Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

aqva

Members
  • Compteur de contenus

    951
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par aqva

  1. aqva

    Galileo

    Je reviens sur le sujet j'ai laché non pas faute de biscuits mais pour cause de voyage à l'étranger avec pas beaucoup de temps libre pour AD. :P Tout d'abord sur l'arrêt de la fourniture du signal "public": sérieusement quelqu'un croit il que les états unis sont prêts à mettre dans le noir les systèmes de navigation civils de toute la planète (y compris et surtout les leurs), avec tous les problèmes que ca va provoquer, ainsi que les systèmes militaires de leurs alliés, juste pour emmerder l'armée française? Genre dans une "crise" comme celle de 2003? C'est possible de couper le signal sur zone géographique bien précise? C'est la seule chose qui pourrait justifier gallileo, vu les gros inconvénients d'une coupure mondiale du signal. As tu des élements à l'appui de cette thèse? Je vois très bien comment on peut crypter un signal ou le couper partout mais là je suis un peu plus perplexe.
  2. Politiquement une baisse de salaires n'a aucune chance de passer (et les marchés le savent bien vu les troubles politiques), au contraire d'une politique de dévaluation qui baisse le salaire réel sans baisser le salaire nominal. Le problème dans la zone euro est que si ca convient bien à la grèce, ca ne va pas du tout à d'autres l'Allemagne en premier lieu. Il ne faut pas non plus avoir une attitude rigide et dogmatique sur l'inflation comme la BCE au mandat très restrictif: c'est la fin de la parité fixe peso-dollar et la très grosse dévaluation qui a suivi qui a permis la sortie de crise en Argentine. Là on est très loin du spectre du zimbabwe en Europe, l'inflation est à surveiller mais c'est aussi le cas de bien d'autres indicateurs qui sont tout aussi importants (je ne sais pas d'où vient cette obsession de l'inflation en particulier). Ce qui compte est que l'économie grecque retrouve ses fondamentaux, une monétarisation est peut être encore le meilleur moyen d'y parvenir et le moins pire politiquement. Le problème d'un retour au drachme est que tout le monde anticipera la chute du cours de drachme et achètera des euros à la place, annulant l'effet d'un retour à la monnaie nationale grecque.
  3. On met un industriel français en situation de monopole, pour des raisons fumeuses de "stratégie", et curieusement les prix explosent. :O Le plus regrettable dans l'histoire est que ce n'est même pas étonnant, tant que par principe on voudra tout faire en local sans faire jouer la concurrence. Surtout quand un ministre (Hervé Morin en son temps) se permet de déclarer qu'il "ferait tout pour sauver" le programme (sous entendu plomber de manière illimitée les comptes publics), c'est un feu vert pour l'industriel qui peut faire monter les couts à loisir, au point d'attirer des crtiques du Sénat utilisant des termes exceptionnellement durs là où le langage diplomatique est la règle. Autre problème: quand un industriel a un projet qui commence à couler, il arrête les frais. Un état lui dépense encore plus d'argent public (c'est aussi l'histoire de galileo). Pendant ce temps, l'entrainement est sérieusement négligé faute de moyens et le taux de non renouvellement des contrats devient inquiétant. http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense/L-armee-de-terre-s-inquiete-de-l-entrainement-de-ses-troupes_a417.html
  4. "Nous vaincrons car nous sommes les plus forts." circa 09/1939 Avec la carte peinte en bleu. Oups. :O
  5. aqva

    Galileo

    Leur armée oui, pas les civils (ni les éventuels alliés). Ce qui revient au cas que j'ai déja évoqué plus haut, qui relève de la haute intensité vu les conséquences.
  6. aqva

    Galileo

    Je n'ai jamais dit cela. Mais avant de parler de menace, il faut d'abord vérifier si cela correspond ou pas à une possibilité technique, et si oui laquelle précisémment. D'où mes questions sur le sujet, pour les techniciens. Sauf que si les américains doivent s'aveugler eux mêmes pour aveugler l'ennemi, l'intérêt est plutôt limité non? On se battra à l'aveugle, c'est tout. =) Ou alors il faut démontrer qu'il existe une menace réelle de coupure sur zone géographique, vu que c'est la seule qui pourrait avoir un intérêt dans le cas civil. La demande existe elle sur le marché: non la preuve en est qu'aucune entreprise privée n'aurait accepté de financer le projet et que celui ci a failli se casser la figure en 2007. galileo ne sera pas économiquement viable, après si il y'a des raisons militaires précises pourquoi pas, d'où retour au premier point de ce post.
  7. aqva

    Galileo

    C'est possible mais il me semble que l'usage spécifiquement militaire a été exclu du projet a priori (il faudra utiliser la technologie civile). Le danger serait une communication en crypté du GPS (si un tel système existe et des décodeurs sont distribués dans l'armée us, ce qui ne s'improvise pas en dernière minute), mais dans ce cas ce serait les civils (y compris américains) qui seraient privés de GPS ainsi que toutes les armées non us: il faudrait du lourd pour justifier les conséquences collatérales. Quant à la possibilité de désactivation sur une zone géographique donnée, petite question existe il un élément factuel à l'appui de cette thèse?
  8. aqva

    Galileo

    Sachant que les exemples de défaillance du GPS sont quasi inexistants (il y'a bien un cas pendant 2H sur l'utah il y'a quelques années, et rien du tout). Que l'Europe a déja une précision à 2-3 m avec le complément de systèmes au sol. En somme galileo se base sur la fourniture payante de services par ailleurs gratuits avec le GPS. Autant dire que ça a beaucoup de chances de marcher! OHB ne s'y est pas trompé: aucune entreprise privée n'aurait voulu un seul instant de ce projet.
  9. Non: cela libère un travailleur (avec ses qualifications) et des ressources à investir ailleurs. A moins que nous soyons dans une société d'abondance où on peut avoir tout ce qu'on veut sous la main sans effort de production (hum hum), ces ressources peuvent produire de nouvelles choses utiles pour laquelle des gens seront prêts à payer. Pour donner une idée, chaque jour 10 000 emplois sont crées et détruits en France: la France n'en fonctionne pas moins. Le chomage est avant tout un problème de les travailleurs faiblement qualifiés qui coutent plus cher à employer qu'ils ne produisent. A ce compte je préfère que l'argent public soit utilisé pour se concentrer sur une vraie réponse aux vraies causes du chomage qu'à de faux problèmes comme le libre échange - le protectionnisme est une forme de subvention car il augmente les prix pour le consommateur aux bénéfice de certains acteurs nationaux, le tout au détriment de l'intérêt général - . Total lié à l'agriculture en France (ce qui inclut effectivement engrais, matériel, etc.): 2 à 3 % du PIB d'après l'INSEE, 20 à 30 fois plus en 1900. L'agriculture comme certaines industries (production automobile, acier) est un enjeu existant mais essentiellement à valeur symbolique de part le débat politique, plutot que des services qui produisent le gros de la richesse mais recouvrent des réalités très différentes qu'on ne peut résumer par un symbole ou une image. Le déclin de l'agriculture et de l'industrie est du en grande partie à deux facteurs: la productivité augmente plus vite que la demande (ce qui explique exactement la baisse de la part de l'industrie au niveau mondial), il y'a un recours accru à l'externalisation/sous-traitance qui sont des services. Pour revenir à ton exemple: imagines qu'un inventeur génial trouve une technologie qui permet de produire des chaussures 10 fois plus vite. Les gens ne vont pas se mettre à porter 10 paires de chaussures en même temps :lol: : la consommation va sans doute un peu augmenter mais pas par un facteur 10, le progès technologique détruira des emplois. Faut il l'interdire? La condition de la croissance est la destruction d'emplois, qui sont crées ailleurs ce qui produit une allocation plus efficace des ressources. Globablement il y'a un gain l'intérêt général: par contre il est vrai que le gain n'est pas distribué équitablement, par exemple les individus spécialisés dans la filière de la chaussure seront perdants. C'est pour cela entre autres raisons que la solidarité nationale doit jouer. Les pays du tiers monde sont plus industrialisés en moyenne (en % de PIB) que les pays riches: doit on les envier? C'est une valeur que l'on peut partager, mais par honnêté je préfère qu'on expose aussi clairement son inconvénient, à savoir qu'il faut payer les produits plus cher ces produits "équitables". Si le choix est présenté comme tel, je n'ai pas de problème avec ça, ce sera aux français de décider de leur priorités (par exemple en achetant auprès d'un fournisseur qui a une filière de production garantie "équitable"). Sur le problème de la concurrence à bas salaire du tiers monde, on oublie un facteur très important: la qualification et la productivité! Un travailleur qualifié permet des gains qui sont supérieur aux rapports des salaires, sans compter que le cout pour l'employeur n'est pas seulement le salaire mais aussi les outils de production, plus le cout du transport au lieu de consommation. Le principal concurrent des entreprises françaises sur le marché international, n'est pas chinois ou indien mais allemand! La grande majorité du commerce français est intra européen. Ce qui pose d'ailleurs problème pour une politique protectionniste: il faudra revenir sur presque tous les traités européens si on veut avoir un effet qui ne soit pas de l'ordre du symbole. Les échanges internationaux ne se limitent pas à la balance commerciale mais il y'a aussi les flux financiers: investissements, rapatriements de revenus, etc. Soit dit en passant une balance commerciale négative consiste à recevoir plus que ce que l'on donne: je ne vois pas de problème dans ce principe bien au contraire. :lol: La valeur de la monnaie baisse en cas de bilan négatif (balance commerciale ET flux financiers), ce qui monte le prix des importations et baisse le prix des exportations avec l'équilibre à terme. Mais ce n'est pas le cas pour l'instant: le dollar et l'euro ont souvent monté malgré les déficits. La France notamment est très attractive pour les investisseurs étrangers ce qui ramène de l'argent en France et la boucle est bouclée. Dans l'absolu la monnaie n'est qu'un bout de papier, qui est certes utile pour obtenir d'autre choses en échange mais uniquement dans ce but, son stockage n'est pas une finalité en soi. Une voiture n'a pas moins de valeur que l'argent qui a servi à la payer. La Chine peut préférer stocker de la monnaie en payant ce choix par une population au niveau de vie réduit, pour des raisons de stabilité interne par exemple, mais il ne faut pas pour autant l'imiter par principe.
  10. La quantité de travail n'est pas une constante exogène: un emploi détruit dans la production de chaussures se crée ailleurs, et cet emploi sera rapportera aussi des impots. Le progrès technologique qui a détruit la quasi totalité des emplois dans l'agriculture n'a pas non plus crée un pays de chomeurs. Manifestement les français ont fait leur choix entre une production nationale couteuse et "des pompe de merde, produite dans des condition de merde, par des enfant de 12 ans qui ferait mieux d’être a l'école", de par leur comportement de consommateur. Si on veut une production nationale de qualité il faut aussi en accepter la conséquence à savoir une augmentation des prix, on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Enfin, tu ne fais que répéter le discours que l'on entend partout dans les médias et chez les politiques qui présentent les avantages sans parler des couts. Les échanges entre pays ne dépendent pas de la balance commerciale mais aussi des flux financiers (investissements notamment) et du taux de change. Prise isolément la seule balance commerciale n'est ni bonne ni mauvaise: tout dépend du contexte.
  11. C'est un phénomène connu en économie sous le nom de tyrannie des minorités (ou théorie de l'action collective). Un groupe minoritaire exploitant la majorité au détriment de l'intérêt général a deux avantages. Des petits effectifs basés sur les relations interpersonnelles permettent de limiter beaucoup plus facilement les comportements de passager clandestin néfastes au groupe (un individu qui bénéficie de l'avantage fourni au groupe sans contribuer à l'effort commun). D'autre part l'individu minoritaire gagne beaucoup à maintenir le fonctionnement en place et l'individu majoritaire perd très peu (la somme perdue est très diluée dans la masse) ce qui rend peu probable une révolte de la majorité. On peut trouver ce genre de phénomène dans beaucoup de domaines en démocratie: communautés (cas présent), professions (très gros agriculteurs qui ramassent des subventions disproportionnées ou filière de producteurs qui veulent interdire les importations pour imposer au consommateur des produits médiocres et chers), niveau de revenu (à l'échelle très riche voir l'actualité), etc. La victoire du virus contre l'organisme en quelque sorte.
  12. L'arabie saoudite en hommes cela concerne al quaida et consort mais les vrais "djihadistes" sont quantité négligeable par rapport à l'effectif total (et ils ont aussi des problèmes de frictions avec les talibans). Les effectifs venant du pakistan sont déja plus importants mais on ne peut pas différencier sur cette seule base la part des liens tribaux (les pachtounes vivent des deux cotés de la frontière), des relations déja anciennes avec des élements de l'état pakistanais (dont l'ISI) et des idéologues. Le vainqueur de la guerre civile aura droit à la reconnaissance internationale, si il y'en a un et que l'Afghanistan ne reste pas un éternel état failli. En tout cas les tadjiks et autres non pachtounes n'accepteront pas d'être sous l'autorité des talibans pachtounes, qu'ils aient combattu "l'envahisseur" ou pas.
  13. Un point intéressant sur les particularismes d'arme avant le début de la première guerre mondiale, d'après "la chair et l'acier" de Goya: Les artilleurs voyaient comme prioritaire la contre batterie, puis derrière l'appui de l'infanterie (qui devait se contenter d'attendre les artilleurs et de se découvrir pour fournir des cibles). La subordination à l'infanterie était considérée comme une déchéance, tout comme l'emploi de vulgaires fumigènes indignes de l'arme. Pour l'infanterie attendre les artilleurs étaient un simple appui, dont la mise en place n'était pas toujours attendue compte tenu de l'esprit offensif de la doctrine qui privilégiait les attaques rapides pour prendre "l'ascendant moral". Les cavaliers considéraient comme leur principale mission de neutraliser la cavalerie adverse, le bataillon d'infanterie cycliste n'a été accepté qu'avec réticence dans les divisions de cavalerie, tout comme les mitrailleuses (trop lentes à déployer pour un duel de cavalerie). Le combat comme infanterie démontée était mal vu et les dotations en cartouches faibles pour ce role. Deux conclusions: 1) Chaque arme se considère naturellement comme la plus importante et la plus décisive du champ de bataille, la subordination à un simple rôle d'appui d'une autre arme est vécue comme une déchéance. 2) Comme chaque arme se considère comme la plus importante, elle se compare à l'arme identique du camp adverse dont la neutralisation devient bien sur la priorité. On peut se demander si le même phénomène n'est pas à l'oeuvre avec l'airpower, son obsession pour le rôle de chasse de l'aviation adverse et son mépris pour l'appui au sol de l'armée de terre, qui dans l'esprit de l'airpower est subordonnée au role de fournisseur de cibles.
  14. Après le départ de l'ISAF il y'aura probablement une guerre civile: les divers chefs talibans ont tout intérêt à s'économiser pour être forts dans cette phase cruciale. La lutte contre les "infidèles" ne donne pas de financement ni d'effectifs (bien au contraire), ce qui est bien cher payé pour un piédestal moral qui au fond n'intéressera à peu près personne: le conflit n'est pas idéologique avec des combattants fanatisés (sauf pour al quaida qui est insignifiante de longue date) mais le résultat de rapport de forces entre chefs de guerre locaux qui ne se soucient pas des questions de posture idéologique. A part pour des questions de vendetta, je ne vois de raison d'avoir autre chose que des accrochages. Quant à la guerre elle même, elle a été perdue avant l'arrivée d'effectifs français significatifs pour le combat. Autre chose, les 8 000 hommes en effectifs de combat pour l'Afghanistan on ne les a pas: on a juste deux battalions renforcés au total (1 600 hommes), je ne suis pas sur qu'on aie les moyens de multiplier par 5 cette forces sauf à vider les réservoirs de ce qui OPEXable. Ou alors cela se fera avec une contribution américaine importante donc il faut aller piocher les effectifs ailleurs.
  15. Les hypothèses sur mourmansk ou la turquie font penser aux projets fumeux de stratégie périphérique de Gamelin qui sont à peu près les mêmes (intervention en finlande, bombardement des puits de pétrole du caucase, grande alliance yougoslavie+grèce+roumanie pour ouvrir un second front). ;) A partir du moment où le front principal est perdu, l'Allemagne et la France sont envahies, l'industrie et le gros des réserves humaines continentales sont HS et il n'y a plus de tête de pont. Le reste est de l'ordre de la piqure de moustique et de toute manière les neutres sur le continent seront trop sous pression de l'URSS à leur frontière pour refuser les conditions des soviétiques (sauf à subir le sort de la yougoslavie en 1941). Pour clarifier les choses, il faut tenir sur le continent jusqu'en 1947, alors que le tempo d'une opération est quelques mois et le tout à un contre deux. Les premières semaines de guerre (surtout les deux premières) seront très importantes: - L'attaquant peut planifier de manière détaillée le début de ses opérations, alors que le défenseur va réagir par des improvisations. Coté américain la défense sera sans doute du colmatage dans le style de l'armée française de 1918. - L'attaquant aura l'avantage de la surprise opérationnelle voire stratégique, d'autant plus que le défenseur ne pourra pas mener de reconnaissance en temps de paix pour identifier les axes d'attaque. - La logistique est au point des deux cotés pour soutenir des opérations très intenses à effectifs complets (pas trop de blessés, matériel entièrement opérationnel). - Le choc doctrinal sera le plus fort, c'est là que se produiront toutes les mauvaises surprises. - Le défenseur a plus de chances de voir se produire une panique. Autre point important: il est très difficile de faire reculer des forces motorisées/blindées en bon ordre (même les allemands auront du mal): 1 panne = 1 perte et à ce compte ca défile vite. En prenant comme comparaison 1940 et barbarossa, je dirai (à vérifier à partir d'autres exemples) qu'il serait possible de voir un mois et demi à deux mois d'opérations majeures avant une pause due à l'épuisement. Sauf si les alliés occidentaux s'effondrent au premier choc ce qui (à mon avis) est le plus probable compte tenu du déséquilibre des forces (et des doctrines opérationnelles).
  16. Pas de souci. Il faut qu'un jour je m'achète un jour un traducteur SK-français, quand j'aurai assez de sous de coté. :lol:
  17. Ouvres des livres d'Histoire: trevor dupuy, van creveld (sur le différentiel d'efficacité allemagne-alliés occidentaux), frieser (campagne de 1940), gudmundsson (on infantry, historique pour le XXieme siècle). L'efficacité supérieure du "mission command" allemand n'est pas inventée, c'est une réalité constatée par beaucoup d'auteurs sérieux qui ont étudié la période. Tout comme cela explique les victoires allemandes de 1940 et 1941. Si la réforme allant dans ce sens n'a pas donné de résultat, c'est car elle n'est jamais passée de la théorie à la pratique, pour les raisons que j'ai donné (immobilisme des grandes institutions, facilité de continuer à faire ce que l'on connait à un chouilla près, absence de grand conflit pour faire une sélection darwinienne, guerres de chapelles et d'ambitions qui sont le lot commun). Soit dit en passant cette réforme date du milieu des années 80, pas "des 70 dernières années".
  18. Point intéressant, il y'a eu des tentatives de sortir du cadre ultra technologique à la fin des années 80. Les britanniques appellent cela le "mission command", les américains dans l'USMC "maneuver warfare", qui sont grosso modo la même idée (il me semble que la bundeswehr a aussi essayé). A savoir ne plus tout reposer sur la puissance de feu et le sacro-saint "kill ratio" (qui sont utiles mais pas des fins absolues en soi), mais revenir dans le cadre plus large de la guerre, chercher à disloquer le dispositif adverse par la manoeuvre plutôt que par la seule destruction physique, en donnant davantage d'autonomie aux échelons inférieurs de commandement pour accélérer la prise de décision et pouvoir tirer parti des opportunités d'infiltration. Le point a été rapidement traduit dans les manuels et dans la doctrine officielle. Bilan des études vingt ans plus tard: QUE DALLE! En fait les deux armées ont évolué à l'inverse de la doctrine: les échelons inférieurs ont encore moins d'autonomie, les procédures et check-lists se sont allongées au détriment de la réactivité et de l'imagination tactique. Quels enseignements en tirer? 1) Il est facile d'écrire une doctrine ou un manuel, mais il y'a loin de la coupe aux lèvres. 2) Une armée évolue sur des temps très longs: elle ne peut changer toutes ses habitudes en 6 mois, ni en une année ou même une dizaine d'année en temps de paix ou de guerres à enjeu assez limité (Afghanistan où aussi désagréable soit une défaite, elle ne provoquera ni de remous politiques significatifs en interne, ni de virage en masse de généraux). Sauf grosse claque bien douloureuse, le changement est l'exception, le conservatisme la règle. 3) Le complexe militaro industriel est une force mais aussi une faiblesse: mélange des genres politique-industriel-militaire, réflexes d'autoconservation, facilité de continuer à faire ce que l'on connait plus epsilon plutot que d'inventer (décision peu susceptible de retomber sur celui qui la prend, donc qui permet de couvrir son cul politiquement). Quand on voit que les soviétiques ont mis deux ans avant de commencer à faire correctement la guerre à partir de 1943, en période d'urgence absolue, que les USA n'ont pas réussi à faire évoluer leur modèle depuis 1945 en dehors d'améliorations marginales (un peu plus de puissance de feu, un peu plus de précision), je ne me fais aucune illusion.
  19. Orbat inexact puisque basé essentiellement sur un livre de 1956 et le gros des sources dont la plus tardive est de 1978: l'historiographie a quand même progressé depuis. Il y'a bien une mise à jour avec le livre frieser mais son livre bien qu'indispensable pour comprendre la campagne contient des erreurs: - La partie aérienne est complètement fausse: pas réellement de la faute de frieser, il a repris sans vérifier un article d'un ancien pilote dans le journal de l'USAF qui repose sur la thèse que l'AAF l'aurait emporté haut la main si elle avait daigné faire combattre tous ses avions avec une interprétation plus que partiale des données disponibles. - Les forces alliés sont systématiquement surévaluées et la force allemande sousévaluée, pour mieux mettre en avant le génie du commandement non supérieur allemand encensé par frieser. Par exemple il compare des divisions qui ne font la même taille (surtout les belges), ne tient pas compte de la difficulté à coordonner l'effort d'une coalition de 4 pays dont 2 étaient neutres, ni de la faiblesse qualitative des forces françaises et du bénélux qui ont du recruter de manière très large pour arriver à parité numérique une Allemagne deux fois plus peuplée que la France. - Le commandement supérieur allemand est mis plus bas que terre systématiquement et de manière excessive (seul Halder qui s'est opposé aux ordres d'arrêt est un peu épargné) - non pas qu'il aie été génial mais pas désastreux non plus en 1940 -, là encore pour mettre en avant le commandement non supérieur. Conséquence l'auteur est très pessimiste sur la situation stratégique allemande avant le 10 mai, avant de devenir brutalement très optimiste quelques jours plus tard... Je vais essayer de trouver un orbat plus précis en ligne si j'ai le temps.
  20. On va surtout avoir du mal à dissoudre l'OTAN, les autres membres sont des pays indépendants qui ne sont pas aux ordres de la France (ce serait même plutôt l'inverse dans le cas des états unis) et il n'y a aucune chance qu'ils soient d'accord.
  21. Déja je vais faire l'impasse sur le coté politique du projet de DG qui n'avait aucune chance de passer: il n'a intéressé que Reynaud et a été peu ou prou ignoré par l'AN (Blum lui était hostile à une force profesionnelle de "prétoriens"). Tout d'abord le premier français à avoir mentionné la possibilité d'un nouveau Cannes avec des divisions blindées parcourant 80km en une nuit n'est pas DG mais le général Estienne ("le père des chars" qui n'a pas eu la notoriété qu'il mérite) dans une conférence de 1921: DG devait naturellement la connaitre car il en a repris l'argumentaire. Si Guderian s'est inspiré de quelqu'un, ce serait d'Estienne qui est beaucoup plus dans le bon sujet et suffisamment précoce pour avoir influencé les premiers théoriciens des chars. Les déclarations du même Guderian après guerre sont avant tout politiques et dépendent en premier lieu de l'interlocuteur. :lol: Tout comme le role de DG dans les années 30 a été surévalué du fait de la france libre et de son role politique plus tard, ce qui a conduit parfois à attribuer à tort toute attaque de chars significative en mai-juin 1940 à la 4ème DCR. LE point de DG est qu'il faut une force de chars (dont il n'évalue pas le nombre, ni la doctrine et ni la composition précise) et surtout qu'elle doit être servie par des soldats de métier. La question du "matériel humain" est très importante pour DG, plus que le matériel lui même (d'où le titre!). Il est assez bien inspiré sur l'intérêt stratégique et politique que pourrait avoir une telle arme mais la diplomatie n'est pas l'aspect central du projet qui vise avant tout à justifier l'intérêt d'une force profesionnelle. Au niveau tactique, opératif et surtout doctrinal c'est le néant, alors qu'il ne s'agit pas de simples détails tel que présentés dans son projet mais du problème central de l'armée française (à commencer par un command&control trop centralisé et une boucle OODA bien trop lente hérités des "leçons" de la bataille méthodique de 1914-1918). Ce n'est pas un effet de style voulu mais le renvoi à un sujet qu'il ne maitrise pas et qui est supposé être le domaine des "techniciens" (ce qui est représentatif de l'école de guerre française de l'époque, les généraux allemands ne sont pas dans ce cas et n'hésitent pas à prendre le commandements de petites unités ce qui implique de maitriser la tactique et le matériel). Que ce serait il passé si le projet avait été validé? En imaginant que le déroulement est le même de 1936 à 1939, une force de chars professionnelle aurait permis d'améliorer le rendement des unités blindées. Notons que pour lui ils servent à la percée et à l'exploitation (comme historiquement). Par contre les attaques de chars aurait toujours été trop lentes à se déployer, et seraient toujours venu se casser les dents sur les 88 et 105mm, faute d'une vraie doctrine, de tactiques appropriées, de bons matériels (assez autonomes en essence et avec radios pour le monde), de de coopération inter armes et d'"auftragstaktik" qui n'est pas du tout dans la culture de l'ATF de 40. En somme la guerre aurait été perdue quand même, un peu moins gravement mais ca n'aurait pas changé les grandes largeurs. L'application des idées de DG aurait été bonne mais elle ne s'attaquaient pas au bon problème d'où un impact uchronique faible. EDIT: A vrai dire c'est tout simplement un changement radical de culture militaire qu'il aurait fallu, à commencer à par descendre la "bataille conduite" de 1918 de son piédestal (autant dire que ca avait bien peu de chances de se produire), commencer à s'intéresser de près aux techniques d'infiltration allemandes de 1918, apprendre à faire du commandement par mission et à décentraliser, etc. Je ne vois que deux possibilités d'éviter une défaite: - Un changement de politique étrangère française qui évite une guerre avec l'Allemagne dans des conditions trop mauvaises: ca demande soit pas de guerre du tout, soit une alliance avec l'URSS (seule puissance capable de peser suffisamment sur le continent) qui donnerait de l'air et laisserait le temps à l'ATF d'apprendre de ses erreurs. Le projet de DG étant aussi un projet de politique étrangère, c'est une possibilité que j'ai mis de coté pour l'instant (car je n'en sais pas assez sur ce sujet) et à explorer. - Une panique du coté de l'OKH et de hitler en particulier qui ont surestimé largement la force et la compétence tactico-opérationnelle des alliés en 1940 (ordres d'arrêt, peur d'une attaque imaginaire venant du sud) et qui donnent l'ordre d'abandonner la percée en virant ceux qui désobéissent. Il aurait quand même fallu absorber les lourdes pertes de la première attaquer et survivre aux suivantes, dans un laps de temps très court pour apprendre, avec une partie du territoire (et surtout du potentiel industriel) de perdue: pas facile.
  22. Tout dépend du pays et du système de comptage en vigueur. Dans l'armée française de la WW1 il fallait 4 observateurs en dehors de l'escadrille ayant vu l'avion touché s'écraser pour valider une victoire. Ce qui explique la différence importante entre revendications et victoires validées (notamment pour Fonck qui s'aventurait souvent en solo loin derrière les lignes allemandes). Les as étaient assez mal vus car considérés comme des individualistes mettant en danger le vol en formation. Dans l'armée allemande les critère de validations étaient nettement plus souples, ce qui explique leur avance dans les "palmarès internationaux" style wikipedia qui ne veulent strictement rien dire car ils comparent des pommes et des oranges. En 1940 c'est l'inverse, les critère de l'AAF exagérent le nombre de victoires. Par exemple 1 avions abattu par coopération de deux pilotes = 1 victoire chacun. C'est en faisant le total qu'on est arrivé au chiffre largement surévalué de 1000 victoires. Dans le cas de l'attaque au sol des Ju-87G, il fallait qu'un autre pilote que celui qui a tiré voie le char prendre feu pour qu'il comptabilisé comme "victoire".
  23. C'est clair: l'USAF est l'héritier spirituel de l'armée française de la première guerre mondiale et de 1940 "l'artillerie l'aviation conquiert, l'infanterie occupe". On peut même dire que l'élève a dépasse le maitre dans ce domaine. :lol: La dernière phrase de kotai est vraiment (involontairement?) révélatrice. Ce qui n'est pas un hasard puisque le corps expéditionnaire américain de la première guerre mondiale a été encadré et formé par la France. Si on ajoute l'attrait des bureaucraties pour un guerre pousse bouton en environnement controlé, qui fonctionne à base de procédures et évite toute surprise, l'intérêt pour les hauts gradés de jouer au micromanagement, on a un système durable. Il aura fallu attendre la défaite du vietnam (première grosse déconvenue franche et incontestable) pour qu'un mouvement de réforme puisse commencer à se faire entendre et aboutisse à la réflexion des années 80. Un peu à la manière de Iena pour les prussiens, en moins poussé.
  24. Il faut arrêter de rêver: un appareil polyvalent qui s'occupe d'abord de sa sécurité air-air ne sera jamais aussi efficace qu'un avion dédié (ou alors ce serait le gag industriel du siècle). Dans les deux cas cités plus haut: - En artillerie volante: les drones/ailes fixes sont bien moins chers et au moins aussi efficaces, à coté un avion polyvalent apporte un CAS médiocre pour un prix disproportionné. - En autonomie: impossible un avion polyvalent vole trop haut et est trop cher pour qu'on le risque (dans le genre des cuirassés). Devoir acheter un besoin air-air pour avoir un peu de CAS pouvait se justifier au moment du pacte de varsovie où l'aviation était de toute manière vouée à affronter une masse de chasseurs soviétiques, avec un CAS qui n'aurait pas fait dans la dentelle et où les drones restaient à inventer, mais maintenant c'est difficilement tenable comme posture! D'où le besoin d'un avion solide avec un cout acceptable. Il existe bon nombre d'exemples de A-10 qui ont pu se prendre de mitrailleuse lourde ou de 23mm et rentrer quand même à la base.
  25. D'accord sur le nombre d'avions sortis d'usine, mais mon point (qui n'est pas du pinaillage :P ;)) est qu'il ne faut partir sur la base "1 avion sorti d'usine = 1 avion opérationnel sur le front", surtout pour un nouveau modèle et en grave pénurie de pilotes formés, sous peine d'avoir un chiffre fantaisiste d'avions disponibles en unité. Un avion sorti d'usine doit pris en compte par l'AAF (vol d'essai et controles effectués), être armé (aussi compter l'installation d'une panoplie d'accessoires comme la radio) puis déclaré "bon de guerre", plus une dernière phase le temps qu'on lui attribue une unité. Ces délais sont normaux et valent pour toutes les aviations. On peut aussi y ajouter dans la situation de mai 40 une phase de formation des pilotes qui reste à faire dans l'AAF en situation de grave pénurie (voir plus haut pourquoi). Phase qui a été shuntée en juin pour cause d'urgence, tout l'a été la phase de tests de l'armement: il y'a plusieurs cas connus de 20mm qui explosent lors au premier tir de test après le décollage (heureusement ce n'était pas en plein combat), d'où les suspicions à tort de sabotage. Tout cela fait qu'il y'a une grosse différence entre le nombre d'avions sortis d'usine et le nombre d'avions apte à remplir une mission de guerre, différence d'autant plus importante que le modèle est récent et dont les utilisateurs finaux ne verront pas la couleur ce qui a donné lieu aux accusations de négligence ou de sabotage a posteriori. En revanche je suis d'accord pour dire qu'une avance de 3 mois (déja plus raisonnable que 9!!) aurait grandement aidé dans les airs par rapport à l'existant même si on aurait pas aligné 600 à 800 avions en plus mais moins (je ne sais pas comment on pourrait calculer le nombre). J'aime bien aussi la solution de moderniser le MS406 qui ne demande une modification uchronique très modeste et aurait fait une plus grosse différence dans les airs (dans un premier temps, ça aurait été payé plus tard), surtout un avion rodé avec des lignes de production qui fonctionnent bien. Concernant la doctrine de gaulle, cette uchronie mérite d'être abordée pour arrêter là le débordement en HS (c'est possible de déplacer mes messages quand le fil sera crée?).
×
×
  • Créer...