Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Manuel77

Members
  • Compteur de contenus

    982
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    7

Tout ce qui a été posté par Manuel77

  1. Bonjour Bechar, Je ne sais pas si ton anglais est bon, mais cela vaut la peine de lire tout le lien. Rappelle-toi qu'il vise à expliquer aux politiciens allemands le fonctionnement de la politique étrangère française. C'est pourquoi les "péchés" allemands sont peu mentionnés, car on part du principe que le lecteur connaît le fonctionnement allemand. Il est descriptif, il ne condamne pas et ne propose malheureusement pas de "solutions" directes (il n'y en a de toute façon pas en politique). Macron estime qu'il faut agir davantage que les autres Européens. Il est prêt à agir de manière disruptive pour "réveiller" les autres. Il s'intéresse davantage à l'Europe qu'à l'UE. Pour l'Allemagne, l'UE est la première priorité à partir de laquelle il faut penser. Pour Macron, elle n'est qu'un outil qu'il peut utiliser dans l'intérêt de l'Europe. Macron est plus pragmatique et plus flexible. Il peut agir unilatéralement, minilatéralement, bilatéralement. Si l'UE lui est utile, tant mieux. Si ce n'est pas le cas, on peut passer outre. Cela contredit fortement la pensée allemande, qui est très attachée aux institutions. Pour l'Allemagne, l'institution est sacrée, il ne peut y avoir d'alliances ad hoc, de "coalition des volontaires" placée temporairement à côté de l'UE. Macron est prêt à agir de manière délibérément contradictoire. Il peut par exemple soutenir l'opposition russe tout en cherchant à se rapprocher de Poutine. Macron se focalise sur la pratique et l'opération. Il veut construire l'Europe de la souveraineté à partir d'expériences opérationnelles communes (par ex. au Mali). Il ne veut pas écrire de longs manuels de stratégie arides, mais apprendre de l'action commune. Macron défend les intérêts français de manière plus claire et plus conflictuelle que ses prédécesseurs, notamment vis-à-vis de l'Allemagne. Il utilise son pouvoir et court-circuite davantage ses ministères que ses prédécesseurs. En Allemagne, les ministères ont beaucoup plus de pouvoir, le chancelier est enchaîné. "Dans l'ensemble, cela donne une image ambivalente du pays partenaire qu'est la France. D'une part, elle est l'une des rares en Europe à avoir présenté un concept remarquable et complet pour l'avenir de la politique étrangère, de sécurité et de défense européenne. D'autre part, Paris est un acteur qui irrite régulièrement l'Allemagne et d'autres pays européens par ses exigences élevées, ses initiatives isolées et ses propositions jugées provocantes, qui les dépassent en partie et qui rendent difficiles les approches communes". Ce que nous ne comprenons pas non plus, c'est la politique libyenne de la France. Tout d'abord, il faut savoir qu'ici, nous n'en savons pas grand-chose et n'y comprenons rien. Ce que nous avons retenu, c'est que la France a en quelque sorte agi contre l'Italie (et donc contre l'UE, je ne sais pas ??) C'est opaque pour nous. Autre nouveauté pour moi : le document dit que les Etats-Unis ont laissé un vide de pouvoir en Méditerranée, que la France et la Turquie se disputent. Cela nous est étranger et nous fait peur, car nous devons craindre l'influence de la communauté turque en Allemagne. Tout aussi nouveau pour nous : que les attentats terroristes en France en 2015 aient eu une dimension sociale comme le 11 septembre aux Etats-Unis. Nous ne savons pas qu'il a eu une influence sur la politique étrangère de la France, que des opérations ont été lancées, qui ont épuisé les capacités militaires. Nous ne faisons pas le lien avec le Mali par exemple. Nous pensons que la France soutient Haftar parce qu'il est souhaité par les Emirats, qui ont trop d'influence sur l'industrie française de l'armement. Nous ne comprenons pas que Macron se soit rapproché de la Russie lorsque Merkel a réalisé, après des années de travail, que Poutine était imprévisible et qu'une coopération constructive n'était pas possible. Les rôles de l'Allemagne et de la France se sont inversés, la France répète les mêmes erreurs de l'Allemagne d'avant 2014. On ne peut pas discuter avec Poutine, on ne peut que juger ses actions (nous passons gracieusement sur le fait que nous avons continué à acheter son gaz). Quand Macron a dit que l'OTAN était en état de mort cérébrale, beaucoup l'ont approuvé en secret, mais ils n'étaient pas d'accord pour qu'il le dise. Pour les Allemands, quand on insulte une institution, c'est aussi grave que quand on insulte une nation. L'institution est tout aussi sacrée. Je n'ai pas énuméré les contradictions et les péchés allemands, il y en a beaucoup (nucléaire, réfugiés, gaz). En bref, qu'est-ce qui rend Macron si difficile pour l'Allemagne : nous apprécions son énergie, mais nous craignons qu'il fasse cavalier seul. Mais je ne peux pas parler au nom des autres Européens (dans le texte original, il a été indiqué qu'ils avaient souvent aussi les mêmes objections à la politique de Macron).
  2. Une excellente analyse des raisons pour lesquelles la politique de sécurité de Macron rencontre des difficultés en Allemagne. Elle date d'un an, mais elle est très profonde. Bien sûr, l'Ukraine n'est pas prise en compte. Je ne fais que poster la conclusion, regardez le lien pour le texte complet : English:https://www.swp-berlin.org/publikation/frances-foreign-and-security-policy-under-president-macron Deutsch:https://www.swp-berlin.org/publikation/frankreichs-aussen-und-sicherheitspolitik-unter-praesident-macron Au cours des dernières années, l'Allemagne et la France ont toujours réussi à approfondir leur coopération bilatérale et à renforcer l'Union européenne. Avec le traité d'Aix-la-Chapelle, les deux parties ont convenu en janvier 2019 de "porter leurs relations bilatérales à un nouveau niveau".1 Lors d'une vidéoconférence, le 18 mai 2020, le président Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel ont élaboré une proposition pour la relance économique de l'Europe après la pandémie de Corona. Un élément central de leur initiative a été la création d'un fonds de reconstruction (Recovery Fund), que la Commission européenne a intégré le 27 mai dans son plan de reconstruction et que les autres États membres de l'UE ont approuvé le 21 juillet 2020.2 En outre, l'Allemagne et la France ont joué un rôle important dans l'accord conclu fin décembre 2020 entre l'UE et la Chine sur un nouvel accord d'investissement après sept ans de négociations. Berlin et Paris s'étaient mis d'accord pour que l'accord UE-Chine soit conclu sous la présidence allemande du Conseil de l'UE et ratifié en 2022 sous la présidence française.3 Le constat n'est toutefois pas aussi positif pour la politique étrangère et de sécurité ainsi que pour certaines parties de la politique européenne. Comme le montre la présente étude, l'offre du chef de l'État français d'établir un "nouveau partenariat" avec l'Allemagne n'a pu être honorée ni dans le cadre de l'OTAN, ni dans les relations avec la Russie et la Turquie, ni en Libye. Les obligations prévues par l'article 1 du traité d'Aix-la-Chapelle n'ont pas non plus été entièrement respectées jusqu'à présent. En conséquence, les deux États souhaitent s'engager "en faveur d'une politique étrangère et de sécurité commune efficace et forte" et "renforcer et approfondir" l'Union économique et monétaire.4 La principale raison de ce constat réside dans le fait que l'Allemagne et la France ont réagi différemment aux changements structurels de la politique internationale. Les études de cas ont expliqué que depuis son entrée en fonction au printemps 2017, Emmanuel Macron a modifié les hypothèses de base de la politique de sécurité et de défense française. Dès 2013, le Livre blanc de la défense française avait prédit certaines évolutions dans les relations internationales : le retrait des États-Unis d'Europe, la montée en puissance de la Chine, une augmentation des conflits régionaux, l'importance croissante de l'intelligence artificielle et la question de la domination du cyberespace, enfin la persistance du terrorisme international, qui s'étendrait également à l'Europe. La Revue stratégique de défense et de sécurité nationale, élaborée sous la direction de Macron et publiée en octobre 2017, reconnaît que ces changements se sont produits beaucoup plus rapidement et plus largement que prévu en 2013. Il est donc urgent d'y réagir. Pour Macron, il est évident que les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ont refusé leur solidarité à leurs partenaires européens à un moment où la capacité d'action de la France est de plus en plus limitée.5 Comme la France ne pourra à l'avenir se développer sur la scène internationale que dans et par l'Europe, celle-ci doit être mise en mesure de prendre son destin en main. Dans le cas contraire, elle deviendrait une "masse de négociation" pour les grandes puissances que sont les Etats-Unis et la Chine. Cette analyse des relations internationales et de sa propre marge de manœuvre a conduit le président français à appeler en 2019 les ambassadeurs de son pays à réfléchir à nouveau à la relation de la France avec la Russie.6 Peu après, il a constaté que l'OTAN était "en état de mort cérébrale" - elle n'était pas capable de s'exprimer sur des thèmes centraux de la sécurité européenne ; de plus, elle n'empêche pas les alliés que sont les Etats-Unis et la Turquie de mener en Syrie une politique qui menace la sécurité de leurs partenaires.7 Les attentats terroristes de Paris en 2015 ont montré que la France dépendrait plus qu'avant de ses partenaires en matière de politique de sécurité et de défense. La lutte contre le terrorisme international sur le territoire national ainsi qu'en Afrique et au Proche-Orient a laissé de graves traces au niveau des effectifs et des finances des forces armées françaises. La Revue stratégique de défense et de sécurité nationale a conclu en 2017 que la France devrait à l'avenir agir de manière plus pragmatique et plus flexible et faire d'une action dans des formats minilatéraux son leitmotiv en matière de politique de sécurité et de défense. Déjà sous le mandat du prédécesseur de Macron, la conviction s'était imposée que les partenaires européens réagissaient majoritairement avec désintérêt aux nouveaux défis de la politique de sécurité et ne ressentaient pas l'urgence d'y faire face. Sous la présidence de Macron, la France relativise désormais l'importance de l'Union européenne comme cadre de référence de sa politique de sécurité et de défense. Au lieu de cela, elle mise de plus en plus sur le cadre de référence "Europe", au sein duquel et par le biais duquel elle souhaite exercer son influence dans ce domaine politique. Cela témoigne du nouveau pragmatisme de Paris. Ainsi, Paris accorde une grande importance aux changements structurels dans les relations internationales et se voit soumis à une forte pression d'adaptation. En revanche, la politique étrangère, de sécurité et européenne de l'Allemagne s'en tient largement au statu quo. Berlin vise toujours à développer l'OTAN et la PSDC en tant qu'organisations fondamentales de la politique étrangère et de sécurité allemande. Il s'efforce également de structurer les relations avec les grandes puissances que sont les États-Unis et la Chine, ainsi qu'avec les puissances régionales que sont la Russie et la Turquie, et ce par le biais d'un équilibre des intérêts au sein de l'UE et de l'OTAN. Dans ce contexte, il est de plus en plus difficile de trouver un équilibre des intérêts franco-allemands en matière de politique étrangère et de sécurité. Avec ce résultat, la présente étude comble une importante lacune de la recherche. Alors que les motifs de la politique européenne d'Emmanuel Macron ont déjà été étudiés,8 il manquait une analyse correspondante de sa politique étrangère et de sécurité. En outre, l'étude a permis d'identifier six autres raisons qui, au cours de la présidence de Macron, ont régulièrement provoqué des irritations entre Berlin et Paris sur des questions cruciales de politique étrangère, de sécurité et européenne. La première raison a déjà été abordée : Paris, contrairement à Berlin, ressent une urgence particulière à agir dans de nombreux domaines politiques. Cette différence explique pourquoi la relation franco-allemande s'est détériorée sous Macron, même dans les domaines où les différences conceptuelles entre les deux partenaires sont généralement connues. Cela vaut par exemple pour l'OTAN et la question de l'organisation des relations transatlantiques en matière de sécurité, mais aussi pour la politique économique et monétaire9. La France est de moins en moins en mesure de satisfaire à son ambition en matière de sécurité et de défense, à savoir mettre fin aux crises et aux conflits dans le monde entier en utilisant ses capacités militaires, car ses propres capacités sont limitées. Par conséquent, Paris dépend de partenaires qui partagent ses préoccupations et sont enclins à rechercher une approche opérationnelle commune. Les efforts qui devraient avant tout avoir un effet intégrateur et inclusif (par exemple la PESCO) sont subordonnés à cette préoccupation centrale ou complétés par des formats qui semblent utiles à la France (par exemple l'EI2).10 Au sein de l'Union économique et monétaire, la France est l'un des pays les plus touchés par la pandémie mondiale Covid-19. C'est surtout la hausse massive du chômage qui pèse sur le président Macron. La proposition franco-allemande d'une capacité de construction et de résilience ne lui procure pas le répit nécessaire pour que l'économie et le marché du travail de son pays retrouvent leur niveau d'avant la crise avant les élections présidentielles de 2022. En conséquence, Macron restera un partenaire inconfortable pour l'Allemagne en matière de politique de sécurité et de défense ainsi qu'en matière de politique économique et monétaire. Ensemble, il ne sera possible d'obtenir au mieux que des solutions (de compromis) temporaires. Deuxièmement, presque toutes les contributions individuelles de l'étude arrivent à la conclusion que les différences entre les cultures stratégiques de l'Allemagne et de la France, ainsi que les systèmes politiques des deux pays, jouent un rôle déterminant. Plus la prétention d'un président français à exercer une influence sur les relations internationales et à faire valoir la grandeur et le rang de son pays est marquée, moins Berlin et Paris parviennent à se concerter et à promouvoir un équilibre bilatéral des intérêts. Emmanuel Macron a exprimé sans ambiguïté à plusieurs reprises, tant lors de la campagne présidentielle qu'au début de sa présidence, qu'il aspirait à améliorer l'image et la position de la France sur la scène internationale. En ce qui concerne l'Union européenne, il a appelé dès 2016 à une "refondation" dans son livre Révolution,11 un des blueprints de son programme électoral. Comme condition préalable à ses ambitieux projets de réforme, qui ont culminé en septembre 2017 avec l'"Initiative pour l'Europe "12 , Macron avait identifié la nécessité de réduire la méfiance allemande envers la France. Quelques jours après son élection à la présidence de la République française, il a affirmé dans un entretien avec des journalistes internationaux que la France ne pouvait être un "moteur" de l'Europe que si elle faisait progresser son économie et sa société. Parce qu'il en va de la "crédibilité, de notre efficacité, de notre force" de la France, il engagera des réformes indispensables que Berlin, notamment, attend depuis longtemps.13 En ce qui concerne la politique de sécurité et de défense de son pays, Macron a souligné en février 2017, dans une interview accordée à une revue spécialisée, que l'environnement stratégique de la France était complexe et instable, tandis que ses forces armées étaient confrontées à d'énormes lacunes. Il poursuit : "Qu'il s'agisse du maintien en condition opérationnelle, du renouvellement des équipements ou de l'entraînement, il est de notre responsabilité de réaliser rapidement les investissements qui permettront à nos armées de tenir leur rang. Je suivrai donc de près l'exécution du budget de la défense et j'engagerai, dès le lendemain des élections, une revue stratégique qui permettra, dans un délai très court - pas plus de quelques mois - de fixer des priorités pour les nouveaux programmes d'armement, pour l'entretien des équipements et pour les dépenses de personnel "14. Avec la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale, Macron affirme son attachement à une France forte, "maître de son destin" et "capable d'apporter des réponses aux grandes crises contemporaines, de promouvoir ses valeurs et de faire valoir ses intérêts".15 Cette étude a permis de mettre en évidence, notamment pour la politique turque de la France, les conséquences pratiques de l'aspiration de son président à restaurer la grandeur et le rang de son pays.16 Comme les États-Unis se retirent d'Europe et du Proche et Moyen-Orient et que les États européens ne s'intéressent apparemment guère aux défis de cette région, un vide géostratégique s'est formé. Macron est convaincu que la puissance régionale turque saura l'exploiter à son avantage. Il s'oppose donc fermement à la politique étrangère turque depuis l'été 2020. Toutefois, Paris défend en même temps contre Ankara sa propre prééminence au Proche-Orient et en Afrique (du Nord). Troisièmement, les présidents français ayant une conscience particulière de leur mission ont tendance à faire cavalier seul en matière de politique étrangère et européenne et à mettre en œuvre l'intérêt national avec force - c'est également le cas d'Emmanuel Macron. Si Paris a critiqué l'Allemagne ces dernières années pour sa décision arbitraire d'abandonner l'énergie nucléaire et de maintenir le projet Nord Stream 2, on peut désormais reprocher au président Macron d'agir unilatéralement : Berlin n'était pas au courant qu'il recevrait le général libyen Haftar en juillet 2017 et qu'il lui donnerait ainsi une stature internationale, et la République fédérale n'était pas non plus informée de la réorientation de la politique russe de la France. La nouvelle orientation de la France vis-à-vis de la Russie, initiée par Macron en août 2019, se nourrit de considérations géostratégiques compréhensibles. Toutefois, la réorientation de la politique française à l'égard de la Russie indique également que - quatrièmement - les relations franco-allemandes souffrent de l'absence de réflexion critique sur les approches politiques (en particulier celles qui ont peu de succès) du pays partenaire. L'approche de Macron vis-à-vis de la Russie est très proche de celle suivie par la politique allemande avant 2014. Mais cette approche est désormais considérée comme un échec, même si aucune solution de remplacement complète n'a été élaborée jusqu'à présent. Il en va de même pour la politique turque de la France : depuis l'été 2020, elle a connu une aggravation, notamment en raison des tentatives turques d'influencer la politique intérieure française. Le récent projet de "loi sur le renforcement des valeurs de la République" ne montre pas - malgré les différences entre les systèmes éducatifs des deux pays - que l'expérience de l'Allemagne en matière d'influence turque sur la diaspora vivant dans le pays ait été prise en compte. Cinquièmement, l'approche politique parfois disruptive d'Emmanuel Macron n'a pas contribué à placer les relations bilatérales sur une base de confiance totale. Du point de vue du président français, ce style politique semble toutefois approprié. Elle lui permet avant tout de sensibiliser ses partenaires européens - l'Allemagne en tête - aux défis européens et internationaux. Sixièmement, le fait que l'Allemagne se soit longtemps peu intéressée à la Libye - bien que le dossier libyen soit d'une importance capitale pour le partenaire français - ne favorise pas l'amélioration des relations bilatérales. Si l'Allemagne avait répondu à temps aux intérêts de la France, il aurait peut-être été possible d'éviter une internationalisation du conflit. Fin 2020, par exemple, la Turquie a réagi de manière aussi agressive à la tentative d'un patrouilleur allemand de contrôler un navire turc soupçonné de trafic d'armes vers la Libye qu'elle l'avait fait à l'égard de la France à l'été 2020. Le manque d'intérêt du partenaire est particulièrement grave lorsqu'il favorise des tiers : L'étroite coopération de la France en matière d'armement avec les Emirats arabes unis influence de plus en plus sa politique en Turquie et en Libye. En Libye, par exemple, Paris défend aujourd'hui davantage les intérêts des EAU que ceux de l'UE17. Sur la base des résultats présentés ci-dessus, cette étude formule deux recommandations pour la future coopération franco-allemande en matière de politique étrangère, de sécurité et de politique européenne : 1) L'Allemagne et la France parviennent encore trop rarement à considérer de manière globale la politique internationale et ses champs conflictuels ainsi que les intérêts prioritaires des deux pays dans les différents dossiers. Suite au traité d'Aix-la-Chapelle, Berlin et Paris ont introduit de nombreux nouveaux formats. On peut citer par exemple les réunions à huis clos des secrétaires d'État et celles des services européens du ministère français des Affaires étrangères et du ministère des Affaires étrangères. Les tables rondes des secrétaires d'État, tout comme les réunions du Conseil franco-allemand de défense et de sécurité (CFADS), ont des agendas fortement orientés vers les intérêts personnels des participants. Afin de ne pas limiter l'échange bilatéral à des thèmes isolés, Berlin et Paris devraient se baser sur les produits d'information de la Single Intelligence Analysis Capacity (SIAC) de l'UE lors de ces tables rondes de haut niveau, lorsqu'elles traitent de questions de politique étrangère et de sécurité. La SIAC fait partie des structures de gestion de crise du Service européen pour l'action extérieure (SEAE). Elle évalue le matériel préparé par les services de renseignement nationaux et le complète par des connaissances provenant de sources librement accessibles. Ces rapports sur la sécurité internationale traitent aussi bien des aspects civils que militaires et sont à la disposition des États membres de l'UE. Une telle approche permettrait d'avoir une vue d'ensemble de la situation internationale. L'Allemagne et la France devraient discuter de leurs préoccupations respectives ainsi que de leurs intérêts mutuels et élaborer un agenda commun sur cette base. Celui-ci peut avoir pour objectif la formulation de positions communes ainsi qu'un équilibre des intérêts bilatéraux ; il peut en outre désigner des étapes concrètes pour une gestion commune des crises et des conflits. Dans cette configuration, le RSFD pourrait marquer un premier jalon sur la voie d'un Conseil européen de sécurité. Paris et Berlin sont favorables à sa création. C'est pourquoi ils devraient régulièrement et rapidement associer des partenaires européens à leur agenda franco-allemand. L'activité du DFVSR pourrait être complétée par des formats thématiques réguliers au niveau du travail, qui établiraient des "lessons learned" et des "best practices", par exemple pour les relations avec la Russie ou pour la gestion internationale des crises. 2) Dans le traité d'Aix-la-Chapelle, Berlin et Paris ont décidé en janvier 2019 : "Les deux États approfondissent leur coopération dans les domaines de la politique étrangère, de la défense, de la sécurité extérieure et intérieure et du développement, tout en œuvrant au renforcement de la capacité de l'Europe à agir de manière autonome". En outre, ils s'engagent à "définir des positions communes pour toutes les décisions importantes affectant leurs intérêts communs et à agir ensemble chaque fois que cela est possible".18 Ni le traité de l'Élysée de 1963 ni le traité d'Aix-la-Chapelle ne donnent d'indications sur la manière dont un manquement à ces engagements doit être évalué. Tant que les fautes ne seront pas sanctionnées, les initiatives nationales isolées sur des questions importantes de politique internationale et européenne continueront d'affaiblir les relations franco-allemandes ; le désintérêt pour les points de pression du partenaire en matière de politique étrangère, de sécurité et de politique européenne aura le même effet. Il serait judicieux que l'Assemblée parlementaire franco-allemande, qui a été créée en mars 2019, prenne des mesures pour inciter les exécutifs des deux pays à respecter les traités - elle est en effet chargée, en vertu de la Convention parlementaire franco-allemande, de veiller à l'application des dispositions du Traité de l'Élysée et du Traité d'Aix-la-Chapelle19 . Malheureusement, je ne comprends pas la question. A quel prix l'Allemagne peut-elle vivre avec cela ? Je pense que l'auteur italien veut nous dire qu'en termes de bilan, ce ne serait pas une perte pour l'Allemagne, car il n'est pas très valorisant d'avoir de grandes entreprises d'armement allemandes dysfonctionnelles quand il vaut mieux avoir de petites entreprises d'armement qui fonctionnent bien et qui sont au service d'autres "géants" européens. Tout cela bien sûr en partant du principe que l'Allemagne a également intérêt à avoir des armes qui fonctionnent et qui sont abordables.
  3. Manuel77

    Armée Allemande

    Le major-général Gerald Funke, chef de la logistique de la Bundeswehr, s'exprime de manière générale sur la logistique militaire et un peu sur la guerre en Ukraine :https://www.youtube.com/watch?v=4MTvDovvGDs&t=750s La logistique ne gagne pas la guerre, mais peut la perdre. La division a besoin de 1500 tonnes de carburant par jour. Le chemin de fer n'est pas un bon moyen de transport sous le feu. Il faut diversifier les moyens. Le changement d'écartement des voies ferrées est maîtrisable, ce n'est pas un gros problème. Intéressant : le paradigme moderne des armées occidentales est de s'éloigner complètement des palettes. Le conteneur maritime doit être livré jusqu'au front. Comment protéger les camps ? Il doit s'agir d'un réseau logistique avec le plus grand nombre possible de petits nœuds. En cas de besoin, les nœuds sont déplacés. On ne propose pas de cibles de grande valeur. Ensuite, il parle encore de son régiment spécial de pionniers qui peut réparer le système de pipelines de l'OTAN. Il peut également construire un dépôt de carburant de campagne. Le carburant est stocké dans des bulles en caoutchouc aussi grandes qu'un court de tennis. Il reçoit un bataillon logistique supplémentaire.
  4. C'est peut-être ce qu'il veut dire : les grandes entreprises de défense en Europe fusionnent et l'Allemagne perd par exemple TKMS. Mais l'Allemagne peut s'en accommoder, car les fournisseurs resteront en Allemagne.
  5. Maintenant, non seulement la France nous arrache le bras droit, mais maintenant l'Italie veut aussi la jambe droite ! C'est un grille de torture ! https://www.handelsblatt.com/meinung/gastbeitraege/gastkommentar-die-europaeischen-verbuendeten-erwarten-von-deutschland-eine-gemeinsame-verteidigungspolitik/28450754.html Les alliés européens attendent de l'Allemagne une politique de défense commune Michelangelo Freyrie est chercheur au programme de défense et de sécurité du think tank italien Istituto Affari Internazionali à Rome. Il est pour le moins évident que le gouvernement fédéral et les partis s'efforcent de relever les défis d'un nouvel ordre mondial incertain. Une telle clarté est également saluée à l'étranger. Il est surprenant que l'Allemagne choisisse une approche nationale pour ce changement d'époque. Il existe toutefois des risques dans ce changement radical de la politique de défense allemande. La contribution de l'Allemagne au projet européen est indiscutable, et l'engagement de Berlin a conduit à une véritable poussée d'intégration dans la politique de défense commune (PESCO) ainsi que dans le développement de l'union économique (Next Generation EU). Il est donc d'autant plus surprenant que la République fédérale choisisse une approche résolument nationale pour ce changement d'époque. Il faut ici faire la distinction entre les craintes et les faits : Les forces populistes dans d'autres États membres (et, malheureusement, certains commentateurs) ont été prompts à présenter le fonds spécial comme la preuve d'un réarmement dangereux. Les esprits plus froids étaient en revanche plus inquiets, car il n'était guère question d'engagements européens forts dans la plupart des discussions politiques. Dans le discours de politique étrangère, l'Allemagne souligne souvent la nécessité de l'unité européenne dans les affaires étrangères, surtout en référence à Moscou et au voisinage oriental. Cette exigence est absente de la politique de défense. L'accent est surtout mis sur la convergence à long terme entre les militaires de l'UE ainsi que sur les projets de recherche et de développement de la PESCO. Mais constater que "l'esprit de clocher" dans l'augmentation des dépenses militaires affaiblit le potentiel réel de l'Europe ne suffit pas. Se limiter aux fournisseurs allemands est inefficace Aujourd'hui déjà, les petits États membres ont du mal à prendre des rendez-vous avec les entreprises d'armement allemandes. Les entreprises préfèrent les acheteurs riches - surtout lorsque l'économie la plus sûre d'Europe en matière de crédit met 100 milliards d'euros à disposition. La médiation ponctuelle du gouvernement fédéral dans ces cas est une solution palliative qui n'est guère durable sur le plan institutionnel. Une autre plainte entre alliés est la restriction de la législation européenne sur les marchés publics pour l'acquisition de systèmes d'armes et de technologies clés. L'obligation de lancer des appels d'offres à l'échelle européenne a longtemps été invoquée comme l'une des raisons de la mauvaise gestion des achats de la Bundeswehr. En raison de l'état lamentable de la Bundeswehr, il est compréhensible d'exiger des processus bureaucratiques simples. En outre, la Bundeswehr a toujours hésité à faire appel à des industries situées dans d'autres pays de l'UE. L'acquisition de pièces de rechange s'en trouve considérablement ralentie. Mais l'espérance de vie des systèmes d'armes est extrêmement longue : si la Bundeswehr se limite aujourd'hui à des entreprises allemandes ou basées en Allemagne comme fournisseurs, cela se fera sentir dans les 15 prochaines années, voire plus longtemps encore. Le risque de cette approche nationale est une fragmentation durable de la demande sur le marché européen de la défense. Elle ne permet pas non plus de rendre les dépenses de défense plus efficaces grâce à l'interopérabilité et aux systèmes logistiques communs. Le fait que la République fédérale ait fait une expérience plutôt sous-optimale dans la coopération bilatérale avec la France joue certainement un rôle plus important. Derrière des portes closes, les politiques allemands regrettent la décision de la grande coalition de l'époque de faire justement des projets de défense le test de vernis du partenariat franco-allemand. Des attitudes politiques différentes en matière de politique d'exportation, des priorités industrielles et militaires inégales et le prix exorbitant du projet FCAS ont conduit l'Allemagne à évaluer les grands projets communs avec scepticisme. Elle piétine même dans le développement d'un nouveau char de combat, un projet relativement simple. Le gouvernement fédéral en a tiré les leçons : tant la nouvelle défense antimissile que le successeur du Tornado sont américains et ont fait l'objet de négociations bilatérales. Et pourtant, ce n'est pas parce que des difficultés sont apparues avec un partenaire que des solutions européennes efficaces, rapides et coopératives sont impossibles. Cela vaut aussi bien pour l'acquisition de systèmes existants que pour le développement de nouvelles capacités. De nombreux pays de l'UE soulignent la nécessité d'une coopération étroite avec les États-Unis et les producteurs américains. La structure de l'industrie allemande, avec ses nombreuses entreprises de taille moyenne, facilite en outre l'intégration des producteurs allemands dans les chaînes de création de valeur paneuropéennes. C'est également un avantage en termes de perspectives dans la perspective d'une consolidation industrielle et d'une fusion des entreprises européennes de défense. Les alliés européens attendent de l'Allemagne qu'elle s'ouvre à des projets de défense communs. L'Allemagne devrait donc s'engager fermement pour la mise en œuvre de la dernière proposition de la Commission européenne en matière de politique de défense. Ce paquet introduit plusieurs mesures concernant l'acquisition de systèmes d'armes au niveau de l'UE. Deux choses méritent particulièrement d'être mentionnées : la création d'une task force pour coordonner les achats d'armement et la mise en place de consortiums multinationaux (appelés EDCC) pour l'achat en commun de nouveaux systèmes d'armes. La proposition n'est pas sans faiblesses. Mais elle peut aider à compléter le changement d'époque allemand également au niveau européen. L'augmentation des dépenses militaires n'a de sens que si elle s'inscrit également dans le cadre d'une politique de défense commune. Les alliés européens souhaitent que l'Allemagne s'ouvre aux projets européens, que les PME allemandes participent davantage aux réunions à Bruxelles et qu'elle participe activement au discours européen dans le secteur de la défense. Enfin, l'Allemagne pourrait aider à clarifier deux questions fondamentales de la future Union de la défense : les exportations d'armement extra-européennes et le rôle du Parlement européen dans l'examen et la codécision des projets communs. Le premier point peut être en partie résolu par une politique industrielle intelligente : La création d'un véritable marché européen de l'armement réduirait le besoin de l'industrie de trouver de grands débouchés à l'étranger. La seconde nécessite un débat long, difficile et exigeant sur une future modification des traités européens. Ce sera délicat. Il est toutefois dans l'intérêt de l'Allemagne et de l'Europe de consentir à cet effort.
  6. Bundeswehr : Se battre soi-même ? Non, merci ! https://www.zeit.de/politik/deutschland/2022-08/bundeswehr-ansehen-vertrauen-bevoelkerung-russland-zeitenwende Une chaude soirée d'août à Hambourg, au dixième étage du Musée maritime international, avec une vue fantastique sur la ville historique des entrepôts, de nombreux hommes et femmes en uniforme transpirent. Le commandement régional de la Bundeswehr dans la ville-État a invité à sa fête d'été. C'est un échantillon de la société qui est venu, se réjouit l'hôte, le capitaine de vaisseau Michael Giss. Il y a des labskaus dans des verres, du Holsten froid et beaucoup de mots aimables pour les soldats. Lorsqu'un représentant de la ville remercie la Bundeswehr pour son aide lors de catastrophes et de la pandémie de Corona, les applaudissements retentissent. Les soldats font "partie de cette ville", dit le conseiller d'État, "et nous sommes fiers d'avoir ces installations de la Bundeswehr chez nous et de travailler ensemble de manière aussi étroite et amicale". Ce serait bien de rendre la Bundeswehr encore plus visible dans la ville. Pour cela aussi, on applaudit à tout rompre. Les notables de Hambourg ne sont pas les seuls à approuver la troupe. Malgré tous les scandales : la Bundeswehr est appréciée Les Allemands - et cette constatation peut paraître étonnante - aiment leur Bundeswehr. Pourtant, la liste des scandales est longue : extrémistes de droite au sein du commandement des forces spéciales (KSK), munitions et explosifs volés au KSK, rituels d'admission dégoûtants chez les chasseurs alpins avec régurgitation de foie cru ou le cas de l'officier d'extrême droite Franco A., qui se faisait passer pour un réfugié syrien et nourrissait probablement des projets d'attentat. Et puis il y a eu les radicaux de droite du bataillon de garde de la Bundeswehr, qui accueillent officiellement les invités étrangers de l'Etat, mais qui se livrent à des incitations contre les femmes, les juifs, les homosexuels et les étrangers dans des groupes de discussion. Le délégué à la défense du Bundestag fait régulièrement état de tels cas, qui figurent également dans les procès-verbaux de la commission de la défense. De manière surprenante, tout cela n'a pas entamé l'image fondamentalement bonne de la troupe au sein de la population. Bien au contraire, depuis des années, les sondages montrent une augmentation de l'approbation de la troupe - une large majorité apprécie la Bundeswehr et reconnaît ses performances. 83 pour cent des personnes interrogées l'année dernière par le Centre d'histoire militaire et de sciences sociales de la Bundeswehr ont déclaré avoir une attitude positive envers la Bundeswehr. Une valeur qui n'a pas changé de manière significative au cours des 20 dernières années. 85 pour cent ont déclaré faire confiance à la Bundeswehr en tant qu'institution étatique, soit nettement plus que ceux qui disent la même chose à propos de l'assurance pension légale (77 pour cent) ou du gouvernement fédéral (68). Et c'était, notons-le, avant que la Russie n'envahisse l'Ukraine et que le chancelier fédéral ne proclame le changement d'époque. En fait, le sentiment est plus nuancé Depuis 1996, les chercheurs de Potsdam mesurent ce que les Allemands pensent de la politique étrangère et de sécurité, de la défense des alliances, des dépenses de défense, de la menace perçue et de bien d'autres choses encore. Le client est le ministère de la Défense - mais les chercheurs attachent une grande importance à la constatation suivante : nous sommes indépendants. D'autant plus que les sondages d'instituts privés corroborent les chiffres des chercheurs de la Bundeswehr. Ainsi, selon l'Eurobaromètre, environ 74 pour cent des Allemands avaient confiance en la Bundeswehr au cours de l'hiver 2021/2022. L'institut de sondage Civey a déterminé qu'environ un tiers de la population avait une meilleure image de la Bundeswehr depuis le début de la guerre en Ukraine. Selon un sondage YouGov, deux tiers des Allemands sont favorables au renforcement de la capacité de défense de la Bundeswehr en raison de l'attaque russe contre l'Ukraine. 63 pour cent sont favorables au fonds spécial de 100 milliards d'euros en mars. Le même mois, l'institut de sondage Civey a même constaté un soutien de près de 74 pour cent. Est-ce là le militarisme allemand que les sondages décèlent ? Ce n'est pas si simple. En effet, en y regardant de plus près, l'état d'esprit était et reste bien plus différencié. Au cours des dernières décennies, il y a toujours eu une part importante de sceptiques. "A la fin des années 1980, 38 pour cent des Allemands de l'Ouest sont favorables à une baisse du budget de la défense. Avec la réunification, ce chiffre double presque", explique Matthias Rogg, colonel et professeur d'histoire. "Le plus haut niveau d'approbation de la Bundeswehr est mesuré en Allemagne de l'Ouest juste avant et juste après la fin de la guerre froide. Près de 90 pour cent indiquaient alors que la Bundeswehr garantissait la paix par son existence", explique Rogg. Historiquement, la relation des Allemands avec la troupe a toujours été biaisée. En 1955, par exemple, lorsque les forces armées ont été créées. "Au début de la Bundeswehr, le rejet est fort, même parmi les anciens soldats. La guerre mondiale est encore omniprésente, les civils se souviennent des alertes aériennes et des bombardements, les anciens combattants du front des horreurs des combats. Pourtant, le tableau ne tarde pas à changer et la défense nationale est autant appréciée que les hommes qui en ont la charge". Depuis 2014, depuis que l'Ukraine est massivement menacée par la Russie et que des combats s'y déroulent, les relations entre les Allemands et la Bundeswehr changent. Avec l'annexion de la Crimée par l'armée russe, de plus en plus de personnes s'inquiètent de la situation sécuritaire, comme le montrent les sondages commandés par la Bundeswehr. Les chercheurs de la Bundeswehr à Potsdam sont en train d'évaluer la série actuelle de sondages, les chiffres devraient être disponibles à l'automne. Le sondage a été réalisé après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Il est probable que l'image de la Bundeswehr se soit alors encore améliorée. Seulement : d'où proviennent ces taux d'approbation élevés ? Timo Graf est sociologue militaire au Centre d'histoire militaire et de sciences sociales et a une explication : "Pour les citoyens, la Bundeswehr est une organisation apolitique". Donc très différente du gouvernement, qu'une partie de la population voit toujours d'un œil sceptique. "La Bundeswehr en tant qu'institution n'est pas influencée par la politique des partis et n'a pas d'intentions politiques au sens strict du terme". Le fait que les valeurs de confiance de la police ou des écoles publiques par exemple, qui sont pour ainsi dire exemptes de préférences politiques partisanes, soient tout aussi élevées, plaide en faveur de cette thèse. De nombreuses personnes perçoivent la Bundeswehr à l'intérieur comme une aide en cas de catastrophe. "Elle est perçue comme un vecteur d'intérêt général et un protecteur du bien commun", explique Graf. Aux yeux de la grande majorité des citoyens, la Bundeswehr est là pour défendre l'Allemagne et ses alliés - une mission qui deviendra plus importante avec la menace russe. Et avec elle, la Bundeswehr. Mais la plupart d'entre eux ne savent pas grand-chose de ce que font les forces armées dans le détail. La police aérienne de la Luftwaffe dans les pays baltes ? Largement inconnu jusqu'à présent. Tout comme l'engagement dans l'Enhanced Forward Presence de l'OTAN en Lituanie. Ou l'engagement de la FINUL au large du Liban. Une autre chose saute aux yeux : Malgré l'approbation de la Bundeswehr, une sorte de réserve intérieure demeure. En ce qui concerne ce que les chercheurs appellent l'approbation affective, c'est-à-dire un attachement à la troupe, ou un sentiment de gratitude, les valeurs chutent nettement. Approbation des armes nucléaires américaines en Allemagne Et il y a une divergence intéressante dans les sondages de ces dernières années. "De nombreux Allemands admirent les Ukrainiens pour leur volonté de se défendre, mais ne sont pas prêts à prendre des mesures similaires eux-mêmes. La volonté de prendre les armes soi-même n'augmente pas", explique Matthias Rogg. On peut le constater depuis les années quatre-vingt. "En 1986, seuls 22 pour cent des Allemands de l'Ouest interrogés veulent prendre une arme pour protéger l'Allemagne. En 1994, ce chiffre tombe à 13 % dans l'Allemagne réunifiée", explique l'historien. Actuellement, 20 pour cent des personnes interrogées se disent prêtes à défendre elles-mêmes leur pays par les armes. "Ce chiffre est nettement plus élevé en Finlande et en Turquie, mais il est encore plus bas aux Pays-Bas et en Belgique que chez nous", explique Rogg. En Ukraine, 80 pour cent se sont dits prêts à défendre l'intégrité territoriale par les armes lors d'un sondage réalisé après l'attaque russe. Toutefois, les gens là-bas ont eu le temps et l'occasion de trouver leur propre capacité de défense. Après tout, l'Ukraine se bat depuis huit ans déjà contre des séparatistes dirigés par la Russie et maintenant contre l'armée régulière du pays voisin - la défense du territoire n'est donc plus une notion abstraite. En Allemagne, comme le montrent les postes vacants au sein de la Bundeswehr, notamment chez les réservistes des compagnies de protection du territoire, qui sont censés jouer un rôle important dans la défense du pays, la volonté est loin d'être aussi marquée. Il ne faut pas que cela reste ainsi. Car la guerre en Ukraine modifie l'attitude de nombreux Allemands en matière de politique de sécurité. Pour la toute première fois, comme l'a montré un sondage d'Infratest dimap en juin, une petite majorité d'Allemands approuve le déploiement de bombes nucléaires américaines dans le pays. L'année précédente, une grande majorité des personnes interrogées dans le cadre d'un autre sondage était encore favorable au retrait des armes nucléaires. Et c'est une tradition. "Depuis 1983, une majorité d'Allemands de l'Ouest s'oppose à l'armement nucléaire, tout en soutenant la Bundeswehr", explique Rogg. Ici aussi, il s'agit donc d'un petit changement d'époque démoscopique.
  7. Macron ne semble pas partager l'interprétation germanocritique du discours de Prague : -------------------------------------------- Macron sur le discours de Prague : un grand éloge pour le chancelier https://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/macron-zur-prager-rede-ein-grosses-lob-fuer-den-kanzler-18284894.html Le président français voit sa vision de l'Europe confirmée par le discours de Prague du chancelier allemand. Dans le même temps, il justifie la poursuite du dialogue avec Moscou et critique la Turquie. On a rarement vu autant d'éloges pour l'Allemagne. Jeudi, dans la salle des fêtes de l'Elysée, le président français Emmanuel Macron a fait part de sa satisfaction de voir le gouvernement allemand se rallier au concept de souveraineté européenne sous l'effet de la guerre en Ukraine. Il a mentionné à deux reprises à quel point il avait apprécié le discours de Prague du chancelier. Lorsqu'il a parlé de souveraineté européenne à l'université de la Sorbonne en septembre 2017, il s'est heurté à beaucoup de scepticisme, y compris de l'autre côté du Rhin. "Maintenant, l'Allemagne s'y engage aussi, et je salue le discours du chancelier Scholz à Prague, qui souligne cette nécessité", a déclaré Macron devant la conférence des ambassadeurs français. Pendant deux heures, il a exposé devant les diplomates de haut niveau ainsi que les principaux membres du gouvernement les conséquences que "le retour de la guerre sur le continent européen" aurait sur la politique étrangère des prochaines années. "L'époque où nous pouvions récolter les dividendes de la paix est révolue", a-t-il déclaré. Lors de la dernière conférence des ambassadeurs avant le début de la pandémie en août 2019, Macron avait tenu un tout autre discours, prônant un rapprochement avec la Russie.
  8. En Europe de l'Est, les leçons de morale seront appréciées https://www.n-tv.de/politik/19-52-Russland-Gehen-von-dreitaegigen-Nord-Stream-1-Wartungsarbeiten-aus--article23143824.html +++ 17:56 Macron : "Il ne faut pas laisser l'Europe se diviser" +++ Le président français Emmanuel Macron appelle l'Europe à la cohésion face à la guerre en Ukraine. "Il ne faut pas laisser l'Europe se diviser", dit-il. Selon lui, l'Europe ne doit pas se joindre à ceux qui veulent s'impliquer davantage dans la guerre et risquent de l'étendre, pas plus qu'elle ne peut laisser des pays à l'est de l'UE mener des actions indépendantes. "L'unité européenne est la clé", affirme Macron. "La division de l'Europe est l'un des objectifs de guerre de la Russie. Il est donc de notre responsabilité de préserver l'Union européenne et sa force dans ce contexte". Le chef de l'État français défend par ailleurs sa volonté de rester en contact avec le président russe Vladimir Poutine. Selon lui, il ne faut pas parler uniquement à ceux avec lesquels on est d'accord.
  9. Attention, ces propos acerbes sont de Peter Zeihan, il est analyste américain. Aucun Allemand ne les aurait jamais formulés de la sorte. Je trouve cela aussi très cru, mais intéressant. https://en.wikipedia.org/wiki/Peter_Zeihan Je pense que du point de vue de l'Allemagne ou de l'Europe centrale, on pourrait peut-être (si on était de mauvaise foi, ce n'est pas un ténor du débat allemand) reprocher aux Français d'agir par rapport à l'Europe un peu comme les États-Unis par rapport au monde : Ils sont géographiquement bien placés à l'Ouest, ils peuvent faire des expériences en matière de politique étrangère. Si cela ne réussit pas, ils peuvent se replier dans leur hexagone avec le parapluie M51. Ils ont moins de "skin in the game".
  10. La Pologne réclame 1,3 billion d'euros de compensation à l'Allemagne. https://www.n-tv.de/politik/Polen-beziffert-Weltkriegsschaeden-auf-mehr-als-1-3-Billionen-Euro-article23561440.html Simple manœuvre électorale ou proposition sérieuse ? Donald Tusk l'a qualifié de manœuvre du PiS. https://www.spiegel.de/ausland/polen-donald-tusk-wirft-regierung-antideutsche-kampagne-vor-a-2ac26860-fee7-4766-b247-2de7d49b1d00
  11. Le tout interprété avec une malveillance maximale. C'est un discours en Europe de l'Est pour les Européens de l'Est. Encore une fois, la peur de Poutine est dix fois plus élevée en Allemagne qu'en France, et cent fois plus en Pologne. "Il ne parle pas de l'Italie, de la France et de l'Aster !" Bien sûr que non. Personne là-bas ne s'intéresse aux projets. Ils veulent des armes dans la cour. Maintenant. "Il parle de réserves nationales qui doivent être surmontées ! Il veut limiter les exportations de la France" ! Ce pourrait être un point valable. J'interprète exactement l'inverse. Il s'adresse aux Allemands. Nous devons normaliser l'industrie de l'armement et supprimer les réticences allemandes. "Il ne mentionne pas la dissuasion nucléaire française !" Sinon, les Allemands se font toujours insulter sur ce forum lorsqu'ils veulent instrumentaliser les armes nucléaires françaises. On ne peut jamais faire les choses correctement. J'espère qu'il est clair pour tout le monde que l'axe Paris-Berlin est presque perçu comme un traître en Europe de l'Est dans cette guerre. C'est pourquoi il faut acheter immédiatement des armes sur les étagères. Accélérer les projets européens à long terme.
  12. Ne sous-estimez pas la force militaire de la Russie, prévient le chef de la défense allemande. https://www.reuters.com/world/dont-underestimate-russias-military-strength-german-defence-chief-warns-2022-08-31/ BERLIN, 31 août (Reuters) - Le chef de la défense allemande a prévenu que l'Occident ne devait pas sous-estimer la puissance militaire de Moscou, affirmant que la Russie avait la possibilité d'ouvrir un second front si elle le souhaitait. "Le gros des forces terrestres russes est peut-être immobilisé en Ukraine pour le moment, mais nous ne devons pas sous-estimer le potentiel des forces terrestres russes à ouvrir un second théâtre de guerre", a déclaré à Reuters le général Eberhard Zorn, le soldat le plus haut gradé de la Bundeswehr, dans une interview. Au-delà de l'armée, la Russie dispose également d'une marine et d'une force aérienne, a-t-il ajouté. "La majeure partie de la marine russe n'a pas encore été déployée dans la guerre contre l'Ukraine, et l'armée de l'air russe a encore un potentiel important également, ce qui constitue une menace pour l'OTAN également", a déclaré Zorn. La Bundeswehr soutient régulièrement les missions de police aérienne de l'OTAN au-dessus des États baltes avec des avions de combat et, disposant de l'une des flottes les plus puissantes de la région, elle suit également de près l'évolution de la mer Baltique à ses portes. L'un des points chauds potentiels est Kaliningrad, une exclave russe coincée entre la Pologne et la Lituanie, membres de l'OTAN, qui accueille la flotte navale russe de la Baltique et sert de site de déploiement pour les missiles Iskander russes à capacité nucléaire. La Russie a menacé de déployer des armes nucléaires et hypersoniques à Kaliningrad si la Finlande et la Suède rejoignaient l'OTAN, comme elles sont sur le point de le faire. M. Zorn, qui s'exprimait avant le début d'une offensive ukrainienne dans le sud, a souligné que la Russie disposait toujours de réserves importantes. "En ce qui concerne son armée, la Russie est tout à fait capable d'étendre le conflit au niveau régional", a déclaré le général. "Que ce soit une chose très déraisonnable à faire pour la Russie est une autre histoire". Faisant référence à la situation militaire en Ukraine, Zorn a déclaré que la dynamique de l'attaque de la Russie s'était ralentie, mais que la Russie continuait à presser fermement le pas. "Soutenus par des tirs d'artillerie massifs, ils font avancer leur progression - sans tenir compte des pertes civiles ukrainiennes", a-t-il déclaré. Il a également laissé entendre que la Russie n'était pas prête de manquer de munitions. "Les Russes ont d'énormes quantités de munitions à leur disposition", a-t-il déclaré. "Ces munitions sont en partie vieilles et très imprécises, mais c'est exactement cela qui provoque de grandes destructions dans les infrastructures civiles. Ils tirent environ 40 000 à 60 000 munitions d'artillerie par jour." M. Zorn a néanmoins déclaré qu'il ne prévoyait pas d'offensives de grande envergure en territoire ukrainien pour le moment. Il a également déclaré que les forces russes se concentraient actuellement sur la conquête du Donbas, la région industrielle de l'est de l'Ukraine où les séparatistes soutenus par Moscou détiennent déjà des portions de territoire. Toutefois, aucune résolution militaire n'est encore en vue, a-t-il ajouté.
  13. Pour paraphraser Victor Davis Hanson, la guerre est un "laboratoire" dans lequel on entre lorsqu'on n'est pas totalement sûr de l'issue de "l'expérimentation". Le rôle de la dissuasion est de rendre l'"expérimentation" superflue. Si la Russie surestime ses capacités, il est nécessaire d'augmenter la distance jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de questions ni de doutes. Tu dois également prendre en compte le fait que la Russie évalue peut-être correctement les "capacités" conventionnelles européennes, mais qu'elle sous-estime notre "volonté", qui est la deuxième composante de la conduite de la guerre. Nous ne pouvons peut-être pas le convaincre de notre forte volonté, mais nous pouvons mettre tant d'armes dans la cour que nous sommes clairement supérieurs dans le produit des deux facteurs.
  14. Comme si tu n'utilisais pas de toute façon le lave-vaisselle. Ou plutôt ta femme... (J'ai appris sur ce forum que si l'on s'intéresse à la culture française, il faut traiter les riches Parisiens d'arrogants et de décadents. C'est pourquoi je me joins à la meute pour les invectiver de toutes mes forces. De plus, il ne faut pas insulter les Bretons. Ils l'ont dit dans "Carambolage")
  15. La CDU et la CSU demandent un nouveau renforcement de la Bundeswehr https://www.spiegel.de/politik/deutschland/cdu-und-csu-fordern-weitere-staerkung-der-bundeswehr-a-b1104d78-1b30-42bb-8209-14cd0e497ffb Document de décision du groupe parlementaire de l'Union au Bundestag La CDU et la CSU demandent un nouveau renforcement de la Bundeswehr Le groupe parlementaire de l'Union définit des lignes en matière de politique étrangère : le SPIEGEL s'est procuré un document selon lequel l'armée allemande doit recevoir plus d'argent et l'Ukraine des armes lourdes. En outre, la CDU et la CSU prennent leurs distances avec la Chine. 30.08.2022, 10h15 Le groupe parlementaire de l'Union au Bundestag demande que les dépenses pour la Bundeswehr et la défense soient encore augmentées. "La Bundeswehr doit être développée le plus rapidement possible pour devenir la force armée conventionnelle la plus puissante des partenaires européens de l'OTAN", peut-on lire dans un document de décision intitulé "La clarté en des temps incertains", dans lequel le groupe parlementaire de l'Union fixe des lignes en matière de politique étrangère et de défense. Le SPIEGEL l'a obtenu en exclusivité. Les dirigeants du groupe veulent adopter ce document lors de leur réunion à huis clos à la fin de la semaine. Selon le document, le groupe CDU/CSU estime que le fonds spécial de 100 milliards d'euros décidé pour l'armée allemande n'est pas suffisant. Le gouvernement fédéral ne parvient toutefois pas à "investir dans la défense les plus de deux pour cent du produit intérieur brut promis", peut-on lire. Il faut une augmentation à long terme du budget de la défense. "Ce n'est qu'ainsi que les investissements nécessaires dans la Bundeswehr pourront être poursuivis, même après la suppression du fonds spécial. Le chancelier fédéral doit enfin faire suivre ses annonces et nos accords communs par des actes", peut-on lire dans le document. "Du matériel lourd de la Bundeswehr" pour l'Ukraine Outre une augmentation du budget de la défense, la CDU et la CSU veulent en outre s'engager pour la livraison de "systèmes d'armes modernes" à l'Ukraine. "Jusqu'à présent, le projet d'échange circulaire n'a guère dépassé le stade des annonces et a au contraire suscité frustration et amertume chez nos alliés". Il faut surtout maintenant livrer "du matériel lourd de la Bundeswehr qui n'est pas nécessaire de toute urgence à court et moyen terme". En outre, l'industrie devrait être autorisée à "pouvoir exporter des équipements lourds de son stock", peut-on lire dans le document. Concurrence stratégique et rivalité systémique croissante avec la Chine Le groupe parlementaire de l'Union formule en outre d'autres lignes en matière de politique étrangère et de défense. Il faut par exemple un "bouclier antimissile à capacité opérationnelle maximale" comme en Israël. Selon le document, les relations entre l'Allemagne et la Chine doivent également changer. "L'Allemagne et l'Europe ne doivent plus jamais se retrouver dans une situation de dépendance stratégique vis-à-vis d'un régime autoritaire et imprévisible", peut-on lire dans le document. Les futures relations avec la Chine ne seraient plus marquées par le "changement par le commerce", mais par la concurrence stratégique et une rivalité systémique croissante.
  16. Bonjour Jojo, je pense qu'il s'agit du document auquel l'article de presse fait référence. L'idée principale est que le financement incertain à long terme rendra difficile pour l'industrie de la défense allemande de développer les capacités souhaitées. Tu dois savoir que ce document provient de l'IW, un institut de recherche économique libéral qui travaille pour l'industrie allemande. https://www.iwkoeln.de/studien/klaus-heiner-roehl-hubertus-bardt-barbara-engels-sicherheitspolitik-und-verteidigungsfaehigkeit-nach-der-russischen-invasion-der-ukraine.html Quelques teasers : En comparaison avec d'autres grands pays européens, l'Allemagne a suivi une voie particulière. En la phase finale de la guerre froide dans les années 1980, les dépenses absolues de l'Allemagne (en 2020 dollars US) se situaient à un niveau similaire à celui du Royaume-Uni et nettement supérieur à celui de la France (figure 2-2). Avec l'évolution de la situation en matière de sécurité, il y a eu des économies, surtout au Royaume-Uni et en Allemagne ont réalisé de fortes économies. Depuis 1993, l'Allemagne a les dépenses de défense les plus faibles des trois pays. pays. Alors que la France et surtout la Grande-Bretagne ont stoppé la tendance au début des années 2000 et ont augmenté leurs budgets, parfois considérablement, l'Allemagne a poursuivi sa politique de baisse des dépenses de défense. s'est poursuivie. En France, le budget était entre-temps supérieur d'un quart à celui de l'Allemagne, dans les îles britanniques, il était supérieur de la moitié. était même supérieur de moitié. Cette situation n'a changé qu'avec l'augmentation des dépenses de défense en Allemagne. Allemagne à partir de 2014, le niveau français a été atteint en 2019. ---- La phase qui a suivi la fin de la Guerre froide a été synonyme d'économies considérables pour l'Allemagne. Ces dividendes fiscaux de la paix, mesurés par la réduction des dépenses de défense par rapport à par rapport au niveau moyen des années 1980, s'élève à 394 milliards d'euros pour l'Allemagne. La Grande-Bretagne n'a économisé que 111 milliards d'euros depuis 1990 et la France seulement 25 milliards. Par rapport à l'objectif des deux pour cent, l'économie réalisée par l'Allemagne est de 600 milliards, tandis que la France et la Grande-Bretagne ont dépassé ce seuil de 67 et 315 milliards respectivement (figure 2-3). Contrairement aux autres pays européens, l'Allemagne a engrangé des dividendes de la paix particulièrement importants et s'est désengagée du financement des charges de la défense et a accumulé un capital correspondant. rattrapage (IW, 2021). ---------- Conclusion et recommandations L'invasion de l'Ukraine par la Russie marque un tournant pour le budget de la défense et l'armée allemande, mais aussi pour l'industrie de la défense. L'amélioration de la dotation financière de la Bundeswehr à l'aide du fonds spécial de 100 milliards d'euros est au premier plan. Compte tenu des déficits d'équipement accumulés, d'une part, et de l'engagement en faveur de l'objectif des deux pour cent, d'autre part une augmentation à long terme des dépenses de défense est nécessaire, notamment pour maintenir les capacités industrielles de défense encore étendues en Allemagne. La planification financière actuelle ne tient pas compte de ces ne prend pas en compte ce besoin, mais définit un seuil de rupture à la fin de la législature. Une pérennisation des L'augmentation des dépenses pour le budget de la défense est plus importante à long terme pour la sécurité de la planification et le maintien d'un bon niveau d'équipement que le fonds spécial unique de 100 milliards d'euros. Les déficits actuels de la Bundeswehr, en tant que fournisseur de la sécurité extérieure, résident en particulier dans l'équipement. équipement avec une dotation adéquate. Les faibles dépenses du passé pour les équipements personnels équipement et du matériel ont fait apparaître un besoin de rattrapage important. Par ailleurs, il est devenu plus difficile pour la Bundeswehr d'attirer le personnel qualifié et les spécialistes nécessaires - un problème pour presque toutes les armées. un problème croissant pour tous les employeurs. Un service militaire ne compenserait guère la formation de spécialistes qui doivent travailler avec des systèmes technologiques complexes et interconnectés. Ce type d'impôt en nature pour les jeunes adultes ne semble pas approprié pour résoudre les problèmes actuels. Un changement d'époque dans la politique de défense allemande n'est pas possible sans un renforcement de la cyberdéfense. La guerre se déroule toujours aussi - et de plus en plus - dans l'espace numérique. La cyberdéfense allemande doit être être renforcée financièrement et en termes de personnel, les compétences doivent être clarifiées. Au niveau national et international la cybersécurité doit être mieux coordonnée. Outre la cyberdéfense, il est également essentiel de créer une cyberrésilience. Les cyberattaques ne peuvent pas être totalement évitées. Il est donc d'autant plus important que les systèmes informatiques puissent puissent bien absorber les attaques et s'en remettre rapidement. La sécurité extérieure peut être mieux assurée au niveau européen qu'au niveau national. Une politique de défense européenne commune est d'autant plus urgente que les États-Unis ne sont pas prêts à assumer la charge principale de la défense. de porter la charge principale de la sécurité européenne. Sans les États-Unis, l'Europe serait incapable de faire face à la crise actuelle. ne serait guère en mesure d'agir. La coopération européenne doit être conçue de manière à ne pas concurrencer l'OTAN, sans quoi la capacité de défense de l'Europe s'affaiblirait plutôt que de se renforcer. Une plus grande coopération européenne s'impose également pour l'industrie de la défense. Les obstacles liés aux différentes politiques nationales d'exportation restrictives doivent être éliminés. Mais la proportionnalité dans l'attribution des contrats n'est pas non plus compatible avec une politique de défense moderne. De même, la La taxonomie européenne pour le secteur financier ne doit pas devenir un obstacle à la production de biens de défense nécessaires. Il semble contre-productif que l'État, qui est le seul demandeur de biens d'équipement militaire et qui considère le maintien de la capacité de défense comme essentiel, puisse en même temps - par l'intermédiaire de l'Union européenne - faire pression sur l'Union européenne pour qu'elle se charge de la production de biens d'équipement militaire. le niveau supranational de l'UE - élabore une taxonomie qui rend les possibilités de financement plus difficiles pour les producteurs de l'industrie de la défense en raison d'une prétendue absence de critères de durabilité. Les entreprises de taille moyenne, souvent hautement spécialisées, sont particulièrement touchées dans les chaînes d'approvisionnement (Prem, 2022). En revanche, les entreprises dont moins de 20 % du chiffre d'affaires est lié à l'armement sont exclues de la réglementation, de sorte que les conglomérats l'emportent sur les petites entreprises spécialisées. ce qui est en outre contraire à la stratégie européenne en faveur des PME.
  17. Merci à @Pascal. Analyse de la "Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP)". Il s'agit du think tank officiel du gouvernement fédéral et du Bundestag. Tendance : faire avancer la coopération franco-allemande dans le cadre de FCAS, MGCS, MAWS et Tiger. Faire disparaître la méfiance des Européens de l'Est. https://www.swp-berlin.org/publikation/sicherheitspolitische-bilanz-der-franzoesischen-eu-ratspraesidentschaft --------------------------- Bilan de la présidence française du Conseil de l'UE en matière de politique de sécurité Paris a obtenu des décisions phares, mais leur mise en œuvre reste incertaine La présidence française de l'UE, qui s'est achevée le 30 juin, a été marquée par la guerre en Ukraine et la nouvelle situation géopolitique en Europe. L'invasion russe a une nouvelle fois mis en lumière les faiblesses de la défense européenne. Mais elle a également montré que l'UE pouvait agir rapidement et avec détermination en situation de crise. Le contexte dramatique a également facilité la mise en place par la France de son programme de défense et de sécurité, initialement controversé. L'adoption de la boussole stratégique, le mandat pour l'élaboration d'une stratégie spatiale de l'UE, le financement de l'aide militaire à l'Ukraine via la Facilité européenne de paix et la Déclaration de Versailles sont autant de succès concrets à cet égard. La situation économique difficile et le recentrage sur l'OTAN et la défense collective pourraient toutefois rendre difficile la mise en œuvre des différentes décisions. Pourtant, la dynamique actuelle en faveur d'un renforcement de la défense européenne est dans l'intérêt de l'Allemagne. Le gouvernement fédéral devrait donc soutenir les initiatives lancées. Sans un duo franco-allemand fort, les projets européens ne pourront pas être mis en œuvre. C'est pourquoi il est également important que Berlin se coordonne plus étroitement avec le nouveau gouvernement français. Lorsque le président Emmanuel Macron a annoncé les objectifs de la présidence du Conseil le 9 décembre 2021, de nombreux États membres de l'UE étaient sceptiques face à l'agenda extrêmement ambitieux qui comportait de nombreux points isolés, mais ne présentait pas de priorité claire. Sous le slogan "Relance, Puissance, Appartenance", Paris s'était fixé un vaste programme, surtout dans le domaine de la politique de sécurité et de défense, qui couvrait de nombreux éléments, de la promotion de l'industrie de l'armement à l'augmentation de la capacité opérationnelle. Avec le recul, la plupart des membres de l'UE font l'éloge des résultats, même si l'agenda intensif a provoqué l'irritation des plus petits États, qui n'ont pas les ressources humaines nécessaires pour suivre le rythme imposé. Avec la pandémie, la guerre d'agression russe et les élections présidentielles et législatives en France, la présidence a été marquée par des circonstances exceptionnelles, ce qui a nécessité de nombreux ajustements du programme. Paris a néanmoins pu progresser, notamment dans le domaine de la politique de sécurité. Un contexte favorable à l'agenda français La guerre d'invasion de la Russie a entraîné un réveil brutal des Européens. D'un côté, ils ont prouvé qu'ils étaient capables de réagir rapidement et énergiquement en temps de crise. En témoignent leurs sanctions sans précédent contre Moscou et Minsk, ainsi que les livraisons d'armes à l'Ukraine, y compris des armes létales, facilitées par la Facilité européenne de paix (FEP). D'un autre côté, la guerre a montré à quel point les Européens manquent de capacités militaires. Que ce soit pour le renforcement de la défense de l'Alliance dans le cadre de l'OTAN ou pour les livraisons d'armes à l'Ukraine, la majeure partie provient des États-Unis. Ce constat désabusé a également permis à la France de mettre en avant les thèmes de la politique de sécurité qu'elle considère comme prioritaires. Au préalable, Paris avait mis l'accent sur la souveraineté stratégique de l'Europe. Les préoccupations concrètes étaient d'augmenter la capacité d'action du continent en matière de politique de sécurité et de renforcer sa base industrielle et technologique de défense (BITD). Les conclusions des Conseils européens extraordinaires de début mars à Versailles et de fin mai à Bruxelles témoignent de ces intentions. Les deux réunions se sont concentrées sur trois thèmes : premièrement, le "renforcement des capacités de défense" de l'UE, c'est-à-dire l'acquisition de capacités militaires et l'augmentation de la capacité d'action ; deuxièmement, la "réduction des dépendances énergétiques" ; et troisièmement, la "construction d'une base économique robuste". La déclaration de Versailles, adoptée le 11 mars, a mis en place le quatrième paquet de sanctions contre la Russie, a laissé entrevoir à l'Ukraine une nouvelle "aide politique, financière, matérielle et humanitaire" et a notamment ouvert à Kyiv une perspective d'adhésion à l'UE. En outre, les États membres ont fait part de leur intention "d'assumer une plus grande responsabilité pour notre sécurité et de prendre de nouvelles mesures décisives pour construire notre souveraineté européenne [et] réduire nos dépendances [...]". La Commission européenne a formulé des lignes directrices visant à faciliter les marchés publics conjoints à court terme et à promouvoir le renforcement des capacités à plus long terme, afin de renforcer la BITDE. Ainsi, la Commission souhaite introduire de nouveaux mécanismes d'ici 2023 afin de stimuler les marchés publics conjoints. Il s'agit notamment de l'exonération de la TVA, de la mise en place de nouvelles solutions de financement ainsi que de l'adaptation et du renforcement du système de primes du Fonds de défense. La Banque européenne d'investissement (BEI) sera en mesure d'apporter un soutien accru à la sécurité et à la défense de l'Europe. Succès sur des objectifs clés Boussole stratégique L'objectif principal de la présidence française était d'adopter la boussole stratégique (CS), préparée par le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) et considérée comme le premier "livre blanc" sur la défense européenne. Le 21 mars, le document a été adopté par le Conseil européen. Il prévoit d'approfondir la politique de sécurité et de défense de l'UE d'ici 2030 et de renforcer la souveraineté européenne afin de faire de l'Union un "Security Provider". La boussole propose une feuille de route qui établit des actions concrètes et définit des étapes dans quatre domaines clés : Opérations ("Agir"), Résilience ("Sécuriser"), Dépenses de défense ("Investir") et Partenariats ("Travailler avec des partenaires"). Pour la première fois, la politique de sécurité et de défense de l'UE dispose ainsi d'une vision stratégique commune et d'objectifs clairs. Toutefois, le document n'a pas été accueilli sans critique par la communauté des experts. Les lacunes critiquées dans le premier projet se retrouvent encore en partie. Ainsi, certaines questions importantes ne sont toujours pas traitées dans la version finale, ou alors de manière trop succincte. La relation entre l'UE et l'OTAN, par exemple, n'est abordée que de manière très vague et la manière dont une meilleure répartition du travail entre les deux parties pourrait être atteinte n'est pas claire. Le CS ne fournit pas non plus d'informations sur la future gouvernance de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), entre autres en ce qui concerne le principe de l'unanimité dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC). Enfin, on reproche à la boussole son manque de crédibilité. Juste avant son adoption, elle a dû être adaptée pour tenir compte du nouveau contexte de la guerre en Ukraine. La formulation concernant la Russie est désormais beaucoup plus robuste. Peu avant l'élaboration de la version finale du CS, l'analyse de la menace était donc erronée. Cela a certes pu être corrigé à temps. Mais si la guerre n'avait commencé qu'après l'adoption du document, celui-ci aurait été immédiatement obsolète. Les experts critiquent également le fait qu'il existe un écart considérable entre les menaces identifiées et les moyens opérationnels proposés. La création prévue d'une force d'intervention européenne de 5 000 hommes est notamment considérée avec scepticisme. Après tout, il existe le précédent des groupes de combat de l'UE, qui n'ont jamais été utilisés. On peut donc se demander si l'objectif visé par la boussole, à savoir un "saut quantique" dans la politique européenne de sécurité et de défense, est réaliste. Espaces controversés : mer, espace, cyber La sécurisation de l'accès aux "espaces contestés" que sont la mer, l'espace et le cyber a été une autre priorité de la présidence française. Là aussi, des progrès notables ont été réalisés. Ainsi, la mise en œuvre de la présence maritime coordonnée (PMC) de l'UE dans le golfe de Guinée a été prolongée de deux ans. Parallèlement, les États membres ont décidé d'appliquer également ce mécanisme dans le nord-ouest de l'océan Indien. L'objectif de la PMC est, selon le Conseil de l'Union européenne de janvier 2021, "d'améliorer les capacités de l'UE, de permettre un engagement opérationnel accru de l'Europe, d'assurer une présence et une portée maritimes permanentes dans les zones maritimes d'intérêt et de promouvoir la coopération et le partenariat internationaux en mer". Il s'agit en principe de mieux coordonner les forces navales et aériennes des États membres présentes dans les zones maritimes concernées ou qui y sont déployées sur une base volontaire. La France est particulièrement attachée à cette initiative et s'est fortement impliquée pour l'étendre à l'océan Indien. Cependant, on ne sait pas encore quelles nations y participeront directement, étant donné que les ressources des marines européennes sont limitées et que des priorités géographiques doivent être fixées pour les interventions. Il reste également à déterminer comment la nouvelle CMP dans l'océan Indien s'articulera avec les opérations EU NAVFOR ATALANTA et AGÉNOR. La coordination est en cours de définition. Le service d'action extérieure de l'UE élabore, en étroite collaboration avec la Commission, une stratégie spatiale pour la sécurité et la défense, qui devrait être adoptée par le Conseil au plus tard en 2023. L'objectif de cette stratégie a été décrit par le président Macron dans un discours prononcé le 16 février 2022 à Toulouse lors d'une réunion informelle des ministres européens de l'espace : "Notre ambition dans ce domaine est de développer, sans agressivité mais aussi sans naïveté, une vision de protection et de résilience de nos infrastructures spatiales et de répondre, avec tous nos alliés, aux attaques contre nos capacités. Cela nécessite des investissements européens dans les équipements, l'innovation et la recherche". Toulouse a également accueilli l'exercice spatial "AsterX 2022" du 24 février au 4 mars. Outre l'Allemagne, l'Italie et les États-Unis, qui avaient déjà participé à "AsterX 2021" - une première en Europe à l'époque -, la Belgique ainsi que la Taskforce du Service européen pour l'action extérieure étaient également représentées cette année. Les objectifs de cet exercice tactique et opérationnel étaient de former le personnel militaire, de tester la capacité de réaction en situation d'alerte ainsi que de définir et de tester certains processus opérationnels dans le domaine de la surveillance de l'espace. Lors de la "journée VIP", les ministres de la Défense de l'UE ainsi que le commissaire européen chargé du marché intérieur et des services étaient présents, ce qui soulignait la dimension européenne de l'exercice ; des représentants officiels de l'OTAN étaient toutefois également présents. Par rapport à 2021, le scénario était plus ambitieux (avec 16 événements au lieu de 13, reflétant l'ensemble des menaces). L'exercice devait non seulement souligner le rôle de leader de la France en tant que nation spatiale, mais aussi faire comprendre que les Européens considèrent réellement l'espace comme un espace de confrontation et qu'ils sont prêts à y défendre leurs intérêts avec des instruments de hard power si nécessaire. Dans le domaine cybernétique, des exercices EU CyCLES (EU Cyber Crisis Linking Exercise on Solidarity) ont été organisés ; les participants étaient les agences nationales de cybersécurité, l'agence européenne compétente (ENISA) et la Commission européenne (Direction générale Réseaux de communication, contenu et technologies, en bref DG CONNECT). Ces exercices visent à tester et à améliorer la capacité de réaction de l'UE et de ses États membres en cas de cyberattaque majeure contre des infrastructures critiques. L'objectif est avant tout de tester la coopération entre les niveaux technique, opérationnel et politique, en mettant particulièrement l'accent sur les mécanismes de gestion de crise de l'UE (dimension interne) et la réponse politique de l'UE (dimension externe). La volonté de l'UE d'activer la "cyber diplomacy toolbox" mise en place en 2017 est également mise à l'épreuve. Le scénario adopté était cette fois-ci nettement plus complexe que lors des exercices précédents et prévoyait une grave escalade dans les dernières phases. Pour la première fois, tous les États membres se sont mis d'accord sur l'option d'activer la clause d'assistance de l'article 42.7 du traité de l'UE en cas de cyberattaque grave. Cela montre que l'UE se prépare davantage aux cyberattaques qui peuvent causer des dommages physiques. De telles attaques sont considérées comme réalistes et l'on peut s'attendre à ce que l'UE, notamment en coordination avec l'OTAN, organise plus régulièrement des cyber-exercices comparables. Gestion de crise Dans le domaine de la gestion des crises, la présidence française avait l'intention d'augmenter la capacité opérationnelle de l'UE, notamment par une mise en œuvre plus flexible des instruments de la PSDC. Un exemple réussi est la facilité de paix européenne (FPE), qui a permis aux États membres de fournir à l'Ukraine des équipements militaires d'une valeur totale de 2,5 milliards d'euros après l'invasion russe, dont environ 90% de matériel létal. L'utilisation de cet instrument - à l'adoption duquel l'Irlande, l'Autriche et Chypre s'étaient d'abord opposés en 2021 - est une étape significative. En effet, c'est la première fois que l'UE finance l'achat et la livraison d'armes et d'autres équipements à un pays tiers. Toutefois, la moitié du budget de 5 milliards d'euros prévu pour la période 2021-2027, qui provient de contributions volontaires des États membres, est ainsi déjà épuisée, ce qui soulève la question de la durabilité de l'instrument. De plus, la facilité de soutien à la paix ne permet pas d'apporter un soutien logistique aux livraisons d'armes, contrairement à l'EUCOM Control Center Ukraine/International Donor Coordination Center (ECCU/IDCC), issu de la fusion des cellules logistiques américaine et britannique de soutien à l'Ukraine. Et même si l'on manque d'informations sur les systèmes d'armes livrés par pays, il n'en reste pas moins que la part européenne est relativement gérable par rapport à la part américaine. Voisinage de l'Europe : Balkans occidentaux et Afrique Une autre priorité évoquée par Macron dans son discours du 9 décembre 2021 était la stabilité et la prospérité dans le voisinage de l'Europe, avec un accent particulier sur les Balkans occidentaux et l'Afrique. Cependant, aucun progrès significatif n'a été réalisé dans l'un ou l'autre de ces domaines durant la présidence française. En ce qui concerne le rapprochement des Balkans occidentaux avec l'UE, la France n'a pas réussi à trouver un compromis acceptable à la fois pour la Macédoine du Nord et la Bulgarie avant la fin du mois de juin, afin de surmonter le blocage de Sofia sur l'ouverture des négociations d'adhésion, qui a également touché l'Albanie. Mais sur la base de la proposition de compromis présentée par Paris, le coup d'envoi des négociations avec la Macédoine du Nord et l'Albanie a pu être donné à la mi-juillet sous la présidence tchèque du Conseil. Les espoirs de la Bosnie-Herzégovine et du Kosovo, qui n'ont pas encore le statut de candidats officiels, ont en revanche été une nouvelle fois déçus. Leur processus de préadhésion semble être dans l'impasse. La frustration a été d'autant plus grande que l'Ukraine et la Moldavie ont obtenu en un temps record le statut de candidat tant convoité. Les résultats du sommet de l'UE et de l'Union africaine (UA), qui s'est tenu à Bruxelles à la mi-février, sont mitigés. Un paquet d'investissements d'un montant de 150 milliards d'euros a été adopté pour les secteurs de l'énergie, des transports, de l'infrastructure numérique, de la santé et de l'éducation. En outre, l'UE et l'UA ont décidé de coopérer ou de renforcer la coopération existante dans les domaines de la santé et de la lutte contre les pandémies, du climat, de la paix et de la sécurité ainsi que de la migration. Aucun progrès n'a toutefois été réalisé dans le domaine controversé de la démocratie et des droits de l'homme. Ces questions n'ont été abordées que de manière marginale et n'ont été traitées dans aucun des sept ateliers thématiques. En outre, la situation politique et sécuritaire au Sahel s'est considérablement détériorée - ni le Mali ni le Burkina Faso, qui sont suspendus par l'UA, n'ont été invités au sommet. La veille de la rencontre, la France avait annoncé sa décision de réorganiser son intervention dans la zone du Sahel et de retirer ses troupes du Mali. En raison de la situation tendue dans ce pays, la réunion du G5 Sahel prévue pour fin janvier avait déjà été annulée. Poursuite incertaine Pour que les progrès réalisés soient pérennisés et que les processus initiés aboutissent à des résultats, il faudrait que les deux autres pays de l'actuelle présidence du trio, la République tchèque et la Suède, soutiennent les ambitions de la France et poursuivent ses efforts. Paris s'engagera dans ce sens au sein du trio. On peut toutefois se demander si ces deux partenaires ont la même ambition et peuvent mobiliser les mêmes ressources. La République tchèque n'a placé le "renforcement des capacités de défense européennes et de la sécurité dans le cyberespace" qu'en troisième position des priorités de sa présidence, derrière la "gestion de la crise des réfugiés et le redressement de l'Ukraine après la guerre" et la "sécurité énergétique". Les priorités de la présidence suédoise n'ont pas encore été définies. Mais Stockholm est traditionnellement plutôt réticente, voire méfiante, vis-à-vis du concept d'autonomie stratégique de l'Europe, notamment dans le domaine industriel, où la Suède entretient des liens très étroits avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Le ministre de la Défense, Peter Hultqvist, a ainsi déclaré en 2019 que son pays s'opposait à l'autonomie stratégique du continent sur le plan industriel. Rien n'indique que cette position ait évolué. De manière générale, la guerre en Ukraine a renforcé la vision selon laquelle l'OTAN est le principal acteur de la défense collective. L'adhésion prochaine de la Suède et de la Finlande renforce cette tendance. De nombreux alliés européens considèrent l'Alliance comme la seule garantie de leur existence à court et à long terme. Ainsi, dans une certaine mesure, l'OTAN fait de l'ombre à l'UE, ce qui rend plus complexe la promotion des initiatives européennes. L'une des principales faiblesses des Européens réside dans leur manque de capacités militaires, qu'il s'agisse des stocks de munitions ou de la disponibilité de systèmes d'armes complexes. Ceci est d'autant plus vrai après les premières livraisons de matériel à l'Ukraine. De plus, au cours des dernières décennies, les investissements dans les technologies clés et les facilitateurs stratégiques, tels que les capacités de transport aérien étendues, les moyens de communication spatiale ou les capacités de cyberdéfense, ont fait défaut. Les pays de l'UE se sont certes engagés à augmenter sensiblement leurs dépenses de défense, mais il n'est pas certain qu'ils puissent réellement inverser la tendance actuelle, a fortiori dans un contexte économique difficile. De plus, il semble douteux que l'industrie européenne de l'armement soit en mesure de répondre à une demande fortement accrue des Etats de l'UE. Comme alternative - voire pour des motifs politiques - certains d'entre eux pourraient préférer des systèmes américains, ce qui irait à l'encontre de l'objectif de renforcement de la BITDE. Le fait que la France (pas différente de l'Allemagne) soit vivement critiquée et considérée avec une certaine méfiance par les pays d'Europe centrale et orientale en matière de politique russe pose également problème. De ce point de vue, la relation de Macron avec Poutine est considérée comme naïve, notamment en ce qui concerne le dialogue infructueux entre les deux hommes juste avant et après le début de la guerre. Le refus de Paris d'utiliser le terme de "génocide" pour qualifier les crimes de guerre commis par l'armée russe à Boutcha a été condamné par de nombreux pays d'Europe centrale et orientale. La remarque de Macron selon laquelle Moscou ne doit pas être humiliée a également irrité ces pays. La réputation de la France auprès des membres orientaux de l'UE en pâtit, ce qui pourrait les amener à rejeter les approches promues par Paris. Les hésitations de l'Allemagne au début de la guerre (comme l'autorisation tardive des livraisons d'armes et l'approbation également tardive de l'exclusion de la Russie du système Swift), mais surtout le non de Berlin à un embargo sur le gaz, ont également été très mal perçus de ce côté. On pourrait en même temps y voir le signe d'un malaise plus profond des Européens centraux et orientaux vis-à-vis de Berlin et Paris. La critique de la politique russe des deux gouvernements ne serait alors peut-être que le signe avant-coureur de protestations plus générales contre le tandem franco-allemand - un danger qui ne devrait pas être sous-estimé dans les deux capitales. Enfin, pour que les initiatives européennes soient couronnées de succès, il faut que les États membres soient unis. Or, celle-ci n'est pas garantie à long terme. Plus la guerre se prolonge, plus la cohésion, l'unité et la solidarité en Europe risquent de s'éroder - et donc de faire échouer les projets de l'UE dans le domaine de la politique de sécurité. Il est pourtant dans l'intérêt de l'Union et de tous les États membres, y compris de l'Allemagne, de faire les efforts nécessaires pour maintenir la dynamique positive dans ce domaine et renforcer la défense européenne. Un rôle de leader franco-allemand Dans cet effort, le tandem franco-allemand devra jouer un rôle de leader. Berlin et Paris devraient rapidement trouver une nouvelle dynamique de travail afin de continuer à jouer un rôle moteur dans la politique étrangère et de sécurité européenne. Une occasion se présentera sans doute bientôt à la partie allemande de discuter de manière productive avec le nouveau gouvernement français de sujets bilatéraux, européens et internationaux, en recherchant des synergies. Le prochain Conseil des ministres franco-allemand (CMFA) pourrait avoir lieu à l'automne, et le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité (CFADS) pourrait être organisé en marge de cette réunion. La boussole stratégique, initiée sous la présidence allemande et adoptée sous la présidence française, est un exemple de bonne coopération bilatérale en faveur de l'Europe. Il s'agit maintenant pour Berlin et Paris d'assurer la mise en œuvre du document dans toutes ses dimensions. Parmi les quelque 80 objectifs concrets, la moitié doit être mise en œuvre d'ici 2023. Dans le domaine clé de l'action, par exemple, il est prévu d'organiser régulièrement des exercices LIVEX à partir de l'année prochaine. D'ici là, on souhaite également s'accorder sur un concept militaire pour les opérations de sécurité aérienne, qui doit inclure des tâches de soutien aérien, de sauvetage, d'évacuation, de surveillance et d'aide en cas de catastrophe. Dans le domaine "sécuriser", l'UE a notamment l'intention de revoir son évaluation des menaces d'ici la fin 2022. Ce processus doit être effectué régulièrement à l'avenir. Cette année, l'UE entend également développer de nouveaux instruments contre les menaces hybrides, la manipulation d'informations et l'ingérence étrangères, et renforcer ses outils de cyberdiplomatie. Dans le domaine de l'investissement, la déclaration de Versailles doit être mise en œuvre. À court terme (jusqu'à la mi-2023), cela signifie notamment encourager les achats conjoints par le biais de nouveaux instruments financiers ou de l'exonération de la TVA. Pour que ces objectifs puissent être atteints en si peu de temps, un engagement total de tous les États membres sera nécessaire. La présidence tchèque a fait de la mise en œuvre de la boussole stratégique une priorité. Pour Berlin et Paris, il s'agit de soutenir Prague dans ses efforts. Avec l'agenda de Versailles, la Commission a ouvert la voie à la mobilisation du budget de l'UE pour soutenir l'industrie de la défense. Elle a ainsi poursuivi les actions développées dans le domaine de la recherche et du développement avec le Fonds européen de défense (FED). Il faut maintenant veiller à ce que les négociations déjà entamées sur l'instrument à court terme pour le renforcement de l'industrie européenne de la défense par les marchés publics conjoints (EDIRPA) - il s'agit de 500 millions d'euros du budget de l'UE jusqu'à fin 2024 - et celles qui auront lieu à partir de l'automne sur le programme européen d'investissement dans la défense (EDIP) soient couronnées de succès. Ces deux instruments seront essentiels pour favoriser l'acquisition commune d'équipements nécessaires pour combler les lacunes capacitaires des États membres tout en renforçant la BITDE. L'Allemagne et la France joueront un rôle déterminant dans ces négociations. Il serait également important que Berlin montre l'exemple et mette en œuvre le fonds spécial de la Bundeswehr de manière à promouvoir la BITDE. Les mécanismes à long terme peuvent également fournir l'incitation nécessaire pour faire progresser les programmes de coopération franco-allemands en matière d'armement, auxquels participent parfois quelques autres partenaires européens. Cela concerne avant tout le Future Combat Air System (FCAS) et le Main Ground Combat System (MGCS) en tant que futurs systèmes de combat aérien et terrestre, mais aussi l'avion de patrouille maritime MAWS (Maritime Airborne Warfare System) et la modernisation de l'hélicoptère de combat Tigre. Le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité devrait confirmer la volonté politique des deux gouvernements de surmonter les nombreuses difficultés et de concrétiser ces projets. Les accords politiques doivent notamment être traduits sans délai en accords industriels. La pression politique sur l'industrie devrait donc s'accroître, ce qui nécessite également une concertation étroite entre le secrétaire d'État chargé de l'armement au ministère fédéral de la Défense et le nouveau délégué général pour l'armement français, Emmanuel Chiva. Face à ces défis pour l'Europe, l'unité et la détermination franco-allemandes sont plus importantes que jamais. Parallèlement, il est nécessaire d'impliquer davantage les pays d'Europe centrale et orientale et de mieux communiquer avec eux afin d'éviter les malentendus et de garantir l'entente européenne. L'Allemagne et la France ont subi une perte de confiance de la part de ces partenaires, qu'il convient de rattraper. En ce qui concerne le soutien logistique à l'Ukraine, il serait par exemple particulièrement judicieux que les deux gouvernements se coordonnent avec la Pologne dans le cadre du Triangle de Weimar.
  18. Manuel77

    Luftwaffe

    Ce sont des rumeurs, mais qui sait... https://www.israelhayom.com/2022/08/22/lapid-to-travel-to-germany-to-discuss-procurement-of-israels-arrow-3-missile-defense-system/ M. Lapid se rend en Allemagne pour discuter de l'acquisition du système israélien de défense antimissile Arrow 3. L'Allemagne cherche à acquérir le système de défense pour se défendre contre les menaces, notamment les missiles russes Iskander à Kaliningrad. Le Premier ministre Lapid se rend en Allemagne pour discuter de l'acquisition du système de défense antimissile israélien Arrow 3. Le Premier ministre Yair Lapid devrait se rendre en Allemagne dans les prochaines semaines pour discuter, entre autres, de la demande du pays d'acquérir un système de défense antimissile auprès d'Israël ou des États-Unis, a appris Israel Hayom. Suivez Israel Hayom sur Facebook, Twitter, et Instagram L'Allemagne cherche à acquérir le système Arrow 3 - construit par Israël Aerospace Industries - et le système américain THAAD - produit par Lockheed Martin - pour se défendre contre les menaces, notamment les missiles russes Iskander à Kaliningrad. Le pays a formulé sa demande pour la première fois au début de l'année 2022, lorsque Naftali Bennett était Premier ministre, et les discussions devraient se poursuivre pendant un certain temps. L'échelon politico-défensif israélien a exprimé un grand soutien à cette démarche. "L'Allemagne est l'un des plus grands amis d'Israël dans le monde, et toute demande de ce type devrait être acceptée", a déclaré un responsable. Lapid devrait se rendre en Allemagne le 12 septembre, une semaine avant de s'envoler pour New York pour assister à l'Assemblée générale des Nations unies. EDIT : C'est plus qu'une rumeur. https://www.tagesschau.de/inland/innenpolitik/raketenabwehr-arrow-3-deutschland-101.html https://www.juedische-allgemeine.de/politik/scholz-kuendigt-neues-luftverteidigungssystem-aus-israel-an/
  19. Alors, ça commence à pencher. Il ne reste plus qu'à commander de nouvelles barres de combustible... https://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/energiekrise-deutsche-atomkraftwerke-koennten-auch-2023-noch-am-netz-bleiben-a-9efeb4df-e3ab-4e67-bd97-7b6d4cd0fcab Une durée d'exploitation plus longue est probable en raison de la crise énergétique Les centrales nuclé aires pourraient encore rester connectées au réseau en 2023 Le ministre de l'Economie Habeck ouvre visiblement la voie à la poursuite de l'exploitation des centrales nucléaires allemandes. Pour cela, les conditions des tests de résistance seront modifiées - selon les informations du SPIEGEL, l'effet prix devrait jouer un rôle. Un changement de cap se dessine au ministère fédéral de l'économie sur la question de savoir si les trois centrales nucléaires restantes doivent continuer à fonctionner. Selon les informations du SPIEGEL, le ministère de Robert Habeck (Verts) a modifié les conditions générales du test de résistance de manière à ce que la poursuite de l'exploitation au-delà de la fin de l'année semble judicieuse. Les quatre gestionnaires de réseau de transport, responsables de la sécurité et de la stabilité de l'échange d'électricité, doivent non seulement évaluer la sécurité de l'approvisionnement, mais aussi si la poursuite de l'exploitation contribue à faire baisser les prix sur les marchés de l'électricité. Actuellement, les prix y grimpent à des niveaux sans précédent. Il faut s'attendre à une baisse des coûts, même si elle est faible. Les barres de combustible devraient suffire jusqu'en juin Selon les informations du SPIEGEL, le ministère fédéral de l'économie réfléchit actuellement à un projet de loi qui permettrait de régler juridiquement la poursuite de l'exploitation. Actuellement, la loi sur la sortie du nucléaire prévoit la fin des livraisons d'électricité des trois centrales nucléaires au 31 décembre de cette année. Jusqu'à présent, les gestionnaires de réseau de transport n'ont pas encore transmis les résultats du test de résistance au ministère. Au début du mois, l'Etat fédéral a demandé aux trois exploitants RWE, EnBW et E.on combien de temps les barres de combustible encore disponibles pourraient continuer à produire de l'électricité. Selon les informations du SPIEGEL, RWE a annoncé qu'un fonctionnement en continu de la centrale nucléaire de Lingen, avec une puissance d'environ 70 pour cent, serait possible jusqu'en avril, de même pour Neckarwestheim. Pour la centrale bavaroise d'Isar 2, les barres de combustible devraient suffire jusqu'en juin. Ce que le ministère de l'Economie n'a pas demandé aux exploitants, c'est s'ils peuvent se procurer de nouvelles barres de combustible et combien de temps cela prendra. Interrogée par le SPIEGEL, une porte-parole du ministère fédéral de l'économie a nié avoir pris une décision sur la question des centrales nucléaires et n'a pas voulu confirmer une modification du design des tests de résistance. Selon le chancelier Olaf Scholz, le test devrait être prêt au plus tard début septembre. Il doit contenir différents scénarios sur les conséquences d'une prolongation de la durée de vie des centrales sur le marché de l'électricité. Il appartiendra ensuite au ministre fédéral de l'Économie, M. Habeck, de choisir le scénario qu'il utilisera pour prendre sa décision. Malgré la crise énergétique, le gouvernement se bat depuis des mois pour prolonger la durée de vie des centrales nucléaires encore en service. Les Verts s'opposent à une telle prolongation, voire à la remise en service de centrales nucléaires déjà fermées. Le ministre Habeck a lui aussi rejeté jusqu'à présent l'exploitation prolongée des centrales nucléaires, en invoquant notamment la sécurité. Face à la raréfaction et au renchérissement de l'énergie, l'opinion publique a entre-temps changé d'avis sur la sortie du nucléaire prévue pour fin 2022 (lire ici : Nucléaire ? Oui, s'il vous plaît !). A proximité de la centrale d'Isar 2, on a de toute façon moins de réticences à l'égard de l'énergie nucléaire, qui est ici source d'emplois et de bonnes finances communales.
  20. Si, selon Wikipedia, la France compte environ 206000 soldats actifs et l'Allemagne 182000, l'armée de terre française ne peut pas être deux fois plus nombreux que l'armée de terre allemande. Ici, les soldats actifs ont été attribués à d'autres secteurs. Mais il est vrai qu'en Allemagne, on a du mal à trouver suffisamment de soldats. Ces derniers temps, il y a de plus en plus de publicité à la télévision et ailleurs.
  21. L'historien Edouard Husson (expert en histoire allemande) sur les relations franco-allemandes (à partir de 11:00). Comment la France peut mieux faire valoir ses intérêts. https://www.youtube.com/watch?v=37OK4LaaP5c Apprendre davantage l'allemand, mieux connaître l'histoire allemande. DeGaulle comme exemple. Trop de nos dirigeants sont formatés "à l'américaine" par leur formation et ne comprennent pas la culture. Même problème du côté allemand, ils conçoivent la France comme une curiosité et une "Grande Nation". Pour l'Allemagne, la France est une caricature utile pour ne pas être attaquable en tant que force dominante en Europe. Les Français ne comprennent pas qu'il faut négocier différemment avec l'Allemagne. C'est un art à part entière. Ils ont un style extrêmement direct, comme Björn Borg, qui renvoie toujours la balle depuis la ligne de fond. C'est comme une machine. Les Français cherchent la formule brillante et la complicité, ça ne marche pas. Ensuite, il parle encore de la raison pour laquelle Macron a échoué dans ses relations avec l'Allemagne. L'interview date de janvier. Je pense qu'à la lumière de la guerre et du discours de Scholz à Prague, le jugement de Husson est trop sévère. Macron s'est révélé être un visionnaire et l'Allemagne un pays à courte vue.
  22. Attention, il y a des parties qui sont peut-être comptées dans l'armée de terre chez vous ? Base des forces armées 27700 Service sanitaire central 19600 Armée de terre 62000
  23. Manuel77

    Luftwaffe

    Faux, il se réclame du SCAF et du MGCS. Regarde "Europe, son avenir". EDIT : Malheureusement, j'ai fait une confusion, il a parlé de MGCS et de SCAF lors du "Discours sur le changement d'époque" du 27 février. Il n'en a pas parlé explicitement à Prague.
  24. Scholz prononce un discours de politique générale sur l'Europe à Prague. Il est interprété chez nous comme répondant en grande partie aux propositions de Macron d'il y a cinq ans. Pas de mention explicite du SCAF, de la défense aérienne pour l'Europe de l'Est (pas de mention de la France dans ce contexte) EDIT : Malheureusement, j'ai fait une confusion, il a parlé de MGCS et de SCAF lors du "Discours sur le changement d'époque" du 27 février. Il n'en a pas parlé explicitement à Prague. ------- Discours de février CORRECTI, LIBELLÉ https://www.zeit.de/politik/deutschland/2022-02/olaf-scholz-regierungserklaerung-ukraine-rede Et nous resterons à la pointe de la technologie. C'est pourquoi il est si important pour moi, par exemple, que nous construisions la prochaine génération d'avions de combat et de chars d'assaut avec des partenaires européens - et notamment la France - ici en Europe. Ces projets sont une priorité absolue pour nous. En attendant que les nouveaux avions soient opérationnels, nous continuerons à développer l'Eurofighter ensemble. Il est également bon que les contrats relatifs à l'"eurodrone" aient enfin pu être signés cette semaine. Nous faisons également avancer l'acquisition du drone Heron armé en provenance d'Israël. Et pour la participation nucléaire, nous achèterons à temps un remplaçant moderne pour les jets Tornado obsolètes. L'Eurofighter doit être doté de la capacité de guerre électronique. L'avion de combat F-35 est envisagé comme avion porteur. ------ Discours de Prag https://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/was-olaf-scholz-mit-europa-vor-hat-grundsatzrede-zur-zeitenwende-18277071.html A Prague, Olaf Scholz expose comment l'UE doit devenir un acteur géopolitique capable de s'affirmer dans un monde multipolaire. C'est en matière de défense commune que ses propositions vont le plus loin. Lorsqu'Emmanuel Macron a prononcé son grand discours sur la souveraineté européenne il y a cinq ans, le président français avait choisi la Sorbonne à Paris pour le faire. Lundi, Olaf Scholz est monté sur le podium de l'université Charles à Prague - et cela devrait déjà étayer symboliquement l'ambition du chancelier allemand : il voulait également apporter une contribution fondamentale au débat sur l'avenir de l'Europe. Non pas depuis Berlin, mais depuis la capitale de la présidence en exercice du Conseil. Il s'agissait en même temps d'un clin d'œil aux pays d'Europe centrale et orientale qui ont certes accueilli avec soulagement le changement de cap de la politique russe de l'Allemagne, mais qui n'en sont pas encore totalement convaincus. Dans son discours d'une cinquantaine de minutes, Scholz s'est efforcé de dissiper les doutes liés notamment à la lenteur de l'"échange circulaire" de chars. Il a décrit l'attaque russe contre l'Ukraine comme une attaque contre l'ordre des valeurs européennes : "Nous ne voulons pas revenir au 19e ou au 20e siècle, avec ses guerres de conquête et ses excès totalitaires". L'Union européenne est "un refus vécu de l'impérialisme et de l'autocratie", elle repose sur la pluralité et l'équilibre des intérêts. Le chancelier n'a pas seulement promis à Kiev un soutien militaire supplémentaire, il a également suggéré une "répartition fiable du travail" dans ce contexte. Il pourrait s'imaginer, a déclaré Scholz, "que l'Allemagne prenne une responsabilité particulière dans la mise en place de l'artillerie et de la défense aérienne ukrainiennes". Dans ce domaine, il existe déjà un engagement étroit avec la livraison de l'obusier blindé 2000, du lance-roquettes multiple MARS II et du char antiaérien Gepard ; les soldats ukrainiens sont également formés à ces systèmes en Allemagne. En outre, Berlin veut livrer le système de défense aérienne IRIS-T SLM, construit par le groupe d'armement Diehl. Le savoir n'a jamais été aussi précieux Certaines choses sont restées vagues L'invasion russe de l'Ukraine a servi de cadre aux réflexions du chancelier sur les réformes et les priorités européennes. Il a fait référence à six reprises au "changement d'époque" qu'il avait lui-même proclamé au Bundestag et étayé par cent milliards d'euros pour mieux équiper la Bundeswehr. Il s'agit maintenant de "donner les bonnes réponses européennes à ce changement d'époque", a-t-il déclaré. Il a choisi comme mot-clé pour son programme une "Europe géopolitique" qui sait s'affirmer dans un monde multipolaire. Ursula von der Leyen s'était déjà présentée en 2019 avec l'ambition de diriger une "commission géopolitique". Mais ce que cela signifiait concrètement est resté longtemps nébuleux. Pendant la pandémie, l'UE s'est d'abord repliée sur elle-même. Mais elle doit désormais préserver sa sécurité, son indépendance et sa stabilité, surtout face au "défi extérieur", comme l'a souligné Scholz. Il a ensuite expliqué ce que cela signifiait : en matière de politique étrangère et de défense, d'élargissement de l'Union européenne et de réformes internes nécessaires, de politique énergétique et économique, d'immigration et d'asile et de réforme du pacte de stabilité et de croissance. De nombreuses propositions n'étaient pas nouvelles, elles font déjà partie de l'agenda de la Commission, comme la promotion des puces électroniques européennes ou une meilleure protection des frontières extérieures. Certaines sont restées vagues. Le chancelier a certes déclaré que le traité de l'UE n'était pas gravé dans la pierre et qu'il pouvait être modifié. Mais il n'a pas mentionné le moyen d'y parvenir, à savoir une convention de toutes les institutions européennes, des gouvernements et des parlements. Macron avait plaidé pour une telle convention, demandée par le Parlement européen, lors de la précédente présidence française. ------ https://www.sueddeutsche.de/politik/scholz-europaeische-union-prag-einstimmigkeitsprinzip-karls-universitaet-1.5647016 Le chancelier comble une lacune : Pendant longtemps, il ne s'est pas exprimé clairement sur l'avenir de l'Europe. A Prague, il se rattrape et se prononce pour la fin de la règle de l'unanimité. C'est un lieu qui doit donner un poids supplémentaire aux paroles du chancelier. Lundi, à l'université Charles de Prague, l'un des plus anciens établissements d'enseignement supérieur du continent, Olaf Scholz a appelé à l'affirmation de l'Europe et à la réforme de l'Union européenne dans un discours fondateur. "La Russie de Poutine se définit, dans un avenir prévisible, en opposition à l'Union européenne. Tout désaccord entre nous, toute faiblesse sera exploitée par Poutine", a déclaré Scholz devant des étudiants de l'université. Le discours était conçu comme un grand coup d'éclat et devait placer le "changement d'époque" proclamé par le chancelier après l'invasion russe de l'Ukraine dans un contexte européen. "Tournant d'époque, cela doit signifier pour la politique européenne : construire des ponts au lieu de creuser des fossés", a déclaré Scholz. Dans cet esprit, au cours de son discours de 50 minutes, Scholz n'a pas présenté de visions de grande envergure en matière de politique européenne, mais plutôt des propositions de réformes ponctuelles pour l'avenir de l'UE. Scholz : l'Allemagne peut assumer une responsabilité particulière "Nous n'acceptons pas l'attaque de la Russie contre la paix en Europe ! Nous ne nous contentons pas de regarder comment des femmes, des hommes et des enfants sont tués, comment des pays libres sont rayés de la carte et disparaissent derrière des murs ou des rideaux de fer", a déclaré Scholz en faisant référence à l'aide en armes apportée au pays envahi. Il pourrait "imaginer que l'Allemagne prenne une responsabilité particulière dans la mise en place de l'artillerie et de la défense aérienne ukrainiennes". Parmi ses principales préoccupations pour l'UE, Scholz a cité la réduction des dépendances extérieures et des blocages internes. Ce dernier point est nécessaire pour que l'UE puisse tenir sa promesse d'accueillir les pays des Balkans occidentaux, mais aussi l'Ukraine et la Moldavie. Là où l'unanimité est encore requise aujourd'hui, "avec chaque nouvel État membre, le risque augmente qu'un seul pays empêche tous les autres d'avancer avec son veto", a mis en garde Scholz. Sans réforme, "on risque d'avancer dans des groupes de plus en plus différents" et "dans une jungle de règles différentes". C'est une "invitation à tous ceux qui parient contre une Europe géopolitique unie et veulent nous monter les uns contre les autres". Le chancelier veut absolument empêcher la formation de groupes Cela a été compris comme un message aux hôtes tchèques, qui assurent la présidence du Conseil de l'UE ce semestre, mais aussi à des pays comme la Pologne. La crainte d'être mis en minorité est particulièrement grande à l'est de l'UE. Il prend cela au sérieux, a déclaré Scholz et a appelé à des compromis. On pourrait ainsi commencer par prendre des décisions à la majorité dans des domaines "où il est particulièrement important que nous parlions d'une seule voix". Cela vaut pour la politique de sanctions ou pour les questions de droits de l'homme. Scholz demande un système de défense aérienne commun de l'UE Scholz a également profité de son discours pour répondre au président français Emmanuel Macron, qui demande une Europe "souveraine". L'UE deviendrait plus souveraine si elle mettait fin "le plus rapidement possible" aux dépendances unilatérales en matière de matières premières et de terres rares, importantes pour l'industrie, a déclaré Scholz. Il s'est montré plus réservé sur la demande de Macron de créer une communauté politique européenne au-delà de l'UE. Un "forum au sein duquel nous, les chefs d'État et de gouvernement de l'UE et nos partenaires européens, discuterions une ou deux fois par an des thèmes centraux qui concernent notre continent dans son ensemble" serait judicieux. Cela vaut pour "la sécurité, l'énergie, le climat ou la connectivité". Mais cela ne doit en aucun cas être interprété comme un substitut à l'élargissement de l'UE. L'Europe doit également se rapprocher davantage sur le plan militaire. "Nous avons besoin en Europe d'une meilleure interaction entre nos efforts de défense", a-t-il exigé. Ainsi, la force d'intervention rapide prévue par l'UE devrait être opérationnelle en 2025. L'Allemagne en serait le "noyau". Un système de défense aérienne commun serait également judicieux. Il a en outre demandé un "centre de commandement européen permanent et, à moyen terme, un véritable quartier général européen". L'OTAN reste certes le "garant de notre sécurité". Mais il est également vrai que "toute amélioration, toute uniformisation des structures de défense européennes dans le cadre de l'UE renforce l'OTAN". La République tchèque reçoit d'autres chars d'Allemagne en échange circulaire Scholz a plaidé pour que la démocratie et l'État de droit soient garantis au sein de l'UE. Il s'agit de "lier systématiquement les paiements au respect des normes de l'État de droit". Il s'inquiète de voir que l'on parle de 'démocratie illibérale' en Europe, comme si cela n'était pas une contradiction en soi. Il s'adressait ainsi au Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Le populiste de droite est accusé d'éroder la démocratie dans son pays et de manquer de solidarité face à la guerre d'agression russe. Le Premier ministre tchèque Petr Fiala a appelé, après une rencontre avec Scholz, à des "solutions paneuropéennes" contre la hausse vertigineuse des prix de l'énergie. Les prix ont atteint un niveau qui ne se justifie pas, a déclaré M. Scholz. "Nous allons agir rapidement ensemble", a-t-il souligné. En ce qui concerne l'approvisionnement en gaz, les mesures prises jusqu'à présent permettront de "mieux passer l'hiver que ce que certains nous avaient prédit". Scholz a en outre annoncé un échange d'armes pour continuer à soutenir l'Ukraine. La République tchèque recevra ainsi 14 chars de combat allemands Leopard 2 et un char de dépannage Büffel en compensation des chars de combat T72 de fabrication soviétique livrés à l'Ukraine. Juste avant la réunion du cabinet qui débute ce mardi à Meseberg, le chancelier allemand s'est opposé à l'impression de grandes tensions au sein de la coalition. "Nous travaillons très étroitement et très bien ensemble", a-t-il déclaré. Cela vaut également pour les décisions imminentes concernant de nouvelles réductions de charges pour les citoyens. "Cela se vérifiera à nouveau cette semaine à de nombreuses occasions", a-t-il déclaré avec conviction.
×
×
  • Créer...