ajoute lui-même à la confusion, en répétant et entretenant une grave confusion déjà trop répandue : Faux. Encore une fois. Ces gens qui "arrivent sur les côtes grecques en provenance de la Turquie" ne sont pas des réfugiés. En effet, un réfugié est celui-là qui fuit "la guerre ou les persécutions". Et ce n'est pas ce que ces personnes risquent en Turquie. Ce ne sont donc d'évidence pas des réfugiés. Les réfugiés, ce sont ceux qui arrivent en Turquie en provenance de la Syrie. Il peut bien s'agir des mêmes personnes, mais pas au même moment. Et quand on quitte un pays où on n'est menacé ni par la guerre ni par les persécutions, comme la Turquie, on n'est pas un réfugié. On peut bien y être menacé par la pauvreté. Mais ce n'est pas la pauvreté qui fait le réfugié.
  5. L'université d'Ottawa publie une étude complète du massacre sur le Maïdan, la série de tirs de snipers ayant tué plusieurs dizaines de manifestants et de policiers le 20 février 2014, étape finale et cruciale du renversement du gouvernement Yanoukovitch le jour suivant. Plus de 70 pages en anglais avec les sources ... Prise en compte de multiples témoignages, étude des images, de la nature des blessures et de la position des victimes, bref compilation de toutes les sources ouvertes disponibles, aboutissant à une caractérisation des différents groupes de tireurs, de leurs positions et de leur armes. Je traduis l'essentiel de la conclusion : (*) "Patrie" est le parti de Ioulia Tymochenko et d'Arseni Iatseniouk
  6. C'est un grand "Si" tout de même. Si on se réfère à la dernière carte de Thomas van Linge (en date du 2 septembre), il s'agirait d'encercler et de réduire l'équivalent de deux départements (une dizaine de milliers de km²), assez densément peuplé, avec le plus gros des forces rebelles, notamment de leur partie dominante djihadiste - cinquante mille combattants ? Ce n'est pas avec une seule brigade (lien fourni par Barristan-Selmy) que ce serait possible. Pour l'instant, ce qui filtre du déploiement russe est plutôt cohérent avec la construction et la sécurisation d'un point d'entrée, pour le ravitaillement des loyalistes, éventuellement pour un déploiement russe conséquent le jour où la décision serait prise. Mais je ne vois pas d'indication que la décision aurait été prise. Et il y a à mon avis bien plus d'intérêt à utiliser sa démonstration d'engagement et la sorte de gage qu'elle donne aux loyalistes syriens comme argument pour pousser à un gel de la guerre laissant le régime intact dans les zones qu'il contrôle encore.
  7. Postures. A quand le débat réel ? Même en écrivant hier que le mur hongrois, étant la tentative d'un pays seul, ne pourrait faire davantage qu'être un ralentisseur temporaire, je ne m'attendais pas à cela. Le rythme quotidien reste équivalent à un demi-million d'entrées en un an ! Et il est probable qu'encore peu de migrants ont "trouvé" les bonnes routes pour contourner le mur hongrois ou les contrôles frontaliers allemands. Les réseaux doivent être encore en cours de reconfiguration.
  8. Oui enfin ce général exagère grandement, surtout dans les expressions utilisées. "Close the air power gap", si les mots ont un sens, cela signifierait pour la Russie avoir une puissance aérienne équivalente à celle de l'ensemble de l'OTAN. Elle en est fort loin. Rappelons que de 1992 à 2008, soit en dix-sept ans, l'armée de l'air russe a reçu en tout et pour tout 2 (deux) avions neufs ! Quant aux modernisations d'appareils existants, là aussi c'était la dèche. Depuis 2009 ils ont mis les bouchées doubles. Néanmoins un compte approximatif des appareils produits depuis lors doit inclure 65 Su-30 (fin de livraison en 2016), 70 Su-34 et 48 Su-35 (à fin d'année) et 6 Tu-160 supplémentaires (cette année). Par ailleurs, la modernisation de 50 MiG-31 semble avoir commencé. La modernisation des MiG-29 a été gelée faute de crédits. Les T-50 quant à eux ne sont que des prototypes, loin de la mise en service. A fin 2015, le total doit faire environ 180 appareils en possession de l'armée de l'air russe et âgés de moins de 25 ans. C'est moins que le total d'appareils livrés à la seule armée de l'air française dans le même laps de temps ! Sans même tenir compte du fait que la grosse centaine de Rafale de l'Armée de l'Air sont probablement nettement supérieurs aux Su-30 et Su-34. Le potentiel et la valeur des MiG-29 encore en service est faible. Les Su-27 et Tu-22 conservent une certaine valeur même avant modernisation, de même que les Su-24. Si bien que le potentiel de combat de l'armée de l'air russe doit être estimé supérieur à celui de l'armée de l'air française, oui... mais pas de beaucoup ! Si l'on veut bien se rappeler que la Royal Air Force existe, de même que la Luftwaffe, et sans parler des autres Européens, il est clair que les seuls pays européens dépassent de beaucoup le potentiel aérien militaire russe. Et je ne parle pas des Etats-Unis... Non, ce qui est vrai, et qui alarme le général Gorenc, c'est que la Russie peut protéger des régions des appareils OTAN (Area Denial). Par exemple, Kaliningrad et la Crimée. Si monsieur le général sonne le tocsin, c'est parce que les développements des missiles antiaériens russes peuvent protéger la Russie des avions de l'OTAN. Libre à lui de s'alarmer. Cela fait certes partie d'un jeu politique - "pauvres Européens vous avez besoin de nous", "ohé le Congrès il nous faut plus de crédits", et toute cette sorte de choses. Mais pour un Français qui n'envisage pas de (re-) tenter de conquérir la Russie, tout cela n'est que simulacre et poudre aux yeux.
  9. Les biens culturels du Vatican appartiennent à l'Eglise, non au pape. De plus, des biens culturels (musées, églises) sont tout aussi invendables que les collections du Louvre ou que Notre-Dame-de-Paris Je précise en passant que la parole du pape, si elle est toujours utile à entendre pour qui se reconnaît catholique, n'emporte absolument pas pour lui d'obligation religieuse d'être d'accord ! Le dogme de l'infaillibilité du pape ne s'applique qu'à des déclarations faites dans certaines conditions extrêmement restrictives. Depuis 1 siècle 1/2 que ce dogme existe, elles n'ont été réunies qu'une seule fois. Naturellement, le sujet était l'interprétation d'un point de foi, pas la politique publique de qui que ce soit. Dans ce cas particulier, je ne suis pas le pape sur son interprétation de l'impératif d'accueil du réfugié. Pour plusieurs raisons, dont le fait que les réfugiés sont déjà accueillis quelque part et qu'il est plus efficace de les soutenir à cet endroit que de les laisser venir en Europe - et l'efficacité n'est pas à négliger. Et le fait que les laisser venir sans règle conduirait très probablement à un mouvement accéléré vers l'Europe dépassant toute capacité d'accueil. Il n'a jamais été dit que les commandements devraient être appliqués sans esprit de responsabilité - sinon par exemple aucun chrétien ne pourrait être soldat ! L'obligation de venir en aide à celui qui en a besoin, c'est le programme du HCR, ce sont les initiatives privées...
  10. Si on les laisse dans la nature, cela signifie qu'ils auront les moyens de faire de l'endoctrinement beaucoup plus facilement, en s'appuyant sur leur auréole de "mec qui en a", y compris de former d'autres militants. Et pas les former à organiser des manifs et des pétitions Internet... Suivre tout cela dans la nature coûterait de plus très cher et ne serait qu'en partie efficace. Les emprisonner à l'isolement aura un coût, mais incomparablement plus bas. Sans compter l'endoctrinement et la propagande ralentis. Cela dit il ne faut pas se dissimuler ce coût : de nouvelles prisons seront probablement nécessaires - elles le sont déjà de toute façon. L'option de les fusiller pour trahison n'est pas réaliste car : - Ce ne sont pas des traîtres à la France tant que nous n'aurons pas déclaré la guerre à la fois à l'E.I. et aux djihadistes soutenus par l'Occident - Quand bien même ils seraient des traîtres, nous n'avons pas la peine de mort, il aurait simplement une raison de les emprisonner pour plus longtemps D'anciens djihadistes excités sortant vers 2035 ou 2045 de prison, avec déjà des cheveux blancs, dans un environnement d'où le danger djihadiste aura peut-être disparu (après tout, le terrorisme d'extrême-gauche, on n'en parle plus beaucoup n'est-ce pas ?), c'est beaucoup plus contrôlable.
  11. Une politique efficace de refoulement des migrants ne peut être mise en oeuvre que de manière coordonnée entre les différents pays participant à la même zone de libre circulation. Il faudrait pour commencer que les pays concernés s'entendent sur ce que doit être cette politique... Nous en sommes loin. L'autre option, dont aucun des dirigeants européens ne veut - du moins à s'en tenir à leurs déclarations publiques - serait une renationalisation de ces politiques, permettant tout aussi bien à l'un de refuser la migration "illégale-légalisée", à l'autre d'émettre un grand signal d'appel clignotant "c'est par là !". Pour l'instant, c'est le boxon, et la barrière hongroise ne peut être davantage qu'un ralentisseur à effet très temporaire. Merci pour ces précisions ! Je n'ai pas étudié le droit, mais à voir ce lien sur la première affaire, il semble que le raisonnement de la CEDH ait été de critiquer la décision de la Belgique de "faire confiance" à la Grèce en appliquant une présomption de respect par les autorités grecques de leurs obligations. En somme, le principe suivant lequel il est possible de renvoyer un demandeur d'asile vers un pays respectant ses droits ne semble pas en cause, mais la CEDH semble avoir insisté sur l'obligation de vérifier que c'est bien le cas avant de renvoyer le demandeur d'asile dans cette direction. Bref, il resterait à voir si la CEDH contesterait un tel renvoi vers la Turquie, et sur quelle base - c'est-à-dire quels arguments elle pourrait utiliser pour considérer que les demandeurs d'asile en question - qui ont déjà obtenu l'asile en Turquie - sont menacés dans ce pays au point que les y renvoyer contreviendrait à l'interdiction d'expulser un demandeur d'asile dans un pays où leur vie ou leur liberté serait menacée ? Dans le cas où la CEDH trouverait des arguments pour décider dans ce sens, je pense que la question deviendrait assez rapidement politique, c'est-à-dire l'opportunité pour le gouvernement hongrois de se plier à la décision de la CEDH, ou de la récuser. La Russie par exemple n'a pas hésité à refuser d'appliquer la décision de la CEDH en 2014 de verser 1,9 milliard d'euros à Khodorkovski. La Hongrie a certes beaucoup moins de poids, mais enfin elle ne serait pas nécessairement seule à pousser dans ce sens. Le Pape précise sa pensée au sujet des migrants dans une interview à la radio portugaise (je précise que ses déclarations sont intéressantes parce qu'émanant de la référence en matière religieuse pour 1 milliard de personnes, avec l'influence notamment symbolique qui va avec... non parce qu'elles auraient valeur impérative pour les croyants, au détriment du principe de laïcité. Par exemple, moi qui suis catholique je ne suis pas d'accord avec tout )
  12. Un Parisien je ne sais pas. Un Breton d'Armorique, il y a un exemple oui. Surtout s'il est roux avec des tresses.
  13. Fausse information rapportée sans commentaire ni réserve par Le Monde. Selon la coprésidente de l'institut Helsinki hongrois Marta Pradavie, interviewée par Le Monde, la nouvelle loi anti-immigration illégale de la Hongrie serait contraire à la convention de Genève sur les réfugiés. C'est faux, et il suffit d'ailleurs de cliquer sur le lien pour aller lire l'article en question pour s'en rendre compte. L'article 31 ne s'applique donc en aucune manière au cas d'un réfugié arrivant en Hongrie depuis la Serbie, puisque ni sa vie ni sa liberté n'y sont menacées. Il ne s'applique qu'au cas d'un réfugié arrivant par exemple en Turquie depuis la Syrie. Il était particulièrement facile de vérifier la déclaration de l'avocate, et de signaler ne serait-ce qu'une réserve. Faut-il incriminer la négligence, l'incompétence, ou le fait que "ça ne rentrerait pas dans le script" défendu par la rédaction du Monde ?
  14. Le directeur du HCR est parfaitement dans son rôle lorsqu'il rappelle l'urgence de soutenir les réfugiés syriens dans leurs pays de refuge, Turquie, Liban, Jordanie en premier lieu. Et il a mille fois raison de demander une fois encore un soutien financier qui est nécessaire pour que ces 4 millions de personnes reçoivent du moins le strict minimum vital. Ce qui n'est pas le cas actuellement, et est d'autant plus scandaleux que les montants en jeu sont petits comparés aux ressources des pays en Europe, Amérique et Asie qui pourraient contribuer - on parle de 60% du montant nécessaire qui manque, soit environ 2,5 milliards d'euros. Dans la deuxième partie, il s'aventure à faire des recommandations de politique européenne, et répète pour l'essentiel la position du gouvernement allemand, comme le fait déjà le gouvernement français. Là, qu'on soit d'accord ou pas, il faut reconnaître qu'il sort de son rôle. Oui, c'est la politique actuelle du gouvernement français. Non, l'Allemagne n'est pas si forte qu'on ne pourrait faire autrement. Elle est certes dans une meilleure position que la France, mais pas au point de pouvoir nous dicter notre comportement - quand bien même le gouvernement allemand se donnerait cet objectif. Oui, nous sommes ruinés idéologiquement. L'idée maîtresse de la politique française est l'intégration européenne, c'est l'alpha et l'oméga de notre idéologie, nous n'avons rien d'autre à dire ni proposer. Non seulement aux autres - mais surtout à nous-mêmes. De même sur la scène mondiale, où notre alpha et oméga est l'intégration dans la politique générale américaine. Là encore, sans rien à dire d'autre. La ruine diplomatique, c'est plutôt une conséquence de cette ruine idéologique. Sans doute serait-il judicieux de laisser le gouvernement allemand expliquer tout seul comment il a fait cette série d'erreurs. Ce n'est d'ailleurs pas ce que nous faisons - nous sommes plutôt en train de défendre ses actions comme s'il n'y avait pas eu (grosse) boulette. Cela dit, comme disait Coriace, nous sommes dans le même bateau avec les Allemands et tous nos autres voisins. Schengen ou pas Schengen d'ailleurs, même si l'avis des 2/3 de Français qui souhaitent suspendre les accords de Schengen était un jour suivi, de toute façon la pression migratoire s'exerce globalement sur l'Europe. Donc laisser Merkel prononcer toute seule le grand "Oups" qui s'impose, oui. Pas davantage, à mon avis. D'abord, il faut répéter encore une fois que la Convention des Nations-Unies sur les réfugiés n'interdit absolument pas de refouler des réfugiés pourvu que ce soit vers un pays où leur vie n'est pas menacée. Il n'existe aucune obligation internationale d'accepter les Syriens présents en Turquie qui souhaitent immigrer dans un pays de l'UE, pour la même raison que la Grande-Bretagne n'a aucune obligation à accepter les migrants qui souhaitent entrer sur son territoire à partir de la France. Quand le gouvernement d'un pays européen refuse de l'envisager, il est strictement dans son droit. Ensuite, il ne s'agit pas de "quelques milliers de réfugiés" : - Le nombre dont il est aujourd'hui question pour le plan de répartition, 120 000 suivant 40 000 il y a trois mois, est ridicule si on rappelle que + de 400 000 migrants à ce jour ont été enregistrés depuis le début de l'année traversant la Méditerranée, sans compter donc ceux qui passent ailleurs, sans compter surtout ceux qui s'arrangent pour ne pas être enregistrés. Les responsables allemands citent 800 000 pour leur seul pays cette année, et évoquent 1 à 2 million par an au global - Le principe de l'accueil des migrants venant pourtant de pays sûrs hors UE, le principe de leur répartition obligatoire, et la clé de cette répartition une fois acceptés, il sera très difficile de revenir dessus. C'est donc le rythme d'immigration "illégale mais légalisée" des prochaines années qui se joue dans cet accord. En chiffres gros, la France prendrait environ 1/6 ème du total, des pays comme Tchéquie ou Hongrie environ 2% (calcul sur un coin de table). Soit un ordre de grandeur de 20 à 40 000 par an, pendant un temps indéfini. Ce qui n'est pas du tout un rythme négligeable pour des pays dont la population avoisine la dizaine de millions, qui plus est dont l'expérience d'intégration et d'assimilation d'immigrés assez distants culturellement est inexistante, à la différence de pays comme France, Grande-Bretagne ou Allemagne Les pays en question, réfractaires à la proposition allemande, ne sont sans doute pas incapables en principe d'intégrer et assimiler des immigrants. Et les préjugés de couleur, ça se dissipe avec le temps, un peu d'éducation et surtout des contacts humains concrets. Mais non seulement ils ont le droit de ne pas le souhaiter, il est encore parfaitement compréhensible qu'ils soient très chatouilleux quand un autre pays essaie de les y forcer. Déterminer qui est "dans le groupe" et qui n'y est pas, c'est sans doute l'un des éléments les plus fondamentaux de la souveraineté - voire même de l'existence de ce groupe. D'une certaine manière, nous sommes en plein aujourd'hui dans la contradiction consistant à mettre en commun des frontières - la frontière de la zone Schengen devenant en pratique frontière partagée de tous les pays participants, sans qu'il n'existe d'unité politique ni d'unité ressentie des pays membres de cette "zone". Une seule frontière, mais en pratique tout le monde continue à se sentir Belge / Polonais / Italien / Tchèque etc. et personne ne se sent "schengenien" ou "européen" en priorité. La contradiction a pu être ignorée en temps ordinaire, mais cet afflux de migrants nous met le nez dessus... même que ça fait mal, quand on se prend la réalité en plein visage. Parfaitement. D'ailleurs, si on avait fait l'UE seulement avec les habitants de Provence, Normandie, Alsace, Paris, Bretagne et Martinique... ça aurait été encore plus pratique ! ======> [ ] J'y cours, j'y vole à la sortie !
  15. J'ai hésité à poster la nouvelle dans le fil "Migrations de masse"... mais bon c'est plutôt ici le meilleur endroit. Le président de la Conférence de Sécurité de Munich, Wolfgang Ischinger, appelle à une action militaire allemande en Syrie (interview en allemand) Il prévient que le Proche-Orient est "au bord d'une grande explosion", que le danger d'une "instabilité débordante" est énorme. Il recommande la coordination des Européens avec Russie comme Iran. Il veut que l'UE puisse appuyer militairement la création de zones de sécurité en Syrie pour l'accueil de millions de réfugiés, et prévient que si on ne s'y résout pas "il ne faudra pas s'étonner si des millions de réfugiés arrivent chez nous". Il affirme que pour l'instant la question de troupes allemandes au sol en Syrie ne se pose pas, mais qu'il ne faut rien exclure. (des Panzerdivisionen contre l'E.I. ?)
  16. Proposition allemande de réduire les fonds structurels européens aux pays qui refusent le système des quotas par le ministre de l'intérieur Thomas de Maizière Cette proposition me semble être du pur délire. Les fonds structurels sauf erreur sont attribués pour des périodes de 7 ans. La période en cours est 2014-2020. Sauf à vouloir jeter aux orties les règlements européens qui organisent ces fonds, la seule menace possible est d'attribuer moins de fonds à partir de 2021. Est-elle seulement crédible, si loin dans le temps ? De plus, sans examiner dans le détail les règles gouvernant l'attribution de ces fonds, les critères d'éligibilité incluent notamment un PIB par habitant inférieur à 90% de la moyenne européenne. Aucun critère du type "acceptation de toutes les requêtes de Berlin" n'existe, évidemment, et je vois mal un tel critère être mis en place. La seule possibilité pour réduire les fonds des Etats récalcitrants à partir de 2021 serait donc de les réduire globalement... et des Etats comme Portugal, Croatie et quelques autres seraient des "victimes collatérales" Faire des propositions délirantes et inapplicables pour flatter les gens dans le sens du poil, ça s'appelle bien "populisme", dans le mauvais sens du terme, n'est-ce pas ? Non seulement Juncker a viré populiste, mais Maizière et le reste du gouvernement allemand le rejoignent !
  17. Épiphénomène. "Un petit groupe d'anciens militaires disséminés dans toute la France, baptisé la Task Force La Fayette, comme les forces françaises présentes en Afghanistan de 2009 à 2012"... sont-ils plus ou moins nombreux que les 4 ou 5 Français partis combattre au Donbass ? Quant aux Français partis combattre pour l'Etat islamique, on en est à un petit millier, dont environ 130 sont morts. Parfois d'ailleurs pour se combattre les uns les autres ! Puisque les uns s'engagent pour les "bons" djihadistes (ceux qui sont soutenus par Etats-Unis et Arabes du Golfe), les autres pour les "mauvais" ceux de l'E.I.
  18. Modeste tentative de décryptage Ecran de fumée diplomatique. Mais non, chères France, Allemagne, Italie, Autriche... ce n'est pas de vous qu'on parle ! L'Union soviétique, c'était en 1991. L'Union européenne / ou l'ensemble de l'Occident / ou l'ensemble du système économique mondial, c'est pour 201x ou 202y. Effondrement financier, pic pétrolier brusqué, guerre mondiale interrompant le commerce... choisissez votre scénario. A partir de là, des causes parallèles provoquant des effets comparables, Etats faillis, criminalisation, pénuries et violences se répandent. Les Russes décident tout à coup qu'ils vont faire la fête aux Tchétchènes. ... Euh non, en fait c'est un voisin de la Suisse pas la Russie, et ce ne sont pas les Tchétchènes. En tout cas, les cibles du voisin sont convaincues qu'en Suisse, on ne vous tue pas du fait de qui vous êtes, et ils n'ont pas demandé de visa. Le rapport particulièrement favorable soldats mobilisables / population totale de la Suisse - armée de conscription, toussa - donne à Berne un outil de contrôle et de protection civique potentiellement efficace. Objectif prioritaire = éviter que la Suisse à son tour ne devienne un Etat failli. ... J'ai bon ?
  19. Ton train est à l'heure, et l'auteure se fait l'écho de divers délires. C'est d'ailleurs assez moyen, la manœuvre consistant à lancer une énormité, puis à prendre ses distances avec "Hier comme aujourd'hui. Info ou intox ? Comment une telle armada a-t-elle pu échapper aux satellites américains ? Un scénario digne de John Le Carré.". Du n'importe quoi, sans au moins avoir le cran de le soutenir. Je lance une rumeur bien sensationnaliste, sans m'engager, mais en profitant bien de l'effet de pub pour moi-même.
  20. Des migrants bloqués en Autriche suite à la fermeture de la frontière avec l'Allemagne "Nous sommes têtus : les réfugiés veulent toujours aller en Allemagne, malgré les contrôles à la frontière" (article en anglais) Ces contrôles dans les trains n'auront qu'un effet passager. Si l'objectif, que ce soit au niveau national (Allemagne) ou européen, est d'empêcher la grande majorité des migrants de se rassembler en Allemagne, que ce soit pour les renvoyer en Turquie ou même pour appliquer le plan de répartition dans toute l'UE par quotas... une contrainte physique sera nécessaire. Pas simplement un contrôle à la frontière.
  21. Euh une petite demande... Non parce que pour moi, peut-être parce qu'il m'est arrivé de lire des textes un peu anciens (genre 1 ou 2 siècles), "NS" ça veut dire autre chose. Ce sont les initiales de "Notre Seigneur" J'entends bien que Nicolas Sarkozy a des partisans, qui ont probablement une haute opinion de lui. Mais ne pourrait-on pas conserver un brin de modération et citer le nom de l'ancien président, plutôt que ses initiales ? Pour revenir au sujet, voici la version anglaise d'une interview du chancelier autrichien par Der Spiegel. Faymann, tout en appelant tous les pays européens à montrer autant de responsabilité et de sens humanitaire que l'Allemagne et l'Autriche, tout en proposant des sanctions financières contre les Etats d'Europe centrale qui refuseraient le système des quotas, dirige quelques critiques mesurées et pas du tout hystériques contre le premier ministre hongrois Orban. Notamment, concernant le train qui le 3 septembre conduisit des migrants vers un camp pour demandeurs d'asile alors qu'ils croyaient aller vers la frontière autrichienne, il a ceci à dire : "Mettre des réfugiés dans des trains avec l'idée qu'ils iront ailleurs rappelle des souvenirs des heures les plus sombres de notre Continent" Le Canard Enchaîné appelle ce genre de choses "passer le mur du çon" Moi je dis que Faymann est au moins à Mach 2 !
  22. Ben il y a le décompte des réfugiés qui ont traversé la Méditerranée. Parmi ceux qui ont été enregistrés depuis le début de l'année, soit 411k à ce jour, on compte 50% de Syriens, 13% d'Afghans, 8% d'Erythréens, etc... Voir le lien pour les suivants. A voir toutefois si la grande majorité des migrants sont effectivement enregistrés par le HCR, ou seulement une partie ? Je n'en ai aucune idée. S'il y a un nombre important de non-enregistrés, ça peut changer l'image globale. Je pense en particulier aux migrants qui passent par voie de terre (par la Thrace) ou qui tout simplement préfèrent faire "profil bas" une fois descendus du bateau.
  23. 7 chars, et 200 soldats d'infanterie, pour protéger la construction d'une longue piste pour avions militaires. Enfin c'est la version des Etats-Unis... sous toutes réserves donc. Reste que les Russes semblent bien en train de faire quelque chose. Quoi ? Pas de certitude possible naturellement. Mais cela pourrait être effectivement la préparation d'un point d'entrée pour des renforts de taille conséquente. Avec trois intérêts au moins : - Possibilité soit de livrer plus facilement des armes, pièces de rechange, etc. aux forces syriennes - Possibilité de transporter des forces de combat conséquentes, si la Russie décidait d'intervenir - Et avant même tout cela... un intérêt pour tenter de dissuader les rebelles syriens et leurs soutiens (Etats-Unis, Européens de l'ouest, Arabes du Golfe) de continuer leur effort. Ceci en donnant un signe clair et concret que Moscou ne laissera pas le gouvernement syrien être renversé. Donc une chance - dans le meilleur des cas... - de convaincre les rebelles et leurs parrains de venir plus tôt à la table des négociations Bon, enfin, je ne surestimerais pas les chances de succès...
  24. Je clarifie à nouveau : je voulais dire que vérifier en permanence que les visiteurs ont des papiers en règle va contre les accords de Schengen. Je ne parlais pas de la période "exceptionnelle" et "temporaire" que nous vivons. Ouillouillouille... je réinsiste, c'était de l'ironie. Oui, exactement. En réalité ce qu'attend probablement Orban et ce qu'il conseillerait sans doute aux Serbes, c'est d'appliquer le même principe. Si tout le monde l'adoptait, on en viendrait à ramener les migrants dans le premier pays sûr qu'ils ont atteint après leur sortie de Syrie. Bref le premier pays où ils sont véritablement des réfugiés - c'est-à-dire fuyant un danger pour leur vie - et non pas des migrants économiques. Ce pays étant pour la majorité d'entre eux la Turquie. J'ajouterais : - Malgré un sujet sensible, controversé et source de condamnations et anathèmes divers, malgré des sensibilités assez variées entre les différents contributeurs, ça fait trois bonnes semaines que nous réussissons tous à discuter sur ce fil sans que ça ne devienne une foire d'empoigne. Moi je dis qu'on mérite tous une bonne bière pour marquer le coup.
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