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Penser l'organisation de la section d'infanterie.


Serge
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Suite à une question de Clairon, il y a trois semaines, j'ouvre un nouveau sujet sur l'organisation des sections au sens large et pas seulement en France.

Pour mettre en place une organisation efficace, il me semble qu'il y a plusieurs points à avoir à l'esprit (Qu'est-ce qu'un fantassin? un binôme? l'impact des véhicules sur l'articulation).

Une section pour quoi faire?

Très souvent, on parle de structure d'unité, des caractéristiques d'une arme tout en oubliant le "A quoi ça sert?". Et la discussion devient assez vide. On tourne en rond.

Une section d'infanterie sert à combattre l'infanterie, à contraindre un agrégat humain dans le champ physique.

Si le but premier est autre, alors nous sommes dans une section spécialisée. Ainsi:

- quand on veut combattre des formations blindées, on fait usage de section anti-chars.

- quand on veut savoir où est l'ennemi, on fait usage de section d'éclairage.

Donc, tous les moyens feux et détails d'organisation doivent être tournés vers ce but. Quand l'infanterie fait face à autre chose qu'elle même, alors, elle est renforcée par d'autres moyens. C'est la raison d'être de l'interarme.

Quand un section a en dotation un moyen interne pour faire de l'anti-char ou de l'artillerie (mortiers légers), la motivation est celle de l'auto-défense et de la menace ponctuelle. Cela permet juste de gagner du temps avant l'engagement des moyens spécialisés (cavalerie, artillerie...)

Le fusilier: Le pion de base

De nos jours, avec les progrés faits en armement et en instruction, un fantassin est un homme à pied qui est capable d'appliquer des feux de 0 à 600m avec un fusil d'assaut couplé à un optique simple (je ne parle pas de FELIN et autres Landwarrior mais d'un simple fantassin bien formé).

Tous les autres armement que l'on peut rajouter sont des moyens complémentaire. Un mitrailleur minimi a donc d'abord en dotation un fusil tout comme les TP.... Si ce n'est pas réalisé, c'est juste pour des raisons de coût (Il est difficile de justifier à Bercy la détention d'un fusil pour un tireur minimi.).

Les seuls dans une section qui ne répondent pas à cette définition sont les chefs de section, de groupe, le radio, le sous-officier adjoint et l'auxiliaire sanitaire. La similitude impérieuse de leur équipement/armement s'explique par un besoin de mimétisme pour ne pas être décelé par les ennemis.

Une exception: Celui qui est autant "chef" que "combattant" est le chef de groupe. Celui-ci ne peut en effet jamais être à distance de la menace. D'où l'extrême difficulté à tenir ce poste.

Le binôme: un effet d'arme

1) La première justification du binôme est psychologique: au combat, un homme ne peut vivre isolé. Pour tenir, il doit être placé avec un  autre homme. Ainsi, le plus petit échelon est le binôme non le combattant. Isolé, il est capable de surveiller à 360° pour se prémunir d'une menace. Un fantassin seul ne le peut pas.

2) La seconde tient au service de l'arme.

Pour un fusil simple, tout est réalisé par un seul homme (transport, disposition de combat et tir; voir l'entretien). Pour les autres armes, c'est impossible. Ainsi, un lance-roquettes a-t-il besoin d'un tireur et d'un pourvoyeur (Il en va de même pour un grenadier en 40mm ou un mitrailleur, même en 5,56mm). Ils ont besoin d'une aide pour porter les munitions. Cette aide intervient lors du tir: celui qui ne tire pas observe et corrige le tir par des corrections. Faire tirer seul une minimi, un TP, c'est en réduire l'efficacité.

Pour ces raisons, le binôme doit être compris comme un effet d'arme (un binôme=une arme spéciale).

L'équipe: premier échelon tactiquement efficace

L'équipe, quand elle est composée de binômes, peut alors se couper deux: un élément feu, un élément qui se déplace. C'est la base de toute manoeuvre. Le binôme seul ne le pouvait pas.

Quand on a deux binômes (deux effets d'arme), on peut choisir au besoin celui qui fait feu et celui qui se déplace selon la situation. A ce moment, émerge l'idée qu'une partie de la section va se spécialiser dans les feux (l'appui) et l'autre dans le mouvement. Il est donc facile de se dire: les lances roquettes seront dans un groupe unique, ce sera un groupe appui/antichar.

Le groupe: premier échelon qui travaille dans la durée

L'équipe était encore petite. Donc, l'organisation du repos en autonomie est difficile et épuisante. Deux équipes regroupées peuvent tenir plus longtemps car les phases de repos par binôme sont plus longues.

Comme il est au moins binaire, le groupe peut faire de la petite manoeuvre. Il a au moins 4 binômes donc il a 4 effets d'arme. Cherchons en 4:

- 1 lance-roquettes,

- 1 mitrailleuse en 7,62,

- 1 grenadier de 40mm,

- 1 tireur de précision semi-auto.

On commence à avoir quelque chose d'assez complet.

Cas concret: la réarticulation

Maintenant, prenons deux groupes identiques qui doivent prendre une maison dans les bois. Le tout sous les ordres du CDS.

Le groupe assaut doit être allégé et le tir aux lance-roquettes peut détruire la maison (pas le but, le but c'est juste l'infanterie ennemie)donc l'effet d'arme lance-roquette est-il utile? Non.

Ainsi, le CDS va poser les lance-roquettes et former deux binômes de fusiliers (la base). De même; il regroupe les deux mitrailleuses (pour isoler la maison) et les deux TP (détruire les défenses). Son groupe d'assaut sera donc un ensemble à 2 effets grenadiers et 2 effets fusiliers.

Cet exemple montre que si une organisation existe, il ne faut jamais hésiter à la changer au cour du combat. Si on ne le fait (par fénéantise intellectuelle), on aura toujours des problèmes. Actuellement, ce genre de réarticulation est peu observée. Cela vient d'une notion d'appartenance des hommes au chef de groupe (ce sont mes hommes, je ne les donne pas) alors que les hommes appartiennent à la section.

Le troisième élément

Le premier exemple a montré qu'il faut au minimum deux groupes pour aller détruire un ennemi: un élément assaut et un élément feu ("choc et feu" en français) sauf que, à la guerre, rien ne se passe comme prévu. Même quand on attaque, on peut être attaqué soit-même depuis une direction inattendu. On dit qu'il y a un besoin de "couverture". On place donc un troisième groupe qui va protéger le dos des deux autres.

Voila pourquoi toutes les sections au monde sont au-moins ternaires (trois groupes).

Doit-on spécialiser chaque groupe?

Une idée hémèrgeant de cet exemple pourrait conduire à faire un groupe assaut, un groupe appui et un groupe couverture. Sur le papier, c'est beau sauf que:

- quand on est surpris, ce n'est jamais le bon groupe qui est pris sous le feu. C'est celui qui n'a pas de lance roquette qui tombe le premier sur les blindés ennemis.

- Une telle organisation ferait reposer la pression psychologique toujours sur les même hommes: intenable. Il faut donc répartir les moyens pour faire changer les hommes de mission.

- la charge étant portée par le soldat, certains groupes auraient à souffrir d'un effort intolérable. L'effort physique doit donc être réparti.

Pour toutes ces raisons je ne suis pas un inconditionnel de la mise en place d'un groupe anti-chars dans la section. Je préfère répartir mes deux effets lance-roquettes dans deux groupes séparés et les regrouper dans les phases spécifiques.

Et les blindés dans tout ça?

Quand une section est blindée, il y a un impact majeur sur son organisation:

1) Quand un groupe motorise, il prend uniquement son blindé (qui n'est pas forcément le plus proche). C'est une contrainte dans la manoeuvre du CDS.

2) Quand on achète des blindés, on dit :"un groupe=un blindé". Sauf que l'on oublie souvent le CDS et son radio. Un CDS a besoin d'être toujours sur le meilleur point pour commander (voir le combat et communiquer avec ses chefs de groupe). Le CDG (chef de groupe) lui a besoin d'être sur le point le plus favorable pour débarquer. Ca n'est pas toujours le même.

Ainsi, pour trois groupes, il n'est pas ridicule d'avoir un quatrième blindé pour porter le CDS et son radio. De la sorte, le CDS:

- pourrait être toujours en position optimale,

- ne prendrait plus de place dans le blindé d'un groupe.

- a un véhicule en spare.

Enfin, quelle est la taille d'un blindé avec l'équipage, un groupe et le binôme CDS/radio? Voyons la taille des blindés médians. Ce sont des aimants à obus. Pensons au cas des VBCI qui ont pour mission de combattre dans les environnements les plus dangereux. Impossible de rater une telle cible tellement il est haut.

Comme c'est le cas depuis longtemps chez les allemands, il faut probablement une organisation spécifique pour l'infanterie lourde. Le SPz-Puma fait 43t pour porter 6 hommes. Quel serait son poids pour 9 hommes?

L'arrivée des blindés dans l'infanterie va donc être le facteur clef dans la structure du groupe de combat:

- si le groupe est gros (donc particulièrement efficace à pied), son blindé porteur est volumineux,

- si le groupe est petit (donc limité en puissance de feux, effet de choc et sensible aux blessés), son blindé porteur est compact donc adapté au combat.

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Ben si je peux me permettre ,quand je vois le groupe de combat des us marines a 13 personnels ,s'est pertinent car on possède trois équipes dans le groupe de combat ayant le meme armement voir un m 203 ,une minimi et les fusiliers en m 16 A4 ou m4 et de l'at4 .se qui dans une certaine manière permet une versabilite entre  les 3 équipes dans le sens ou on garde l'avantage tactique de pouvoir avoir disons l'opportunité de donne une fonction appui en fonction de la position des equipes pas comme dans un groupe  françaisfait qu'on a avec une équipe type 600 metres et équipe 300 mètres du fait de l'armement résultant une certaine limite dans la versabilite des rôles de chaque équipe ,se qui disons  Ne se ressent pas lorsqu'on Travail au sein de la section mais on y perd en effectif pour l'occupation du terrain .a la rigueur il serait pertinent de voir se format "us marines"au sein du groupe de combat français dans le sens ou sans grossir les régiments d'une compagnie de plus on peu avoir plus de monde du fait de l'augmentation de personnels au sein du groupe car si on regarde bien on ne déploiera que des gtia limite .désole si s'est lance en mode Grenade a fusil mais avec l'iPod j'ai du mal  :P

 

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En effet, le groupe de l'USMC est le plus gros sauf qu'il n'est pas porté par un blindé. Hormis certains cas où il est porté dans les AAV-7A1 (25 places), il travaille en camion.

Sa structure est un cas idéal et voit ses origines dans les opérations amphibies où les véhicules n'existent pas.

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Avant de continuer le raisonnement, voici deux petites réflexions connexes:

Qu'est-ce que la "troupe blindée"

La France a une infanterie dont l'articulation est identique qu'elle soit lourde, médiane, légère, TAP... Comme le rappelle Gibbs, dans d'autres pays dont les Etats-Unis, il n'en est pas ainsi.

Les allemands ont les premiers compris que les blindés devaient travailler selon un modèle totalement intégré qu'est la "troupe blindée".

Celle-ci, pour être efficace, doit être organisée selon un losange:

- la pointe: les éléments de reconnaissance (déceler l'ennemi pour le livrer aux ailes),

- les ailes: chars et infanterie portée (ont pour fonction la destruction),

- la queue: les anti-chars (comblent les espaces lacunaires et freinent l'ennemi pour que les ailes puissent avoir des délais et préparer l'action de destruction).

Le manque de l'un fait s'écrouler le reste. La mythification des chars par les Nazis avait conduit à la disparition progressive de la Reco face aux soviétiques. A son retour, Guderian a réintroduit les unités de Reco pour retrouver la pleine efficacité de l'ensemble.

Pour l'infanterie portée, ici les Panzergrenadieren, la taille réduite du blindé a toujours imposé des groupes plus petits que dans le reste de l'infanterie. C'est pourquoi ils sont à 6. Cette taille reduite impose une grande faiblesse à la manœuvre donc leur dépendance vis à vis du blindé porteur. Comme l'a montré S. LEBIHAN dans un DSI hors-série de juin-2010, le blindé neutralise la manœuvre de l'infanterie.

Les quatre métiers de l'infanterie.

L'infanterie regroupe 4 métiers:

- le combat à pied

c'est la partie la plus importante. On appelle ça le combat débarqué ou la "voltige".

- l'eclairage

Une partie de l'infanterie est spécialisée dans l'eclairage. Voir très vite l'ennemi (sans être vu) et guider le gros de la force dessus.

- le combat anti-char missile.

Défendre l'infanterie des chars jusqu'à l'intervention de moyens lourds (cavalerie, artillerie) pour leur destruction.

- les mortiers.

C'est l'artillerie de poche du fantassin qui est adaptée à son combat. Le mortier est rapide, flexible à possitionner. Là aussi, on gagne en délai avant d'engager de gros moyens (artillerie).

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L'infanterie regroupe 4 métiers

Mieux vaudrait peut-être voir "l'appui" groupé en une seule spécialité: mortiers, missiles et mitrailleuses (voire sniping lourd). L'armement AC de l'infanterie est utilisé le plus souvent en anti-véhicule et antistructures, et les besoins tendent largement plus vers ça que vers le combat retardateur face aux hordes soviétiques :lol:.
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Au sujet du bînome, j'aimerais bien savoir quelles sont les règles qui dictent leur appui mutuel, si elles existent.

Par exemple :

Imaginons en un en milieu hostile. J'imagine que le bînome va plus ou moins identifier un point à l'horizon où la probabilité d'apparition de la menace est la plus importante (mais l'identifient ils clairement entre eux ou pas ?). Un des deux devrait donc se concentrer sur ce point mais que fait l'autre ? Il doit rester en observation périphérique je suppose. Mais à partir de quel niveau de menace clairement identifié doit il venir en soutien de son bînome et abandonner toute vision périphérique ? Je suppose que vous allez me dire que tout se fait naturellement et que ben ils tirent ensemble quand ils voient des hostiles et regardent de temps en temps à droite à gauche ... :p

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Mieux vaudrait peut-être voir "l'appui" groupé en une seule spécialité: mortiers, missiles et mitrailleuses (voire sniping lourd).

Éclairage, appui et combat anti-char ne sont pas une spécialité unifiée même si on les regroupe (en partie) dans les appuis. Ce sont des métiers distincts car tant leur organisation que leur formation et approche du combat sont particulièrement différents. Comme dans un bateau. Tout le monde est marin mais pas navigateur ou mécano ou cuistot....

Ils appartiennent à l'infanterie* pour des raisons historiques mais aussi parcequ'ils n'ont jamais formé une arme autonome. Ce n'est pas possible.

C'est comme un enduit. Celui-ci a besoin du support qu'il protège pour exister. (L'image n'est pas glorieuse mais, ce soir, j'en ai pas d'autre).

*La cavalerie a développé ses propres unités d'eclairage et de combat anti-char pour les même raison. Voir aussi, plus haut, le losange de la "troupe blindée".

L'armement AC de l'infanterie est utilisé le plus souvent en anti-véhicule et antistructures, et les besoins tendent largement plus vers ça que vers le combat retardateur face aux hordes soviétiques.

De fait oui. Et il en fut toujours ainsi. D'ailleur le génie allemand a des Milan en dotation pour cette raison. Sauf que l'anti-char doit être pensé, non seulement sur l'effet terminal de la munition, mais aussi en terme tactique. Et là, tout change car immédiatement on obtient des unités spécifiques.
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Perso en tenant compte des effectifs actuels des sections d'infanterie (39 à 40 pax), je proposerais l'organisation suivante, très proche de celle de Serge :

3 groupes identiques de 8 hommes, organisés en 2 équipes de 4 hommes avec :

1 equipe feu : 1 CDE avec Fusil d'assaut et LG40 mm - 2 fusiliers avec fusil et Lance-roquette léger consommable à la AT4 - 1 fusilier avec un Fusil d'assaut lourd (soit un IAR 5,56 mm soit un 7,62)

1 équipe appui avec : 1 CDE - 1 servant lance-roquette longue portée (PzF3 par ex) - 1 servant mitrailleuse 7,62 - 1 TP

1 groupe de commandement, avec une équipe CDS : CDS + Radio + SOA + Aux SAN, une équipe mortier léger de 4 hommes avec 1 binome mortier de 60 mm et un binome protection rapprochée du CDS.

1 groupe des véhicules avec 8 hommes : 4 conducteurs - 4 Radio-Mitrailleurs.

Total 40 h, 3 TP, 1 mortier commando 60, 3 mitrailleuses de 7,62, 3 LG de 40 mm, 3 LRAC lourds, 6 LRAC légers consommables.

Remarque pour des raisons d'efficacité opérationelle, le SOA ne devrait pas être dans le même véhicule que le CDS. Donc un véhicule emporterait 11 h, 2 x 10 h et 1 9 h.

Clairon

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Pour continuer les étapes du raisonnement qui dessine ma section presque idéale:

Le fantassin compte sur ses genoux.

Je l'avais déjà écrit, le fantassin est obsédé par le poids car, au bout du compte, il porte.

Donc, si j'ai plusieurs groupes ayant chacun 4 effets d'arme autre que le binôme de fusiliers, j'ai 4 raisons d'avoir du poids en trop. Aussi, je vais sacrifier une partie de ma puissance de feu pour garder de la mobilité.

Sur deux groupes, c'est facile: à l'un on retire le lance-roquettes, à l'autre la mitrailleuse en 7,62. Tout de suite, c'est plus léger.

Avec 3 groupes, c'est plus complexe. Chaque combinaison oriente l'effet vers l'anti-personnel ou l'anti-chars. Alors avec 4 groupes; qu'en serait-il? 2 lance-roquettes et 2 mitrailleuses. Là, c'est tant simple que gérable.

Et puis 4 groupes, c'est:

- 4 chefs de groupe et un adjoint. Encore facile.

- 1 groupe de perdu, reste 3.

- renforcer un effet appui ou assaut sans perdre la couverture. Sympa.

- avoir une réserve qui n'existait pas à trois.

- pouvoir donner un groupe à la protection de la log de la compagnie sans perdre mes capacités de manœuvre.

- couper en deux la section pour deux petites actions simultanées.

Et bien voilà, j'ai ma section et Clairon sa réponse:

Elle a 4 groupes. 2 avec lance-roquettes, 2 avec 1 mitrailleuse de 7,62mm.

Mais où sont les chefs dans tout ça?

Volontairement, je ne parle pas des chefs de groupe. Sont-il comptés dans les binômes ou sont-ils distincts? De même que les chefs d'équipe.

La réponse ici me semble conditionnée au vecteur et à la dureté de la force d'appartenance:

- Une infanterie strictement légère peut monter à 11 hommes par groupe (1 CDG, 2 CDE et 4 binômes) car ils n'ont pas à monter dans un blindé.

- Dans l'autre extrémité, pour les force lourdes qui travaillent avec les chars, un groupe porté ne peut raisonnablement monter à plus de 6 hommes (CDG inclus). A moins de supprimer la tourelle habitée et le canon automatique. Aller à plus de 6 (sachant qu'il faut embarquer deux binômes de commandemant: CDS+radio et SOA+AuxSan), impose ou de sous-blinder le véhicule ou d'en faire un monstre ou les deux à la fois. Dans tous les cas, cette infanterie n'aura de lourde que le nom. Il faut donc appliquer ici des raisonnements différents.

A titre personnel, je verais bien

- dans les forces médianes des groupes portés à 9 hommes (1 CDG et 4 binômes dont 2 en leader). Ce serait puissant à 4 groupes et tant financièrement que démographiquement gerable pour la France. Les Para et les Alpins aussi; donc à 11 en récupérant les équipages des véhicules pour des phases de combat propre.

- l'infanterie lourde serait articulée différemment: 2 demi-sections avec 1 groupe de voltige et 1 équipe appui et l'un des binômes de commandement.

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En effet, le groupe de l'USMC est le plus gros sauf qu'il n'est pas porté par un blindé. Hormis certains cas où il est porté dans les AAV-7A1 (25 places), il travaille en camion.

Sa structure est un cas idéal et voit ses origines dans les opérations amphibies où les véhicules n'existent pas.

+1. Effectivement les marines ne sont pas porte en permance par du véhicule blinde ,uniquement comme tu le dis ils utilisent du aav-7a1  a l'occasion ,mais il me semble qu'il y avait eu une etude chez les marines suite a l'opération a falloudjah de l'emploi de véhicule type bradley ,cette idée est elle tombe aux oubliettes au vu du groupe de combat a 13 pax qui ne serait pas "casable "dans un véhicule type bradley ,étant donne l'importance du fusilier de base dans l'esprit "marines " ,on revoit sa copie .une possiblite d'adaptation avec un vehicule de plus par section serait une option pour l'armée francaise .enfin s'est une idée lance comme sa .

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Éclairage, appui et combat anti-char ne sont pas une spécialité unifiée même si on les regroupe (en partie) dans les appuis

Disons que j'ai pas pensé à l'éclairage comme une spécialité "d'appui" pensée avec les autres, mais qui nécessiterait au contraire une organisation propre, soit au niveau d'une petite compagnie dans chaque bataillon, soit carrément en unité spécifique d'un GTIA, avec des équipes à "distribuer" parmi les groupements effectifs de combat. Pour le reste, je regardais plutôt l'organisation des appuis chez les Anglo-saxons, plus pensés comme une "heavy weapons company" regroupant mortiers, missiles et mitrailleuses, l'éclairage comme la reco étant pensés à part.

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Perso en tenant compte des effectifs actuels des sections d'infanterie (39 à 40 pax), je proposerais l'organisation suivante, très proche de celle de Serge :

[...]

Total 40 h, 3 TP, 1 mortier commando 60, 3 mitrailleuses de 7,62, 3 LG de 40 mm, 3 LRAC lourds, 6 LRAC légers consommables.

Costaud.

En effet, le mortier de 60mm. Pourquoi pas?

A noter que pour les TP, l'arrivée d'une cartouche supérieur au 5,56mm (6,5 ou 6,8) pour le fusil d'assaut pourrait justifier la disparition du TP en 7,62mm.

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Il me semble qu'il y avait eu une etude chez les marines suite a l'opération a falloudjah de l'emploi de véhicule type bradley ,cette idée est elle tombe aux oubliettes au vu du groupe de combat a 13 pax qui ne serait pas "casable" dans un véhicule type bradley, étant donne l'importance du fusilier de base dans l'esprit "marines".

En effet, même s'ils sont convaincus que leur transformation pour partie en infanterie lourde leur ferait perdre leur raison d'être, ils cherchent un blindé pour porter un groupe de combat. La taille du groupe? Je ne sais pas.

Ce qui est sûre, c'est qu'ils ont testé un AMV de Patria pour se faire une idée de ce que serait l'effet de l'introduction d'une composante médiane. S'ils privilégient la roue, cela se comprend par l'empreinte logistique moindre. Ils ne peuvent avoir une force blindée trop gourmande en carburant.

Je verais bien le VBCI sur cet appel d'offre.

Pour ce qui est de diviser un groupe dans plusieurs véhicules, c'est le vrai bordèle.

Comme exemple, les mécas de  l'US-Army embarquent les 3 groupes dans 4 M-2 Bradley. C'est l'enfer. Il faut absolument se tenir au principe "un blindé=un groupe".

A savoir qu'ils veulent que le futur GCV porte 9 combattants. J'imagine pas le bestiau. Déjà un Namer porte 9 hommes, un SPz-Puma 6. Mais là, on va rire. Et puis les connaissants, ils voudront un gros canon automatique et un lance missile.

Une possiblite d'adaptation avec un vehicule de plus par section serait une option pour l'armée francaise.  

5 véhicules, cela serait très gros à gérer. 4, c'est déjà très bien.
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Au sujet du bînome, j'aimerais bien savoir quelles sont les règles qui dictent leur appui mutuel, si elles existent.

Un appui mutuel, à tout niveau, est identique. Quand un pion bouge, il est protéger par un second qui est statique. En effet, un élément mobile est vulnérable car il ne peut tirer.

Un des deux devrait donc se concentrer sur ce point mais que fait l'autre ? Il doit rester en observation périphérique je suppose.

Celui des deux qui doit avancer avance vers sa prochaine position. A peu de chose prêt, il n'y a rien d'autre.

Mais à partir de quel niveau de menace clairement identifié doit il venir en soutien de son bînome et abandonner toute vision périphérique ? Je suppose que vous allez me dire que tout se fait naturellement et que ben ils tirent ensemble quand ils voient des hostiles et regardent de temps en temps à droite à gauche ...

Oui, c'est pas plus compliqué.

Sachant que le binôme comme l'équipe ne travaillent que vis à vis d'un secteur. Seul le groupe a une action périphérique permanente, et encore, pas pour les feux, juste pour la surveillance. Celle-ci a deux objectifs:

- éviter qu'un ennemi ne passe entre deux groupes,

- suivre la position des amis pour ne pas les perdre ou leur tirer dessus.

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juste un detail Serge mais tu fixes sur le binome

or il me semble que encore jusqu'a assez recemment (disons 10 ans max) les groupes de combat de fantassins allemands (et dérivés notamment danois et néerlandais) fonctionnaient en trinome

comment cela impacte t il  ton organisation  idéale ?

n'est ce pas un format plus fluide au niveau de la section d'infanterie pure (tout en compliquant l'approche infanterie portée par nécessité de plus de vehicules pour couvrir toutes les fonctions "reco-appui-voltige")??

je m'explique : un trinome c'est un binome et demi

la ou il faut un second binome pour couvrir un binome initial (par exemple si on prend une equipe AC, il faut un binome de voltigeurs pour assurer leurs arrières) avec un trinome on economise un homme dans la boucle

idem pour les fonctions TP/TE et appui mortier

et le troisième membre du trinome assure la couverture à un doublet offensif là ou chez un binome il n'ya qu'un homme qui avance et l'autre qui le couvre

on gagne en infanterie pure en tempo de mouvement, en securité rapprochée des servants d'arme lourde, eventuellement en efficacité pour la reco (3 paires d'yeux c'est mieux que deux)

la limite étant le vehicule de transport (encore qu'il y'a très peu de vehicules incapables d'emmener des multiples de 3)

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Donc, Akhi, tu serais pour la ternarisation à outrance en l'appliquant au plus bas échelon possible ;) :lol:? Les Allemands fonctionnaient en trinômes, certes, mais un de leur GC était dès la base conçu pour l'action anti-blindé: c'était un groupe de 2 trinômes, rendu obligatoire par la taille du GC limitée par celle des véhicules.

Après, je trouve le trinôme plus convaincant que le binôme qui opère rarement tout seul, mais reste à savoir comment dimensionner le groupe qui va avec: 1 sergent pour 3 trinômes? Ca fait 10 pax minimum à emporter par véhicule, avec 2h d'équipage minimum, ce qui ramène toujours aux mêmes nombres et au même problème. A part refiler un VBL à chaque trinôme (comme au 2ème RH), ce qui fait un peu cher :lol:.... Et la section fondée là-dessus pèse lourd, ou alors est ternarisée, ce qui repose le problème d'une "réserve" pour le chef de section.

Après, la question n'implique t-elle pas de voir aussi si tous les véhicules, du moins dans le groupement "lourd", doivent avoir un armement avec tourelle? Les Israéliens s'en passent plutôt pas mal: si le GC de base s'établit plutôt à 10-11, pourquoi ne pas privilégier des Battle Taxis (avec juste des tourelleaux) avec des véhicules d'appui séparés, et sans effectif combattant?

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Pour ceux qui, comme moi, ont une âme d'enfant, voici un peu de coloriage pour comprendre ce que peut vouloir dire le mot "bordèle".

Voici un schéma de la section méchanisée US sur Bradley:

Image IPB

Les 4 M-2 Bradley sont divisés en deux demi-sections: les section-A et B.

Les 3 groupes portés de 9 hommes sont divisés sur les 4 blindés.

Résultat:

- Deux blindés ont 100% des hommes d'un même groupe. Mais il manque deux hommes dans un autre BFV.

- Deux portent des hommes de deux groupes (dont un sans aucun chef de groupe).

- On a même une équipe complète dans une Section et l'autre équipe avec le CDG dans l'autre.

Pour comprendre:

- 1, 2 et 3 sont les numéros des groupes. SL est un Squad Leader.

- A et B sont les équipes. TL est un Team Leader.

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Bref, c'est la confirmation par l'absurde que les "Véhicules de combat d'infanterie" sont faits pour l'accompagnement de la cavalerie blindée, et pas pour la mise en oeuvre de l'infanterie :rolleyes: :lol:: encore une arnaque dans l'appellation :lol:.

Les Israéliens sont un peu plus cohérents sur ce point; pas de VCI, l'infanterie a des battle taxis maousses mais calibrés pour leurs GC.

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juste un detail Serge mais tu fixes sur le binome

Oui. A 100%.

or il me semble que encore jusqu'a assez recemment [...] les groupes de combat de fantassins allemands [...] fonctionnaient en trinome

C'est toujours le cas. Les 6 hommes dans les SPz sont en deux trinômes.

Pour le reste de l'infanterie allemande, le groupe est subdivisé en 3 trinômes.

Comment cela impacte t il  ton organisation  idéale ?

n'est ce pas un format plus fluide au niveau de la section d'infanterie pure (tout en compliquant l'approche infanterie portée par nécessité de plus de vehicules pour couvrir toutes les fonctions "reco-appui-voltige")??

Je ne suis pas un adorateur du trinôme à la place de l'équipe divisée en deux binômes.

1) Le trinôme, sur le long terme, est une structure psychologiquement faible car il y a en permanence un homme qui est rejeté. Voir "Huit clos" de Sartre. Le binôme lui force à trouver un accord même quand on ne s'aime pas.

2) La totalité de mon raisonnement prend ses racines dans la notion d'effet d'arme qui est un effet complémentaire de celui du fusil (le fusil étant la base). Cet effet complémentaire, pour être optimal, a besoin d'une aide. C'est la naissance du binôme pour raison tactique. Or, cette aide ne peut se concentrer sur deux armes à la fois. Si tu rajoutes un homme au binôme, c'est donc un fusilier. Dans ce cas, l'équipe passe à deux trinômes. Ça devient gros, très gros. Tu montes de 8 à 12.

3) Tu peux passer de l'équipe à 2 binômes au trinôme unique. Donc de 4 à 3 ou 5 à 3 (si le chef d'équipe n'est pas déjà chef d'un binôme). Ici, tu n'économises pas mais tu perds en puissance de feux.

4) Quand tu as 3 hommes, tu en as un qui est toujours seul pour un secteur. Il faut éviter.

5) quand tu as un trinôme, tu as plus de mal à doser ta force. Le trinôme au combat est ou trop faible (il n'a qu'un effet d'arme), ou trop gros (parfois faire déplacer deux hommes, c'est suffisant). Avec un système qui repose sur du binaire dans le groupe, on a une gradation très progressive des moyens engagés (2->4->6->8 ) alors qu'avec le trinôme tu montes très vite (3->6->9)

6) Comme les infanteries se blindent toutes, tu as:

- ou des groupes trop petits (1+3+3) qui ne tiennent pas le choc,

- ou trop gros (1+3+3+3) et impossible à faire rentrer dans un unique blindé.

Le trinôme, c'est très bien pour:

- les fonctions police d'interpellation sur un individu,

- les missiles anti-chars car c'est très lourd,

- les unités spéciales qui sont sélectives et doivent réduire leur volume.

PS: A noter que je n'ai toujours pas vraiment parlé de: "qui commande le groupe et dans le groupe?".  

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Bref, c'est la confirmation par l'absurde que les "Véhicules de combat d'infanterie" sont faits pour l'accompagnement de la cavalerie blindée, et pas pour la mise en oeuvre de l'infanterie :rolleyes: :lol:: encore une arnaque dans l'appellation :lol:.

Les Israéliens sont un peu plus cohérents sur ce point; pas de VCI, l'infanterie a des battle taxis maousses mais calibrés pour leurs GC.

A l'origine les "VCI" était effectivement uniquement des unité d'accompagnement de la cavalerie. L'infanterie était transportée en camion plus ou moins blindé. Et puis on a fait glisser l'usage dans tout les sens, et maintenant tout sert a tout la ou il est, comme au rugby, quand le talonneur récupere le ballon en bout de ligne ... et court comme un trois quart aile.

On voit l'aboutissement avec le VBCI ... ni un engin typique de cavalerie, ni pas vraiment un simple transport blindé. Mais un bidule sensé être bon a tout... depuis la simple patrouille routière, jusqu'à l'offensive de char.

Forcément ca aide pas a optimiser l'organisation de l'infanterie, avec des contrainte technique pareil ... soit rentrer dans le blindé qu'on a, parce qu'on peut plus se permettre de balader l'infanterie en camion sur un terrain vu qu'on combat dans des théâtres ou on contrôle rien.

Pour le trinome effectivement c'est merdique. Par contre j'aime bien la logique d'escouade, qui coupe la section en deux, a condition d'avoir déjà des grosses sections, de manière a avoir des escouades viables.

Accessoirement l'USMC a utilisé des camions pour le transport de troupe en Irak, il avait installé des parois blindée a l'arriere, mais ca a pas durée tres longtemps.

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Pour le trinome effectivement c'est merdique. Par contre j'aime bien la logique d'escouade, qui coupe la section en deux, a condition d'avoir déjà des grosses sections, de manière a avoir des escouades viables.

Et tu vas toujours finir par retomber, à l'arrivée, sur des GC d'une douzaine de gars, ce qui est apparemment la pensée "infanterie" que les Marines ne sacrifient à rien. Ils ont lâché leurs camions, mais pas leur orga.

quand le talonneur récupere le ballon en bout de ligne ... et court comme un trois quart aile

Sauf qu'un être humain est toujours plus polyvalent (surtout dans la gamme limitée d'activités d'un match de rugby) qu'un véhicule à cahier des charges précis sorti d'usine à la suite d'un appel d'offre qui va généralement au moins disant  :lol:!

et maintenant tout sert a tout la ou il est

Sauf qu'étrangement, dès lors qu'un conflit est pris un peu au sérieux, une armée adapte sa commande à sa tactique, et n'essaie plus de s'inventer une tactique qui irait avec la commande. Evidemment, ça ne concerne réellement que les USA et les Israéliens en occident, et un peu les Brits.

Donc l'expérience allemande des trinômes est mauvaise?

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