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aqva

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  1. Pétain a tout de même recu les voix de la grande majorité des députés présents à l'AN pour le vote des pleins pouvoirs, et de la majorité absolue en comptant les absents. C'est une élection indirecte. On a tendance à l'oublier, mais son accession au pouvoir n'est pas illégale en 1940: c'est plutot l'usage qu'il a fait de cette légalité qui est honteux, et le fait que la loi n'aime pas les perdants de l'Histoire. Dans ces genre de situation, la loi se modifie de manière rétroactive en cherchant la petite bête juridique qui fera dire "tiens on s'est rendu compte très longtemps après que c'était illégal" :P.
  2. Par ailleurs il n'y a aucune confiance à avoir dans la parole américaine: il y'a bien eu un retournement à 180 degrés contre un Khadafi qui coopérait pleinement avec eux, tout comme Saddam qu'ils ont soutenu puis combattu (pour ne pas dire poussé dans le piège koweitien en lui faisant croire qu'ils ne réagiraient pas). Entre Israel, l'Arabie Saoudite et l'Iran on sait d'avance quel "partenaire" des américains serait sacrifié à la première tension. L'élection américaine ajoute une incertitude importante tous les 4 ans et le système politique interne aux US pousse à l'aventurisme militaire: les liens entre politiques et complexe militaro-industriel qui favorisent l'augmentation des dépenses de défense, et le poids des lobbys pro israeliens. Seule une politique isolationniste qui refuserait d'intervenir tant que les intérêts américains ne sont pas directement menacés aurait une chance, mais un politique la défendant ne sera jamais élu président...
  3. aqva

    L'innovation militaire

    Il faut simplement regarder les fondamentaux de la guerre version condensée, valables de tout temps: 1) La "friction", à savoir que la chose la plus simple à imaginer devient la plus compliquée en pratique, par une somme de contingences, de coups de chance ou de malchance 2) Le brouillard de guerre et l'imprévisibilité sont inévitables peu importe la technologie 3) L'élément clef n'est pas constitué par un élément physique quantifiable mais par des "facteurs moraux" non mesurables (la surprise en premier lieu est un levier extrêmement puissant) 4) Une armée est faite d'humains, qui se comportent en humains vivant en société, importance capitale de l'entrainement et des habitudes Ces facteurs sont connus depuis le début du XIXème siècle, clausewitz a écrit là dessus entre autre. Les armées occidentales actuelles: Nient le point 1) en imaginant des systèmes de combat prometteurs sur le papier qui en pratique sont voués à s'effondrer sous leur propre complexité Nient le point 2) avec la confiance excessive (et toujours décue) donnée à l'aviation en tant qu'artillerie, les estimations irréalistes de targetting et la faible réactivité du commandement Nient le point 3) avec un accent trop porté sur la quantité de bombes larguées, la précision des tirs, le matériel utilisé, etc. et en se comportant de manière très linéaire et prévisible ce qui revient à se priver des facteurs moraux Nient le point 4) en considérant le militaire comme un individu interchangeable sans compétence, dont l'entrainement au delà du strict minimum est une dépense superflue, payable au rabais et déconnecté de son groupe constitué en unité Il ne faut pas parler d'"innovation" ou de "changement de paradigme": c'est tout simplement une incapacité à maitriser des fondamentaux connus de longue date, comme quoi les leçons ont du mal à être apprises (1940 ou le vietnam sont pourtant des exemples éloquents de violation de ces fondamentaux). On ne prépare pas la prochaine guerre quand on ne maitrise pas la guerre précédente. Il ne me fait aucun doute que dans un conflit équilibré ces fondamentaux ne sauraient continuer à être violés par les armées occidentales sans qu'elles ne se fasse punir (peut être sévèrement) par un adversaire les ayant compris. Dans un souci d'efficacité, la priorité devrait être de se concentrer sur ces fondamentaux connus ce qui donnerait d'emblée un avantage sur pas mal de monde. A décharge ces fondamentaux sont régulièrement oubliés par toute armée qui n'a pas la contrainte d'une menace forte sur le territoire pour inciter à l'adaptation.
  4. aqva

    Anglais ou Français ?

    Non, c'est un prétexte d'Edouard III pour pouvoir entrer en guerre sans passer pour un félon (il est le vassal du roi de France en guyenne), puisqu'il n'a rien dit quelques années plus tot quand il a été écarté du trone au profit de Philippe VI. En fait le conflit est la continuation des tensions frontalières de longue date entre la Guyenne anglaise et le royaume de France. Pour la note, la loi salique n'a pas été utilisée par le roi d'Angleterre mais contre lui pour l'écarter, ceci dit même sans loi salique Charles le Mauvais roi de Navarre était mieux placé que lui. Source: Georges Minois, La Guerre de Cent Ans (excellent ouvrage) En cas d'union le plus gros problème sera de maintenir l'unité d'un royaume aussi grand en interne, sachant que les grands féodaux (surtout dans le royaume de France) qui verront leurs prérogatives réduites face à un roi puissant vont très mal le vivre (comme l'a dit Tancrède c'est la raison du rejet de la "candidature" d'Edouard III au trone de France). Même les rois de France ont mis beaucoup de temps pour réussir à asseoir leur autorité sur leur propre royaume.
  5. aqva

    La guerre en 1870

    Si tu prend la zone de combats orléans amiens belfort, c'est proche de la taille de la zone est pendant la première partie de la guerre. Même autour de la région parisienne au sens large, l'espace n'est pas à ce point restreint qu'il interdise la manoeuvre (sauf pour l'armée de la commune bloquée dans paris intra muros). Au niveau tactique je suis entièrement d'accord pour dire beaucoup de chefs allemands sont médiocres (voire franchement mauvais), mais ce jugement s'applique aux deux camps (pendant la première partie de la guerre la France bénéficie de sa posture défensive, sous produit de la passivité du commandement supérieur). Personne ne sait mener des offensives efficacement au niveau tactique. L'armée française n'a pas de génie sur le plan tactique qui lui donne une supériorité importante en compensation (surtout avec autant de conscrits dans la seconde phase, c'est plutot l'inverse). C'est plutot l'échelle grand tactique qui creuse l'écart (même si l'outil prussien est loin d'être parfait il est largement meilleur). Par ailleurs la mauvaise utilisation des ressources faite historiquement et l'absence de coordination des efforts francais est emblématique du problème. Je vais prendre des exemples de batailles de la seconde phase: Beaune-la-Rolande 9 000 prussiens l'emportent sur 60 000 francais (!) Villepion 7 000 prussiens perdent contre 15 000 francais Loigny 35 000 prussiens l'emportent sur 90 000 francais Bapaume 18 000 prussiens contre 33 000 francais, pas de vainqueur clair mais la tentative de sauver paris est bloquée Le Mans 50 000 prussiens l'emportent sur 150 000 francais, l'armée de la loire de dissout dans la poursuite Villersexel 15 000 prussiens contre 33 000 francais, victoire mineure francaise sans lendemain Lisaine 52 000 prussiens repoussent la tentative de percée de bourbaki avec 152 000 hommes, bourbaki perd son armée dans la retraite St quentin 33 000 prussiens l'emportent sur 40 000 francais, nouvel échec de faidherbe à sauver paris avec des pertes importantes Cela me rend pessimiste sur les chances de victoires de l'armée francaise malgré des rapports de forces souvent largement favorables en apparence. D'accord sur le niveau d'effort d'organisation considérable du gouvernement républicain qui est au moins à mettre à son actif. Si on veut obtenir une paix favorable et ne pas être rebattus, une menace sur les arrières de la Prusse est cependant obligatoire car l'armée française ne peut pas l'emporter seule et après des premières batailles sanglantes une fois épuisée elle risque la déroute dans la phase de retraite d'autant plus qu'elle est constituée massivement de conscrits (comme dans les batailles classiques le gros des pertes s'y produit, de bons exemples étant l'armée à bourbaki et la seconde armée de la loire). Il y aura plus de pertes de part et d'autre mais une fois le pays épuisé par les pertes rien n'oblige les prussiens à négocier une meilleure paix (pendant la première guerre mondiale les plans de paix sont au contraire devenus de plus en plus durs à mesure de l'augmentation des pertes), sauf à voir le risque de s'ouvrir un second front contre l'Autriche probablement ce qui obligerait les allemands soit à battre la France très vite (difficilement réalisable), soit à évacuer vers une ligne de repli retardatrice dans l'est. Seulement je ne vois pas dans le contexte diplomatique de signe d'une volonté d'entrée en guerre d'un nouvel allié, la diplomatie désastreuse de napoleon III (un des pires dirigeants de l'histoire de france) a terriblement isolé la France en se mettant à dos la quasi totalité de l'europe. A commencer par l'allié évident autrichien qu'on a combattu au lieu de le soutenir et qui a un très mauvais souvenir de l'unification italienne et l'absence de soutien en 1866, la guerre de crimée inutile qui a vexé les russes, le soutien à l'Italie qui s'est alliée à la Prusse ensuite. Une demande de l'alsace moselle est considérée comme acceptable pour l'époque, comme Napoleon III aurait pu demander la rhénanie en cas de victoire. Le contexte de 1792-1793 n'est pas le même car d'une part l'armée française a su préserver le territoire national et ne pas perdre la grande majorité de son active (je passe sur les volontaires affectés à l'intérieur et nuls comme tu le dis), d'autre part l'Autriche doit gérer le partage de la pologne occupée par des armées prussiennes et surtout russes importantes avec un risque sensible de voir s'ouvrir un second front (donc ne peut pas se permettre de laisser trop de plumes sous peine d'être complètement exclue de ce coté). Pour les prussiens en 1871 un second front a peu de chances de voir le jour du fait de l'excellent travail diplomatique de Bismarck (et de la nullité de napoleon III), ou il faudrait donner des sources qui l'indiquent car je n'en connais pas. L'imagerie associée à l'esprit de 1793 a été nuisible au long terme car elle a fait croire qu'une armée peut s'improviser au dernier moment et fait négliger une préparation sérieuse de la guerre alors que la survie en 1792-1793 est un gros coup de chance. En cas de harcèlement sur le territoire et de refus de l'armistice même après la seconde défaite des armées régulières, les prussiens seraient passés aux représailles sur la population civile.
  6. Pas exact, en 1792-1793 la France n'est qu'un front secondaire pour Prusse et Autriche qui se concentrent sur le second partage de la Pologne (qui se trouve sacrifiée au profit de la France). Si la France avait été le point d'effort principal la révolution aurait été vaincue très rapidement (les coalisés ont fait une belle bourde en laissant passer une occasion en or d'en finir immédiatement). Par ailleurs la Russie n'intervient pas militairement dans la première coalition (1792-1797) autrement que comme diversion pour la Prusse et l'Autriche en Pologne, les britanniques soutiennent émigrés/chouans/vendéens mais ne s'engagent massivement pas sur terre, la Prusse dès 1794 veut quitter la coalition qui pour elle n'est pas une priorité. Au final c'est l'Autriche qui subit l'essentiel du poids de la guerre, en ayant en plus un partage défavorable de la Pologne à gérer. Ces années 1972-1793 ont permis au darwinisme de faire son oeuvre et de faire monter un niveau franchement mauvais par la force des choses jusqu'à quelque chose de passable (mais pas bon). La France avait en outre bénéficié de réformateurs exceptionnels entre 1763 et 1789 qui ont fait que l'armée française était probablement la meilleure d'europe, mais la révolution a ruiné leur travail qui mettra des années pour porter ses fruits. Par ailleurs la France pesait aussi lourd en population qu'Autriche et Prusse réunies, presque autant que la Russie, ce qui en faisait de fait un poids lourd mondial.
  7. aqva

    La guerre en 1870

    Tout d'abord, désolé de jouer les rabat joie. ;) Tancrède tu as manqué mon point: je te fais confiance pour dire que les moyens humains existaient tout comme le matériel pour mettre en place une stratégie de non défaite (de toute manière je n'ai pas l'article en question sous la main mais c'est du factuel donc vérifié). En revanche tu sous estimes la sclérose (le mot ne me semble pas trop fort) qui frappait le corps des officiers français en 1870. Par exemple il était impossible pour un officier de publier un livre sans l'accord du ministère, et de toute manière publier des livres était mal vu (mac mahon était célèbre pour rayer de l'avancement de tels officiers). Les exercices n'existent pas et la manoeuvre se découvre durant la campagne, avancement uniquement à l'ancienneté, faiblesse de l'éducation militaire, absence complète d'émulation et d'encouragement à la réflexion. Le maréchal Niel (pas celui de free et du minitel rose) a mis en place une réforme en 1867 mais il a commencé trop tard et est mort trop tot pour lui faire produire ses effets (dommage car ça aurait donné une vraie chance à l'armée française si il avait été en meilleure santé). La stratégie que tu proposes est très séduisante sur le papier mais il est douteux que l'armée française de 1870 aie les moyens de la mettre en oeuvre (tout comme ta stratégie pour la première partie de la guerre). Le fait que les CA se soient stupidement faits battre en détail un à un et l'absence de plan démontrent précisément le problème, tout comme la première partie de la campagne passive et où on retrouve là encore l'absence de plan. Certes la guerre commence à créer des (hauts) officiers expérimentés, mais d'une part c'est aussi le cas des armées allemandes qui accumulent l'expérience avec les victoires et n'ont pas elles perdu une grosse partie de leurs cadres dans la première partie de la guerre, d'autre part le délai est trop court pour une réforme de telle ampleur. Je vais revenir sur tes exemples. En 1792-1793 la France ne doit sa survie uniquement au fait que Prusse et Autriche se concentrent en priorité sur le deuxième partage de la Pologne l'action contre la France étant secondaire. On peut remarquer que la France disposait d'une armée très bien préparée sous la monarchie ce qui a facilité les choses, malgré cela on ne peut pas dire que ces campagnes sont des exemples de commandement compétent: il faudra plusieurs années pour monter un outil seulement correct, puis plusieurs années encore pour voir émerger une supériorité (après c'est la période napoléonienne). En 1870 on ne dispose pas d'un délai ne serait ce que d'une année. La Prusse post Iéna a disposé de six années pour se réformer de fond en comble après 1806, en 1870 on ne peut pas attendre six années même en ayant l'équivalent de Gneisenau et Scharnhorst comme généraux en chef! En 1914-1915, le commandement français n'est pas extraordinaire par rapport à son adversaire mais le différentiel est bien moindre par rapport à 1870, par ailleurs la guerre rend les batailles décisives très difficiles à l'ouest ce qui aplanit les différences. En 1870 les batailles décisives restent possibles bien que les succès soient plus couteux qu'avant. Outre le commandement, l'entrainement de la troupe est un point noir mais d'ampleur moindre, le premier problème reste le commandement et particulièrement le haut commandement qui est celui qui demande le plus de temps pour former des officiers compétents. A mon avis, avec une meilleure stratégie pour la seconde partie de la guerre, les diverses armées républicaines se seraient faites battre en détail une à une sans pouvoir se porter secours, comme les armées impériales dans la première partie de la campagne, les allemands compensant l'infériorité globale par le surnombre local. Les pertes allemandes auraient été nettement plus élevées et la campagne n'aurait pas été une promenade, là aussi comme contre les armées impériales, mais le résultat final n'aurait pas changé sauf si un pays tiers s'était mis à devenir menacant envers la Prusse. Ce dont je doute dans le contexte diplomatique où la France est très isolée par la diplomatie de napoleon III, si la Prusse demande seulement l'alsace moselle ça reste acceptable pour les autres puissances selon les canons diplomatiques de l'époque. Le travail de l'EM général est bien plus important que la planification de guerres offensives et d'opérations logistiques complexes, il s'agit avant tout d'apprendre leur métier aux officiers à partir du commandement de division, à savoir manoeuvrer, savoir se coordonner, avoir une doctrine commune qui permette de prévoir à peu près les réactions des collègues, répéter sur le terrain ce qui a été déja fait plusieurs fois dans les exercices.
  8. aqva

    La guerre en 1870

    J'aimerai bien en savoir plus sur leur thèse pour la partie républicaine, car on ne forme pas une armée de masse efficace en aussi peu de temps (sans parler de l'aspect matériel et logistique qui laissait pour le moins à désirer), pas plus qu'on ne change radicalement une doctrine (à la rigueur un peu au niveau tactique mais surement pas au dessus). La plus grosse faiblesse coté français est l'action sans plan et non coordonnée des CA, pas de raison que ça change car un EM général fonctionnel et des officiers compétents au sommet ne se décrètent pas en quelques semaines mais sont le résultat d'années de préparation et réformes. Comme en 1940 le commandement a mal préparé la guerre, ce qui sauf miracle (par exemple entrée en guerre d'un allié important) la rendait perdue le jour de sa déclaration.
  9. Surtout si on prend les miliciens de Ouatara, ils n'ont pas pu s'emparer du palais de gbagbo alors le nord-mali. :lol: Une armée pour se déployer en OPEX doit en premier lieu avoir une réelle volonté de se battre à l'étranger sur un terrain qu'elle ne connait pas et un conflit dont les implications pour le pays ne sautent pas immédiatement aux yeux. Les armées d'opérette et milices en uniforme n'ont pas du tout cette volonté par exemple et sans volonté de se battre on ne peut rien faire. A la rigueur pour faire un bouchon et empêcher que le sud-mali soit envahi une force expéditionnaire africaine peut être utile, sans se faire d'illusions sur sa volonté de mener un combat prolongé malgré des pertes.
  10. Les insurgés ne manquent bien sur pas de se servir des étrangers comme bouclier (que ce soit humanitaires, diplomates ou militaires) : on a vu la même chose à sarajevo où les QG des chefs de milices étaient situés dans une pièce attenante à celle de la force de l'ONU. C'est un bon moyen de se constituer un sanctuaire inviolable et de provoquer des incidents diplomatiques si l'adversaire tente de les déloger.
  11. aqva

    La guerre en 1870

    Désolé, mais c'est on ne peut plus faux. Seul l'aspect vestimentaire du fantassin a peu changé entre 1870 et 1914, et encore le bleu horizon a été commandé avant la guerre (mais est arrivé trop tard pour aout 1914). - En 1870 l'artillerie francaise cause une minorité des pertes allemandes, en 1914 c'est autour de 80%. Les évolution techniques de l'artillerie entre très rapides pendant 1870-1914 et augmentent considérablement sa puissance (que ce soit en portée, précision, poudre sans fumée). On ne peut décemment comparer un 75mm M1897 avec un canon de la guerre de 70. - En 1870 l'armée francaise n'avait pas d'EM général, cet EM a été crée après la guerre de 1870 (un peu sur le modèle prussien). C'est à cet époque qu'apparait l'Ecole de Guerre et un EM qui devient véritablement profesionnel et permanent, devient capable de planifier correctement un conflit de grande envergure, de mettre en place la logistique et de donner les outils nécéssaire au haut commandement pour diriger le tout (ce qui deviendra après 1918 l'art opératif). - Pour le fantassin, la taille de unité tactique minimale poursuit sa descente au niveau de peloton (autour de 40 hommes), l'espacement augmente, la formation en tirailleur devient la règle (simplement du fait de l'augmentation de la puissance de feu ne serait ce que des fusils). Les mitrailleuses ne sont pas encore assez nombreuses, mais ne sont plus une curiosité anecdotique comme en en 1870. L'évolution continuera à suivre le même sens entre 1914 et 1918, en accéléré du fait de la guerre.
  12. Quelque soit le président = baisse de l'effort de défense ;) Un ministère inexistant dans le débat public, en période de crise budgétaire, dans un contexte de menace sur le territoire national très faible pour une longue durée: la suite est toute tracée. Seuls les industriels qui ont leurs lobbys (avec école de pensée militaire orientée selon leur intérêt) pourront tirer leur épingle du jeu, plus les quelques élus locaux dont l'économie du fief électoral dépend fortement des activités militaires.
  13. Les frères musulmans ont lu leur manuel du petit révolutionnaire: d'abord mener une stratégie de front large pour renverser le régime en place, modérer hypocritement son image pour ne pas effrayer les libéraux. Puis une fois le pouvoir tenu solidement entre les mains, revenir au programme révolutionnaire. Lénine et Mao ont bien suivi la même stratégie en leur temps. Par contre je ne pensais pas que les frangins musulmans revendiqueraient l'intégralité du pouvoir aussi rapidement et ouvertement, ils ont pris un risque. Pour la note le second parti à l'AN egyptienne Al Nour proche des salafistes, est simplement une branche des frères musulmans qui a estimé que la politique de changement d'image (même si il s'agit probablement d'une pure manoeuvre de conquête du pouvoir) était allée trop loin. :P Là où ca devient intéressant (si on peut dire), c'est que les frères musulmans sont une organisation à visée supra-nationale (avec une branche en Syrie derrière le CNS, en Tunisie, des ramifications en europe, etc.) , sans parler de califat, il y'aura quand même un acteur puissant capable de coordonner les efforts de plusieurs pays, en somme une entité qui aura les moyens de se payer le luxe d'une tension avec Israel.
  14. AQMI, le MNLA et les factions minoritaires touaregs sont des élements différents avec des intérêts divergents, ce que démontre l'opposition l'affrontrement Ansar Dine et le MNLA à tombouctou. Par ailleurs pour compliquer les choses dans la région, il ne faut pas confondre touaregs et arabes. En Irak les américains ont en 2007-2008 fini par avoir l'intelligence de payer et soutenir les nationalistes sunnites contre les djihadistes, ce qui leur a permis de faire revenir un calme relatif de manière inespérée dans un triangle sunnite qui était complètement perdu fin 2006. Espérons que les occidentaux suivront la même politique au mali, en appuyant discrètement les touragers non islamistes (MNLA a priori) contre AQMI et les factions minoritaires touareg, que ce soit par un soutien militaire ou avec un chèque. Dans l'absolu quiconque peut et veut s'opposer à AQMI est un allié des occidentaux, ce que pourrait être un état viable dans le nord mali. Intervenir pour rendre la région au mali ne fera que coaliser touaregs et islamistes contre l'ennemi commun l'état malien faute d'autre solution, ce ne serait pas un bon calcul.
  15. Théorie des dominos: on bouscule imprudemment le domino libyen sans réfléchir aux conséquences que cela aura, et c'est tout un ordre régional qui est changé. Et un changement d'ordre régional c'est souvent violent et peu respectueux des droits de l'homme. :P Pour la note, le lien aqmi-mnla est fait par les putchistes maliens qui n'ont plus guère qu'une intervention occidentale à laquelle se raccrocher en invoquent l'épouvantail aqmi. En espérant qu'on ne joue pas encore une fois les apprentis sorciers du state building niant les particularités régionales (à savoir que le mali est une création coloniale artificielle entre ethnies qui ne s'apprécient guère).
  16. Surtout si on réduit les "frais de personnel" comme certains connaissant mal le sujet s'aventurent à le préconiser: c'est des tas de débiles du même genre garantis dans l'armée, tout simplement car il n'y aura plus de candidat sérieux comme alternative pour le recrutement. En plus ça lui fera un stage pour se perfectionner en armes de guerre et guerre urbaine... Aux USA des gangs se sont bien engagés par groupes entiers dans l'armée (phénomène en augmentation massive). :P
  17. Tchad et Niger risquent également d'être concernés, le Niger car c'est un objectif évident des touaregs si l'indépendance au mali est acquise, le Tchad du fait des tensions arabes-toubou ces derniers étant à cheval sur la frontière. Les touareg étaient sous patronage khadafiste donc se tenaient tranquilles tant que le khadafi était en place donc responsable de leurs actes envers les autres pays et que ce dernier s'était rallié à la stabilité régionale après avoir joué le role inverse. On a fait une sérieuse erreur en intervenant en Libye sans se rendre compte qu'on allait créer un foyer de déstabilisation qui va contaminer la région, une zone d'anarchie qui sert de base arrière aux seigneurs de guerre, irrédentistes et milices de tout poil... Avec eux aucun retour à l'ordre possible contrairement à khadafi qui aussi minable et bancal était son régime offrait un interlocuteur qui depuis son entente avec l'occident stabilisait le coin ce qui était dans les intérêts français (à commencer par la sécurisation de l'approvisionnement en matières premières sur laquelle est basée l'économie). D'ailleurs on est en train de faire la même erreur en Syrie et on pourra toujours aller se faire f... pour un bon moment quant à la stabilité régionale si la révolte sunnite l'emporte. Avec l'Irak qui peut exploser en vol à tout moment le coin promet... :O
  18. Oui, autre problème. :O La partie de l'armée régulière fiable (à savoir alaouite, peut être druze chrétienne) ne doit pas lui suffir vu l'ampleur du mouvement. Pour rester dans la comparaison avec falloujah, qui vaut ce qu'elle vaut mais à au moins le mérite de donner une estimation, les américains étaient à 10 contre 1 ce qui bouffait toute leur réserve dans la région: il ne leur restait tout simplement rien pour monter une autre opération ailleurs, pourtant c'est une armée mieux formée et avec une logistique bien meilleure. Ai je dit cela? Une foule peut aussi devenir violente et incontrolable, ou être infiltrée par des agitateurs qui ont très envie que ca dégénère et feront tout pour provoquer une réaction, ajoute là dessus des forces de l'ordre incompétentes ou le pouvoir qui panique et surestime le mouvement: le monde réel est compliqué et ne fonctionne pas selon des caricatures... Le régime syrien détruit sa légitimité et fait le jeu l'opposition quand il tue un innocent ou réprime de manière disproportionnée. Ce n'est tout simplement pas dans son intérêt si il veut se maintenir en place, seulement le pouvoir a peu d'alternatives et probablement pas l'outil nécéssaire pour faire autrement (aussi détestables soient el assad et ses sbires qui n'ont rien d'enfants de choeur, je les pense capables de servir leur intérêt personnel). Pendant ce temps, le conflit vire de plus en plus à la guerre interconfesionnelle: http://www.liberation.fr/monde/01012397197-l-opposition-syrienne-viole-aussi-les-droits-de-l-homme-selon-hrw
  19. Contrairement à la caricature, Bachar ne doit probablement pas tirer dans la population à l'aveugle et au moindre manifestant il doit être assez malin pour savoir que c'est contraire à son intérêt, ça fera encore plus de monde à basculer dans la résistance armée par absence d'alternative pour exprimer le mécontentement. En revanche face à quelques milliers d'hommes armés et mobiles dans une grande ville dans un scénario du type falloujah, l'armée syrienne n'a probablement pas la capacité d'éviter le dommage collatéral massif (une armée peu compétente tactiquement compense souvent ses faiblesses par l'écrasement par le feu). Evacuer les civils demande des capacités logistiques très importantes pour ne pas les faire mourir de faim (donc jeter plus de monde dans le camp de la rebéllion) et fait courir de risque de la fuite des cadres rebelles et de troupes qui attaqueront les villes dégarnies sur les arrières, ce qui s'est produit après falloujah fin 2003 (où la guérilla a porté le combat à mossoul qui jusque là était calme). La position de Bachar est difficile à tenir là dedans, si il ne réagit pas il perd un ville, si il réagit il risque de mettre encore plus de monde contre lui et de détruire encore plus sa légitimité de chef d'état en faisant souffrir les civils.
  20. Si il arrive à courir dans la nature pendant quelques temps, ca peut créer un climat de psychose assez malsain qui plus est en pleine campagne électorale le tout entretenu par le mystère sur ses motivations réelles. Ce qui est peut être en son objectif, le menace étant plus forte que l'exécution. :-[
  21. Sans parler des panneaux avec des noms bretons en pays gallo et parfois qui ont été inventé de toute pièces pour des éthymologies gallo ou françaises... Désormais l'existence du gallo est un peu plus prise en compte, mais dans une bretagne qui serait bilingue comme la belgique (avec probablement prééminence du breton quand même). Association artificielle qui n'est justifiée que par le projet purement politique veut absolument une bretagne la plus grande possible, juste pour peser plus et ratisser plus large... Ce qui doit être le principal critère de leur raisonnement, la réalité féodale étant un faire valoir (à ce compte la normandie peut revendiquer l'angleterre et l'allemagne l'est de france jusque arles lieu de couronnement de barberousse :lol:). La réalité des pays historiques ne les intéresse pas, tout comme l'existence des deux composantes dialectales du breton (KLT et vannetais) qui les emmerde car il faut absolument vendre un breton unifié de toutes pièces, incompréhensible pour un locuteur natif et mal conçu car inventé par des non natifs. Un vrai petit jacobinisme et il est dommage que la langue bretonne aie embarquée là dedans (c'est la langue de mes grands parents et ma mère la comprend). Gallo en breton veut dire étranger il me semble, en tout cas il n'y a aucun lien avec gallois ou gaelique (même les emprunts au breton sont assez limités).
  22. Encore tu es gentil, puisque l'ex duché de bretagne est (ou du moins était) composé pour moitié de la haute bretagne qui parle une langue d'oil le gallo, qui a beaucoup plus à voir avec autres les langues d'oil de l'ouest et du centre qu'avec le breton (en dehors d'un poignée de mots empruntée). Du point de vue linguistique, c'est absurde avec une frontière tracée de manière totalement artificielle dans les langues d'oil de l'ouest et une bretagne aussi cohérente que la belgique du point de vue linguistique (si le régionalisme se concrétise ça promet de belles histoires belges, hum bretonnes pardon :lol:). La basse bretagne c'est aussi grand que le pays de galles (la frontière est proche de celle du temps de charlemagne). Les régionalistes après avoir ignoré l'existence du gallo ont désormais un office du breton et du gallo (faisons un office de l'italien et du gaelique tant qu'à faire :P), mais il faut que la bretagne soit suffisamment grande voyez vous... Soit dit en passant l'écossais et le gaelique sont en voie d'extinction, sauf dans une poignée de coins reculés, malgré le fait que l'irlande soit indépendante et aie une politique linguistique active, malgré le régionalisme important en écosse. Seul le gallois s'en tire un peu.
  23. Le problème est que même si la France doublait ses dépenses (ce qui serait déja très important), elle aurait toujours peu de poids dans l'OTAN face aux US. Dans un conseil actionnarial avec un membre à 40% des parts et six à 10%, le pouvoir de celui à 40 va bien au delà de ses 40%. Second point les dépenses de défense ne représentent pas la puissance d'un pays en tant que telle mais sont seulement un outil de politique étrangère parmi d'autres, notamment économiques et politiques qui sont la plus grosse force de rétorsion des US vis à vis de la France (en gros les tensions de 2003 pour l'insignifiant veto à l'ONU ne seront qu'une aimable plaisanterie). La voix de la France n'augmentera pas en proportion des crédits de Défense mais dans une mesure plus faible. En somme l'augmentation des dépenses ne donnera pas une augmentation de puissance aussi importante que tu en attends. Pour être significatif il faudrait simultanément que les dépenses de TOUS les pays candidats (GB,FR,GE,ES,IT) soient multipliées par deux ET qu'il y'aie une europe politique (sinon impossible de fonctionner) ET la volonté de tous les pays de payer le prix des rétorsions ET une solidarité dans la bande au cas où les rétorsions ne devaient s'acharner que sur un seul (sinon il sera facile de faire jeter l'éponge aux membres l'un après l'autre). L'arrivée du jour du jugement dernier est plus probable que la réunion de tous ces évènements. Si l'europe de l'ouest s'est vassalisée de facto aux US depuis 1945 (France comprise qui n'avait qu'un petit pré carré disparu depuis et un peu plus d'autonomie) ce n'est pas sans raison et pourtant l'URSS offrait un autre pole pour contrebalancer le poids américain. A partir de là que faire de dépenses de défense en plus? - Se concentrer sur quelques niches dans des domaines assez spécifiques pour avoir un avantage comparatif (variante du fou tancrèdienne dans uchronies). Ce qui veut dire avoir le courage de de s'éloigner du modèle de la guerre américaine pour offrir un palliatif à ses faiblesses. Par notre seule géographie nous n'avons rien à apporter de plus que les US puisque les menaces militaires conventionnelles ont disparu en europe. - Jouer le meilleur toutou des US avec un plus gros contingent d'appoint: aucun intérêt. Dans ces conditions il est peu étonnant que les dépenses baissent partout en europe et que l'atlantisme soit aussi dominant.
  24. "Supprimer" l'OTAN, ou disons plutot voir le retrait de contibuteurs importants, ne supprime pas la puissance des US donc leur capacité à peser de manière importante en Europe, pas plus que l'intérêt direct d'un très grand nombre de pays européens qui est de jouer les vassaux. Sérieusement quel est l'intérêt de la masse des petits pays à se payer un conflit avec les US, avec les conséquences économiques et diplomatiques (qui peuvent être vite disproportionnées à leur taille), pour être dans une europe de la défense où il seront de toute manière tout autant marginaux et à un international dont il se fichent bien? Quant aux pays de l'est dirigées contre les russes, quel est l'intérêt de prendre le risque de recourir à un partenaire moins crédible sans en retirer aucun avantage? Essayez de me citer ce qu'une europe de la défense autonome a à proposer à ces pays là? Dans le meilleur des cas ce se serait limité à France Angleterre voire Allemagne Italie Espagne (en étant très optimiste), après quoi se pose la question de pour quelle politique étrangère, comment fonctionne le processus de décision politico-militaire: attendre d'avoir un consensus entre les chefs d'états au moindre truc donnera un processus d'une lenteur inadmissible, ingérable, incohérent, vulnérable aux défections et pressions externes (du style on tape sur celui qui moufte le premier ce qui fait rester tout le monde dans le rang). Une décision à la majorité (en créant un "machin" dans lequel il y aurait un vote) c'est flouer beaucoup trop de monde et de manière trop brutale. Une europe de la défense sans europe politique (qui à l'heure actuelle n'existe pas), donc sans politique étrangère et processus de décision politco-militaire, c'est une vue de l'esprit.
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