Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Le Mirage 2000 : pourquoi ?


aigle
 Share

Messages recommandés

En 1975, Giscard a donc décidé de choisir le 2000 (et non le 4000) comme futur avion de l'armée de l'air des années 1980 à 2000. On sait que ce choix s'inscrivait dans une logique de sérieux financier visant à conserver un nombre suffisant d'avions en ligne (450) et en parc (600) et donc à éviter l'alternative insoutenable posée par le 4000 (soit exploser le budget soit imploser les effectifs).

Certes mais pourquoi choisir de développer un avion entièrement nouveau alors qu'à cette poque le F1 avait encore un potentiel d'évolution subtantielle - par exemple avec la version E équipée du M53 ? rappelons que pour la reco le choix s'est portée sur une version du F1 (équipée du réacteur Atar).

Choisir le F1 comme avion de base de l'armée de l'air des années 1980 aurait peut-être permis de conserver sa chance au 4000 soit en tant qu'avion de supériorit aérienne soit en tant que bombardier stratégique (en imaginant une capacité duale : nucléaire et classique) et finalement de préparer le rafale qui aurait constituer un vrai saut technologique et qualitatif vers 1990/1995.

J'ajoute deux remarques que de savants techniciens ont soulevé devant moi :

d'une part le F1 (comme le jaguar) étaient conçus pour décoller de terrains sommaires - hypothèse non seulement adaptée au tiers monde mais aussi à un contexte de risque de guerre en Europe imposant d'évacuer les bases pour échapper aux frappes préventives probables du pacte de varsovie; il semble que le 2000 soit moins souple d'emploi sur ce point.

d'autre part, l'aile en flèche du F1 se prêterait mieux au vol de pénétration à basse altitude - alors que l'aile delta du 2000 ait plutôt un handicap sur ce point imposant pour les version D et N de coûteux renforcements de structure. Ajoutons qu'il existait dès les années 1970 des versions d'assaut (certes monoplaces) du F1 vendues à l'étranger (Espagne notamment) - il n'aurait resté qu'à assure le difficile développement du radar Antilope et à aménager deux places...Mais le choix de l'ASMP permet au porteur de rester à grande distance de la cible - tandique le développement parallèle du 4000 (chargée des missions à longue ou très longue distance)  aurait permis de concentrer le F1 d'assaut sur les missions nucléaires à moyenne portée...

Quels étaient les éléments de supériorité du 2000 qui l'on fait retenir par Giscard ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Pour les mêmes raisons que l'on a préférer le Rafale à une version moderniser du 2000.  Je suppose que la cellule arrivait à ses limites, les techniques pouvaient permettre de faire mieux et le budget ne permettait pas de faire plaisir à l'armée de l'air en lui fournissant un bi réacteur lourd.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Certes mais pourquoi choisir de développer un avion entièrement nouveau alors qu'à cette poque le F1 avait encore un potentiel d'évolution subtantielle - par exemple avec la version E équipée du M53 ? rappelons que pour la reco le choix s'est portée sur une version du F1 (équipée du réacteur Atar).

Le potentiel d'évolution n'a un intérêt que si la base est saine. Or le F1 était déjà dépassé et pour rester dans la course il fallait développer un nouvel avion exploitant les dernières technologies (matériaux composites, CDVE, etc), en particulier pour la chasse. La priorité donnée à la défense aérienne pour le M2000 fait que le F1 a été sélectionné pour la reco, mais aussi parce qu'il était suffisamment adapté à ce rôle.

De toute façon il ne faut pas juger ces choix sur une base uniquement franco-française. L'ensemble s'inscrit dans une évolution mondiale, avec l'apparition remarquée d'un élément nouveau (entre autre) : le F-16.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J'ajoute deux remarques que de savants techniciens ont soulevé devant moi :

d'une part le F1 (comme le jaguar) étaient conçus pour décoller de terrains sommaires - hypothèse non seulement adaptée au tiers monde mais aussi à un contexte de risque de guerre en Europe imposant d'évacuer les bases pour échapper aux frappes préventives probables du pacte de varsovie; il semble que le 2000 soit moins souple d'emploi sur ce point.

Dans les années 80 la France dispose d'une dissuasion nucléaire vraiment crédible (5 puis 6 SNLE équipés de 96 têtes nucléaires chacun) donc la frappe préventive du pacte de Varsovie est inenvisageable.
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La réponse de DEFA me convient et correspond à ce qu'on mdit d'anciens pilotes : l'obsolescence de la chasse dans les années 1980 (il y avait encore des Mirages III en service vers 1985) imposait un appareil entièrement nouveau. Et ce d'autant plus que l'aile delta semble mieux adapté au combat tournoyant et d'une façon générale donne plus de maniabilité en altitude.

cela pose cependant une autre question : pourquoi faire le 2000N ? et le faire à 75 exemplaires qui jusqu'en 1996 ont cohabité avec 18 Mirages IV P ?

n'aurait il pas mieux valu investir sur une quarantaine de 4000B ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

cela pose cependant une autre question : pourquoi faire le 2000N ? et le faire à 75 exemplaires qui jusqu'en 1996 ont cohabité avec 18 Mirages IV P ?

n'aurait il pas mieux valu investir sur une quarantaine de 4000B ?

Les 2000N ont cohabité avec le IV P parce qu'il fallait assurer un nombre suffisant de vecteurs opérationnels. Si ma mémoire est bonne, le IV P a perdu sa mission pré-stratégique dès que l'EC 3/4 a été opérationnel.

Le Mirage 4000 était d'ors et déjà rejeté pour des raisons de coûts (surtout pour seulement 40 appareils), et c'est logiquement le Mirage 2000 qui a été choisi comme plateforme pour succéder au Mirage IV. La page M4000 était déjà si bien tournée qu'à l'époque on entrait déjà dans l'ère des études ACT/ACM/ACX qui allaient donner le Rafale à peine 6 ans plus tard.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Les 2000N ont cohabité avec le IV P parce qu'il fallait assurer un nombre suffisant de vecteurs opérationnels. Si ma mémoire est bonne, le IV P a perdu sa mission pré-stratégique dès que l'EC 3/4 a été opérationnel.

Le Mirage 4000 était d'ors et déjà rejeté pour des raisons de coûts (surtout pour seulement 40 appareils), et c'est logiquement le Mirage 2000 qui a été choisi comme plateforme pour succéder au Mirage IV. La page M4000 était déjà si bien tournée qu'à l'époque on entrait déjà dans l'ère des études ACT/ACM/ACX qui allaient donner le Rafale à peine 6 ans plus tard.

Merci DEFA; J'ai deux questions :

Pourquoi avoir converti 18 Mirages IV seulement en IV P ? c'est vraiment peu par rapport au 48 IV A ou aux 75 2000N ?

D'autre part pourquoi considérre le 4000 comme dépassé alors que les derniers vols d' essais datent de 1987 (et sont donc contemporains des premiers essais du 2000N) ? l'avion était prêt puisque sa cellule était au point tout comme ses deux réacteurs : n'aurait il pas pu reprendre l'avionique et le radar du 2000N (prêts en 1988) : nous aurions ainsi disposer d'un vecteur capable de voler jusqu'à Moscou (et avec une marge de 1000 Km pour un retour vers la finlande) sans ravitaillement en vol !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

cela pose cependant une autre question : pourquoi faire le 2000N ? et le faire à 75 exemplaires qui jusqu'en 1996 ont cohabité avec 18 Mirages IV P ?

n'aurait il pas mieux valu investir sur une quarantaine de 4000B ?

La décision a été prise en 79, le mirage 4000 venait (ou allait) de faire son premier vol, alors que le 2000 avait déjà presque un an d'essai. On ne pouvait pas s'équiper de M4000B pour des raisons de coût principalement. Ensuite on aurait peut-être pu réduire le nombre de mirage 4000 pour avoir un coût correct, mais on avait quand même besoin d'un nombre suffisant de vecteur pour pouvoir détruire 50% du potentiel économique de l'URSS. La solution aurait peut-être été de faire des mirage 4000 emportant 2 ou 3 ASMP éventuellement avec une tête plus grosse.

Pourquoi avoir converti 18 Mirages IV seulement en IV P ? c'est vraiment peu par rapport au 4862 IV A ou aux 75 2000N ?

Il ne s'agissait que d'une solution d'intérim permettant une mise en service de l'ASMP plus rapide que le mirage 2000N. Les 18 exemplaires ont suffit à permettre la transition entre le couple mirage IVA/AN22 et le couple mirage 2000N/ASMP. Ensuite on a modernisé uniquement les avions les moins usés.

Je me demande aussi si cette conversion n'a pas permis de garder opérationnel les mirage IV qui restent pour certains type de missions (vols très longue durée) plus performants que les mirage 2000. Même s'ils n'étaient officiellement plus chargé de la dissuasion nucléaire, je me poserai toujours la question vu qu'on les a gardé opérationnel jusqu'à l'arrivée du rafale (qui n'a rien à lui envier)

D'autre part pourquoi considérre le 4000 comme dépassé alors que les derniers vols d' essais datent de 1987 (et sont donc contemporains des premiers essais du 2000N) ? l'avion était prêt puisque sa cellule était au point tout comme ses deux réacteurs : n'aurait il pas pu reprendre l'avionique et le radar du 2000N (prêts en 1988) : nous aurions ainsi disposer d'un vecteur capable de voler jusqu'à Moscou (et avec une marge de 1000 Km pour un retour vers la finlande) sans ravitaillement en vol !

Le mirage 4000 n'a volé qu'à l'état de prototype. En fait en 86, le mirage 4000 est à peine plus avancé que le rafale A.

Bon si on se replace en 79 lors du choix du 2000, c'est vrai que le 4000 n'était pas du tout dépassé et pouvait encore avoir sa chance.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Les 18 M IVP ont aussi une autre fonction: la reconnaissance stratégique, à ce titre 18 avions semble être un format suffisant et puis le nombre de cellules disponibles ne devait pas être si important que çà alors que l'avion est en ligne depuis les années 60.

Le 4000 n'est pas dépassé, il n'est pas programmé c'est à dire financé. De plus dans ces années là l'ACT/ACX est déjà sur les rails et sont format (8,5 t initialement) n'a rien à voir avec le 4000.

Le 4000 signifie une chaîne logistique à part, une chaîne de fabrication à pert un cursus de formation à part etc etc ...

De plus atteindre Moscou ne s'impose pas , la FOSt fait çà très bien et pour les frappes sur des objectifs périphériques les IVP et les 2000N suffisent.

Le choix du 2000 comme cheville ouvrière de la DA a déterminé tout le reste en cascade, sans un rôle dans la DA le 4000 devient trop cher à produire et à maintenir pour 40 ou 50 avions.

De plus il ne faut pas oublier que ce qui plombe avant tout l'avion c'est son double échec en Iran et en Arabie Saoudite qui étaient les clients de lancement. Or ces deux pays aurait éventuellement choisi l'avion si l'ADLA en avait fait de même or ce ne fut pas le cas c'était un cercle vicieux

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Wikipedia Mirage 2000 + Rafale rappellent le contexte de l'époque:

"En 1972, l'Armée de l'air française lance le programme ACF (Avion de Combat Futur) pour lequel elle demande un avion bi-réacteur Snecma M53 avec une aile fixe destinée à des missions de supériorité aérienne. Tout en préparant une réponse à cet appel d'offre, le constructeur Dassault Aviation lance dès l'année suivante, sur fonds privés, l'étude d'un avion mono-réacteur à aile delta baptisé Delta 2000. Le 12 décembre 1975, le programme ACF est arrêté pour des questions de coûts[1]et le gouvernement décide d'adopter à la place le projet du Delta 2000"     Il y eu cette errance Mirage-G4, G8 prémices de l' ACF et cet ACF trop ambitieux car bireacteur

Dassault devait alimenter son bureau d'étude. L' AdlA  devait devenir plus raisonnable qu'avec l'ACF

Parallèlement à l'adoption du Mirage-2000, l' AdlA a lancé le programme ACT, encore bireacteur

"En décembre 1977, l'Armée de l'air demande à la Direction des constructions aéronautiques du ministère de la Défense français de conduire une réflexion sur un « Avion de Combat Tactique » (ACT)[4]. Le ministère n'exclut pas à cette date une éventuelle construction en coopération avec d'autres pays européens, les budgets défense se faisant plus maigres et l'intégration de technologies récentes de plus en plus coûteuses[5]... Le 12 décembre 1982, le ministre de la défense français Charles Hernu annonce à l'Assemblée nationale française que « la France construira seule si nécessaire l'ACX » (« Avion de Combat eXpérimental », ex-ACT 92), dont les études sont lancées, et fait la même proposition aux industriels européens."  ....

Rafale franco-français décidé par Charles Hernu. On connait la longue suite.

Le 2000 fut finalement assez opportun dans ce long  intérim partant du Mirage-3+F1  vers Rafale !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

De plus il ne faut pas oublier que ce qui plombe avant tout l'avion c'est son double échec en Iran et en Arabie Saoudite qui étaient les clients de lancement. Or ces deux pays aurait éventuellement choisi l'avion si l'ADLA en avait fait de même or ce ne fut pas le cas c'était un cercle vicieux

Tu voulais surement parler de l'Irak. ;)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Restaurer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

 Share

  • Statistiques des membres

    5 960
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    Lecteur de passage
    Membre le plus récent
    Lecteur de passage
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,5k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...