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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Alexis

    menaces intérieures

    Très bien dit Gibbs ! Humain, réaliste, réfléchi, et ouvert sur le mystère. Je crois que c'est précisément la meilleure combinaison.
  2. Merci de ce résumé. Disons qu'il est assez distrayant de voir classé comme "groupes néonazis ou antidémocratiques" des mouvements comme le FN chez nous, ou plus fort encore l'UKIP ! Quoi que l'on pense de ces mouvements, et y compris naturellement si on en est un opposant farouche, il est absurde de les appeler ainsi, pour simple raison factuelle. Surtout, c'est assez instructif quant à la valeur de l'analyse de Cécile Vaissié. Une étude des liens détaillés entre la Russie et la mouvance disons populiste de droite en Europe serait intéressante, car de toute évidence il y a matière à étudier. Mais faite par des gens qui prennent l'UKIP pour un parti néonazi... Un point factuel sinon, et pas si HS que ça, le groupe EDNL au Parlement européen n'inclut certainement pas ni Jobbik ni Aube dorée, qui contrairement aux autres partis cités ont de véritables éléments et caractéristiques néo-fascistes et / ou néo-nazies, un peu comparables aux nationalistes ukrainiens de Svoboda et Secteur Droit. Et les sympathies de Moscou avec ces deux partis Jobbik sans parler d'Aube dorée sont beaucoup plus distants - s'ils existent seulement - que ceux avec des partis comme le FN par exemple.
  3. Il est tentant à ce moment de la discussion de demander si le choc extérieur pourrait porter une moumoute. C'est d'ailleurs ce que dit par exemple ce commentateur à partir de l'article de Fukuyama. Cela dit, personnellement je ne crois pas que Trump puisse représenter ce choc, du moins pas à lui seul. Je verrais plutôt son ascension comme l'un des signes annonciateurs d'un véritable choc sans doute impossible à imaginer dans le détail, mais dont il est permis de penser qu'il n'est plus très loin - c'est que les systèmes bloqués sont d'autant plus vulnérables, dès lors tout leur est choc, ou du moins un choc qui aurait autrefois pu être absorbé sans trop de dégât peut suffire à une déstabilisation majeure. A la limite, si Trump avait à l'avenir un rôle direct de déclencheur de choc extérieur, ce pourrait plutôt être par les conséquences d'une déception - donc Trump a été élu, et il a échoué... et maintenant le peuple américain est dans quelle humeur au juste ? Mais le plus probable me semble être un choc qui n'ait pas grand chose à voir avec Trump, qu'il devienne président ou non. Au mieux, et en étant optimiste pour le coup, Trump devenu président pourrait remuer suffisamment le bateau voire casser suffisamment de choses pour forcer une recomposition du système, ou forcer à reconstruire quelque chose de mieux que ce qui aurait été cassé. Ceci en supposant bien sûr que le volume de casse ne soit pas démesuré, ce qui me paraît quand même probable. Ou encore, en étant alors vraiment irénique, Trump ayant échoué aurait quand même fait suffisamment peur aux forces au pouvoir pour susciter une véritable réforme, reconnue indispensable pour que "la prochaine fois, le système n'explose pas complètement". Une fois qu'on a dit tout ça... il faut aussi reconnaître que les Etats-Unis ne sont pas le seul pays en crise politique et à l'efficacité handicapée voire la stabilité menacée faute de capacité à réforme qui fasse sens.
  4. Une analyse intéressante de l'évolution encore possible de la compétition chez les Républicains : Ted Cruz peut-il dépasser Trump ? De l'analyse chiffrée, avec des hypothèses naturellement, des évaluations "probables" de résultats et des variantes. Résumé des conclusions : - Trump a une vraie chance d'obtenir la majorité des délégués nécessaire pour passer au premier tour de scrutin de la Convention républicaine, soit 1237 délégués. En revanche, gagner la Californie est crucial (elle est "winner takes all", tous les 169 délégués au gagnant) : si Trump est en tête, il devrait lui être facile de dépasser les 1237, s'il la perd ce sera difficile - Si Trump rate la majorité, il ne sera probablement pas loin - au-delà de 45% - et il devrait avoir une différence significative avec Cruz - en-dessous de 40%. De plus une machination de l'élite républicaine pour refuser la nomination au candidat arrivé nettement en tête - machination entièrement possible - pourrait être contre-productive, déclenchant la révolte d'une partie des délégués non engagés ("unbound") et leur ralliement du camp Trump - Il est encore théoriquement possible à Cruz de l'emporter sur Trump, au sens d'arriver en tête sans avoir la majorité. Cependant, il lui faudrait non seulement gagner la Californie, mais encore un grand nombre d'autres Etats "tout au gagnant". Sans être impossible, les chances que Cruz réussisse à aligner tant de performances semblent vraiment réduites Je suis d'accord avec Gally, la meilleure chance de l'establishment républicain pour protéger leurs intérêts est d'espérer que Trump se plante à la générale, ou au pire qu'il se plante comme président et qu'il soit démontré impuissant à atteindre une partie significative de ses objectifs. Il reste possible que Cruz l'emporte sur Trump, mais non seulement la chance est assez petite, Cruz est encore peut-être un pire candidat que Trump du point de vue des élites Rep étant donné qu'il a déjà ses propres équipes et une réputation d'idéologue intransigeant fermé au compromis plutôt que de "dealmaker" un peu seul. De toute façon, Trump ou pas Trump, et sans Sanders à la générale ce qui semble acquis, dans la durée le système politique américain ne conservera une stabilité que si un ou des leaders savent renouveler chacun des deux partis pour répondre aux besoins et aux inquiétudes exprimés par bien des Américains, et regagner leur confiance de cette manière. Renouveler pas avec de nouvelles têtes qui ne font que continuer la politique des précédents, mais avec de nouvelles idées, nouvelles politiques qui en gros proposent un avenir à tous les laissés-pour-compte américains de la mondialisation. Si Clinton devient le 45ème président ce qui reste le plus probable, disons qu'on pourra toujours espérer qu'elle y contribue ou du moins qu'elle lance et favorise ce type de rénovateurs dans son propre parti... mais compte tenu de ce qu'est la dame, de son passé et de qui elle sert, ben l'espoir sera assez maigre. En réalité elle aurait une fenêtre d'opportunité du fait même de la présence de Trump, elle pourrait jouer un coup à ses donateurs "Moi ou le chaos Trump" en leur imposant, en gros, d'avaler son alignement sur un bon nombre des politiques défendues par un certain Sanders... mais bon, il faudrait vraiment que Sainte Rita la patronne des causes désespérées obtienne une faveur spéciale du Seigneur en ce sens !
  5. Je ne sais pas de quels groupes tu parles. Quels groupes néonazis ou antidémocratiques Moscou soutient-il en France ? [HS ON] La citation exacte semble avoir été : « Les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats », extrait d'un poème nationaliste qu'il avait lu dans un meeting en 1997, et pour lequel il a fait quatre mois de prison pour incitation à la haine. Une fois sorti de prison, il a fondé l'AKP et pris le pouvoir. [HS OFF]
  6. C'est vrai, mais d'un point de vue pro-régime réaliste, s'entendre ne serait-ce que tacitement avec les Kurdes permettrait du moins de ne plus avoir cet adversaire. Ce n'est pas comme si le gouvernement syrien était à court d'ennemis... Et même si le prix en était une fédéralisation possiblement prélude à une indépendance de la zone kurde, ce n'est du moins pas le cœur du territoire syrien qui serait concerné donc le prix - payable seulement à terme - devrait à mon sens apparaître acceptable. Pas mal leur objectif... y a même un débouché sur la Méditerranée. Bon ça reste la version modérée hein... par exemple, Paris n'y est pas ! Je ne suis pas convaincu par ce chiffre, pour dire le moins. Moins de 500 millions de dollars, pour six mois d'opérations intensives avec des dizaines et des dizaines d'avions et d'hélicoptères, des milliers de militaires et des milliers de munitions tirées ? Rien que l'usure du matériel... Et les munitions je veux bien qu'ils aient utilisés des stocks déjà payés, m'enfin un jour il faudra racheter des munitions... Ce chiffre est avant tout "politique", il doit oublier plein de choses. R.I.P. Le nom en soit n'a rien de choquant. D'une part ce pourrait évidemment être un simple surnom, d'autre part un Russe peut tout à fait s'appeler Wagner, de même qu'un Français peut porter ce nom tout germanique qu'il soit. Les citoyens de la Fédération de Russie, en plus de leur citoyenneté russe, ont aussi ce qui s'appelle "natsionalnost" et que nous appellerions ethnicité. Même si à peu près la moitié des Russes d'ethnicité allemande ont immigré en Allemagne suite à la loi de type israélien adoptée par Berlin ("t'as des ancêtres allemands au 18ème siècle, t'es allemand et on te donne la citoyenneté à ta descente de l'avion, même si tout ce que tu sais dire en allemand c'est 'Hitler kaputt' comme dans les films soviétiques"), il en reste encore à peu près 400 000.
  7. Oh je ne crois pas que ce soit utile... Henri devrait se matérialiser incessamment sous peu dans ce fil. Tiens d'ailleurs, sauf si je me trompe fort, KnewEdge n'a pas encore été bizuté ? Ça ne saurait tarder... (bon tu restes avec nous après KnewEdge hein... ce n'est qu'un mauvais moment à passer....Henri n'y va pas trop fort quand même)
  8. Hmmm, comparer "The Art of the Deal" par The Donald avec "Mein Kampf" par Der Adolf... comment dire Loin de moi l'idée de suggérer que tu aurais atteint le point G - non non pas le plus intéressant des deux, l'autre - m'enfin tu seras sans doute d'accord que la comparaison est un tantinet osée Comparer Trump avec Goldwater ou Buchanan, là oui ça a du sens. Mais limiter, ne serait-ce que de manière implicite, le nazisme à un populisme - j'ai bien noté que tu ne le dis pas expressément et je serais très surpris que tu le penses, mais enfin la comparaison le suggère - la chose me paraît difficilement justifiable. On est d'accord, un président Trump risquerait fort de se voir fortement limité par le Congrès. Resterait tout de même deux atouts majeurs dans son jeu, et deux raisons pour ses partisans d'escompter davantage qu'un président-potiche : - D'abord, la force politique absolument majeure voire écrasante que Trump aurait révélée non seulement par sa désignation mais encore par son élection devrait nécessairement entrer dans les calculs de tout parlementaire soucieux d'éventuellement être réélu, et ils sont assez nombreux. Donc l'opposition franche serait une position assez hasardeuse, voire pas loin d'être suicidaire pour la carrière de tout parlementaire républicain qui l'adopterait. Sans doute il serait possible aussi de finasser, soutenir tout en gênant, bref mettre des bâtons dans les roues en douce, et beaucoup devraient ne pas se gêner, surtout qu'il y aurait pas mal d'argent à se faire. Après avoir subi la défaite majeure que serait l'élection de Trump, les forces de corruption seraient certainement prêtes à allonger de sérieux chèques en espérant du moins limiter les dégâts. Reste que l'impossibilité pour les parlementaires républicains - sauf les plus âgés ne souhaitant de toute façon pas être réélus - de s'opposer ouvertement ne pourrait que laisser quelques degrés de liberté non négligeables à Trump - Ensuite, s'il y a quelque chose qu'un président peut toujours faire et pour quoi il n'a pas besoin du Congrès, c'est s'abstenir ! Par exemple, les guerres de transformation du Moyen-Orient, les entreprises néocons et autres provocations vis-à-vis d'autres puissances, il est permis de penser que Trump ne s'y aventurerait guère. De même les traités de libéralisation du commerce type cheval de Troie pour intérêts privés divers et variés au détriment du public, eh bien à coup sûr Trump pourrait les bloquer. Une petite citation d'un partisan de Trump qui me semble assez juste et aussi révélatrice : Je ne suis guère convaincu que tous les partisans de Trump, ou même la majorité, confondent le Donald avec un objet magique ou un dirigeant miracle qui résoudra tous les problèmes rien qu'en faisant coucou depuis la Maison Blanche. Il est permis de penser qu'une bonne partie au moins ne prennent pas ses discours au premier degré, mais plutôt avec un gros grain de sel, voire toute la salière pendant qu'on y est. Simplement, pas mal d'Américains il me semble en sont arrivés à considérer l'essentiel de leur classe politique comme à 100% clownesque ou corrompue ou du moins détachée de leurs préoccupations. Et proposer mieux que cela... n'est pas si difficile en somme, pour peu que l'on parvienne avant tout à convaincre que l'on est très différent d'un politicien classique. Ce à quoi Trump s'entend assez bien, il faut le lui reconnaître.
  9. La publicité politique peut-elle être intéressante, instructive, véridique, pas du tout exagérée - et bon, un tout petit drôle quand même ? Je vous laisse en juger ... (attention, ne pas boire votre café en regardant, sinon vous risquez de le renverser... je vous aurai prévenus hein )
  10. Tout Etat se doit d'examiner les moyens d'influence par lesquels des Etats étrangers pourraient tenter, au pire de lui nuire expressément, sinon du moins de l'utiliser à leurs propres fins. Examiner ces moyens, et puis les contrer. Il s'agit d'une précaution évidente pour préserver sa liberté d'action et ses intérêts. Cela dit, dans le monde réel, il convient de sérier les problèmes et d'établir des priorités. 1. Je distinguerai en première priorité les Etats qui pourraient chercher exprès à nous nuire. Catégorie qui à mon sens ne recouvre que les Etats qui soutiennent plus ou moins discrètement les mouvements salafistes, qui sont nos ennemis jurés et agressent directement nous ou nos alliés. En pratique, nous parlons principalement de l'Arabie saoudite, en deuxième lieu du Qatar. Ça ne signifie pas couper toute relation avec ces Etats naturellement, et il convient de maintenir une façade amicale - j'ai bien dit une façade. En revanche il convient d'être extrêmement vigilant sur toute tentative de ces Etats de soutenir les idéologies de nos ennemis sur notre sol ou chez nos alliés - l'Afrique de l'ouest vient à l'esprit. D'être vigilant, voire en cas de besoin de frapper. Légalement si possible, discrètement sinon 2. Ensuite, il faut s'intéresser aux Etats qui, sans vouloir nous nuire, souhaitent nous utiliser pour leurs propres objectifs, correspondant à leurs intérêts nationaux lesquels ne recouvrent pas nécessairement les nôtres. Et en premier lieu naturellement examiner le cas du ou des Etats étrangers qui disposent des moyens les plus massifs à cette fin - moyens de tout ordre, capacité d'influence directe et indirecte, "dure" ou "douce". Ce qui signifie d'abord de toute évidence les Etats-Unis naturellement. Leurs moyens idéologiques, culturels, médiatiques, etc. sont sans équivalent du moins dans notre aire culturelle. Peut-être qu'au Laos c'est la Chine la plus influente oui, et au Kazakhstan la Russie, voire en Côte d'Ivoire la France. Cependant nous ne sommes aucun de ces pays, et la puissance d'influence dominante est dans notre cas l'Amérique. Ici la vigilance n'a aucune raison d'exclure une amitié qui soit bien davantage que de façade. L'influence après tout, ça existe depuis toujours et ça continuera d'exister, aucune raison de s'en offusquer, et nous ferions pareil à leur place. Mais comme nous ne sommes pas à leur place justement... 3. Un cran en-dessous en terme de leviers d'influence douce, voire deux ou trois, on trouvera des Etats comme l'Allemagne, ou encore l'Angleterre. Avec lesquels le même principe doit s'appliquer, la même amitié et la même précaution. 4. Encore un voire plusieurs crans en-dessous, on trouvera encore d'autres Etats, la Russie certainement, peut-être la Chine, voire éventuellement Israël. Là encore, même s'il n'y a pas d'alliance formelle, on parle d'Etats qui ne cherchent pas à nous nuire exprès, mais qui peuvent être intéressés à nous utiliser pour leurs besoins. Simplement, ceux-là ont nettement moins de moyens d'influence à leur disposition pour tenter d'y arriver. Le monde étant imparfait et les moyens limités, il est évident que 1. demande plus d'attention que 2., lequel en demande plus que 3. etc. En même temps, il est évident que cette "hiérarchie" n'est pas nécessairement fixe, et il faut être prêt à la reconsidérer si les situations changent. Pour ce qui est de la Russie, si un jour la France est insérée dans une architecture institutionnelle très contraignante dont la principale puissance est la Russie, on pourra la remonter au niveau 3 où se trouve l'Allemagne. Ou encore si Moscou est la source d'une idéologie économique complète à forte capacité de fascination hors frontière, elle sera aussi au niveau 3 où est l'Angleterre. Et si un jour les jeunes Français les plus prometteurs passent en masse dans un programme de formation "Jeunes leaders eurasiatiques" issu de l'Amitié franco-russe avant de se retrouver au premier plan de la politique ou de l'économie, eh bien on pourra envisager de remonter la Russie au niveau 2.
  11. Il faudra voir l'évolution de la position du régime sur le sujet suite au "coup de pression" reçu de la Russie (indépendamment de la question de la motivation principale de Moscou à effectuer ce retrait partiel, il est clair que Damas n'a pu que l'interpréter comme une pression) Refuser toute forme de fédéralisation, surtout dans le cas somme toute d'impact relativement limité des Kurdes (10% de la population, pas de ressources en pétrole), n'apparaît pas comme d'un réalisme très remarquable...
  12. Euh il est clair que cette mesure est utile, mais elle ne signifie pas que l'AdA pourrait pénétrer un espace protégé par des DAA avancées type S-400 ou ses équivalents américains voire franco-italiens (Mamba), ou ses futurs équivalents chinois. La portée d'un AASM est au mieux de 50 km. Les missiles de DAA modernes ont des portées qui peuvent se chiffrer en centaines de kilomètres. Certes la question du radar apte à détecter et poursuivre une cible à cette distance se pose, mais c'est justement ce que les radars à basse fréquence pourraient permettre de plus en plus. A terme pas si lointain, il me semble que des solutions soit d'attaque en essaim - missiles de croisière et / ou drones - couplée à un ciblage à longue portée, soit d'attaque très furtive type futur B-21 seront nécessaires. Et naturellement, ce genre de futur se prépare dès maintenant.
  13. "Usages diplomatiques" ? Qu'est-ce que c'est que cet argument de pé.... ? ===> Regarde plutôt ça et tu comprendras tout
  14. Personne ne le prétend, et surtout pas moi. Cela dit, il serait toujours possible de le prétendre, surtout s'il s'y trouvait un avantage. De même que tels juges aux Etats-Unis peuvent prétendre que les Iraniens auraient aidé des salafistes djihadistes, ce qui est à peu près aussi vraisemblable que les Grecs qui aideraient ce genre de salafistes à attaquer la France.
  15. Intéressant. Le développement des capacités AA russes et leurs ventes de tels systèmes à l'étranger - entre autres en Chine et en Iran - posent de fait une question importante, puisque une partie de la stratégie française pour les opérations outre-mer est basée sur l'hypothèse que la supériorité aérienne sur le territoire ennemi pourra être obtenue sans trop de difficulté, facilitant les bombardements tactiques ou dans la profondeur. La question des interventions lointaines est en tout cas beaucoup plus pertinente que la tarte à la crème très otanienne de l'invasion russe - les hordes rouges qui vont déferler sur la pauvre Pologne et ce genre de choses. Du point de vue des réponses possibles, l'article comporte une erreur : étant donné qu'il s'agirait de contrer des "dispositifs redondants, fonctionnant notamment sur des fréquences basses (capables de détecter avions furtifs et missiles de croisière)", le F-35 ne saurait faire partie des solutions puisque sa furtivité aux basses fréquences est physiquement limitée par sa petite taille et sa dérive. Sans parler naturellement du fait qu'il ne marche pas. Quant au F-22 il n'est plus en production, l'Amérique refuse de le vendre et de toute façon il souffre de la même limitation. En terme de plate-forme de tir, le projet véritablement pertinent est le LRS-B (B-21) c'est-à-dire un bombardier furtif à formule aile volante de grande taille, furtif dans une gamme de fréquences plus grande que les chasseurs F-22 / F-35. En ce qui concerne la France, c'est le programme de développement FCAS avec le Royaume-Uni qui est pertinent. Serait-il possible à l'avenir de confier à des drones de combat furtifs type aile volante une mission de chasse et destruction des défenses aériennes avancées mobiles type S-400 et suivant, permettant ensuite d'ouvrir la voie aux plus classiques Rafales ? Sachant d'une part qu'ils seraient moins vulnérables, d'autre part davantage sacrifiables. On pourrait aussi imaginer de coupler des plateformes de détection radar longue distance à des missiles de croisière dotés d'une capacité de patrouille sur zone avant frappe et de reprogrammation d'objectif en vol. L'idée étant que les missiles seront détectables par la DAA oui... mais qu'ils pourraient être nombreux, avec effet de masse / d'essaim. Si le budget était plus large, il serait possible de développer un équivalent français du B-21, accessible technologiquement avec les moyens français. Le budget étant ce qu'il est, cela parait difficile en national seul. Alors, un projet franco-britannique dans la suite du FCAS ?
  16. Moi non plus je ne les lirai pas, je ne suis pas très intéressé non plus. Mais disons que si on peut motiver une accusation en responsabilité de cette manière-là, il est urgent que la justice française exige d'Athènes le remboursement des dégâts des attentats du 13 novembre. Car deux au moins des assaillants sont bien passés par la Grèce.
  17. Investissement négligeable, profits potentiels élevés, et aucun risque puisque personne n'exerce de représaille. Pourquoi Washington se gênerait-il ? C'est une question sérieuse : il n'y a aucune raison de se priver donc il est naturel que les Américains ne se privent pas.
  18. A ce stade, il faut à mon avis rester prudent sur les interprétations de la décision russe de retrait partiel. Non seulement on ne peut qu'imaginer ses motivations, mais même le contenu précis de ce retrait n'est pas excessivement clair. Si j'ai bien suivi, les deux bases principales, navale et aérienne, resteront fonctionnelles, et une force aérienne plus petite demeurera, tandis que la DAA pourrait rester en place. En tout état de cause, Moscou ne veut donc pas prendre le risque de laisser la porte ouverte à ce qu'une autre puissance établisse une "zone d'interdiction de survol" par surprise en "doublant" la Russie par des faits sur le terrain - c'est précisément ce que la DAA et une petite force résiduelle de chasseurs suffiront à empêcher. Au-delà... ce n'est pas très clair. Est-ce que la seule force résiduelle demeurera ? Ou bien encore une force de chasseurs bombardiers et d'hélicoptères même plus réduite, par exemple pour continuer à taper sur l'E.I. et sur Al Nosra ? De toute façon, Moscou ayant démontré pouvoir déployer une force significative à deux mille kilomètres de mer de ses frontières en peu de semaines, l'option du retour en force existe toujours, notamment si les pourparlers de paix devaient échouer, il me semble que tous les acteurs en seront bien conscients. Au sujet des "objectifs atteints" comme l'annonce le Kremlin, il me semble que c'est un peu plus compliqué. L'objectif minimal a été atteint oui, dans le sens où la chute du régime a été empêchée et une opportunité pour des négociations de paix a été ouverte. Cependant il me semble qu'assez récemment encore la Russie annonçait un objectif de fermer le lien terrestre entre Turquie et E.I. / rebelles, et celui-là n'est certainement pas atteint. Il semblerait donc que Moscou ait décidé que le cessez-le-feu négocié avec les Etats-Unis était une vraie solution de rechange à l'objectif d'un temps d'étouffer rebelles et E.I. en coupant la ligne logistique avec la Turquie. Pour quelle raison ? Difficile de le dire sans savoir ce qui s'est effectivement dit entre Kerry et Lavrov. Ainsi que l'état des relations entre Poutine et Assad. Sans compter l'existence ou non de négociations entre Russie et Saoudie au sujet de la politique pétrolière mondiale. Vu la pauvreté des informations solides, je ne crois pas qu'il soit possible d'en dire plus. Sur l'évolution du conflit syrien à partir de maintenant, je resterais plutôt prudent. Il est certain qu'il existe une véritable opportunité, et l'alignement des planètes, ou plutôt des puissances extérieures Amérique et Russie dans ce sens crée des circonstances favorables. Cela dit : - L'attitude des rebelles non-E.I. et non-Al Nosra ne me semble pas encore claire. Quelle partie acceptera de négocier donc de n'avoir qu'une partie de ce qu'ils souhaitaient, quelle partie le refusera par exemple parce qu'ils ont des liens trop forts avec Al Nosra et autres salafistes ? - Une partie des rebelles, en l'occurrence les Kurdes, ne participent pas aux négociations - A supposer qu'un accord soit trouvé et toutes les poignées de main échangées ("Embrassons-nous, Folleville !") ce qui est déjà optimiste, l'E.I. ne va disparaître comme par enchantement. Pire peut-être : Al Nosra non plus, or sa présence semble moins localisée que celle de l'E.I. et ses liens avec les autres rebelles notamment islamistes pourraient rendre difficile de les mettre au pas sans faire de casse par ailleurs - Naturellement il ne faut pas oublier les autres puissances : s'il est sans doute imaginable que l'Iran se satisfasse d'un non-effondrement du régime - je n'ai pas dit que c'était certain - quid de la Saoudie et son acharnement anti-chiite et anti-alaouite ? Et la Turquie avec sa politique anti-Kurdes et aidant l'allié de revers Daech ? Ce genre d'ouverture pour une solution pacifique au conflit peut tout aussi bien être concrétisée dans les mois à venir, en dépit de tous les obstacles, que s'avérer n'être qu'une pause avant relance des combats à grande échelle. Des "faux arrêts" et espoirs déçus de résolution de guerres civiles, c'est hélas quelque chose qui s'est déjà vu...
  19. Quelques précisions ici "Certains commentaires inquiétants", hein ? Un truc se terminant par "akbar", peut-être... ? Enfin il est heureux que l'agresseur ait jugé qu'un centre de recrutement était une bonne cible pour une attaque au couteau. Il fallait s'attendre effectivement à ce que tout le monde lui tombe dessus immédiatement, limitant étroitement les dégâts qu'il pourrait faire. Il n'y avait peut-être pas pensé... tant mieux. On les préfère sots.
  20. D'accord sur le fait que le stigma pesant sur l'AfD pourrait s'avérer moins pesant que celui qui est appliqué en France au FN, même s'il a été allégé suite aux évolutions de ligne décidées par Marine Le Pen. L'AfD n'a à ma connaissance aucun lien avec l'extrême-droite du passé, alors que le FN en avait à sa fondation il y a plus de quarante ans. De plus elle n'a jamais été dirigée par quelqu'un qui élève la provocation au rang d'un nouvel art mineur. C'est un parti jeune, qui a deux cordes à son arc, les inquiétudes concernant l'euro et la solidité monétaire - que Merkel il est vrai a su largement apaiser, limitant étroitement jusqu'à mi-2015 la progression du nouveau parti - et les inquiétudes liées à la politique migratoire de la chancelière, qu'elle a il est vrai tout simplement porté à incandescence, et ça pourrait ne pas être fini... Il reste que la presse allemande pour ce que je peux en juger considère l'AfD comme un parti à anathémiser d'urgence, ce qui ne peut manquer d'avoir une certaine influence. D'autre part, à regarder les résultats de dimanche dernier la CDU semble se trouver paradoxalement confortée dans le rôle de "parti central" de la politique allemande puisque dans chacun des trois Länder qui ont voté elle est l'un des deux partis principaux, mais à chaque fois c'est avec un parti différent : avec le SPD en Rhénanie-Palatinat, les Verts dans le Bade-Würtemberg et l'AfD en Saxe-Anhalt. Si cette configuration était confirmée aux prochaines élections dans le reste du pays, c'est dire que la CDU est le partenaire obligé de toute coalition gouvernementale, probablement en meilleure position pour choisir avec quel(s) partenaire(s) elle entend gouverner. Avec ce genre de liberté d'action, les dirigeants de la CDU choisiraient-ils - à supposer que la possibilité existe - un gouvernement CDU-AfD ? Je ne dis pas que c'est inenvisageable, mais à tous points de vue il serait plus simple pour eux de choisir d'autres formules. Quitte naturellement à utiliser l'existence de l'AfD pour droitiser le compromis gouvernemental sur le mode "c'est ça ou on gouverne avec l'AfD" - à supposer naturellement que la menace en apparaisse crédible. Enfin tout ça reste à ce stade de la spéculation. Il n'est pas certain que l'AfD s'installe dans la durée : ce parti est passé de moins de 5% à 15% de l'électorat sur la force d'un seul sujet la politique migratoire, et bien malin qui pourrait dire où en sera l'Allemagne dans un an - ou même dans trois mois - quant à la migration anarchique. Si la question est résolue de manière à rassurer la population allemande - c'est un si attention - l'AfD pourrait bien s'avérer être un soufflé qui retombe aussi vite qu'il est monté. Ou non, si elle sait se renouveler. Et avec un "si" allant dans le sens d'une deuxième vague de migration encore plus grande que celle de l'année dernière - là encore, rien qu'un si - on peut imaginer en revanche que l'AfD passe un nouveau seuil et crève quelques plafonds. Une dernière chose : pour autant que je puisse en juger, le positionnement de l'AfD est en fait assez différent de celui du FN. Je le rapprocherais plus de celui de l' "aile droite" du FN, plus libérale en économie et plus accommodante envers l'UE que la tendance Le Pen-Philippot au pouvoir. Si l'AfD s'est au départ construite sur l'idée de dissocier l'euro, c'était en effet pour défendre la solidité de la monnaie, non pour faire de la relance keynésienne. Quant au reste du fonctionnement de l'UE, il ne semble pas les déranger plus que ça pour ce que j'ai pu en comprendre, pas de véritable équivalent du souverainisme chez eux. C'est là un positionnement assez classique de "droite dure" libérale, anti-migrants, voire à la limite identitaire, précisément celui que l'aile la plus à droite de LR aimerait voir le FN adopter, sans succès jusqu'ici - le critère fondamental étant bien de mettre de l'eau dans le vin des positions anti-euro et souverainistes, sans oublier de droitiser les positions économiques décidément trop gaucho-colbertistes du FN tendance Le Pen-Philippot. La stratégie politique du FN telle que je la comprends est de devenir le parti de la sortie de l'UE - sachant qu'en cas de référendum sur le sujet les sondages annoncent 45% pour rester et 33% pour partir. Le calcul si je ne me trompe pas est qu'à condition que le FN sache se défaire de ce qui reste de son stigma d'extrême-droite aux yeux des Français et que les diverses évolutions politiques des prochaines années mènent une majorité de Français à vouloir quitter l'UE, le FN parviendra au pouvoir parce qu'il aura su s'assurer une sorte de monopole de l'option aux yeux de la majorité de la population, et cela sans faire d'alliance avec un autre parti ou alors une alliance qui satelliserait le partenaire. Il me paraît clair que la direction actuelle du FN est constituée d'anti-européens durs, sincèrement persuadés que l'UE ne peut qu'être une source croissante de problèmes empirant régulièrement, donc qui peuvent estimer que leur calcul est à la fois nécessaire et surtout qu'il a une chance très importante de fonctionner. Quoi qu'on pense de cette stratégie, et de ses chances de succès, il me paraît clair que l'AfD est sur une ligne bien différente. L'Allemagne ne connait pas à ma connaissance d'idéologie équivalente à ce qu'est le souverainisme français, et l'AfD sauf erreur de ma part ne critique que des parties bien délimitées de la politique européenne, sans remettre en question l'UE dans son principe.
  21. A propos des Balkans, on se rappellera ces deux citations essentielles - traduites de l'allemand : - "Les Balkans tout entiers ne valent pas les os d'un seul grenadier de Poméranie" - Otto von Bismarck, décembre 1876 - "Aaargh !" - François-Ferdinand d'Autriche, 28 juin 1914
  22. Merkel vient de se prendre une belle claque en effet. Cela dit, comme le rappelait Tancrède, il faut relativiser la pression que ce genre de résultat met sur elle : - d'une part elle reste appréciée de grosso modo la moitié des Allemands, à comparer avec Hollande que les derniers sondages placent à un record toutes catégories de seulement 17% d'opinions favorables - d'autre part et surtout, ledit président français a-t-il changé un tant soit peu visiblement sa politique générale en constatant qu'elle était si décriée ? Hum... non. Donc la chancelière à plus forte raison avec son approbation triple de celle de Hollande ne devrait guère avoir de problème à continuer sur sa lancée sans remise en question déchirante, si tel est son choix Sinon, un titre du Spiegel allemand ce soir au sujet des résultats électoraux : "Affront national". En français dans le texte. Signe que la comparaison avec le FN de chez nous est dans toutes les têtes en effet. Ainsi que l'interrogation sur le potentiel de ce parti à durer et à s'ancrer à ce niveau de l'ordre de 15% à la grosse louche au plan national, voire à monter plus haut. Et sur les conséquences pour la politique allemande si c'était le cas. Contrairement à notre système politique, le système allemand est fédéral et parlementaire. D'où deux différences importantes dans ce cas entre AfD - encore une fois si il confirme ce niveau dans la durée - et FN : - L'AfD sera représenté au Parlement fédéral - De plus les partis "de gouvernement" étant plus nombreux - CDU, SDP, Grüne (Verts) et FDP - les combinaisons pouvant former un gouvernement sont plus nombreuses que dans le cas français avec sa bipolarisation PS & satellites / LR & satellites. Une coalition CDU - SDP gauche-droite ne serait pas non plus une première A mon sens, le système allemand pourrait s'avérer plus souple pour s'adapter à une situation où 15% (ou davantage un jour ?) des électeurs soutiendraient un parti que les autres partis rejetteraient comme la peste.
  23. Les 99% peut-être, mais dans ce cas les 1% qui restent incluent : - La corruption de la grande majorité des politiques américains et l'influence directrice qu'a sur eux la classe des milliardaires. Clinton naturellement, et les Rubio, Cruz, Bush avec elle. Le seul autre qui le dise, c'est Sanders précisément - La guerre d'Irak a été une faute stratégique monumentale, et GW Bush a menti pour la déclencher. Oui, ça peut paraître évident, mais là encore inutile d'espérer même le quart de cette franchise de la part d'un autre candidat républicain, et de Clinton non plus. Parmi les candidats encore dans la course, le seul autre à être aussi franc est... de nouveau Sanders - Les rebelles syriens sont en grande partie des islamistes patentés qui ne sont pas les alliés des Etats-Unis. Espérer d'un autre Républicain, ou de Clinton la va-t-en-guerre qu'ils le reconnaissent... eh bien on attend encore - L'Arabie saoudite pourrait bien avoir un lien avec le 11 septembre, ce que Trump a dit ouvertement tout en s'engageant en cas d'élection à mettre sur la place publique les 28 pages classées "top secret" du rapport parlementaire sur les attentats de 2001. Je ne suis pas certain que Sanders ait été aussi franc, ce serait à vérifier, même si je trouverais assez vraisemblable que s'il est élu, The Bern lui aussi soit prêt à sortir tout ce qui a été caché dans les placards Mine de rien, ces différents points reviennent tout de même à une remise en cause d'une part de la corruption structurelle des politiques américains, d'autre part des fondements même de la politique Bush-Obama suite au 11 septembre, désastre qui non seulement a coûté cher aux Etats-Unis, mais qui de plus pourrait bien ne pas être terminé - par exemple si une certaine Hillary C. devait s'installer à la Maison Blanche. Ça, c'est une autre histoire. Et je n'ai pas dit que j'allais prêter de l'argent à Trump, hein... On peut observer les primaires américaines, et tenir quand même un peu à ses sous Personnellement je comprends sans difficulté que des Américains puissent juger que la remise en cause dévastatrice par Trump de la corruption politique structurelle et de la politique étrangère post-11 septembre pèse plus lourd que ses divers échecs en affaires et son ego hypersensible. Avec toutes les limites d'un point de vue extérieur, non américain, en l'occurrence le mien, si le meilleur candidat à la présidence américaine est éliminé par la Harpie, ce qui paraît malheureusement probable, les Américains auront probablement le choix entre : - Un clown hypersensible, mais relativement honnête - enfin autant qu'un homme d'affaires peut l'être, et surtout mélangeant des propositions absurdes et d'autres qui sont d'excellentes idées, avec la psychologie d'un bulldozer pour les mettre en application, ou faudrait-il dire d'un dynamiteur - Une politicienne corrompue jusqu'à la moelle, totalement dans la main de la partie parasite de la finance, et par-dessus le marché plus va-t-en-guerre qu'Obama ne l'a jamais été, et moins prudente que GW Bush ne l'était A leur place, et faute de mieux, je choisirais le clown bulldozer.
  24. Non seulement il le dit, non seulement il frappe juste et fort, mais il fait tout cela sans se départir de ses bonnes manières. Il reste un gentleman, comme il convient à tout homme, et encore davantage à un homme politique aspirant à la magistrature suprême de son pays. Supériorité indéniable sur l'autre candidat américain qui appelle un chat un chat, et la corruption par son nom, c'est-à-dire Donald Trump. Et le résultat n'en est que plus cinglant.
  25. Euh je crois que tu n'es pas sur le bon ordre de grandeur. S'il s'agit de vraiment faire une différence pour des régions aussi vastes que le Moyen-Orient et surtout l'Afrique... il manque deux et plus probablement trois zéros. Et encore, le véritable développement ne peut être le résultat de simples transferts de ressources depuis l'extérieur. Il ne peut venir que des sociétés concernées elles-mêmes - pour l'éducation, la paix civile, le respect de la loi, la concertation interne et idéalement une vraie démocratie, l'amélioration de la condition féminine, etc. Il est envisageable que dans certains cas des transferts "bien ciblés" puissent débloquer certaines situations, et dans ce cas ils n'ont pas nécessairement vocation à être énormes c'est vrai. Mais il ne s'agit alors que de 5% ou 10% du boulot au grand maximum, l'essentiel ce sont les habitants du pays eux-mêmes qui le font. Et il est vrai que l'Afrique - très grande et très variée donc c'est difficile de généraliser - d'une part fait des progrès très réels en matière d'éducation par exemple, et aussi pour la paix civile. Mais les défis en matière démographique notamment, ainsi que de ressources naturelles et d'impact climatique en cours, sont énormes. Quant au Moyen-Orient, ils souffrent d'une part d'un développement réel assez limité en dehors du pétrole, d'autre part et surtout d'une vague d'extrémisme religieux et d'une série de guerres... qui continueront d'empêcher tout progrès effectif tant que la paix n'aura pas été globalement rétablie. Et ce ne pourra être que pour l'essentiel de leur propre fait : des intervenants extérieurs peuvent bien massacrer quelques djihadistes, l'effet ne sera qu'assez marginal et surtout temporaire tant que les gens du coin n'auront pas trouvé eux-mêmes les moyens de faire la paix entre eux et de contrer l'idéologie salafiste. Tout ça pour dire que ces problèmes nous dépassent, et que les leviers ne sont pas chez nous. Là où nous pouvons aider, même à la marge, c'est utile de le faire - et je pense en priorité à l'Afrique. Mais il faut se garder de toute illusion que nous pourrions avoir une influence un tant soit peu forte sur le fond des problèmes. Il me semble que tu vois les choses trop en noir quand même. L'intégration et au final - après une ou deux générations - l'assimilation de deux millions de nouveaux venus, à l'échelle des cinq cents millions d'Européens ça n'a rien d'impossible. Le problème étant bien sûr de limiter les nombres dans ces eaux-là. Et pour par exemple deux millions de personnes sur vingt ans, il faudrait accepter cent mille immigrants par an... non pas un million d'illégaux, en plus de tous ceux qui déjà viennent régulièrement. J'ai l'impression que ce serait un peu fort tout de même... Il suffirait de ne rien demander à la Turquie pour contrôler la frontière de la Grèce - donc de sauver les gens en mer certes, mais pour les reconduire immédiatement sur la côte turque - et de ne lui proposer une aide financière et contrôlée envers les réfugiés qu'elle accueille qu'en échange de sa coopération à ce contrôle de la frontière. Mais l'essentiel de ce qui bloque pour cela, ce n'est pas la mauvaise foi évidente de l'affreux jojo dont la Turquie s'est affublée comme président, c'est le manque de volonté des Européens eux-mêmes pour adapter leurs lois et faire cet effort de contrôle en commun - la Grèce ne pouvant à l'évidence avoir la charge à elle seule d'une frontière qui tant que Schengen sera maintenu continuera à être aussi celle de la France ou de l'Allemagne. Le problème il est prioritairement chez nous. Ce n'est que parce que nous le résolvons pas qu'un petit tyranneau comme Erdogan peut jouer avec nous et nous tenir la dragée haute. Nous n'avons à nous en prendre qu'à nous-mêmes. Et ce que nous devons changer, c'est chez nous, non chez les voisins.
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