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et par Sainte Barbe, vive la bombarde.


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merci aussi pour tes liens Akhilleus, curiosité quand tu nous tiens... =D

... je continue avec les bouches à feu... =)

Lorsqu’elles ne posent pas de problèmes de transport, c’est le cas de la marine, les lances à feux peuvent prendre de grandes dimensions. La poudre, bien tassée dans un gros tube en bronze fermé à l’arrière, prépare l’abordage en lançant un puissant jet de flammes vers le bateau attaqué.

Les écrivains Byzantins décrivent ces « tubes en bronze placés sur la proue de chaque navire », chargés en feu grégeois, qu’on dirige sur les bâtiments ennemis. On donne à l’extrémité ouverte de ce tube une forme effrayante de tète de gargouille qui, par une bouche largement ouverte, crache le feu. D’où le nom de  «  bouche à feu » qui est donné à ces engins dont on a des exemples dès le XI eme siècle.

Telle est l’origine du nom qui est donné, par la suite, à toutes les grosses armes à feu.

Si la poudre est irrégulièrement tassé dans un tel engin, le feu mis à la bouche peut se propager rapidement vers l’arrière par une faille jusqu’en un point de la charge ou la poudre explose alors à grand bruit, projetant violemment, dans l’axe du tube, comme un projectile incendiaire, la partie de la charge non encore brûlée qui la séparait de la bouche.

Ce sont probablement de tels engins qu’un historien Suisse, Rodolphe Schmitdt,  ( le développement des armes à feu , 1870 ) décrit lorqu’il dit qu’en l’an 1085, «  les Tunisiens avaient des vaiseaux armés de machines qui lançaient du feu et produisait un bruit de tonnerre….

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La deuxiéme vidéos avec l'animation 3DSMAX est extra DAVOUT, merci bien  =).

Well, la force d’explosion de la poudre noire est utilisée aussi pour l’exploitation des gisements miniers.

Dans ce rôle, et dans les inévitables explosions imprévues qui se sont un jour produites dans un de ces mortiers ou on la préparait, la poudre noire a révélé qu’elle peut projeter des objets avec une violence extraordinaire. Certains ont le courage de dompter cette violence pour lancer des projectiles. C’est au milieu du XIII eme siècle que,  en France, on commence à le faire. Il en est difficile de savoir, voir de valider,  ou en est l’origine  =|.

Cette curiosité qu’est une lance à feu jetant des cailloux parait être vue en Chine par des Arabes navigateurs ( en même temps que la fusée ) et transmise par eux à l’occident ( peut-ètre par l’Iran ou la Turquie, à l’empire Byzantin …).Si quelqu’un a des infos là-dessus, like always, you’re welcome … =)

Elle est rapporté en Chine en 1271, et , cette fois, avec des tubes en métal, par les mongols. Mais lorsque ces derniers sont chassés de Chine ( 1368 ), ces Chinois s’étonnent des armes à feu qu’ils voient sur des bateaux européens. Leurs premiers canons paraissent avoir été fondus par des missionnaires, parmis lesquels est cité le jésuite Adam Scheel.

Quand aux Arabes, ils connaissent certainement depuis le VIIeme siècle des produits incendiaires à base de pétrole. Hagiaeus n’aurait pas signalé les engins avec lesquels ils mirent le feu, en l’an 690, à la Caaba pendant le siège de la Mecque s’ils avaient utilisé de simples torches .Mais leurs manuscrits du XIIIeme siècle qui donnent des compositions de mélanges analogues à la poudre à canon ne suffisent pas pour penser qu’ils en savent plus que ce que  leurs marchands navigateurs ont depuis longtemps appris des Chinois.

Joinville raconte qu’ils utilisent contre les croisés, notamment au siège de Damiette ( 1218 ) et pour défendre un bras du Nil contre Louis IX ( 1218 ) , des « dragons volant en l’air en jetant une grande clarté ». Au mieux, ces dragons sont des fusées, peut-être ne sont-ils que des feux grégeois lancés enflammés avec des arcs ou des engins puissants…

Ces Arabes ont été avec l’Occident des croisades. Ils ont cultivé avec beaucoup de succès les connaissances scientifiques acquises des Byzantins. Un manuscrit arabe découvert à la bibliothèque de Saint Petersbourg ( Léningrad dirait Hitmoon… =D) par deux français a permis de penser que, dès le XIII eme siècle, ils ont imaginé divers propulseurs ( medfaa ) de balles ou flèches.

Un des « medfaa » utilise la poudre, mais sa description permet de dire qu’il n’est pas autre chose qu’n objet d’expérience, une sorte de jouet, ce qui n’a rien de surprenant pour une époque ou Roger Bacon qualifie les engins à poudre de « jeux d’enfants ».D’ailleurs leur récit montrent que, pour faire de la poudre, les arabes se contente de remuer, sans le piler, le mélange de salpêtre, de soufre et de charbon.

Or la poudre qui n’a pas été très fortement trituré ne détonne pas ; elle fuse. La poudre Arabe est donc bonne pour une lance à feu, une fusée ou un jouet, elle n’est pas suffisante pour lancer des projectiles dangereux…

Quoiqu’il en soit du chemin suivit, l’artillerie est « dans l’air », comme disent les chercheurs. Elle doit arriver en France. Elle y arrive. Elle y est peut-ètre né, sans bruit serai-je tenté d’écrire….. =)

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Je suis tenté de dire qu’à ce stade l’artillerie aborde ainsi un tournant capital ; la poudre noir va remplacer, dans le combat, le bras de l’homme par la puissance incomparable d’une chimie de combution dirigée par l’homme. Cette substitution du cerveau au bras dans la guerre, c’est toute l’artillerie, une artillerie qui a été souvent avant-garde de la science. L’arc est à l’origine de l’utilisation su ressort pour emmagasiner l’énergie.

Il est permis d’avancer ( repos ) que les angoisses de la guerre excitent l’imagination de l’homme plus que ne peuvent le faire les soucis du temps de paix. Il se passe encore beaucoup de temps avant que , dans la vie courante la chimie de combustion remplace le bras de l’homme et les pieds du cheval. Encore faut-il noter le role joué par un des plus grands des artilleurs Français, M de Gribeauval, dans la réalisation du fardier à vapeur par Cugnot, ingénieur de l’artillerie Française. Gribeauval, comprenant l’intérêt que pouvait présenter un tel engin, fit construire et expérimenter la machine de Cugnot dans les ateliers de l’artillerie , à Strasbourg et à l’Arsenal de paris, en 1769 et 1770. Le premier véhicule automobile du monde fut un tracteur de l’artillerie française  =).

Il est visible au conservatoire des arts et métiers, à Paris.

De la fin du XIVeme siècle au début du XVI eme , l’artillerie à feu se substitue peu à peu à la vielle artillerie, celle des catapultes, des trébuchets, des balistes et des arbalètes. Mais pendant longtemps les deux systèmes seront utilisés, notamment en France….

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Je suis du mème avis Rochambeau  =), cela dit si l’on connaît depuis fort longtemps les poudres de combustibles salpétrées, on ne peut parler de « poudre à canon » qu’à partie du moment ou l’explosion des ces poudres a été utilisé pour lancer des projectiles de guerre, c'est-à-dire, en France, vers la fin du XIIIeme siècle.

En 1227, une ordonnance dr Louis IX accorde à l’hotel-Dieu « sauvegarde et exceptions pour…la recherche du salpêtre ». Peut-être la médecine de l’époque, qui utilisait, notamment contre la lèpre, ce sel rare en France, voulait-elle se le préserver ; peut-être les pharmaciens de l’Hôtel-Dieu sont-ils les seuls « chimistes » capables d’épurer suffisamment de salpêtre qui est utilisé pour la conservation des viandes et peut-être aussi dans des engins incendiaires ou des fusées….

le saint roi n’a certainement accordé ce privilège à l’Hotel-Dieu ni pour des feux d’artifices ni pour des canons qui n’existent pas encore…. =D

Deux grands professeurs de la mondialement célèbre université de Paris ont eu connaissance de la poudre noire ; Albert le Grand, mort en 1280 et Roger Bacon, un moine franciscain d’origine britannique que j’ai déjà nommé il y a qq lignes. Les premiers écrits connus de celui-ci concernant cette poudre datent de 1248. Ils n’en ont pas dit grand-chose, et rien de permet de penser qu’ils en aient connu l’usage comme poudre à canon.

Lorédan Larchey, ( origine de l’artillerie Française, 1863 ), étudie ce que fut l’utilisation de la poudre à canon en France dans une période courte bine choisie : 1324-1354. Il cite quelques faits précis et précieux, d’où il résulte clairement que des armes  à feu existe alors en France depuis qq temps. « Mais la période traité est si obscure… » écrit-il….

En France, le charbon de bois est un produit courant, si courant qu’on ne le trouve généralement pas dans les comptes d’achats destinés à faire de la poudre à canon ; encore faut-il partir de bois légers. Le soufre lui n’est pas rare, il vient normalement des solfatares d’Italie. Il est raffiné, fondu et cristallisé. La condition de toute fabrication de poudre à canon est donc le salpêtre suffisamment pur.

Sacré salpètre, on y revient… :lol:

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...

Dans les pays d’Europe le nitrate de potassium n’apparaît, à l’état naturel, qu’en petites quantités sur les murs abrités de vielles habitations en sol humide ou il se forme par un phénomène analogue à celui qui donne la « neige de chine ».

Le sous-sol de ces habitations étant imprégné de matières organiques plus ou moins fermentées, le nitrate de potasse qui se prépare ainsi dans l’humidité accompagne l’eau de dissolution qui remonte par capillarité dans les murs.

Cette eau s’évapore à la surface de ces murs, le salpêtre y apparaît en taches blanchâtres formées de fines petites aiguilles. On peut le recueillir par brossage ou par lessivage des murs ou des matériaux de démolition. Mais pour deviner que cette poussière blanche a des propriétés intéressantes il faut d’abord avoir l’idée de la recueillir. Lorsque après l’avoir identifié au salpêtre on décide de ramasser, d’une façon ou d’une autre, cette matière qui tache les murs, on peut facilement en séparer les matières insolubles. Mais la poudre faite avec le salpêtre impur ainsi obtenu est inutilisable.

Certains érudits estiment pouvoir préciser que , en Europe, le salpêtre est isolé pour la première fois dans le second quart du XIIIeme siècle. En fait que la poudre noire fut fabriqué en France vers le milieu de ce siècle. C’est l’époque des deux croisades, celle dont Louis IX fut l’inspirateur, le chef et finalement…la victime ( 1248 à 1254, puis 1270 ). Il n’y est pas question de poudre du coté des chrétiens.

Les arabes, qui s’intéressent depuis longtemps à la poudre noire, ont observé qu’ils peuvent améliorer ce salpêtre impur en mettant , dans l’eau de dissolution, de la cendre de bois. On pense généralement que c’est un moyen de le débarrasser de ses impuretés. On peut penser plutôt ( avec Reinaud et Favé ; histoire de l’artillerie )que, avec les cendres de bois qui sont chargés en sels de potasse, il s’agit de transformer en nitrate de potasse les autres nitrates terreux mêlés au salpètre.

...

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I do Rochambeau, i do !  =)

Pendant ce temps, notre Roger Bacon conseille de pousser l’épuration du salpêtre par dissolution et recristallisation fractionnée. Cette idée, maintenant,  parait simple…

Les proportions des constituants de la poudre noire varie aux environs de une partie de soufre, une partie de charbon de bois et de six parties de slapètre. « As , as, six » disent les chimistes. Les artilleurs ( économes ? ) ont tendance à mettre davantage de charbon de bois et arrivent à 1-2-6 pour la poudre à canon.

On constate que les poudres à canon sont d’autant plus puissantes et régulières que le mélange est été plus pilonné. Le long travail de trituration nécessaire lasse les bras humains. On se décide donc à le demander à des moulins qui animent des pilons ou , plus tard, des meules, celles-ci donnant des mélanges plus homogènes avec moins de danger d’explosions accidentelles. Les Allemands ont une certaine avance dans ce domaine, car dès le milieu du XIVeme siècle, on signale des moulins à poudre à Ausbourg (1340 ) et à Spandau ( 1344 ). La France suit. On triture longuement du salpêtre épuré, du soufre et des charbons de bois léger comme le tilleul et le saule. Pour la poudre d’armes portatives, certains vont jusqu’au charbon de bois de chanvre.

On a aussi des poudres à peu près régulières qui, dans un mortier, peuvent en explosant lancer dans des conditions à peu près prévisibles des projectiles qui sont normalement des pierres…..

Il apparaît alors indispensable de réglementer et de surveiller les fabrication des poudres. En France, en 1354, un capitaine général des poudres existe, qui surveille et contrôle les « faiseurs et compositeurs » de poudre. Il relève de ce grand personnage au titre déjà désuet auquel est confié les contrôle de « l’artillerie », le grand maitre des arbalètriers.

On peut donc admettre qu’on a, en France, des armes lançant des projectiles de combat avec de la poudre noire avant la fin du XII eme siècle.

Comme je l’ai dit précédemment pour les engins à ressort, les armes à feu vont dès lors évoluer dans deux directions opposées, d’une part vers la miniaturisation et d’autre part vers la puissance….. =)

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Il n’est pas envisageable de continuer ainsi sans s’arrêter qq instants sur la miniaturisation et parler donc des armes portatives…… Que Mauser, Berkut et qq autres me pardonnent les imprécisions techniques qu’il ne manquera pas de suivre, aussi je les enjoint à me corriger dès que l’occasion se présentera, thanks a lot ! =)

La miniaturisation conduit d’abord les « artilleurs » à réaliser des engins relativement légers, que deux hommes peuvent porter. Il apparait que les pièces courtes, coulées en bronze ( alliage employé malgré son prix car  il convient mieux à la fonderie ) sur le modèle des mortiers, exploite mal la force des gaz de l’explosion de la poudre. On s’avise donc de prolonger l’action de ces gaz employant un tube plus long. Pour obtenir un tel tube, les « artilleurs » enroulent au marteau, autour d’un mandrin, une longue feuille de métal ferreux et soudent les deux lèvres par martelage à chaud. Plus tard, dans les armes dites "à la Damas ", on enroule en hélice, autour d’un mandrin, un ruban de métal.

On procède ensuite à un alésage ( on dit « forage ») avec un outil tournant. Le résultat est…ondulant  =D. On en juge en observant, à l’intérieur du tube poli dirigé vers une lumière, les anneaux d’interférence. On ne comprend certes pas comment ces « anneaux » se forment, mais on sait qu’ils décèlent des irrégularités. On s’efforce d’y remédier par le « dressage » du tube, au marteau….

De telles armes, probablement en raison de leur forme très allongé, reçoivent le nom général de « couleuvrine » ou de « serpentine ». Elles projètent à l’origine des cailloux, plus tard des traits lourds ( les carreaux ) à pointe de fer et empennage de métal. Elles vont utiliser finalement des « balles » de fer ou de plomb ; et ce nom de « balle » s’est perpétué, pour ce petit projectile, même lorsqu’ils n’ont plus aucun rapport avec une sphère….. =D

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Continuons dans le « petit » calibre »……. =)

Les couleuvrines légères sont servies par deux ou trois hommes. Parfois on se contente de les poser à terre en soutenant la bouche avec une pièce de bois. Plus souvent on les appuies, au moment de tirer, sur un support qui peut être le bras ou l’épaule d’un aide. Cette arme en s’allégeant devient le « couleuvrine » à main. Elle est parfois munie d’un crochet susceptible de s’accrocher au support ( notamment au parapet d’un rempart ) afin d’éviter au tireur le choc du recul, c’est la « couleuvrine à croc ».

La couleuvrine à main, en s’allégeant encore et en prenant avec un manche en bois ( un fut ) une forme plus commode pour le tir, reçoit le nom d’arquebuse à feu. Celle-ci lance une balle de fer ou de plomb dont le diamètre peut ne pas dépasser celui de la monnaie courante appelée « pistole ». On désigne alors cette arme avec ce même mot ; et quand plus tard on fit des modèles très réduits de « pistoles », ce furent des « pistolets ».

Ainsi se forme, souvent, les noms des nouvelles armes. De même, beaucoup plus tard, lorsque l’on cherche à remplacer l’incommode mèche comme moyen de mettre le feu à la poudre de l’arquebuse, on utilise ( par l’intermédiaire d’une petite charge de poudre fine, dite «  fulminante », placée dans un bassinet ) d’abord les étincelles du rouet, puis celle d’un silex mu par un ressort qui arrache une pièce d’acier appelée « fusil » ( ou briquet ).

C’est avec un tel « fusil » que depuis longtemps, pour faire du feu, on allume des combustibles bien secs. L’  « arquebuse à fusil »  est finalement appelé fusil, et ce nom reste à l’arme légère, même lorsque au XIXeme siècle le « fusil » aura disparu, la mise à feu se faisant alors avec une amorce.

Cette miniaturisation conduit les armes à feu légères à se répandre chez tous les combattants, et donc à perdre ce caractère exceptionnel qui fait l’artillerie ; elle lui échappe pour l’emploi…. =(

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...Nous arrivons aux « armes lourdes »… =)

D’autres engins recherchent la puissance. Il est difficile de donner leurs caractèristiques. Jusqu’au début du XVeme siècle , chaque artisan canonnier farique les armes à sa guise, selon ses moyens, selon les désirs et les ressources du client, sans soucis d’un gabarit quelconque.... Il qualifie ses armes d’un nom qui parfois désigne une pièce en exemplaire unique et qui parfois se généralise sans, d’ailleurs, désigner les pièces d’un modèle terminé.

Quelquefois même , le nom devient si général qu’il ne caractérise plus rien  =D.

Les armes appelées « mortier » ( ou « vase ») sont manifestement issues directement des mortiers dans lesquels on pilonne la poudre et ou se sont produit, au moins par accident, des explosions  révélatrices des possibilités que la poudre noire offre pour expédier des projectiles. Gros, courts, tronconiques, d’une seule pièce, les mortiers peuvent envoyer sur les places assiégés ( sans aucun espoir de précision…. =D) de gros boulets ou des engins incendiaires.

Du mortier, pour mieux exploiter la force de la poudre , on passe à des bouches à feu plus longues et finalement cylindriques.

Le mot canon ( du latin « canna », canne, roseau creux du midi de la France ) qui les désigne normalement ( on dit aussi tuyau de tonnerre ) signifie alors « tube ».

Si , depuis longtemps, ce mot n’est plus utilisé dans le sens actuel du tube, c’est évidemment pour éviter une confusion avec le sens nouveau très particulier que son emploi en matière d’artillerie lui donne. Cependant on dit toujours le « canon » (tube) d’un fusil. A l’origine, les projectiles de canons n’étaient pas gros.

Comme les bouches à feu et les mortiers, les premiers canons sont en bronze. Mais ce bronze est couteux et résiste difficilement aux explosions mal controlées d’une poudre noire mal connue. Du bronze donc, on passe vite au fer…. =)

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à titre indicatif, le terme canon pour ces premières bouches à feu "primitives" est impropre puisqu'elle sont communémèment désignée comme Bombardes, le terme canon arrivant par la suite

Simple sémantique ou manière de différencier 2 armes différentes (la longueur de la pièce de bombarde par rapport à la section de  sa bouche étant relativement courte là ou pour le canon, la pièce est très allongée alors que la bouche est relativement petite ce qui améliore d'autant l'accélération du projectile)

si quelqu'un a des précisions à ce sujet ??

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Oups, bonne question… =)

Il semble que le mot « bombarde » est très (trop ?) répandu à l’époque. Bien évidemment la bombarde ne lance pas des bombes, ce sont de grosses armes à feu….aussi je cite une phrase de l’époque  « Ceste machine a esté premièrement appelée bombarde à cause du bruit qu’elle fait, que les latins appellent  bombus ». On peut cependant dire que, dans leur début, les bombardes sont relativement courtes, légèrement tronconnique à l’intérieur et , en gros, cylindrique à l’extérieur, ce qui renforce la paroi au point ou l’explosion se produit. Ces métériels, courts, d’une seule pièce, se chargent par la bouche

On donne à leur sujet quelques règles dont il serait audacieux de prétendre qu’elles sont respectées, mais qui peut ètre Akhilléus un élément de réponse à ta question ;

-" La volée de la bombarde doit avoir une longueur d’environ 5 fois le diamètre de l’intérieur"

- "Dans le volume de la chambre d’explosion ou réserve trois cinquième pour le tampon qui la sépare du boulet et il reste un vide de un cinquième… »

Plus tard, lorsqu’ils s’allongent, l’extrémité arrière du tube est fermé par un bloc d’acier amovible comportant une chambre d’explosion ou l’on met la poudre. C’est la « chambre » ou « culasse ». Un étrier à queue basculant ( le « desserroir », complété au besoin  par une cale ), peut être mis dans le prolongement du tube pour maintenir la culasse appliquée au moment du départ du coup. Il finit souvent par lâcher, avec un fort risque d’accident…. =|Normalement, chaque pièce a deux culasses. On charge l’une pendant qu’on tire l’autre.

Dans la chambre de culasse, la poudre, légèrement tassé, est maintenu par un tampon de bois garni d’étoupe( ou, à défaut, d’herbe et de terre ) qui freine l’échappement des gaz par l’inévitable intervalle, le « vent », qui existe entre le projectile et la paroi de l’âme au détriment de la puissance de projection et de la précision en porté.

Les bombardes lancent de grosses pierres qui sont appelé « boulet » lorsque l’on prend la peine de la tailler en boule, pour que, en collant un peu plus à la paroi et diminuant ainsi le « vent », elle utilise mieux la force des gaz de l’explosion.

Des bombardes particulièrement petites, dites « bombardelles », sont souvent munies d’une queue qui se prolonge vers l’arrière et qui peut se poser sur l’épaule de celui qui vise. Un aide met le feu….. :|

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Lorsque l’on parle de canon, en ce début de XIVeme siècle, il ne s’agit certes pas d’engins qui peuvent rappeler, même, les canons si simples du XIXeme siècle...

On le voit, les canons, comme leur nom l’indique, ce sont des tubes, et ce nom sert seulement à distinguer les armes longues des mortiers. Longtemps, les canons, destinés essentiellement aux sièges ou à la défense des remparts, lanceront des projectiles ne dépassant pas 2 à 3 livres. C’est plus qu’il n’en faut pour défoncer une armure, c’est peu contre une muraille solide.

Dans la deuxième moitié du XIVeme siècle, on voit apparaître des « gros canons jetant des pierres ». La portée utile ne dépasse pas qq centaines de mètres. La cadence de tir est de 10 à 20 coups par jour. Mais on envoie ainsi, dans une ville assiégée, des boulets de pierre dont le poids peut aller jusqu’à qq centaines de livres, faisant des dégâts sérieux et des victimes.

En 1362, on signale une bombarde pesant 2000 livres. Pour info la livre en cours dans le royaume Français équivaut à 489,5 grammes. Dans le début du  XVeme siècle, si l’on en croit certains acteurs et les restes de certaines pièces ( dont on ne sait pas si elles ont servi ), on atteint le gigantisme ; des bombardes de 25 000 livres…lançant des boulets pesant jusque 1000 livres, et même 1800 en l’an 1453.. ; mais c’est au siège de Constantinople. « A beau mentir qui vient de loin ! » =D.

Quelques documents donnent des indications éparses, qui paraissent plus sures. Devant St-sauveur-le-Vicomte, en 1375, le « maître de l’artillerie » désigné pour le siège, Bernard de Monferrat, met sinon en œuvre du moins en plce 32 bouches à feu dont un « grand canon » jetant 100 livres amené de St Lo par Gérard de Figeac, « canonnier du roi », et un canon de 2300 livres qui a été forgé aux Halles de Caen en 42 jours de travail, avec l’aide de cinq maîtres forgeurs des plus habiles de la contrée ( Bilbo le hobbit ? =) ).

En 1377, on signale une bombarde fabriquée pour le duc de Bourgogne et lançant une pierre de 437 livres. On ne connaît pas le calibre des grosses bombardes utilisées en 1432, au siège de Lagny, mais on sait qu’un de leur projectile, ayant la chance d’atteindre le pont sur la Marne, suffit pour en faire effondrer une arche……

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…concernant les affûts….

A l’origine, l’affût sur lequel la bouche à feu est posée, ou fixée, n’est qu’un simple billot creusé. Son extrémité avant peut être soulevé par un tas de terre ou par une pièce de bois pour lui donner l’inclinaison voulue. L’autre extrémité du billot est placée dans un trou du sol qui, ainsi, encaisse le choc du recul.

Parfois l’ensemble est immobilisé par des pieux.

Qu’il s’agisse d’envoyer des pierres à l’intérieur de la ville assiégé ou d’essayer d’avoir qq efficacités sur les murailles en les attaquant en tir tendu, les pièces d’artillerie doivent s’en approcher. Elles sont ainsi à portée de toutes les armes des remparts. On les couvre donc, à l’avant,  par un panneau de bois ( planches ou madriers ) appelé, selon la taille, « manteau » ou « mantelet », qui protège les canonniers contre les projectiles des assiégés et qu’on efface en le faisant pivoter autour d’un axe horizontal au moment du départ du coup.

...

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Puisque les armes à feu apparaissent comme étant l’avenir de l’armée, il est sage d’en organiser au mieux la production en France ; homme, métal, acier.. La fonte de fer  a fini par succéder au fer forgé. Le fer vient d’Espagne ( il est réputé ), d’Angleterre et d’Allemagne.

Mais le bronze parait déjà vouloir reprendre la place que le fer lui a prise.

Un manuscrit du XVI eme siècle de la bibliothèque nationale montre le roi se préocupant, en 1354, des réserves de cuivre qui peuvent lui permettre de se donner une artillerie à feu en bronze comme celle vers laquelle l’Allemagne parait s’orienter sur les conseils du religieux franciscain de Fribourg-en-Brisgau ; Berthold Swartz.

Ce document, intitulé « règlement des Monnoies » expose que « le dix-septiesme may mil trois cent cinquante quatre, ledit seigneur roy estant acertené de l’invention de faire artillerie trouvée en Allemagne par un moine nommé Berthold Swartz, ordonna aux généraux des Monnoies faire diligence d’entendre quelles quantités de cuivre estoient ausit royaume de France, tant pour adviser de smoyens d’iceux à estrangers et transport hors du royaume »….

Ainsi, ce règlement amorce la préparation de ce que l’on appel, six siècles plus tard, la mobilisation industrielle, avec recensement, stockage, contrôle et répartition des matières dondamentales pour la défense du pays… =)

...

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Et si l’on parlait d’une séquence de tir ?

Ici point de radar Cobra dans la batterie ni de VOA …Avant de tirer ( on disait « traire » ), on met en place le boulet, la poudre et le tampon ; puis on cale la culasse lorsqu’il y en a une.

La déflagration est provoqué par l’intermédiaire d’un orifice, le trou de lumière, ou lumière, qui a été creusé dans le tube vers la charge. Cet orifice est rempli d’une poudre noire particulièrement soignée et finement pulvérulente que le canonnier garde précieusement sur lui. On y met le feu avec un tison ou, mieux, avec une tige de fer qui a été porté au rouge dans un brasier tout proche entretenu par un aide. Cet aide est souvent la femme du boute-feu  =D ; car la mise en œuvre de ces armes est aussi artisanale que leur fabrication.

Plus tard on mettra le feu soit avec une mèche imprégnée de soufre, soit avec une corde bouillie dans une solution concentrée de salpêtre puis séchée…

En mettant le feu il est prudent de se jeter dans le trou qu’on a préparé à l’avance, car il faut toujours prévoir un éclatement de la pièce. En 1561, encore, alors que le danger d’éclatement est considérablement réduit, un « traité de canonnerie » conseil aux canonniers «  d’honorer Dieu et de craindre un peu plus de l’offenser que nul autre homme de guerre, car toutes les fois qu’il fait jouer de sa pièce il a son mortel ennemi devant lui… ».

C’est d’ailleurs pourquoi les artilleurs ont conservé pieusement de fêter chaque 4 décembre leur protectrice, sainte Barbe…..

….Ah noble et sainte Barbe….. =)

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si seulement....  =D,  et si le temps pouvait ètre élastique.... =D. En fait je souhaiterai pouvoir un peu plus illustrer tout ça avec des dessins ( je "gribouille" un peu....), histoire de colorer un peu le tout.

Fusilier toute intervention de ta part est la bienvenue ( ainsi que pour tout le monde d'ailleurs ), il est claire que les imprécisions et lacunes sont légions dans cette rédaction. Enrichissons ce brouillon que diable ! =D

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