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Quel modèle pour une AdT amputée?


Tancrède
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Je viens de commencer le DSI de ce mois ci et les échos divers et variés qui y sont en rejoignent beaucoup d'autres un peu partout: l'AdT risquerait très fortement de perdre 2 brigades. Que cela soit le cas ou non, que les amputations prennent une autre forme ou non, je lance ce sujet pour faire turbiner, en partant de ce principe qu'on considèrera ici comme acquis pour les besoins de la réflexion. L'idée est de voir les manières d'optimiser une force de 6 brigades (plus diverses unités, essentiellement les FS et celles déployées outre mer) ou d'un équivalent de 6 brigades pour qu'elle soit encore un levier politique ayant un semblant de capacité à peser réellement et non seulement à fournir des unités à la demande des ricains.

Alors évidemment un des prémisses est de dire qu'il faudrait structurer plus solidement un partenariat plus fixe avec un allié de même taille ou d'une taille proche pour pouvoir dans certains scénaris disposer de quelque chose pouvant peser en soi, sans les ricains. Mais la question ici n'est pas à ce niveau: comment fait-on d'abord et avant tout par nous-mêmes avec 6 brigades (ou l'équivalent de 6 brigades, environs 40 000h)? Est-ce possible? Comment fait-on pour pouvoir peser dans le maximum de scénaris possibles et imaginables, en faisant "cracher" à un format donné une organisation pensée sur d'autres bases, sur une autre exploitation du potentiel existant? Est-ce un cas où "on a tout essayé" et l'équivalent de 40 000h ne peut plus rien faire de "lourd" dans la géopolitique des grands, ou les modes d'organisation et de pensée qui vont avec la façon dont on organise actuellement 40 000h pourraient-ils être revus pour optimiser, dégager de nouvelles possibilités?

Parce que l'alternative est claire: on voit déjà ce qu'on ne peut plus faire avec environs 50 000, alors 40 000, et la compression que cela impose dans toutes ses ramifications en amont et en aval, c'est la mort de la puissance française comme acteur encore un peu important (sans même compter le débat sur la "betteravisation" qu'on entend ici et là).

Donc cet équivalent de 6 brigades, que pourrait-on lui faire raisonnablement cracher en le voyant autrement que comme 2 brigades amputées à un potentiel déjà très atteint? Comment y voir un "verre à moitié plein", un potentiel renouveau à partir duquel, dans un avenir plus violent, on redévelopperait quantitativement l'armée?Les pistes et éléments de réflexion sont nombreux:

- une conversion totale à un modèle façon "marine corps". Avec le terme de "maritimisation" qui est aujourd'hui souvent employé, l'idée d'avoir un corps d'intervention dont une partie est basée en permanence (avec rotation ou non) autour de la zone océans Indien/pacifique n'est pas forcément la plus conne.

- un changement radical de l'approche de la ressource humaine et une valorisation plus accrue des éléments existants, consistant notamment à voir tout ce qu'il est possible de tirer d'un nombre réduit de soldats radicalement mieux formés, encadrés, plus polyvalents, plus motivés....

- le renoncement à certains pans de capacités réduits à un strict niveau échantillonnaire pour la seule raison de maintien de savoirs-faires à la fois longs à récupérer et jugés encore potentiellement pertinents pour les décennies visibles (mais uniquement dans des scénaris extrêmes): je pense ici tout connement à un renoncement aux forces lourdes chenillées, conservées au max dans l'équivalent d'1 à 2 escadrons expérimentaux interarmes. Oui ça fait renoncer à quelque chose, mais de toute façon, 1 brigade lourde ne permet pas de peser dans la plupart des scénaris crédibles (et en aucun cas en coalition), et s'en passer permet en revanche des économies rendant dispo des forces plus légères/moins chères en matos, mais où on pourrait là avoir le plein poids de 6 brigades réellement dispo et adaptées au moins à une gamme de scénaris donnés.

- le modèle de battlegroups interarmes autonomes permanents serait-il plus pertinent pour trouver une unité de compte administrative aussi, les "brigades" devenant pleinement un pôle comptable en centralisant un nombre donné pour une spécialité dominante? Couplé à un choix clair de forces légères/médianes, trouver 18 battlegroups/battaillons interarmes tournant autour de 2000h devient une possibilité et un modèle qui, s'il ne couvre pas tout le spectre souhaitable, permet en revanche de disposer d'un certain volant de poids. A comparer avec un modèle "complet" qui fournit chaque spécialité à niveau plus réduit.

- le problème d'une réserve: vu et la culture française à cet égard, et le modèle purement expéditionnaire de l'armée, il semble illusoire d'avoir une réserve citoyenne importante (pas plus que quelques unités pour le territoire) autre qu'un réservoir de spécialistes trop chers pour l'armée mais gagnant certains avantages à consacrer une part de temps à un service spécifique pour une durée donnée. En revanche, des unités formées de réserve opérationnelle (pas en grand nombre, faut pas rêver) faites prioritairement des anciens reconvertis dans les métiers de la sécurité (ou en situation difficile) servant un temps donné (qui leur maintient aussi leur CV "à jour" avec un label qualité/légitimité), ça pourrait peut être le faire pour offrir un complément quantitatif ponctuel (équivalent d'1-2 bataillons par brigade?).

Qu'en pensez-vous? Ce ne sont que des pistes parmi d'autres, des idées jetées comme ça. Je lance ce post qui ressemble à beaucoup de mes antiennes et opinions, mais à force d'entendre la sinistrose et le fatalisme des coupes à venir et les lamentations qui vont avec, j'essaie de signaler que toute catastrophe est aussi en soi une opportunité, et qu'au lieu de ne faire que se lamenter sur le tronçonnage de l'AdT, on pourrait essayer de se rendre compte qu'on est là potentiellement aussi en face d'une situation où il est possible (parce que c'est souhaitable) de se repenser en tant que modèle militaire, autant par l'adaptation à une politique extérieure mieux pensée et surtout mieux formulée que par le fait de couper le cordon avec les modèles militaires de la guerre froide et d'une amérique différente de nous dans ses besoins, sa taille, et par sa culture notamment dans l'obsession tactico-technique.

Bref, quand on est contraint, on devient pas forcément plus faibles: ce peut être l'occasion de se rappeler qu'on a un cerveau.

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Est ce que la question du nombre d'hommes est forcément la bonne variable ?

Je me rappelle de ton fil sur l'armée romaine tardive et notamment de la "puissance de feu" du légionnaire grâce à ces plumbata (??? Est ce le terme) sur son bouclier .

La question du PA2 m'a montré l'importance de raisonner non plus en nombre de sortie ni en nombre de bombes délivrées mais en nombre de targets détruites

Quelle transposition à l'échelle d'un GTIA au moment où pointent du nez les mortiers de précision, les drones tactiques , les missiles drones suicides comme le Vigilius de MBDA, voire des proto de balles de précision ouenlance grenade XM-25 CDTE

L'autre élément dans le parallèle avec le legionnaire romain était son bon niveau de protection et là aussi entre la félinisation,'les protection détaillées dans le fil sur les nouveaux casques, il y'a de quoi faire.

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la "puissance de feu" du légionnaire grâce à ces plumbata ( Est ce le terme) sur son bouclier .

c'est le terme, mais c'est un pluriel, donc plumbatae dans cette déclinaison.... Revois ton latin et relis ton gaffio, petit chenapan, ou c'est au coin avec 100 lignes à copier :lol:.

Sérieusement, oui, les plumbatae étaient une rationalisation pour la ligne (donc en plus des unités et sous-unités spécialisées de lanceurs de missiles, avec des javelots de plus grande taille) visant à remplacer le pilum généralisé qui était une mauvaise lance pour le contact (essentiellement pour faire peur à la cavalerie), et une arme de jet dont un légionnaire n'avait que 2 exemplaires sur lui (mais n'en emportait qu'un en bataille). Ca allait quand l'armée romaine avait une supériorité comparée bien plus grande, et surtout des adversaires moins organisés, moins grands (pas tant les armées de campagnes adverses que la capacité à les renouveler rapidement, qui était limitée par la petite taille des adversaires), et moins blindés: la doctrine dominante était le combat au gladius en recherchant le contact au plus vite, ce contre quoi des adversaires en grande majorité peu militarisés et formés avant tout de levées paysannes peu formées n'avaient aucune chance (et les adversaires plus sophistiqués, l'armée romaine avait la surface et le savoir-faire pour s'y adapter vite).

Le légionnaire tardif combat à la lance et au duo épée longue-bouclier (qui implique des espacements entre hommes un chouïa plus grands), mais il emporte avec lui une puissance de feu de courte portée bien plus grande avec les plumbatae, qui sont pour l'essentiels balancés dans la première phase des combats, celle des armes de jets, juste avant le contact. Mais comme avant, le romain tire par rangs, et là on a l'impact de l'organisation militaire: tout le monde ne tire pas ensemble, il y a un cadencement et une conservation de rangs encore "chargés" à employer quand l'officier décidant à ce niveau tactique (ou un plus haut demandant spécifiquement à garder cet effet en réserve) le dit.

Quelle transposition à l'échelle d'un GTIA au moment où pointent du nez les mortiers de précision, les drones tactiques , les missiles drones suicides comme le Vigilius de MBDA, voire des proto de balles de précision ouenlance grenade XM-25 CDTE

Il y a certainement bien des questions à se poser sur tout ce qu'on peut faire pour maximiser les effets de chaque système d'arme et plus encore leur combinaison (souligné 3 fois) -qui correspond à l'organisation/la pensée tactique, à la doctrine, à l'entraînement voire au type de soldat qui en découle- et ce au plus petit échelon possible. Quel est le plus petit échelon qui doit être structurellement interarme (je veux dire en permanence, cad en garnison)? Comment rendre les plus petites sous-unités aussi "intelligentes", autonomes et puissantes que possible? Quelle culture du commandement (je pense qu'en France particulièrement, ce sujet est à revoir radicalement)?

L'autre élément dans le parallèle avec le legionnaire romain était son bon niveau de protection et là aussi entre la félinisation,'les protection détaillées dans le fil sur les nouveaux casques, il y'a de quoi faire.

Pareil que précédemment. Mais il y a aussi et surtout à mon sens à ne pas exclusivement s'obséder sur des solutions techniques, qui doivent procéder d'un changement de pensée, de culture, de formation (de sélection?) et d'organisation avant tout. Se faire définir son armée, son format, ses unités par ce que fournissent les fabricants, ça semble pas la bonne solution, et entre autres causes, c'est un des maux dont on souffre actuellement (en combinaison avec la prééminence du "patron" d'outre atlantique, c'est la base du "mal américain" dont souffrent les européens).

Beaucoup d'historiens antiques, pour rester dans la comparaison, te dirons que le légionnaire romain n'a jamais été aussi efficace (et Rome si victorieuse) que quand il était peu blindé; c'est pas vrai dans tous les cas, il y a souvent des visions trop absolutistes, généralisantes, biaisées, partielles, voire idéologiques, mais il y aussi beaucoup de vrai dans ce fait.

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Le nombre qui dispose d'un armement fiable, même rustique prend souvent le desssus sur celui, en plus petit nombre, qui compte sur sa supposée supériorité technologique pour faire la différence.

En 1944, les allemand se sont épuisés à vouloir sortir le char ultime ou l'avion qui ferait la différence.... au final les pantheres et autres tigres ont été certes bons mais outre les problèmes de production, de jeunesse, et il n'ont jamais réussi à en aligner suffisement pour enrayer l'avance soviétique, armée "bourrin" tactiquement faible, mais nombreuse, dotée d'un matériel rustique,  s'appuyant sur une artillerie nombreuse, une aviation fiable, solide , et une conception stratégique de premier plan. Idem pour les V1 et V2 qui au bout du compte n'auront servi à rien sinon à dilluer les efforts de guerre.

Tout ça pour dire que l'avance technique ca coute beaucoup d'argent, ca épuise, ça oblige du coup à diminuer les effectifs en donnant l'illusion que la différence est faite sur le matériel, ça limite aussi souvent les stratégies, mais au final, en dehors du constructeur qui s'est rempli les poches,  on compte beaucoup la dessus et on est déçu face à un adversaire plus nombreux qui saura s'appuyer sur du matériel rustique, fiable, moins onéreux, et aura adapté sa tactique en conséquence, qui pourra au final avoir d'avantage d'ouvertures et d'initiatives.

Pour exemple, le F35 US, comme le futur croiseur US Zumwalt sont des gouffres financiers  au regard de ce que pourront apporter ces matériels en petit nombre - par la force des choses - sur un plan stratégique. MAis bon, je peux me tromper.

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- une conversion totale à un modèle façon "marine corps". Avec le terme de "maritimisation" qui est aujourd'hui souvent employé, l'idée d'avoir un corps d'intervention dont une partie est basée en permanence (avec rotation ou non) autour de la zone océans Indien/pacifique n'est pas forcément la plus conne.

- le renoncement à certains pans de capacités réduits à un strict niveau échantillonnaire pour la seule raison de maintien de savoirs-faires à la fois longs à récupérer et jugés encore potentiellement pertinents pour les décennies visibles (mais uniquement dans des scénaris extrêmes): je pense ici tout connement à un renoncement aux forces lourdes chenillées, conservées au max dans l'équivalent d'1 à 2 escadrons expérimentaux interarmes. Oui ça fait renoncer à quelque chose, mais de toute façon, 1 brigade lourde ne permet pas de peser dans la plupart des scénaris crédibles (et en aucun cas en coalition), et s'en passer permet en revanche des économies rendant dispo des forces plus légères/moins chères en matos, mais où on pourrait là avoir le plein poids de 6 brigades réellement dispo et adaptées au moins à une gamme de scénaris donnés.

Je pense qu'effectivement, il faut se "maritimiser" d'avantage. Les frontières terrestres en métropole sont plus que sécurisé. Dans le sens où il parait plus qu'improbable que l'Espagne, l'Allemagne ou l'Italie ne décide d'envahir le territoire français. Par contre, nos DOM-TOM sont loin et éparpillés, nos ZEE sont vastes et attisent les convoitises, le commerce international ne cesse de croitre par voie maritime. (Et argument suprême :le niveau de l'eau augmente à cause du réchauffement climatique  :P)

Je préfèrerais avoir un PA2 et son escorte au complet plutôt qu'une grande armée de terre qui rouille en caserne.

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C’est sans doute utopiste mais s’il l’on prend la réalité telle qu’elle est la situation est la suivante :

1 / Les pays de la communauté européenne ne se feront plus la guerre entre eux

2 / La communauté n’a pas de visées expansionnistes sur ses frontières 

3 / L’ensemble de ces pays forme une masse continentale assez cohérente bordée :

- à l’Est par la Russie ou des pays que l’on peut encore considérer comme satellites. Toutefois seule la Russie peut représenter une menace régionale sérieuse et immédiate pour la communauté, notamment pour les pays baltes qui n’ont de surcroît pas de base arrière .

- Au sud, mais de l’autre côté d’une barrière naturelle représentée par la Méditerranée – la menace est plus tangible, mais plus diffuse et d’un autre ordre – Terrorisme / Intégrisme religieux / menace sur la ressource énergétique la plus proche.

4 / Au niveau Mondial – L’Europe n’a d’autres ambitions que de sécuriser ses sources énergétiques et de commercer librement. Elle est liée malgré tout par son type de civilisation aux Etats-Unis avec qui  elle partage grosso-modo les mêmes préoccupations mais surtout dont elle est solidaire de part son système d’alliance, l’OTAN. L’Europe – Les pays européens - peuvent donc être amenés  à s’engager dans un guerre « lointaine » d’ampleur variable.

Les préoccupations des différent pays d’Europe compte tenu notamment de leur positionnement géographique ne sont pas les mêmes d’un point de vue militaire, et on peut comprendre  que chacun oriente son armée en fonction. En fait c’est l’Europe dans sa globalité qui devrait en quelque sorte « partager » le job de défense de façon cohérente et chacun se spécialiser en fonction de la menace.

- Aux pays de l’Est – ceux qui partagent une frontière avec un non-membre de la communauté de constituer un système défensif essentiellement terrestre – pour bloquer, ralentir, user une éventuelle attaque.

- Aux pays plus distants du centre Europe (Allemagne – Autriche – Tchéquie ) de disposer d’unités plus lourdes (un peu à la manière des légions romaines) pour frapper fort et assurer la défense de l’Europe et de son ciel.

- Aux pays du Sud, France, Espagne, Grèce, Italie, d’assurer la défense du flanc sud – avec pour cela essentiellement des moyens maritimes, et aériens nécessaires mais somme toute limités.

Mais l’Europe a besoin aussi d’une force de projection  donc d’une marine crédible, d’une aéronavale conséquente, et de brigades terrestres pour l’intervention extérieure,  de forces aéromobiles constituées autour de la France, l’Angleterre, l’Italie et l’Espagne. Il appartiendrait à ces pays là d’assurer la défense lointaine des intérêts Européens et de laisser aux autres la mission de défense des frontières. En quelque sorte l’Europe à aussi besoin de son corps de Marines quand à ses moyens terrestres.

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On est pas trop dans le présupposé géopolitique global/européen ici (sinon j'aurais posté dans la section histoire ou dans la section uchronie), donc essayons de pas trop nous égarer sinon on va être avant tout dans un topic sur la définition (idéale, souhaitée, probable, réaliste) de l'espace politique auquel nous devrions appartenir et sa perception de lui-même dans le monde (en fonction de laquelle il bâtit une politique extérieure, et par conséquence une armée).

Des Etats-Unis d'Europe en tant que pays ne sont pas vraiment probables au moins à brève ou moyenne échéance, de même qu'un sentiment d'appartenance pan-européen de nature à constituer un pacte social et un Etat avec des préoccupations géopolitiques partagées justifiant une intégration des tâches et une acceptation des intérêts des autres coins du continent.

Donc focalisons nous, c'est le but ici, sur la France et son armée de terre; on ne peut éviter d'avoir un ou plusieurs postulats de départ sur la politique extérieure et les forces armées qu'on bâtit en fonction d'elle, mais mieux vaut aller au plus court et n'évoquer que brièvement la vision correspondante pour la flotte (je dis la flotte plus que la marine puisqu'une des hypothèses possibles serait une AdT devenant un "marine corps") et l'AdA (là je dis armée de l'air parce que certaines visions peuvent la réduire à la portion congrue -rôles stratégiques uniquement, commandement spatial- avec développement d'une aviation/arme aérienne propre à une AdT/marine corps interarmée dans son essence).

Ca vous semble juste? Je poste surtout ça pour éviter de s'enfermer très tôt dans des visions géopolitiques grandioses en passant à côté du but du topic qui est de se demander ce qu'on va bien pouvoir foutre face à un risque d'amputation de l'équivalent de 2 brigades (et si l'amputation est de 2 brigades de combat, ça veut dire aussi le tronçonnage des unités d'appui et soutien correspondantes), quelle troupe on peut bâtir à partir de cette base, comment maximiser le potentiel qu'on peut en tirer, et comment prendre ce fait possible comme une opportunité plutôt qu'un sujet de lamentations parsemé des sempiternels "tout fout le camp" qui ne mènent à rien.

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On est pas trop dans le présupposé géopolitique global/européen ici (sinon j'aurais posté dans la section histoire ou dans la section uchronie), donc essayons de pas trop nous égarer sinon on va être avant tout dans un topic sur la définition (idéale, souhaitée, probable, réaliste) de l'espace politique auquel nous devrions appartenir et sa perception de lui-même dans le monde (en fonction de laquelle il bâtit une politique extérieure, et par conséquence une armée).

...

Je comprends l’aspect du sujet qui interroge sur ce qui peut être fait dans l’urgence et dans son coin, mais au risque de s’enfermer dans un cadre trop étroit on ne peut faire l’économie d’une réflexion sur  la « Big Picture » ; je te déclare donc, toi Tancrède, solennellement dépossédé de ton post :oops:

Je me permet quand même une petites digression sur le sujet, une mise au point.

...

Alors évidemment un des prémisses est de dire qu'il faudrait structurer plus solidement un partenariat plus fixe avec un allié de même taille ou d'une taille proche pour pouvoir dans certains scénaris disposer de quelque chose pouvant peser en soi, sans les ricains.

La partenaire en question me semble tous désigné ; il a les mêmes limitations (une masse critique insuffisante en solo), il est dans la même configuration géopolitique (puissance de moyenne envergure dans une position insulaire loin des arcs de crises ou il tend néanmoins à avoir des intérêts à défendre issue de son héritage histoire colonial ou simplement économique), de cette position découle une même posture fondé sur la projection de puissance à grande distance, et de fait par analogie un type d’armée similaire, dans un cadre autonome du tonton d’Amérique…………..et la gagnante est…………….la GB.

Une « intégration » de long terme avec les rosbifs me semble être devoir être la voie prioritaire à étudier. C’est vrai qu’historiquement ils manquent de fiabilités comme allié mais comprennent très bien le langage de l’intérêt.

L’Allemagne est une autre possibilité, mais ils n’ont pas d’ambition international, en tout cas pas de même nature, et surtout pas sur la même sphère ; à la limite ce sont même des adversaires dans l’orientation des efforts de l’UE en priorité vers leur pré carré de l’EST au détriment de la méditerranée ou de l’atlantique – il suffit de se rappeler l’exigence de l’Allemagne vis-à-vis de sa participation à l’Union pour la Méditerranée pour avaliser sa création alors que symétriquement la France n’a rien à dire sur le Conseil de la Baltique dont fait même partis l’Islande !-. Un terrain d’entente important néanmoins peut être l’entente avec la Russie  et la teneur des rapports à avoir avec ce pays.  Mais militairement, au-delà du symbole, il me semble qu’il n’y est pas grand-chose à gratter de ce côté-là du Rhin.

Mais quel que soit l’orientation prise il faut faire un choix très en amont de la posture fondamental à adopter et donc répondre aux questions : quelques types d’armée pour faire quoi, aller ou, avec quelles parts des ressources allouées, ecetera ?

Donc pour moi si, la solution du problème commence à ce niveau……mais ça ne doit pas nous empêcher d’évaluer dans l’abstrait  les différentes possibilités générées par les esprits dérangés des formeurs comme on sait si bien le faire sur AD ;)

...

Est-ce un cas où "on a tout essayé" et l'équivalent de 40 000h ne peut plus rien faire de "lourd" dans la géopolitique des grands, ou les modes d'organisation et de pensée qui vont avec la façon dont on organise actuellement 40 000h pourraient-ils être revus pour optimiser, dégager de nouvelles possibilités?

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Ça n’engage que moi, mais non seulement c’est insuffisant pour la baston version WW3, mais aussi pour une action géopolitique significative quel que soit sa nature. Et par « action » j’entends le traitement dans toute sa diversité, la prise en charge de tous les aspects ou presque, et surtout en toutes autonomies d’une opération. On en revient à l’action dans un cadre multinational. Reste à définir sont type et la position occupé surtout : entre égaux, brillant second, nation cadre.

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- une conversion totale à un modèle façon "marine corps". Avec le terme de "maritimisation" qui est aujourd'hui souvent employé, l'idée d'avoir un corps d'intervention dont une partie est basée en permanence (avec rotation ou non) autour de la zone océans Indien/pacifique n'est pas forcément la plus conne.

C’est même la plus pertinent des transformations. La limite que constituent le format réduit et un panel de missions limités est une opportunité si l’on cherche à construire un outil cohérent et homogène : « génétiquement » interarmes, une pensé, une métaculture commune.

- le renoncement à certains pans de capacités réduits à un strict niveau échantillonnaire pour la seule raison de maintien de savoirs-faires à la fois longs à récupérer et jugés encore potentiellement pertinents pour les décennies visibles (mais uniquement dans des scénaris extrêmes): je pense ici tout connement à un renoncement aux forces lourdes chenillées, conservées au max dans l'équivalent d'1 à 2 escadrons expérimentaux interarmes. Oui ça fait renoncer à quelque chose, mais de toute façon, 1 brigade lourde ne permet pas de peser dans la plupart des scénaris crédibles (et en aucun cas en coalition), et s'en passer permet en revanche des économies rendant dispo des forces plus légères/moins chères en matos, mais où on pourrait là avoir le plein poids de 6 brigades réellement dispo et adaptées au moins à une gamme de scénaris donnés.

C’est le genre d'abondons qui me chagrine, mais c’est plus raisonnable si on a en vue de rendre opérationnelle l’ensemble de l’Adt. Un bémol ; au-delà de la technologie, la préservation des savoirs faires tactiques est un point critique. Certes les manœuvres en grand escadrons sont rarissime voir très certainement inutile dans un avenir prévisible ; mais en cas de retour en grâce, même utilisé rarement et pas forcément tel quel, qui peut garantir que cette capacité si chèrement acquises ne sera pas décisive ?

Une solution pour moi serait de délocaliser plusieurs escadrons de chars et les intégrer à la structure d’une armée de l’UE qui demeure « continental » ; je pense à la bundeswehr. Et sa rejoint la proposition de Lezard-vert dans la répartition des taches  dans des groupements en fonctions d’intérêts communs et des capacités de chacun.

réserve citoyenne importante (pas plus que quelques unités pour le territoire) autre qu'un réservoir de spécialistes trop chers pour l'armée mais gagnant certains avantages à consacrer une part de temps à un service spécifique pour une durée donnée.

Les étudiants  sont la cibles toutes désigné de ce viviers régulièrement relancé en cour de carrière une fois les études terminé. Il en découle un certain nombre d’avantages pour l’institution: échanges d’idées civiles militaires par l’entretient d’une communauté de fanboy :lol:, visibilité social de l’armée accrue et prestige du fait que ce n’est pas les plus cons qui sont recrutés. Ça peut même aller au point d’en faire quelque chose de recherché sur un CV ! – à l’exact opposé de la situation actuelle-.

En revanche, des unités formées de réserve opérationnelle (pas en grand nombre, faut pas rêver) faites prioritairement des anciens reconvertis dans les métiers de la sécurité (ou en situation difficile) servant un temps donné (qui leur maintient aussi leur CV "à jour" avec un label qualité/légitimité), ça pourrait peut être le faire pour offrir un complément quantitatif ponctuel (équivalent d'1-2 bataillons par brigade?).

A utiliser avec modération. Pour moi, un recrutement de qualité ou le soldat sera entrainé à mener des taches complexes doit amener les postulants à envisager – être contraint ?...- dépassé un certain temps de services à s’engager dans une carrière longue ; bref « à y faire sa vie ». Mais ça reste toujours bon d’avoir un volant de bras tenu à niveau qui connaissent la maison.

Est ce que la question du nombre d'hommes est forcément la bonne variable ?

Je me rappelle de ton fil sur l'armée romaine tardive et notamment de la "puissance de feu" du légionnaire grâce à ces plumbata (??? Est ce le terme) sur son bouclier .

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Oui, le nombre d’homme est la bonne variable à considérer, et historiquement la puissance de feu (que ce soit des flèches ou des GBU) compense très difficilement ce facteur par un déploiement fantastique de ressources et uniquement dans très peu de configurations, Napoléon et ses grandes batteries, et plus proche de nous les américains –qui eux en ont les moyens, ce qui n’est pas le cas de tout le monde- sont là pour en témoigner. De un.

De deux, il n’est pas dit que les nouvelles technologies diminuent le besoin en effectifs, soit que le personnelles devant les faires fonctionner surcompensent le dégraissage ailleurs, que des imprévues quant à ses modalités d’utilisations fait exploser la masse salariale – voir le cas des Drones-, que ledit matérielles est besoins de conditions de fonctionnement et de protections particuliers, soit tout simplement que la technique ne peut remplir en elle-même l’immenses diversités des taches qu’exige la guerre.

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Quelle transposition à l'échelle d'un GTIA au moment où pointent du nez les mortiers de précision, les drones tactiques , les missiles drones suicides comme le Vigilius de MBDA, voire des proto de balles de précision ouenlance grenade XM-25 CDTE

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Mon sentiment personnel est que la plupart des avantages que prétendent apporter ces équipements sont très surfaits. Je ne suis pas fermé par essence à l’innovation technologique (par exemple cette histoire de mortier de précision me botte bien), mais je la trouve souvent pervertie (cas du suréquipement des drones) et plus dangereux, pousse à un aveuglement intellectuelle qui pourrait être fatal face à un ennemie suffisamment rusé pour radicalement réduire leurs effets.

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solennellement dépossédé de ton post

Faux:

1/ tu n'as pas les titres de propriété, alors que le sujet est à mon nom; c'est comme si j'avais pissé pour marquer le territoire :lol:.... Et si tu remets en cause la propriété privée, Chuck Norris viendra te punir de ton communisme

2/ Plus sérieusement, débattre de cet aspect plus large des choses se fait déjà sur d'autres topics, dans d'autres rubriques, dont certains sont authentiquement plus adaptés.... Genre "vers une défense européenne".

Si on commence là, on va redire des trucs dits ailleurs, et pire encore, prendre des pages pour ce faire, donc ce topic part d'un "moment" proche dans le temps et aussi immédiatement concret que possible: que peut-on faire avec ce qu'on aura l'an prochain? A noter que vu qu'il s'agit de turbinage, le point important de la question est "que peut-on". Ce n'est pas "qu'est-ce qui va être fait".

Ce n'est donc pas un sujet "big picture" (au sens "avec qui va t-on fusionner pour avoir plein de monde en kaki") parce qu'il est avant tout tourné sur l'AdT, point. Même dans le cas d'un corps expéditionnaire franco-anglais à une échéance de 15-20 ans, ce qui est déjà plus ou moins improbable, il faudra avant tout avoir une AdT et la plus performante possible au regard d'un diagnostic du monde et des intérêts d'une telle entité géopolitique "bâtarde". Ne serait-ce que parce que la formation de cette entité sera, comme toute chose, une négo, et que dans une négo, il faut avoir du jeu pour tirer le plus de marrons du feu (avoir le plus de bases, de structures.... De cette armée fusionnée sur le territoire): il vaut mieux être en position de faire des concessions (inévitables parce qu'une position de relative égalité sera la condition première d'un deal) que d'en demander.

Donc les réflexions "big picture" doivent être limitées au maximum juste comme petites intros conditionnant le modèle ou les idées proposées pour la forme et les principes d'une armée de terre renouvelée dont la réforme commencerait, dans le délire du sujet, dès le mois d'octobre de cette année, pas dans 5 ans, pas dans 15 ans, avec les budgets relativement prévisibles et selon la situation actuelle et ce qu'on peut raisonnablement projeter pour les années à venir. Pas en disposant à l'avance de l'opinion et des choix d'autres pays parce qu'on trouve ou non ça intellectuellement inévitable (ou plus sincèrement dans notre inconscient, avantageux avant tout pour la France dont on veut qu'elle dispose d'une grande armée européenne qui fera tout ce qui est dans l'intérêt français parce que c'est l'intérêt de tous ;)). Un des travers qu'on a tous ici, à divers degrés, est de décréter quel est l'intérêt européen et quelles sont les desideratas et visions géopolitiques des autres pays européens, et dans la plupart des cas, c'est décrété en toute ignorance de la façon dont les dits pays se voient dans le monde, s'y projettent et conçoivent la géopolitique et l'action extérieure. Et ça revient grosso modo à dire sans le dire qu'ils doivent voir comme la France. Donc évitons ce débat, parce que quelle qu'en soit la forme, 99% du temps sur ce forum, c'est à ça que ça se résume même si on prétend (et on pense sincèrement) le contraire. C'est de l'égocentrisme français qui se déguise en "pensée européenne".  

C’est le genre d'abondons qui me chagrine, mais c’est plus raisonnable si on a en vue de rendre opérationnelle l’ensemble de l’Adt. Un bémol ; au-delà de la technologie, la préservation des savoirs faires tactiques est un point critique. Certes les manœuvres en grand escadrons sont rarissime voir très certainement inutile dans un avenir prévisible ; mais en cas de retour en grâce, même utilisé rarement et pas forcément tel quel, qui peut garantir que cette capacité si chèrement acquises ne sera pas décisive ?

Une solution pour moi serait de délocaliser plusieurs escadrons de chars et les intégrer à la structure d’une armée de l’UE qui demeure « continental » ; je pense à la bundeswehr. Et sa rejoint la proposition de Lezard-vert dans la répartition des taches  dans des groupements en fonctions d’intérêts communs et des capacités de chacun.

Maintenir le savoir-faire de la guerre blindée lourde de grande échelle est-il absolument nécessaire quand on se focalise sur la "vision" de batailles de chars? Le char n'est plus le premier tueur de char et la vision française, en particulier, est trop teintée d'une vision "de cavalerie" (tout pour le char, tout autour du char, tout au service du char, soit une conception déséquilibrée, un faux combat interarme aujourd'hui périmé). Le premier savoir-faire de cette échelle de la guerre n'est-il pas celui des EM de niveaux supérieur, mettons ceux allant du corps d'armée à un équivalent brigade/division (cad le groupement de battlegroups/bataillons interarmes qui sont le "pion" opératif interarme de base)? Ces savoirs d'EM peuvent se conserver via la structure otanienne existante (qui fait les certifications) et les unités existantes, plus évidemment un exercice régulier. Quand à l'application pour articuler ces EM avec des vraies unités en grand nombre, il s'agit là déjà d'une approche globale du combat (interarmée et interarme), au sein de laquelle s'entraîner à faire manoeuvrer des brigades de chars ne semble plus très pertinent comme modèle, les grandes unités de manoeuvre futures risquant d'être bien plus composites et moins asservies au char que les DB de jadis.

Là, il s'agit moins de préserver une grande unité lourde "traditionnelle" que d'avoir en back up un échantillon expérimental conservant ce savoir-faire bien vivant (manoeuvre interarme à l'échelon d'un escadron entier de chars avec une Cie d'infanterie méca et ce qui va avec), mettons un "escadron interarme lourd" que pour le coup on pourrait envoyer à demeure chez les Allemands, eux qui voulaient tellement garder des unités françaises  :lol: pour alimenter le petit commerce local. On se mettra à l'heure allemande sur ce registre et basta.

Pour le reste, faisons un "char utile" nettement moins cher spécifiquement fait pour l'appui lourd d'un corps de "marines", ou customisons en un existant, dispo par pelotons de 4 pour un nombre donné de battlegroups (pour le nombre, pas plus de 8-9 pelotons actifs), et point barre.

Oui, le nombre d’homme est la bonne variable à considérer, et historiquement la puissance de feu (que ce soit des flèches ou des GBU) compense très difficilement ce facteur par un déploiement fantastique de ressources et uniquement dans très peu de configurations, Napoléon et ses grandes batteries, et plus proche de nous les américains –qui eux en ont les moyens, ce qui n’est pas le cas de tout le monde- sont là pour en témoigner. De un.

Oui, un truc certain est que la maximisation de la puissance de feu dans les unités terrestres de mêlée ne compense le nombre de façon très importante que dans le cas de grandes batailles rangées: plus on concentre d'unités (aussi autonomes, entraînées et subdivisées/articulées que possible) "fire intensive" dans un petit espace face à une armée "number intensive", plus on peut compenser, c'est ça l'avantage romain, entre autres, et c'est ça qui donne, au fil de l'histoire, des résultats souvent spectaculaires de petites armées face à des bien plus grandes. C'est un avantage tactique, parfois réellement immense, mais pas plus: il n'a eu une portée stratégique sensible que quand les armées se rencontraient sur un champ de bataille réduit (une zone de quelques kilomètres carrés à tout péter) ET quand les entités politiques auxquelles elles correspondaient ne pouvaient pas renouveler rapidement, voire immédiatement, leurs forces et/ou absorber le choc d'une défaite (par la volonté, la résilience, l'espace, les ressources....), ni mobiliser beaucoup d'armées de campagne. Bref, quand la victoire décisive pouvait s'obtenir sur un champ de bataille unique ou dans une campagne unique, ou au maximum quelques campagnes courtes. Plus l'adversaire peut absorber, soit parce qu'il est grand (grand pays en taille, en ressources, en troupes mobilisables....), soit parce qu'il est faible mais résilient (cas typique des adversaires à centre faible, comme des pays peu unis, ou des guérillas/pays féodaux de fait), moins cet avantage tactique est décisif.

C'est le paradigme dans lequel on s'est enfermé en occident: dépenser des fortunes, condamnant à un surinvestissement constant et contraint pour des années et des décennies, pour remporter une bataille décisive qui n'a que peu de chances d'arriver dans ces formes. En plus, en Europe, on est trop petits pour la remporter face aux quelques poids lourds non nucléaires qu'on pourrait avoir à se friter, et trop petits pour l'imposer (parce qu'il faut du temps et de la capacité d'occuper de grandes surfaces) à des mouvements insurrectionnels/féodaux/non gouvernementaux qui eux refusent les termes de ce genre de conception de la guerre au-delà de combats à l'échelon bataillon (desquels ils décrochent vite parce que leur but n'est pas de vaincre un bataillon adverse quand bien même ils le pourraient).

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Il me semble - sauf mauvaise lecture de ma part - que nous arrivons tous à peu près au même constat: à savoir que la France à vocation a construire son armée de terre autour d"un corps de Marines à vocation extérieure certes, mais susceptible tout aussi bien d'évoluer en complément de formations lourdes en région Europe. La Grande Bretagne a, à  peu prés la même vocation. Et l'Espagne je ne vois pas qu'elle autre perspective elle peut avoir - si tant est qu'elle sorte de sa crise financière. Ce corps s'entend bien sur avec des moyens maritimes et aériens en conséquence à l'image des corps de Marines US.  Après, on fait confiance ou pas à nos voisins....

Réfléchir sur une armée  Française à 6 brigades en dehors de ce contexte là ... est franchement déprimant. Pour un peu compte tenu de notre position géographique, seul un régiment de gardes républicains conserve un intérêt..... pour le 14 juillet.... et une petite armée symbolique pour faire semblant.

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Réfléchir sur une armée  Française à 6 brigades en dehors de ce contexte là ...

C'est ce qui limite l'exercice à quelque chose de plus technique, tactique, organisationnel, avec un cadre contraint. Il y a nombre d'exemples historiques où un Etat (mais aussi d'autres structures) ont opéré un changement militaire qui a vu une baisse drastique des effectifs au profit d'une autre organisation, d'un autre recrutement, d'une autre façon de combattre, d'une autre doctrine.... Et ce pour le meilleur. Réduire à 6 brigades pourrait être la meilleure chose qui soit arrivée depuis longtemps à l'armée française si on se donnait la peine de le voir comme une opportunité et pas comme "la même chose en plus petit". L'accroissement quantitatif, si le besoin était constaté et qu'il devait être opéré, aurait des chances de se faire sur de meilleures bases.

L'article de Benoît Bihan dans le dernier DSI est d'ailleurs assez amusant puisqu'il parle réellement de la "culture" des armées et du rôle d'une approche fondamentale et culturelle, ouvrant en conclusion sur l'opportunité d'un changement pour une AdT en plein retrait et réduction. On se dira que c'est le moment où on devient une Hollande en un peu plus grand (soit un fournisseur de compagnies ou bataillons interarmes pour les USA) ou si on peut essayer de voir comment utiliser au mieux une ressource comptée parce que contrairement à d'autres, on a encore des intérêts propres outre mer et une vocation à vouloir les défendre/les faire valoir/les développer en partie par nous-mêmes. Ainsi qu'une obligation de défense de territoires lointains qu'il serait de bon ton de pouvoir aussi défendre nous-mêmes.

me semble - sauf mauvaise lecture de ma part - que nous arrivons tous à peu près au même constat: à savoir que la France à vocation a construire son armée de terre autour d"un corps de Marines à vocation extérieure certes, mais susceptible tout aussi bien d'évoluer en complément de formations lourdes en région Europe. La Grande Bretagne a, à  peu prés la même vocation. Et l'Espagne je ne vois pas qu'elle autre perspective elle peut avoir - si tant est qu'elle sorte de sa crise financière. Ce corps s'entend bien sur avec des moyens maritimes et aériens en conséquence à l'image des corps de Marines US.  Après, on fait confiance ou pas à nos voisins....

Pas le sujet. Le postulat de départ est demain, le mois prochain et l'année prochaine, pas les fumeries de rêveries sur des Etats-Unis d'Europe, seule condition d'une armée intégrée, et c'est ni pour demain ni pour dans 10 ans.

Les lamentations sur le "tout fout le camp" sont interdites sur ce sujet (ça changera un peu), d'autant plus qu'elles sont inutiles.

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Il me paraît difficilement envisageable de en pas envisager au moins deux demi brigades de troupes spécialisées ce qui limite l'exercice à 5 brigades j'ai l'impression. Je m'explique.

Si le but est de produire un modèle qui fournisse autre chose que quelques bataillons à l'OTAN, une telle armée va devoir conserver des capacités spécialisées spécifiques. Troupes de montagne, parachutistes pour l'entrée de théâtre/FS (et uniquement pour ça) + le développement de troupes sur le modèle du génie d'assaut (à voir de manière systématique ?) afin de disposer de quoi acter le fait qu'une bonne partie des opérations futures auront lieu en zone urbaine/péri-urbaine.

Autre idée. Si le but est de réduire le format (et le budget) je suppose que la déplétion en termes d'hélicos de manoeuvre sera en proportion de la perte en effectifs ? Si c'est non il y aurait moyen de retrouver en capacité de manoeuvre non ? Au moins de quoi mettre en oeuvre un bataillon. Et vu la mission des BPC (ainsi que leur nombre) ça serait....logique.

Je n'envisage pas les commandos marine dans l'équation, je suppose qu'ils sont garantis.

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s'est vrai que le principe USMC serait bien pour l'armée Française .mais est-ce que le principe "cohésion" dans le style :"je suis un Marine avant d'être un spécialiste" est transposable à l'armée Française ?

car pour tourner comme l'USMC je reste persuader qu'il faut avoir cette état d'esprit pour faire tourner la machine .

un truc ,mais les Marines ont du faire leur place entre les gros de l'air force ,navy et army et cela grâce à l'histoire (quid de l'USMC si il n'y aurait pas eu de guerre contre le Japon durant la w2 ?) et s'est peut-être sa aussi le secret de leur "réussite" et sens d'adaptation à travers les périodes de leur histoire .

pour se faire ,si on décide de prendre le format USMC ,est-ce que les décideurs pourront faire face aux querelles de chapelle en interne dans l'armée de terre ?

le PB et a t'on la force moral pour dire :"il n'y a qu'une armée de terre et aux diables les traditions ".

car moi je reste persuader que pour tourné comme l'USMC faut un pot commun en béton dans l'esprit .

si demain on passe se cap ,je pense qu'une armée de terre en format USMC serait très crédible en terme d'emploi car hyper modulable en fonction des missions opérations ,gardant de la crédibilité sur de grosses affaire tout en gérant les "affaires courantes " sans crainte .

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pour se faire ,si on décide de prendre le format USMC ,est-ce que les décideurs pourront faire face aux querelles de chapelle en interne dans l'armée de terre ?

le PB et a t'on la force moral pour dire :"il n'y a qu'une armée de terre et aux diables les traditions ".

ça il va bien falloir le faire un jour... Enfin c'est pas garanti non plus.

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le PB et a t'on la force moral pour dire :"il n'y a qu'une armée de terre et aux diables les traditions ".

Les traditions ne sont pas forcément un obstacle si on les limite strictement à la culture régimentaire et/ou au maximum à des brigades "culturellement" cohérentes, mais juste ça. Avec le temps, c'est une affaire d'aiguillage de pognon. Au démarrage, ça nécessiterait un acte de volonté fort et soutenu "d'en haut" afin de détruire/refondre les structures d'organisation, les cursus.... D'ailleurs, les centres de formation dans chaque brigade interarme sont de fait un pas dans cette direction qui pourrait être accru. C'est de la direction du changement. Le vrai obstacle structurel est informel: c'est la mentalité, la culture des officiers (surtout passé un certain grade/une certaine ancienneté), leur résistance au changement, ceux qui sont bien implantés dans les armes. Pas en tant que grand mouvement organisé (quoiqu'un tel changement pas assez bien géré puisse entraîner de telles réactions), mais plus dans une reluctance généralisée, des changements de façade, des "oui" formulés du bout des lèvres, de la résistance administrative un peu partout, toutes formes de freinages divers et variés qui se verraient dans tous les domaines de l'activité militaire avec des grandes déclarations toutes formatées en interview du genre "on change beaucoup", "c'est dur mais on obéit", "la modernité c'est bien", "on s'adapte au monde tel qu'il est".... Et autres phrases toutes faites qui sont plates parce que dites pour la forme.

L'USMC, mais aussi l'US Army, sont les grands exemples récents que j'ai en tête, pour ce qui concerne la période de l'entre deux guerres: réduction massive de format, changement culturel, adaptation à une forme d'organisation et de gestion des conflits à venir (bien anticipés).... L'armée allemande de la même période présente aussi bien des éléments pouvant servir d'exemple avec pertinence. Mais je pourrais citer aussi la "New Model Army" anglaise de Cromwell ou l'armée romaine d'Auguste au lendemain des guerres civiles (un changement énorme et pas si connu, opéré sous une contrainte budgétaire brutale et massive) entre autres exemples où une armée a du rapidement se réinventer et savoir distinguer l'essentiel de l'utile.

Pouvoir peser dans une gamme de scénaris les plus probables (quitte à en abandonner certains pas forcément trop improbables), tirer tout ce qu'on peut de la somme de moyens qu'on peut avoir, préserver une capacité de remonter en puissance là où ça comptera le plus, c'est aujourd'hui la seule option.

Pour la note et les chougnards d'une armée européenne satisfaisant aux envies de vastes armées: une armée européenne qu'on composerait aujourd'hui à partir des armées existantes résulterait forcément d'un compromis politique et doctrinal reposant sur peu de facteurs militaires, et qui pis est, elle se ferait sur base des modes, cultures, tendances et organisations actuelles, soit un bon moyen d'avoir une énorme armée pesant lourd en tant que lobby, et qui essaiera d'être une armée américaine bis sans réellement en avoir les moyens, la cohésion et surtout sans répondre aux mêmes besoins. Ca peut sembler vague et reposant sur des facteurs pas forcément quantifiables, mais c'est énorme, et rien que sur le plan de la structuration, ça ferait un gros machin inréformable fondé par des militaires européens trouvant là l'occasion de ne pas repenser ni leur culture ni leur organisation ni leurs petits arrangements et fonctionnements habituels, donnant un pachyderme dont on peut douter de l'efficacité et de la capacité d'ensemble au regard de ce qu'il coûterait.

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  • 2 weeks later...

Où l'on voit qu'il s'agit avant tout de réflexion, d'organisation, d'expérimentation, de volonté, d'habitudes culturelles à déboguer, de faux conforts intellectuels (certains appelés pompeusement "traditions") et de frais somme toute pas énormes (mais surtout en entraînement, frais courants....), avant de commencer à parler équipements plus conséquents. Ce dernier point viendrait aussi, mais seulement après refonte du modèle.

Repenser les "pions" tactiques et opératifs sur la base de compagnies et bataillons d'infanterie interarmes semble la seule voie pertinente, et pourtant elle n'est pas vraiment adoptée pleinement. A l'aune du sujet et du thème récemment mis en avant de la "maritimisation", ça aurait pourtant beaucoup de sens de se "us-mariniser".

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J'avais pas vu qu'il avait tant publié pendant l'été: j'ai donc fait mes petites lectures, et il semble quand même qu'il tourne déjà souvent autour des mêmes thèmes:

- comment faire plus et mieux avec moins

- ce qui alourdit et fait merder les processus de choix d'armement et les processus de décision (commandement opérationnel)

- les exemples militaires et non militaires pouvant inspirer dans ces domaines

C'est franchement captivant, et je pense surtout aux domaines de culture d'organisation et de processus de décision, qui sont à la fois ceux où les réformes sont techniquement les plus aisées et les moins chères (tout à fait ce qu'il faut maintenant) et à la fois ceux où les dites réformes seront les plus dures à accoucher tant elles supposeraient une remise en question des habitudes et modes de pensées existant. A noter aussi, sa non exaltation devant l'armée anglaise :lol: (particulièrement le corps des officiers et le système régimentaire, porteurs de la "culture" de l'armée brit) non que j'ai envie de voir de l'english bashing :-X, mais ça aide à mettre en perspective ce qui sinon semble être une mise au pinacle unilatérale partout ailleurs.

En notant en passant que le rassemblement d'unités interarmes sur des bases plus grandes n'est pas souhaité que par moi :lol:.... Cela me semble de plus en plus le seul moyen de changer la culture des organisations internes à l'armée. Ca ou, tant qu'à supprimer des brigades, on en supprime une de plus pour la reformer immédiatement sur une grande base unique, avec des cadres nouveaux tout frais tout beaux (issus de l'AdT -toutes branches confondues- et des fusiliers marins), pas encore trop pollués par la culture ambiante, et avec un pool de conseillers venus des Marines :-[. On tient l'unité à part un moment, le temps qu'elle se forme, et on a une maquette de "new model army".

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Oui, il a un penchant pour le low cost, ce qui, au moins dans un premier temps, ne serait pas si mal: comme toutes les contraintes, ça aide à réfléchir et remettre la pensée tactique/opérative et la culture au centre. Mais grosso modo, il prêche pour un "modèle" hybride question technologies.

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Oui, il a un penchant pour le low cost, ce qui, au moins dans un premier temps, ne serait pas si mal: comme toutes les contraintes, ça aide à réfléchir et remettre la pensée tactique/opérative et la culture au centre. Mais grosso modo, il prêche pour un "modèle" hybride question technologies.

+1

J'avais pas vu qu'il avait tant publié pendant l'été: j'ai donc fait mes petites lectures, et il semble quand même qu'il tourne déjà souvent autour des mêmes thèmes:

- comment faire plus et mieux avec moins

- ce qui alourdit et fait merder les processus de choix d'armement et les processus de décision (commandement opérationnel)

- les exemples militaires et non militaires pouvant inspirer dans ces domaines

C'est franchement captivant, et je pense surtout aux domaines de culture d'organisation et de processus de décision, qui sont à la fois ceux où les réformes sont techniquement les plus aisées et les moins chères (tout à fait ce qu'il faut maintenant) et à la fois ceux où les dites réformes seront les plus dures à accoucher tant elles supposeraient une remise en question des habitudes et modes de pensées existant. A noter aussi, sa non exaltation devant l'armée anglaise :lol: (particulièrement le corps des officiers et le système régimentaire, porteurs de la "culture" de l'armée brit) non que j'ai envie de voir de l'english bashing :-X, mais ça aide à mettre en perspective ce qui sinon semble être une mise au pinacle unilatérale partout ailleurs.

En notant en passant que le rassemblement d'unités interarmes sur des bases plus grandes n'est pas souhaité que par moi :lol:.... Cela me semble de plus en plus le seul moyen de changer la culture des organisations internes à l'armée. Ca ou, tant qu'à supprimer des brigades, on en supprime une de plus pour la reformer immédiatement sur une grande base unique, avec des cadres nouveaux tout frais tout beaux (issus de l'AdT -toutes branches confondues- et des fusiliers marins), pas encore trop pollués par la culture ambiante, et avec un pool de conseillers venus des Marines :-[. On tient l'unité à part un moment, le temps qu'elle se forme, et on a une maquette de "new model army".

reste plus qu'a crée un insigne pour cette unité experimentale que tu proposes ,genre un insigne à la manière "Marines" ,moi du moment qu'il y a une Ancre dessus sa m'ira  =D

tu vas me dires que s'est du détail un insigne ,mais sa reste quand même important pour une troupe .

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Avant même d'envisager le format, les missions.... D'une AdT amputée en taille et de voir comment maximiser l'efficacité des petites unités (celle qu'elles ont par elles-mêmes, pas comme partie d'un tout), j'avoue que le blog de Goya m'a beaucoup relancé sur les questions de "culture" de l'armée et des armes ;), des paralysies et immobilismes qui en découlent souvent, de l'impact sur la coopération interarmes et entre officiers/EM en particulier, et en fait sur les questions de commandement. L'un des articles était particulièrement éclairant sur la genèse de la culture des officiers au XXème siècle, mais on peut y ajouter (quoique ce soit en partie lié) la culture du chef particulière à la France (paternalisme, non remise en cause du supérieur, non écoute des échelons inférieurs, chanter la chanson officielle à outrance, tendance au micromanagement....): la plupart des traits fondamentaux ne sont pas particuliers à la France, mais les degrés divers auxquels ils sont poussés sont eux uniques. Plus largement, les problèmes du commandement en général (les "novlangues" comme celles constatées dans l'OTAN, la tendance "bol de spaghettis", la surpopulation des EM, l'efficacité décroissante avec l'effectif, la lenteur des rythmes d'opération, la tendance bureaucratique et à créer des "administrateurs en uniforme", la paperasserie dans l'opérationnel, la rédaction des ordres....) sont à mon sens l'un des premiers sujets de focus. Il semble que les USA, après des constats en Irak et Afghanistan, aient lancé pas mal de chantiers peu visibles mais de grande importance sur la formation des officiers (initiale et continue), la culture d'écoute et d'échanges, la simplification et l'optimisation des processus de décision (au final plutôt alourdis par les nouvelles technologies plutôt qu'accélérés)....

Une AdT plus petite a l'absolu devoir de s'attaquer à ce sujet qui sera probablement la première clé d'une efficacité renouvelée: une toute autre culture du commandement, de l'approche de l'info, de la hiérarchie....

Sur le blog de Goya, la comparaison avec les différents types de structures de gangs criminels, de même que la comparaison de la capacité culturelle d'adaptation entre les armées anglaise et israélienne sont assez éclairants sur ce plan.

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