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Heorl

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Tout ce qui a été posté par Heorl

  1. Pour le contexte : Niall Ferguson est celui auquel on doit la fameuse antienne "la France est le pays qui a gagné le plus de batailles blablabla" que l'on entend souvent sur les réseaux sociaux. Il a par ailleurs dit (en 2004 !) que l'immigration provoquerait une guerre civile en Europe entre immigrés et natifs dans un proche avenir, qui pourrait être le match retour entre Charles Martel et Abd-al-Rahmane (je ne plaisante pas). On lui doit en plus une tribune en 2012 en faveur de Romney contre Obama, tribune tellement truffée d'erreurs que Krugman avait du en publier une correction par le menu. Le plus drôle là-dedans c'est qu'il n'a pas tort pour l'Ukraine, le statu-quo ante est possible, mais pas souhaitable pour les Ukrainiens, pour qui se serait considéré également comme une défaite. Ils doivent également récupérer leurs territoires perdus du Donbass sur "la ligne bleue du Donets", sans quoi aucun règlement n'est possible. La Crimée par contre devra sans doute être lâchée. Il est proche par ailleurs des néocons américains. Condoleeza Rice est un personnage ambigu dans la pensée géopolitique américaine. Après les petits arrangements et le favoritisme de Cheney, elle a remplacé Powell au Secrétariat d'Etat et fait le ménage de l'institution en en virant les néocons un à un comme des punaises qui empestaient à l'intérieur. Pour autant elle a repris une partie de leur doctrine, ne mettant pas fin au concept absurde mais ô combien pratique sur le plan intérieur de l' "Axe du Mal". A la trinité Irak-Iran-Corée du Nord se retrouve le quatuor Russie-Chine-Iran-Corée du Nord, comme c'est original et inattendu. La posture idéologique peut être absurde du point de vue logique, mais elle est valable et même très pertinente du point de vue stratégique : la Russie et la Chine n'auront de cesse de perturber un ordre mondial américain et pour cela il n'y a rien à attendre de leur part. L'Iran et la Corée du Nord sont perçus comme des pays subalternes aux deux autres puissances, et in fine alignées respectivement sur la Russie et la Chine. Ce dernier point est plus bancal mais peut aussi se défendre.
  2. Attention, tu vas te faire traiter de dangereux kolkozien.
  3. ça dépend pour quoi. Pour une vraie armée ? oui. Pour une armée de 6 BTG ? Au contraire, elle est énorme.
  4. Le problème c'est qu'avec le début de professionnalisation Serdyoukov avait conservé les régiments d'instruction pour conscrits mais sabordés les institutions plus grandes permettant l'instruction des mobilisés. Plusieurs milbloggueurs russes avancent que si Poutine n'a pas proclamé la mobilisation générale (la loi il s'en fout au final), c'est que tout simplement il n'y a pas les instructeurs et le matériel nécessaire. De ce fait le modèle des unités russes est à la fois trop mécanisé comparé aux moyens nécessaires et trop gros pour ce que la Russie peut faire. ça confirme l'impression d'unités un peu pataudes, puissantes mais avec une grosse inertie et une empreinte logistique surdimensionnée.
  5. Oh ils sont lus. Ne serait-ce que pour en faire des captures d'écran et les propager après destruction du compte par les modos. Tu n'as pas idée du nombre de captures qui finissent échangées sur Messenger, Telegram, WhatsApp ou Discord.
  6. On parlait sur le fil Allemagne de la nécessité pour la Bundeswehr de récupérer une capacité d'artillerie longue portée. Y'a peut-être un marché à se faire, si Kraus-Maffei ne veut pas s'y coller. En plus maintenant que le Caesar fait montre d'une qualité certaine et de capacités remarquables même en haute intensité. Certains Ukr comparant les M777 aux Caesars avaient dit que c'était le jour et la nuit tout comme les M777 avaient été très biens pour ce qu'ils avaient avant.
  7. Il s'agissait peut-être principalement d'infanterie légère de chez les séparatistes. Les Russes sont notoirement en manque de techniciens pour le combat à pied. "L'esprit fantassin n'existe plus". Pire, si tu lis warontherocks ils indiquent que les prévisions russes tablaient sur 500k pax kontrakvikis dans l'AdT russe pour 2021 après une montée en puissance, ils sont péniblement montés à 400k en 2020 et n'ont pas publié de maj sur leurs chiffres depuis, ce qui indique sans doute une baisse en fait. L'une des conséquences c'est que la plupart des brigades peuvent pouvaient générer 1 BTG complet, mais le second était souvent au mieux à moitié de sa dotation normale, quand il existe. De ce fait, un BTG "plein" qui disparaît (façon Bilohorivka ou au fil des combats), c'est une brigade entière ou presque qui est dégradée.
  8. Pouvoir voir les positions adverses n'empêche pas la difficulté de toucher des positions en pente. Un obus qui touche un mètre trop bas ou un mètre trop haut ne fera pour ainsi dire aucun dégât, il faut pouvoir régler rapidement le tir au poil de cul de mouche près pour être certain de toucher, et encore les vents peuvent changer les choses : le relief crée des courants assez traîtres en basse altitude.
  9. D'après un milbloggeur russe, la 35ème armée serait presque entièrement anéantie après ses pertes près de Kyiv et celles à Izioum. Elle n'aurait plus qu'un seul BTG encore existant et peut-être même pas à effectifs pleins contre 6-7 en janvier. Dès lors, quid de la 36ème, qui avait été jointe à la 35ème après Kyiv ? Les deux unités savaient travailler ensemble, elles faisaient partie de l'armée d'extrême orient. Source (en russe) : https://kenigtiger.livejournal.com/?utm_medium=endless_scroll traduction en anglais : https://wartranslated.com/russian-35th-combined-arms-army-izyum-is-destroyed-by-its-own-command/
  10. J'ai pas tout compris, mais grosso modo c'est du "on est devant un engin de guerre qui bombarde l'ennemi et qui travaille pour la libération du pays" et à la fin c'est "vite, bordel, vite vite vite"
  11. C'est bien pour ça que je précise que c'est facile de dire que tout tir qui aura "malencontreusement" atterri de l'autre côté de la frontière sera considéré officiellement comme du false flag, et ce même s'il tombe sur le PC d'un BTG en retraite.
  12. Les Ukrainiens confirment qu'ils ne comptent pas utiliser les MLRS contre le sol russe mais disent que les Russes vont quand même faire des false flags. C'est quand même pratique d'avoir un ennemi adepte des false flags, si Belgorod est bombardée ce sera évidemment un false flag russe. https://mobile.twitter.com/qirim_news/status/1532649428288520192
  13. On passera d'ailleurs sur les accusations de magie noire à Kyiv qui font passer l'Église orthodoxe russe pour une antiquité tout droit sortie du XVIIIème siècle.
  14. Pour avoir vécu un an avec mes grands-parents, je t'assure qu'il ressemble moins à un septagénaire qu'à quelqu'un qui aurait dix ans de plus. Ses mouvements physiques sont typiques d'un homme qui atteint les 82-83 ans dans la force de l'âge mais qui commence à baisser sérieusement et s'en rend compte. C'est un exemple personnel, mais mon grand-père était très sportif, a continué à courir des marathons jusqu'à 76 ans et crapahuter en montagne jusqu'à 84. Il est décédé à 89 ans après un AVC fulgurant (accident, puis inondation du cerveau en quelques heures, puis trois semaines dans le coma à l'hôpital avant de décéder). Le déclin a été très rapide, il courait encore trois ans avant sa mort, conduisit jusqu'à la dernière minute (l'AVC est arrivé en revenant des courses, j'étais avec lui) et faisait encore du gros œuvre dans le jardin. Si un jour on voit Poutine marcher lentement en faisant attention à son équilibre, alors oui on peut se dire qu'il n'en a plus que pour quelques années avant de décéder ou de devenir une nouvelle momie façon Bouteflika. C'est le premier signe du fort déclin physique, et on en a déjà des signes inquiétants chez Poutine : des postures très fermes et le contrôle total de son corps pour éviter les gestes brusques qui pourraient le rendre nauséeux par exemple.
  15. Donc si j'ai bien compris seulement une fraction des BTG russes sont en fait capables d'opérations offensives et leur grande majorité est en train de s'épuiser dans le Donbass, le reste n'étant au mieux qu'aux deux tiers des nombres normaux sur les tables d'organisation ?
  16. Si c'est le missile tiré hier soir, il est minablement tombé à côté (de l'ordre de plusieurs dizaines de mètres).
  17. Dans tout ça on oublie de parler d'un truc essentiel. Pourquoi la France devrait s'engager en Ukraine ? Cela dépend uniquement de ce que l'on considère comme nos intérêts. Depuis Maastricht nous avons considéré l'Union Européenne comme quelque chose censé devenir à terme un consortium de pays devant fonctionner au maximum en autarcie avec une industrie militaire indépendante et qui équipe ses troupes. En corollaire, ça veut dire l'expulsion des USA. La guerre en Ukraine fait tout le contraire : elle les enracine ici, leur donne toute latitude pour transformer Pologne et Baltes en laquais/roquets selon le point de vue, alors que le spectre de l'Ogre russe est ressuscité. Que pouvons-nous faire face à ça ? Manger notre chapeau. Rien d'autre. Nous n'avons ni la puissance, ni la volonté nécessaires pour jouer notre propre partition. La seule chose que nous pouvons faire, c'est soutenir l'Ukraine dans la mesure de nos moyens et s'inscrire dans le rôle ingrat mais ô combien nécessaire du good cop que les Américains, les Russes et nous-mêmes avons taillé. Ce faisant nous apparaissons comme Munichois, lâches, veules et russophiles, mot autrefois mélioratif devenu depuis peu une insulte. Soit. Notre seule tâche est donc de contre-balancer notre position ingrate et nocive pour nos menées en Europe par des efforts inverses. L'envoi des Caesars s'inscrit là-dedans. Le rappel des nombreux équipements que nous avons vendus à l'Ukraine avant l'invasion et alors que le conflit menaçait pourrait en être une autre. L'envoi de plus de matériel ou l'achat à notre compte de matériel étranger pour l'Ukraine peuvent être de puissants moteurs de sympathie et de capital politique et diplomatique. Et évidemment, en tirer les leçons, c'est-à-dire la nécessité d'un matériel pas forcément ultra-technologique mais surtout nombreux et rustique, la réforme de la structure de nos armées, la densification des troupes et du matériel, bref la fameuse masse, conjuguée à un déploiement plus fort aux frontières de l'Europe (Roumanie, Pologne, baltes, Finlande, Grèce selon ceux qui voudront de nous) pourraient compenser la position inconfortable dans laquelle nous sommes. Mais tout ça coûte de l'argent et du crédit politique, et il est douteux donc que l'on fasse quoi que ce soit avant les législatives. Quoi qu'il arrive, nous devons accepter que pour cette fois notre main est mauvaise pour ne pas dire minable, et que nous devons revoir notre position dans la politique de défense européenne : l'Allemagne est clairement dans sa bulle, la Pologne, le Benelux et les baltes trop aux bottes de Washington, nous pouvons par contre gagner à nos vues les pays méditerranéens comme l'Italie, l'Espagne et la Grèce, la Croatie est possible aussi, la Roumanie et l'Irlande ne sont pas forcément si hostiles que ça, et suprise le Danemark vient de rejoindre la PED, il y a donc un terreau fertile chez les Nordiques. Les Finlandais en particulier pourraient être intéressés si Erdogan continue son caca nerveux. Et la France a une proportion pas si éloignée que ça dans sa propre Histoire bien qu'elle soit six fois plus longue. La destinée manifeste est tout un sujet, mais elle n'est en aucun cas une "expansion irréfrénée du territoire".
  18. C'est pourtant ce qu'ils font depuis le début, avec les affrontements au nord du Donets quand la bataille s'y trouvait encore, l'affaire de la percée de Popasna qui s'est prise de méchantes contre-offensives dans la figure, etc.
  19. Pas encore une percée, hein, pour l'instant c'est de l'avance dans le vide (des champs et quelques masures). On pourra réellement constater une rupture du front quand ils seront à mi-chemin du Dniepr (ils seront alors en mesure de menacer la T0403 qui est l'épine dorsale des troupes au nord-est de Kherson). Le seul gros avantage c'est que l'Inhoulets semble définitivement franchi et le pont de Davydi Brih sécurisé.
  20. Je vois d'ici les employeurs avec leurs fiches de desiderata : "nous cherchons H/F compétent sur tout type de plateformes avec au moins cinq ans d'expérience et moins de 25 ans". Les Ukrainiens seront parmi les rares à pouvoir répondre à ces demandes à la con.
  21. A mon sens c'est clairement l'un des éléments les plus dangereux. Rien de pire, même dans une entreprise normale, que quelqu'un à qui on a fait miroiter des promotions et des richesses et dont la progression est arrêtée brusquement par un obus parce que pas "fils de" planqué encore à Moscou. En 1914 la "rumeur infâme" avait couru que les prêtres étaient exemptés de la conscription, il avait fallu l'apparition en public de prêtres revenant du front estropiés pour l'arrêter, avant que ce soit les planqués bourgeois/socialistes/juifs selon les tendances politiques qui ne soient dénoncés. Il faudra plusieurs exemples comme celui de Castelnau qui perdit trois fils en un an (1914-1915) pour qu'enfin on cesse la chasse aux sorcières. L'exemple ainsi mené était extrêmement puissant pour les hommes au front, qui par exemple faisaient de leur mieux pour paraître propres, rasés et frais même en sortant de Verdun lorsque la rumeur courrait que Castelnau allait leur rendre visite. Genevoix en parle dans "Ceux de 14", avec les mots marquants de "nous vîmes passer devant nous Castelnau, le général aux trois fils morts, et malgré la boue, malgré le sang, malgré notre épuisement nous fîmes de notre mieux pour paraître dignes et valeureux devant celui qui devait mener tant de jeunes hommes comme nous à la mort après avoir déjà perdu les siens" (de tête, je ne me souviens plus de la citation exacte).
  22. La Russie tsariste a pourtant résisté au désastre de 1905, l'URSS à la guerre de Pologne en 1920, à la Finlande, et à la Seconde Guerre Mondiale qui fut une saignée sans nom pour eux. Je ne crois pas qu'on puisse en tirer une règle.
  23. D'après l'ISW les Russes seraient en train d'écumer le matériel biélorusse de réserve pour compenser leurs pertes. Ils analysent ça comme la fin proche des réserves russes. https://www.understandingwar.org/backgrounder/russian-offensive-campaign-assessment-may-31
  24. Non, il dit surtout que toute négociation pour la fin du conflit doit se faire par l'Ukraine, avec le soutien des Etats-Unis. Autrement dit, que c'est aux Ukrainiens de choisir cette fin, pas aux Etats-Unis. Alexis, meilleur fil : J'émettrai la nuance suivante : elle est perçue comme telle par le régime, mais ne l'est pas forcément. Malgré tous les échecs, les pertes gigantesques qui font que la puissance de l'armée russe est finie à court et moyen terme, la guerre n'est pas (encore) un enjeu de survie pour le régime. Il n'y a pour ainsi dire aucune opposition à Poutine, personne ne peut le remplacer grâce au grand nettoyage par le vide qu'il a fait dans les années 2000. Il n'est pas un oligarque russe qui ne craigne de sauter avec Poutine, ou un général avec Shoïgou. L'appareil étatique reste sous contrôle total, l'opposition est inexistante ou en prison et minoritaire, et le spectre des manifestations de baboushkas a été conjuré en faisant passer beaucoup de morts pour des "disparus". Ce n'est pas une guerre de survie mais une guerre de fierté. Comme tu l'as très bien dit il s'agit de reconstruire un monde russe tel que la psykè politique russe le fantasme, et d'effacer définitivement l'humiliation des années 90 (humiliation là aussi plus perçue que réelle).
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