Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Heorl

Members
  • Compteur de contenus

    2 044
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    5

Messages posté(e)s par Heorl

  1. il y a une heure, Gran Capitan a dit :

    J'aurai pensé plutôt un projectile de char... en slo-mo on le voit arriver. Mais je n'arrive pas à identifier. 

     

    Sinon l'explosion est catastrophique pour le char et son équipage...

    L'avantage, si on peut dire, c'est qu'avec une explosion pareille tu n'as pas le temps de souffrir, même pas de commencer à penser "oh mer..."

    • Upvote (+1) 2
  2. il y a 33 minutes, Alzoc a dit :

    Il ne faut pas non plus oublier qu'une partie non négligeable de la population Israélienne est d'origine russe ou russophone. Les deux pays doivent tenir compte de l'opinion publique de la diaspora.

    En soit ce qui me fait le plus peur dans cette séquence, c'est que ça donne le parfait prétexte à Bibi pour se refaire une santé politique et judiciaire en profitant de l'occasion pour détruire les contres-pouvoirs restant (état d'urgence, "les lois et les juges protègent des terroristes avec leur laxisme", etc). Avec des extrémistes religieux au pouvoir des deux côté ça risque d'être un bain de sang. Rien de mieux que la religion pour déshumaniser la "population ennemie" et par là ouvrir la porte aux pires atrocités ...

    Après la relation des Juifs d'origine russe avec la Russie est très compliquée. Il y a un mélange de nostalgie d'un pays où vivaient leurs grands parents mais également peur d'un pays que les mêmes grands-parents ont fui en raison des pogroms répétés.

    • Upvote (+1) 1
  3. Il y a 12 heures, Alexis a dit :

    Le sujet est très important, et je trouve d'autant plus utile de retourner à la source, c'est-à-dire la retranscription exacte des propos du président russe au club de Valdaï jeudi 5 octobre, sur le site du Kremlin. Le passage en question mis dans un traducteur automatique - DeepL, le meilleur que je connaisse - on obtient ceci, c'est-à-dire la question qu'a posée au président russe Sergeï Karaganov l'analyste qui propose d'utiliser des armes nucléaires contre certains pays européens membres de l'OTAN, et la réponse que lui a faite Vladimir Poutine.

    Ce que dit Poutine n'est pas la même chose de ce qu'ont retranscrit les rédacteurs de la dépêche d'agence qui est maintenant répétée par beaucoup de médias :

    - Il n'envisage pas de sortir du TICEN à ce stade. Ce qui est envisagé - suivant la décision de la Douma dit-il... mais comme elle est aux ordres ! - c'est de retirer la ratification du traité, donc de se mettre dans la même position que les Etats-Unis, spécifiquement pour avoir une position "en miroir". Le retrait de cette ratification n'aurait pas de conséquence en soi, de toute façon le traité n'est jamais entré en vigueur puisque ni Etats-Unis ni Chine ne l'ont ratifié :happy: !

    - Il annonce en effet que la question d'essayer le nouveau type d'arme nucléaire peut se poser, que les experts le disent - et ce n'est pas surprenant, comme tu le rappelles seuls Etats-Unis et France ont réussi à construire des outils comme le NIF ou le LMJ. C'est d'ailleurs dit tout à fait ouvertement. Mais sur cette question il refuse de prendre position pour l'instant "Je ne suis pas prêt à (le) dire maintenant"

    Je ne pense d'ailleurs pas que ce soit un signal d'extrême faiblesse. C'est le signe que la Russie n'a pas le niveau technique des Etats-Unis ou de la France pour ce qui est des armes nucléaires, oui. Mais de là à parler d'extrême faiblesse, il me semble qu'il y a une grande distance

    S. KARAGANOV : Vladimir Vladimirovitch, tant à l'extérieur de la Russie qu'au Club [Valdai], une question simple est débattue avec beaucoup d'acuité. Je la formulerai comme suit - en mon nom, bien sûr, et non au nom de tout le monde. Notre doctrine d'utilisation des armes nucléaires est-elle dépassée ? Il me semble qu'elle est certainement dépassée, et qu'elle semble même frivole, créée en d'autres temps et peut-être dans un environnement différent, et qu'elle suit même de vieilles théories. La dissuasion ne fonctionne plus. N'est-il pas temps pour nous de modifier la doctrine d'utilisation des armes nucléaires dans le sens d'un abaissement du seuil nucléaire et de gravir, bien sûr fermement mais assez rapidement, l'échelle de l'escalade de la dissuasion, en dégrisant nos partenaires ?

    Ils se mettent à nu, ils disent directement que "puisque vous avez une telle doctrine, vous n'utiliserez jamais d'armes nucléaires" - et nous leur permettons ainsi, sans le savoir, de se développer et de mener des agressions absolument monstrueuses.

    C'est une question, mais il y en a une autre. Le monde dans les années à venir - même si nous gagnons d'une manière ou d'une autre en Ukraine ou autour de l'Ukraine - l'Occident continuera à traverser des temps très difficiles : de nouveaux centres se dressent, de nouvelles difficultés surgiront. Nous devons remettre en place le fusible qu'était la dissuasion nucléaire et qui a permis au monde de rester uni pendant 70 ans. Aujourd'hui, l'Occident, oubliant l'histoire et la peur, tente d'éliminer ce fusible. Ne devrions-nous pas changer notre politique dans ce domaine ?

    VLADIMIR PUTIN : Je connais votre position, j'ai lu certains de vos documents, vos articles, vos notes. Et je comprends vos sentiments.

    Permettez-moi de vous rappeler que dans la doctrine militaire russe, il y a deux raisons pour lesquelles la Russie pourrait utiliser des armes nucléaires. La première est l'utilisation d'armes nucléaires contre nous, c'est-à-dire une soi-disant frappe de représailles. Mais en pratique, qu'est-ce que cela signifie ? Les missiles sont lancés, notre système SPRN détecte, détecte, détecte, nous fait savoir que la cible est le territoire de la Fédération de Russie - tout cela se passe en quelques secondes, pour que tout le monde comprenne - et comprenant déjà, sachant l'information que la Russie est frappée, nous répondons à cette agression.

    Je tiens à assurer à tout le monde qu'aujourd'hui, la réponse est absolument inacceptable pour tout agresseur potentiel, parce qu'à partir du moment où le lancement de missiles est détecté, d'où qu'il vienne, de n'importe quel océan du monde ou de n'importe quel territoire, en réponse à une contre-attaque, tant, tant de centaines - de centaines - de nos missiles apparaissent dans l'air qu'aucun ennemi n'aura une chance de survivre, et ce dans plusieurs directions à la fois.

    La deuxième raison de l'utilisation de ces armes est une menace pour l'existence de l'État russe, si même des armes conventionnelles sont utilisées contre la Russie, c'est l'existence même de la Russie en tant qu'État qui est menacée.

    Ce sont là deux raisons possibles pour l'utilisation des armes que vous avez mentionnées.

    Devons-nous changer cela ? Pourquoi le devrions-nous ? Tout peut être changé, mais je n'en vois pas la nécessité. Il n'existe aucune situation dans laquelle, disons, aujourd'hui, quelque chose menacerait le statut d'État russe et l'existence de l'État russe. Je pense qu'aucune personne saine d'esprit et de mémoire ne songerait à utiliser des armes nucléaires contre la Russie.

    Néanmoins, votre point de vue, celui d'autres experts, de personnes patriotes, très inquiètes de ce qui se passe à l'intérieur du pays, autour de nous, de ce qui se passe sur la ligne de contact du côté ukrainien - je comprends tout, nous observons attentivement et, croyez-moi, nous respectons votre point de vue, mais je ne vois pas la nécessité de changer notre concept. L'adversaire potentiel sait tout, il connaît nos capacités.

    Autre chose, par exemple, j'entends des appels à, disons, recommencer à tester les armes nucléaires, à reprendre les essais. Voici ce que je dirais. Les États-Unis ont signé un acte international pertinent, un document, un traité interdisant les essais d'armes nucléaires, et la Russie l'a signé. La Russie l'a signé et ratifié, et les États-Unis l'ont signé mais ne l'ont pas ratifié.

    Aujourd'hui, nous avons pratiquement terminé les travaux sur les armes stratégiques modernes, dont j'ai parlé et que j'ai annoncés il y a quelques années.

    Le dernier essai réussi du Burevestnik, un missile de croisière à portée globale doté d'un système de propulsion nucléaire, a eu lieu. Nous avons en fait terminé les travaux sur le Sarmat, le missile super-lourd. Il ne nous reste plus qu'à terminer certaines procédures d'un point de vue purement administratif et bureaucratique et à passer à la production de masse et à la mise en service au combat. Nous le ferons dans un avenir proche.

    En règle générale, les experts disent qu'il s'agit d'une nouvelle arme et que nous devons nous assurer que l'ogive spéciale fonctionnera sans défaillance, et nous devons effectuer des tests. Je ne suis pas prêt à dire maintenant si nous avons vraiment besoin ou non de mener des tests. Mais pour se comporter comme un miroir dans les relations avec les États-Unis, et je le répète une fois de plus, lorsque les États-Unis ont signé mais n'ont pas ratifié, et que nous avons signé et ratifié, il est possible en principe de se comporter comme un miroir avec les mêmes États-Unis. Mais c'est une question qui concerne les membres de la Douma d'État. Théoriquement, il est possible de retirer cette ratification. Si nous le faisons, ce sera suffisant.

    Pour qu'un traité entre en vigueur, il suffit que deux des signataires le ratifient (voire un seul). Les dispositions du traité s'appliquent alors aux pays signataires quelle que soit la situation des pays ne l'ayant pas ratifié. Le TICEN est donc bel et bien actif.

  4. il y a une heure, FATac a dit :

    Pour clore ce HS :

    Pour en terminer là-dessus, un go-fast ne va vite que lorsqu'il est "menacé" (par les forces de l'ordre, ou plus souvent par les bandes rivales).

    Le reste du temps, il se dilue dans le trafic normal, en respectant le code de la route.

    C'est généralement un sleeper pour rester discret, avec une bonne motorisation pour pouvoir tenir la charge d'une part, et dégager en vitesse en cas de danger d'autre part. Occasionnellement un SUV bien motorisé le fait aussi...

    Fin de la parenthèse.

    Ce sont même généralement des convois, avec une voiture ou moto à l'avant (qqch comme une demi-heure d'avance sur le convoi pour pouvoir prévenir en cas de contrôle et dérouter sur un itinéraire de secours), et une voire deux voitures d'escorte avec des hommes armés pour faire face aux assauts. 

  5. il y a 3 minutes, Akilius G. a dit :

    pendant la PGM on a bien employé les femmes dans les usines d'armement, qui plus est sur des sujets mécaniques et pas uniquement sur de la couture d'uniforme. Depuis la mécanisation et robotisation s'est accentuée.

    il est vrai que sur des machines à commande numériques il faut une formation. je dirai donc que c'est circonstantiel et non infaisable

     

     

    Avec les machines-outils actuelles, il est largement possible de les employer à la surveillance et l'approvisionnement des fraiseuses et autres tourneuses en matières premières et de laisser faire la machine. Un topo sécu et deux-trois ouvriers expérimentés pour chapeauter et surveiller, et ça peut le faire. L'essentiel sera surtout les programmes employés dans les machines, où là les producteurs occidentaux risquent de tirer la langue à l'idée de fournir/vendre/louer une IP si précieuse. 

  6. Il y a 5 heures, Desty-N a dit :

    Analyse de l'IFRI sur l'armée allemande: 
    https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/tenenbaum_peria-peigne_la_bundeswehr_face_au_zeitenwende_2023.pdf

    Les médias ont également diffusé plusieurs interviews d'un des auteurs de cette étude, mais je trouve que le ton s'éloigne de de que j'ai lu de l'étude:

      Révéler le contenu masqué

    LE FIGARO.- En Allemagne, les questions militaires étaient abordées frileusement jusqu’à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février 2022. Olaf Scholz, le chancelier allemand, a sonné dans un discours du 27 février 2022 un «changement d'ère » (le Zeitenwende ), qui a abouti à la création d’un fonds spécial, le Sondervermögen , qui sera abondé à hauteur de 100 milliards d’euros. Comment ce changement de mentalité s'est-il opéré ?

    Léo PÉRIA-PEIGNÉ.- Le budget de défense allemand atteignait un niveau historiquement bas, mais, déjà, l'annexion de la Crimée en 2014 a redonné une impulsion à la hausse. Les Allemands ont pris conscience que la Russie n'était pas le partenaire qu’ils s'imaginaient depuis vingt ans. Faute de consensus politique et de perception d’une menace, cette dynamique est restée limitée, mais la restauration de la Bundeswehr était déjà dans les plans de la coalition arrivée au pouvoir fin 2021.

    L'agression russe, le 24 février 2022, a créé une impulsion très forte, en suscitant des craintes importantes au sein de la population. Elle a rendu acceptable le principe des 100 milliards d'euros dédiés au Zeitenwende. Tout n'est donc pas issu du conflit ukrainien de 2022, qui a surtout accéléré un mouvement présent depuis près de 10 ans, en lui donnant la légitimité politique nécessaire.

    Ce fonds spécial doit aboutir à l'armement complet de trois divisions. Vous écrivez que «l'état de la Bundeswehr était considéré comme alarmant, l'augmentation de ses budgets à partir de 2014 n'ayant fait qu'adoucir la pente sur laquelle elle se trouvait ». Quelles sont les priorités du réarmement allemand ?

    Alors que l'armée allemande pouvait se considérer comme «à sec», de l'aveu même de ses chefs, les 100 milliards seront exclusivement consacrés à faire fonctionner le matériel existant et à en acquérir de nouveaux. Une part importante est ainsi dédiée à l'acquisition de chasseurs F-35 américains, seuls habilités à porter les armes nucléaires de l'Otan dont est équipée l'Allemagne. La marine allemande se lance dans un grand programme de drones navals, sous-marins et de surface, tout en se concentrant sur la région de la mer Baltique.

    La Heer, l'armée de terre allemande, cherche de son côté à disposer d'un corps d'armée crédible. Il serait composé de trois divisions, chacune dotées des capacités dont elles avaient été privées au fur et à mesure des réductions de budget depuis 1990, en particulier des compagnies de soutien (reconnaissance, ciblage, défense sol air) et une artillerie divisionnaire crédible. Pour l’heure, ces capacités reposent souvent sur des unités uniques, écartelées à l'échelle de l'armée entière. Une situation d'ailleurs sensiblement similaire à celle de la France.

    Vous soulignez, comme en France mais à des degrés divers, un problème de recrutement et de fidélisation des militaires allemands. Pourquoi ?

    Longtemps, les armées françaises pouvaient se satisfaire d'un niveau de recrutement et de fidélisation supérieur à celui des armées allemandes, qui cumulent vieillissement de la population, attractivité supérieure du marché de l'emploi civil et relation difficile aux métiers militaires. Il s'avère cependant que cet écart se réduit, les armées françaises reconnaissant subir ce type de problèmes.

    Si la situation démographique allemande reste bien plus difficile que la nôtre, l'attractivité des armées française reste en particulier plombée par l'opération Sentinelle, qui agit comme un véritable repoussoir, que la perspective d'une OPEX ne suffit plus à compenser.

    L'Allemagne considère surtout son armée comme «une nation cadre », dites-vous. C'est-à-dire ? En quoi est-ce différent de la conception française ?

    À partir de 2014, l'Allemagne a développé un concept de «Nation Cadre» au sein de l'Otan. Elle destine son armée à devenir un intégrateur pour des forces de pays européens plus modestes. Pour ce faire, elle se dote de capacités de commandement, de communication et de coordination très importants. Ce processus est aujourd'hui très avancé avec les Pays-Bas, dont les trois brigades sont totalement intégrées dans les trois divisions allemandes. D'autres nations comme la Hongrie ou la Lituanie seraient en voie d'intégration au moins partielle à ce dispositif.

    Alors que la France avait, la première, développé le concept, elle ne l'a jamais réellement appliqué. Si des pistes existent pour faire émerger un dispositif similaire avec la Belgique et le Luxembourg, il faudra du temps pour atteindre un niveau similaire à celui atteint par l'Allemagne et les Pays-Bas.

    Les difficultés de la relation franco-allemande sont souvent expliquées par une différence de culture stratégique. L'Allemagne aurait une vision plutôt continentale, intégrée à l'Otan, d'armée de dissuasion conventionnelle face à la menace russe. La France, en revanche, serait une «armée d'emploi», plus expéditionnaire, et destinée à se déployer à l'étranger pour y combattre. De plus, elle garde une position toujours ambiguë vis-à-vis de l'Otan. Si ces différences de culture stratégique conditionnent la bonne marche d'une relation, alors la France restera isolée en Europe. La plupart des États européens ont une conception bien plus compatible avec le modèle proposé par l'Allemagne que le nôtre, d'autant que Berlin s'est mis en ordre de bataille depuis bientôt dix ans pour en faire la promotion.

    «La France n'apparaît plus aujourd'hui pour la communauté de défense en Allemagne que comme un partenaire dont l'importance est en recul », écrivez-vous. Comment la France envisage-t-elle ce relâchement des liens ?

    Si la France considère toujours l'Allemagne comme son premier partenaire militaire en Europe, l'inverse n'est plus vrai. Le premier partenaire militaire allemand en Europe sont les Pays-Bas. Les structures de coopération militaires qui avaient été créées sont pour la plupart tombées en désuétude : la brigade franco-allemande est vidée de sa substance au moins depuis la fin de la colocalisation des unités françaises et allemandes, et la coopération entre nos marines s'est considérablement réduite. Seules les armées de l'air maintiennent des structures d'entraînement communes fonctionnelles.

    https://www.lefigaro.fr/international/armee-l-allemagne-ne-considere-plus-la-france-comme-son-premier-partenaire-militaire-en-europe-20230929 

      Révéler le contenu masqué

    L’Express : Le gouvernement allemand a annoncé qu’il disposerait bientôt de la première armée d’Europe. En prend-elle vraiment le chemin ? 

    Oui, mais pas de la façon dont on l’imagine d’un premier abord. La Pologne est l’autre pays qui a l’ambition d’être la première armée de terre d’Europe. Mais elle pense d’abord à elle-même, alors que l’Allemagne ambitionne cela de manière européenne. Elle se dote de moyens de commandements, de communications, de supports logistiques, qui vont permettre à d’autres nations de brancher leur armée sur ce système, pour amplifier les synergies dans le cadre de l’Otan. L’Allemagne pourrait ainsi devenir la première, en devenant la base d’une « armée européenne », pas forcément en nombre de chars. 

    Beaucoup d’experts, en Allemagne, soulignent que les 100 milliards du fonds spécial serviront surtout à combler les retards accumulés… 

     Oui, un peu comme l’augmentation du budget pour la France selon sa loi de programmation militaire (LPM, 413 milliards d’euros de 2024 à 2030). Le fonds de 100 milliards est un plan de restauration, pour faire fonctionner ce qui existe et redensifier certaines capacités perdues. Ils ne dureront que quelques années, mais permettront d’atteindre l’objectif de l’équivalent de 2% du PIB consacré à la défense, comme le préconise l’OTAN. L’idée est ensuite qu’en 2027, les 2% seront assurés par le seul budget, sans un fonds complémentaire. Pour le prochain gouvernement allemand, il faudra cependant que ce soit politiquement acceptable. Pour cela, il faudra que le « Zeitenwende » atteigne les consciences. 

    Jusqu’à quand la Bundeswehr va-t-elle rester « à sec », avec très peu de disponibilité de matériel, comme la dit le chef de son armée de terre ? 

    La situation s’améliore déjà et cela devrait continuer. Par exemple, il y avait un gros problème de disponibilité dans la marine allemande, lié à l’encombrement des chantiers navals civils. En 2017, aucun des six sous-marins allemands n’était disponible. La marine a acheté des infrastructures existantes qui lui sont maintenant dédiées pour résoudre ce problème. Les améliorations vont s’amplifier, mais jusqu’à un certain seuil. Car il faut que les ressources humaines suivent. Il faut des spécialistes et des volontaires pour utiliser les nouveaux équipements. 

    L’Allemagne n’ayant plus le service militaire, elle doit attirer des talents, des jeunes, avec des compétences de plus en plus pointues. Dans un pays plus vieillissant – bien plus que la France –, c’est déjà un problème. A cela s’ajoute le fait que le marché du travail civil est plus attractif. Si les Allemands n’arrivent pas attirer de nouveaux soldats, l’effet de la revitalisation restera limité. Il y a un travail à mener pour rendre la fonction militaire plus attirante pour les jeunes. 

    Pourquoi ce Zeitenwende renforcent-ils plus le partenariat de l’Allemagne avec les Etats-Unis qu’avec la France ? 

    Le Zeitenwende va servir à renforcer non seulement le partenariat avec les USA, très important pour l’Allemagne [achat de nombreux appareils américains, en particulier des avions et des hélicoptères], très attachée à l’Otan. Mais il va aussi lui servir à renforcer son partenariat avec l’Europe, plus qu’avec la France. Pour une raison très importante : si, en Europe, l’Allemagne est le principal partenaire de la France, l’inverse n’est pas vrai. Son principal partenaire, ce sont les Pays-Bas. A l’heure actuelle, les trois brigades qui composent l’armée de terre néerlandaise sont intégrées dans les trois divisions de l’armée allemande.  

    L’Allemagne développe des partenariats avec d’autre pays européens pour les intégrer dans son modèle de force et constituer une plateforme commune. D’autres pourraient se monter avec la Hongrie, ou au niveau des différentes armées de la Baltique, en particulier les marines. Celui lui vaut certaines critiques, à Paris, comme quoi l’Allemagne fournit les fonctions non-combattantes pour envoyer les autres Européens sur le front à leur place.   Mais la France pourrait tenter de faire la même chose avec la Belgique, comme elle a commencé à le faire avec son partenariat stratégique sur les capacités motorisées CaMo. Une unité luxembourgeoise pourrait aussi être intégré au sein des divisions françaises. 

    En quoi, les deux pays veulent se constituer deux armées différentes ? 

    L’armée française se perçoit comme une armée d’emploi, qui peut faire la guerre et intervenir là où on a besoin d’elle, même loin. Après la fin de l’URSS et la réunification, l’Allemagne s’est lancée elle aussi dans une logique d’interventions internationales, comme en Afghanistan, mais cela n’a pas vraiment bien marché. Depuis, elle est revenue à sa culture d’armée d’avant la chute du mur : une armée conventionnelle, qui doit maintenir un niveau de puissance suffisant pour dissuader tout agresseur potentiel, axé sur la haute intensité. La France, elle court trois lièvres à la fois : être un allié crédible en Europe, ne pas lâcher sa présence en Afrique et être présent en Indopacifique, avec un budget en grande partie consacré à la dissuasion nucléaire. La LPM a acté cette absence de choix.  

    Peut-on être sûr que les deux grands programmes franco-allemands phare, le SCAF (l’avion du futur) et le MGCS (le char du futur), se feront ? 

    Ces projets ont été lancés pour des raisons politiques et avancent lentement et de manière chaotique. Mais ils ont du mal à avancer sur le plan militaire et industriel. Les armées ne veulent pas la même chose. Concernant le SCAF, les Français veulent qu’il puisse atterrir sur un porte-avion et porter les futurs missiles nucléaires ASM4G. Les Allemands ne sont pas forcément prêts à payer pour ces capacités-là, dont ils se fichent. Sur le plan industriel, Airbus et Dassault, en plus d’être rivaux, se détestent, car Airbus a essayé de racheter Dassault au début des années 2000. 

    Du côté du MGCS, le projet devait associer le français Nexter, très bon dans la fabrication de canons, et KMW, le concepteur de la caisse du Leopard 2. Mais le Bundestag a exigé qu’on ajoute Rheinmetall, une entreprise de défense beaucoup plus grosse que les deux autres. Or KMW craint de se faire racheter par Rheinmetall, dont le canon de 130 est en concurrence avec celui de 140 de Nexter pour équiper le MGCS…. 

    Que faudrait-il faire pour relancer un partenariat franco-allemand dans la défense ? 

    Il faudrait que les structures qui existent soient revitalisées et qu’on leur redonne une pertinence. Qu’on sache ce qu’on pourrait faire de la brigade franco-allemande. Pour la Marine, il y avait la Force navale Franco-Allemande (FNFA), une structure d’entrainement commun, tombée en désuétude.  [...]

    https://www.lexpress.fr/monde/europe/leo-peria-peigne-larmee-allemande-a-une-strategie-claire-contrairement-a-la-france-W3P6AAOESNBVHGUIMANVQHFCRM/ 

    Exemple: là où M. Léo Péria-Peigné affirme dans l'Express "L’armée allemande a une stratégie claire, contrairement à la France", l'étude explique de manière plus nuancée "Les défis sont au demeurant considérables pour une Bundeswehr (…) le troisième défi tient à une culture  stratégique qui peine encore à s’approprier les nouvelles missions d’une armée dans le cadre d’une armée d’emploi." (p.6)
    J'espère que les médias n'ont pas succombé à la facilité éditoriale, en sortant des articles du type "nous en France on est nuls, mais l'Allemagne est géniale. Ouin-ouin!:pleurec:"

    L'étude est très intéressante à lire, mais il faut la lire pour alimenter sa réflexion et se garder des simplifications abusives ou de l'auto-flagellation morbide.

    Personnellement il y a deux grandes questions qui me viennent à l'esprit : où va partir l'argent et est-ce qu'il va réellement y avoir un rétablissement de la puissance de feu de la Bundeswehr ?

    Exemple : aujourd'hui, la Bundeswehr c'est au total près de 260.000 hommes et femmes, soit environ 40.000 de plus que la France. Cependant, la Heer est deux fois plus petite, la Marine pareil (bon là c'est plus compréhensible) et l'AdA de même. Le reste part dans les services de soutien, qui sont démesurés par rapport aux unités qu'ils sont censés soutenir. Est-ce que l'argent va partir dans des consultants qui comme d'habitude diront que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ou est-ce que ça va réellement servir à combler les plaies béantes que l'on compte dans les FAA (par exemple, pour l'ensemble de la Heer on ne compte que 4 escadrons d'artillerie, et zéro unité de DA) ? Et ensuite, est-ce que ce budget va également servir à essayer de changer l'image que la population allemande a de la Bundeswehr, sans quoi les FAA resteront chroniquement en sous-effectif par manque de recrues ?

    • Merci (+1) 2
    • Upvote (+1) 1
  7. Il y a 2 heures, bubzy a dit :

    A vu de nez sur ces photos il y a entre 250 et 300 chars. Je pose une question comme ça... On parle de plusieurs milliers de chars en stocks. Est-ce que ce site est représentatif de tous les autres ? Ou est-ce qu'on serait sur un site qui fait de la remise en condition, et à ce compte là ça ne serait qu'une vue partielle qui offre un biais de confirmation pour illustrer une opinion ? 

    (me tape pas dessus @olivier lsb j'ai aucune opinion sur le sujet, c'est une question au sens large. 

    Au printemps dernier, des recherches un peu plus poussées que d'habitude ont fuitée sur les réseaux ou ont tout simplement été réalisées par l'OSINT et donc étaient publiques. Le résultat était assez clair : en fait, les stocks russes de véhicules étaient surestimés. Oui, il y avait énormément de caisses encore existantes et réparables (les recherches n'ont pas du tout montré que les Russes étaient à poil, loin de là). Seulement, leur fameux "réservoir inépuisable d'armes soviétiques" s'est avéré d'une profondeur belle et bien épuisable, et la consommation en Ukraine était si rapide qu'on commence à sentir le fond même si on ne le voit pas encore. 

    De mémoire, des 12.000 chars tant vantés, il y avait en fait "seulement" la moitié qui étaient à la fois réparables et surtout existant, et quelques milliers de plus qui n'étaient que des carcasses rouillées mais qui apparaissaient sur les photos satellites. Et les photos satellites ont montré que plus de la moitié de ceux considérés comme opérables avaient déjà été bougés. De mémoire le topo était similaire pour les IFV et les autres véhicules, ce qui est corroborré par l'omniprésence désormais de véhicules de plus en plus vieux dans les combats côté russe. Par exemple, les BMP-2 sont beaucoup moins présents depuis quelques semaines, laissant de plus en plus souvent la place à des BMP-1.

  8. Il y a 2 heures, g4lly a dit :

    Pourtant c'est simple l'AdT ne voulait pour rien au monde une cabine en deux parties ...

    L'architecture Griffon a été calé sur les exigence de l'AdT ...  trois personnes face à la route qui peuvent observer vers l'avant, le reste du groupe dans la cabine monospace.

    Un grand parebrise pour l'aspect friendly d'engin face à la population et la facilité d'observation vers l'avant.

    Un aspect très "camion" pour ne pas être trop agressif visuellement, ne pas être vu comme un tank.

    Un accessibilité mécanique maximal avec une architecture mécanique très typée PL.

    Et pourtant, dès 2014 on commençait déjà à parler de retour de la guerre avec "haute intensité", etc dans lesquelles un VMBR ou un Serval aurait autant sa place qu'un Abrams en Afghanistan. S'il voulaient un camion, ok. A la limite en équipper seulement les deux brigades légères et faire tourner le parc en Opex. Mais équipper également les brigades médianes c'est se fourrer le doigt dans l'oeil jusqu'au fondement sur l'emploi qu'on est censé faire de ces unités. 

    Je suis conscient du fait qu'un véhicule en deux compartiments ça gêne la coordination chef de groupe/d'engin avec le groupe embarqué, mais faut abandonner l'idée du combat embarqué d'infanterie pour les brigades médianes et légères, ce n'est pas l'emploi qui est censé être fait du véhicule. La roulette, chez les légers/médians, elle peut à la limite faire de l'appui-feu, mais son rôle dans le combat proprement dit doit s'arrêter au déposé, le véhicule n'est absolument pas assez armé ou protégé pour pouvoir prétendre faire autre chose. 

  9. Il y a 5 heures, Banzinou a dit :

    Arquus qui va finalement réussir à refourguer son VAB mk.3

    Production en Ukraine et fourniture à l'Arménie

     

    Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi on a pas acheté ce truc. Ultra-polyvalent, pas trop cher, plateforme connue et éprouvée... Je veux dire, Arquus arrive même à mettre un tourelle avec canon de 90mm dessus tout en ayant aussi une version police. De quoi rêver. Et la caisse serait autrement moins haute qu'un VBMR où ton bouzin dépasse de n'importe quel kéké quel que soit l'endroit ou t'essaie de le planquer.

  10. Faut également rappeler que la Wehrmacht a mis beaucoup plus de temps à accepter les étrangers dans ses unités, alors que la SS, par manques d'hommes y a très vite trouvé son compte. 

    Il faut comprendre cette intégration au sein de la SS non pas par le prisme du nazisme mais par le biais de la rivalité entre Wehrmacht et SS, le deuxième étant en pratique très limité par le premier dans ses recrutements en Allemagne et pouvant trouver rapidement dans le recrutement étranger un grand nombre de soldats assez aguerris et en plus volontaires pour casser du bolchevik. Par exemple, tout ce qui était européen de l'Est à l'exception des Polonais pour qui les Allemands et les Soviétiques c'était kif-kif (et on peut pas vraiment leur donner tort sur ce coup-là). Une division SS par pays d'Europe de l'Est, voire deux dans certains cas (Lettonie par exemple), ça aide beaucoup pour créer des corps d'armée indépendants et capables de changer la balance entre "l'ancienne" et la "nouvelle" armée du Reich.

    • Upvote (+1) 2
  11. Il y a 8 heures, olivier lsb a dit :

    Je parlais de l'après 1ere GM, pas l'après 2e GM

    Des nombreuses causes de la défaite de 40 que j'ai pu lire, y compris les plus farfelues, on a toujours évoqué la fumeuse 5e colonne ou le manque de combativité de l'armée Fr avant même de supputer un quelconque manque d'effectifs. Ce qui ne fut d'ailleurs pas le cas: nous n'avons pas manqué d'hommes, on a chié tout le reste.  

    Le BTP, c'est surtout des coûts de main d'œuvre et de terrain. Le reste... 

    Les capitalistes de l'armement ont déjà des plans pour construire des usines dans un pays en guerre. Je suis assez optimiste pour la suite, quand ils auront la main d'oeuvre meilleure marché de l'UE. Et les entreprises chercheront à se positionner bien avant la date d'intégration. Le phénomène de rattrapage a été observé chez tous les pays d'europe centrale, d'autant plus en Ukraine, qui a conservé une industrie, sans parler de l'armement, et qui aura un pays à reconstruire. 

    En 40, il n'y avait vraiment que deux faiblesses qui furent fatales : le haut commandement et l'incurie de l'AdA. Et encore, pour le premier juste en virant Gamelin et en plaçant Georges ou Weygand il y aurait sans doute eu une très grosse différence. Pour le reste : sur le plan doctrinal les tactiques sont excellentes, notamment la contre-batterie, les troupes sont d'un plutôt bon niveau et tout à fait capables de tenir tête aux Allemands, le nombre de divisions faible par rapport aux Allemands mais parfaitement capable de tenir avec l'aide de la BEF. Et la faiblesse de l'AdA fut dans les faits progressivement comblée et la DCA très efficace pour refuser aux Allemands cet avantage.

    La défaite de 40 n'avait rien d'inévitable, il faut arrêter de penser le contraire. C'est simplement un de ces rares cas dans l'Histoire où absolument tout a joué en faveur d'un des acteurs (Dyle-Bréda qui complète parfaitement le coup de faucille, Gamelin qui est complètement aux fraises et le corps politique qui refuse de le changer, Reynaud qui est miné de toutes parts par les capitulards, Pétain qui en vient limite à faire un mini-coup d'État pour arriver à ses fins, etc).

  12. il y a 1 minute, Akilius G. a dit :

    tout à fait d'accord. Les russes ont trouvé un moyen pour récupérer de la population jeune, ils en manquent. A ma connaissance, ils ont vidé des orphelinats dans des zones occupées, mais je n'ai pas connaissance de rafles massives avec séparation de force des familles. Génocides et déportations renvoient à des évènements terribles version SGM, on n'en est pas là je pense. 

     

    Et en ce qui concerne la séparation de force des familles, c'est pas les témoignages qui manquent. Plusieurs familles de la région de Kherson ou de Zaporijjie ont par exemple témoigné en disant qu'on les avait forcé à envoyer leur enfant en camp d'été en Crimée pour qu'il soit à l'abri des combats... avant que l'enfant ne disparaisse.

    • Upvote (+1) 3
  13. il y a 36 minutes, Akilius G. a dit :

    pour des raisons sans doute mauvaises, mais entre 20 000 enfants et 1.5 millions il y a un écart. De toute manière quand on bombarde une ville les gens doivent fuir

    20.000 enfants identifiés. Il est beaucoup plus compliqué de savoir si un enfant a été kidnappé/déporté/enlevé (on peut changer le terme, la réalité reste) par les Russes s'il se trouve dans une région occupée.

    • Upvote (+1) 3
  14. Il y a 6 heures, Ciders a dit :

    Vous les Européens et votre droit invasif ! Les juntes sont légitimes et approuvées par le peuple. HEIN LES GARS ? [insérer ici un bruit de culasse mobile]

    Je me demande comment sont les Mauritaniens en ce moment vis-à-vis de tout ce bazar. On ne les entend pas beaucoup d'habitude, mais là encore moins.

    J'imagine que ça va être le même topo que pour les djihadistes : le premier qui s'amuse à franchir la frontière, on flingue, histoire que les autres derrière comprennent à qui ils ont affaire. ça a très bien marché avec des fanatiques religieux, je vois pas pourquoi ça serait moins efficace avec des mercenaires et des apprentis sédévacantistes.

  15. Il y a 5 heures, Coriace a dit :

    Je pense que tu prends le problème a l'envers. Les Polonais ne sont pas pro Américain. Ils considèrent que pour lutter contre le péril Russe ou le péril Allemand les Américains sont le meilleur allié. D'ailleurs les Sud Coréens sont un peu dans la même situation vis a vis du Japon et de la Chine. Mais s'ils pouvaient repousser les tropismes américains actuel sur mars ils le feraient. Par contre il t'a une politique que les Polonais les Hongrois et les Danois génèrent, entre autre vis a vis des américains c'est l'asile blanc.

    Ils partent du principe que les pays d'Europe occidentale vont devenir invivable a certains justement à cause des tropismes Américains  et ils veulent se positionner sur cette immigration intégrable et très formée. Je 'e pense pas qu'isolemnt cette politique soit bien pensée mais il faut reconnaître que dès que je vois une opportunité en Pologne /Hongrie  ouverte par la boîte les candidatures sont très nombreuses.

    Pour avoir vécu en Pologne, y'a aussi le fait qu'un zloti vaut en moyenne 25 centimes alors que le prix d'un bien en zloti à Varsovie = à peu près le prix d'un bien en euros à Paris.

×
×
  • Créer...