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olivier lsb

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Tout ce qui a été posté par olivier lsb

  1. Faisons simple: nous commandons pour le compte des Ukrainiens dans la limite du budget alloué, de leurs demandes et de nos conditions (en gros nos industriels): on gère çà avec l'attaché militaire Ukrainien, un traducteur et un fonctionnaire à la DGA ou au MinArm. Et ensuite on assume notre propre paperasserie et c'est transparent pour les Ukrainiens: que du bon sens non ? Pourquoi voudrais-tu qu'on invente un système ou on fait circuler l'argent poche droite poche gauche ? Personne ne donne du pognon à l'Ukraine en guise d'aide militaire. L'argent reste dans les frontières des états, seuls les matériels circulent. T'imagines un peu: ils se tapent déjà une guerre avec les Russes à l'Est, et on leur propose à l'ouest un bourbier administratif. Alors qu'on se connaissait à peine il y a encore deux ans.
  2. Le fonds spécial de soutien à l'Ukraine, créé par le gouvernement, est un fonds où l'Ukraine est priée... d'avancer les fonds. Puis se faire rembourser sur présentation des justificatifs. Après tout, on est Français où on ne l'est pas, même en économie de guerre !
  3. Dans la série des fail du renseignement Russe. Après le tourisme à Salisbury, le poison dans le slibard de Navalny ou les Sims 3 retrouvés chez des néo-nazis Ukrainiens de Moscou, voici la cyber attaque de Courlandon. Après des risques insensés et une technicité de haut niveau, l'attaque a permis de faire baisser de 20 cm le niveau de la Vesle à Courlandon, après un possible quiproquo de ciblage avec la centrale de Courlon sur Yonne. En tout cas, les journalistes ont pu constater que Yandex faisait l'amalgame entre les deux https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/04/17/comment-sandworm-les-hackeurs-d-elite-de-l-armee-russe-ont-pirate-un-moulin-francais-en-pensant-attaquer-un-barrage_6228320_4408996.html
  4. Je n'ai jamais dit que c'était couillon. Je laisserais les considérations techniques aux spécialistes de la question, je ne suis qu'un simple amateur d'art contemporain. Notons quand même que cette machine peut se déplacer ainsi protéger des FPV, que parce que le MBT est en retrait de la ligne de contact. Il ne tient qu'à une nouvelle phase de la guerre pour que l'on assiste à plus de confrontations au 120mm, et alors là, pas sûr que la Blyatmobile tienne dans la durée.
  5. Il fait le constat parfaitement étayé que la machine progresse sans être stoppée: est-ce un effet de cette "innovation" ou une conséquence de l'affaiblissement Ukrainien sur les munitions ? Difficile à dire. Blyatmobile très drôle. Ca pourrait être aussi Kurwacar.
  6. Retour sur l'audition du 27 février à l'AS du MinArm, et beaucoup d'éléments intéressants dans le compte rendu. Je vous passe le blabla sur l'économie de guerre, ce nouveau sujet à la mode "qui passionne tout le monde". Venons en aux faits, avec les enjeux industriels d'abord. MBDA d'abord, une situation hétérogène, bonne sur le Mistral mais dont le travail "commence à peine" sur les Aster. Et après ce constat (dans le premier tweet affiché), un aveu du mur des réalités. Lecornu "J’ai décidé, en janvier 2023, d’en commander beaucoup, pour donner de la visibilité à l’industriel." Sans commentaire. Nexter vise 4 à 5k obus par mois à la fin de l'année 2024 et a noué des partenariats avec des fabricants Ukrainiens de machines agricoles, pour l'entretien des CAESAR. Lecornu toujours: "au fond, le système mécanique et hydraulique d’un canon #CAESAr diffère peu de celui de certains engins agricoles." Le bon sens prévaut. Sur les Mirage 2000, nous en possédons peu (une notion assez subjective et qui rétroagit avec beaucoup de paramètres, mais soit) et la MCO se complique. Lecornu, avec une précision que je trouve surprenante "Nous avons préféré mettre de l’argent et de l’ingénierie pour adapter les bombes AASM, dont nous disposons en grande quantité, aux générations d’avions soviétiques que possèdent les Ukrainiens". Réellement ? Quelqu'un saurait dire combien c'est "grande quantité" ? Un passage HS sur le MGCS et l'Italie, que je ne trouve pas spécialement convainquant, cette guerre ayant surtout (re)démontré l'importance cruciale de maitriser ses chaînes de production, mais passons. Et le meilleur pour la fin, la conclusion politique. Elle est juste et vraie, mais très arrogante pour ce gouvernement. Lecornu: "C’est une réalité qui s’impose à nous tous. On peut toujours avoir la tentation d’aller caresser la gueule du lion qui menace de nous manger pour essayer de l’adoucir, mais l’histoire a montré, avec la Crimée, le #Donbass, la #Syrie – dont on ne parle pas assez –, l’Ukraine et la tentation d’entrer en #Transnistrie depuis Odessa, qu’il ne faut pas faire preuve de naïveté. [...]" Sans rire, est-ce qu'on reparle des efforts du PR actuel pour éviter "d'humilier" le "lion qui menace de nous manger" ? Ca laisse un goût très très amer ce genre de constat, par un gouvernement qui disait pas loin de l'inverse depuis 2017 : il n'y a absolument rien dans ce qu'il déclare qui n'aurait pu être constaté et publiquement assumé dès le 24 février 2022 (surtout après la longue séquence diplomatique d'appels téléphoniques et déplacements à Moscou). On poursuit dans le changement de ton, c'est une bonne chose mais ça veut bien dire que ce que ça veut dire: un changement de ton et rien d'autre, et qui ne fait que corriger la position catastrophique de la diplomatie française à l'encontre de la Russie depuis 2017, et plus encore 2022. Et encore, ça c'est pour les plus sceptiques qui croyaient dur comme fer dans les intentions pacifiques de la Russie (les autres en étaient déjà convaincus depuis 2008). Le MinArm toujours: "Je crois important de le dire clairement et il me semble que mon travail, et peut-être aussi le vôtre, est de préparer notre opinion publique à ce nouveau moment de tension que la Fédération de Russie va faire peser sur nos démocraties." Air Défense attend sa citation...
  7. Un fil passionnant de Stéphane Audrand sur le sujet des linter de coton, nécessaires à la production de la charge propulsive des obus. Avec une réflexion en trame de fond sur ce que l'on pourrait faire à l'échelle européenne, et les concepts politiques que ça viendrait secouer (libre échange, marché etc...). Extraits
  8. Cette histoire de blindage custom est allée beaucoup trop loin. Au début de la guerre, c'était mignon il y avait des rondins de bois, mais alors ce truc... C'est l'équivalent du bateau tortue de l'amiral Yi Sun Sin
  9. Russie et dépendances... à la propagande et à la Pologne. Les jours se suivent et se ressemblent.
  10. Une tribune publiée aujourd'hui par des économistes reprend beaucoup des arguments partagés ici sur le sujet de la confiscation des avoirs russes: prépaiement pour les dégâts causés, identification limitée des partenaires étrangers ayant investi (tant qu'ils ne sont pas eux-mêmes agresseur d'un pays européen), cohérence entre discours et actions, rétorsions aux expropriations de l'état Russe des actifs détenus par des entreprises occidentales... Et un élément nouveau encore jamais lu auparavant est apporté au débat, portant sur l'analyse légale d'une telle opération. Grâce à l'apport d'un texte adopté en assemblée générale de l'ONU s'intitulant "La Responsabilité de l’Etat pour fait internationalement illicite", plusieurs dispositions permettraient de procéder à la saisie légale, en droit international, des avoirs russes pour les dommages causés par une guerre largement reconnue comme illicite par l'ONU, la CIJ, le conseil de l'Europe, l'UE et la cours européenne des Droits de l'Homme (auquel la Russie, ironiquement, est partie). https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/16/guerre-en-ukraine-la-confiscation-des-avoirs-publics-russes-constituerait-une-avance-sur-les-reparations_6228186_3232.html Le texte adopté en 2001 https://legal.un.org/ilc/texts/instruments/french/draft_articles/9_6_2001.pdf
  11. Je suis d'accord mais c'est un peu ce qui me fait peur: les européens ne semblent absolument pas pressés d'employer ces fonds et les US ayant l'extraterritorialité facile (surtout si vous êtes en position de faiblesse), ce ne serait pas aberrant d'imaginer un schéma où ils "montrent" la voie de la confiscation, couvrent politiquement les européens de toutefois représailles américaines, en exchange du pizzo. Surtout qu'il ne faut pas se leurrer: si les US en accordent, les prêts seront forcément garantis par des actifs, le collateral, équivalent de notre hypothèque en droit Français. Non seulement il est peu probable que l'Ukraine arrive a rembourser les prêts consentis pour financer son effort de guerre, mais en plus, si les actifs gelés sont apportés en garantie, Kiev ne remboursera jamais ces emprunts même s'ils en avaient les moyens. Le risque serait trop grand que les actifs russes, délivrés de leurs obligations, soient ensuite restitués à la Russie. Dès lors qu'on admet l'hypocrisie du principe d'endettement de l'Ukraine, les actifs apportés en garantie, qui ne sont pas "donnés" dans l'immédiat (mais donnés en garantie) aux US, mais leurs garantissent un paiement...qui arrivera immanquablement et financera l'industrie US, puisqu'ils semblent vouloir se positionner dessus en premier. Bon prince, ils nous laissent les intérêts. Je le sens venir gros comme une patate.
  12. Les parlementaires US nous la mettraient ils à l'envers ? Un des développements au parlement US serait de faire de l'aide à l'Ukraine non pas un projet de don (rappelons encore et toujours que le vieux Bradley valorisé puis donné ne créé pas un seul dollar de dette supplémentaire ni ne grève le budget) mais un projet de prêt. Lequel prêt serait garanti par les 300 milliards d'actifs gelés, qui ne sont pas gelés aux US... Devinez qui se va se retrouver cocus de l'Histoire ? Un chantage à l'aide en échange du casse du siècle ? Il devient urgent qu'on prenne une décision dans l'UE au sujet de ces actifs. Qu'on le veuille ou non, nous les avons gelés et nous sommes maintenant au milieu du gué. Soit les Américains finissent le travail et n'ont plus qu'à nous ramasser la mise, et alors nous aurons pris tous les risques politiques pour aucun bénéfice. Soit on se décide à les employer maintenant, sur sol Européen.
  13. MBDA affirme avoir stocké du titane pour 3000 Aster. Lequel approvisionnement si mes souvenirs sont bons, était très dépendant de la Russie.
  14. La défense proclamée des "valeurs traditionnelles" par la Russie repose donc essentiellement sur l'Eglise Orthodoxe et son Patriarche, l'inénarrable Kirill 1er et son passé obscur d'ancien agent du KGB en Suisse. Yves Hamant est professeur émérite à l’université Paris-Ouest-Nanterre en civilisation russe et soviétique, agrégé de russe et docteur en science politique. Il a été le premier traducteur de « L’Archipel du goulag », d’Alexandre Soljénitsyne (Seuil, 1974) et nous livre les dernières exégèses du Patriarche, avec commentaire d'appréciation pour les béotiens que nous sommes. Attention, ça décape. Daech peut aller se rhabiller. https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/06/a-moscou-le-patriarche-kirill-multiplie-les-surencheres-verbales-pour-retrouver-l-influence-perdue_6226229_3232.html
  15. A quoi bon l'aide passée si demain on te fait la peau ? Il n'y aura de gratitude que si la démocratie Ukrainienne survit à cette guerre. Les missiles ne s'arrêteront pas avec des bons mots de politesse et de la bienséance. Et c'est certainement pas aux Américains qu'on va l'apprendre. C'est plus un problème de constance stratégique des US que d'insolence Ukrainienne: la perte est pour les US, qui ne se donnent pas les moyens de capitaliser sur l'élan de départ. En investisseurs avisés qu'ils sont, c'est une logique qu'ils comprennent pourtant très bien. Et c'est précisément parce que l'aide à l'Ukraine ne leur a pas couté si chère, en dépit de ce qu'ils ont essayé de nous faire croire, que maintenant ils peuvent se permettre de s'asseoir dessus pour d'obscures raisons politiques. Il y a un type qui bloque tout aux US et noie le parlement en marchandage et autres manœuvres dilatoires: grand bien leur fasse "This is a free country" (accent du middwest, arrogance impériale). Mais les dégâts sont déjà à l'œuvre en Europe ou en Asie, et on a même pas encore Trump au pouvoir.
  16. Il y a un sacré biais de raisonnement ici. Mettre dans la même phrase réduction de la population carcérale (le nombre de prisonniers dans l'absolu, ou pour 1000 habitants) et densité carcérale (prisonniers / places disponibles), pour suggérer une baisse des indicateurs et donc une amélioration de la performance du pays sur la question, c'est totalement faux. Avec ces chiffres, c'est à la grosse 300 détenus pour 100k habitants, contre trois fois moins en France (et d'une manière générale dans l'UE). Le MAE a fait une sortie assez inhabituelle sur les standards moyens des responsables politiques en France. Galactéros, de Castelnaud et Filipot ont réussi 1M de vues sur des post suggérant que le MAE avait convoqué un ambassadeur Iranien inexistant. L'affrontement subversif est grossier, mais sur 1 millions de vues, il y en a forcément qui vont y croire et vous le ressortiront entre la dinde et le dessert aux prochaines agapes de famille.
  17. Dans le fond, les choses sont parfois simples. Si tu me donnes du matos, je t'écoute sur les objectifs, sinon bonne chance.
  18. Ce n'est pas tant l'équipement qui semble nouveau dans le contexte Ukrainien, ou autre, mais l'emploi pour des assauts et des montées sur la ligne 0 adverse.
  19. D'accord certes, mais enfin, c'est pas non plus comme si HTS ou le Hamas avait sciemment remisé les BMP qu'ils n'ont pas pour les remplacer par des motos. Qu'on explique ensuite que c'était le moins pire des choix, faute d'alternative, pour des candidats au martyr, ça ne fait pas une démonstration éclatante de la pertinence tactique du mode opératoire.
  20. Après les voiturettes de golf, place aux motos. Difficile de dire s'il s'agit d'un palliatif par manque d'autre chose, ou si l'on est face à une véritable tentative d'innovation d'usage et venant du terrain. Bon vu l'équipement des mecs et l'unité, je parierais quand même sur un palliatif plutôt que l'honneur d'une innovation de rupture.
  21. Ça je pourrais presque le comprendre. C'est dérangeant car on n'a pas la force tranquille d'une grande puissance conventionnelle, qui, bon prince, pourrait se permettre de déléguer le commandement de façon temporaire de certaines de ses unités à des officiers étrangers, sans que ça fasse jaser à domicile. C'est ce qu'il se passa quand une frégate US fut détachée et commandée par le GAN il y a quelque temps. Pas de drame à Washington car bon, les US toussa, la force tranquille. Donc on si est psychologiquement pas serein sur la question pour 15 malheureux jours de commandement technique délégué, on peut aussi s'en prendre qu'à nous même. Est ce qu'avec deux PA, 20 frégates de premier rang et 8 SNA on aurait toujours autant joué les pleureuses ? Ou bien au contraire, fait les coqs fiers de partager notre puissance et savoir faire, réclamé de tous ? Pas impossible, tout cela est très psychologique.
  22. N'oublie pas qu'on est sur un forum mili et que ce contresens, que ne renierait pas les propagandistes de Moscou, a été largement débunké. Errare humanum est, perseverare diabolicum
  23. C'est comme ca que tu veux démontrer que j'aurais un rêve fantasmé sur l'intégration de l'Ukraine dans l'UE ? En citant "eurotopic.net" qui fait dire à Kronikà, après une comparaison douteuse et paternaliste, que la décision du Conseil européen (l'organe ultime de décision dans l'UE et tutelle de la commission européenne) n'engage finalement à rien ? Ah oui pardon, Kronika a raison finalement...
  24. A ce stade, je suis assez partagé et je comprends vos deux points de vue. Les raisons pour lesquelles on dit que la Chine est gagnante à ce stade sont assez largement connues, même si je pense que beaucoup sont exagérées. Là où je rejoindrais g4lly, c'est sur les éléments suivants: - Les intérêts économiques d'abord: s'imposer sur des marchés entiers en Russie n'est pas la poule aux oeufs d'or qu'on pourrait penser. Le gros des exportations qui rapporterait en ce moment (armes) est politiquement interdit à la Chine. Le reste porte sur des biens de consommation qui sont 1. assez peu en concurrence avec l'offre occidentale 2. déjà exportés avant guerre 3. concernent un marché dont la population n'est pas spécialement réputée pour son pouvoir d'achat. A mettre en comparaison avec le risque de sanctions Européennes + US pour soutien à la Russie, peut être que le risque n'en vaut pas la chandelle. - l'énergie... Les Chinois avaient très (trop ?) bien géré la diversification de leurs approvisionnements et à un tarif absolument imbattable, lesquels reposent surtout sur le Turkménistan. Une des conséquences stratégiques majeures de ce conflit, qui aurait pu matérialiser un réel rapprochement Russie-Chine, n'a pas eu lieu (un accord sur la construction de Power of Siberia 2). Les champs de Yamal sont toujours sans client majeur et avec des solutions export compliquées (GNL). Tout à sa position de faiblesse vis à vis de la Chine, le gaz russe est estimé encore trop cher par des Chinois qui n'en ratent pas une et roulent avant tout pour leurs intérêts, dans une conception étroite de la chose. Je crois que ce non-événement résume à lui tout seul la grande complexité des relations sino-russe, que les propagandistes du Kremlin s'efforcent de masquer aux yeux des occidentaux pour mieux biaiser nos propres peurs, au sujet d'une alliance de circonstance entre les deux pays. En réalité et même pour la circonstance, les deux pays n'arrivent pas à s'entendre si bien que çà. - Politiquement... Le comportement nouvellement agressif de la Russie et ses entreprises régulières se conforment assez peu avec les attentes de la diplomatie Chinoise, qui valorisent beaucoup la stabilité, le long terme et la prédictibilité des comportements. L'incertitude et les contextes mouvants sont deux caractéristiques avec lesquels les Chinois ne sont pas très à l'aise. Passé le premier mois d'une guerre qu'ils n'ont ni demandé ni encouragé, quand il est apparu que Kiev ne tomberait pas en trois jours, les Chinois ont été contraints de se positionner vis à vis de la Russie tout en étant scrutés de très près par le renseignement US et Européen, lesquels ont beau jeu de menacer l'accès à leurs marchés et devises si jamais le soutien à la Russie était grandissant et trop important. C'est une situation d'inconfort et de contradiction qui n'a rien pour plaire aux yeux du pouvoir. - L'avenir... Pour une fois, le long terme politique est du coté de l'UE, avec un avenir et un projet tout dessiné pour Kiev, ce qui aura une grande influence sur les décisions économiques et de politique extérieur de l'UE. A l'inverse, l'avenir politique de Poutine et par extension, celui de la Russie, n'a jamais paru aussi incertain. La guerre n'est probablement pas très populaire en Russie, ce qui accroit le risque qu'un successeur russe change sensiblement de braquet lors de son accession au pouvoir. Par opposition à un MBS ou un Assad à l'époque, Poutine est âgé au moment de lancer sa guerre et le risque est non négligeable que son mandat infini soit prématurément écourté. Par comparaison, les institutions politiques occidentales n'ont peut être jamais paru aussi stable du point de vue Chinois (US excepté, mais quand Macron-Scholz succède à Merkel-Hollande, c'est pas la révolution d'octobre). Sur ton premier point, je ne suis pas d'accord avec les conclusions. Dépendance n'est pas vassalisation, c'est un fantasme occidental assez ironique d'ailleurs: est-ce que la Chine est vassalisée par l'occident, dans le cadre de sa stratégie de développement qui repose sur les exportations ? J'en doute quelque peu. Quand aux capitaux et à l'accès aux devises, les sanctions occidentales, toujours exceptionnelles car représentant des dérogations au droit, sont à mettre en regard avec l'arbitraire des régimes autoritaires. Pourquoi croyez vous que les capitaux russes ont fui le pays, ceux des oligarques comme ceux de la banque centrale ? Quel impact pensez-vous que cela peut avoir sur la valorisation des entreprises (donc la valeur des actifs monétaires investis), quand la Chine met au pas ses plus grands groupes (offensive sur les Tancent, Alibaba, Jack Ma mis au secret etc..) pour des raisons politiques ? On ne se rend absolument pas compte de ce que signifie un régime autoritaire pour la valeur des biens et des capitaux, vu l'immensité des décisions arbitraires qui peuvent être prises et qui sont totalement hors de notre logiciel et de notre conception. En résumé, ça vaut largement mieux des sanctions occidentales toujours très ciblées, prédictibles, annoncées et négociables, que l'opacité des décisions arbitraires d'un parti. En terme de valeur et de demande sur la devise d'un pays, il faut donc comparer système politique à système politique. Pour caricaturer, l'occident c'est "tout est écrit à 99% dans notre droit et notre justice indépendante, et on se réserve 1% de surprise politique" et la Chine serait l'inverse "tout est édicté par le parti 99% du temps, et il change aussi souvent d'avis que vous faites réformes. Le reste, c'est 1% de réglementaire à peu près stable ".
  25. Les Chinois ont une visions très politiques des relations internationales, à l'opposée de la conception basée sur les valeurs (à l'européenne) ou sur le deal (US). Son analyse dépasse les histoires de quincailleries militaires, ce n'est clairement pas la centralité des constats et conclusions présentées. Et pour te répondre sur le point sur l'artillerie, c'est tout sauf un retour à l'artillerie de grand papa (articulation C4ISR et GE dont les matériels sont des systèmes d'armes à part entière, tour à tour glaive et bouclier, doctrines d'emplois aux cotés des FPV et autres drones larguant des munitions). En n'étant pas directement parti à un problème, où les Chinois semblent scruter attentivement l'évolution du conflit, bien plus qu'en prescrire le déroulé souhaité (ça c'est le fameux biais des dictatures), et en ayant le temps long, je trouve que ça produit des analyses très intéressantes. Le 4e point sur le biais de confirmation dont serait victime VVP est particulièrement savoureux, venant d'un pays à la tradition autoritaire et qui a déjà subi ce type de biais au cours de son histoire (guerre de l'opium notamment). La critique n'existe pas en Chine. Il n'y a que des déclarations autorisées, ce qui par extension, en font des propos quasiment officiels. Surtout quand ils viennent d'un directeur de département d'études internationales, spécialisé sur la Russie et l'Asie centrale.
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