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Boule75

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Tout ce qui a été posté par Boule75

  1. Faut voir : le Soudan du Sud (qui n'est pas une grosse réussite pour l'instant, et je suis vraiment très gentil) est un contre-exemple, certes avec moins d'enjeux pour le peu que j'en connais. Est-ce qu'à un moment ça coûtera trop cher ? Que vont finir par faire les turcs ? Admettons que Daesh soit écrasé à Mossoul : selon toute vraisemblance, les irakiens bien motivés par les iraniens demanderont aux USA de décamper, ce qu'ils feront volontiers je pense, sauf par exemple au Kurdistan irakien où ils se trouvent avec l'aval des turcs. L'irak voudrait-elle remettre la main sur celui-ci ? C'est tentant, il s'y trouve du pétrole, mais ça attendra. Il se pourrait même qu'une action vers Raqqa soit entreprise dès Mossoul encerclée, plus tôt encore. Dans ces deux cas de figure, la situation pourrait bien être assez baroque et dangereuse autour de Raqqa, toujours tenu par les daéchiens : la "coalition" aurait éventuellement la possibilité d'y réduire Daesh avant que russes, iraniens et régime syriens n'aient fini d'écraser ce qui resterait de rébellion. Est-ce que ça fournirait une zone "sunnite" hors du contrôle du régime ? Quid de Der Ezzor ? Quid des turcs dans cette affaire, et de nos copains kurdes ? Ces deux dernières questions valant à court terme, parce qu'après moult fanfaronnade on a plus trop de nouvelles du nord. Mais bref : en fonction de l'état du régime, des russes et de tous les autres, on pourrait avoir des surprises. Ton pronostic raisonnable serait, je pense, que tout ce beau monde s'entende pour foutre la "coalition" dehors et les kurdes sous terre, éventuellement même entretenant un résidu de Daesh finalement bien pratique pour foutre la grouille plus loin, trouver des excuses et plus si affinité ; j'ai bon ? Quid si Raqqa est prise avant Alep ? (peu probable, mais sait-on jamais)
  2. D'accord sur la première partie. Tellement d'accord, d'ailleurs, que le terrain changeant il se pourrait bien que Moscou se satisfasse d'une partition du pays pour peu qu'elle ne conduise pas à sa dislocation. Honnêtement, ça me semble faux. Que l'ambassade de France ait fermé relativement vite, OK, mais les autres ? En outre en 2012 ça discute à Genève. Compte rendu et déclarations de Lakdar Brahimi au milieu des négociations, précisément : Ca débouche sur un espèce d'accord à l'ONU en juin 2012, avec russes et chinois. Ce que réclame tout ce beau monde, chinois et russes compris, c'est que les syriens discutent entre eux. Accord mort-né en fait : Assad ne veut, depuis le début, absolument rien entendre et les russes le suivent.
  3. Merci de ne pas inventer de citations. Tentative de contrôle des dégâts après les premiers errements sur le dossier ? Dossier dans lequel ils ont été largement entraînés par les erreurs criminelles des neo-cons et par l'humeur de leurs alliés turcs, saoudiens, quattaris, voire, mais à la marge, français ou anglais. et également par l'enchaînement des événements sur place. Le régime, haïssable - pardonnez ce jugement moral pas forcément hors-sujet - a évidemment son rôle : s'il avait cherché à négocier à un moment, les USA seraient probablement moins dans la boucle. Crédible, crédible, c'est assez vite dit : les convois de ravitaillement de l'ONU, qui étaient évidemment un élément clé de la tentative de trêve, ne sont jamais passés. Quand a-t-on vu un groupe rebelle affirmer qu'il était lié par cet accord ? Pas de clause contraignante, pas de mécanisme de sanction et d'ailleurs pas de signature : les USA ne sont pas engagés "au nom des rebelles". Il me semble vraiment que la notion de médiation est la bonne. Et c'est aussi la raison pour laquelle cette affaire de Der Eizzor est vue de moi, extrêmement malheureuse s'il s'agit d'une erreur, criminelle du point de vue US s'il s'agit d'une manœuvre interne au Pentagone, extrêmement vicieuse s'il s'agit d'un false flag russe ou syrien ou autre. Si c'est volontaire de la part du pouvoir US, ce qu'on semblé vouloir croire russes et syriens, c'est juste parfaitement absurde tant il n'y a rien à gagner.
  4. C'était juste ce que j'abordais au moment où tu m'interpellais, pas le reste, et si effectivement c'est là la motivation première de Poutine dans cette affaire, restons dans cet axe. D'ailleurs, au-delà de celle-ci et de la base de Tartous, les gains politiques tirés de cette expédition syrienne sont probablement considérables : la Russie y démontre sa détermination, plus que sa propre force intrinsèque, et surtout la véritable faiblesse des USA et de leurs alliés induite par le désastre irakien et le choix d'alliés obscurantistes de merde. La Russie a certainement moins de soucis d'opinion avec ceux-ci : c'est un avantage, car elle a des amis par formidables non plus. On a intérêt à chérir les jordaniens, les tunisiens et les maliens, les libanais, les EAU éventuellement et à inciter Sissi à aller dans le bon sens. En a-t-on les moyens ? Pas sûr. On est bien fatigués. Le texte de l'accord comme le discours de Kerry ressemblait totalement à une médiation plutôt qu'à une négociation "au nom de"... Quand je vous dis qu'on est biberonnés aux salades russes.
  5. Quand les USA ont-ils prétendu qu'ils contrôlaient la rébellion ? Ne serait-ce pas, au hasard, un talking point du régime et des russes, précisément ? (je pose la question sérieusement et ne suis pas certain de la réponse, même si j'ai évidemment une intuition ou une ré-conception ; et pour être plus clair, je parle bien de contrôle,pas d'influence ; il reste probablement des bribes d'influence aux USA par le biais de certains saoudiens ou autres, même si elle s'est effilochée au fur et à mesure de l'absence de soutien effectif et de prise de contrôle de la rébellion par les radicaux, suivie de baisse du soutien ou même de bombes non-russes).
  6. Eh oui. Désolé : je soupçonne que la liste des succès stratégiques listés tout à l'heure m'était destinée ; or je cantonnais ma mauvaise foi aux succès contre l'islamisme et d'un coup la liste se raccourcis. On entend moins parler du Caucase : est-il vraiment plus stable ? C'est au nom de la stabilisation du Caucase, entre autres, que l'aventure Syrienne est menée. La Tchétchénie est-elle en train de se reconstruire pou se re-révolter encore d'ici 10 ans, ou est-ce enfin fini après les déportations de masse puis deux guerres dures ? Kadyrov n'est guère rassurant quand même. Disons que si le seul cadre du débat est "qui a la plus grosse", "qui ose" ou "qui a pris le point" sans que jamais ne soit remis en cause les avantages - évidents - de la force brute et de la manœuvre de court terme, il n'y a pas trop de débat. On peut se gausser de l'intérêt qu'il y aurait à ménager ses adversaires et à restreindre ses envies de conquête, à faire la paix, mais l'histoire n'est pas purement faire de pugilats entre nations et de génocides : les options positives ont existé, existent, jouent un rôle moins "spectaculaire" mais également important. Poutine pousse exclusivement dans un sens qu'il pense être le profit de son pays, au service de sa puissance. C'est en ce sens qu'il est joueur, plus que par la finesse et la pertinence des objectifs. L'idée de générer des petites principautés reconnues par la seule Russie sur ses marches est toxique. Rien n'indique qu'il encourage le pouvoir syrien à renoncer la des pratiques si dures qu'elles produisent mécaniquement de l'instabilité. Je pense désormais le personnage dangereux, pour nous : trop de "succès" de merde, qui se paieront sur le long terme, par les russes et les autres. Et il joue aux apprentis-sorciers. Certaines positions (je ne dis pas que c'est la tienne) qui militent pour "la victoire finale" en Syrie et refusent d'en expliciter les principes, les méthodes (ça ferait tache) me font grincer les dents, d'où ma bile. Voire des centaines de post sur "il ne faut pas s'en mêler, on aurait pas dû, on a tort" (alors que ce que font la France et l'Europe est probablement de l'ordre de l'insignifiant à l'Ouest de la Syrie) mais approuvant en creux tout ce que la Russie et l'Iran y font dans une guerre qui n'est plus trop civile, ça m'énerve. Et s'il faut parler des succès russo-chinois, on oublie les exploits majeurs côté informatique et réseau : liste complète des fonctionnaires fédéraux US avec détails, idem chez nous pour une mutuelle de la police, 500M de comptes chez Yahoo qui, s'ils sont cassés, permettent d'en ouvrir d'autres, et tant d'autres. Fête du slip.
  7. Si ça ne compte pas, forcer la dose. Je trouve les russes bien faibles sur ce coup là et c'est manifestement aussi l'état d'esprit de @Libanais_75. Qu'on ne me dise pas qu'il n'ont rien façon MOAB ou autres Daisy Cutter. Allons, quoi... Шок и трепет comme disait l'autre, et en avant vers la victoire finale ! Sinon, si ça ne sert à rien et ne fait pas grande différence : entre dizaine et centaines d'enfants, choisir dizaines.
  8. Plantu baisse : niveau cour de récré, "c'est jojo qu'a commencé !". Le reste est platement énervant tant ça suite de cynisme vain et de mauvaise foi. Concentrons nous sur l'essentiel : combien de morts aujourd'hui ?
  9. Il nous rappelle surtout que la super-stratégie de Poutine contre le fanatisme musulman n'est pas exactement un succès et que le maître du Kremlin est tout sauf un homme de paix. Que nous critiquions d'abord nos propres gouvernants, soit, et de ce point de vue on peut être très critique via à vis de l'intervention en Lybie et en ce qui concerne la posture diplomatique "occidentale", voire même spécifiquement française en Syrie. En revanche l'apologie de Poutine, si fréquemment entendue, me semble très largement déplacée : sa politique n'est vraiment pas un grand succès. Ce qu'on lui passe énerve un peu AbouDjaffar.
  10. Et ça marche dans les deux sens : à l'exception des russes et des iraniens, qui le "tiennent", le régime ne veut personne chez lui qu'il n'aurait pas invité et n'aurait pas rampé devant lui, de manière à rendre impossible la neutralité d'éventuels intervenants. De ce fait, toute intervention extérieure hors russes et iraniens aurait été suicidaire : envoyer des américains ou, en n'importe qui d'autre et c'était la certitude d'avoir quelques Drakkar par mois.
  11. Désolé de répondre si tard (à un moment il y a une vie ailleurs, heureusement :-) : on est pas si loin. Au même moment où Assad himself semble être "lachâble" par la Russie (pas trop par l'Iran...) l'Ouest (et même l'opposition présentable !) accepte que le départ prenne du temps. Mais le régime : jamais et d'ailleurs, logiquement et à l'israélienne, à chaque fois que les astres semblent s'aligner pour qu'une avancée diplomatique ne mette en péril son objectif de "victoire totale", paf ! l'accident bête : un bombardement, un attentat, une offensive prévue de longue date vient rendre impossible la dite avancée. Pour la Lybie, j'ai toujours été profondément dubitatif face à ce que tu avances et depuis le début, pas sur la forme (on a vu les mêmes résolutions de l'ONU) mais sur le fait que leur "application" aurait surpris les russes et les chinois. En outre ce n'est vraiment pas l'arrière cour des russes ou des chinois, n'est-ce pas. Pour l'Irak j'ai juste fait remarquer qu'en 2003 le nous avons été casser l'Irak était déconnant : Poutine pourrait peut être se souvenir de temps en temps que, non, on y a pas été. Pour finir et très rapidement à propos de la discussion cordiale avec @nemo et @Gibbs le Cajun : la position de la France dès le début me semble essentiellement une posture,bien plus que des actes. Au moins me concéderez-vous je pense que la posture française a certainement dépassé les actes et, à mon avis, de beaucoup, à tel point que les actions françaises documentées et hostiles au régime, sur le terrain, n'existent pour ainsi dire pas ; on aurait livré des armes de petits calibres et des maques à gaz et... à qui / combien / comment / quand au juste : personne ne sait. Mon hypothèse, c'est qu'au total il ne devait pas y en avoir bien lourd. Pourquoi cette posture ? Au début, elle est cohérente avec l'espoir occidental d'arrivée enfin de la démocratie dans le monde arabe, après la Tunisie, et donc bien comprise de l'opinion... El-Hassad est aussi imprésentable que son régime, sa famille a un passif avec la France, le Liban. Il a réellement contre lui une opposition populaire forte : pourquoi le ménager ? Pas encore de Daesh à l'époque. Et cette posture est vendeuse et appréciée lors des discussions avec les bons prospect du moment, dans le Golfe, on montre qu'on ne s'en laisse pas compter face à l'Iran, tout ça. Avec tout ça, vous en oubliez ma question clé : les russes vont-ils suivre Bachar el-Assad jusqu'à la "victoire totale" ? Combien d'années ça prendra ? Vont-ils retourner les turcs pour s'assurer leur concours et virer les ricains et nous avec de la région (au dépend des kurdes, bien sûr) ?
  12. Boule75

    Le F-35

    Eh oui mais je découvre moi, et c'est assez impressionant quand même. Ca se répare, à ce niveau là ?
  13. Mis à part la déclaration de Fabius (on va pouvoir la graver sur sa tombe celle là) qui concernait Al-Nosra, te rends-tu compte de la masse de spéculations et de régurgitation de propagande même pas digérée dans ce que tu racontes ? Tout à l'affirmatif... Oh je suis certain qu'on va trouver tout ça dans les archives de l'Orient - le - Jour ou ailleurs, mais question infos fiables, makache. Là, je n'ai rien compris. Kurdes à part, a-t-on seulement des alliés un tant soit peu significatifs sur le terrain, en a-t-on véritablement jamais eu ? Si on en a eu, ne sont-ils pas globalement décédés dans la Ghouta ? Et surtout, vu que ce sont eux, et eux seuls, qui mènent la danse, quel est le p***n de plan russo-iranien ? * ils avaient déjà fait allégeance à Al-Quaeda à ce moment là ? Tu vas me dire que ça ne change rien, et là on sera d'accord :-)
  14. Boule75

    [Rafale]

    Il y a du wisky rémois aussi.
  15. Boule75

    Le F-35

    Sur le blog bestfighter4canada à propos des nièmes petits soucis dans le circuit carburant, une photo des dommages par le feu sur le F-35 endommagé par son réacteur voici... 2 ans maintenant ?
  16. Ok, avec défections massives dans les rangs de l'armée, etc... mais on a jamais voulu bombarder avant la Ghouta, n'est-ce pas ? Et jamais depuis, d'ailleurs. Eh oui : utilisation des gaz de combat, lignes rouges, tout ça. Obama a reculé entre autre pour ne pas se fâcher avec les russes, je pense. Le succès n'est pas flagrant. On est d'accord, et si ça nous fait mal, un peu, ce n'est pas si grave que ça. En revanche on va quand même bientôt pouvoir se demander quels sont les dommages profonds résultant de ce conflit pour la région dans laquelle il se déroule, parce que là ce n'est "un peu mal", c'est désastreux. Et en tant que principal intervenant extérieur avec l'Iran (et probablement les turcs et quelques princes sunnites), la Russie est impliquée et largement comptable du résultat. Quand je demande "quel est le plan russe", je me demande en fait s'ils en ont un : c'est tout sauf clair. On va dire qu'ils masquent leurs cartes, mais très bien alors. Je préférerais un plan de salaud ayant de bonnes chances de déboucher sur une cessation rapide des hostilités à l'approche "génocide sur 10 ans" ou "navigation à vue".
  17. Mais pas du tout ! Réécriture complète M. Gibbs ! La guerre civile commence en 2011, les gaz sur la Ghouta c'est 2013. Les armes, là, je ne dis rien, faute de savoir grand chose en fait.
  18. La personne d'Assad est toujours un préalable affiché par les syriens et les iraniens sans qu'ils ne soient démentis par les russes. J'ignore si ce préalable est ferme vu des russes ou s'il y a d'autres points sur lesquels ils entendent obtenir des garanties avant des lâcher celui-là, toujours est-il que ça reste. Dommage ! L'effacement d'Assad est l'unique revendication sur laquelle les opposants ont toujours bloqué et la rebellion a d'ailleurs commencé contre le régime, avant toute chose (pas la peine de refaire le match sur la dérive rapide des manifs, etc, etc... déjà traité. Mais ça, c'était après : ça a d'abord commencé comme un mouvement de protestation contre le régime). D'abord ils voulaient qu'il parte tout de suite, puis ils ont accepté qu'il parte un peu plus tard, etc... La réponse d'Assad est toujours identique : je reste et je resterai. @Akhilleus : je n'ai pas l'impression que ce soit moi qui sur-interprète, sur ce coup là. L'idée que les russes refusent un truc demandé par l'opposition syrienne, dès avant qu'elle ne devienne totalement pourrie par les barbus d'ailleurs, précisément parce que "nous" étions d'accord est distrayante. Et puis j'ai déjà vu le couplet sur "nous avons enflé les russes en Lybie" sans avoir jamais compris en quoi on les avait enflés (véxés, je ne dis pas, en voyant large...). En Irak, Bush les a enflé, il a surtout mis plus encore la grouille, nous pas : on discutait, à l'époque. Quant au discours "Damas à 400km de la Russie, pas touche !", outre qu'il ressemble beaucoup à ce qui fut servi sur le Dombass, on peut quand même constater que, dans les deux cas, le constat sur place est désastreux. Poutine ne modère en rien Assad. Et puis reste la purée de question-clé : s'il y a un plan de paix russe, quel est-il, en quoi peut-il permettre d'avancer ? Même chose en Ukraine d'ailleurs : quel est le plan ? Y en a-t-il seulement un ? Le régime bloque les convois de l'ONU, vidant la trêve de sens : que dit Moscou, que fait Moscou ? On commence à voir des déclarations iraniennes à propos de la Syrie qui semblent presque plus mesurées que celles des russes, c'est dire !
  19. Celle des rebelles : du moins de certains d'entre eux ; d'autres sont maximalistes et cherchent, eux aussi, la "victoire totale" et il y a aussi les opportunistes cyniques dans tous les camps. Mais si c'est celle des rebelles "raisonnables", si leur analyse de ces "propositions" est qu'elles correspondent en fait à une reddition, et sont inacceptables, il faut soit maintenir ces (non-)propositions jusqu'à leur défaite ou trouver d'autres propositions. Quelle lecture alternative et cohérente en font-ils ? Les occidentaux ne peuvent fournir aucune garantie faute d'avoir de véritables leviers, ou alors ce sont des leviers destructeurs : partition via les kurdes, reprise des territoires tenus par l'EI, sanctions, soutien matériel et coups tordus : que du positif à proposer ! Conséquence : ils ne peuvent apporter la moindre garantie. Et il a été parfaitement démontré avec la Crimée que la garantie d'un traité signé tant par les USA que par la Russie était nulle. En ce qui concerne les élections : ça me semble être un bon horizon à moyen terme, une fois la paix revenue, les listes électorales rebâties, etc... D'ici là : pur pipeau, surtout, surtout, si elles sont organisées par le clan qui les truque consciencieusement à son profit depuis - combien ? 45 ans. Il y a eu cessez-le-feu mais aucun respect des clauses complémentaires et essentielles, notamment alimentaires. Et ce que veulent les russes, la rationalité dirait "conserver un régime ami, une base en Méditerranée, favoriser pour s'en faire des alliés les visées iraniennes et chiites, et bien sûr faire suer les States du côté de la Turquie, de l'Irak et d'Israël éventuellement". Pas besoin du maintien de la personne d'Assad pour ça. Et pourtant ils insistent, et soutiennent le blocage. Estiment-ils qu'il est, personnellement, le meilleur garant de leurs intérêts ? J'ai un doute mais ils savent mieux que moi, sûrement. Estiment-ils plus simplement que la situation actuelle les sert, qu'elle coûte finalement assez peu cher ? Les réfugiés vont en Turquie, en Europe, en Jordanie et au Liban, pas en Russie ni en Iran. En passant les partis populistes montent en Europe : de quoi se faire des amis. L'Amérique et ses alliés étalent leur pusillanimité impuissante, sauf contre Daesh qu'ils aident à virer d'Irak. Merci pour l'Irak, au passage. Mais bref : vu de toi ou de l'ONU, quel est au juste, en dehors de l'option "victoire totale", le plan russe censément réaliste (car acceptable par l'opposition) ? Quel lecture fais-tu des propositions de sortie de crise affichées côté Bachar / Poutine, quelles garanties de bon déroulement apportent-ils ? Mais Gibbs... contrairement à la Lybie, on s'en est toujours beaucoup moins mêlé, on a rien "lancé" du tout, on a tout juste poussé quelques wagons déjà lancés. Les acteurs régionaux sont bien plus impliqués que nous, et largement autonomes. Russes exceptés, bien sûr (je ne parle pas du front contre Daesh).
  20. [à propos de faire plier Assad en ce qui concerne le processus de transition politique] Pardonnes moi, je ne caricature aucunement : pour les opposants à Assad, s'entendre dire, ce qui a été proposé par le régime et, à leur corps défendant ou pas, par les iraniens et les russes, c'est : 1) il va falloir négocier avec Assad (c'est déjà pénible) 2) il va se maintenir au pouvoir pendant ce temps là (et n'aura donc aucun intérêt à ce que la négociation se conclue, puisqu'une bonne partie de la négo porte sur des élections / son départ dont il ne veut pas ! En clair il lui suffit de n'être pas d'accord..; rien que ça, déjà, c'est rédhibitoire) 3) et si d'aventure - par miracle ! on se mettait d'accord sur des élections, il est acquis d'avance, dans ce que j'ai vu des "propositions" russo-irano-assadiennes, que le régime les organiserait. L'absence d'observateurs en nombre suffisant étant acquise d'avance vu le contexte sécuritaire et la culture du coup tordu dans ces parages (ils fuieront de toutes façon au second attentat), je peux te donner dès maintenant le résultat, et les opposants aussi : maintien de la dynastie moustachue. Pourquoi une opposition accepterait-elle un plan aussi évidemment truqué ? Et là ça bloque déjà alors que les questions de fond ne sont même pas abordées. L'enjeu est en fait ni plus ni moins que le maintien de la personne du tyran ! Les français, nous sommes aux fraises, les saoudiens aussi, tant que la posture de base du régime soutenu par la Russie et l'Iran reste absolument en travers de toute issue politique, sauf à alimenter à fond le conflit en prenant le risque que ça parte encore plus en sucette, on a juste pas de traction. Les Etats-Unis se sont déjà couchés, pour information : est-ce que ça a assouplit les russes ? Non. Que veulent-ils ? On ne sait pas. Ca change... L'objectif est-il de prouver la "faiblesse" US, en fait ? Ou les russes sont-ils, eux aussi, passablement impuissants devant les chiens fous sur le terrain ? Escomptent-ils seulement que ce qui reste d'Alep soit reprise pour faire enfin pression sur leur poulain ? Ou partagent-ils l'idée que seule la "victoire totale" vaut le coup ? La question se pose quand mêrme.
  21. Ce pays (comme la Lybie du reste, voire comme une grosse partie de ces régions) semble quand même largement caractérisé par l'absence crasse de discipline, la multiplication des clans, castes, confessions, chapelles, et des combinazione entre tout ça (traffics mais aussi allégeances, caïds). Et ça concerne les troupes du régime autant que la myriade de groupes de la rébellion. Rajoute à ça la tactique habituelle de "diviser pour régner" du pouvoir, et toutes les influences externes plus 4 ans d'une guerre dure et des déplacements dans tous les sens : la société syrienne est vraisemblablement en miettes et la discipline avec : l'autonomie est probablement relative mais l'anarchie bien présente. Dur, dur pour des négociations. Mêmes s'ils en ont les moyens, ils n'y sont pour l'instant absolument pas parvenu. De mémoire, les accords de Genève prévoyaient la désignations d'instances de gouvernement mixtes toujours refusées par le pouvoir, et la seule "ouverture" que j'aie en tête côté Assad était l'annonce qu'il resterait en place jusqu'à la tenue d'élections auxquelles il se représenterait , soit rien d'autre qu'un doigt d'honneur en fait, compte tenu de la nature des "élections" organisées sous sa férule et celle de ses pères. Il faudrait donc que les opposants faire confiance à la Russie et à l'Iran Au dernières nouvelles on était - si tant est que ça ait une importance, et j'en doute lourdement - sur la même ligne que les USA, du moins avant qu'ils ne décident de discuter avec les seuls russes.. Si on était malins, on se mettrait à discuter dans notre coin avec les iraniens : chacun à son niveau, n'est-ce pas, et pour ce que ça change... Alors que là, c'est très différent et beaucoup mieux !
  22. C'est pour ça qu'il est est important que certaines pièces défaillent au bout de quelques années (auto-directeur des missiles infra-rouge...). Vive l'obsolescence programmée !
  23. Soit. Pour l'instant, on a bien un discours du régime syrien insistant sur le maintien au pouvoir de la personne de Bachar el-Assad et pas seulement sur des garanties apportées à son clan. Le discours russe a déjà été vaguement plus ambigu, l'iranien un peu pareil (mais ça peut fluctuer). En revanche c'est certainement une erreur de croire que les "parrains" décident, côté rebelle comme côté pouvoir : côté régime + Iran + Russie, les chantages sont réciproques. Côté "rebelles", il y en a tout un paquet qui n'ont plus rien à perdre depuis longtemps. Ah. Ill me semble bien que c'est un peu le seul dénominateur commun au contraire : départ de la personne d'Assad à terme. La fluctuation a - vaguement - porté sur la date : avant les négo, pendant les négo ou à leur terme, ou à une date déterminée par les négociations.
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