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Skw

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Tout ce qui a été posté par Skw

  1. En complément. Pour avoir quelques connaissances bossant comme ingénieurs dans l'automobile, je peux vous dire que la majorité des développements sont désormais sous-traités aux mêmes bureaux. Il est très probable que la boîte ayant développé la liaison au sol de votre Mercedes ait également développé la liaison au sol de la Renault du voisin, ou inversement. On trouve encore quelques spécificités (travail de motoriste chez PSA, boîte automatique chez VW, finition plus raffinée sur quelques marques, etc.) mais ce sont surtout (et de plus en plus) les ingé bossant en sous-traitants qui font le développement.
  2. Je partage en partie ton avis, mais on peut tout de même s'interroger sur certains aspects. Les pays qui font défaut de paiement, il y en a eu pas mal dans le passé. L'Allemagne a fait défaut trois fois au cours du 20ème siècle, quand il s'agissait de payer les réparations de guerre. Les USA, par intérêt, ont d'ailleurs encouragé les différentes économies européennes à effacer, ou du moins, à cesser de réclamer la somme figurant sur l'ardoise. Et c'était une chose intelligente. D'autres ont intégré la requête de Helmut Kohl expliquant que le pays serait en faillite si les Etats étrangers demandaient le paiement de leurs réparations après la réunification. Pas besoin de remuer le passé à l'excès : on a déjà assez de lourdeurs historiques. Néanmoins, sachant ce passif, on peut s'étonner de l'intransigeance allemande vis-à-vis de la situation grecque. Et dans de nombreux pays du monde, en Amérique du Sud ou en Afrique, on se demande pourquoi une telle sympathie envers cette énorme dette allemande alors qu'ils peinent pour certains à faire effacer ne serait-ce qu'un dixième de leur dette. Morale de l'Histoire : mieux vaut sortir les flingues et détrousser l'étranger que bidouiller ses stats et se faire le spécialiste de la fraude fiscale.
  3. Tu évoques le Mittelstand ? Si c'est le cas, ce n'est pas forcément le nombre d'employés qui caractérise ce genre d'entreprises. Car entre 400 et 500 employés, on considère cela comme des entreprises moyennes (Mittlere Unternehmen) en Allemagne. Il n'y a aucune définition légale du Mittelstand : c'est plus l'attitude entrepreneuriale, la volonté d'investissement, la stratégie d'entreprise et l'état d'esprit qui font que tu es Mittelstand (même avec une vingtaine d'employés) ou que tu ne l'es pas... Bref, c'est sûr que vu de l'étranger le concept peut sembler un peu fumeux. Edit : Mais on s'éloigne effectivement de Derrick... euh, de la Belgique :P
  4. Et encore, il y a bien pire : tu ne dois pas connaître le Destin de Lisa (Verliebt in Berlin). Et sinon, avec notre "Joséphine, ange-gardien", on a droit à y prétendre au panthéon ? Au moins, exceptés Suisses, Québecois et Belges, les pays étrangers ont le bon goût de ne pas acheter les droits de diffusion pour une telle production. :lol: Il y a sans doute une dimension culturelle et psychologique, mais la réglementation française tend également à créer des effets de seuils assez lourds et n'incitant pas toujours nos PME à se développer. On ne trouve pas forcément de tels effets de seuils, aussi lourds, à l'étranger.
  5. Quand on lit les travaux de certains ethnologues et archéologues sur la violence, le conflit et la guerre dans les certaines sociétés/communautés tribales ou autres,* il peut sembler totalement illusoire de se poser la question quant au caractère juste ou non d'une guerre. Et, à la lecture des mêmes travaux, on peut constater qu'il n'y a pas forcément que des guerres d'intérêts. La guerre est parfois plus un mode de régulation et de fonctionnement qu'une recherche d'intérêts. Et davantage même, la guerre vaut parfois plus pour sa dimension conflictuelle que pour le résultat en lui-même. * Par exemple, lire Clastres, Girard, Keeley, Turney-High malgré certains points contestables ou même un Lévy-Strauss n'abordant qu'indirectement la question guerrière à travers ses réflexions sur l'échange. Oui, car tu admets un droit international. En quoi ce droit est-il universellement légitime ? Je ne dis pas qu'un tel droit est inutile et que je préférerais vivre sans, mais il est contestable pour certains. Les concepts modernes de peuple et de territoire national ne se montrent pas non plus universels.
  6. Pour moi, ce n'est pas seulement du grossissement de trait. Pour bien connaître les sociétés française et allemande,* je considère que certains points sont faux et exaspérants. Entre ce fil et quelques autres de ce forum, on a droit à un Allemand délaissant la culture, manquant de subtilité et se consacrant plus qu'ailleurs à son travail. Je viens également d'apprendre que le Français est de par sa latinité frivole et beau-parleur. Pourtant, pour avoir eu à enseigner auprès d'étudiants Français et Allemands, je peux vous dire qu'on a un réel problème en France : on a des étudiants qui ont une certaine anxiété dans la prise de parole, alors que leurs homologues allemands ont bien davantage d'aisance. Et dans le monde de l'entreprise, il en va souvent de même. Par contre, il y a effectivement une différence dans l'usage de la parole politique. Et quand je compare encore étudiants français et allemands, je ne constate pas forcément de différences majeures dans l'investissement personnel. Il me faudrait plus de temps pour affirmer cela avec sécurité, mais j'ai plutôt constaté une tendance à faire davantage que ce qui était demandé plus large chez les étudiants français que chez les étudiants allemands. Peut-être cela s'explique-t-il aussi plus par les différences du système d'enseignement que par les différences culturelles. Au final, hormis la question de la prise de parole qui est flagrante et au désavantage des étudiants Français, j'aurais bien du mal à établir de larges différences. Enfin, le rationalisme mathématique qui a longuement été - et qui est encore - le critère de sélection premier - à l'excès même - des étudiants dans le système éducatif français, on l'intègre où dans la latinité frivole ? Enfin, je peux vous assurer que dans certaines classes allemandes, on est loin d'avoir un excès d'autoritarisme. D'après les retours que j'ai pu avoir, les Français qui ont pu prendre part à des cours dans les années 70 étaient pour certains étonnés de la "liberté" régnant dans les classes allemandes. Quelques années plus tard, j'ai pu constater à peu près la même chose lors d'un échange : j'enviais mes camarades allemands pour l'ambiance détendue qui existait au sein de leurs classes ! Avant qu'on ait collé au Français une image de latinité, celui-là était considéré comme un homme de droit et de méthode alors que le Germain était pensé comme un homme de fidélité. C'est sûr que ça colle moins à l'image de latinité posée sur le Français ! Par beaucoup d'aspects, les Français sont tout aussi "psychorigides", voire davantage que les Allemands. Pour revenir à la question initiale, je considère que dans cette vision tendant à rechercher les points de rapprochements entre sociétés belges et allemandes est un peu biaisée. On peut trouver tout autant de points de divergence, voire davantage : rapports à la religion, rapports à la langue, rapport à la nature, manière de penser la famille et la place de la femme, image du sport dans la société, un fédéralisme comme projet politique et garde-fou en Allemagne contre fédéralisme pacificateur en Belgique. Enfin, il faudrait également différencier l'Allemagne, entre son bassin rhénan, son Sud traditionaliste, son Nord et son Est plus libre sur certaines questions sociétales et plus radicale sur d'autres. Bref, je peux comprendre cette volonté de renvoyer dans les cordes les quelques contributeurs qui pensent que la Belgique est une continuité logique de la France et qui imaginent une intégration future de la Wallonie dans le territoire français (ce n'est absolument pas mon cas : je m'en contrefous. Edit : Je partage d'ailleurs largement l'avis exprimé par Berzeker et Rochambeau sur leur dernier post.) mais il faudrait veiller à ne pas colporter des clichés et contre-vérités fatigantes sur cette "latinité française" et sur cette "germanité allemande". Déjà qu'on y a le droit sur les autres fils. Ou sinon, vous faîtes un fil sur lequel vous concentrez ces clichés et biais. ___________________ * Ma compagne est allemande, je passe plusieurs mois de l'année en Allemagne et comme beaucoup de membres de familles, j'ai bossé en France et en Allemagne.
  7. Plus que notre vision de la Belgique, c'est peut-être notre vision de l'Allemagne qui est différente ;) On tend à l'oublier, mais à côté de ses PME dynamiques, l'Allemagne a de très grands groupes qui n'ont rien à envier à leurs équivalents français. Et quand ce n'est pas le Bund, ce sont alors les Länder qui sont actionnaires importants, voire majoritaires. L'Etat fédéral détient d'ailleurs le capital de certains de ces grands groupes à 100%. Au final, on retrouve en Allemagne à peu près la même proximité entre grands groupes industriels et pouvoirs publics qu'en France. Enfin, il reste de grandes entreprises à capital principalement "familial", mais elles sont de moins en moins nombreuses. Tout comme en France, la plupart des entreprises ont un passé "familial" mais tendent à le perdre. Mouais, là encore, il y a pas mal de mythe. L'idée d'un Etat français jacobin et d'un Etat allemand largement décentralisé sont à nuancer. Quand on y regarde de près, les collectivités territoriales françaises sont parmi celles qui ont la plus grande liberté fiscale au sein de l'Union européenne. Ne pas oubliez qu'on a eu quelques lois sur la décentralisation depuis trois décennies désormais. A l'inverse, liberté fiscale fort réduite du côté des collectivités territoriales allemandes. Par contre, il est vrai qu'il existe une vie et un dynamisme politique à l'échelle des Länder allemands qu'on ne trouve pas en France. Ni en Belgique d'ailleurs. Historiquement, les Länder allemands, c'est surtout le modèle des Etats-Unis d'Amérique qui ont presque dicté le système adopté en RFA. Et à vrai dire, cela correspondait bien à ce que souhaitaient les Allemands après la chute du 3ème Reich. Il y avait alors une certaine peur de l'Etat central - peur qui existait également chez les pays vainqueurs - même s'ils ont plus tard limité le système et instauré un contrôle finalement assez important de l'Etat central sur les Länder... En tout cas, bien plus qu'aux USA. Dans ce système territorial allemand, il y a l'idée d'une fédération à venir (ça rappelle quelque chose !) et dans les faits n'importe quel territoire peut demander son rattachement à la RFA en tant que nouveau Land. D'ailleurs, ce qu'on appelle "réunification" des deux Allemagnes n'en était légalement pas une. Ce sont les Länder de la RDA (Mecklembourg, Brandebourg, Saxe-Anhalt, Saxe et Thuringe) qui ont reconnu sur leur territoire la constitution adoptée par la RFA en 1949. Une clause de l'article 23 permettait une telle intégration sans modification de la constitution. Bref, j'ai quelques difficultés à faire un réel rapprochement entre le fédéralisme belge et le fédéralisme allemand. Une histoire différente du fédéralisme, une conception différente du fédéralisme (avec des motivations très différentes) et une réception très différente de ce fédéralisme au sein de la population (alors que la séparation ancienne entre RFA et RDA aurait pu également mener à certaines aigreurs). Si on se limite la 5ème République, oui. Sinon, on a aussi eu droit à nos coalitions et à nos gouvernements qui ne tenaient que quelques mois, semaines ou jours. Ensuite, les "grosses coalitions" sont finalement rares en Allemagne : une en 1966 et une en 2005, il me semble. Sinon, ce furent presque tout le temps des coalitions entre partis du même "camp", tout comme on les trouve en France dans la composition de nos parlements et gouvernements. Et le chef de l'Etat à faible pouvoir, on l'a même eu sous la 5ème République, lors des cohabitations. Certes, il avait des prérogatives en matière de politique extérieure, de représentativité et de défense/dissuasion. Mais il avait parfois plus l'aspect d'un monarque à but représentatif et iconique qu'un réel décideur. Ce qui aurait été impossible dans d'autres pays à système présidentiel par exemple. Ca fait marrer quand on sait que l'image du français latin a été créée de toutes pièces au 19ème siècle (surtout) et alors qu'il fallait absolument chercher à se différencier de l'ennemi germain. Bref, j'ai l'impression de relire certains "historiens" d'une autre époque. (Du même avis que Tancrède). Ensuite, l'idée d'un peuple allemand laissant de côté la culture, ça fait doucement rire quand on connaît l'importance de la littérature, philosophie, et musique allemandes dans l'histoire universelle. On pourrait également ajouter l'influence des arts graphiques allemands sur la peinture ou sur l'architecture du XXème siècle. Ils n'ont strictement rien à envier aux Français. Leurs instituts Goethe, les financements publics dans la culture (souvent à travers Länder et municipalités d'ailleurs), les quartiers artistiques de Berlin ou Hambourg n'ont pas grand chose à envier aux équivalents Français. Souvent, ils les surpassent même. Enfin, dans ma famille élargie, on est assez nombreux à avoir bossé en France et en Allemagne et ce dans de multiples domaines (ingénieries mécanique et automobile, recherche scientifique, banque, informatique) : je peux t'assurer qu'on en a débattu et qu'en majorité, on bossait plutôt plus en France (avec des heures sups généralement non comptées et des rythmes plus tendus) qu'en Allemagne. Bref, quand on regarde au-delà des heures légales, des jours de grève et des annuités avant départ à la retraite, la réalité est bien plus complexe qu'il n'y paraît. Pour synthétiser, je partage certains points (gestion du conflit social, rôle de la PME, formation professionnelle, systèmes de protection) mais sur d'autres points, j'ai plus l'impression d'avoir à faire à des clichés qu'à la réalité, ou alors à des raccourcis qui mériteraient au contraire une analyse plus détaillée. Le pire, c'est que ces clichés et raccourcis (sur l'Allemagne notamment) sont largement colportés dans les média ou par nos journalistes, éditorialistes et politiques. Parfois, j'ai l'impression de lire les "Lettres persanes" quand on nous rapporte le fonctionnement de la société allemande :lol:
  8. Sans vouloir m'immiscer dans le débat concernant Belgique/France - à vrai dire, ça m'est bien égal - j'aimerais bien savoir ce qui te fait dire que le pays partageant le plus de points communs avec la Belgique, c'est l'Allemagne. Par humour, j'aurais bien dit la bière... Et c'est sûr qu'il y a toute une période durant laquelle on trouve des liens historiques forts, et ce que ce soit à travers le politique, les relations marchandes et les liens culturels. Mais cela semble avoir changé depuis la Révolution industrielle - certains diraient même depuis la Révolution liégeoise - qui correspond d'ailleurs à une période où les Wallons gagnaient d'ailleurs une importance accrue dans le pays. En début de XXème siècle, alors qu'un nouveau conflit semblait inéluctable face à la France et la Grande-Bretagne, les diplomates et stratèges allemands se sont un moment demandés s'ils ne pouvaient pas tenter de faire basculer la Belgique de leur côté. Mais il avait été estimé par ceux-là que les complicités franco-belges seraient trop difficiles à faire éclater. Pour en revenir à l'Allemagne et la Wallonie contemporaines, je décèle pas mal d'orientations distinctes ou même opposées, que ce soit dans le rapport à la religion, le rapport au pouvoir, la pensée économique, la manière de penser la société. Si je devais estimer certaines populations plus proches de la mentalité germanique, je penserai davantage aux Germanophones et Néerlandophones. Bref, j'aimerais bien avoir quelques détails en plus pour cerner ton point de vue ;)
  9. Skw

    F-22

    Oui, étant donné les doctrines d'emploi de cet avion, on aurait très bien pu l'imaginer entre les mains de pilotes appartenant aux Marines, voire à la US Army. Mais il se trouve que ces coucous d'enfer sont opérés par l'USAF. Pas sûr que les pilotes sur A-10 soient les mieux considérés au sein de cette institution qui a vu certains de ces hauts gradés défendre à outrance le concept d'Air Power, et qui plus est sous une acception assez restrictive du terme. Bref, c'est un avion pour "terriens".* * Ca, c'est juste histoire de taquiner un peu Gibbs ;) _____________ Edit : Euh, on ne serait pas en train de partir dans le HS ?
  10. Même s'il est vrai que l'Etendard IV montrait de sérieux problèmes/défauts, la comparaison est tout de même difficile. Car celui-ci était opérable depuis un porte-avions. Et qui plus est, il ne s'est jamais vendu à autant d'exemplaires. Enfin, l'attrition des Etendard IV est à considérer sur presque une quarantaine d'années. Les F-104 n'ont pas forcément voler aussi longtemps dans les différentes armées qui opéraient l'appareil. L'exception, ce doit être l'Aeronautica militare.
  11. Bref, finalement, les Allemands se débrouillaient plutôt pas mal avec leurs F-104. Cela dit, il faudrait voir en détail les missions effectuées (fréquences, conditions et types) dans chacun des pays.
  12. Skw

    Bonjour à vous

    La bienvenue ! Et je ne pense pas qu'il soit incongru de faire référence à Gagarine ;)
  13. C'est peut-être pour cela que les Canadiens avaient des taux de pertes encore plus élevés, si mes souvenirs sont bons :lol: Mais à la différence de l'Allemagne, l'avion n'a jamais fait débat en ce pays :P
  14. Je répondrai très pragmatiquement que tout dépend du domaine d'activité. Dans certains secteurs et à certaines échelles, le privé est plus performant. Dans d'autres circonstances, ce sera le public. Et dans d'autres cas, ce seront les structures mixtes. Il n' y a pas de règles. Enfin, le problème des 1700 milliards de dettes ne concernent malheureusement pas que la part "investissement" de l'Etat. En majorité, ce sont les frais de fonctionnement qui creusent la dette, ou des dépenses qui peuvent être difficilement considérées comme de l'investissement : et c'est là que ça devient bien plus grave !
  15. Ce n'était pas vraiment mon propos, Rochambeau. Le problème n'est pas dans le développement et la diffusion de tels modèles économiques - nombre d'entre eux sont tout à fait pertinents et d'un grand apport - mais dans un système de diffusion de l'information scientifique et de l'évaluation des auteurs (H-index ranking) qui accorde une grande priorité à la publication d'articles au sein de revues spécialisées. L'idée c'est alors de produire des modèles "à la chaîne", sans même prendre le temps de les tester et de les confronter au réel : ça prend trop de temps et c'est même parfois difficile à faire rentrer dans le format d'un article (limites en nombre de caractères). Autrement dit, le système académique anglo-saxon - puisque ce sont eux qui ont été le plus loin dans cette logique quantitative de la publication - tend à valoriser une certaine manière de penser l'économie et à en dévaloriser d'autres formes.
  16. La science économique - je ne rentrerais même pas sur le caractère scientifique ou non de la discipline, le débat existant d'ailleurs chez les économistes - a tout de même un fonctionnement très particulier. Peut-être plus que dans d'autres disciplines, les portes s'ouvrent ou se ferment selon l'orientation du discours tenu. Aussi, plus que dans tout autre champ universitaire, la discipline a durant ces deux dernières décennies été fortement orientée pour répondre à un mode de publications. Autrement dit, dans le monde académique anglo-saxon surtout, les manuels et ouvrages deviennent rares, l'accent étant mis en priorité sur les articles... Rédiger un article est le meilleur moyen pour un auteur d'être cité et reconnu. On a alors eu une accumulation de modèles mathématiques et théoriques, généralement plus rapides à concevoir et à publier. Ces modèles ont pour la plupart une certaine qualité, voire parfois une grande qualité, mais on trouve bien moins de travaux venant confronter ces modèles à la réalité. Heureusement, la discipline évolue, et cette critique est un peu moins valable maintenant qu'il y a quelques années. Et puis tous les économistes ne sont pas tombés dans le travers anglo-saxon. Enfin, il est particulièrement drôle de voir les think-tanks ultra-libéraux revenir à la charge en nous expliquant que les populations n'y connaissent rien en économie et qu'il faut donc faire de la pédagogie. Le discours qu'il est alors offert d'apprendre, c'est généralement la théorie libérale de manière exclusive. Ce n'est pas qu'elle soit inintéressante ou non pertinente, mais quand on déclare faire de la pédagogie auprès des béotiens, on enseigne également les autres doctrines et - c'est encore mieux - le confrontation entre ces doctrines. Surtout que le débat est loin d'être clos au sein du monde académique, et pas sûr qu'il le soit un jour.
  17. En même temps, la vague néolibérale des années 80 - portée par des économistes qui condamnaient justement le modèle keynésien - a elle aussi été largement remise en cause dans les pays où elle avait été adoptée. Et elle a conduit certains pays en voie de développement ayant opté pour un tel néolibéralisme au plein marasme.
  18. En fait, je reprenais surtout ce passage : C'est tout simplement oublier que l'Etat peut lui-même être investisseur et la capacité de l'Etat a créé de la richesse. Et heureusement pour l'URSS de l'époque que l'Etat a une certaine capacité à créer de la richesse. Sinon, ce n'est pas en 8 décennies qu'elle serait tombée, mais en moins d'une décennie. Il est évident que les pouvoirs publics ont également leur part de responsabilité dans cette crise de 1929. Et ce qui est intéressant dans cet article, c'est l'accent qui est mis sur cette période d'avant le "jeudi noir". Mais l'auteur omet sciemment, sur la même période, d'évoquer le rôle des acteurs privés, et notamment des financiers qui ont largement contribué au développement de bulles spéculatives. C'est un peu comme si l'on condamnait l'action de l'administration W. Bush tout en omettant de pointer les acteurs engagés dans le système des subprimes. En outre, je ne suis pas sûr (c'est un euphémisme) que tous les historiens abonderaient aux raccourcis faits entre "guerre tarifaire" et "2nde Guerre mondiale" : heureusement qu'on ne se tape pas sur la gueule à chaque fois qu'il y a guerre tarifaire. Evidemment, l'auteur n'évoque pas non plus la politique économique engagée simultanément en Allemagne par Hjalmar Schacht et ce avant même qu'Hitler ne lance le pays dans une logique économique d'armement et de guerre. D'ailleurs, celui-là demandera son renvoi en 37, voyant notamment que l'effort militaire qui venait d'être engagé contribuait surtout à l'inflation. Mais évidemment, les succès interventionnistes de Schacht ne vont pas dans la logique libérale. Enfin, en réduisant leur activité, les acteurs privés n'ont pas forcément montré plus d'efficacité à résoudre la crise. La puissance de l'Etat en temps de crise, c'est paradoxalement sa capacité à agir contrairement à la logique du "bon père de famille" (pour reprendre une expression souvent rebattue), à investir quand plus personne ne le souhaite et ne le peut (car il a notamment intérêt à ce que les impôts prélevées ne diminuent pas trop), à amortir les difficultés économiques des différents acteurs privés. Le problème, c'est que pour avoir cette liberté, il faut avoir un Etat qui fonctionne en "bon père de famille" avant la crise. Ce n'était malheureusement pas le cas chez nous.
  19. Ce qu'oublie ton ami c'est que les investissements réalisés par les pouvoirs publics avec notre argent peuvent être rentables, parfois plus que si l'argent avait été investi dans le secteur privé. Donc, si, l'Etat est capable comme tout autre investisseur de créer de la richesse. Le New Deal de Roosevelt est un exemple d'investissements publics de masse que les acteurs privés n'auraient pas pu réaliser de manière si harmonisée et avec le même effet d'entraînement. Il en va de même de certains investissements lourds en termes de recherche et développement, que n'auraient pas pu se permettre les acteurs privés mais qui au final vont clairement en bénéficier. Un autre exemple : est-il plus rentable pour une société d'avoir une sécurité administrée par les pouvoirs publics ou de voir les sociétés de sécurité privées se multiplier ? Quand on fait le décompte global, et à l'échelle d'un pays, le privé ne se montre pas forcément plus rentable et efficace que le public. C'est souvent même le contraire. A l'inverse, si on se limite à une réflexion localisée, le privé montre souvent ses avantages. On a un peu la même chose avec les services incendie. Certains économistes ont par exemple montré que des brigades privées pouvaient être plus rentables à l'échelle locale, celle de la municipalité, que les brigades publiques. Mais tout devenait plus compliqué quand il fallait faire face à des incendies estivaux et de grande taille et qu'il fallait alors faire venir en urgence des moyens techniques et humains susceptibles de bosser ensemble sur un même théâtre. Enfin, tout dépend également du pas de temps pris en compte pour faire les estimations. Certains modes de fonctionnement efficaces sur un temps réduit peuvent s'avérer coûteux sur le temps long. Donc, ton ami est particulièrement partisan en expliquant que l'Etat ne peut créer de la richesse. Comme tout investisseur, il est à même d'en créer. La question est par contre de savoir s'il est plus rentable/efficace de réaliser ces investissements à travers le public, à travers le privé, ou au travers de structures mixtes qui peuvent dans certains cas s'avérer très efficaces. Et il n'y a pas de solution universelle : tout dépend du domaine et de l'échelle d'intervention, de la structuration du marché, de l'organisation et des compétences internes aux services publics. Enfin, sa critique sur le fonctionnement de l'Etat est assez juste. Mais il ne faudrait pas prendre l'Etat français comme unique référence. Le fonctionnement de l'Etat n'est pas forcément le même dans tous les pays. Et oui, au final, derrière l'Etat, il y a les citoyens et les électeurs. Nous sommes donc responsables du fonctionnement de notre Etat.
  20. Skw

    Eurofighter

    Oui FATac, il vaut mieux, le cliché n'étant pas non plus le summum en termes de subtilité. Peut-être Kant, Goethe ou Hölderlin auraient-ils trouvé cette même finesse en consultant nos diverses interventions sur ce forum ? Il doit effectivement y avoir une dose de subjectivité ;) @Spiralus : Aucune origine allemande connue, mais en remontant bien, on doit bien pouvoir trouver quelques gènes celtes. Sinon, pour diverses raisons, l'Allemagne est un pays que je connais un peu. J'avais dans un premier temps compris que tu avais trouvé un jeu de mots en langue allemand sur le patch.
  21. Skw

    Eurofighter

    ?!?!? "Phuck", c'est l'orthographe souvent utilisée sur le web pour contourner les barrières "anti-grossièretés". Parce que sinon, je veux bien que l'on m'explique le subtil jeu de mots en version germanique ??
  22. Skw

    Eurofighter

    Il faudrait éviter de considérer l'armement comme un marché libre, à la concurrence pure et parfaite. Peut-être l'Arabie Saoudite aura-t-elle ses AASM, mais rien ne nous dit que c'est joué d'avance. Ce serait faire fi des lobbyismes, négociations parallèles et autres interventionnismes.
  23. Skw

    Eurofighter

    Sachant que l'AASM est l'un des gros plus du Rafale, pas sûr que Dassault ne soit pas concerné. Certes, l'armement a été développé par Sagem, mais rien ne nous dit que Dassault n'a pas d'arguments à faire valoir auprès de celle-là.
  24. Skw

    Eurofighter

    Selon le dernier Jane's Defence Weekly, les Saoudiens chercheraient à intégrer le Damocles et la AASM sur leurs Typhoons et ce notamment pour "contourner" les limitations ITAR US sur le pod Sniper de LM. Pour le Damocles, ça ne devrait pas trop poser de problème, sachant qu'ils produisent déjà cette même nacelle sous licence pour leurs Tornado. Pour l'AASM, reste à voir comment Dassault va considérer cela... En espérant que cela n'ait pas déjà été mentionné sur le forum...
  25. Ce ne sont pas les blindés qui ont manqué, mais les munitions dont ils disposaient avant de sauter sur les mines. J'ai fini par l'emporter mais j'étais presque à sec en munitions après avoir tapé les 3 derniers bunkers. J'avais initié l'entreprise avec l'obusier de 150 mm, mais ça m'a sans doute fait perdre des munitions plus qu'autres choses. Si j'avais su la suite, j'aurais directement sacrifié mon infanterie pour sauver les blindés et camions de munitions. M'enfin, il était trop tard quand les renforts sont arrivés... j'avais trop peu déminé.
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