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[Afghanistan]


Messages recommandés

Là tu touche l'essence même des raisons de l'échèque occidental en A-stan.

Car làbas, les coutumes, la tribue et la religion sont souvent plus importante que l'argent.

Ce que les Talebs leur propose, c'est le respect tribal et religieux, enfin toutes ces conneries qui pour eux ont plus de valeur que la vie. :P

Biensûr, du point de vu de nos sociétés occidentales consuméristes, c'est incompréhensible.

Ils leur proposent aussi un environnement stable dans lequel il est très facile de savoir ce qui est autorisé et interdit et où les différents sont réglés rapidement et les lois appliquées.

l'administration talibane a toujours été louée par les villageois pour sa cohérence, sa rapidité, sa disponibilité et une certaine forme d'impartialité.

La stabilité et un environnement prévisible (même répressif) , cela a aussi de la valeur.

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Afghanistan. Sur le Pont de l’Amitié

"Guerre et Paix" par Jean-Dominique Merchet *

Le dernier blindé français, qui quittera l’Afghanistan courant 2013, empruntera-t-il le « pont de l’Amitié » ? Ce n’est pas impossible, car, pour évacuer ses troupes, Paris est toujours à la recherche de routes sûres et bon marché. Mais le symbole serait fort, trop fort sans doute pour être politiquement acceptable. C’est en effet par ce pont que le dernier char soviétique est rentré au pays, le 15 février 1989 – au terme d’une guerre de dix ans. Avec le succès que l’on sait…

D’une longueur de 800 mètres, construit en poutrelles métalliques, le pont de l’Amitié enjambe l’Amou-Daria et sépare désormais l’Ouzbékistan de l’Afghanistan. L’homme qui, ce ce jour-là, fermait le convoi était un jeune général de 45 ans, à la tête de la 40e armée soviétique. Elle se retirait en bon ordre. Par la suite, Boris Gromov a fait une belle carrière politique, notamment à la tête de la région (oblast) de Moscou. Il est aujourd’hui sénateur. Le même destin sera-t-il réservé au dernier général français ?  Les Occidentaux n’aiment pas se l’entendre dire, mais il y a plus d’un point commun entre l’intervention militaire de l’URSS (1979-1989) et celle de l’Otan (2001-2014), comme l’auteur de cet article le racontait dans un livre « Mourir pour l’Afghanistan » (Editions Jacob-Duvernet, 2008).

Aujourd’hui, les Français s’en vont et ce n’est pas si facile à faire. L’armée française avait été engagée en Afghanistan dès la fin 2001, c’est-à-dire au début de l’opération américaine Enduring Freedom. L’idée était simple : les Américains ont été attaqués le 11 septembre, ce sont nos alliés, nous venons les aider. Avec une ligne de conduite : « nous sommes arrivés ensemble, nous repartirons ensemble ». Lorsque, en juin 2011, le président Obama annonce le désengagement américain à l’horizon 2014, l’Elysée publie, dans les heures qui suivent, un communiqué pour s’aligner sur le calendrier des Etats-Unis.  Cette doctrine française a duré jusqu’en janvier 2012. Nicolas Sarkozy est responsable de cette rupture et François Hollande s’est contenté de faire de la surenchère sur son rival...

Le 20 janvier 2012, cinq militaires français sont assassinés par un soldat afghan sur la base de Gwan. Face à l'émotion de l'opinion publique et alors que la France entre en campagne électorale, Nicolas Sarkozy – très en colère -  annonce, le 27 janvier, que le retrait français s'opérera avec un an d'avance sur le calendrier prévu; c’est-à-dire à la fin 2013. Pour se démarquer, François Hollande affirme de son côté qu’" il n'y aura plus de troupes françaises en Afghanistan à la fin de l'année 2012". Il y donc eu consensus entre droite et gauche sur la nécessité de partir plus vite que les Américains, seul le rythme les oppose.

Partir oui, mais comment ? Les Soviétiques étaient venus en voisins : il suffisait de traverser un pont pour rentrer… Paris, en revanche, est à 5500 kilomètres de Kaboul et l’Afghanistan ne possède aucun rivage maritime. Très vite, les militaires et les diplomates expliquent au nouveau Président français qu’il ne pourra pas tenir sa promesse. C’est matériellement impossible de sortir en quelques mois tout le matériel accumulé depuis dix ans.

Il existe trois routes pour quitter l’Afghanistan : le Sud, le Nord et les airs. Le Sud, c’est le Pakistan. Grâce aux Américains, ce pays vient d’accepter de rouvrir la circulation aux convois de l’Otan, fermée pendant un semestre. C’est une route courte, mais dangereuse et chère. Les airs sont la plus sûre, la plus rapide mais la plus chère. Il faut tout charger à bord d’avions gros porteurs… dont l’Armée de l’air est dépourvue. La France doit donc louer des Antonov 124 à des entreprises russes ou ukrainiennes. L’heure de vol coûte environ 30 .000 dollars et un avion, si gros soit-il, ne peut guère charger plus de 6 ou 7 containeurs ou véhicules. Or, la seule armée française a plus de 1000 véhicules à sortir du pays. La route du Nord, via l’Asie centrale (Ouzbékistan, Kazakhstan) puis la Russie par le rail, est très longue et administrativement compliquée. Vraisemblablement, ces trois routes seront utilisées en même temps.  Ce qui signifie que la logistique française traversera, pour partie, la Russie, après être sortie d’Afghanistan par l’Ouzbekistan. Comme feu la 40ème armée soviétique…

Le contingent français ne se retirera pas complètement, puisque la France restera au sein de l’Isaf (la force de l’Otan) tant que celle-ci existera. Environ 500 militaires français seront toujours à Kaboul en 2014 pour remplir trois missions : la formation de l’armée et de la police locales, le fonctionnement d’un hôpital et, nouvelle tâche récemment confiée par les Américains, la gestion de l’aéroport international. Un traité d’amitié et de coopération entre la France et l’Afghanistan est en cours de ratification et Paris versera 230 millions d’euros d’aide à Kaboul au cours des quatre prochaines années.

Comme les Soviétiques en leur temps, les Français laissent en effet derrière eux un pays allié. Mikhaïl Gorbatchev avait pris la décision de quitter l’Afghanistan durant l’été 1986 : il lui faudra deux ans et demi pour y parvenir. C’est grosso modo le temps nécessaire à l’Otan… Lorsque le général Gromov franchît l’Amou Daria, un régime allié était solidement installé à Kaboul, celui du docteur Mohammed Najibullah. C’est alors un communiste nouvelle manière : la constitution de son pays ne venait-elle pas d’être placée  sous les auspices du «Dieu clément et miséricordieux» ? Son régime tiendra jusqu’en avril 1992 –  donc plus de trois ans après le départ des Soviétiques. Il s’effondrera sous les coups des Moudjahidines, dont une partie soutient aujourd’hui le pouvoir et l’autre combat les Occidentaux… Et si Najibullah s’effondra (il finira pendu à un réverbère…) c’est avant tout parce que son principal soutien extérieur, l’URSS, venait de sombrer corps et biens.

Le régime du président Karzaï survivra-t-il au départ des Occidentaux, dont les Français donnent le signal ? Si, dans des circonstances beaucoup plus difficiles, les Soviétiques y étaient parvenus, les Occidentaux devraient pouvoir le faire ! Reste à savoir combien de temps nos « amis de Kaboul » se maintiendront au pouvoir ?

Jean-Dominique Merchet, journaliste spécialisé dans les affaires de Défense

http://fr.rian.ru/tribune/20120723/195441690.html

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On s'étonne souvent (moi le premier) de voir des soldats afghans prendre le maquis et rejoindre les talibans.

Et bien voilà , un premier élément de réponse...

Cette article démontre l'incurie et le degré de corruption qui existe au sein des hopitaux militaire afghans et c'est Allucinant ! :O :O :O :O

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/07/27/les-morts-de-l-hopital-militaire-de-kaboul-embarrassent-un-general-americain_1738445_3222.html

Apparemment, en afghanistan il ne fait pas bon d'être blessé au combat (ou blessé tout court) car ce n'est pas sur que l'on vous soigne.

Malgré que l'on est au 21 ème siècle, lls appliquent encore les règles des sociétés ancestrales qui n'acceptent pas qu'une personne blessé puisse être à la charge de la communauté.

Chaque individue de ces sociétés doit fournir sa force de travail (sa force guerrière) à la communauté et si par malheur il se retrouvait blessé ou invalide, c'est seulement SA FAMILLE qui en devait porter le fardeau et assurer les soins par leur propres moyens.

Et si il n'y arrivent pas, l'hopital devient un simple mouroir comme il en existe des centaines en afrique...

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Cotés Talibans, ce n'est pas certains que le service de santé soit plus efficaces et sur le forum on à signaler des comportements dans les hôpitaux militaires pakistanais quasi similaires mais alors que cela fait des années que l'OTAN tente de former les troupes, une telle situation à de quoi faire jaser  :O

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On s'étonne souvent (moi le premier) de voir des soldats afghans prendre le maquis et rejoindre les talibans.

Et bien voilà , un premier élément de réponse...

Cette article démontre l'incurie et le degré de corruption qui existe au sein des hopitaux militaire afghans et c'est Allucinant ! :O :O :O :O

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/07/27/les-morts-de-l-hopital-militaire-de-kaboul-embarrassent-un-general-americain_1738445_3222.html

Apparemment, en afghanistan il ne fait pas bon d'être blessé au combat (ou blessé tout court) car ce n'est pas sur que l'on vous soigne.

Malgré que l'on est au 21 ème siècle, lls appliquent encore les règles des sociétés ancestrales qui n'acceptent pas qu'une personne blessé puisse être à la charge de la communauté.

Chaque individue de ces sociétés doit fournir sa force de travail (sa force guerrière) à la communauté et si par malheur il se retrouvait blessé ou invalide, c'est seulement SA FAMILLE qui en devait porter le fardeau et assurer les soins par leur propres moyens.

Et si il n'y arrivent pas, l'hopital devient un simple mouroir comme il en existe des centaines en afrique...

  Oh ben,  raison invoquée pour aller cacher un truc pareil sous le tapis ? Pas de vague, surtout pas de vague : le mot d'ordre habituel a l'occidental ...

Ne faites pas de vague ! Pour les mêmes raisons il y a des conneries qui ne changent pas chez nous non plus ... Pas d' vague on vous dit : circulez y a rien a voir !

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(AFP) Les forces de sécurité afghanes ont subi cinq fois plus de pertes que celles de l'Otan ces quatre derniers mois, avec l'accélération du nombre des attaques des talibans avant le retrait des troupes étrangères d'Afghanistan en 2014, indiquent les statistiques les plus récentes.

Quelque 635 policiers et 218 militaires, selon les ministères de l'Intérieur et de la Défense, soit un total de 853 hommes, sont morts entre avril et juin, contre 165 soldats de l'Isaf, le bras armé de l'Otan en Afghanistan, d'après un décompte du site icasualties.org.

"Cette année, les ennemis de l'Afghanistan ont intensifié leurs attaques contre les forces de sécurité afghanes", a déclaré samedi Sediq Sediqqi, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, ajoutant que la police avait également "accru ses opérations contre l'ennemi".

Quelque 1.246 policiers ont également été blessés en quatre mois.

Cette augmentation du nombre d'attaques - + 11% sur la période avril-juin 2012 par rapport à la même période en 2011, juin étant le mois le plus agité depuis près de deux ans, selon l'Isaf - est une très mauvaise nouvelle pour le pays, alors que la plupart des troupes étrangères se retireront d'ici la fin 2014.

Nombre d'Afghans craignent que le chaos ne succède à la présence de l'Otan.

"Les talibans savent que les troupes étrangères s'en iront sûrement et qu'il ne leur restera ensuite qu'à se battre contre les forces afghanes. Depuis le début de leur offensive d'été, ils les ont prises pour cible, pour les démoraliser et créer la peur afin que personne ne les rejoigne", analyse Waheed Mujda, un analyste.

Selon M. Mudja, un ancien cadre taliban, le gouvernement minimise également ses pertes pour ne pas démoraliser ses troupes.

Plus tôt en juillet, Amrullah Saleh, l'ancien chef du NDS, les services secrets afghans, avait indiqué que 1.800 soldats et policiers avaient perdu la vie au cours des trois mois précédents, un chiffre jugé bien plus réaliste par Waheed Mujda.

A l'inverse, le nombre de soldats de l'Otan tués a baissé, passant de 282 au premier semestre 2011 à 220 au cours des six premiers mois de 2012, selon icasualties.org.

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Cotés Talibans, ce n'est pas certains que le service de santé soit plus efficaces

Je ne pense pas qu'ils aient un service de santé  :lol: Ou alors celui-ci doit être très très primaire...

Ils doivent probablement appliquer les mêmes règles que les rebelles dans tout conflit : si tu n'es pas capable de bouger par toi-même avec ta blessure, on te laisse crever sur place.

Pas question que des frères Talebs puissent porter le blessé et qui ainsi ralentissent le groupe et mettent en danger toute l'escouade.  

Ou à la limite, on le laisse dans un village à côté en priant que ses habitants veulent bien soigner.

et sur le forum on à signaler des comportements dans les hôpitaux militaires pakistanais quasi similaires mais alors que cela fait des années que l'OTAN tente de former les troupes, une telle situation à de quoi faire jaser  :O

Cela me rappelle une scène du film "Laurence D'arabie" , lorsqu'un journaliste américain va voir le Roi D'arabie et lui pose la question sur l'étonnante proportion de tués qui est plus important que le nombre de blessés dans son armée.

Et bien la réponse du Roi a été claire : Les blessés qui ne sont pas transportables sont éxécutés par nos propres soldats. Et cela pour une question d'éfficacité , et pour ne pas ralentir nos troupes....

Ca laisse songeur... :P

Bref, c'est l'application d'une loi ancestrale, on privilégie la survie du groupe et l'individue n'est rien...

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L'armée a cherché l'effet de surprise. Mardi matin, cinq mois avant l'échéance fixée par le président de la République, les 350 derniers soldats français en Surobi devaient quitter définitivement ce district pour rejoindre Kaboul. Un départ tenu secret jusqu'au bout pour éviter aux derniers convois des embuscades sur le chemin du retour.

Ce retrait de Surobi, au nord-est de Kaboul, se termine bien en amont du 31 décembre, date à laquelle toutes les forces combattantes françaises doivent quitter l'Afghanistan. Les autorités militaires sur place ont estimé qu'il n'était pas nécessaire de retarder le départ davantage: la Surobi, modèle de transition réussie, serait prête à être contrôlée exclusivement par les forces de sécurité afghanes. Au début du mois, les soldats français avaient quitté sans incident majeur les postes de combats avancés (combat outpost - COP) d'Ouzbin et d'Anjiran. Ces petites bases que se partageaient soldats français et afghans, appartiennent désormais à l'ANA, l'armée afghane. La base de Gwan, où quatre Français avaient trouvé la mort en janvier, avait, elle, été rendue aux Afghans en février.

suite de l'article :

http://www.lefigaro.fr/international/2012/07/30/01003-20120730ARTFIG00523-afghanistan-les-francais-quittent-la-surobi.php

http://www.opex360.com/2012/07/31/larmee-francaise-a-officiellement-quitte-le-district-de-surobi/

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Afghanistan: l'armée lance une opération dans le sud

KABOUL, 31 juillet

L'armée afghane et des unités de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) en Afghanistan ont lancé une opération de grande envergure dans la province de Kandahar (sud), annonce mardi l'agence Pajwak.

Selon cette dernière, l'opération dénommée Navid (Annonciation) sera dirigée par le commandement du 205e corps de l'armée afghane, tandis que les militaires de l'ISAF aideront leurs collègues afghans à déminer le terrain.

L'opération sera menée pendant six mois dans la partie nord de la province de Kandahar, dont plusieurs régions sont contrôlées par les talibans.

Le vice-gouverneur de la province, Abdullah Kayuma Patiala, a déclaré qu'"auparavant, ces régions étaient délaissées par les autorités ce qui a permis aux rebelles de s'installer". Selon lui, les mines et les engins artisanaux représentent le plus grand danger pour la population locale et les forces de sécurité.

http://fr.rian.ru/world/20120731/195525762.html

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Afghanistan: la Russie aide l'OTAN sans s'ingérer (Poutine)

OULIANOVSK, 1er août

La Russie aide l'OTAN à rétablir l'ordre en Afghanistan sans s'ingérer dans les opérations militaires dans ce pays, notamment en autorisant le transit de fret militaire par son territoire, a déclaré mercredi à Oulianovsk le président russe Vladimir Poutine, à la base de la 31e brigade aéroportée d'assaut russe.

"Nous sommes intéressés à rétablir l'ordre en Afghanistan. Nous souhaitons que la situation soit calme près de nos frontières méridionales. Les dirigeants afghans sont dans une situation difficile. Les troupes de l'OTAN sont présentes en Afghanistan. Il faut les aider à faire la guerre. Si quelque chose arrive et si les Forces armées russes, notamment nos troupes aéroportées, devront réagir, vous y êtes prêts, je le comprends. Mais notre mission en tant que dirigeants politiques consiste à éviter un tel scénario. Il faut tout faire pour éviter l'ingérence de nos forces armées", a indiqué M.Poutine commentant la nécessité de déploiement d'un centre de transit de l'OTAN à Oulianovsk (Volga).

La Russie et l'Alliance ont des approches différentes à l'égard de nombreux dossiers, l'OTAN a été créée à l'époque de la guerre froide, a rappelé M.Poutine. "Ils ont toujours cru que l'Union soviétique et le Pacte de Varsovie représentaient le danger principal. A présent, cette menace n'existe plus, mais l'OTAN est toujours là. C'est un atavisme du passé", a ajouté le président.

L'Alliance recherche "de nouvelles missions, de nouveaux adversaires. Mais en ce qui concerne l'Afghanistan, ils ont raison de le faire et nous les aidons. Dommage que tous les Etats qui sont engagés en Afghanistan, ne pensent qu'à s'en retirer (…) Et nous aidons l'OTAN plutôt à transporter du fret en provenance d'Afghanistan qu'en direction de ce pays, c'est bien dommage. Ils ont pris des engagements et devraient mener leur mission à bien", a conclu le président russe.

Le chef de l'Etat russe a inspecté la 31e brigade aéroportée d'assaut russe à la veille de la Journée des troupes aéroportées de Russie célébrée le 2 août.

http://fr.rian.ru/world/20120801/195545820.html

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Poutine, l'Otan et le transit afghan par Oulianovsk

Par Arkadi Doubnov, pour RIA Novosti

Le 1 août l'espace aérien russe a été ouvert au transit du fret destiné à la Force international d'assistance et de sécurité (Isaf) en Afghanistan. L'aéroport Vostotchny d'Oulianovsk deviendra le principal centre logistique de la branche russe du Réseau dit du nord.

Cet un événement historique dans une certaine mesure: la Russie adhère directement à l'opération de transport réalisée au profit de l'Otan, des Etats-Unis et de leurs partenaires. L'apparition de Vladimir Poutine à Oulianovsk, où le 1 août il a passé en revu la brigade aéroportée à la veille de la fête professionnelle des troupes aéroportées, n'était certainement pas un hasard. Comme c'est souvent le cas dans ce genre de situations, on a entendu un vétéran qui avait combattu en Afghanistan, demander de but en blanc "Pourquoi la Russie aide aujourd'hui l'Otan?".

Cette question n'a pas pris au dépourvu le président russe et il a expliqué en détails les motifs de cette mesure. "Ce n'est tout de même pas nous qui allons refaire la guerre. Laissons-les guerroyer là-bas. Mais ce n'est pas une raison pour laisser ces gars s'exposer aux dangers qui les menacent?", a-t-il déclaré.

Poutine a évoqué les "otaniens qui doivent être aidés pour accomplir leurs tâches en Afghanistan de manière à ne pas utiliser les forces armées russes, y compris grâce au transit". "Cela répond à nos intérêts nationaux", a déclaré le président, sans répondre vraiment à la question, mais en exposant plutôt la formule du consensus national "ce n'est à nous de refaire la guerre là-bas…".

La veille, un événement tout aussi important s'est produit – les Etats-Unis et le Pakistan ont signé un mémorandum d'entente mutuelle sur le transit de fret pour les troupes américaines en Afghanistan. Cela signifie le rétablissement du "réseau sud" de fourniture via le territoire pakistanais, interrompu par Islamabad en novembre 2011, après l'attaque de l'aviation américaine contre un poste-frontière militaire, qui a fait plus de vingt morts parmi les soldats pakistanais. Les Américains ont dû payer le prix fort pour obtenir d'Islamabad la réouverture de sa frontière pour laisser passer le fret. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a dû appeler son homologue pakistanaise Hina Rabbani Khar et lui dire "pardon…". Par ailleurs, le département d'Etat était contraint d'accepter la formulation des excuses imposée par les généraux pakistanais, qui avaient rejeté la proposition de Washington. Par rapport à cela, la somme de 1,1 milliard de dollars accordée par les Etats-Unis au Pakistan immédiatement après la signature du mémorandum paraît insignifiante. L'octroi de ces fonds avait été bloqué après la fermeture du "réseau sud" par Islamabad l'année dernière.

Comment le Kremlin a trahi la patrie

Après ces événements, le rôle et l'importance primordiale du transit afghan par ses frontières nord en passant par les pays d'Asie centrale et la Russie, paraissaient absolus. Quelques mois précédaient le début du retrait des troupes de l'Otan d'Afghanistan annoncé pour 2014, et l'Asie centrale était la seule région disponible pour effectuer le transit.

Les émissaires américains haut placés scionnaient les capitales de la région en discutant les détails et les tarifs du transit.

Tachkent, Douchanbé, Astana et Bichkek ont commencé à compter les futurs profits. Des propositions très intéressantes ont été également faites à Moscou.

En mars dernier, Dmitri Medvedev, président à l'époque, a évoqué un autre accord convenu avec l'Otan portant sur la création à Oulianovsk d'un centre de transbordement aérien et terrestre. Le parti communiste a réagi par une puissante campagne en accusant le Kremlin de haute trahison: "Une base de l'Otan sera déployée à Oulianovsk, la partie de Lénine!".

Les communistes ont une position assez logique, c'est indéniable. Pourquoi les dirigeants russes s'obstinaient-ils à qualifier le centre de transit américain de Manas, dans la capitale kirghize, de base militaire américaine et exigeaient-ils sa liquidation (ce n'est pas un secret que la promesse non remplie de le fermer donnée à Moscou par l'ex-président kirghize Kourmanbek Baliev lui a finalement coûté sa place), mais les communistes n'auraient pas le droit de considérer l'aéroport d'Oulianovsk comme une base américaine?

Les responsables russes étaient embarrassés pour répondre à cette question. Le représentant de la Russie à l'Otan Nikolaï Kortchounov a expliqué fin juin qu'aucun personnel militaire étranger ne serait présent pour le transbordement ou la protection des frets.

"L'Otan a affirmé que le transit de frets via le territoire russe serait effectué en respectant la législation russe. Le transit des chargements de l'Isaf serait soumis à un régime commercial. Il est prévu d'utiliser seulement les sites civils de l'aéroport d'Oulianovsk et les voies ferroviaires d'accès prévues pour le transit de fret international", a déclaré Nikolaï Kortchounov. "Ce fret ne pourra pas tirer ou exploser et ne représente aucun danger pour la population, rassurait le diplomate russe. Le transport d'armement, de matériel ou de munitions est exclu."

Selon Nikolaï Kortchounov, le fret non létal inclut les catégories telles que les containers avec des affaires personnelles des militaires, les vêtements, les tentes, les lits, les couvertures et les appareils ménagers. Le transport des véhicules à roues non armés est également autorisé.

Le représentant de la Russie à l'Otan a déclaré que le transit serait assuré dans les deux sens principalement par des compagnies de transport russes et serait "combiné", incluant le transport routier, aérien et ferroviaire.

Le fret sera transporté d'Afghanistan à Oulianovsk par avion, puis transbordé sur les moyens de transport terrestre et envoyé à destination de l'Europe ou vers les ports européens.

La "juste cause" des Américains

Le 25 juin 2012, le premier ministre Dmitri Medvedev a signé un décret autorisant le transit combiné à certaines conditions. Les armements et le matériel militaire suivront la procédure de transit douanier. Un certificat officiel devra être fourni pour l'armement transporté spécifiant la nomenclature, le nombre d'armements et le matériel, ainsi que le but de leur déplacement. Les opérations de transport d'armements se dérouleront en présence de douaniers.

Le rétablissement du réseau pakistanais de transit à destination et en provenance d'Afghanistan attenue dans une certaine mesure le rôle politique exclusif des itinéraires passant par la Russie et l'Asie centrale, mais ne réduit pas leur profit commercial. Pendant la rencontre avec la brigade aéroportée à Oulianovsk, Vladimir Poutine n'a pas parlé de cet aspect de la coopération avec l'Otan, sans doute le format ne convenait pas pour l'occasion…

"Dans ce cas concret, ils travaillent pour une cause juste, et nous les aidons, a déclaré Poutine. Et j'estime que nous faisons ce qui doit être fait. Dommage seulement que pratiquement tous les acteurs de l'opération en Afghanistan ne pensent qu'à déguerpir le plus vite possible. Ils n'ont qu'à y rester et y travailler, ils ont endossé cette lourde responsabilité et doivent porter ce fardeau jusqu'au bout."

Il convient de noter que quelques années auparavant, avant l'annonce du retrait des troupes américaines d'Afghanistan par l'administration actuelle de la Maison blanche, Moscou et Pékin appelaient Washington à fixer le plus rapidement possible les délais de ce retrait…

Aujourd'hui, lorsque les délais ont été établis, à la question de savoir pourquoi le ton de Moscou a changé, les diplomates russes répondent: "Les Etats-Unis n'ont pas rempli le mandat délivré par l'Onu en 2001 pour l'opération antiterroriste en Afghanistan: la paix n'a pas été rétablie, l'économie non plus, et la production de drogues a augmenté significativement…".

Une telle appréciation de l'opération Enduring Freedom (Liberté Immuable) lancée par les USA en Afghanistan il y a plus de dix ans, soutenue par Poutine après les événements du 11 septembre 2001, permet d'encore près d'une dizaine d'année de continuer à critiquer avec modération les actions de Washington à l'égard de l'Afghanistan.

Selon l'accord stratégique, dont la signature se prépare entre les Etats-Unis et l'Afghanistan, la présence militaire américaine en Afghanistan, y compris cinq grandes bases militaires, pourrait être maintenue jusqu'en 2023.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

http://fr.rian.ru/discussion/20120803/195566677.html

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Karzaï: l'Afghanistan lutte contre le terrorisme, pas contre les rebelles

Image IPB

Interview avec le président afghan Hamid Karzaï

Le président afghan Hamid Karzaï a exposé dans une interview accordée aux correspondants spéciaux de RIA Novosti et des chaînes Russia Today et Rossia-24 les origines de la situation difficile de l'Afghanistan et les perspectives de son règlement après le retrait supposé des troupes étrangères. L'entretien qui s'est tenu dans sa résidence de Kaboul, le palais royal Arg, a été qualifié par le président afghan de très sincère et impartial.

Monsieur le président, merci de nous avoir accordé du temps. La première et la principale question: que pensez-vous des perspectives de l'Afghanistan après le retrait de la Force internationale d'assistance et de sécurité (Isaf)?

Le retrait n'aura pas d'incidence sur l'état d'ensemble de la sécurité en Afghanistan si l'aide financière à l'économie afghane se poursuit, si la contribution à la formation et à l'équipement des forces de sécurité afghanes continue d'être apportée et si la coopération se maintient au niveau actuel entre l'Afghanistan et la communauté internationale. Dans ces conditions, le retrait des forces internationales n'aura aucune conséquence négative. Bien au contraire, il se reflètera positivement sur la sécurisation du pays.

Est-ce que vous considérez vraiment les talibans, le Hezbi Islami d'Afghanistan et le réseau Haqqani comme des terroristes? Le fait est que 25 ans auparavant ces mêmes personnes (Gulbuddin Hekmatyar, Jalaluddin Haqqani) luttaient contre "l'occupation soviétique." A l'époque le monde entier les appelait des "moudjahidines", des combattants de la guerre sainte. Aujourd'hui ces gens luttent contre l'intervention des Etats-Unis et de l'Otan – et tout le monde les qualifie de terroristes. Où est la différence?

Avant tout, en Afghanistan on ne les appelle pas terroristes. C'est du point de vue occidental que certains d'entre eux sont des terroristes. Mais nous faisons une différence entre eux. Bien sûr, le Hezbi Islami, le réseau Haqqani et certains talibans faisaient partie des moudjahidines. De la même manière que nous, en fait: a l'époque on participait tous au jihad contre l'Union soviétique. Lorsque le jihad s'est conclu par le retrait des troupes soviétiques et que nous sommes revenus en Afghanistan, la guerre était terminée et il était nécessaire de s'occuper de la reconstruction pour remettre le pays sur le chemin de la stabilité et du développement. Mais cela ne s'est malheureusement pas produit – aussi bien en raison de nos propres erreurs que de l'ingérence dans les affaires de l'Afghanistan de nos voisins, ainsi que de la négligence des Etats-Unis et d'autres pays occidentaux. L'Occident a complètement ignoré l'Afghanistan. Lorsque l'Union soviétique a retiré ses troupes du pays et que les moudjahidines ont créé leur propre gouvernement, tous les Etats occidentaux ont fermé leurs ambassades en Afghanistan et ont rappelé leur corps diplomatique. Toute aide financière à l'Afghanistan a été suspendue. Tandis que nos voisins étaient autorisés à continuer de s'ingérer dans nos affaires. Les conséquences ont été catastrophiques et ont affecté le monde entier, y compris les Etats-Unis et la Russie. Après le 11 septembre 2001, les Etats-Unis, l'Otan et le reste de la communauté internationale ont soudainement pris conscience de toute la gravité de la situation qui affligeait le peuple afghan et de ses conséquences pour la sécurité internationale en général. Et ils sont alors arrivés en Afghanistan. Le peuple afghan a lutté épaule contre épaule avec eux. Nous avons évincé Al-Qaïda et les talibans en moins d'un mois et demi. Tous les leaders des moudjahidines sont revenus en Afghanistan, à l'exception de Hekmatyar. Il est resté à Téhéran, puis s'en est allé quelque part ailleurs. Nous n'avons jamais qualifié le parti Hezbi Islami d'organisation terroriste. Ce n'en est pas une. Les talibans afghans ne sont pas non plus des terroristes. C'est la raison pour laquelle je m'adresse à eux comme à des "frères."

Parlons du retrait de la Force internationale pour 2014: on en parle depuis longtemps, mais il existe des rumeurs concernant le maintien de la présence internationale en Afghanistan sous une certaine forme jusqu'en 2024. Selon le Conseil national du renseignement des États-Unis (U.S. National Intelligence Council), dans le meilleur des cas la situation en Afghanistan est dans l'impasse, et ce après 11 années de présence. Comment vous-même et votre gouvernement pouvez compter sur le soutien de la communauté internationale malgré la modestie des résultats obtenus au cours de cette période?

En ce qui concerne la sécurité, vous avez probablement raison. Mais quant au développement général de notre pays, nous avons accompli d'énormes progrès. L'éducation, la santé publique, les routes, le développement de l'économie, la monnaie nationale et le taux de change, la stabilité générale de l'Afghanistan, ses relations avec le monde extérieur – nous avons actuellement des relations on ne peut meilleures avec nos voisins et les autres Etats. Par ailleurs, la sécurité n'est pas seulement notre problème. C'est bien ce qui explique la présence de la communauté internationale en Afghanistan. Si c'était un problème purement intérieur de l'Afghanistan, alors les Américains ne seraient jamais intervenus. D'ailleurs, ils ne sont venus qu'après les attentats du 11 septembre 2001.

Mais si c'est un problème afghan, qu'en pense la population – souhaite-t-elle la poursuite de l'occupation?

Ce n'est pas seulement un problème afghan, c'est bien ce que je vous ai dit.

C'est également un problème concernant le Pakistan…

C'est un problème concernant le Pakistan, les pays voisins et l'Occident. C'est également un problème pour la Russie, la Chine, l'Inde et l'Iran. Ainsi, lorsqu'on parle de la sécurité en termes de maintien de l'ordre pour la sécurité des simples Afghans, on parle du problème afghan. Cependant, lorsqu'on parle de la sécurité de l'Afghanistan dans le contexte du terrorisme international et de la lutte contre ce phénomène, ce n'est plus une question afghane, mais une question de sécurité collective de la communauté internationale. Et dans ce sens, la communauté internationale n'a pas tenu toutes ses promesses.

Elle n'en a pas fait suffisamment en 11 ans? Monsieur le président, tant de temps, tellement d'argent, autant de pertes humaines – et tout cela est insuffisant?

Absolument.

Vous allez devoir en persuader le peuple américain.

C'est précisément ce que je m'efforce de faire. Les buts assignés n'ont pas été atteints parce qu'on ne poursuit pas le bon objectif. On insiste depuis longtemps en disant que la guerre contre le terrorisme ne doit pas prendre pour théâtre d'opérations les communes afghanes. La menace terroriste n'émane pas des villages afghans.

Sous quelle forme la présence étrangère se maintiendra-t-elle dans votre pays après 2014?

Je le dirai, mais cette question cruciale nécessite des explications supplémentaires. La guerre contre le terrorisme ne sera gagnée que si on s'intéresse aux refuges des terroristes, à leurs camps d'entraînement et à leurs zones de propagande, et si on s'occupe des problèmes fondamentaux, mais par d'autres moyens. Ce qui n'a pas été fait jusqu'à présent, et c'est la raison pour laquelle la guerre n'a pas connu le succès prévu. La présence internationale (notamment américaine) en Afghanistan après 2014 et jusqu'en 2024 sera déterminée par le Traité de sécurité qu'il est prévu de signer dans un an. Il dépendra, premièrement, de nos accords avec les Etats-Unis concernant le format et le spectre des responsabilités et des engagements des parties; deuxièmement, de ses objectifs et tâches, aussi bien en ce qui concerne l'Afghanistan que la guerre contre le terrorisme. Il convient donc d'examiner cette question séparément de la situation actuelle. Il est question du maintien de la présence militaire américaine en Afghanistan à une échelle largement inférieure par rapport à aujourd'hui, aussi bien dans le cadre de nos relations bilatérales que de la lutte générale contre le terrorisme.

Vous utilisez souvent l'expression "guerre contre le terrorisme." Cependant, au cours des quatre dernières années cette notion est devenue démodée aux Etats-Unis. Est-ce que vous appréciez ce terme?

Chez nous cette notion est loin d'être démodée. Les Etats-Unis utilisent aujourd'hui le mot de "rebelles" au lieu de "guerre contre le terrorisme." Nous ne sommes pas du tout d'accord avec cette terminologie. Si nous avons affaire à de simples rebelles, la communauté internationale n'a rien à faire en Afghanistan, car il s'avère qu'ils s'ingèrent militairement dans un conflit intérieur et soutiennent l'un des camps. C'est une ingérence dans les affaires intérieures pure et simple. Si nous avons affaire à un mouvement de rebelles, c'est aux Afghans, à nous-mêmes, qu'il appartient de régler ce problème – chercher des solutions, remédier à l'injustice et chercher un compromis. Pour cette raison nous n'appelons jamais ces gens des "rebelles", c'est un terme occidental utilisé pour l'Afghanistan. Mais ici on appelle ça le terrorisme.

Que pensez-vous des perspectives de confrontation interethnique en Afghanistan, ainsi que du danger de désintégration du pays?

L'Afghanistan est un pays très soudé. Probablement le plus soudé de cette région. Jugez vous-mêmes: après 30 ans de guerre, de conflit à l'intérieur du pays et d'ingérence étrangère active, les pensées de tous les Afghans restent fidèles à leur pays et à la capitale Kaboul. Chaque Afghan cherche à prouver qu'il est plus patriote que les autres. Le pays n'est donc pas menacé par de partition. En effet, nous avons une société multiethnique. Elle est hétérogène, comme dans beaucoup d'autres pays. C'est toute la beauté de l'Afghanistan: nous sommes un pays bigarré. Dans la diversité des tribus et des groupes ethniques réside notre force, et non pas la faiblesse. C'est notre point fort.

Cependant, vous avez un problème de contradictions entre le nord et le sud…

Pas du tout.

Le monde entier pense autrement.

Les conflits entre les divers mouvements n'ont rien à voir. Ce sont les conséquences de l'impact de l'Union soviétique sur la vie de notre pays, les conséquences de notre lutte contre la présence militaire soviétique, de l'ingérence des Etats voisins, ainsi que des faibles capacités institutionnelles des organisations de moudjahidines, qui n'arrivent pas à rétablir la paix dans le pays. Mais il n'y a jamais eu de conflit au sein du peuple afghan. Regardez tous ces gens qui s'affrontaient d'une manière ou d'une autre pendant divers conflits militaires – les factions Khalq et Parcham associées à l'Union soviétique; les organisations de moudjahidines derrières lesquelles se trouvait l'Occident, le Pakistan et le monde arabe; les groupes laïques en Afghanistan; le clergé – aujourd'hui ils travaillent tous ensemble au parlement afghan. Ils sont assis pratiquement côte à côte. Ce n'est donc pas un problème. L'Afghanistan est un pays uni, et très soudé.

Monsieur Karzaï, j'ai passé beaucoup de temps en Afghanistan – environ 14 ans, je suis ici depuis le début de la révolution de Saur (avril 1978). Je sais parfaitement que les pauvres aiment les Russes et n'aiment pas les Américains. En comparant les 10 années de présence de l'Union soviétique en Afghanistan aux 10 années de déploiement des forces des Etats-Unis et de l'Otan – laquelle de ces périodes a été plus bénéfique pour l'Afghanistan ou pire, et pourquoi?

Comparer les 10 années à l'époque de l'Union soviétique et avec les Américains? Très bien, je dirai sincèrement ce que je pense. Avant l'invasion, l'Union soviétique était l'un de nos meilleurs partenaires. L'URSS offrait à l'Afghanistan les meilleurs projets de développement, formait un grand nombre de personnes et apportait une aide à grande échelle. Lorsque l'URSS a envahi l'Afghanistan, tout notre peuple s'est révolté contre l'invasion. C'est la raison pour laquelle près de 8 millions de réfugiés se sont retrouvés en Iran et au Pakistan. Aux yeux du peuple afghan la résistance contre l'Union soviétique était légitime, et chaque Afghan se battait contre elle. Avec l'arrivée des Américains, des millions de réfugiés, des leaders du jihad et toutes les diasporas afghanes du monde entier sont revenus en Afghanistan. L'économie de notre pays a beaucoup progressé au cours de cette période. La présence de l'Otan et des Etats-Unis était légitime et approuvée par la communauté internationale. Même la Russie a approuvé la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur l'envoi des troupes en Afghanistan. C'est donc complètement différent. Et si on parle d'accroissement du potentiel, la présence américaine nous a apporté l'augmentation du potentiel économique, éducatif et social. A son tour, la présence soviétique s'est traduite par le renforcement de notre potentiel militaire. Dans ce sens les Soviétiques nous ont beaucoup apporté. Au moment du retrait des troupes soviétiques, nous disposions de plus de 450 avions et hélicoptères divers, ainsi que des milliers de chars et de véhicules blindés. Dans ce sens, l'URSS a été un allié très puissant. D'autant plus que l'URSS a formé un grand nombre d'Afghans dans divers domaines. Les Américains n'ont pas été aussi efficaces en termes de fourniture de matériel militaire nécessaire. J'espère qu'ils y remédieront.

Comment voyez-vous vos relations avec le Pakistan?

Je voudrais avoir les meilleures relations possibles avec ce pays. C'est une question primordiale. L'Afghanistan devra vivre côte à côte avec ses voisins pendant de nombreuses années après le retrait des troupes de l'Otan et des Etats-Unis. Nous en sommes parfaitement conscients. C'est la raison pour laquelle nous nous efforçons d'améliorer les relations avec les voisins. Par exemple, nos relations avec l'Iran: malgré tous les différends, nous avons payé cher pour garder de bonnes relations avec ce pays. Ainsi qu'avec le Pakistan, en dépit de toutes les difficultés, même si le Pakistan a déjà attaqué l'Afghanistan, malgré les problèmes dans ce pays, et même si des terroristes pénétraient par la frontière [pakistanaise] dans notre pays, nous avons réussi à conserver un dialogue actif avec le Pakistan. Nous avons fait beaucoup d'efforts pour garder des liens solides avec ce pays. Je me suis rendu plus souvent en visite au Pakistan que tout autre dirigeant afghan au cours des 60 dernières années. On en est donc parfaitement conscient et on cherche en permanence à rester en bons termes avec le Pakistan et les autres voisins.

Cependant, il existe certains problèmes dans les relations entre les Etats-Unis et le Pakistan, car vous avez vos propres talibans, et ils ont les leurs. Les militaires dans ce pays ont leurs propres objectifs politiques, et les dirigeants civils poursuivent les leurs. Et votre pays s'est soudainement retrouvé au centre de cet imbroglio.

Ces questions affectent l'Afghanistan aussi bien du point de vue pakistanais qu'américain. Mais nous avons nos propres problèmes. Nous ne percevons pas les relations avec le Pakistan ou avec l'Iran à travers le prisme américain. Nous ne voyons pas nos relations avec la Russie ou la Chine avec les yeux des Etats-Unis. Malgré sa dépendance envers les Etats-Unis et l'Otan, notre pays a réussi à établir sa propre politique étrangère et des relations indépendantes avec les Etats voisins. Il faut continuer dans cet état d'esprit. Néanmoins, la position du Pakistan à l'égard des Etats-Unis et vice versa se reflète forcément sur notre politique étrangère. Cela concerne également l'Iran et la Russie. Mais nous nous efforçons de maintenir ces relations au meilleur niveau possible.

La situation financière en Afghanistan est telle qu'à l'heure actuelle seul le capital étranger est présent dans le pays. Que comptez-vous faire à cet égard? Après tout, la population souffre de la pauvreté et ne voit aucune perspective d'avenir.

En 2002, le revenu par habitant en Afghanistan était seulement de 180 dollars. Aujourd'hui, il est à hauteur de 700 dollars, aussi bien grâce à l'aide étrangère qu'à la croissance de l'économie afghane. Le retrait des forces internationales en 2014 se reflètera forcément sur la situation économique du pays. Mais dans l'ensemble, ce retrait aura un effet positif sur la population et l'économie afghane. Nous devons vivre à hauteur de nos moyens. On ne peut pas compter tout sa vie sur l'aide extérieure. Pour cette raison, indépendamment de l'impact de cet événement, nous devons avancer. La conférence de Bonn a promis de soutenir l'Afghanistan concernant cette réduction du budget et de contribuer au rétablissement de notre pays. De plus, prochainement se tiendra le sommet de l'Otan à Chicago, où les membres de l'Alliance approuveront une aide financière pour les forces de sécurité afghanes d'un montant de 4,1 milliards de dollars pour 10 ans à partir de 2014. Troisièmement, nous comptons sur la poursuite du rétablissement de l'économie afghane, qui connaîtra la croissance au fur à mesure du retrait de la Force internationale et de l'évolution de la situation après 2014. D'ailleurs, cette année notre revenu national a dépassé 2 milliards de dollars. Le revenu de l'exploitation minière augmente. Pour 2024, les revenus de l'Afghanistan devraient atteindre près de 5 milliards de dollars. Ainsi, la vie se normalisera dans notre pays, et lorsque la paix s'établira, et j'espère que ce sera le cas et que des relations étroites lieront tous nos pays (la Russie, le Pakistan, l'Afghanistan, l'Iran et l'Inde), l'Afghanistan deviendra la plaque tournante de nos intérêts communs.

http://fr.rian.ru/discussion/20120515/194710530.html

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Une attaque échoue.

KABOUL (Sipa) — Deux soldats afghans ont essayé de tirer sur un groupe de soldats de l'OTAN jeudi près d'une base militaire dans l'est de l'Afghanistan, ont annoncé les autorités. Aucun soldat de la force internationale de l'OTAN en Afghanistan (ISAF) n'a été tué, mais un des assaillants a été tué quand les militaires ont répliqué.

Un porte-parole des talibans, Zabiullah Mujahid, a revendiqué la responsabilité de l'attaque de jeudi, mais il n'a fait référence qu'à un seul assaillant. Il a dit que cet homme était un soldat qui avait eu un contact avec les talibans avant de lancer l'attaque.

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Même type d'attaque : 3 soldats américains tués par un soldat afghan.

Le piège est désormais classique en Afghanistan. Un homme portant un uniforme de l'armée afghane a tiré sur des militaires américains, vendredi dans le sud du pays, a annoncé l'armée américaine. Au moins trois soldats ont été tués, dans le district de Sangin de la province du Helmand, l'un des bastions traditionnels des rebelles talibans. De son côté le chef de l'administration de Sangin, Mohammad Sharif, évoque un bilan de 4 soldats américains tués.

Il s'agit de la troisième attaque de ce type cette semaine, une tendance préoccupante pour l'Otan qui forme les forces afghanes avec l'objectif de les voir assurer la sécurité du pays à sa place d'ici à la fin 2014, date du retrait prévu de la force internationale.

http://www.leparisien.fr/international/afghanistan-au-moins-3-soldats-americains-tues-par-un-homme-en-uniforme-10-08-2012-2120488.php

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