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Wellington sans Blücher.


Charles XII
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Le duc de Wellington pouvait il d'après vous remporter la bataille de Waterloo sans le soutient du Marechal Blücher ?

Non, le centre Anglais était très mal en point et les fermes fortifiées étaient toutes tombées si mes souvenirs sont bons. Il ne restait pas grand chose à Wellington lors de l'arrivée de Blütcher et Napoléon avait des réserves non ?

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Hougoumont tenait encore, mais elle n'avait plus d'intérêt sans la Haye Sainte qui, elle, était tombée, ce qui avait permis à Napoléon d'amener de l'artillerie au centre du plateau, qui pouvait dès lors bombarder directement le dispositif anglais couvert par le revers des collines. Ces batteries étaient en train de commencer à massacrer les carrés anglais quand les Prussiens purent fournir leur effort final et empêcher Napoléon de poursuivre et d'appuyer cette brêche qui venait de s'opérer dans le dispositif anglais (de facto la percée était faite).

Ce qu'on oublie, c'est que la présence des Prussiens avait été signalée dès 13h, forçant Napoléon à garder 2 réserves, une pour le front anglo-allié et une pour les Prussiens. Le dispositif de l'aile droite, confié au général Mouton (le TRES mal nommé), était initialement composé de 5500 hommes, artillerie et cavalerie; il passa vite à 20 000 hommes dès 15h30-16h00 devant l'avancée des Prussiens, spécialement autour de Plancenoit. C'est là que la Jeune Garde et la Vieille Garde (les Grognards: les I/1 et II/1 Grenadiers de la Garde) furent engagés dans un sanglant combat urbain (dont une fabuleuse et terrible charge à la baillonnette, grande spécialité des grognards).

La Vieille Garde n'a jamais été face aux Anglais; c'est la Moyenne Garde qui le fut, à 5 bataillons contre plus de 14 (appuyés par 8 à 12 batteries) sur un terrain montant (et pourtant ils ont mis en déroute plusieurs unités dont la brigade des Guards de Maitland: les fantassins de la Garde royale anglaise n'ont AUCUN DROIT à porter leur bonnet en ours); les Brunswickois, Nassauer et Anglais s'étaient fait étriller et ce sont les Belgo-Hollandais (les lâches dans l'historiographie britannique  :P) du Prince d'Orange, brigade Detmers en tête, qui ont sauvé leur cul.

Napoléon a donc du, côté anglo-allié, affronter Wellington avec moins de 50 000 hommes, contre 68 000 à son adversaire, sur un terrain choisi par l'Anglais. Napoléon aurait voulu en choisir un autre, mais le temps jouait contre lui: il avait réussi à séparer Alliés et Prussiens et devait détruire les 2 armées séparément, eux cherchant à se réunir. Le facteur temps jouait contre lui (ça c'est un truc qu'aucun stratège ne peut choisir) là où Wellington n'avait qu'à attendre; l'armée anglaise était la plus lente de l'époque, de très loin et il fut donc convenu que ce serait Blücher qui devait le rejoindre.

Et il ne faut jamais oublier que l'armée française de 1815 n'est plus que l'ombre d'elle-même; et pourtant, elle leur en a fait voir....

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C'est le VI corps plus la jeune garde qui est engagé pour retarder l'avance des prussiens.

Donc sans les Prussiens Ney dispose de ce qui lui manque pour disloquer les carrés Anglais.

une colonne d'infanterie sur un Carré = 1 carré en déroute.

Le carré est redoutable car il joue sur la peur naturel des chevaux a éviter les obstacles, mais c'est une formation peu souple et très compact qui l'expose grandement a l'artillerie et a l'infanterie, c'est pour ça que l'attaque doit être combiné.

La cavalerie pour forcer l'infanterie a se mettre en carré et l'infanterie en colonne pour les casser. ou en option l'artillerie pour les forcer a rompre leur formation et donc les exposer a la cavalerie, brefs la fin est proche.

Comme les anglais non plus de cavalerie ils sont a deux doigts de se faire détruire leur armée, (après la désastreuse charge de somerset sur l'infanterie Française en déroute la cavalerie Française, colonel farine et ses cuirs en tête détruisent la cavalerie Anglaise (6000 hommes)

Il étaient impossible pour les anglais de gagner sans les prussiens.

le comique de l'histoire c'est qu'il ne faut pas parler de victoire anglaise car si vous retirez les Prussiens, les King German Legions et les hollando/belges les anglais sont largement minoritaires. Waterloo est une victoire plus allemande qu'anglaise, a la limite européenne, mais ça c'est une autre histoire. ;)

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Le VIème corps de Mouton est progressivement renforcé d'à peu près toute la réserve (il ne faisait pas 20 000 hommes au début).

Ney a aussi gaspillé une partie de la cavalerie dans ses charges non appuyées: il aurait pu faire enclouer les canons alliés répétitivement abandonnés, faire monter de l'artillerie.... Il a chargé de sa propre initiative et Napoléon n'y pouvait pas grand chose à part l'appuyer, ce qu'il a fini par faire, notamment avec l'assaut final sur la Haye Sainte, puis la montée de quelques batteries sur ce promontoire, batteries qui ont commencé, mais trop tard, à démolir les carrés anglais.

Les Anglo-Alliés avaient encore de la cavalerie: elle était en réserve, derrière les rangs d'infanterie, essentiellement pour empêcher ceux-ci de fuir, comme pas mal ont failli le faire après s'être débandé (notamment certains régiments de Highlanders comme le Blackwatch face au corps de Drouet d'Erlon, les Guards de Maitland et quelques autres dont les Rosbifs aiment vanter l'invincibilité  :lol:).

L'ironie de la décimation de la charge de cavalerie anglaise qui démolit l'avance de d'Erlon, c'est qu'elle est due à une double indiscipline: celle de Uxbridge (vu qu'elle a réussi, ça devient une initiative) qui envoie les brigades Somerset et Ponsonby (Household et Union Brigades), celle des cavaliers eux-mêmes, indisciplinés et bordéliques, qui se condamnent face à la contre-attaque française.

Wellington y a perdu le meilleur de sa cavalerie, mais l'échec de l'avancée de d'Erlon, c'est déjà la défaite: si d'Erlon avait percé, Wellington était foutu dès le début de l'après-midi. Il n'avait aucune possibilité de redéploiement vu le terrain, et aurait pu au mieux se retirer en limitant les dégâts à la perte de son aile gauche, d'une partie de son centre et des troupes fortifiées dans la Haye Sainte et Hougoumont (autour de 10 à 12 000 hommes en tout). De là, Napoléon aurait pu lancer une poursuite limitée sur les Rosbifs et concentrer son effort pour foncer sur les Prussiens qui débouchaient par petits paquets sur le champ de bataille, étant donné la nature du terrain sur la droite (marécages et bois).

Le corps de Lobau a avant tout manqué d'artillerie; dans un tel cas de figure, ce n'aurait pas été le cas.

La charge des 2 brigades anglaise les a condamnées, mais elle a été productive: sans elle, d'Erlon perçait et Napoléon pouvait anéantir les 2 armées séparément. Il n'a pu retrouver pareille occasion qu'en fin de journée, avec la prise de la Haye Sainte et commençait de nouveau à l'emporter. Mais à ce moment, le dispositif prussien était déployé sur la droite, prenant l'armée française dans un grand ciseau d'1,5km de long.

Si les Prussiens n'avaient pas été là, Wellington aurait déguerpi.

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  • 1 year later...

Non.

L'armée anglo-alliée était sur le point de craquer. Tous l'état-major de Welligton était hors de combat et Wellington lui-même était dans un des carrés britannique.

A ce sujet d'ailleurs je recommandes un très bon bouquin "Waterloo" de Barbero. Ce livre est ecrit à partir des témoignage des militaires britannique. Ils raconte très bien la charge puis la déroute des dragons royaux "The Scots greys" et la contre-attaque des lanciers français...

Un très bon bouquin.

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  • 1 month later...

Je profite de ce sujet pour l'étendre un peu plutôt que de créer un topic à part sur Waterloo (commence à y avoir foule) suite à une altercation indirecte que j'ai eu sur un autre forum, avec un pseudo historien (que je classe moi dans la catégorie des morosophes, voire définition sur la désencyclopédie de wikipedia), et qui m'a fait me rendre compte à quel point les historiens et trucs vaguement assimilés, en France, n'entravent rien à la pratique du warfare et surtout pas à la stratégie.

Vexé comme un petit pou de ne pouvoir répondre (je ne suis pas inscrit sur ce forum là; c'est quelqu'un qui a cité certains de mes posts sur un autre forum historique), je reviens parmi des gens (vous, essentiellement) qui au moins prennent en compte les auteurs et penseurs militaires, bref ceux qui pensent la guerre en termes pratiques et concrets d'une part, et en termes d'analyses stratégiques d'autre part, et non comme une bataille d'interprétations et d'historiographies. N'étant pas totalement borné, je fais un appel à bonnes volontés pour faire mon autocritique (avant de rentrer dans le lard de ce triste suire et de ses séides par voie aussi indirecte que fortement rectale) et voir si je suis totalement à côté de la plaque.

Je souligne que "l'historien" en question a pour thèse principale que Napoléon s'est gouré de carte à Waterloo et aurait cru livrer bataille dans un endroit différent que celui où il se trouvait réellement  :rolleyes:. Et du coup, pof! Ca explique tout. Qui plus est, le bouquin qu'il a fait paraître part du principe que Napoléon baignerait dans une légende purement hagiographique et dorée que seul lui (et quelques timides autres) oserait critiquer.

Bon, à côté de ça et hors de  ce seul personnage, il y a tout un forum de geeks napoléoniens obnubilés par l'historiographie (mais quasiment uniquement française) et l'uniformologie. Alors je fais un appel aux geeks du domaine militaire pour relever le gant: allez les mecs! En avant! Les geeks de la pratique de la guerre contre les geeks du bouquinisme!

Bref, j'aurais souhaité avoir votre sentiment sur Waterloo sur plusieurs points:

- une vision synthétique de la bataille en termes de grands mouvements, de grandes décisions, de vraies opportunités et d'occasions manquées (pas la peine de s'enferrer dans le détail)

- une vision stratégique de cette campagne des Flandres et des Cent Jours, pour resituer l'importance de la bataille

- les rôles de tous et de chacun (unités, contingents, chefs)

- une vision du rôle réel de Napoléon en amont de la bataille et pendant cette dernière (attendu qu'une fois que c'est lancé, le rôle pratique du tondu est moindre, eu égard aux capacités C4ISR de l'époque)

Voilà, j'ai donné les devoirs. Quelqu'un se sent des ailes sur le sujet?

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- une vision synthétique de la bataille en termes de grands mouvements, de grandes décisions, de vraies opportunités et d'occasions manquées (pas la peine de s'enferrer dans le détail)

Je n'ai pas tout en tête mais le problème de communication a fortement retardé les attaques efficaces des fermes fortifiées ce qui a ralentit tout le Schmilblik.

- une vision stratégique de cette campagne des Flandres et des Cent Jours, pour resituer l'importance de la bataille.

D'après moi la bataille n'a eue d'importance que parce que Napoléon y a été défait. Je ne pense pas qu'on doive placer Waterloo uniquement dans les cent jours, qui sont une retour surprise de Monsieur N mais plutôt dans ce vers quoi ils auraient pu mener. Quelles étaient les capacités réelles de Napoléon, après ses actes passés, d'obtenir une fin d'une Sainte Alliance de plus par la diplomatie ? La France était-elle en mesure de supporter de nouvelles guerres d'agressions ? Car le tondu se serait-il contenté de la France pour son retour ? J'en doute. Dans le meilleur des cas Napoléon aurait du temporiser considérablement au point d'abandonner toute véritable ambition et tout le monde se serait reconstruit. Dans le pire il aurait été écrasé et les termes de la paix auraient peut-être pu être pires.

Comme tu l'as déjà développé, la Grande Armée n'était plus ce qu'elle était (les autres non plus mais il restaient des anglais qui n'auraient jamais laissé N en sécurité, des russes aussi, les allemands un peu plus conscients de ce qui pourraient leur arriver).

- les rôles de tous et de chacun (unités, contingents, chefs)

Si mes souvenirs sont bon, Ney a mené plusieurs assauts avec trop d'entrain et pas assez de réflexion (ni de coordination efficace) ce qui a occasionné pas mal de pertes, un épuisement des troupes et une forme de découragement.

- une vision du rôle réel de Napoléon en amont de la bataille et pendant cette dernière (attendu qu'une fois que c'est lancé, le rôle pratique du tondu est moindre, eu égard aux capacités C4ISR de l'époque)

Napoléon aurait-il engagé trop tard ?

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La campagne de 1815 est une course contre la montre où la bataille la plus importante est Ligny qui repousse les prussiens et les empêche de se joindre aux autres coalisés.

Napoléon désirait battre ses adversaires séparément comme à son habitude, ses forces étant inférieures à ces derniers réunis.

A Waterloo, le temps est encore un facteur primordial, Napoléon craignant un retour prussien toujours possible. Wellington quant à lui axe son dispositif sur deux possibilités : la victoire qui implique une défense inflexible face aux assauts de la grande armée ou la défaite qui commande de conserver la route de Bruxelles qui mène à la mer du Nord et au rembarquement des restes du corps anglais.

Par conséquent, l'initiative de l'attaque revient à l'Empereur.

Wellington pour repousser les assauts français choisit d'investir trois points d'appui que sont Hougoumont, la Haye Sainte et Papelotte espérant y fixer Napoléon. Il dégarnit de même son flanc gauche où doit venir les renforts prussiens pour renforcer son centre défendant sa route de retraite.

Napoléon décide de frapper le centre coalisé en menant tout d'abord une diversion sur un des points d'appui ennemi (Hougoumont) sur son flanc gauche. Pour attaquer le centre de Wellington, il fait disposer une batterie d'artillerie autant pour causer des pertes que pour influer sur le moral ennemi par le nombre de bouches à feu (et de fait l'artillerie anglaise fut surclassée et l'armée coalisée subit défavorablement le tir des canons français).

Le Ier Corps commandé par Drouet d'Erlon attaque le centre avec pour objectif de prendre la Haye Sainte. Cependant, il est contre-attaqué par la cavalerie britannique mené par Lord Uxbridge (Wellington n'est pas à la source de cette riposte). Les forces françaises sont surprises et mises en déroute.

Lancé sur les talons des français, la cavalerie anglaise atteint la grande batterie avant d'être prise à partie par les lanciers et cuirassiers français qui les déciment. La cavalerie anglaise cesse à partir de là de jouer un rôle dans la bataille (si ce n'est pour éviter que les carrés anglais se débandent en les contraignant à maintenir les rangs leurs armes dans le dos des troupiers).

La cavalerie française s'avance à son tour vers les positions adverses pressant les carrés anglais pris entre la menace d'être chargé et les boulets de canon. Les artilleurs anglais doivent régulièrement abandonner leurs pièces devant les charges sans que les français aient le temps de les neutraliser ou de les emporter. La cavalerie française du reste se replie et se regroupe régulièrement.

Pendant ce temps, se déroulent des escarmouches entre l'infanterie française et les défenseurs des points d'appui ennemi dont le point d'orgue est la prise de la Haye Sainte au centre du dispositif de Wellington.

Mais arrive les prussiens qui prennent Plancenoit à droite du dispositif de Napoléon. Les prussiens qui ont marché pendant des heures et dont seul les éléments les plus frais sont revenus sur Waterloo (les autres sont à Wavre et seront battus par Grouchy après Waterloo) sont galvanisés par la haine des français et les qualités de meneur d'hommes de leur chef le général "Vorwärts" (Blücher).

Napoléon se voit contraint de dégarnir ses forces qu'il réservait pour l'assaut final sur le centre anglais ployant pour reprendre Plancenoit grâce aux charges de la Vieille Garde, un millier de couillus qui avancent bayonnettes au canon. La résistance du village de Plancenoit se fera presque jusqu'à la fin où ses défenseurs furent emportés par la retraite française après avoir résisté à des forces triples.

Napoléon devant la situation joue son va-tout et engage tout ce qu'il peut sur le centre anglais mais plus assez nombreux, ses soldats se brisent devant la défense adverse.

C'est la fin, les français devant l'arrivée massive des prussiens plient sous le nombre et quittent le champ de bataille de manière désordonnée poursuivis par... la cavalerie belge (d'ex-camarades ayant fait allégeance au roi de Hollande).

La poursuite se fait par la cavalerie prussienne, les anglais ayant un dispositif plus lourd et étant usés par les combat en sont incapables.

Les prussiens parviennent à prendre le carrosse de l'Empereur rempli d'or et de bijoux mais ne prennent aucune Aigle ce qui laisse à penser que la retraite ne fut pas une déroute complète et permit aux restes de l'armée française de repasser la frontière en relativement bon ordre.

Grouchy, après avoir vaincu l'autre partie de l'armée prussienne, rentra en France en ayant évité les armées alliés.

Wellington s'est souvent plu à comparer cette bataille comme un combat de boxe, sport devenant à la mode. Il comparait Napoléon à un puncheur sans inspiration qui se contentait de frapper dans le tas.

Napoléon avait-il le choix sachant que l'ennemi avait choisi le terrain et attendait des renforts? Aurait-il dû s'entourer de lieutenants plus inspirés? Pouvait-il ignorer la fracture dans son armée même entre ses fidèles et ceux pas mécontents du retour des Bourbons?

Le temps jouait contre lui et ses options étaient réduites. Les circonstances et l'inefficacité de certains de ses lieutenants (Ney, Grouchy) lui ont fait perdre un temps vital. Il lui a manqué la fougue de sa jeunesse pour compenser.

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Correction Davout, le gros du 1er corps attaque plutôt sur la droite, entre la haye Sainte et Papelotte, là où se trouve le corps de Picton qui se fait balayer. C'est là la cause de la critique initialement faite par jomini sur le dispositif choisi, en colonnes denses et rapprochées, avec quelques carrés dans le tas. La formation est cependant idoine pour frapper le dispositif anglais dont le plus gros échappe au tir direct des batteries françaises vu le placement à contre pente (reverse slope) des unités de ligne (seuls les obusiers peuvent les toucher par leur tir parabolique); d'Erlon, qui a l'expérience de l'Espagne et connaît le penchant de Wellinton pour ce mode défensif, choisit sciemment de disposer son infanterie aussi densément, pour que la contre-attaque anglaise, statique mais massive, ne puisse entamer les formations d'attaques qui peuvent toutes s'appuyer mutuellement et ne pas laisser de vide. Et le résultat est là: l'avance de d'Erlon transperce littéralement la défense anglaise, et c'est l'indiscipline d'Uxbridge au, au prix de sa cavalerie, désorganise complètement l'attaque et la fait foirer.

Le problème fut effectivement que le dispositif de d'Erlon était fait pour taper une ligne statique d'infanterie retranchée derrière les défenses naturelles, mais que sa densité fut son échec face à la cavalerie adverse qui, faisant fuir les premières colonnes (formation inapte à recevoir la cavalerie), les a envoyé immédiatement sur les unités derrière, empêchant celles-ci de coordonner une défense (y compris les quelques carrés qui furent pris dans le flot humain).

La cavalerie du premier corps était trop peu nombreuse pour enrayer l'attaque, et elle était surtout déjà occupée à achever la ligne d'infanterie anglaise, donc dispersée et sans formation. La marée humaine refluant a encore plus limité ses capacités à se réorganiser.

L'un dans l'autre, cette attaque a manqué d'une réserve de cavalerie d'appui, mais la charge d'Uxbridge, réalisée en dépit du bon sens (parce que c'était se sacrifier complètement), était difficilement prévisible. Et d'Erlon devait avoir une formation dense pour percer.

Sans doute en eut-il été différemment avec des troupes comme celles de 1805-1809 ou 1811-1812, dont la meilleure qualité leur aurait permis de changer de formation en cours de route plus vite. Les changements se faisaient lagement au-dessous de la minute à ces périodes, contre une minute et demie bien tapée à Waterloo. Ca fait la différence.

Pour moi, l'attaque de d'Erlon prouve au moins que le Corse avait encore son coup d'oeil, parce qu'il a noté tout de suite, malgré la crête qui cachait le gros du dispositif anglo-allié, le point le plus faible de la défense. Et il a su créer le surnombre localement, comme il sied à toute attaque, surtout contre un dispositif défensif aussi dense que celui de Waterloo. Rappelons que ce champ de bataille est l'un des plus étroits de la période, et la bataille sans doute celle où la densité de troupes au mètre carré fut la plus grande (donc la concentration de feu). Le surnombre nécessaire localement à tout assaillant devait donc être plus élevé, et la densité plus grande.

C'est l'attaque qui aurait du décider de la bataille: si elle passait, Wellington retraitait immédiatement (il a d'ailleurs commencé à donner des ordres pour préserver l'axe de Bruxelles et faire rétrograder les premières unités) et napoléon pouvait faire une poursuite, mais surtout immédiatement se rabattre sur les Prussiens et les finir en refaisant sa jonction avec Grouchy. Vu la lenteur de l'armée anglaise, c'était plus que jouable.

Mais l'attaque a foiré, pour des raisons purement contingentes (une indiscipline qui réussit, donc une initiative), ce qui a transformé la bataille en bête choc frontal d'attrition. Et l'axe de la bataille est devenu plus purement la haye Sainte, le centre du dispositif anglais et le point clé de la zone (la ferme est sur un surplomb) où il fallait amener de l'artillerie qui aurait permis de faire voler en éclat le centre anglais caché derrière la crête. Cela fut fait, mais trop tard, la prise de la Haye Sainte ne survenant que vers 5h, c'est-à-dire à un moment où les Prussiens sont déjà arrivés en masse.

Ils ont commencé à affluer vers 15h, et les engagements réellement sérieux ont débuté une demi-heure plus tard sur la droite française, commençant à drainer la réserve pour alimenter le faible corps de Mouton (Comte Lobau, VIème Corps).

Parce que pour chiffrer à la louche, au début de la bataille:

- la droite de Lobau, en couverture, doit avoir 5-6000 fantassins (elle est plutôt en réserve au tout début)

- la gauche de Reille en a entre 12 et 13 000

- le centre et la droite de D'Erlon en ont 14 000

- la Garde, en réserve, en a entre 12 et 14 000 selon les comptes

Car il faut aussi voir que l'armée de Napoléon a moins de fantassins que celle de Wellington (plus de cavalerie et des effectifs d'artillerie plus conséquents). Pour garder le sens des proportions:

- la fixation d'Hougoumont nécessitera autour de 12 000 fantassins (une erreur, certes, mais en face, Wellington en met autant, et c'est pas ça qui bouffe tout, contrairement à ce que disent nombre d'historiens)

- l'attaque de D'Erlon doit peser autour de 10 000 fantassins, voire un peu plus

- le flanc droit contre les Prussiens, occupe d'abord les 6000h de Mouton, puis draine 16 à 18 000h de plus, dont les Jeune et Vieille Gardes

- la Moyenne garde reste en réserve jusqu'à l'attaque finale (c'est la seule unité dont c'est le cas)

Donc au final, pour ce qui regarde les fantassins, les Français ont du opérer à 30 000h au plus contre les 50 000 de Wellington, qui plus est disposés en défense statique sur un front étroit. Ce qui veut dire que le dispositif de l'Anglais était entièrement frais et statique, et que chaque unité de front pouvait être relevée ou appuyée 3 ou 4 fois, là où les unités françaises ont du être en attaque sans relève de 13h à 21h.

Qu'on ne me parle pas d'une habileté particulière côté britannique.

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Wellington est l'archétype de l'officier supérieur britannique tels qu'ils ont pu perdurer jusqu' aux années 50

methodique, procédurier et prudent : toutes qualités qui en font un bon defenseur mais un mauvais attaquant ou exploitant (à l'instar de Percival, Montgomery, Buller ....) et aux contraires d'esprits indépendants (souvent rejetés par la hierarchie) comme Lawrence et quelques autres

donc sans les prussiens et vu l'etat de son armée et son naturel "pas très agressif" je vois mal Wellington entamer une poursuite sur une armée française en repli qui aurait alors pu retraiter en bon ordre et eviter ainsi un desastre (au sens antique du terme)

la aussi les prussiens ont joué un role important, entrainant la destruction de l'armée du Corse alors qu'elle aurait pu et du être apte a continuer le combat ailleurs et plus tard

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D'autant que la fameuse avance de l'armée anglo-alliée, déclenchée par le soi-disant coup de chapeau de Wellington, n'a en fait duré qu'une grosse centaine de mètres; les Prussiens ont du se charger de la poursuite, alors que Wellington s'énervait pour dire que ses hommes étaient crevés d'avoir combattu toute la journée.... Comme si les Prussiens n'avaient pas multiplié les marches et contre-marches forcées et se regrouper plus vite que quiconque pouvait le prévoir (même Gneisenau lui-même), et n'avaient pas combattu comme des tarés aussi à Waterloo! Et Wellington, avant comme après la bataille, a été vu en train de piquer des crises de midinette en hurlant qu'on ne devait pas le presser, qu'il connaissait son armée et qu'il ne pouvait pas avancer comme les Prussiens ou Français.

Résultat, dans le jeu des marches et contre-marches, soit l'échelon d'art opérationnel (entre stratégie et tactique) sur le théâtre des opérations, Wellington s'émerveille comme un puceau que Napoléon, en 4 jours de campagne, lui ait mis un jour d'avance dans la vue, le contraignant à la bataille. Si Wellington n'avait pas été si lent, il n'y aurait jamais eu de bataille, parce que la jonction avec Blücher aurait été faite. Résultat de sa totale incompétence au regard de la guerre telle qu'elle se livrait sur le théâtre principal des guerres de la Révolution et de l'Empire depuis près d'un quart de siècle.

On pourra me dire ce qu'on veut sur l'armée anglaise de ce moment, mais pas qu'elle était un outil stratégique: on pouvait y trouver quelques bons régiments de ligne, solides et professionnels, et quelques bons régiments de fantassins légers sur baker rifle, mais rien de comparable aux nuées de tirailleurs (1/3 de l'infanterie) français compétents (qui terrifièrent les officiers anglais) et à la solidité de la ligne en moyenne, et surtout aucune capacité de manoeuvre opérationnelle de grande échelle ou de vraies capacités de manoeuvre sous le feu.

L'armée anglaise de 1815 est en fait la dernière armée d'Ancien régime en Europe: une armée purement professionnelle, sans motivation générale patriotique (Prussiens, Russes et Autrichiens se sont adaptés), recrutée dans la lie de la société (les bons hommes sont exemptés, dans l'armée de la Compagnie des Indes, dans la Navy ou dans la marine marchande), avec une part faible d'unités dans laquelle on oriente tous les meilleurs hommes.... Et la discipline y est la plus absurdement dure (avec celle des Russes) pour parvenir à maintenir des hommes peu motivés et rarement de choix (recrutements de force, droits communs, poitrines creuses....) dans la ligne. De même, l'intendance y est surdéveloppée pour obtenir le même effet, ce qui concourt, avec des exigences moindres en cadences de marche et distances parcourues, à en faire une armée lente, donc peu stratégique.

La seule capacité réelle de l'armée britannique, avec les points forts de quelques unités particulières (Guards, 52th, green jackets), est de faire driller le tir de salves, chose perrmise par la faiblesse du nombre des opérations qui permet plus de temps pour l'entraînement. Mais les cadences obtenues, contrairement à la légende, n'ont rien d'exceptionnel. L'armée de Boulogne ou celle de 1811-1812 les dépasse allègrement, de même que l'armée prussienne à certains moments, et les 2 malgré des rythmes d'engagements nettement plus élevés. A Waterloo encore, on constate que les échanges de mousquetterie ne sont pas souvent au désavantage des Français, même dans la dernière charge de la Garde (à 1 contre 5), où la tenue des unités françaises hâtivement reformées et peu réentraînées, est admirable et permet de faire fuir pas mal d'unités britanniques (y compris les fameux Foot Guards), allemandes et belges, avant que le nombre et la fraîcheur ne l'emporte.

C'est quand même un miracle, dans cette campagne, que Napoléon soit arrivé à maintenir les 2 armées séparées aussi longtemps; ce théâtre d'opérations est un mouchoir de poche comparé aux théâtres précédents, et l'Etat-Major de 1815 n'est plus celui de Berthier, tout comme l'armée n'est pas vraiment super rôdée et aguerrie.

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excusez pour se petit hors-sujet ,mais pourrait-on me renseigner sur les régiments écossais de l'armée britannique durant les guerres napoléonienne ,au niveau type de recrutement ,discipline ,valeur au combat ,etc ...

merci d'avance  =).

je suis un fana de tout se qui rapporte à l'écosse ,et donc des soldats écossais .

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Wellington est l'archétype de l'officier supérieur britannique tels qu'ils ont pu perdurer jusqu' aux années 50

methodique, procédurier et prudent : toutes qualités qui en font un bon defenseur mais un mauvais attaquant ou exploitant (à l'instar de Percival, Montgomery, Buller ....) et aux contraires d'esprits indépendants (souvent rejetés par la hierarchie) comme Lawrence et quelques autres

Je ne vois rien d'extraordinaire en termes de capacités de défense de l'armée brit par rapport à leurs contemporaines, que ce soit pendant les guerres napoléoniennes ou les deux guerres mondiales, elles sont même plutot un cran en dessous de la référence (francaise ou allemande) de l'époque.

La grande armée et la heer étaient loin d'être des manches à balai en défense et savaient aussi très bien attaquer et exploiter.

Le savoir faire brit se limite à la défense statique car cela leur est suffisant, tandis que sur le continent il faut savoir tout faire sinon c'est la sélection naturelle.

Cela me semble bien illustrer le fait que les innovations militaires ne sont pas des grandes idées venues d'en haut mais se sont imposées dans des conditions très difficiles où la conservation du modèle existant (et de sa sécurité, car on sait qu'il fonctionne) n'était pas possible.

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pourrait-on me renseigner sur les régiments écossais de l'armée britannique durant les guerres napoléonienne ,au niveau type de recrutement ,discipline ,valeur au combat ,etc ...

L'ordre de bataille des unités écossaises dans l'armée britannique en 1808 (plus grand nombre d'unités "nationales"):

- 3rd Foot Guards "Scots Guards" (Lowlanders): dernier des 3 régiment de Foot Guards royaux

- 1st Foot "Royal Scots" (Lowlanders)

- 21st Foot (Lowlanders)

- 25th Foot (Lowlanders)

- 26th Foot (Lowlanders)

- 42nd Royal Highlanders "Black Watch": considéré comme la plus légendaire unité écossaise

- 70th Foot (Lowlanders)

- 71st Highlanders (infanterie légère)

- 72nd Highlanders

- 73rd Highlanders

- 74th Highlanders

- 75th Highlanders

- 76th Highlanders

- 77th Highlanders

- 78th Highlanders

- 79th Cameron Highlanders

- 84th Highlanders

- 89th Gordon Highlanders: l'autre "grand" régiment écossais

- 90th Highlanders

- 91st Highlanders

- 92nd Gordon Highlanders

- 93rd Highlanders

- 94th Highlanders

L'entraînement était le même que pour le reste de l'armée britannique, centré sur le tir de salve et une discipline de fer, conçue, comme dans les autres armées professionnelles d'Ancien Régime, pour des recrues venant généralement des bas-fonds de la société. L'une des particularités des Ecossais est que généralement, le recrutement était meilleur, en raison du manque de débouchés de ces régions peu développées, autant les highlands que les lowlands.

Leur réputation vient surtout des Highlanders, dont le recrutement était renforcé par l'ordre clanique d'une société encore féodale où les clans, bien qu'abolis après la dernière révolte (celle qui se termine à Culloden en 1746), gardent toute leur force et permet d'amener des groupes soudés venant qui plus est de meilleures parties de la société que dans les unités anglaises ou même les unités de Lowlanders qui sont en fait plus comparables aux unités britanniques. Malgré la nationalité écossaise, les Lowlanders ne sont pas des mêmes ethnies et cultures que les Highlanders; il s'agit en fait de populations de colons anglais mêlées à des locaux, et l'accessibilité de les régions en fait, bien plus que les Highlands, un prolongement de l'Angleterre, culturellement, socialement, ethniquement et économiquement.

Les unités de Highlanders sont donc en fait bien plus représentatives des couches "moyennes" de leur population: des gens de meilleure moralité, de backgrounds plus honnêtes, en meilleure santé, plus socialisés, avec une proportion bien moindre de marginaux.... Elles sont donc plus facile à tenir, plus disciplinées, on peut en tirer nettement plus.... Ajoutons qu'il s'agit de populations rurales de bergers issues d'un pays pauvre: ils sont endurants, solides, habitués à subsister de peu et accoutumés à la peine et aux longues marches (toutes cractéristiques des populations de montagne en France, en Italie, en Autriche.... Mais aussi des populations de zones agricoles pauvres et peu densément habitées), contrairement aux unités anglaises qui ont besoin d'une intendance énorme et permanente, ainsi que de cadences de marche réduites, qui concourent de la lenteur de l'armée britannique.

Mais sur le fond, elles souffrent des mêmes défauts que l'armée britannique: bureaucratie et administration lourde, entraînement ne développant que les capacités défensive et le tir de salve, peu de capacités manoeuvrières, capacités d'attaque limitées (au-delà de la coquetterie de la charge à la baïonnette dont ils sont les spécialistes dans l'armée anglaise, là où c'est une banalité dans l'armée française), lourdeur dans le maniement, pas de grandes qualités notables pour les tirailleurs et les unités d'infanterie légère....

Mais dans la défensive, les Highlanders sont les plus solides de la ligne anglaise. On pourrait aussi dire qu'une partie de leur réputation, comme pour les Irlandais, vient de la facilité plus grande avec laquelle les officiers anglais les envoyaient au hachoir. Wellington est d'ailleurs, il faut le noter, l'un des seuls généraux anglais à ne pas faire ce genre de discrimination, eu égard à son origine irlandaise sans doute (ou à son mépris aristocratique pour tout ce qui n'est pas en haut de l'échelle sociale).

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@Tancrède .

merci pour toute ses informations ,j'en ai jamais eu d'aussi détaillé  =D.

super intéressant le profil social  ;).

d'ailleurs pour les lowlanders ,il me semble qu'ils ne porté pas le kilt comme les highlanders mais un pantalon en tartan  écossais .

pour les envoyés au hachoir sa me rappelle la phrase dans brave heart du roi :envoyé les irlandais ,ils nous coûtent moin cher que les fléches !

par contre j'ai vue le film sur culloden ,tourné comme un reportage et avec des descendants des clans écossais ayant participé à la bataille .

impossible de le trouvé en DVD d'ailleurs  =(.

enfin merci pour toute ses informations  ;).

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d'ailleurs pour les lowlanders ,il me semble qu'ils ne porté pas le kilt comme les highlanders mais un pantalon en tartan  écossais

Pas en uniforme; les braies écossaises sont un costume "traditionnel" (plutôt un de ces nombreux revivals nationalistes du XIXème quand Walter Scott a remis les Celtes à la mode; pas forcément authentique, comme dans beaucoup de régions françaises) mais ne sont pas devenues une part d'uniforme pour les unités de Lowlanders qui ne se différenciaient pas en cela de la ligne et des autres Foot Regiments.

On notera d'ailleurs dans l'orbat la disproportion du nombre d'unités de Highlanders par rapport aux Lowlanders, malgré le fait que les Lowlands soient nettement plus peuplés que les hautes terres écossaises, terres de pâture pauvres et d'élevage extensif, avec donc de faibles densités de population. C'est principalement du à la différence que je mentionnais plus haut.

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Pas en uniforme; les braies écossaises sont un costume "traditionnel" (plutôt un de ces nombreux revivals nationalistes du XIXème quand Walter Scott a remis les Celtes à la mode; pas forcément authentique, comme dans beaucoup de régions françaises) mais ne sont pas devenues une part d'uniforme pour les unités de Lowlanders qui ne se différenciaient pas en cela de la ligne et des autres Foot Regiments.

On notera d'ailleurs dans l'orbat la disproportion du nombre d'unités de Highlanders par rapport aux Lowlanders, malgré le fait que les Lowlands soient nettement plus peuplés que les hautes terres écossaises, terres de pâture pauvres et d'élevage extensif, avec donc de faibles densités de population. C'est principalement du à la différence que je mentionnais plus haut.

gibbs

j'ai du m'emmeler les pinceaux avec mon bouquin d'uniforme le tommy de la libération (seconde guerre mondiale) .

kilt pour les highlands et trousers pour les lowlands(sauf pour les pipers qui ont le kilt) et qui sont porté dans la stricte limite du cérémonial militaire .

autant pour moi Tancrède  :P

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  • 3 weeks later...

Qu'est-ce qui aurait pu être le bonheur? Wellington sans Blücher et les Prussiens? ben le problème aurait été autre:

- idéalement, pour une raison ou une autre, Wellington aurait été forcé de rester en attendant que les Russes, les Autrichiens et les Prussiens (il faut bien qu'ils soient quelque part dans l'histoire) rappliquent. Du coup, Napoléon aurait tout fait pour aller le chercher directement au plus vite: pas de longues manoeuvres pour séparer 2 armées, juste une campagne où le but aurait été de le forcer à diviser ses corps pour les séparer, soit une campagne au contact, rarement à plus d'un jour de marche de distance. Dans ces conditions, et surtout vu la lenteur extrême de l'armée anglaise et la faiblesse manoeuvrière de Wellington (sa prestation dans cette campagne au niveau opérationnel a été plutôt lamentable), Napoléon avait toute les chances de livrer bataille là et où il l'aurait voulu, l'armée alliée n'yant pas les capacités manoeuvrières de temporiser longtemps et ayant en outre la contrainte, dans ce cas de figure, de défendre certaines zones. Donc une campagne encore plus courte, une bataille livrée début juin et une victoire, avec un mouvement de retour sur le Rhin pour niquer la gueule aux Prussiens s'ils osent s'avancer avant que les Austro-Russes ne rappliquent.

- le cas le plus probable, c'est quand même qu'il n'y aurait même pas eu bataille si les Prussiens n'avaient pas été là: Wellington aurait rembarqué, comme il l'aurait fait si la victoire de Ligny avait été un peu plus décisive ou si la jonction avec les Prussiens avait été retardée de quelques jours de plus par cette même bataille (et le regroupement qui la suit). Il tenait plus à sa carrière d'abord et à son armée ensuite qu'à la lutte anti-napoléonienne rapidement conclue. Pour lui, dans ce dernier aspect, comme pour les Anglais, ça pouvait recommencer à durer un peu et ils n'avaient qu'à faire comme toujours: se battre par continentaux interposés et intervenir sur terre ponctuellement. la Royal Navy pendant les Cent Jours, démobilisée en 1814 (plus des 2/3 des officiers en demi-solde et des équipages licenciés), était en train de repasser au format de guerre "plein", donc partie pour durer.

Donc dans un schéma réaliste, pas de Prussiens immédiatement = pas de campagne des Flandres, ou alors une rapide contre les seuls Pays-Bas, ce qui aurait été très vite plié vu les capacités du prince d'Orange et la taille réduite de son armée (qui avait quand même des bonnes unités, contrairement à ce que disent les Anglais). Avec le petit avantage de cette campagne: ressouder l'armée, aguerrir les unités, mettre en place l'organisation à tous les échelons (l'Etat-Major de Soult, à peine mis en place à Waterloo, mais aussi les unités dans leur ensemble, à peine reconstituées pour un grand nombre) et piller les magasins belges et néerlandais pour refaire l'intendance et les appros. Avec l'avantage supplémentaire: 2, peut-être 3 mois de gagnés pour que l'industrie de guerre et l'organisation militaire (recrutement, formation, achats de chevaux, équipement) reparte (avec Davout aux commandes).

L'un dans l'autre, c'eut été mieux, même si les données fondamentales restaient quand même salement contre le tondu.

mais ce what if est quand même à mettre en parallèle avec un autre fait: les armées austro-russes (et encore plus les Russes en fait) avaient à ce moment un mal fou à se remobiliser et plus encore à s'approvisionner, donc à plannifier leur déplacement en masse à travers l'Europe, un problème rendu encore plus épineux en raison du choix d'une mobilisation massive (400 000h à eu deux). Manque d'argent, manque de moyens, manque d'équipement et manque de subsistances par dessus-tout.

Résultat, le délai aurait pu être de plus de 2 à 3 mois: le temps que l'argent britannique recommence à affluer, que les achats soient faits, que la nourriture soit achetée ET récoltée (faut bien la prendre quelque part, et à ce moment, les réserves sont basses, les moissons sont pas en juin, et 200 ou 400 000h pendant plusieurs mois de campgne, c'est trop de monde à nourrir par les seuls achats extérieurs), que cette bouffe soit acheminée et répartie sur les itiniéraires des armées, que les magasins soient reconstitués (surtout aux frontières), que l'industrie de guerre reparte....

En fait, je me demande un truc: si Napoléon avait réussi à obtenir une victoire décisive en Flandres en gardant l'armée principale pas trop abîmée, ce qui était hautement possible, qu'aurait-il pu arriver ensuite? L'Europe était passée à un format "paix longue" rapidement, vu l'état dans lequel elle était en 1814. Et tout le monde pansait ses plaies, manquait cruellement d'argent, avait refoutu ses armées sur le pied de paix pour économiser au maximum, consacrait une grosse part de son budget à rembourser les emprunts contractés en temps de guerre.... Les économies agraires repartent très vite, mais il faut quand même au moins le temps de 2 ou 3 récoltes, et en plus, les cheptels bovins et chevalins ont été saignés à blanc, les hommes manquent (on n'a pas vu pareille saignée depuis la Guerre de Trente Ans: l'impact sur les populations actives est réel et sensible) et le fric est rare, ssurtout dans les budgets d'Etat. Côté ressources militaires, la plus grosse variable d'ajustement après la démobilisation et la dissoulution d'unités, c'est le non remplissage des magasins et dépôts et l'effondrement des commandes aux arsenaux qui sont du coup réduits et fonctionnent au ralenti.

Bref, les armées manquent de tout, et surtout s'il faut recommencer la fête avec de nouveau de très gros effectifs qu'on ne peut tout simplement pas assumer. L'armée russe, surtout, est loin et isolée, avec des milliers de kilomètres à faire, donc à plannifier, dont une bonne partie en Russie d'Europe, soit une partie sans routes ni relais, magasins et dépôts. Il lui aurait donc fallu le temps de refaire ses réserves, puis de les envoyer en avant pour pouvoir bouger le gros de ses effectifs. Ou alors n'envoyer que l'armée réduite de temps de paix.

parce qu'en fait, côté allié, les Cent Jours se sont faits essentiellement avec les armées professionnelles et les quelques formations de mobilisation immédiatement disponibles, soient en ait les "corps d'intervention rapides" pour employer un langage moderne.

Mais si le tondu avait ratiboisé les corps prussien et anglais, y'avait rien immédiatement derrière: rien avant une longue période de reconstitution du pied de guerre, sans même compter que dans ce cas de figure, le meilleur des Prussiens et des Anglais était hors de combat rien que pour les rosbifs, il aurait fallu au moins 6 mois pour refaire les unités de jeunes rexcrues entraînées mais sans expérience). Dans cette configuration, il n'aurait pas eu à affronter 400 000 austro-russes dans les 2 à 3 mois, mais peut-être 200 000 ou moins dans ce même délai. Si les Austro-Russes avaient attendu (mouvement le plus logique en cas d'anéantissement des Anglo-Prussiens), leurs 400 000 gusses n'auraient pu arriver que bien plus tard en ordre complet.

Dans ce délai, la France opouvait un peu se refaire et l'armée se renforcer, non seulement en effectifs, mais surtout en organisation, en cohésion, en ressources et en équipement. Pas de quoi lancer de grandes campagnes en Allemagne sans doute, mais de quoi organiser une défense dynamique avec des lignes d'approvisionnement courtes, voire même peut-être de quoi commencer à faire bouger la donne diplomatique/stratégique dans une petite mesure.

Sur mer, ça aurait été l'hallali vu l'état de la marine: une bonne moitié de la flotte qui restait était faite de navires construits trop vite, donc en bois jeune pourrissant vite et amoindrissant les performances, les équipages étaient sans entraînement, l'essentiel de la flotte démobilisée.... Cerise sur la gâteau, un certain nombre d'unités en construction ou en faction étaient encore éparpillées dans les "120 départements" (Trieste, Anvers, Rotterdam, Flessingue, Brême, Hambourg....), attendant d'avoir les résultats du Congrès de Vienne qui statuerait sur leur sort. Mais il fallait aussi que les Anglais remontent en puissance, ce qui donnait quelques mois avant d'être totalement encadrés par mer.

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Après la "bataille des nations" et avant la campagne de France, Napoléon était devenu très coulant et proclamait la paix au monde pour conserver sa couronne...

Qui sait si une victoire éclair dans les Flandres et une correction aux austro-russes n'aurait pas lassé les grandes puissances et aurait permis à Napoléon de garder le pouvoir dans une France aux frontières héritées de la Révolution voire plus (Belgique, Luxembourg, un morceau de la Sarre, la Savoie et un bout d'Italie).

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Ca c'est une grande inconnue, mais j'ai du mal à y croire. Il y a vraiment une opposition fondamentale au principe des nationalités (et aux conséquences qui en découlent, principalement le droit de contester la puissance de la tradition et du droit divin) incarné par Napoléon, opposition qui motive particulièrement les puissance d'Europe continentale, Metternich en tête. L'Angleterre, elle, est toujours dans le principe que la France est la puissance menaçante pour SA conception de l'équilibre européen, donc il faut la tenir éloignée d'Anvers (le "couteau" pointé vers Londres), et donc du Bénélux; la Russie l'est aussi, mais elle est loin (c'est d'ailleurs pourquoi la position anglaise est radicalement contre la possession de la Pologne par la Russie).

Il faut bien noter qu'entre le début du Congrès de Vienne et l'annonce publique de la prise de pouvoir de Napoléon après le Vol de l'Aigle, les puissances anciennement alliées ont bien failli déclencher une guerre européenne. A ce stade, le Congrès en était à une impasse: les Prussiens, notamment, ne voulaient pas se faire enfiler de partout et avaient des revendications énormes (en étant pourtant les plus faibles de tous). C'est un fait oublié, mais les Prussiens ont envahi la Saxe pour la revendiquer en décembre 1814 (la Russie la revendiquait aussi, l'Autriche s'opposait à son annexion et l'Angleterre refusait d'y voir la Russie). En réponse, l'Angleterre, l'Autriche et la France (!!! Oui, oui) signent une alliance le 3 janvier 1815; à ce stade, les chancelleries ont transmis à leurs gouvernements qui ont ordonné les premiers préparatifs pour la guerre.

Mais à l'annonce du retour de Napoléon (nuit du 6 au 7 mars), tout d'un coup, pas la moindre question, pas la moindre hésitation: le 7 mars au matin, Metternich a l'accord du Tsar à 8h15, celui du roi de Prusse à 8h30. A 10h, les puissances sont réunies et, par la voix de Talleyrand, décrète que Napoléon est responsable de tout et depuis toujours, super-méchant, Ben Laden/Hitler/Saddam-like, qu'il fout le bordel partout et qu'il est illégal en plus (déjà des trucs avec l'immigration et les boat people en Méditerranée).

Et au final, l'acte définitif du Congrès de Vienne sera signé 9 jours avant Waterloo: l'annonce du Vol de l'Aigle a soldé ce qui allait dégénérer en une nouvelle guerre.

Je vois pas tant de possibilités diplomatiques que ça en cas de crabouillage des Anglo-Prussiens ou de retrait des Anglais et de schproumage des Prussiens tout seuls. Et côté militaire, là c'est plus épineux. La France avait encore la démographie pour mener une guerre défensive, certes. Mais d'un autre côté, elle était exsangue côté finances (et la machine napoléonienne se nourrissait des pays conquis, pas que de la France), problématique côté union nationale (même si ça, dans une guerre défensive, c'était plus jouable) et en bordel.

La pire option dans ce cas de figure, c'est si, à la suite de l'évacuation anglaise et de l'écrasement des Prussiens, ou de l'anéantissement conjoint des Anglo-Prussiens, les Autrichiens et Russes avaient attendu que leur préparation militaire soit complète. Les Prussiens auraient alors eu aussi le temps de relever des forces, les Suédo-Norvégiens (Bernadotte étant un des grands gagnants du Congrès, il serait venu) aussi, voire peut-être les Anglais qui auiraient renvoyé un corps expéditionnaire.

Le délai aurait été de 5 à 6 mois peut-être et aurait donné aussi du temps à la France de se remettre un peu debout, de conquérir la rive gauche du Rhin tranquillement et à peu de frais et de remettre son armée sur pieds. Le sentiment patriotique était fort et la menace immédiate susceptible de faire la différence. Mais les moyens manquaient quand même. Napoléon aurait-il attaqué en Allemagne occidentale histoire de se faire un glacis? Dur à dire: c'est certainement le bon mouvement à faire, mais si on en a les moyens et si l'opposition des populations locales n'est pas trop grande (les vexations au nationalisme "teutonisme" faites par le Congrès de Vienne auraient pu servir). Et ça peut éloigner le conflit de France. Mais là, on est face à des nombres imposants: 400 000 Austro-Russes, une armée autrichienne de 40 000h en Italie, peut-être l'Espagne qui se met  la fête, la Prusse qui peut relever au moins 50 000h et les petites puissances comme la Suède. Au bas mot, c'est l'expédition de Russie à l'envers, et on peut se retrouver avec 600 000h à nos portes dans ce cas de figure.

Avec 5-6 mois de préparation, la France aurait pu facilement relever dans les 400 000h, et sans doute largement plus si l'urgence nationale l'exige. Elle en avait 250 000 en juin 1815, dont 100 à 150 000 entraînés à peu près correctement. Mais aurait-elle pu équiper, entraîner et armer cette masse d'hommes? Et encore plusla soutenir dans le temps. Rude.

Bien sûr, une défaite prussienne et un retrait anglais, ou une défaite nette anglo-prussienne auraient pu changer un peu la donne diplomatique, combinée aux protestations soulevées par le Congrès de Vienne et aux protestations pacifistes de napoléon, assorties de sa constitution libérale de 1815. Mais on est là dans des conjectures peu étayables.

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Bah, pour la tradition et le droit divin, je note que peu de nations ont apporté un soutien efficace aux Bourbons, ils ont repris le pouvoir en France faute de meilleur alternative. Du reste, Napoléon s'inscrivait dans le sillage de ces monarchies dès lors qu'il se soit fait sacré Empereur des Français.

Les tensions résultants des préliminaires du congrès de Vienne, comme tu l'as souligné, étaient réelles et si Napoléon cristallisait les antagonismes, ce n'est que parce qu'il a toujours joué les agresseurs. S'il était parvenu à démontrer ses intentions désormais pacifiques (on le disait moins belliqueux et plus préoccupé d'assoir sa dynastie sur la fin de l'Empire), qui dit que des nations lasses ne se seraient pas retirées faute de menace directe (Russie, Espagne).

Lors de la campagne de France, des divergences ont également fleuri entre les "alliés" qui n'ont toujours été que de circonstances.

Enfin, Napoléon a bien su s'entendre avec le tsar ou beau-papa (l'empereur d'Autriche-Hongrie François II).

Qui plus est, Bernadotte s'il voulait donner des gages aux alliés pour leur prouver son alliance, rechignait malgré tout à entrer dans une campagne prolongée sur les frontières françaises (son action à Leipzig fut comme à son habitude un peu tardive...). Il ne serait véritablement engagé que s'il se sentait menacé, avec l'armée impériale en Allemagne du Nord.

La difficulté aurait été de ne plus être perçu par les autres nations européennes comme une menace et de briser le système des coalitions en faisant alliance avec un ou plusieurs de ses membres (Autriche-Hongrie et/ou Russie). Il aurait fallu du temps d'un côté qu'aurait pu octroyé une victoire dans la campagne des Flandres, quelques victoires en Allemagne et la diplomatie, mais de l'autre, le temps jouait également contre l'Empereur qui voyait approcher d'importantes armées coalisées contre la France.

Difficile de savoir si le pourrissement de la situation aurait permis à Napoléon de s'accrocher à son trône. Les alliés l'ont bien laissé souverain de l'île d'Elbe après sa première abdication, pourquoi pas Empereur d'une France apaisée?

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