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Hello from Germany


Manuel77
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Hallo und wilkommen !

En ce qui concerne le rapport conflictuel entre syndicats et patrons, c'est un peu le même que celui entre le "peuple français" et le gouvernement. Dans notre culture, celui qui a le pouvoir est responsable des échecs et de tout ce qui va mal, quels que soient ses réussites par ailleurs. Le seul moyen d'être au pouvoir et d'être aimé sinon adoré, c'est de ne rien faire (cf Chirac). 

C'est également lié en France à une méfiance envers la richesse. En France, la classe supérieure, c'est les intellectuels, c'est la culture et les manières qui font de toi quelqu'un de "l'élite". Je prends des caricatures, mais un prof encarté PCF avec une bibliothèque remplie de littérature russe comme Dostoïevski ou Pouchkine sera autant considéré comme issu de la classe supérieure qu'un noble "fin de race" dont la famille s'est illustrée au service de la France depuis six siècles au moins. L'argent, c'est sale et ça rend méfiant. La culture, voilà ce qui a de la valeur. Et ça remonte loin : on retrouve cet habitus dans l'élite française dès la montée de l'influence et de l'ethos des Franciscains à la cour de France sous Saint Louis. 

De ce fait, créer de l'argent, entreprendre, ce n'est pas mal vu en soi, mais on peut très vite être considéré comme un "nouveau riche" insupportable ou un sale capitaliste qui exploite le travail des autres. Il faut se montrer fin quand on gagne de l'argent pour ne pas être considéré presque comme le voleur de la richesse commune.

Dans une situation pareille, l'Etat est vu comme le thaumaturge, le seul à avoir le droit inné de gérer la richesse du pays pour le bien de tous. C'est une croyance presque magique en France que "l'Etat peut...donc l'Etat doit", ce qui mène à des attentes irréalistes envers nos dirigeants. On retrouve ce mode de pensée à une échelle moindre dans plusieurs grandes entreprises. Dès lors, puisque le dirigeant peut amener la prospérité et a le devoir de le faire, quand il n'y parvient pas immédiatement il perd énormément en popularité. 

Après, ça ne veut pas dire qu'on n'ait pas un véritable entreprenariat en France. Nos politique ont au moins eu la constance de l'encourager depuis près de quinze ans, ce qui fait que tu as une diversification des entreprises avec la multiplication des "startups" et des micro-entreprises et donc au final aident à la diversification de l'économie française, là où à la fin de la période Chirac et devant la crise de 2008 tu avais presque une ossification autour de grands groupes. On retrouve depuis plusieurs années une très grosse capacité d'innovation et on attire plus d'investissements qu'avant, entre autres parce que si les grands groupes sont effectivement très endettés, le milieu des PME s'assainit très vite, et on reconstitue enfin un tissu d'entreprises moyennes sain, même si on est encore loin du niveau en Allemagne. 

Il y a dix ans, l'économie française était en pleine contre-performance malgré son potentiel, aujourd'hui ça va mieux. On a encore un gros chemin à faire mais on remonte la pente, pas à pas. 

Un papelard officiel intéressant sur la question : entreprises.gouv.fr/files/files/directions_services/politique-et-enjeux/entrepreneuriat/entrepreneuriat-faits-et-chiffres.pdf

Tut mir leid wenn ich zu lang war!

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Le 23/04/2022 à 16:16, Manuel77 a dit :

Ce que je n'ai jamais compris, c'est le conflit entre les entrepreneurs familiaux en France et ses salariés/syndicats. Est-ce seulement du folklore de la révolte contre le "patron" détesté ?

Ca a beaucoup évolué dans les 20 dernières années. Maintenant beaucoup de salarié sont aussi d'ancien patrons qui ont tenté leur chance. Je connais même des gens qui sont leur propre patron une partie de leur temps et salarié une autre partie. Comme ils ont goûté la difficulté d'être son propre patron ils sont beaucoup moins envieux et çà simplifie beaucoup la relation. Mais il reste des différences fondamentales quand même puisque la discussion n'est quand même pas du niveau de celle en Allemagne bien plus ancrée dans les mœurs.

Ensuite il y a la stratégie synidicale. En Allemagne elle passe par le discussion, en France il y a besoin du conflit pour avoir de la visibilité lors des élections des délégués. Malheureusement beaucoup de salarié se détourne des syndicats pour cette raison exactement ce qui réduit leur impact.

Enfin il ne faut pas oublier que les patrons eux-même sont organisés en syndicats professionnels et ces syndicats portent de nombreuses discussions avcec le gouvernements. Moi je connais bien celui des transports. Leur rôle auprès des adhérents n'est pas un rôle quotidien et ils ont du mal a justifier les cotisations qu'ils demandent. Mais auprès d'autres syndicats salariaux et des administrations ils ont un rôle majeur. Pour te donner l'exemple du COVID c'est les syndicats professionnels qui ont servi pour l'organisation des transports pendant les premières vagues.

Bref le modèle français que tu décris a énormément changé. Au point que les manisfestation des gilets jaunes sont plus pour moi une preuve de la désyndicalisation de notre pays et de la difficulté de trouver des représentant pour une parti de la population qui ne trouve plus de relais pour remonter ses problèmes. Mais si elle ne trouve plus de relais c'est aussi que cette partie de la population n'est plus représnetative. 

Modifié par herciv
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8 hours ago, herciv said:

Mais si elle ne trouve plus de relais c'est aussi que cette partie de la population n'est plus représentative. 

Plus représentative?

Les chasseurs sont trois tondus mais eux sont représentatif ... les millions de "pauvres gilets jaunes" ne le seraient pas?

C'est un peu comme la vie politique dans les "quartiers défavorisé" ... il n'y en à plus. Pas parce que les gens ne sont représentatif de rien ... mais parce qu'ils ont peu de conscience politique collective et que peu de "partis" s'y intéresse à par les islamistes.

Dans d'autres pays ... la participation à la vie publique est bien plus active. 90% des salariés sont syndiqué, les partis ont des centaines de milliers d'adhérent, les consommateurs sont regroupé en puissantes associations etc.

En France pour tout un tas de raison ce n'est pas le cas, et c'est un peu la faute à tout le monde.

  • Les politiques qui aiment magouiller dans leur coin sans avoir à rendre compte à des centaines de milliers d'adhérents.
  • Les dirigeant qui n'ont pas envie de se laisser trop emmerder par de puissant lobby de simple citoyen - consommateurs, automobiliste etc. -. Typiquement Macron qui veut liquider les corps intermédiaires.
  • Les simple citoyen qui comme les enfants gâté qu'ils sont se contente de glaner les fruits, cultiver par d'autre. En France un syndicat qui négocie des avantages ... les négocie aussi pour les no syndiqué. En Allemagne seuls les membres du syndicat en question bénéficie de avancés obtenue par exemple.
  • Les simple citoyen qui refusent de mettre les main dans le cambouis et préfère passer leur temps à chouiner, parce que c'est plus confortable que de militer.
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Il y a 16 heures, g4lly a dit :

Plus représentative? Les chasseurs sont trois tondus mais eux sont représentatif ... les millions de "pauvres gilets jaunes" ne le seraient pas ?

Les gilets jaunes sont réunis dans la grogne... mais bien moins dans le projet. Et ce notamment parce que c'est un mouvement particulièrement composite, réunissant des gens d'orientations diverses, qui en plus se refuse d'avoir des figures représentatives. Bien que l'on ait vu certaines figures prendre plus la parole que d'autres. Si l'on demande par exemple aux gilets jaunes une esquisse de politique fiscale ou encore une idée de politique climatique, on risque d'avoir un amalgame d'orientations antagonistes plutôt qu'un ensemble cohérent. En cela, c'est tout de même assez différent du syndicat qui a généralement, lorsqu'il est d'une certaine ampleur, une vision cohérente à défendre au nom de l'intérêt de ses membres.

 

Il y a 16 heures, g4lly a dit :

Dans d'autres pays ... la participation à la vie publique est bien plus active. 90% des salariés sont syndiqué, les partis ont des centaines de milliers d'adhérent, les consommateurs sont regroupé en puissantes associations etc. En France pour tout un tas de raison ce n'est pas le cas, et c'est un peu la faute à tout le monde.

Les syndicats historiques ont assez largement verrouillé le jeu syndical. Il semble être plus dur de créer un nouveau syndicat qu'un nouveau parti politique. Sachant que ces syndicats historiques ont en plus un certain intérêt à défendre les intérêts de leurs membres traditionnels, quitte à sacrifier le sort des travailleurs à venir pour mieux protéger les acquis de ceux qui sont en place ou à défendre un monde du travail en décalage avec ce que vivent concrètement les arrivants sur le marché, pas étonnant du tout que les générations les plus jeunes ne s'y retrouvent pas. En fait, le jeu syndical français fonctionne encore plus mal que le jeu politique français.

Il n'y a pas si longtemps, j'ai pu entendre un représentant syndical du monde agricole suisse lors d'un débat sur les surfaces d'assolement. Il s'agit d'un quota de terres devant être réservé à l'agriculture dans chaque canton afin d'assurer une certaine autonomie alimentaire dans le pays. La question des quotas (avec notamment des problématiques d'équité entre cantons) et plus largement cette politique de préservation des surfaces d'assolement (avec quelques effets pervers) sont mises en débat depuis quelques années déjà. Le représentant de ce syndicat, bien qu'élu par ses membres, a défendu la ligne soutenue par son organisation en la matière en expliquant que son devoir n'était pas seulement de se battre pour les agriculteurs qu'ils représentent. Mais aussi pour ceux qui ne sont pas encore là et qui ont parfois des intérêts bien différents de ceux qui sont actuellement en fin de carrière ou déjà installés. Ce genre de postures, je ne l'entends quasiment jamais, pour ne pas dire jamais, dans la bouche des représentants syndicaux français.

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