Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Heorl

Members
  • Compteur de contenus

    2 045
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    5

Tout ce qui a été posté par Heorl

  1. De ce qui ressort selon l'ISW toutes les tentatives russes au nord ont été des échecs, c'est surtout autour de Popasna que ça avance.
  2. Le problème c'est que l'endroit ou c'est censé s'être passé est une zone où les Ukrainiens sont en sous-nombre et sur la défensive, d'où l'étrangeté d'une telle action de leur part.
  3. Il faudrait que je révise mes fiches sur le sujet, mais de mémoire les Allemands, en tout cas pour l'armée de terre, n'ont pas tiré beaucoup d'enseignements de la Guerre d'Espagne contrairement à ce qui est souvent avancé. Par exemple, malgré l'emploi d'unités motorisées, l'Allemagne n'a pas motorisé son armée entière : toute l'artillerie était encore tirée par des chevaux et la logistique de la Heer reposait intégralement ou presque sur les trains et les convois à cheval. L'armée mécanisée qu'on voit dans les films est un mythe. Par contre, la Luftwaffe a eu une expérience toute autre et c'est le plus important. Ils ont surtout testé leur matériel, particulièrement pour les avions. Ils se sont ainsi rendus compte que les biplans étaient complètement dépassés et les ont relégué à l'entraînement. Ils ont également expérimenté sur le bombardement tactique et stratégique, ainsi que les problèmes de ce dernier (Guernica). Quant à la Kriegsmarine, elle fut cantonnée au rôle de convoyage de l'armée d'Afrique espagnole depuis le Rif ou le Sahara occidental. Pas glorieux et pas très intéressant.
  4. Je confirme, je suis passé par le GRS de Nancy il y a deux mois, l'érudition n'est pas le fort de la plupart des candidats mais ils sont loin d'être cons. Pour la plupart, c'est surtout une question de qualité de l'enseignement auquel ils n'ont pas eu accès, et pas une question d'intellect "brut". Bon après y'en avait une demi-douzaine qui n'avait pas compris que la fumette et l'herbe fallait arrêter au moins six mois avant de venir, ceux-là on peut rien pour eux. Il y a un mois c'était environ un millier de certain et un deuxième millier pas confirmé. D'après certaines sources que j'ai pu contacter, on serait autour de 3-4000 aujourd'hui, plutôt 3 que 4. L'offensive actuelle et la façon de la mener mènent à moins de prise de prisonniers possible chez l'attaquant.
  5. Bonnet blanc et blanc bonnet, de mon point de vue. C'est comme comparer les pratiques coloniales espagnoles et portugaises au XVIème siècle, espagnoles et anglaises au XVIIème, ou françaises et anglaises entre le XVIIIème et le XXème siècle. La seule différence c'est que quand ils interviennent les Américains font "un peu" attention aux civils.
  6. C'est plus compliqué que ça. Bush est un ancien alcoolique repenti qui s'est remis dans le droit chemin grâce à la religion, le messianisme est très présent chez lui. De plus à cette époque les néocons* commencent à avoir le vent en poupe, défendus par Cheney et financés en partie par différentes Églises évangéliques. Leur concept d'"Axe du Mal" a été repris facilement par Bush parce qu'il correspond à sa matrice de compréhension des relations internationales. Par ailleurs le département d'État était entre leurs mains à l'époque : Colin Powell ayant la réputation de ne pas pouvoir garder un secret et d'être trop honnête, beaucoup de choses lui étaient cachées, notamment le fait qu'il n'y avait pas vraiment d'ADM, alors que Cheney savait à coup sûr et Bush probablement. L'invasion de l'Irak correspondait au messianisme des néocons et à celui de Bush, il n'y a donc pas de raisons de croire qu'il ne l'a pas décidée lui-même. Le ménage que Rice a dû faire quand elle a remplacé Powell montre d'ailleurs bien l'étendue du problème. *Néoconservateurs, ce n'est pas une insulte. C'est une idéologie née dans l'ancien Yankeedom avec une certitude que l'Amérique est un pays béni par Dieu et investi d'une mission divine de propagation de la démocratie. Des parallèles ont d'ailleurs été tirés entre la manière dont leur diplomatie s'articule et le discours qui avait alimenté les Croisades au Moyen-âge. Ils sont nés des faucons libéraux anticommunistes des années 60 avant de devenir très critiques envers le libéralisme social et d'adopter un point de vue religieux, toujours anticommuniste et très interventionniste dans leur approche des relations internationales.
  7. Le corps des commissaires politiques n'a effectivement pas survécu à la chute de l'URSS, il a été supprimé. Si ma mémoire est bonne il a été recréé en 2018, mais on est dans le flou complet pour connaître la formation de ces officiers. Est-ce que ce sont des officiers de formation d'active (un peu comme des OSC-S, auquel cas il y aurait quand même des compétences) où est-ce que ce sont des fonctionnaires publics choisis en raison de leur loyauté ? J'aurais tendance à dire qu'il doit y avoir les deux, en partie d'ailleurs parce que la crème des officiers politiques venait de l'Université militaro-politique Lénine à Moscou, et elle fut réorganisée et purgée de son élément politique en 91, sans avoir été conservé quelque part ni avoir été réactivé avec le corps des Politrouk (nom en russe des CP). En 25 ans de disparition on peut estimer que les connaissances et le professionnalisme des CP a du être grandement diminué s'il en est resté quelque chose. La qualité doit donc être assez variable et la formation initiale des CP actuels n'est certainement pas celle d'un CP pro du temps du PAVA. Ceux-là étaient soigneusement choisis et triés non seulement pour leur loyauté mais également pour leur intelligence sociale et leur capacité à opérer de concert avec l'armée. En quatre ans on peut douter qu'ils aient pu créer quelque chose d'efficace surtout que tout doit être refait et que la corruption a du siphonner une grosse partie des fonds.
  8. Pour Popasna, la situation. La ligne rouge continue est la frontière de la zone séparatiste le 24 février, les pointillés la ligne de front, et la zone hachurée celle dont les Russes se sont emparés suite à l'évacuation de Popasna. A ce rythme ils seront devant Bakhmout à la mi-juin.
  9. Pas tout à fait vrai dans les deux cas, étant donné que beaucoup d'officiers exilés sont revenus par la suite (et oui aussi chez les Russes, où l'individualisme des officiers a fait que beaucoup ont changé de camp pendant la guerre civile à mesure que les Rouges progressaient et que les Blancs perdaient) et ont participé à la reconstruction, donc il y a un véritable lien.
  10. Actuelle, je veux dire. Tu diras ce que tu voudras, mais le déclin de la marine ottomane au 19ème siècle a mis fin à un tas de traditions maritimes turques : les familles de marins se sont tournées vers l'Armée de Terre ou vers le commerce, et la Turquie aujourd'hui n'a guère plus que quelques rares bribes de ce qui était la tradition navale ottomane. Tradition navale dont le déclin a d'ailleurs été aggravé par le fait que de nombreux Grecs servaient à son bord et se sont progressivement barrés entre l'indépendance et la Grande Catastrophe de 1922.
  11. HS : et pourtant, Dieu sait que j'en croise en France qui mette beaucoup sur le dos de l'Allemagne. Enfin, j'aime à croire que c'est seulement dû à sa position dominante en Europe et que si la France était dans la même situation on se prendrait exactement les mêmes merdes dans la figure.
  12. Est-ce que tu as des sources pour ça ? Parce que ça va complètement à l'encontre de ce que l'on observe. La rivalité sunnite-chiite existe depuis bien plus longtemps que l'implication des États-Unis dans la région, elle prédate même la création d'Israël. Tu as un fonctionnement régional en rivalités concentriques mais pas confondues. Tu as d'abord la rivalité sunnite-chiite de manière générale, avec les chiites qui grâce à leur position intransigeante à l'égard d'Israël gagne des points dans la diaspora palestinienne. Tu as ensuite la rivalité irano-saoudienne, sur fond de maîtrise du détroit d'Ormuz et de la péninsule arabique. Et tu as également les rivalités intersunnites avec les trois puissances sunnites qui se tirent la bourre. Les Turcs sont globalement détestés maintenant malgré l'ottomanie des années 2000 en raison de l'invasion de la Syrie. Les Égyptiens sont plus en retrait, ils commencent carrément à sortir de la région pour chercher des partenariats plus globaux comme avec la France. Et l'AS repose uniquement sur son pétrole pour propager sa vision de la religion, sans avoir les moyens militaires de s'imposer comme on l'a vu au Yémen. Là dedans l'influence des États-Unis est plus ou moins nulle, ces Etats jouent leur propre partition depuis le retrait sous l'ère Trump.
  13. Absolument pas. Déjà, depuis l'ère Trump, Israël diversifie ses positions et normalise ses relations avec les pays arabes, en commençant par le Maghreb mais récemment également avec les Saoudiens, ils sont en excellents termes avec les Egyptiens tant qu'ils ne foutent pas (trop) le bordel à Gaza, et sont grosso modo dans une politique de bon voisinage avec la Jordanie. Autrement dit, Israël est cerné d'alliés sur trois de ses flancs, Gaza ne représente pas un danger sérieux pour l'avenir du pays, et seulement le Liban pose problème puisqu'il continue de donner abri au Hezbollah. D'où d'ailleurs le changement de ton d'Israël envers le Liban depuis quelques années, les informant cordialement que Tsahal ignorerait désormais tout ce qui se trouve autour d'une batterie de roquettes et ferait du bombardement de riposte même si c'est au milieu d'une école ou d'un hôpital. Le Hezbollah n'avait qu'à pas se servir de boucliers humains. Vous pensez bien que dans une situation pareille, le Liban doit faire face à beaucoup de problèmes, d'autant plus qu'il n'est pas capable de chasser le Hezbollah puisque celui-ci est littéralement devenu un Etat dans l'Etat. Cependant il a été décimé lors de la guerre de Syrie et a beaucoup perdu en popularité en raison de sa position jusqu'au-boutiste qui n'apporte toujours aucun résultat. Israël n'a donc aucune inquiétude à avoir pour sa survie. Et même s'il y avait un risque existentiel, ils ont la Bombe. Et la Turquie ne compte pas plus que toute l'UE réunie. Sans la Turquie, la position en Mer Noire devient plus difficile à tenir face à la Russie. Mais sans l'UE il n'y a plus d'OTAN du tout. Ne prenons pas les vessies pour des lanternes, le seul intérêt de la Turquie n'est ni sa marine (laquelle, ils sont toujours en train de construire leur tout premier BPC et n'ont aucune tradition navale) ni son AdA (qui commence à friser l'obsolescence comparée aux Grecs), ni même son armée, qui manque beaucoup d'entraînement et de compétence depuis la purge de 2016, tout en étant désormais gangrenée par le loyalisme politique. La seule et unique raison pour laquelle la Turquie est importante, c'est Istanbul et le Bosphore. Passé ça, le pays n'a pas grand intérêt et présente même des problèmes puisqu'il s'étend jusque dans les montagnes du Pont et de Mésopotamie du nord, où l'action des islamistes est facilitée par le terrain et l'infiltration de l'UE rendue plus aisée. Sauf que le Bosphore étant toujours lié par la Convention de Montreux, il présente surtout un avantage commercial, pas militaire, ce qui limite l'intérêt du coin là aussi, même si la question des blés ukraino-russes pourrait la raviver. Je suis peut-être un peu affirmatif dans ma manière de parler, mais il est des réalités géopolitiques qui doivent régulièrement être rappelées sous peine de partir en vrille.
  14. ça a été mentionné plus haut, mais ce genre de grands hangars a apparemment plusieurs fois servi de lieux de rassemblement avant une manoeuvre. Depuis la chute de Popasna, Bakhmut est le coeur de la défense de Sievierodonetsk et donc on peut légitimement soupçonner que beaucoup de gros bâtiment servent à regrouper les troupes avant leur déploiement, surtout avec les rotations qui semblent avoir lieu sur le front du Donbas chez les Ukrainiens.
  15. Faut se contenter des machines à laver voyons.
  16. l'Autriche est neutre depuis 45 et voudrait le rester, notamment pour que beaucoup d'ONG et OI (Organisations Internationales) restent sur son territoire. C'est que c'est un assez gros secteur économique tertiaire, les services rendus aux ONG-OI.
  17. Petite précision historique. Monsieur H. avait effectivement ne compétence tactique limitée mais qui existait tout de même puisqu'il avait fini la Grande Guerre comme caporal. La stratégie par contre ça lui marchait pas, sauf à un seul moment : la Bataille de France. Contre l'avis de l'état-major allemand, qui considère la manœuvre comme excessivement risquée et exposée, il impose la version de Fall Gelb de Von Manstein et le coup de poker qui aurait pu être un désastre a de nombreuses reprises a finalement fonctionné. C'est de là que H. tient son ascendant sur l'EM de la Wehrmacht, pour avoir vaincu la France en six semaines alors qu'eux avaient échoué en 4 ans et avaient même été vaincus en rase campagne. Et c'est d'ailleurs vrai de toute la société allemande de l'époque. En 1939 nombreux sont ceux qui pensent que c'est fini l'Allemagne va perdre et que H. a fait une énorme connerie. La victoire totale qu'il apporte contre l'Ennemi balaye toute opposition dans l'armée et dans la société civile. Par la suite il faudra attendre la toute fin de la guerre pour que cette admiration disparaisse.
  18. D'après ce que j'avais lu la période où les Russes avaient cessé d'attaquer l'usine avait été consacrée au "nettoyage" du centre-ville, donc l'imbrication doit être limitée. Il doit sans doute y avoir une douzaine de soldats ukrainiens en vadrouille dans les égoûts et qui font Camerone mais de manière générale les combats de rue semblent finis.
  19. À trop chercher les emmerdes, ils vont maintenant les trouver en escadrilles, comme disait notre (pas toujours) regretté ancien président.
  20. Franchir le Donets comme ça ça me semble quand même un peu cavalier alors que les Russes ont encore beaucoup de monde dans le coin. Ces derniers sont peut-être tactiquement à la ramasse comparés à leurs ennemis, mais ils s'améliorent. Un mouvement à la hussarde comme ça me semble très risqué, ils doivent avoir des informations précises ou alors un commandant "qui en a", comme on dit. Après tout, établir une logistique solide par-dessus un ou deux uniques ponts alors que l'on a pas la supériorité aérienne c'est quand même sacrément compliqué.
  21. Oui. En fait dans le narratif russe l'URSS est un truc bizarre, qui a certes permis l'apogée de la puissance russe mais était également un système dictatorial qui oprimait les Russes. Donc la fin de l'URSS est tout autant une catastrophe qu'une libération. Dans leur esprit par contre ils étaient les dépositaires de l'héritage soviétique et donc devaient continuer à diriger le monde en collaboration avec les États-Unis. L'Occident leur a fait assez sèchement comprendre qu'en fait ils avaient été rejetés en deuxième section des puissances mondiales, et ça a été vécu comme une humiliation d'autant plus cuisante que l'économie russe s'effondrait à cause des Chicago boys alors que l'Amérique était triomphante et odieusement prospère.
  22. Oh côté européen une fois l'Ukraine obtenant certaines garanties, t'inquiètes pas qu'on va les lever. Tout sauf une Russie complètement instable à côté de chez nous. On a déjà donné dans les années 90. La Russie en roue libre, ça amuse peut-être les Américains, mais ses voisins beaucoup moins. Une Russie faible et contrôlable, oui, et là-dessus les Chinois seront d'ailleurs d'accord avec nous, mais dès la question ukrainienne réglée tu vas avoir beaucoup de lobbyisme de la part de l'Allemagne, entre autres, pour les lâcher, et également pour montrer aux Russes que l'on ne cherche pas forcément à les tuer. Rappelons-nous que la perception des années 90 en Russie, c'est "l'Occident nous a humiliés, plus jamais ça". Leur donner un échappatoire qui puisse paraître "dans l'honneur" et qui donne l'impression aux Russes que leur pays en sort grandi au sens moral et juridique (territorial c'est hors de question), c'est le mieux qu'on puisse faire.
  23. Le Drian, d'ailleurs, j'en ai toujours entendu beaucoup de bien dans son rôle de Minarm, mais j'étais un peu trop jeune pour comprendre vraiment. Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer de quoi il en retourne ? Oui, pour le jeunot que je suis, Le Drian, c'est un MAE, pas un minarm.
  24. C'est dingue une mauvaise foi pareille. Tu compares la situation de pays qui sont importateurs nets avec une production locale et celle de la Russie qui ne peut littéralement pas consommer sa production parce qu'elle en fait trop et a besoin de la vendre. PS: ah, et tu dis texto que c'est les sanctions qui ont fait de la guerre une crise mondiale, alors qu'elle l'était déjà avant. Sous-entendu, l'extension de la crise est de la responsabilité des occidentaux. Donc, si, la responsabilité russe a tout à voir avec la dimension mondiale de la crise.
  25. Le pire, c'est quand c'est un réel expert et qu'on lui demande de parler d'un autre sujet que le sien. J'ai souvenir d'un prof d'Histoire médiévale spécialisé sur l'iconographie carolingienne qui a été interviewé pour parler de la révolution, il n'arrêtait pas de dire "excusez-moi mais je ne suis pas spécialiste du sujet, il faudrait plutôt interroger untel ou untel" et le présentateur complètement à l'ouest qui continuait de poser des questions absconses.
×
×
  • Créer...