alex...

Mais non, ça n'a pas du tout la même portée. Le problème d'ITAR pour une firme implantée hors territoire US (même une filiale d'un groupe US) est que l'application des règles ITAR qui sont déclenchées par l'import d'un matériel non-US (et la jurisprudence administrative US considère très largement la notion d'importation - voir l'exemple du transit par une base US) vers les US est soumise à enregistrement et à l'application des normes. Ces normes s'appliquent lors du ré-export. En clair, une fois itarisée, un produit est soumis à l'approbation du Dpt of State même pour une vente en direct disons France - Italie.

Si, à condition que la technologie en question ait été importée, physiquement ou en substance, ou ait transité, par le territoire US. Le cas de l'EF je l'ai encore discuté récemment avec un juriste d'un consortium qui utilise des composants qu'une société, disons, que je connais bien, fabrique pour faire un gros radar qu'il vend à EADS. Et le cas de la colle ne m'étonne pas, vu l'extensibilité du concept de "dual use".

Ben p*tain, l'aura fallu 40 ans pour aller les rechercher. Y a pas à dire, la rapidité de l'armée belge n'est pas une légende...

Ca c'est une autre affabulation: ITAR est une reglementation d'exportation. En clair, les normes ITAR concernent des produits et non des entreprises. En d'autres termes, l'origine, l'implantation ou l'actionnariat n'a aucun rapport avec l'application ou non de la norme ITAR, seul compte l'accès de la technologie au territoire US. Le problème ITAR est que cette norme est tellement vaste qu'en théorie, virtuellement tout produit y est soumis d'une manière ou d'une autre. Exemple: Le but d'EADS était de réaliser l'Eurofighter 100% ITAR-free. Or, même si c'était le cas, il suffit qu'un EF se pose sur une base US quelque part dans le monde pour en faire un produit ITAR. Absurde...

Certainement. Ils sont d'ailleurs libres d'aller les chercher.

Je pense savoir de quelle entreprise tu parles, et je puis t'assurer que l'on peut tout à fait fabriquer et vendre des produits (notamment des ASICs) ITAR-free tout en étant une boîte dont le HQ est basé aux US. Le tout, pour ne pas tomber sous le coup ITAR, est de ne pas transférer ou faire transiter les "oeuvres vives" de ta techno (soit le design, soit les échantillons, soit la doc pour faire simple) aux US.

A mon avis, ils pratiquent le repos éternel depuis 40 ans, et l'endroit ou leur cadavre se trouve, ils s'en foutent un peu à l'heure qu'il est. Je maintiens que c'est une faribole typique du SPF Défonce.

Ah oui, c'est juste: on avait quelques Sycamore à BaKa. Ils avaient la réputation d'être un peu courts pour l'Afrique: manque de puissance ne pardonnant pas dans ces régions. Petite question en passant: on en a vraiment quelque chose à f* d'aller chercher une épave d'un coucou écrasé voici 40 ans? On a trop de sous ou quoi? (Bizarre, j'ai pas entendu ça...)

Ce n'est pas neuf: l'Autriche n'a jamais acheté de missiles, sauf p-ê quelques vieux AIM9L venus avec les F5. Maintenant, acheter des Typhoon pour ne pas les équiper, je suis d'accord, c'est débile. Rappelons aussi que l'aviation sous-équipée fut longtemps une spécialité belge. Nous avons aligné pendant 20 ans 120 puis 160 F16 dans le cadre de l'OTAN, sans missiles sauf les quelques AIM9B et -L récupérés des F104 ou commandés avec la première tranche F16, et sans ECM passive avant Carapace, et sans ECM actives avant la Yougo...

Beevor, dans son style romancé mais néanmoins rigoureux, donne des références précises sur ces viols systématiques des allemandes par les soviétiques. Peu de femmes y auraient échappé sur les territoires occupés par l'armée rouge. A contrario, la pratique était assez peu répandue de l'autre côté des armées alliées. Beevor note, outre le désir de vengeance suite aux carnages commis par les allemands en Russie et l'utilisation du viol comme arme de terreur - les deux ressorts de cette pratique du viol en cas de conflit, le fait que bcp de soldats soviétiques soient des paysans très frustres, incultes, et fondamentalement assez "primitifs". Pour bcp, car l'âge moyen du troupier soviet était très jeune, ce fut aussi leur dépucelage. (Dans un autre rayon, dans le livre "Stalingrad", Beevor relate aussi que les allemands auraient pu "retourner" les russes contre les soviets. La révolution était très récente, le stalinisme très dur, et une proportion très conséquente de l'armée allemande était composée de volontaires des territoires soviétiques occupés. On peut imaginer que cette proportion eut été encore plus considérable eussent les allemands été plus modérés dans leur occupation de l'URSS...)

Elle a été utilement résumée dans une oeuvre d'anthologie, un véritable armorial de la campagne de mai/ juin 40: "Mirabelle appelle églantine ... Mirabelle appelle églantine..." "On décroche sur Sarville" "Mais pas si viiiite!"

Exact. Ce qui renvoie à la généralisation allemande des "multiplicateurs de puissance": la radio, comme tu le rappelles, mais aussi la mitraillette généralisée dans l'infanterie, ou encore "l'artillerie volante". Deux petites remarques complémentaire: Les non tributaires du modernisme allemand furent les artilleurs. Ca se ressentira plus tard quand, à l'instar de Tintin ils iront faire un tour chez les soviets... Quelqu'un (me rappelle plus qui) en avait tiré des conclusions sur les armées offensives et leur tendance à délaisser l'artillerie, en faisant le parallèle WH... US Army actuelle. Audacieux mais pas illogique. Parlant des déficits de commandement, la répartition des fronts entre les armées et la distance entre les QGs - Gamelin à La Ferté sous Jouarre, Giraud aux champs, les permanents de Vincennes etc. - a joué un rôle croquignolet dans le désastre

Roland, sans verser dans le mythe des 1000 victoires, on ne peut dire que le ciel fut vide de chasse en mai-juin 40. Il y a eu d'incontestables problèmes et erreurs, au rangs desquels: (i) la désorganisation suivant la nationalisation des entreprises aéronautiques. Les motoristes et les concepteurs / fabricants d'avions furent nationalisés, mais pas leurs fournisseurs. Ainsi, un nombre conséquent d'avions modernes étaient en parc dans radio ou sans hélice en mai / juin; (ii) la raideur du commandement. Ainsi, des unités modernes furent gardées en réserve dans le sud, la chasse aéronavale pourtant moderne ne fut presque pas engagée, alors que les 406 étaient clairement dépassés, et que les 520 prouveront être un "overkill" sur les cacahuètes italiennes après le 10 juin. A lire pour approfondir le sujet les ouvrages de Patrick Facon, travail de toute première qualité. A lire également, plus généralement sur la campagne de France, "un stupéfiant désastre" de Jean Vanwelkenhuizen.

Tout a été dit de la supériorité numérique de l'armée française, mais de son infériorité doctrinale, en découlant l'infériorité du matériel: chars non conçus pour la guerre de mouvement etc. Un des grands freins à une attaque préventive fut l'état des lieux déplorable de l'AA que donna Vuillemin à Cot.

Merci, mais c'est précisément pas celui-là que je cherche!

Il y a une 20aine d'années, j'avais suivi sur la deuxième chaîne belge un documentaire en plusieurs épisodes appellé "The War", ou "War". Ce n'est pas le doc US plus récent sur la seconde guerre mondiale, mais un documentaire (de mémoire) canadien expliquant l'émergence du concept de guerre totale, le comportement humain en situation de combat etc. , un point de vue un peu keeganesque si je puis dire. Est-ce que cela dit quelque chose à quelqu'un? Merci Alex

Dans le courant des années 90, une grande réforme de l'adminstration a été projetée en Belgique. Il faut savoir que l'administration (de tous niveaux, fédéral et fédérés) est le premier employeur du pays: le nombre de fonctionnaires, de services, de ministères est tout simplement hallucinant - la charge de ces fonctions pèse tellement dans le budget de l'état que les coûts opérationnels sont réduits au profits de la structure. L'exemple du MinDef est parlant mais pas unique: environ (de mémoire) 60 % de couts de personnel, coût croissant chaque année, et de moins en moins pour l'équipement et l'entraînement. Bref. C'est comme ça partout. Un ministre socialiste flamand a donc eu l'idée de la réforme "Copernic". "Copernic" parce que la belgique ne tournerait plus autour de l'administration... On a donc décidé de tout réformer MAIS ... sans toucher au cadre (ce serait la révolution) et sans budget pour l'informatisation et l'automatisation. Faut dire que deux contrats majeurs d'informatisation ont déjà failli couler (Ministère de la Justice et Ministère des finances). Raisons officielle: retards des contractants privés dans le déployment des solutions. Raison officieuse: nombreux sabotages de la part de fonctionnaires qui voulaient prouver, mettant des bâtons dans les roues des contractants privés, que "le privé c'est pas mieux que l'administration" et que "l'informatisation ça sert à rien si c'est pour faire perdre des postes de fonctionnaires". Que reste-t-il de la réforme? Rien, ou presque: on a engagé à prix d'or des cadres du privé, que l'on a appellé "managers". Ces managers gangnaient beaucoup plus que les fonctionnaires qu'ils remplaçaient, donc ils se sont attirés beaucoup de sympathie dès leur arrivée. Et quand ils ont voulu changer la moindre procédure, voire, crime ultime, ont voulu faire travailler les fonctionnaires, on est passé à deux doigts du lynchage. Et on a changé les noms des ministères: de ministère, on est passé à "Service Public Fédéral", ou SPF. Un peu comme, lors de l'affaire Dutroux, pour faire "populo", on avait rebaptisé les palais de justice en "maison de justice". Du toilettage un peu concon, quoi. Certains ministères ont gardé leur nom de "ministère" plutôt que SPF, pour des raisons de solennité du nom essentiellement. Je suppose que le passage en SPF signifie que Crembo veut terminer la transformation du MinDef en SPFDef signe la fin de la transformation de l'ABL en protection civile, et ouvre la possibilité de recruter des supermanagers. Avis aux amateurs.

Lesquels? La flandre a une tradition "pacifiste" (au sens historique du terme) que n'a pas la wallonie.

Oh j'ai bien noté ça lors des récents meetings de Istres et de Hyères (magnifique, soit dit en passant). Et très jolies avec ça. Si c'est comme l'armée Israëlienne avec le droit de cuissage sur les conscrites (chaudes comme le désert), ça doit bien se marrer.

Autant que je sache, si la piste du F35 a été officiellement examinée par Evere, et fait l'objet d'un pré-débat pendant la période du gouvernement Verhofstadt qui a remis la question du remplacement du F16 sine die, si le Gripen a été évoqué, le Rafale n'a, à ma connaissance, jamais été évoqué. Les raisons: (i) Tropisme pro-US très fort à la composante air, spécialement depuis la flamandisation de sa hiérarchie. Un avion français est tout simplement impensable; (ii) Passif politique: un gouvernement est déjà tombé pour ce genre de questions au moment du choix F16 vs Mirage F1, les flamands pour le F16, les francophones pour le F1. Après, l'affaire Carapace n'a pas amélioré les choses... NB: c'est au Pays-Bas que le Rafale a été envisagé par l'EM à un moment.

Cette histoire de (non-)remplacement du F16, c'est un peu le "serpent de mer" de la Composante Air: de temps à autre ça émerge et puis ça replonge de suite, et personne n'en parle parce que personne n'ose dire qu'il a vu un serpent de mer. Pire (on est en belgique après tout), personne n'en parle parce que tout le monde s'en fout. On sait que l'EM avait loupé le coche du F35 par manque de fonds. A posteriori, on se rend compte que c'était plutôt une bonne chose. Puis l'idée de quelques Gripen avait été soulevée par les flamands de l'EM. Il y a 5 ans, quand je bossais en contact proche de l'industrie aéro belge, un cadre de la Sonaca m'avait dit que pour le remplacement des F16, c'était cuit. Le problème est double: (i) Y a plus d'argent. Le déficit belge est tel que l'investissement dans des avions de combats est tout simplement inenvisageable. (ii) Et quand bien même il y aurait des sous, l'industrie aéro traditionnelle en belgique est wallonne. L'EM de la composante air, comme le ministère, comme les cordons de la bourse, sont aux mains des flamands. Leur industrie de défense existe, et est positionnée plutôt technologies dual use tandis que la wallonie a une industrie de défense classique. Attention, enfin, à ne pas considérer le cas "commonwealth" comme général. Les forces aériennes brit, australiennes, canadiennes etc. sont naturellement proches. Ce n'est pas le cas ailleurs. Mais je suis généralement d'accord que l'intégration du cursus franco-belge (une des rares, sinon la seule bonne chose de l'ere flahutte) permet d'imaginer une carrière de pilote dans l'AA pour les belges ... si la France accepte. NB: ce rapprochement de cursus doit faire enrager les flamands. Et la situation n'est pas irréversible: un cursus commun belgo-néerlandais a existé pendant 20 ans avant d'être supprimé quand les F5 / Mirage V sont entrés en service. Les flamands semblent vouloir en sortir par le haut, en ouvrant le cursus à d'autres pays. Mais quid si cela ne marche pas... ?

J'ai pas trouvé. Son portrait des relations belgo-belges (wallons / flamands) est à la fois succint mais très détaillé et très juste, ce qui est remarquable pour un français, généralement les français n'en touchent pas une rayon belge. Il a bien travaillé.

C'est exactement ce que zemmour défend: la France transcende ces concepts - jonction des mondes germaniques et latins, nation continentale et maritime à la fois. Ca se lit...

Très juste. Sans oublier le financement par l'économie développée par les francophones du déployment économique de la Flandre. Enfin. Je suis en train de lire le bouquin de zemmour, qui me conforte dans mon idée de rapprochement de la France et de course au Rhin.

Vrai. Rien n'est certain en ce qui concerne les hélicos, arlon est toujours en sursis, et encore une fois, la flandre regroupe les lourds. Sans oublier la Marine, flamndisée progressivement.