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aqva

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  1. aqva

    guerre 1914 1918.

    - Tu parles de trois chevaux pour un homme (je doute qu'il y aie eu autant de chevaux mobilisables dans le pays pour une armée de plusieurs millions d'hommes): n'est pas ce plutot trois hommes pour un cheval? Ce qui correspond à peu près au ratio d'une division d'infanterie, dont les deux tiers pour l'artillerie seule. - Pendant la seconde guerre mondiale l'armée allemande est à 90% hippomobile (à savoir les DI), le cheval y reste plus qu'ailleurs une ressource stratégique sous peine de voir 90% de l'armée perdre son artillerie donc la plus grande partie de sa puissance de feu. (EDIT: grillé par akhi)
  2. C'est l'ouverture à la concurrence qui a provoqué la baisse des prix, pas la privatisation: une entreprise publique peut très bien être performante face à la concurrence et un monopole privé est ce qu'il y'a de pire pour le consommateur (par exemple l'expérience du recours au privé pour des contrats publics par les PPP a été désastreuse). A noter qu'il y'a encore bon nombre de fonctionnaires à FT. Postuler que la gestion du privé est forcément bonne et celle du public mauvaise est un a priori idéologique et un point de détail par rapport à la véritable question qui est de savoir si le secteur est suffisamment proche des conditions d'un libre marché efficace (atomicité des acteurs, libre entrée, homogeneite des produits, transparence des prix, mobilité des facteurs).
  3. Une conscription, c'est combien d'entraînement en pratique, quel budget (pour tous et pas pour une petite minorité qui aurait tout et les autres juste des miettes), quelle doctrine d'emploi (ça marche le mieux quand l'emploi direct dans un conflit important et très proche dans le temps est réaliste), quelle motivation, quelle considération, quel recrutement (en terme de justice sociale pour ne pas voir les fils des plus favorisés échapper à toutes les corvées emmerdantes et du coup les refiler aux fils des classes populaires, en terme de diversité pour ne pas voir l'armée devenir le jouet d'une minorité politisée et extrêmiste)? Trop de points posent problème dans l'armée israelienne pour que la conscription puisse garder sa forme actuelle. D'accord là dessus: la conscription est très couteuse. Et pire, ne fonctionne que dans le cas d'une menace directe et massive sur la survie du pays et le territoire national. Partout où cette condition n'a pas été respectée (SN francais compris depuis les années 60), la conscription s'est dégradée pour converger vers l'inutilité, avec au passage gaspillage de ressources et injustices. C'est le chemin que suit à son tour la conscription israelienne depuis les années 80 pour la grande majorité. La meilleure chose à faire serait de supprimer la conscription (en profesionnalisant les quelques unités de bon niveau) et d'utiliser l'argent pour investir dans des outils réellement utiles à la sécurité d'Israel.
  4. Les résultats américains en Irak et Afghanistan sont pourtant bien faibles pour l'énormité des sommes dépensées. Des trillions de dollars claqués avec vraiment pas grand chose à montrer comme résultat, c'est un bien mauvais rendement par dollar dépensé, et la solution n'est pas d'augmenter le nombre de dollars (déja colossal chez US qui à eux seuls sont la moitié de la dépense mondiale) mais le rendement. ;) Nous sommes dans la même problématique qu'eux, en étant sans doute moins bons que les américains qui ont un panel d'expériences plus vaste, un puissant effet d'échelle et l'avantage d'être autonomes pour tester leurs stratégies. A noter que les britanniques en Irak ont été encore plus en difficulté que les américains malgré un secteur supposé facile et leur savoir-faire en contre-insurrection. Je passe sur les autre contingents européens en Irak dont le rôle a été de l'ordre de l'insignifiant. Un exemple: le coût d'une sortie de rafale vaut un mois de paie d'un bataillon afghan, alors que le marché de l'emploi guerrier se porte très bien en Afghanistan et que les tablians paient souvent mieux. Ca ne choque pas comme allocation de ressources?
  5. Une grenade fumigène peut asphyxier en espace clos. Ce qui colle très bien à la description (gaz sortant d'une grenade, fumée blanche visible, inodore, en combat urbain donc espace clos, pas d'autre symptome que la difficulté respiratoire), la paranaoia des armes chimiques ayant simplement fait le reste (voire un éventuel effet nocebo). @Tomcat: l'armée francaise avait une grenade lacrymogène en 1914, peu utile car n'avait d'intérêt que dans un batiment (et encore). Seule l'artillerie assurait des volumes suffisants pour les gaz asphyxiants de 14-18.
  6. En 1 mois de formation intiale, c'est la durée minimale des classes, quel niveau peut on atteindre contre une armée régulière? C'est très faible pour les standards de la seconde guerre mondiale et sans doute pire aujourd'hui où la technicité a encore augmenté. Par exemple voir la bataille de dompaire en 1944 où l'envoi de conscrits allemands avec quelques semaines d'entrainement a tournée à la catastrophe malgré un matériel supérieur et une fort avantage numérique allemand: les conscrits allemands ne faisaient pas les bases minimales à savoir poster des gardes y compris les jours de mauvais temps, occuper les hauteurs et ne pas se cantonner au confort du village, ne pas paniquer et fuir au premier combat, etc. Pourtant on parle de l'armée la plus efficace de son époque qualitativement, mais il n'y a pas de miracle avec aussi peu d'entrainement. Une formation de un mois dans une guerre symétrique sert à avoir beaucoup de monde pour tenir une tranchée en tant que chair à canon contre une armée régulière, et encore ça revient à les envoyer au casse-pipe. A quel scénario cela correspond il dans la réalité pour Israel? Je n'en vois pas si ce n'est de fournir des unités de police low-cost et peu efficaces pour les territoires palestiniens, avec un fort risque de bavure du fait du manque d'entrainement. Sauf que dans ce le cas d'un affrontement entre armées de masse le nucléaire entre immédiatement dans l'équation. Les décideurs politiques et militaires le savent et c'est pour cela qu'ils ont laissé la conscription agoniser à petit feu sans état d'âme, pour rediriger tous les budgets vers l'active et le matériel/R&D, voir la description que Van Creveld a fait de l'état de la conscription en Israel.
  7. Plus j'étudie le sujet et plus je me dis qu'une conscription (comme celles du XXème siècle) ayant une utilité dans un pays sans menace majeure et directe aux frontières (ce qui inclut tout pays ayant l'arme nucléaire donc israel) relève de la science-fiction. On converge vers des défauts semblables pour ces conscriptions dans tous les pays (liste générale pas spécifique à l'armée israelienne ni la concernant à 100%): professionnalisation de facto où les seules unités réellement employables et employées sont d'active, dépenses de plus en plus fortes en matériel pour ceux là (pas sans lien avec l'influence politique des industriels), réduction des budgets d'entraînement à trois fois rien pour les autres, transformation des conscrits une masse de en larbins et glandus sans instruction militaire hors quelques semaines de classes. Enorme gâchis de ressources (beaucoup d'actifs perdus pour la vie civile et hébergés un an à rien faire), dégoute à jamais un grand nombre de l'armée, conduit logiquement à l'impopularité de la conscription ainsi qu'à une forte montée des moyens de contournement de l'obligation éventuellement via un service civil ou des activités proches du civil, avec à la clef une forte inégalité selon l'affectation qui rend la conscription encore plus impopulaire. A ajouter qu'une masse d'hommes enfermés un ou deux ans dans une garnison à ne rien faire ou affectés à des tâches ressenties comme manifestement inutiles, sans intérêt militaire et dégradantes, le tout non salarié, souvent pénalisant pour l'emploi (comme en France dans les dernières années du service), de manière contrainte et très inégalitaire, est propice à la mauvaise volonté et aux dérives morales. Sur le papier c'est une armée de masse, dans la réalité une armée professionnelle plus un gros gaspillage de ressources qui plus est très injuste, au moins un peu réduit en Israel par la masse d'exemptions douteuses, de services alternatifs et de temps important passé en dehors des bases. D'ailleurs je suis toujours surpris d'entendre certains y voir un "lien armée-nation". :O Le lien avec la nation est crée par la présence d'un très grave danger visant de manière directe le pays (par exemple en Israel le danger existe mais est très loin du niveau de danger de la période 1945-1980), pas par l'armée de masse qui est un sous-produit de cette situation et non pas sa cause. Quand Israel regardera il la réalité de son armée en face et officialisera le système actuel en la professionnalisant (plus une réserve dont on prie pour que l'entrainement ne soit pas sacrifié sur l'autel des lobbys industriels)? La situation actuelle est très hypocrite et inefficace.
  8. Le sujet n'aborde que de la seconde guerre mondiale ou la première? Une victoire allemande à la bataille de la marne en 1914 aurait simplifié pas mal de choses, une hégémonie allemande en Europe n'aurait été qu'une question de temps ensuite (vaincre la Russie et vassaliser l'Autriche après son énorme claque de 1914) ce qui aurait probablement évité des millions de morts, les horreurs du nazisme et un régime soviétique que le Kaiser n'aurait probablement pas toléré à sa frontière. L'Angleterre serait restée en guerre, mais impuissante sans l'appui d'alliés terrestres majeurs.
  9. Le cout de production d'un T-shirt est de 1 euro: quelle "haute" valeur ajoutée? Le cout de production a énormément chuté pour une demande identique, l'industrie est vouée à dégraisser la grande majorité de son effectif (on ne va pas porter 10 T-shirts d'un coup) et la VA mondiale va converger quelque chose de l'ordre de l'insignifiant, réservée aux pays à très bas salaires incapables de créer des biens avec une véritable VA (faible VA = faible salaire). L'essentiel du prix est porté par le tertiaire, à savoir le prix de vente moins l'euro de production et un petit cout de transport. La part de l'agricole dans le PIB est très faible, et encore le secteur est artificiellement gonflé par la PAC car la réalité de sa VA est encore plus réduite. Les agriculteurs sont en position de faiblesse précisément car l'offre est trop forte pour la demande et qu'il faudrait réduire encore davantage la production. L'industrie est vouée à long terme à subir le même sort que l'agriculture pour les mêmes raisons: explosion de la productivité + demande stable. Le tertiaire comprend tous les secteurs voués à s'étendre: la santé (vu la démographie c'est évident), l'éducation, la conception (de plus en plus de biens immatériels ont un cout de conception élevé et un cout de duplication nul avec l'informatique), les services, toutes choses plus utiles pour la grande majorité des français dans la vie de tous les jours qu'une troisième voiture. La hiérarchie industrie+agriculture > services ne repose pas sur des arguments rationels. D'autant plus que la différence entre "industrie" et "service" n'est qu'une convention comptable vide de sens (par exemple une usine qui sous-traite sa cantine transforme des travailleurs industriels en travailleurs de services, or la sous-traitance est un phénomène majeur des dernières décénnies). Les cours d'économie de base (notamment les SES) devraient s'atteler à expliquer cela au lieu de continuer à enseigner une division de l'activité nationale en trois secteurs qui est une vision du monde de XXième siècle devenue obsolète mais qui continue à imprégner les esprits par inertie. Non au contraire elles sont pour la plupart structurellement en sureffectif, par exemple les capacités de production d'acier en Europe dépassent de loin la demande. Tout comme produire uniquement des barres de fer et de la nourriture n'est pas un modèle viable pour un pays. A choisir pour un pays microbien mono-activité mieux vaut se spécialiser dans les services qui ont davantage d'avenir et plus de VA: c'est ce que tous les pays en question et un minimum riches ont fait!
  10. Le report est du à la rasputitsa de printemps qui en 1941 dure jusque mai inclus. Pendant cette période les routes sont impraticables et noyées sous la boue, hors de question de lancer une invasion. Devant moscou en 1941, l'hiver a pu jouer un role mais il faut se rendre compte que les deux camps sont au bout du rouleau (par exemple l'effectif des compagnies tombe vers 50 hommes) et plus en mesure de lancer de véritables offensives. Les allemands ayant l'inconvénient de lignes logistiques longues alors que les russes sont sur leur terrain.
  11. D'ailleurs ça fait très marxisant comme vision des choses que de résumer l'intégralité de l'Histoire à l'exploitation économique d'un "camp" par l'autre. Ca donne un point de vue où toute intervention étrangère surtout d'un pays en position apparente de force devient illégitime, puisque qu'interprétée comme ayant une finalité d'exploitation ou de pur pillage, sauf à être motivée elle même par la "libération" d'un camp exploité (les femmes, telle minorité ethnique, scénario du dictateur contre le peuple, etc.) bien entendu de manière complètement non intéressée. Ce qui oblige les politiques à avoir un discours hypocrite qui doit faire le grand écart entre les intérêts légitimes d'un pays qu'il faut inévitablement défendre un minimum et les prétextes moraux conditionnés par un dogmatisme idéologique. L'hypocrisie ne pouvant durer de manière stable à long terme, ça revient à se priver de toute possibilité d'intervention directe sauf à agir en sous-main. L'intérêt économique d'une puissance dominante (ici les USA) étant de maintenir la stabilité mondiale pour ne pas voir son économie chuter et une situation profitable se perdre, cette puissance dominante en suivant son intérêt légitime contribue grandement à l'intérêt mondial de minimisation de l'usage de la violence, pour peu bien sur que sa position dominante soit acceptable pour la grande majorité des pays et non tyrannique (et la situation actuelle est acceptable et profite notamment à l'UE). C'est cette situation profitable qui est de plus en plus menacée, la défense ouverte de son intérêt la puissance dominante étant pointée du doigt comme le crime d'un méchant exploiteur. Au passage, ça contredit complètement l'interprétation des guerres par pure la prédation économique: si c'était le cas, un tel discours moralisant n'aurait même pas droit de cité. La notion même de guerre "juste" et toutes les justifications morales n'auraient jamais vu le jour, à la place la pure prédation économique aurait été culturellement validée comme normale et acceptable, ce qui n'a presque jamais été le cas dans l'Histoire. Par exemple la colonisation de l'Afrique a été défendue sur le base de justifications souvent humanitaires (de gauche dans le contexte de l'époque) puis de sécurité des approvisionnements, de prestige (rivalité avec les autres puissances) mais peu comme ayant un objectif de pillage, la meilleure preuve étant que les pays occidentaux ont dans la plupart des cas perdu pas mal d'argent en Afrique (ne serait ce que pour construire les infrastructures en partant de très bas ou de zéro, maintenir l'économie locale sous perfusion, mener des guerres ruineuses) contrairement aux idées reçues. Le simple maintien des comptoirs commerciaux sur les côtes existant depuis le XVIème siècle aurait été nettement plus rentable et beaucoup moins aléatoire, avec l'occupation d'une petite poignée de sites très spécialisés dans production de biens exotiques (comme les îles des antilles pour le sucre) et quelques guerres à motif commercial (comme de la guerre de l'opium), au lieu de voir une course générale à la fin du XIXème siècle vers le dernier hectare de terrain africain libre.
  12. Résumé historique rapide sur la mondialisation: - Une première vague se fait de la seconde moitié du XIXième siècle jusque 1914. - Les échanges chutent pendant la première guerre mondiale (recomposition politique donc remise à plat des flux commerciaux, perte de confiance due aux défauts des emprunteurs - russe, turc, etc. -, prise de controle des secteurs militairement stratégiques par l'état). - Les années 30 voient le triomphe des politiques autarciques, les commerce international tombe au minimum. - La seconde vague de mondialisation ne démarre vraiment que dans les années 70 et surtout à partir de 1980. - Aujourd'hui on atteint une part d'échanges dans le PIB un peu inférieure (en très gros) au double de l'optimum de 1914. La situation actuelle est réellement inédite et peu comparable, à 1914 car le besoin militaire en matières premières est bien plus faible pour des armées n'ayant pas encore fait leur mutation vers un profil intensif en capital (néanmoins sans l'industrie chimique allemande ayant découvert des substituts aux matières premières importées les empires centraux se seraient trouvés très rapidement en difficulté), à 1939 car le volume d'échanges est réduit au minimum incontournable (notamment le pétrole). Economiquement une rupture des échanges serait tellement calamiteuse qu'elle est difficile à simplement imaginer, pour une grande puissance avec des sous-marins ce serait très facile et personne ne pourra rien y faire (pas même les USA) et ce n'est qu'un moyen parmi d'autres tout aussi faciles à utiliser et sans riposte possible. Ca ne peut mener qu'à une forme ritualisée et codifiée de conflit avec des objectifs très limités et un cadre précis, qui s'apparente plus à un duel judiciaire qu'à une guerre (du moins si les deux adversaires acceptent le duel et ne laissent par pourrir indéfiniment la situation). Quel politique provoquerait un suicide garanti de l'économie civile et une chute violente du niveau de vie pour une menace ne visant ni le territoire national ni la survie du pays (où ça partirait immédiatement au nucléaire)?
  13. Chrome fait ça quand il y'a une image sur la page hébergée sur certaines plages de domaines, comme lycos ex multimania (il y'a eu des virus sur ces sites). En fait Google a pris un marteau pour écraser une mouche avec cet avertissement, il n'y a pas de danger mais il faudrait demander aux membres du forum d'héberger leur images ailleurs.
  14. aqva

    guerre 1914 1918.

    Tu sous estimes l'énorme avantage que donne l'expansion de l'Allemagne vers l'Est et la mise sous tutelle de l'Autriche-Hongrie, pour donner une idée ça revient à avoir pas loin de sa situation fin 1941 à l'Est comme base de départ... Même en lachant l'alsace lorraine, c'est énorme. La France ne pèse vraiment pas assez pour se comparer à ce monstre centre-européen, imposant de fait sa volonté aux voisins du centre et l'est: en 1918 il y'a encore 20 divisons en Ukraine et l'armée de mackensen dans les balkans, c'est suffisant pour changer l'issue de la guerre civile russe par exemple, tenir les Balkans, etc. Il faudrait un niveau de mobilisation permanent et très haut pour eux de l'Angleterre ET des USA (outre mer donc ruineux) pour compenser le déséquilibre, ce qui est aux antipodes de leur histoire et de l'isolationnisme US traditionnel rendant cette possibilité peu réaliste. Avec une supériorité qualitative importante en 1918, numérique (la Russie est dans les choux et éclatée) et n'ayant pas le gros diviseur de puissance qu'est un fonctionnement en coalition (sauf à être pondéré par un partenaire qui dicte aux autres ce qu'ils font, peu réaliste dans le cas présent), l'Allemagne aurait cherché et obtenu le KO direct à la première occasion sans laisser aux USA le temps de mobiliser massivement. En somme sans intervention massive américaine, une paix blanche en 1918 aurait abouti à une victoire allemande de fait puis hégémonie : très grand succès à l'Est et match nul à l'ouest.
  15. La mafia soviétique était beaucoup plus qu'un simple phénomène parasitaire même à très grande échelle (comme une organisation criminelle standard) mais un véritable acteur, officieux et incontournable, du système économique de planification socialiste pour rendre possible l'indispensable commerce (de tout et n'importe quoi) entre les différents acteurs sans lequel l'économie se serait très vite effondrée. Au point de voir les mafieux fusionner logiquement avec la composante légale, les familles d'appartchiks, pour ne former qu'un ensemble unique indissociable. J'ai lu que les mafias ont fini par contrôler 75 à 80% de l'économie en Russie! On est dans une situation où la frontière entre l'étatique et le non-étatique devient très floue. Ca en dit long sur l'impossibilité d'une réforme du système soviétique, s'attaquer à la criminalité (et à ses conséquences: inefficacité, inégalités, corruption énorme, instabilité) revenait à se tirer une balle dans le pied. Peut être qu'avec le temps si elle avait pu s'étendre encore plus la mafia aurait évolué et remplacé l'Etat soviétique pour devenir elle même un proto-Etat primitif?
  16. aqva

    guerre 1914 1918.

    Il ne faut pas oublier plusieurs choses si paix blanche. - Le traité de Brest-Litovsk reste valide: l'Allemagne occupe la Pologne, les pays baltes, la Biélorussie, l'Ukraine (=vastes réserves de blé) directement ou par des états pantins. L'Allemagne devient complètement dominante en centre europe avec une Russie en guerre civile qui ne peut réagir (et contrairement aux alliés occidentaux, l'Allemagne est géographiquement en position d'en choisir l'issue avec une forte volonté de colonisation durable de l'Est). - En 1918 l'Autriche est vassalisée, son éclatement éventuel aurait profité à une Allemagne seule géopraphiquement positionnée pour mettre les nouveaux pays sous tutelle (l'Italie est trop faible pour en tirer parti et bloquée par l'izonso sur lequel a buté durant toute la guerre). - L'Allemagne n'est "structurellement" pas faite pour une guerre longue que si on inclut les USA et une Russie puissante dans le scénario: face à France + GB elle a l'avantage à court ET à long terme à la fois numériquement et du fait des lourdes contraintes que pose la gestion d'une coalition pour ses adversaires. Le blocus aurait été contournée par la contrebande des pays neutres (c'est l'entrée en guerre des USA qui les a convaincu de mettre leur flotte de commerce au service des alliés). En cas de nouvelle guerre on aurait eu le rapport de forces de mai 1940 dans une version encore bien plus défavorable aux alliés, après qui l'Allemagne aurait été la puissance hégémonique incontestable en Europe avec vassalisation des autres pays. Une union européenne avant l'heure en somme...
  17. Mais où est passé le rouleau compresseur des milliardaires et des restrictions d'accès au vote qui devait balayer obama? :lol:
  18. L'armée "gouvernementale" est constituée de milices (la plus importante est celle de misrata) qui suivent leurs propres chefs et coopèrent avec le gouvernement quand elle y trouvent leur intérêt. Que les milices adverses refusent de désarmer est logique, l'union éventuelle du pays se fera par la force (les milices de misrata ont déja marqué un point en faisant tomber bani walid). Tu vis sur mars ou quoi?
  19. Déterrage de topic! Tout d'abord, très gros boulot Tancrède, je n'aurai pas pu écrire un telle masse de pavés. =) Sur les défauts que tu mentionnes, il y'en a un qui me semble très pénalisant (outre l'absence de réserve): l'absence totale de mobilité à l'échelle de l'empire en dehors la pure réserve stratégique. Le limitanei et comitatus provinciaux sont quasiment impossibles à bouger sous peine de révolte, idem pour les lètes et fédérés installés avec leurs familles dans une région et qui refuseront de la laisser être ravagée. Le recrutement romain a deux graves défauts: sur-représentation des populations périphériques et recrutement en unités constituées sur une base locale, donc intéressées pour la plupart aux intérêts locaux et pas assez à l'intérêt de l'empire d'autant plus que leur région d'origine est en permanence menacée. Les goth ont tapé au pire endroit possible: au centre de l'empire ce qui leur ouvre plusieurs axes de progression donc autant de directions différentes à défendre, et surtout à la jonction entre l'empire d'occident et l'empire d'orient. Comme dans le cas de corps d'armées ou armées du XXième siècle, la jonction entre deux zones d'opérations est beaucoup plus vulnérable que le reste du front. Et à l'origine du désastre d'Andrinople: si Valens n'avait pas eu à agir en coordination avec Gratien donc à faire la course pour avoir "sa" victoire, il ne se serait pas stupidement précipité avec des forces mal composées et insuffisantes. La victoire des goth leur a ensuite donné une très bonne position pour arbitrer les querelles entre orient et occident tout en jouant sur le manque de coordination des deux parties de l'empire romain (chacun visant de facto à repasser le fardeau à l'autre). A mon avis la priorité impériale aurait du être de dégager les goth de cette position très dangereuse au coeur de l'empire à la première occasion, quitte à lacher du terrain sur la périphérie: abandonner la bretagne (sans attendre qu'il soit trop tard en 410), dégarnir les comitatus gaulois et du moyen orient pour rassembler de quoi régler le problème goth. Les fronts du rhin et du moyen orient auraient mené une retraite défensive en cas d'attaque majeure puis reçu de quoi stopper leur adversaire une fois que "leurs" unités auraient été de retour de la campagne contre les goth (depuis au centre de l'empire donc pas trop loin de n'importe quelle menace). Le limes est organisé en profondeur avec des forteresses donc est adapté à un rôle de retardement et autorise l'évacuation des limitanei. Il y'a une prise de risque dans cette manoeuvre, mais ça ne peut pas être plus catastrophique que de laisser les goths au coeur de l'empire. Certaines provinces périphériques auraient sans doute été abandonnées aux perses, le nord de gaule peut être été temporairement pillé, mais ça n'aurait pas été la première fois dans les deux cas. Au final le seul vrai obstacle à cette stratégie de sauvetage de l'empire a été l'absence de mobilité du gros de l'armée romaine pour faire une concentration contre les goth. Stilicon a du tenter cette manoeuvre en dernier recours en 407 en demandant au comitatus gaulois de venir défendre l'Italie, beaucoup trop tard alors que la Gaule était déja en pleine invasion vandale et en sachant probablement qu'il y avait un grave risque d'usurpation en Gaule. La suite est connue.
  20. C'est un problème plus vaste de défauts de la culture managériale française: - Grande culture individuelle mais peu ou mal utilisée. - Très grande importance du cursus scolaire d'origine (surtout des grandes écoles) produisant un phénomène de caste qui ne dit pas son nom (le discours officiel étant égalitariste). - Parachutage des membres de caste en question dans des entreprises qu'ils connaissent mal (d'où une absence de confiance avec des subordonnés inconnus), pratique du pantouflage, faiblesse de la promotion interne. - Grande distance hiérarchique donc personne ne remet en cause publiquement le chef quand il décide sans concertation, tout en se réservant en contrepartie le droit de ne pas suivre ses décisions (tout l'inverse du cas allemand). - Vision très cartésienne et rationaliste mal adaptée à un monde chaotique. - Dirigeants qui considèrent être payés pour leurs connaissances académiques individuelles, non pour être des leaders innovants proches du terrain et de leurs subordonnés. Là l'éducation nationale est responsable, puisque c'est elle qui survalorise à l'excès la connaissance académique individuelle et le zéro erreur, avec très peu de travail en groupe. Le management est abordé de la même manière que la résolution d'un problème mathématique identique d'une entreprise à une autre. - Evaluation très théorique du parcours professionnel aux antipodes d'une approche pragmatique. - Mauvaises relations au travail, méfiance, grande importance de l'auto-censure et des réseaux, la France étant le premier consommateur d'anti dépresseurs. >:( C'est la culture managériale de la société française qu'il faudrait changer (pas moins...), à commencer par l'éducation nationale qui formate les 20 premières années de vie. Ce qui me rend plutôt pessimiste sur les chances d'amélioration rapide de la culture managériale, qui a plus de chances d'évoluer lentement par contact avec l'étranger que par une brusque révolution. On réalise à quel point sélectionner les cadres par la pratique et non sur des diplômes de "noblesse", sur des qualités de "leadership", dans des simulations très chaotiques et changeantes (et non par des exercices théoriques très standardisés), la liberté de parole des subordonnés, sont des valeurs complètement extra-terrestres. L'OTAN et le tout technologique n'ont fait que renforcer une tendance préexistante. Les mêmes défauts existaient pour l'essentiel déja au début du XXème siècle (ou étaient en germe), ont une lourde responsabilité dans la défaite de 1940... Normalement la réforme de cet état de faits devrait être le chantier national numéro un.
  21. Désolé, mais à ce compte là, tu n'es pas près d'en avoir fini avec les reconnaissances de crimes. Nommes moi n'importe quel pays, je te fais une liste d'horreurs sur son compte et de quoi le vouer aux gémonies. A cette enseigne aucun pays ne serait digne d'exister sans avoir à s'excuser en permanence. Par exemple dans le cas des massacres des colonnes infernales en Vendée, je doute fortement de voir un jour le moindre début de reconnaissance ou de commémoration autre que marginale (alors que les faits sont solidement établis et qu'on parle en dizaines de milliers de mort minimum). Sans même devoir remonter à la guerre de cent ans ou des gaules qui ont vu un interminable cortèges d'horreurs. Autre point, que doit on penser des méthodes ottomanes en Algérie notamment face aux nombreuses révoltes? Grand experts du pal, du lacher de troupes irrégulières sur le pays détruisant tout sur leur passage, accaparement du pouvoir par les turcs au détriment des indigènes avec ségrégation (par exemple les pirates sont quasi exclusivement turcs, le turcs se marient entre eux), exploitation du pays, etc. Tout ce qu'on reproche à la France voire pire, mais je n'ai pas souvenir de repentance de la part de la Turquie (le comble étant qu'Erdogan s'était même permis de soutenir les revendications algériennes contre la France!). Le fait est que dans les relations internationales il n'y a pas de considérations de morale, de justice, d'honnêté ou de respect de la parole donnée, la norme ayant toujours été le pur rapport de force pondéré selon les "codes d'honneur" de l'époque. Les relations entre Etat sont juste une forme évoluée de rapports entre des bandes mafieuses, et dans les deux cas il n'y a aucune garantie de respect de "l'honneur". Richelieu disait que le vices privés sont les vertus publiques. On peut certainement le déplorer, mais il n'y a y rien qui puisse être fait. Même une reconnaissance "officielle" ne changera rien à ce qu'on subi les victimes d'horreurs dans les deux camps (par analogie avec la justice interne à un Etat, le procès et la condamnation d'un criminel n'apporte généralement pas de réconfort à la victime et a même parfois tendance à aggraver son état psychologique en lui faisant revivre ce qu'elle a subi). Ce qui dérange c'est cette insistance particulière du politique sur la colonisation en Algérie, au détriment de tout un tas d'autres choses a priori tout aussi légitimes, qui n'apaise rien mais relève d'une attitude de militant politique orienté, qui plus est repose sur des chiffrages de morts contestables. Le choix de cette commémoration au détriment d'autres mémoires est tout sauf neutre et innocent. Pourquoi ce choix là, et pas un autre?!? Du coté algérien le souvenir de la guerre d'indépendance est un des rares facteurs contribuant au récit national là où la stabilité et l'unité interne du pays (notamment avec les berbères) sont loin d'être évidents. Il n'y a aucune chance d'avoir des relations publiques vaguement bonnes entre France et Algérie car le pouvoir algérien n'a aucune raison de ne plus mettre en avant cette période. Ca explique aussi pourquoi les crimes de la période ottomane n'intéresse pas: elle est trop ancienne et sortie de la mémoire collective. Coté français, c'est l'expression combinée d'un néo-marxisme qui veut de longue date faire péter le récit national (vu comme un obstacle à ses "réalisations"), des européistes qui pensent que l'Etat-nation est le mal et doit s'effacer au profit de l'UE, et de quelques lobbies communautaristes. L'écriture de l'Histoire par le politique est de l'histoire officielle, aux antipodes de la démarche scientifique dont en Histoire la première règle est de ne pas faire de morale surtout sur des faits sortis de leur contexte historique (et choisis sur la base d'orientations idéologiques). A noter que ne pas faire de reconnaissance officielle n'a jamais voulu dire déni des faits. Les historiens sont là pour établir la vérité et dans ce domaine je leur fais beaucoup plus confiance qu'à des politiques, laissons les faire leur travail.
  22. Il y'a un détachement de marines à l'ambassade US de benghazi, envoyé après l'attentat contre feu l'ambassadeur américain.
  23. Derrière le discours eurobéat il y'a une décidément une constante: des délires de grandeur bien nationaux (bouh!), comme si la France n'avait qu'une portion de la capacité que la Prusse a eu à imposer à ses voisins (en dedans ou en dehors de l'union), par la force, les manoeuvres politiques et les guerres, l'union allemande. Le jour où la France pourra imposer des choses à la GB et Allemagne et surtout aux US :lol:, on en reparlera du risogimento, en attendant c'est l'atlantisme massif qui est au menu. Au final, c'est voir l'UE comme une France en plus grand, avec les autres pays qui s'aligneraient sans que l'on sache pourquoi, et les grandes puissances mondiales qui curieusement laisseraient faire. Ca fait un bon délire d'ado, mais en général la réalité finit ensuite par reprendre le dessus.
  24. Après une recherche très rapide, des données sur les dépenses des superPACs (Federal Election Commission): http://graphics.latimes.com/2012-election-outside-spending/ On approche des 200 millions dépensés, tournant dans les 70-30 pour romney. Attention, cela ne compte pas les fonds en propre des partis (les superPACs étant dit "indépendants"). Quand j'aurai le temps, je chercherai des sources sur l'argent récolté. Si tu pouvais donner tes sources Tancrède, ça me ferait gagner du temps. =)
  25. http://www.intrade.com/v4/markets/contract/?contractId=743475 La cote de romney est à 26.0% de chances de gagner sur Intrade, en véritable chute libre depuis fin aout avec un gros volume de ventes. Et c'est encore sans doute trop car dans ce genre de marché les évaluations sont un peu biaisées vers la moyenne. Même son colistier Ryan (http://www.politico.com/news/stories/0912/81618.html?hp=r13) et Wall Street - qui l'a applaudi au départ - semblent se distancier de lui. Au niveau des Etats, il doit prendre quasiment tous les "swing states" pour espérer passer, sachant que les sondages dans l'Ohio le plus important d'entre eux sont franchement mauvais. Comment peut on sauver un candidat à ce point très mal parti? :lol:
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