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FRANCE : 5° puissance économique?


SPARTAN
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Il y a 1 heure, Conan le Barbare a dit :

Parce que les banquiers et autres administrateurs nous ont prouvé la qualité de leur « gestion »… 

Tu n'as pas besoin d'administrateurs et de managers pour devenir riche. Ils sont même nuisibles.
La banque/assurance te vendra un produit qui lui permettra de gagner le plus possible en ayant des frais élevés. L'État va essayer de te vendre le plus d'obligations d'État possible en réglementant les grands acteurs (AXA, Allianz) de manière à ce qu'ils doivent acheter des obligations d'État. 
Tu n'as besoin que de deux produits, tu peux les acheter sans conseil. Un fonds d'actions mondial par capitalisation boursière avec des frais aussi bas que possible (moins de 0,3 %) et de l'argent sûr sur un livret d'épargne avec de petits intérêts. Tu les mélanges en fonction de ta situation, tout ce dont tu as besoin dans les dix prochaines années, tu le mets sur le livret d'épargne. Tout ce qui est au-delà, tu le mets dans le fonds d'actions.
Tout le reste (or, crypto, immobilier, private equity, obligations risquées) sont des jeux que tu peux faire, mais en général, ils n'apportent rien. Tu n'as pas non plus besoin d'un physicien pour maçonner un mur droit. 

 

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Le 08/05/2024 à 11:29, Manuel77 a dit :

Tu n'as pas besoin d'administrateurs et de managers pour devenir riche. Ils sont même nuisibles.
La banque/assurance te vendra un produit qui lui permettra de gagner le plus possible en ayant des frais élevés. L'État va essayer de te vendre le plus d'obligations d'État possible en réglementant les grands acteurs (AXA, Allianz) de manière à ce qu'ils doivent acheter des obligations d'État. 
Tu n'as besoin que de deux produits, tu peux les acheter sans conseil. Un fonds d'actions mondial par capitalisation boursière avec des frais aussi bas que possible (moins de 0,3 %) et de l'argent sûr sur un livret d'épargne avec de petits intérêts. Tu les mélanges en fonction de ta situation, tout ce dont tu as besoin dans les dix prochaines années, tu le mets sur le livret d'épargne. Tout ce qui est au-delà, tu le mets dans le fonds d'actions.
Tout le reste (or, crypto, immobilier, private equity, obligations risquées) sont des jeux que tu peux faire, mais en général, ils n'apportent rien. Tu n'as pas non plus besoin d'un physicien pour maçonner un mur droit. 

 

C’était de l’ironie Manu… je souligne justement le fait que tous ces « Mozart de la finance » sont juste bon à cramer l’argent des autres et laissent des dettes. Notre Président qui était vendu comme le Mozart de la finance est le pire président de la 5eme république niveau finances… et le Covid n’excuse rien. 

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Il y a 3 heures, Conan le Barbare a dit :

C’était de l’ironie Manu… je souligne justement le fait que tous ces « Mozart de la finance » sont juste bon à cramer l’argent des autres et laissent des dettes. Notre Président qui était vendu comme le Mozart de la finance est le pire président de la 5eme république niveau finances… et le Covid n’excuse rien. 

Je ne trouve pas les performances financières de Macron si exceptionnellement mauvaises. Certes, la dette de la France a augmenté ces dernières années, mais c'est aussi le cas de l'Italie, de l'Espagne, des Etats-Unis et du Royaume-Uni.
Il se peut que les Français regardent vers l'Allemagne, où la dette a baissé, mais ce sont des effets heureux qui proviennent de la structure du commerce extérieur. 


L'autre jour, j'ai entendu une interview intéressante de l'économiste français Guillaume Plantin. Il y décrit l'état de l'euro comme un jeu de poulet/ chicken game entre l'Allemagne et les Pays-Bas contre le reste. Le gagnant est celui qui s'endette le plus. L'Allemagne est juste trop lâche pour se mettre sur une trajectoire de collision et s'endetter elle aussi. 

https://think-beyondtheobvious.com/stelter-in-den-medien/frankreich-steckt-in-der-schuldenfalle/


Si la France avait encore le franc, l'indépendance de la banque centrale serait terminée depuis longtemps. Les économistes parlent ici de "domination fiscale". Selon la théorie, la banque centrale ne peut se concentrer pleinement sur la stabilité de la valeur de la monnaie que tant que la solvabilité de l'Etat n'est pas menacée, parce que l'endettement n'est pas trop élevé ou parce que le potentiel d'imposition n'est pas encore épuisé.
Ce dernier point est toujours lié à la question d'une imposition politiquement réalisable. Dès que la solvabilité n'est plus assurée, le financement de l'État passe avant tout, et surtout avant l'objectif d'une faible inflation. Car l'inflation peut contribuer à rétablir la solvabilité de l'État en dévaluant la dette et en augmentant les recettes fiscales.
Or, le franc n'existe plus, ce qui ne facilite pas les choses. Formellement, la BCE est exclusivement tenue de respecter la valeur de la monnaie, mais d'un autre côté, nous savons, au moins depuis les célèbres mots de Mario Draghi "Whatever it takes", que la BCE a également pour objectifs le maintien de l'union monétaire et la préservation de la solvabilité des États membres. Ce dernier point est souligné par le rachat disproportionné d'obligations italiennes, même si la justification officielle est différente.
En fin de compte, les Etats fortement endettés comme l'Italie et la France placent les Etats économes comme les Pays-Bas et l'Allemagne devant un choix, estime l'économiste français Guillaume Plantin : soit ils acceptent une inflation plus élevée, soit ils acceptent des dettes communes supplémentaires au niveau de l'UE et des transferts financiers plus importants.


Pour les politiques allemands, la tentation pourrait être grande d'accepter un endettement européen supplémentaire et une aide cachée aux Etats fortement endettés, surtout s'ils parviennent à contourner leur propre frein à l'endettement en passant par Bruxelles.
Mais cela ne fait que gagner du temps pour quelques années. Au plus tard lorsque les pensions, les retraites et les frais de santé des sociétés européennes vieillissantes pèseront sur les budgets courants, il ne devrait plus s'agir pour la BCE que de garantir la solvabilité des Etats. L'euro a plus en commun avec la lire qu'avec le mark allemand.

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Guillaume Plantin explique ici le concept de "domination fiscale"https://cepr.org/voxeu/columns/large-public-debts-need-not-imply-fiscal-dominance#:~:text=High levels of public debt,of the government – may emerge

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Il y a 21 heures, Manuel77 a dit :

Je ne trouve pas les performances financières de Macron si exceptionnellement mauvaises.

Je suis assez d'accord. Il n'a pas trop laisser filler les dépenses et il a bien amélioré les recettes notamment grâce à

l'inflation que tu signales au-dessus (qui améliore la TVA)

- les recettes rapporté par la lutte contre la fraude qui continuent à grimper.

- de nouvelles sociétés implantées en France qui amènent de nouvelles recettes fiscales

- une population active plus importante qu'il y a 5 ans.

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Les finances publiques, symptôme d’un déclassement réel ou supposé de la France sur la scène européenne

Si l’Hexagone fait figure de mauvais élève de l’Europe, avec un déficit public de 5,5 % du produit intérieur brut, il possède suffisamment d’atouts pour éloigner le spectre d’une crise grecque, brandie comme une menace par la droite.

Depuis quelques semaines, c’est l’angle d’attaque de la droite contre le gouvernement et sa gestion des finances publiques. La dégradation des comptes, accélératrice du déclassement réel ou supposé de la France sur la scène européenne, aurait fait basculer l’Hexagone dans le bloc peu enviable des pays d’Europe du Sud. Tandis que la gauche incite l’exécutif à s’inspirer du modèle américain en dépensant davantage, la droite brandit la menace ultime, quoique récurrente depuis la crise de la zone euro : à force de garder les vannes ouvertes, la France serait en train de prendre le chemin de la Grèce. C’est la prophétie du président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, dans Les Echos du 20 mars.

Ironie du sort, ce déclin français se produirait au moment même où la situation d’Athènes s’améliore aux yeux des investisseurs, puisque l’agence de notation Standard & Poor’s, qui doit rendre son verdict sur la dette française fin mai, a relevé la note attribuée à la dette grecque en octobre 2023 et s’apprête à recommencer.

« Nous serons bientôt les derniers en Europe : le Portugal a redressé ses finances, la Grèce suit le même chemin, et, nous, nous laissons nos dépenses publiques inlassablement se dégrader, renchérissait le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, le 14 avril dans Le Journal du dimanche. Ce qui fragilise notre économie et notre souveraineté. » Quinze ans après la grande crise de 2008, la France est-elle réellement en train de devenir la mauvaise élève de la zone euro ? A tort ou à raison, elle adore en tout cas se poser la question.

Les grands indicateurs des finances publiques tendent de fait à montrer que la situation de la France s’est détériorée par rapport à ses voisins européens sur le plan strictement budgétaire. « Le problème des finances publiques en France est pour nous le principal sujet de préoccupation, confirme Bertrand Pluyaud, chef du bureau France à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les chiffres montrent que la situation s’est dégradée ces dernières années. La France est en effet le pays de [l’union monétaire] dont la dette, rapportée au PIB [produit intérieur brut], a le plus augmenté depuis 2013 – de 16 points, contre une baisse de 4,7 points en moyenne pour la zone euro. »

Dans le même temps, les pays d’Europe du Sud, percutés par la crise des subprimes à partir de 2008 puis par celle des dettes souveraines, ont opéré une cure d’assainissement forcée. Comme le Portugal, dont la dette a reculé de 32 points en dix ans, ou la Grèce, où la sienne a baissé de 16 points, bien qu’elle demeure à des niveaux élevés (99 % du PIB pour le Portugal, 161,9 % du PIB pour la Grèce).

Cure d’austérité

Autre indice préoccupant : avec un déficit public de 5,5 % du PIB, la France fait effectivement figure de mauvaise élève sur la scène européenne, puisque le déficit moyen dans la zone euro en 2023 se situe à 3,6 % du PIB. Treize pays affichent déjà un déficit inférieur aux 3 % du PIB requis par les règles européennes, tandis que quatre sont en excédent ou proche de l’équilibre. Seule l’Italie affiche un déficit plus élevé que le nôtre, mais largement dû au poids élevé de la charge de sa dette. « Force est de constater que la France, dont la dette et le déficit étaient similaires à ceux de l’Allemagne au moment de la création de l’euro, a divergé », résume Zsolt Darvas, économiste et chercheur à l’institut Bruegel.

Si la comparaison avec certains pays du sud de l’Europe, notamment avec la Grèce, le Portugal ou l’Espagne, est tentante, c’est que ces derniers ont été soumis à une cure d’austérité drastique au début des années 2010, imposée à la fois par des marchés financiers qui ne voulaient plus les financer, et par la « troïka » – la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le Fonds monétaire international – en échange d’une importante aide financière. Pour retrouver une capacité à emprunter à un coût raisonnable, ces pays ont dû réduire les salaires de leurs fonctionnaires et les pensions des retraités, renoncer à des investissements publics, augmenter les impôts et tailler dans les dépenses publiques, y compris dans les prestations sociales et le budget de l’éducation. Des exemples pouvant difficilement être érigés en modèle de volontarisme politique, tant ce régime de rigueur leur a été imposé par une tutelle extérieure. « Ces pays n’ont eu en réalité que très peu de marge de manœuvre, car les mesures conditionnaient les programmes d’assistance financière », observe Zsolt Darvas. Le sentiment aujourd’hui est que ceux-ci ont été trop rapides et inutilement douloureux, malgré des résultats parfois spectaculaires.

« La baisse de l’investissement public a par exemple des conséquences de long terme sur l’entretien des infrastructures, ce qui pèse sur l’activité, indique le chercheur. Mais dix ans après, le Portugal, l’Espagne ou la Grèce affichent une croissance élevée. » Laquelle dope leurs recettes fiscales et contribue à assainir leurs comptes.

Ces Etats, qui sont parvenus à réduire considérablement leurs coûts de financement sur les marchés et ont pour certains mené des politiques de compétitivité et d’attractivité au cours des dix dernières années, sont aujourd’hui considérés par les agences de notation comme des emprunteurs de bonne qualité.

 

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« Comparaison pas absurde »

Dans le même temps, la France s’est elle aussi réformée, mais a creusé l’écart budgétaire. « Elle n’était pas dans une situation aussi difficile et n’a pas connu d’austérité comparable aux pays du Sud, constate Antoine Levy, économiste et enseignant à l’université de Californie, à Berkeley. La France a continué à dépenser sous François Hollande et lors du premier mandat d’Emmanuel Macron, avec les baisses d’impôt. La situation du pays s’est donc plutôt dégradée par rapport à ces pays d’Europe du Sud. »

L’épisode du Covid-19 et celui de la crise de l’énergie ont accru encore le différentiel. « Tous les pays européens ont dépensé pour préserver les emplois et les revenus, et pour relancer leurs économies, rappelle Etienne Wasmer, professeur d’économie à la New York University d’Abou Dhabi et professeur associé à Sciences Po. La différence est la vitesse à laquelle ils ont cessé de le faire. » La France a en effet continué à prendre en charge la flambée des prix de l’énergie jusqu’en 2023, plus tard que ses voisins. Depuis 2020, elle a ainsi réduit son déficit de 3,4 points de PIB, dans la moyenne de la zone euro, quand cette consolidation était beaucoup plus rapide dans les pays du Sud : 8,2 points pour la Grèce, 6,5 points pour l’Espagne et 7 points pour le Portugal.

La France est-elle pour autant sur le chemin de la Grèce en 2010 ? Ou – autre spectre qui vient parfois hanter le débat politique français – sur celui du Royaume-Uni de Liz Truss, première ministre débarquée en quelques semaines par des marchés pris de panique fin 2022 ?

« La comparaison avec la Grèce est à la fois exagérée et pas complètement absurde », commente Antoine Levy. La France a une capacité à lever l’impôt incomparable par rapport à celle d’Athènes en 2010. Les investisseurs sont en outre trop dépendants de la dette française pour la mettre en danger – peu de pays émettent de la dette de très bonne qualité en dehors de l’Allemagne, qui emprunte très peu. La France profite à plein de cette rareté.

Elle a aussi d’autres atouts. « La France est riche, ajoute Etienne Wasmer. Son patrimoine en actifs d’infrastructure, en immobilier, en terres bâties et non bâties, est considérable. Elle est très loin de la faillite. » Les terres françaises valent 9 000 milliards d’euros, soit trois fois le PIB du pays, avance-t-il. Avec le patrimoine bâti, le montant grimpe à 15 000 milliards ou 16 000 milliards d’euros. Les Français sont aussi de gros épargnants. « Les marchés ne voient pas le déficit public se réduire mais savent que, le jour venu, l’Etat aura toujours la possibilité de ponctionner l’épargne », résume Etienne Wasmer.

Trop grosse pour faire faillite

Surtout, la France jouit en outre d’une situation politiquement et géographiquement centrale en Europe, ce qui fait d’elle un pays « systémique », comme peuvent l’être certaines institutions financières internationales. « La Grèce était à la périphérie, elle pouvait sortir de l’Europe sans la mettre en danger dans son ensemble », poursuit Antoine Levy. La France, en revanche, est « too big to fail » – « trop grosse pour faire faillite ». C’est une sorte de non-dit, un avantage exorbitant dont le pays et ses dirigeants ne se vantent pas, mais dont ils profitent en silence, avec l’accord tacite des investisseurs. Un statut particulier qui a jusqu’ici toujours protégé le pays. Personne n’a envie de tester les limites du projet européen.

La France n’est pas dans la situation des pays du Sud, « parce qu’elle n’est pas dans un état de fragilité, et parce que la situation de ces derniers n’est pas mauvaise en réalité », estime Pierre Jaillet, économiste et chercheur associé à l’Institut Jacques Delors. Le sort de l’Allemagne, en récession, interroge tout autant, juge-t-il. « Est-ce qu’elle ne sera pas la grande victime de la nouvelle crise, du fait de ses difficultés d’accès à l’énergie et de sa grande spécialisation industrielle [spécialisation qui fait d’elle une grande consommatrice d’énergie et qui l’expose davantage à la concurrence chinoise] ? », interroge l’expert.

Reste que la situation budgétaire française risque de poser tôt ou tard un problème de cohésion globale du Vieux Continent. L’incapacité de la France à réduire ses dépenses en période de croissance est d’autant plus problématique qu’une partie importante est constituée d’engagements contraints – retraites, transferts sociaux…

« Il existe une vraie frustration ailleurs en Europe, liée au fait que les règles budgétaires ne s’appliquent pas partout de la même façon, relève Antoine Levy. Chez les frugaux d’Europe du Nord, bien sûr, et dans les pays du Sud qui ont été soumis à une austérité très dure. » Mais cette frustration se diffuse aussi, et de plus en plus, en Europe de l’Est, où se déplace le centre géopolitique de l’Europe, avec la Pologne et les pays baltes qui affichent une croissance élevée. « Ce déplacement est totalement invisibilisé en Europe de l’Ouest, poursuit-il. Or il pourrait changer les équilibres politiques. »

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Les nouvelles prévisions de Bruxelles confirment le décrochage de l’Union européenne

La croissance devrait légèrement remonter grâce au dynamisme de la consommation. Les autres indicateurs, à commencer par l’investissement, restent atones.

Petit à petit, l’Union européenne (UE) sort de la stagnation. Selon les prévisions de la Commission européenne, publiées mercredi 15 mai, la croissance devrait y atteindre 1 % cette année puis monter à 1,6 % en 2025, après avoir plafonné à 0,4 % en 2023. Pour la zone euro, le produit intérieur brut (PIB) devrait progresser de 0,8 % en 2024 et de 1,4 % en 2025.

Seule la consommation explique cette légère embellie conjoncturelle, alors que les tensions sur le marché du travail, les hausses de salaire et le recul de l’inflation renforcent le pouvoir d’achat des citoyens. Cette tendance, à en croire les experts bruxellois, est appelée à se poursuivre. Au sein de la zone euro, les prix devraient en effet augmenter de 2,5 % en 2024 et de 2,1 % en 2025, après s’être envolés de 5,4 % en 2023. Quant au taux de chômage, proche de son plus bas historique, il atteindrait 6,6 % cette année et 6,5 % en 2025.

Pour le reste, les indicateurs économiques, à commencer par l’investissement, restent atones. Le maintien des taux d’intérêt à des niveaux relativement élevés explique la frilosité du secteur privé, tout particulièrement dans la construction, que compensent à peine les dépenses publiques et le plan de relance européen post-Covid de 750 milliards d’euros.

La France et l’Italie à la traîne

Les difficultés de l’Allemagne, dont l’industrie est privée du gaz russe bon marché et exporte moins sous l’effet du ralentissement chinois, pèsent lourdement sur le Vieux Continent. Le PIB de la première économie européenne devrait en effet augmenter de 0,1 % en 2024 et de 1 % en 2025, après s’être contracté de 0,3 % en 2023.

Quant à la France et l’Italie, deuxième et troisième économies européennes, elles restent à la traîne par rapport à la moyenne de leurs partenaires communautaires, avec toutes deux une croissance inférieure à 1 % cette année et à 1,5 % en 2025.

Si la Commission mise sur une reprise, celle-ci devrait donc rester modeste. D’autant que ces prévisions, comme le dit Paolo Gentiloni, le commissaire européen à l’économie, sont « hautement incertaines et – [qu’]avec deux guerres (…) non loin de chez nous – les risques à la baisse ont augmenté ».

Au-delà des tensions géopolitiques liées au conflit israélo-palestinien et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les économistes de l’exécutif communautaire identifient d’autres facteurs de risque. « La persistance de l’inflation aux Etats-Unis », notent-ils, et un reflux moins important de la hausse des prix sur le Vieux Continent pourraient amener la Banque centrale européenne (BCE) à « reporter » les baisses de taux.

Mesures de restrictions budgétaires

Qui plus est, face à la dégradation de leurs finances publiques, plusieurs Etats membres devraient décider de faire des économies qui, à ce jour, ne sont pas – ou pas totalement – prises en compte dans les prévisions de la Commission européenne. Ces mesures de restrictions budgétaires pourraient, elles aussi, peser sur la croissance à venir.

En 2023, la morosité économique n’a pas permis aux Vingt-Sept de réduire leur déficit public, qui a représenté 3,6 % du PIB au sein de la zone euro. Mais, dès lors que les prix de l’énergie ont reflué et que les gouvernements ont dans la foulée commencé à réduire leurs aides aux ménages et aux entreprises, ce ratio devrait reculer à 3 % en 2024 et à 2,8 % en 2025.

Onze pays, à commencer par la France, devraient néanmoins encore afficher cette année un déficit public supérieur à 3 %. Le 19 juin, Bruxelles devrait, pour la plupart d’entre eux, ouvrir des procédures pour déficit excessif qui les contraindront à tailler dans leurs dépenses. D’autant que le niveau de la dette rapportée au PIB, avec la hausse du loyer de l’argent et la faible croissance, devrait se maintenir aux alentours des 90 % jusqu’en 2025, loin des 60 % inscrits dans les traités.

Décrochage vis-à-vis des Etats-Unis

Une chose est certaine, l’UE continue à décrocher vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine, qui devraient respectivement voir leur PIB augmenter de 2,4 % et de 4,8 % en 2024. Et cela ne devrait pas s’arranger, alors que Washington comme Pékin mènent des politiques industrielles très offensives sans s’embarrasser de standards écologiques contraignants, investissent massivement dans les technologies d’avenir et bénéficient d’une énergie bon marché.

Dans son rapport sur le marché intérieur, publié le 17 avril, l’ancien premier ministre italien Enrico Letta rappelait que le PIB par habitant a, depuis 1993, progressé de 60 % outre-Atlantique et de seulement 30 % en Europe. L’Europe doit opérer un « changement radical » pour rester compétitive face à la Chine et aux Etats-Unis, qui refusent de « respecter les règles » du commerce international, déclarait l’ex-président de la BCE, Mario Draghi, le 16 avril. Avant d’ajouter : « Notre capacité de réponse a été limitée, car notre organisation, notre prise de décision et notre financement ont été conçus pour le monde d’avant, avant le Covid, la guerre en Ukraine, les conflits au Moyen-Orient et le retour des rivalités entre les grandes puissances. »

Union en déclin

« Notre Europe est mortelle », a martelé Emmanuel Macron, à la Sorbonne, le 25 avril. Aujourd’hui, en Europe, le constat d’une Union en déclin qui pourrait se voir définitivement reléguée en deuxième catégorie est largement partagé. Le 18 avril, à l’issue d’une réunion à Bruxelles, les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont d’ailleurs défendu la nécessité de se doter d’un « pacte de compétitivité » afin de « combler les écarts de croissance, de productivité et d’innovation » entre le Vieux Continent et l’Amérique du Nord ou l’Asie.

Le message est clair : l’économie doit désormais être la priorité numéro un des Européens, aux côtés de la sécurité, qui ne peut être oubliée en ces temps de guerre. Le Pacte vert, qui a été l’un des marqueurs de l’UE ces dernières années, doit maintenant être au service de la croissance. La « Commission géopolitique » revendiquée par la présidente de l’exécutif communautaire, Ursula von der Leyen, doit se muer en « Commission économique », insistait Charles Michel, le président du Conseil, le 17 avril.

Reste à savoir comment les Européens comptent s’y prendre pour rattraper leur retard. A ce stade, les Vingt-Sept – à commencer par Paris et Berlin – restent très divisés sur la réponse à apporter à ce défi majeur.

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