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Goncourt 2011 : "L'Art français de la Guerre"


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C'est l'un des plus impressionnants premiers romans de ces dernières années. En 1991, un jeune homme suit à la télévision le départ pour le Golfe des spahis de Valence. À la même époque, il rencontre dans un pavillon de la banlieue lyonnaise un vieil homme, Victorien Salagnon, qui lui raconte son histoire. Le livre est ce récit. Celui d'un ancien officier parachutiste qui, de 1942 à 1962, a connu "la guerre de vingt ans", trois conflits dans le deuil de l'exception française. Tel est le projet d'Alexis Jenni : chanter le requiem d'une nation engluée dans ses prétentions coloniales et qui a fait grandir ses enfants dans le silence de l'oubli : "Vingt ans de guerre où ceux qui ont pris le goût du sang disparaissent dans la guerre suivante."

http://www.lepoint.fr/livres/la-france-a-trouve-son-jenni-18-08-2011-1365727_37.php

Quelqu'un l'a-t-il lu ?

ça ne saurait tarder pour moi  =)

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  • 1 month later...

Étonnant,  plus personne n'a plus posté sur ce livre !

Pas assez de hauts faits ?

Trop de poésie ?

Une conclusion dérangeante pour les adeptes de "l'antagonisme" ?

Pourtant, cela m'a permis de découvrir Helie de St. Marc : une sorte d' Ernst Jünger Français ...

Et une vraie Catharsis !

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Perso j'ai été lourdement influencé par le commentaire de "1200d" chez Merchet :

Je fais partie des 50 000 qui l'ont acheté et lu ! Autant être franc, je ne l'ai pas aimé, même si le thème général du livre ("guerre de 20 ans", malaise national, question de l'immigration, place des militaires dans l'imaginaire national...) est effectivement séduisant. 3 grandes raisons me viennent à l'esprit :

1) Je passe rapidement sur les questions de style, que je ai trouvé pauvre et trivial...

2) On présente souvent ce roman comme une fresque littéraire qui évoque "enfin" nos guerres de décolonisation. L'effort est louable, mais quiconque a une idée de ce qu'est l'armée, et a dévoré les célèbres récits sur l'Indo ou l'Algérie (Ah, les grandes heures des Lartéguy, Bonnecarrère, Bergot, Héduy, Muelle, ou encore Bodard !) sera nécessairement déçu. On aurait envie de demander à l'auteur de joindre une bibliogaphie de la documentation qu'il a utilisée. On y trouvera sans doute Alleg ou Raphaëlle Branche... Pourquoi pas, d'ailleurs ! Mais, en définitive, Alexis Jenni passe à côté de son sujet, commet trop d'erreur sur ce qu'est la vie militaire, obsédé qu'il est par les inévitables "unités spéciales de rens". Que le lecteur ne s'attende pas à retrouver l'expérience réelle des combats des rizières et des djebels...

3) Il s'agit avant tout d'un roman à thèse, avec la lourdeur afférente. Le titre est beau mais ironique (un peu comme le trop célèbre "Grandeur et servitude" de Vigny, autre charge peu bienveillante à l'encontre du métier des armes). Le mot "français", comme souvent, désigne le paravent grandiloquent destiné à dissimuler les turpitudes de la nation. Depuis la "jeunesse française" de Péan, c'est d'ailleurs devenu une sorte de convention littéraire, symptômatique d'un auto-dénigrement bien français ! Je ne rentrerai pas dans les détails, ni ne lancerai de vaste polémique. Disons simplement que, me semble-t-il, pour l'auteur, la France est coupable, forcément coupable, et rumine aujourd'hui ses nostalgies coloniales et ses complexes de force, au risque d'appliquer à ses nouvelles populations immigrées de vieux réflexes malsains d'ordre raciste. L'incapacité de la France à affronter ses vieux démons provoquera, à terme, l'inévitable "émeute qui vient", nous annonce l'auteur, persuadé que nos forces de l'ordre, aiguillées par des hordes de beaufs à la Cabu-Renaud, rêvent de rejouer la bataille d'Alger à Villiers-le-Bel !

Alors, certes, toute question mérite débat et discussion, mais, pour ma part, je déconseillerais à tous ceux qu'irritent la mauvaise conscience postcoloniale, la repentance, le politiquement correct, mais aussi la méconnaissance trop fréquente de l'institution militaire, d'ingurgiter ces 600 pages en vérité très indigestes !

JDM

Comme j'ai lu intégralement dans le temps "Escadrons de la mort, l'école française" qui m'a laissé un arrière-goût similaire à celui décrit *, et qu'il y a tellement de choses que j'aimerais lire par ailleurs, ce livre est loin de la tête de liste de mes priorités... J'ai également pas aimé "Les Bienveillantes" de Jonathan Littell, autre livre parlant du point de vue bourreau, autre prix Goncourt donc bon, mauvais a priori.

* : il est évident que "Escadrons de la mort, l'école française" ne s'inscrit pas du tout dans le même genre, c'est un docu fait avec sérieux et professionnalisme, mais qui semble considérer qu'il n'y a qu'une doctrine de contre-insurrection globale et qu'elle implique forcément les tortures/disparitions forcées/escadrons de la mort. Du coup l'auteur passe trop facilement du fait que pas mal de monde (USA et Amérique Latine) a écouté les leçons des Français à l'idée que la doctrine serait 100% d'origine "française" et copiée intégralement par tout le monde.

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Dans le bouquin, il est dit qu'Aussaresses a été instructeur à Fort Bragg où il a fait quelques cours magistraux sur la bataille d'Alger, et d'autre part, que Aussarresses et certains de ses élèves ont fait une traduction du livre de Roger Trinquier "La Guerre moderne" pour Robert Komer, haut fonctionnaire de la CIA puis affecté au NSC, qui gérait les programmes pour le Vietnam et a notamment établi le Civil Operations and Rural Development Support (CORDS), une espèce d'organisme multiservice visant à la pacification au Vietnam.

Mais personne ne semble avoir demandé à Komer si ca l'a beaucoup influencé. Quant aux militaires genre Westmoreland qui faisaient purement du search & destroy, il y a fort à parier que non.

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OUAH,  :O, la messe est dite :lol:

Alors, certes, toute question mérite débat et discussion, mais, pour ma part, je déconseillerais à tous ceux qu'irritent la mauvaise conscience postcoloniale, la repentance, le politiquement correct, mais aussi la méconnaissance trop fréquente de l'institution militaire, d'ingurgiter ces 600 pages en vérité très indigestes !

Il vient d'assassiner le peu de velléités d'intérêt que j'avais pour ce bouquin..

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Je l'ai acheté, les 120/130 premières pages m'ont plu (alternance des 2 narrations/narrateurs), mais maintenant cela devient lourd et je commence à sauter des pages et des passages entiers, ce qui est mauvais signe. L'alternance du jeune bobo raté en 1990 façon "bref" sur Canal et du Centurion issu de la résistance, se noyant dans les guerres coloniales françaises, est intrigant et intéressant au début, mais on cale assez vite, surtout avec les passages sur les gros beaufs bien franchouillards que même le FN refoulerait ...

L'idée était à l'origine assez bonne, mais c'est quand même un résultat décevant (pour un Goncourt s'entend, je serais incapable de produire une telle brique). Je crois pas que je le finirai.

Clairon

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Je l'ai acheté, les 120/130 premières pages m'ont plu (alternance des 2 narrations/narrateurs), mais maintenant cela devient lourd et je commence à sauter des pages et des passages entiers, ce qui est mauvais signe. L'alternance du jeune bobo raté en 1990 façon "bref" sur Canal et du Centurion issu de la résistance, se noyant dans les guerres coloniales françaises, est intrigant et intéressant au début, mais on cale assez vite, surtout avec les passages sur les gros beaufs bien franchouillards que même le FN refoulerait ...

L'idée était à l'origine assez bonne, mais c'est quand même un résultat décevant (pour un Goncourt s'entend, je serais incapable de produire une telle brique). Je crois pas que je le finirai.

Clairon

J'ai aussi eu cette perte d'interêt vers ces pages là, puis le récit reprend et c'est à nouveau prenant.

On s'y perd en effet à ce stade entre les errances du BoBo en mal de déchéances sociales et les super beauf des Gaffes...

Beaucoup de grands livres ont leur travers :

Les cents premières pages du seigneur des anneaux sont chiantes elles aussi...

OUAH,  :O, la messe est dite :lol:

"Alors, certes, toute question mérite débat et discussion, mais, pour ma part, je déconseillerais à tous ceux qu'irritent la mauvaise conscience postcoloniale, la repentance, le politiquement correct, mais aussi la méconnaissance trop fréquente de l'institution militaire, d'ingurgiter ces 600 pages en vérité très indigestes !"

Il vient d'assassiner le peu de velléités d'intérêt que j'avais pour ce bouquin..

Pas d' accord :

C'est une messe à charge, dite par quelqu'un du sérail (c'est quoi ce numéro en guise de pseudo ?)

Et donc tous les partis pris de l'auteur sont retournés :

Pas assez technique

Héro pas assez bon chef

Et surtout le soupçon définitif d' être en fait un pamphlet anti militaire suintant l'immonde repentance anti française ;)

Et ensuite le style forcement médiocre ... :lol:

Perso j'ai adoré le style ainsi que ce personnage contrasté de guerrier expert en art chinois de la peinture !

Pour le reste, je salue la gageure d' arriver à faire palper à des jeunes générations les affres de cette terrible guerre de 20 ans, dont on mesure mieux au travers des yeux du héro, l'effet terrible sur les personnalités tant des militaires que des autres protagonistes.

Quant à l'accusation de repentance , si la fin du livre nous in fine le "point de détail" comme dirait Le Pen, on conçoit l'effet d'endurcissement sur l'esprit des paras de ces guerres incessantes avec ces cortèges de morts innombrables de part et d'autres.

D' ailleurs, on ne se préoccupait pas beaucoup du Post Traumatic Stress Disorder à l'époque ... Il n'y avait pas de sas de Décompression à Chyppre au retour de l'Indo...

En ce sens ce livre a une fonction de réparation psychologique pour la société française en permettant de relier des fils épars .

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Je l'ai enfin (!) commencé, je dois en être à 100 pages, intéressant pour le moment. A voir la suite...

Cela devient prenant à partir de l'Indo... Je le lisais le midi chez le traiteur Asiate en attendant mon bol de nouilles au bœuf servies par un accent à couper au couteau, bercé de musique thaï sous le sourire bienveillant d' un bouddha en plastique éclairé dans son autel :lol:
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