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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Situation analogue à celle que traite la France à Calais, parce qu'elle interdit aux migrants voulant passer illégalement en Grande-Bretagne de le faire, prenant donc à sa charge le problème d'ordre public que cela pose, plutôt que de simplement leur dire "bon vent" et de laisser la police britannique s'occuper d'eux à leur arrivée. Ce qui serait plus pratique pour nous, en étant un brin cynique. Si la Turquie empêchait les migrants sur son territoire de passer en Grèce, elle ne ferait qu'appliquer une la même politique. A une autre échelle, je le reconnais. Le droit international interdit de renvoyer les réfugiés syriens chez eux. A partir de là, il y a historiquement deux solutions : 1. Réfugiés intégrés à la population d'accueil, avec des droits si pas identiques, du moins significatifs notamment la possibilité de travailler régulièrement et d'éduquer leurs enfants. 2. Réfugiés maintenus dans des zones de regroupement fermées où ils attendent de pouvoir retourner dans leurs pays ou d'être admis dans un autre, tout en dépendant de la charité internationale pour leur subsistance et l'éducation de leurs enfants. Ça s'appelle un camp de réfugiés. La première est évidemment préférable à tous points de vue. Avec cette réserve qu'elle peut ne pas être applicable si le nombre des réfugiés est très important, avec comme facteur aggravant le fait que peu d'entre eux soient employables, par manque de qualification. Dans ce cas, la seconde peut avoir du moins l'avantage d'être praticable à plus grande échelle. Un exemple historique - que j'ai personnellement eu l'occasion de voir de mes yeux - ce sont les camps de réfugiés cambodgiens à la frontière thaïlandaise qui ont existé de 1975 à 1991, pendant toute la période Khmer Rouge puis occupation vietnamienne et guerre civile cambodgienne. Les Cambodgiens concernés n'ont jamais eu le droit de sortir de ces camps, ils étaient en Thaïlande mais n'avaient pas le droit d'accès à l'essentiel du pays. Ces camps étaient entourés par l'armée, et plusieurs incidents dramatiques avaient depuis longtemps convaincu les Cambodgiens que les champs de mine rendaient la sortie du camp impraticable. Je ne recommanderais pas l'utilisation de la deuxième solution hors de nécessité vraiment incontournable. Même s'il serait certainement possible de faire les choses en nettement plus humain que ce que j'ai vu en 1991 à Site II sur la frontière thaïlandaise. Je n'ai pas l'impression que ni Allemagne, ni Turquie, en soient là. A mon sens, le mieux serait de faire cesser les mouvements désordonnés de réfugiés d'un pays à l'autre - en pratique à partir de la Turquie, de l'Afghanistan, du Soudan ou du Liban, en direction d'autres pays. Problème d'ordre public que les polices européennes peuvent certainement résoudre, y compris si la police turque ne les y aide pas : il s'agit essentiellement de refoulement à la frontière, et un bras d'eau de 10 kilomètres peut être franchi non seulement dans un sens, mais aussi dans l'autre. Et pour chaque pays accueillant un certain nombre de réfugiés, de s'assurer de leur intégration, à lui de voir avec quels droits - les Allemands pourraient par exemple se poser la question du regroupement familial pour ces réfugiés-là, est-il raisonnable de l'autoriser ? - et avec quelles perspectives - assimilation à la population d'accueil, ou statut d' "hôte de long terme" auquel on demandera de quitter le pays une fois que le sien sera en paix, même si c'est dans dix ans ? Les problèmes d'ordre public que pourraient poser certains de ces réfugiés (voir Cologne le jour de l'an), il reviendrait au pays d'accueil de les résoudre - et une adaptation du cadre légal assurant une bonne et saine dissuasion des mauvais comportements est certainement pensable. Il y aurait dans ce cadre intérêt pour les Européens à proposer aux Turcs une aide financière à l'entretien de ceux de leurs réfugiés qui se trouvent dans des camps, en échange de l'aide de la police turque pour interdire les mouvements désordonnés de la Turquie vers l'Europe, sachant que cette aide serait très utile, mais qu'elle n'est pas strictement indispensable. Au chapitre des solutions alternatives théoriques : 3. La cynique - déclarer la Syrie comme pays d'origine sûr, vers lequel on peut tout à fait renvoyer des migrants illégaux. Bien sûr, tout le monde comprend bien que ce n'est pas vrai, et que les adeptes de l'Etat islamique, pardon djihadistes, je veux dire islamistes, oups gentils démocrates qui respectent tout le monde même ces satanés kouffars d'alaouites y compris les alaouites qu'ils aiment d'amour sont en danger chez Bachar al-Assad. Il ne peut donc être question de les renvoyer, car il faut être gentil avec les gentils démocrates. Mais du strict point de vue légaliste, ça marcherait, même si ce serait basé sur une fiction légale et une solide poignée de main en direct caméras avec le président syrien. 4. L'impérialiste - déclarer la révocation de la souveraineté syrienne, envahir le pays et le transformer en protectorat impérial puis y placer les réfugiés. Car la population syrienne a été longtemps une partie de l'empire ottoman, avant d'être sous protectorat français. Or, si l'on part du principe que l'Empire turc c'est du passé, l'Empire français aussi, reste une possibilité d'avenir - l'Empire turco-européen ! Donc les Européens et les Turcs pourraient définir entre eux le régime politique syrien - par exemple une République avec des droits internes analogues à ceux de la Turquie, mais sans la souveraineté bien entendu, avec à sa tête un gouverneur militaire, disons le Pacha Louis-Roberto von Gutewaffen pour faire bien turco-européen - mettre entre eux 300 000 hommes sur la table, ou plutôt sur le territoire syrien, et expliquer "gentiment" (voir les exemples historiques) aux Syriens que ça va se passer comme ça et pas autrement, et que ceux qui ne sont pas d'accord vont être exilés - six pieds sous terre. Bon ça c'était "pour le fun". Les solutions 3 et 4 ne sont pas sérieuses bien sûr.
  2. Merci d'avoir posté cet article en français. J'avais signalé l'article du Welt en question hier, mais ne comprenant que très imparfaitement l'allemand, beaucoup de choses m'avaient échappé. Je recommande de lire entièrement l'article posté par Julien. Il semble bien que les événements aient été encore pires que ce qui en a été dit jusqu'ici. Et l'accusation de déni et de mensonge envers les autorités allemandes devient très très concrète. Une petite remarque sur la chute de l'article "plusieurs responsables allemands, dont la chancelière Angela Merkel, ont promis de faire toute la lumière sur ces événements. Voire d’expulser les individus responsables de ces actes." En l'état actuel du droit, et s'agissant de Syriens, une telle expulsion est au minimum très difficile à envisager, voire peut-être impossible. Voir l'article 33 de la convention des Nations Unies sur les réfugiés de 1951 Autant il aurait été possible d'expulser un Syrien en direction d'un territoire d'où il vient d'entrer illégalement et où sa vie n'est pas en danger, typiquement si la Grèce reconduisait les réfugiés systématiquement sur la côte turque - la possibilité en a été discutée en long en large et en travers dans le fil Migrations de masse aujourd'hui fermé... mais cela n'a pas été fait. Quant à le faire maintenant, je peux déjà imaginer le refus moqueur de Monsieur Erdogan. Autant il semble très difficile de passer outre à l'interdiction d'expulser quelqu'un vers son pays si sa vie y est en danger. La formulation de l'alinéa 2 ci-dessus me semble être utilisable pour un terroriste, mais pas pour un "droit commun".
  3. - Risque constant d'attentats djihadistes, qui restent tout de même la menace principale. - Quartiers qui sont un concentré de chômage, de descendants d'immigrés récents, qui ont été trop souvent abandonnés aux bandes - non par volonté mais par incurie - et qui peuvent à l'improviste être le siège de violences de groupe. - Possibilité qui pourrait commencer à s'ouvrir de violences en marge de manifestations contre l'insécurité - en Corse, un accident, ou un signe précurseur ? - Et maintenant des groupes d'agresseurs sexuels issus de la migration de masse commencée en 2015. Non seulement les responsables de la sécurité publique ont du pain sur la planche, mais ils ne peuvent résoudre tous ces problèmes à eux seuls. Les responsables de la politique pénale, ceux qui définissent la politique migratoire, l'ensemble des législateurs, sans oublier les responsables de la politique étrangère doivent les aider. J'ai bien compris que ce n'est pas une proposition sérieuse. Et une dystopie ça peut faire réfléchir. Cela dit ce n'est pas une solution "technique", une ou plusieurs mesures technocrates, voire médicales pendant qu'on y est, qui peuvent assurer la paix civile. La solution est politique, dans le sens de gouvernement des hommes non des choses. Cela dit, s'il faut évoquer des politiciens qui débattent du sexe des anges plutôt que de construire des politiques de fond pour résoudre les problèmes - le meilleur chemin pour que les choses s'aggravent et le désordre s'installe, dans les rues et dans les têtes - je trouve que les postures et hystéries actuelles en France sur la "déchéance de nationalité" sont un exemple assez gratiné. Qu'on soit pour ou contre, tout le monde s'accorde à penser qu'il s'agit d'une mesure presque uniquement symbolique. Donc, pour ou contre, la question devrait être à peu près l'alinéa 10, 20 ou 30 de la discussion sur la protection contre le djihadisme - et encore. Mais non ! Les jeux et coups fourrés politiques, délices et poisons, c'est tellement bon ! Les politiques concrètes, les mains dans le cambouis, c'est ennuyeux, et ça n'intéresse pas tant de journalistes non plus d'ailleurs. Il y a eu quelques jours de mobilisation dans les têtes après le 13 novembre. Il fallait devenir sérieux, tout le monde le comprenait. C'est passé maintenant... jusqu'à la prochaine fois. Cette réflexion pourrait apparaître HS dans le fil Allemagne, mais c'est un autre exemple de réaction en cas de problème de sécurité publique nouveau et grave... nos pays européens n'ont pas encore appris à agir à la fois sérieusement et dans la durée. Ni l'Allemagne ni la France. J'ai le sentiment que nous allons l'apprendre dans les années qui viennent. Contraints et forcés.
  4. Jean-Paul Picaper, qui fut pendant 26 ans le correspondant spécial du Figaro en Allemagne, parle de la réaction en Allemagne aux événements de Cologne. (attention, comme déjà dit sur ce fil, l'entretien ne tient pas compte de la confirmation récente que la majorité des émeutiers étaient des Syriens - et non des Nord-Africains comme Picaper le dit) Comme le dit Picaper, les autorités allemandes réagissent. Tant qu'elles ne prendront pas un coup d'avance - voire plusieurs - sur les événements, ce qui nécessiterait d'avoir une politique complète et réaliste concernant la migration de masse, la situation continuera probablement à se dégrader.
  5. J'ai aussi quelques doutes sur l'idée d'une coordination préalable entre un millier d'hommes. A voir quand même les précisions qui pourraient être apportées. Concernant les coupables, à Cologne ça semble clair La généralisation ("tous les immigrants en masse sont comme ça") est évidemment fausse. Cela dit il y a un certain nombre de facteurs structurels, que d'ailleurs tu abordes : - Environ 50% des réfugiés sont des hommes seuls, la plupart jeunes (les statistiques du HCR donnent en gros 65% d'hommes, 15% de femmes et 20% d'enfants, soit donc un minimum de 65 - 15 = 50% d'hommes sans femme) - Ces hommes sont pour la plupart désœuvrés, en plus d'être frustrés - Grosse différence culturelle dans la manière d'éduquer les hommes pour qu'ils sachent se tenir vis-à-vis des jeunes femmes, ce qui est nécessaire dans toutes les civilisations, la moyen-orientale comme l'européenne. En Europe, un homme doit se tenir bien envers les femmes, point. C'est-à-dire que si elle porte une micro-jupe et un haut pigeonnant, c'est le même tarif : si tu la brutalises, tu es un minable. Tu n'es pas un homme digne de ce nom, mais plutôt une brute. Ainsi sont élevés les hommes en Europe, et même si certains s'écartent de ce modèle, il n'en est pas moins le modèle de référence. Au Moyen-Orient aussi, un homme doit se tenir bien envers les femmes. Mais la différence est qu'il y a une "condition", ou plutôt une partie de la responsabilité est mise du côté des femmes : un homme étant supposé très "inflammable" sexuellement parlant, la femme se doit de ne pas le provoquer, ceci en dissimulant la quasi-totalité de ses charmes, y compris ses bras, et jusqu'à ses cheveux. Si tu brutalises une femme voilée, tu es un minable, une brute, pas digne du nom d'homme. Mais si elle ne l'est pas... eh bien, c'est moins clair. Ainsi sont élevés les hommes au Moyen-Orient, c'est leur modèle de référence - J'ajouterais que ces hommes ne sont pas des immigrés réguliers mais des gens qui ont "forcé" le passage en osant et en y allant franco, leur expérience récente est que quand on y va en (grand) groupe les forces de l'ordre européennes sont impuissantes et on peut obtenir ce qu'on veut A partir de là, il est bien évident qu'un certain nombre, probablement une majorité assez conséquente, des migrants récents parviennent quand même à bien se tenir dans ces conditions. Que ce soit sur le mode "je ne suis pas chez moi il faut que je m'adapte", ou bien "elles se comportent mal mais ce n'est pas leur faute elles sont élevées comme ça", voire "ce sont des pécheresses, mais je vais prier pour ne pas céder à la tentation" Le problème bien sûr c'est que quand on parle au bas mot d'un demi-million d'hommes seuls, frustrés, désœuvrés, éduqués seulement à respecter les femmes voilées, et ayant constaté l'impuissance des polices européennes... une petite minorité de ce total suffit à créer un problème d'ordre public majeur. Quant à l'origine de ces facteurs structurels, eh bien oui c'est une décision des politiques européens, notamment allemands. Quant à "ce qu'il faudrait faire", je crois que les deux mesures urgentes sont : 1) Arrêter le flux de migration chaotique 2) Restaurer le respect des migrants pour les polices européennes - le respect des femmes européennes en découlera Ça ne résoudrait pas tout, mais ça donnerait sans doute un peu de temps pour décider de la suite. M'enfin je ne suis pas allemand hein... c'est aux Allemands de décider, après tout c'est leur pays.
  6. "L'Europe est dangereuse" ? Quand je considère les questions de long terme, les scénarios, les possibilités et les surprises possibles concernant par exemple la situation d'immigration désordonnée de masse, ou encore les questions d'identité, de souveraineté, de démocratie et de droits, sans parler des questions de la maîtrise croissante du vivant et de l'humain, aujourd'hui, dans les années à venir, ou à un peu plus long terme, je suis conduit à me rappeler de ce qu'écrivait en 1989 feu l'essayiste américain William Pfaff - observateur et fin connaisseur des relations américano-européennes, un homme qui possédait un rare niveau de compréhension des Européens, davantage que la plupart ne se comprennent eux-mêmes : Oui, l'Europe - je parle de la civilisation bien entendu, pas de l'organisation UE - peut être politiquement créative et originale. De manière inattendue. Pour le meilleur ou (et ? à la fois ?) pour le pire. J'ai le sentiment - intuition ? illusion ? - que l'Europe entre dans une période de créativité politique renouvelée. Je mentirais en disant que la perspective m'enchante.
  7. Tout à fait d'accord. Je parlais d'efficacité à court terme, mais à long terme ce serait désastreux, pour plusieurs raisons. J'avoue qu'il y avait une dimension rhétorique à ma description d'une option "Abu Ghraib" : j'ai cherché honnêtement une autre solution que celle qui m'est immédiatement apparue nécessaire, je n'en ai trouvé qu'une détestable comme je m'y attendais, et j'ai donc détaillé cette option détestable surtout pour souligner que, quoique utiliser la force létale dans des situations d'émeute violente puisse paraître extrême - surtout parce que cela fait des décennies que nous n'en avons pas eu besoin, assez de temps pour nous convaincre que puisque nous n'en avions pas besoin cela devait bien être quelques chose de barbare que des gens bien ne sauraient décider en aucun cas - cette application rigoureuse voire impitoyable de la légitime défense est à tout prendre la plus raisonnable des solutions théoriquement possibles. Je parle de légitime défense car à partir d'un certain déséquilibre numérique entre agresseurs et victime, nul n'est besoin d'avoir des armes pour menacer la vie de quelqu'un. De nombreux hommes qui s'attaquent à main nue à une victime, cela s'appelle après tout un lynchage, c'est une méthode comme une autre de mise à mort, et défendre la victime avec force létale - si c'est la seule option disponible - est bien de la légitime défense tout à fait proportionnée. D'autant plus quand certains ont des armes dans la foule des agresseurs, barre de métal voire couteau, ou quand la foule jette des pierres ce qui s'appelle alors une lapidation, le risque vital est alors d'autant plus présent. Seulement dans l'état actuel du droit et aussi de la pratique et de l'entraînement des forces de police ordinaires, utiliser des armes à feu contre une foule armée de pierres ou de barres est à ma connaissance exclu. Tancrède a apporté des précisions auxquelles je souscris. Il s'agit effectivement à la base d'un problème logistique : combien de policiers suffisamment formés et suffisamment équipés disponibles sur place combien de temps après le début de l'émeute ? Sauf événement ponctuel et localisé - par exemple, un carnaval organisé dans toute la ville ou tout un centre-ville comme bientôt à Cologne, je crains que ça ne compte pas comme événement localisé - les policiers seront peu nombreux et beaucoup n'auront pas la formation spécialisée du CRS ou du gendarme mobile. Ils devront donc soit réagir avec les moyens du bord disponibles au temps T, sans doute courageusement mais avec une efficacité limitée comme à Cologne le jour de l'an, d'où peu d'agresseurs punis et répétition probable de telles émeutes avant peu. Soit avoir les moyens de réagir de façon dissuasive, ce qui me semble bien nécessiter un niveau de violence plus élevé, et dans certains cas la force létale oui. Pour donner un scénario concret, on peut imaginer trois policiers face à une centaine d'émeutiers brutalisant les femmes ou attaquant les passants avec des armes contondantes ou jetant des pierres en groupe, d'abord sortant leur arme de service et lançant une sommation, puis commençant à abattre systématiquement les émeutiers qui n'auront pas soit cessé leurs attaques, soit commencé à fuir, jusqu'à ce que tous les émeutiers aient choisi l'une de ces deux options. Avec bien sûr l'indispensable réaction immédiate des autorités, confirmant qu'une enquête sera bien sûr réalisée pour vérifier le déroulement des événements décrit par les policiers, mais que si l'enquête confirme leurs dires ils ont bien agi, que les quatre morts et neuf blessés par balle étaient une nécessité vu les circonstances, et que les officiers de police peuvent être félicités pour leur sang-froid. Aujourd'hui, ce scénario est de la fiction pure et simple. Je préférerais qu'il devienne réalité, plutôt que le scénario "Abu Ghraib" que je donnais comme repoussoir, sans parler de pire encore comme l'installation de criminalité de groupe impunie du type Cologne-nouvel-an avec ses conséquences politiques type régime extrémiste et / ou milices. Je ne chargerais absolument pas les "Pinot simple fic" c'est bien clair ! Ils ont fait ce qu'ils pouvaient dans ces circonstances assez dantesques. Et oui le risque de débordement est bien réel. Quand on ne met pas en place des procédures cadrées y compris du point de vue légal pour l'utilisation de la force létale, il est fort possible qu'il y ait des émeutiers morts dans une situation où c'était évitable - parce qu'un policier a vraiment disjoncté sous la pression - ou bien qu'il y ait des morts alors que les policiers ont eu effectivement raison de tirer... mais où ça reste illégal, d'où confusion, démoralisation des policiers au vu du procès inévitable contre leurs collègues, encouragement aux émeutiers futurs, j'en passe et des pires
  8. Je ne vois pas de raison de penser que la Corée du Nord puisse lancer une guerre d'agression. Et aussi délirante soit la rhétorique, ses actions sur le dossier nucléaire ne sont pas irrationnelles. La rationalité principale est clairement celle de la dissuasion pour prévenir l'agression extérieure et garantir la survie du régime - il peut y avoir d'autres motivations, comme renforcer la loyauté de la population et le prestige interne du "guide suprême". Et pour dissuader, il faut rassembler à la fois une crédibilité technique, c'est-à-dire montrer qu'on a les moyens, et une crédibilité politique : "il serait assez fou pour oser". D'une manière générale, plus on est relativement faible, plus il est nécessaire de mettre le paquet sur la crédibilité politique. Il s'agit que les adversaires potentiels soient bien convaincus qu'on envisage tout à fait d'utiliser ces armes pour de bon. Pour prendre un exemple, dans les années 1960, quand la France n'avait que quelques escadrons de bombardiers supersoniques tout juste capables d'un aller simple pour Moscou, De Gaulle prenait garde d'apparaître très déterminé, et il aurait été possible d'interpréter certaines de ses déclarations comme "de la folie". Deux exemples viennent à l'esprit : - l'ambassadeur soviétique demandant au président ce qu'il adviendrait de la France et de sa faible force de dissuasion en cas de guerre, le Général lui répondit avec un grand sourire "Mais monsieur l'ambassadeur, nous mourrions ensemble !" - évoquant lors d'un discours la possibilité d'utiliser des armes nucléaires tactiques sur le sol français, De Gaulle concédait que l'éventualité puisse susciter quelque inquiétude, mais rassurait immédiatement "Ne vous en faîtes pas, cette décision je serai là pour la prendre !" Plus tard bien sûr, la crédibilité technique de la dissuasion française étant continuellement renforcée, les présidents successifs se crurent de moins en moins obligés de pratiquer ce genre de manœuvre psychologique. Aujourd'hui, la Corée du Nord n'a qu'une force nucléaire limitée, et encore, les experts étrangers n'expriment pas de certitude que Pyongyang ait déjà réussi à intégrer une arme nucléaire à l'ogive d'un missile ! Le scénario comme quoi elle n'aurait encore aucune arme opérationnelle ne peut être totalement exclu. La crédibilité politique en est d'autant plus essentielle. Et il faut reconnaître que sur ce point, Kim Jong Un ne peut être pris en défaut. Il fait le boulot. Exactement. Posture dissuasive s'il en est. Les sanctions mises en place contre la CdN en 2006, renforcées en 2013, sont déjà très lourdes. Elles jouent dans le sens de renforcer la conviction de faire face à un monde hostile, devant lequel toute faiblesse serait une invitation à l'agression. La dernière chose que peut faire le régime en réponse à ces sanctions est d'abandonner les armes nucléaires. La réaction la plus évidente est d'en construire davantage et de plus puissantes. De fait, la Chine peut bien exprimer (Paroles, paroles, paroles... aurait dit Dalida) son déplaisir devant le développement nucléaire nord-coréen, elle n'a certainement pas envie ni d'une guerre dévastatrice à sa porte, ni d'un effondrement du régime amenant un allié des Etats-Unis à sa frontière terrestre. Sinon, ça peut être aussi obtenu sous forme de préparation...
  9. Ça n'est pas forcément contradictoire avec la déclaration de Téhéran. Il faut tenir compte de la compétence des forces saoudiennes. Certes ce n'est pas tombé exactement dessus, mais c'est parce que les aviateurs saoudiens tirent comme des buses. C'est bien l'ambassade iranienne qu'ils voulaient frapper ! (Oui, Monsieur l'hodjatoleslam, je vous envoie les coordonnées de mon compte en banque à Chypre... comment, un paiement en roubles, vous dites ?)
  10. Je soupçonne que c'est plutôt une conséquence du relatif succès de la France à assurer une certaine égalité entre ses différents territoires. La plupart des grands Etats, pour diverses raisons historiques, ont davantage d'inégalité géographique. Je ne me rappelle pas des détails, mais il me semble que la règle pour qu'une région soit concernée par le programme de "convergence" est objective et fixe pour tous, du type "PIB par habitant < tel % du PIB/hab moyen dans l'UE". Ce n'est pas une discussion de marchands de tapis type "tu m'aides l'Andalousie et je t'aide l'Ecosse", dans laquelle un pays pourrait éventuellement se faire rouler dans la farine. D'ailleurs, le tableau ne l'indique pas, mais je ne serais pas surpris que plusieurs DROM soient concernés par le programme de convergence. Je suis bien d'accord que des contrôles aux frontières, ça n'est vraiment pas la fin du monde. Je me rappelle d'un temps où arrivant en voiture en Belgique depuis la France, il fallait s'arrêter pour présenter ses papiers. Ben ça ne prenait pas plus de temps qu'à un péage... (bon évidemment j'avais bien fermé le coffre, donc aucun carton de cigarettes, pot de poudre blanche ni boîte de cartouches ne dépassait, sinon ça aurait pu prendre un peu plus de temps c'est vrai... m'enfin il faut y mettre du sien aussi, mince !) Cela dit, des contrôles aux frontières permanents ce serait en soi la fin de Schengen. Car c'est bien leur suppression qui est le cœur de ces accords. L'idée étant "de parvenir à une suppression graduelle des contrôles à leurs frontières communes compensée par une surveillance plus efficace de leurs frontières extérieures" Evidemment, à partir du moment où ladite "surveillance plus efficace" ( ! ) montre comme qui dirait quelques légères insuffisances... il n'y a rien de surprenant à ce que la suppression des contrôles aux frontières communes soit remise en cause. Ce n'est pas d'aujourd'hui que les contrôles aux frontières extérieures sont déficients, mais c'est l'année dernière que c'est devenu évident comme le nez au milieu de la figure. La proposition de la Commission est en effet d'une débilité affligeante. Si l'objectif est de "sauver le monde Schengen", il faut naturellement un renforcement - et le mot est faible - de la surveillance des frontières extérieures, et il est assez évident que tous les Etats doivent y contribuer pleinement, mais cela ne peut être envisagé que sous la responsabilité et le commandement des Etats ayant une frontière extérieure. Des douaniers allemands et suédois à Lampedusa... mais sous commandement italien. Des douaniers français et néerlandais à Lesbos... mais sous commandement grec. Les Commissaires semblent ne pas avoir bien pris la mesure du problème, et du risque - de leur point de vue - que Schengen tombe à l'eau. C'est pourquoi ils tentent de profiter de la situation pour augmenter encore le pouvoir des institutions européennes, plutôt que de se concentrer sur la préservation de celui qu'elles ont déjà. Ils n'ont pas compris que c'est leur intérêt de jouer en défensive en mettant en place rapidement des solutions efficaces, ils pensent pouvoir utiliser une stratégie du pourrissement pour passer en force des mesures pas nécessairement populaires... comme au bon vieux temps, lorsqu'on disait que "l'Europe n'avance qu'en temps de crise". Ce qui s'est d'ailleurs passé encore une fois lors de la crise des dettes souveraines de 2010-2011, prétexte à mettre en place un contrôle de la superstructure sur les budgets des nations ainsi qu'une garantie des Etats en meilleure posture financière au bénéfice des banques ayant prêté aux Etats en difficulté. Je pense qu'ils prennent un grand risque.
  11. Combien de temps durera le combat ? Pas plus de 14 ou 15... siècles Jaune : les deux puissances Orange : leurs champs de bataille par procuration Vert : les pays heureux L'équilibre des forces
  12. C'est encore pire que je l'avais compris initialement. Moi je me pose quand même une question très concrète, très immédiate, et assez dérangeante. Soyons d'un optimisme béat voire halluciné, et imaginons qu'un millier d'hommes rassemblés pour s'attaquer aux femmes et aux biens, c'est un problème de dimension exceptionnelle. Après tout, dans les autres villes allemandes, le problème s'est présenté à échelle beaucoup plus petite. Donc à l'avenir, il n'y en aura pas plus de, disons 200 à la fois. Jamais davantage. Oui, ça ne recommencera plus à l'échelle qu'on vient de voir. Pourquoi ? Ben parce que je le dis. Imaginons encore que la police soit très présente, très réactive pour se rendre sur les lieux d'une émeute de ce genre dès qu'elle est signalée. Pour le réalisme quand même on supposera que ses effectifs sont certes un peu augmentés, mais quand même pas décuplés, aucune augmentation démesurée. Donc lorsque l'émeute commence, il y a 20 policiers qui se rassemblent rapidement - ben oui il doit quand même en rester ailleurs, et puis on parle d'une seule ville. Vous dites, on peut faire mieux ? Allez je vais être royal : j'en accorderai 50 ! Donc, 50 policiers pour faire face à une émeute violente de 200 personnes. La question est la suivante : ils font quoi au juste, à 50 contre 200 ? Je ne suis pas policier, mais enfin il me semble que ça tombe sous le sens : pour arrêter une personne, il faut - en moyenne - plus d'un policier. Sauf à ce qu'on parle de 50 champions d'arts martiaux close-combat avec chacun six ou huit bras pour tenir les uns et leur passer les menottes pendant qu'on repousse les autres, ils ne peuvent pas assurer à un contre quatre, et maîtriser une personne dans des conditions adéquates de sécurité - pour la personne et pour soi - il faut être plusieurs. Certes les policiers seront probablement mieux équipés et mieux coordonnés que les émeutiers. Mais ceux-ci seront également plus mobiles, aptes à se disperser pour se regrouper plus loin... Il me semble que ça s'équilibre grosso modo. La conclusion me semble inévitable, il n'y a pas de solution à ce problème d'ordre public avec les paramètres actuels d'usage de la force. Ce n'est pas une question d'augmenter le nombre de policiers de 10%, ni de leur fournir plus de tasers. Pour rétablir l'ordre dans ce genre de situation, il faudra changer de cadre. Je ne vois guère que deux solutions, si le gouvernement allemand tient vraiment à rétablir l'ordre - et il faut se rappeler que s'il n'y tient pas suffisamment, soit il sera remplacé par un autre et pas des gentils, soit il sera suppléé par des groupes de citoyens concernés, ce qui s'appelle en bon français des milices et pas avec une idéologie à l'eau de rose : 1. Dissuader en faisant peser un risque petit mais effrayant sur les émeutiers. En pratique, en capturer plusieurs et les condamner à une peine qui fasse vraiment peur. Même si seulement 5%, même si seulement 2% des émeutiers sont concernés, cela peut être suffisant pour dissuader les émeutes suivantes. Ce qui pourrait effrayer suffisamment ? La peine de mort est l'option maximale, mais on peut imaginer plus doux si on se rappelle que les affaires de viol ou d'abus de ce genre sont liées au machisme et à la domination plus qu'à la sexualité. Ce qui peut faire peur à un homme de ce genre, c'est de se retrouver dans la position inverse. Je ne dirais qu'un mot : Abu Ghraib. Cette solution fonctionnerait. Je crois aussi qu'elle ne correspond pas à ce que les Européens sont - sauf dérive criminelle justement - et qu'elle doit être refusée. Ça correspond peut-être à une dictature bien brutale ou à une force d'occupation, pas à un Etat européen. Je ne la cite que pour mémoire, parce que d'un certain point de vue ce serait une application de la loi du talion. 2. Dissuader de la manière classique dont on dissuade les émeutes. C'est-à-dire admettre que lorsque la police réprime de grands groupes de personnes, étant donné qu'elle ne saurait avoir les moyens de le faire avec les mêmes garanties que lorsque ce sont 4 policiers qui maîtrisent un seul forcené, étant donné que quoi qu'il en soit la force publique doit toujours avoir le dernier mot - c'est une condition impérative de l'Etat de droit - eh bien il y aura des morts. Décider qu'en cas d'émeute, le bilan "40 blessés dont 10 graves parmi les policiers, 2 blessés parmi les émeutiers, 10 arrestations et la prochaine émeute un peu plus tard" est bien pire que le bilan "10 morts et 30 blessés parmi les émeutiers, 2 blessés parmi les policiers, pas d'émeute pendant un moment". Et adapter la législation ainsi que la formation des policiers pour que ce soit désormais ainsi que se terminent les émeutes. Ce qui m'inquiète vraiment, c'est l'irresponsabilité des autorités allemandes actuelles - et je ne pense pas que les françaises feraient mieux dans la même situation. Si les adaptations nécessaires à la solution 2 ci-dessus étaient mises en place maintenant, ou au pire après encore 1 ou 2 émeutes du même genre, il n'y aurait que mal transitoire. Mais le risque me semble élevé que même alors les gouvernements allemands continuent à se comporter comme le lapin immobile devant les phares de la voiture - tétanisés plutôt qu'actifs. Alors les conséquences politiques seraient encore plus à craindre que les émeutiers. Des Allemands énervés, on a déjà vu ça, et c'est bien plus dangereux que même des foules de vandales.
  13. C'est globalement ce que je pensais en effet. Une petite pique toutefois pour Bruce Bennett, l'expert de la Rand Corporation, qui fait son calcul comme si l'échelle logarithmique de Richter vérifiait "+ 1 sur l'échelle égale x 10 sur l'énergie". C'est une erreur, +1 sur l'échelle de Richter signifie x 30 sur l'énergie, et la magnitude d'une explosion 100 fois plus grande serait 1,3 point plus élevée sur l'échelle, non 2 points. Elle serait donc d'environ 6,4 et non de 7. L'erreur ne le mène pas à des conclusions erronées, mais disons qu'elle n’assoit pas exactement sa crédibilité...
  14. Selon cet essayiste iranien, pour le régime saoudien "il est temps d'ouvrir la seconde lettre" L'expression fait référence à cette blague russe. Sur son lit de mort, Staline remit deux lettres scellées à son successeur Khrouchtchev, en lui intimant d'ouvrir la première lettre en cas de troubles, et la deuxième si son pouvoir était en danger. En 1956, Khrouchtchev dut faire face aux troubles de Hongrie. Il ouvrit la première lettre et y lut : "Fais-moi porter le chapeau !". Alors il fit son fameux discours secret au XXème congrès du Parti où il condamnait les dérives de Staline. En 1964, Khrouchtchev sentait que Brejnev et Kossyguine complotaient derrière son dos. Alors il ouvrit la seconde lettre, qui disait : "Prépare deux lettres"
  15. Pour comparaison, Cannikin, l'essai nucléaire souterrain le plus puissant de l'histoire a été réalisé par les Etats-Unis en 1971 sur l'une des îles Aléoutiennes, Amchitka. L'engin de 4,8 Mt était enfoui à plus de 1800 mètres de profondeur et causa une secousse sismique de magnitude 7 sur l'échelle de Richter. En surface, ça ressemblait à ça ... Une chose semble claire : l'essai nord-coréen d'aujourd'hui avait une puissance en dizaine(s) de kilotonnes, il ne pouvait donc être une bombe H au sens plein du terme. Savoir s'il incluait une composante de fusion - essai soit partiellement raté soit volontairement limité d'une arme à fission exaltée (boosted en anglais), ou encore essai préliminaire du premier étage à fission d'une arme à fusion en cours de mise de point - ou s'il s'agit d'un bluff pur et simple destiné à créer le doute comme quoi on a peut-être des armes à fission exaltée voire destiné à la communication interne... ce serait intéressant de le savoir. Mais Kim Jong Un n'a pas (encore) la bombe H, ça semble clair.
  16. Ça me déçoit vraiment ... Je pensais que Ben Laden était en fait Hubert Bonisseur de la Bath en mission d'infiltration, et que le 11 septembre était à mettre à l'actif des SR français. Le Cheikh Yahia Ben Jardinou el Faranji C'était une jolie histoire... ça voulait dire que nous aurions fait quelques progrès depuis l'époque du Rainbow Warrior. C'est toujours le Mossad qui réussit les plus belles opérations ! Y en a jamais pour la DGSE ! Ouiiin !
  17. "Tarés"... "Abrutis"... "Bas de plafond"... "Minables"... "Egos surdimensionnés"... Tu ne les rates pas, dis donc. Moi je me pose quand même une question. A-t-on tout dit une fois qu'on a agoni d'injures ces manifestants, et une fois qu'on a expliqué en quoi leurs actions étaient ridicules ? La responsabilité de l'autorité, qu'elle soit au niveau Etat ou au niveau Fédéral, doit à mon avis être posée. Car si les actes anti-gouvernementaux ou para-gouvernementaux deviennent plus fréquents, si un esprit de rébellion voire de vindicte se renforce, et il me semble que c'est le cas, il y a bien une raison. Et alors de deux choses l'une : - Soit il s'agit de la plèbe qui se révolte, le vulgaire qui ne reste pas à sa place et la populace qui fait des siennes. C'est un point de vue. "Faut vous dire Monsieur, que chez ces gens-là..." Mais même dans ce cas la responsabilité des autorités doit être examinée : au minimum, il n'ont pas su tenir leurs gens, et c'est pour ça que les vilains se croient tout permis - Soit il s'agit de réactions sans doute caricaturales, sans avenir voire ridicules, à des défauts dans le gouvernement, quels qu'ils soient - et toutes les hypothèses sont recevables. Alors, tout en faisant bien sûr appliquer la loi, il ne faut pas se contenter de traiter le symptôme... mais bien traiter les causes, qui sont du côté des pouvoirs. Et dans ce cas, insister exagérément sur la bêtise de tel comportement est contre-productif : certes c'est de la sottise, et ? Pour comparer avec un événement plus grave et plus près de chez nous, incendier un lieu de culte et des livres religieux comme on l'a vu récemment en Corse est évidemment stupide et odieux, mais il ne suffit pas de le dire, encore faut-il se demander d'où vient l'exaspération qui se cristallise dans un passage à l'acte de ce genre - ce qui n'empêche évidemment que l'acte doit être puni, et sévèrement. Dans le cas de la France, la réponse est évidente : exaspération face à une insécurité qui donne depuis longtemps l'impression de ne pas être combattue correctement. Le grand espace entre côte Ouest et côte Est des Etats-Unis est surnommé le Flyover Country, le pays qu'on survole, où on ne s'arrête pas. Le pays qui ne compte pas. Et si c'était ça la racine du problème, plutôt que les défauts réels ou supposés des rednecks, les cul-terreux ?
  18. Une précision tout de même, au vu du nombre de puissances qui s'opposent à ce que Moscou par exemple appelle une "violation flagrante". Leur base pour déclarer que Pyongyang serait en infraction avec le droit international est la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée à l'unanimité, et qui ordonne à la Corée du Nord de Ceci sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies, titré "Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression" celui qui permet notamment l'entrée en guerre. En somme, la Corée du Nord a reçu un ordre direct des principales puissances d'avoir à cesser ses programmes nucléaires et balistiques, sous peine de guerre. Ni plus ni moins. Même si la résolution 1718 n'autorise pas le recours à la force en cas de refus par Pyongyang de l'ultimatum, elle fait planer la menace qu'une résolution ultérieure l'autorise. En réalité bien sûr, nul n'envisage de faire la guerre à la Corée du Nord, qui est beaucoup plus puissante que ne l'était l'Irak. Il ne s'agit que de sanctions économiques, déjà en place, déjà lourdes, et qui ne font pas peur à Pyongyang. Le sabre est de bois, politiquement parlant. La Corée du Nord a réagi à cette injonction par une déclaration dans son style inimitable, qui peut se résumer par une fin de non-recevoir. Pour être tout à fait clair, leur réponse à cette menace, c'était : "Gros doigt" Aussi terrible que soit le régime nord-coréen, et il l'est, j'avoue avoir une certaine compréhension pour cette position. Dictature effroyable, oui, mais la Corée du Nord est quand même un pays. Et ce pays est dans la position de David contre Goliath (EU+Chine+Russie+France+RU). Un Goliath "petite b..." c'est vrai, pas décidé à la guerre, mais un Goliath qui profère tout de même des menaces. L'arme nucléaire est précisément le moyen qui permet à un petit pays de résister à un ou plusieurs gros. Je n'ai pas l'impression qu'il soit d'une habileté extrême de faire les gros yeux, tempêter, gronder et menacer à chaque essai nucléaire nord-coréen. C'est précisément le comportement qui confirme aux dirigeants de ce pays qu'ils ont besoin de l'arme nucléaire ! La non-prolifération par contrainte physique, il faut soit l'exercer avant, soit pas du tout. Si les Etats-Unis avaient souhaité faire la guerre à la Corée du Nord pour l'empêcher de construire des armes nucléaires, c'est dans les années 1990 au plus tard qu'il aurait fallu le faire. Cette guerre aurait coûté des centaines de milliers de vies dans les deux Corées, et c'est une bonne chose qu'elle n'ait pas eu lieu. Mais maintenant que le choix a été fait, crier et fumer par les oreilles à chaque progrès du programme nucléaire nord-coréen ne sert qu'à deux choses : souligner l'impuissance du Conseil de sécurité et convaincre Pyongyang de continuer quand même à tout hasard à perfectionner les armes. Même si c'est difficile maintenant que les principales puissances mondiales se sont engagées dans ce bluff raté d'une résolution sous chapitre VII, la meilleure politique à mon avis serait de reconnaître la situation, et de négocier avec le régime nord-coréen la levée complète de toutes les sanctions en échange du seul arrêt des essais nucléaires. En somme, accepter l'arsenal nucléaire nord-coréen comme ceux d'Israël, de l'Inde et du Pakistan - eux aussi hors du champ du Traité de Non-Prolifération - et normaliser les relations, en cherchant simplement à éviter l'embarras que représente pour les signataires du TNP tout nouvel essai du fait de son caractère ostentatoire.
  19. A y regarder d'un peu plus près, il semble assez difficile d'estimer précisément la puissance d'un essai nucléaire. Voir celui de 2013 en Corée du Nord, estimé entre 6 et 15 kilotonnes par la majorité des experts, ce qui n'est guère précis, sans compter une estimation divergente à 40 kilotonnes. En effet, "la géologie du site n'est pas bien connue". A noter aussi que la magnitude sismique avait d'abord été estimée en 2013 à 4,9, avant d'être révisée plus tard à 5,1. Ce qui compte tenu de l'échelle logarithmique utilisée (+1 sur la magnitude = x 30 sur l'énergie) correspond tout de même à un doublement de l'énergie... Autant dire qu'il est sans doute illusoire d'espérer une estimation un tant soit peu fiable de la puissance, quelques heures seulement après le test.
  20. C'est une interprétation assez vraisemblable en effet. J'attends quand même l'analyse précise basée sur des faits scientifiques, qui ne sera pas disponible avant quelques jours j'imagine - réalisation de prélèvements, intégration des données de différentes sources. Le séisme de 5,1, même puissance que celui de 2013 suite à un essai de 10-20 kt, ne semble pas indiquer une explosion vraiment puissante. Même pour démontrer la seule fission dopée, 20 kt serait insuffisant. De mémoire l'un des tests indiens de 1998 était aux alentours de 40 kt, et c'est celui qui a été présenté comme de la fission dopée. Cela dit... je ne sais pas comment varie la puissance du séisme en fonction de la profondeur de l'explosion. Ce séisme estimée à 5,1 pourrait-il indiquer une explosion puissante, mais beaucoup plus profonde que les précédentes, pour de simples raisons de sécurité d'ailleurs ? Je ne sais pas.
  21. Elle est arrivée. Bon, de toute façon, qu'il s'agisse des déclarations américaine, japonaise, chinoise, etc., il ne s'agit que de "paroles verbales". Les grandes puissances "s'opposent" et "condamnent", mais la Corée du Nord fait ce qu'elle veut. Au demeurant, du point de vue du droit international, tout cela est légal : Pyong Yang n'a pas signé le traité d'interdiction des essais nucléaires, donc elle ne viole aucun traité en réalisant un essai. Indépendamment de son régime dictatorial assez terrifiant, la question est celle de la souveraineté nationale. Et oui, la Corée du Nord est un pays souverain. Edit : C'est même encore plus clair que ça. Après vérification, non seulement la Corée du Nord, mais aucun Etat au monde n'est tenu de respecter le traité d'interdiction des essais nucléaires car il n'est jamais entré en vigueur. En effet, une condition nécessaire à cela est que les 44 Etats possédant des réacteurs nucléaires le ratifient, et vingt ans plus tard plusieurs ne l'ont toujours pas fait. Parmi les récalcitrants ? Ben... les Etats-Unis et la Chine par exemple !
  22. Qu'un simple citoyen interpelle un politique de manière malpolie, c'est une chose. Que le responsable politique lui réponde sur le même ton, c'en est une autre et bien pire. L'un comme l'autre doivent maintenir un certain décorum, mais enfin les écarts du politique sont bien plus graves car enfin s'il n'est pas capable de se tenir, pourquoi est-il à ce poste ? En France, on a pu apprécier la différence entre la réaction d'un Sarkozy "Casse-toi pauvre c.. !" à un citoyen qui avait refuser de lui serrer la pogne "Ah non, touche-moi pas ! Tu me salis !"... et celle d'un Chirac face à un homme qui lui lançait "Connard !", qui va lui serrer la main en répondant : "Enchanté ! Moi c'est Chirac !" Sinon, je note dans l'article référencé un joli dessin d'enfant avec des drapeaux allemands, et ce slogan : "Reprenez à Pegida les drapeaux allemands !". Toute ressemblance avec des appels déjà anciens de ce côté-ci du Rhin à "ne pas laisser au Front National le drapeau français"... ne serait à mon humble avis pas tout à fait un hasard ! Ce n'est pas surprenant, si on y réfléchit. On peut même dire que c'était prévisible, sur le principe du moins. Reste tout de même l'ampleur du phénomène. Et puis la différence entre savoir intellectuellement que ce genre d'agression est possible... et constater que la possibilité devient réalité. Lorsque ça devient réel... ça apparaît hallucinant. Pour prendre un autre exemple, je conçois assez aisément intellectuellement la possibilité de violences contre les personnes immigrées par des groupes d'Allemands, sachant que la violence contre des bâtiments - foyers de réfugiés - est déjà répandue, elle se compte en centaines d'incendies. Il n'empêche que lorsque les premiers meurtres d'immigrés par des groupuscules d'extrême-droite surviendront, même en étant prévenu à l'avance je pense que j'hallucinerai. Imparator a écrit une seule ligne, donc c'est vrai on peut toujours dire "C'est un peu court, jeune homme !" D'un autre côté, ce n'est pas comme s'il avait tort. Surréaliste en effet. Beaucoup de politiques ne semblent pas prêts à faire face aux conséquences de la politique d'acceptation de l'immigration anarchique de masse, même après l'avoir défendue. Et pourtant, l'avertissement ne date pas d'hier : on aura les conséquences. "Celui qui creuse une fosse y tombera, et celui qui renverse une muraille sera mordu par un serpent" Un défenseur conséquent de la politique d'immigration anarchique en masse devrait accepter le fait que des mesures spécifiques soient nécessaires pour adapter suffisamment rapidement aux règles allemandes ou plus généralement européennes de jeunes hommes qui ont été élevés suivant des règles nettement différentes. Il pourrait par exemple imaginer une période après l'entrée sur le territoire, disons cinq ans pour fixer les idées, pendant laquelle le nouveau venu serait soumis à un droit différent de celui du reste du pays, citoyens et immigrés réguliers mêlés. Ce droit différent serait destiné à "aider" à s'adapter les migrants qui ne seraient pas convaincus de la nécessité de le faire (lesquels sont probablement une minorité du total, mais même s'ils ne sont que 10%, ils poseront des problèmes dantesques). En pratique, il s'agirait surtout de punitions plus dures. Par exemple l'expulsion. Ou encore, pour être plus libéral, une punition infamante du type le fouet donné en public - je ne suis pas ironique en disant "plus libéral", il serait effectivement plus bienveillant de sanctionner le genre d'agression dont nous parlons par le fouet que par l'expulsion, et ce serait probablement tout aussi efficace. Mais des défenseurs conséquents de la politique d'immigration anarchique, où les trouver ? On ne trouve parmi eux que des inconséquents...
  23. Et plus généralement pour ce qui s'appelle les sacrements, en gros les actes comunautaires effectués en lien avec l'Eglise universelle. Qui sont au nombre de 7, mais les 2 principaux sont baptème et communion, laquelle est le coeur de la messe. Le premier fait le chrétien, le second le nourrit. Et de fait il est tout à fait possible de prier sans prêtre. Mais cela nous éloigne de la Saoudie :-)
  24. Non, ce ne serait pas OK bien évidemment. Et l'opération "je force le parlement local à organiser un référendum" de la Russie en Crimée ne serait pas OK dans un contexte "normal". Il faut simplement garder à l'esprit qu'au moment où les FS russes prenaient le contrôle du parlement régional de Crimée à Simferopol, il ne s'était passé guère plus d'une semaine depuis le moment où les milices d'extrême-droite ukrainiennes type Secteur Droit avaient pris le contrôle du parlement du pays et des rues de sa capitale, chassé le président élu, et installé un gouvernement provisoire à leur botte. Ceci en proclamant haut et fort leur projet de forcer le pays à suivre leur politique qu'il le veuille ou non - les habitants du Donbass devaient en entendre parler peu après, leur détestation de la Russie et des russophones, et leur refus de prolonger le bail de la base de Sébastopol au-delà de 2017 comme l'avait accepté le gouvernement précédent. La prise de contrôle du parlement à Simferopol s'est faite sans perte humaine ni d'un côté ni de l'autre, ce qui n'est certes pas le cas de l'opération politiciens soutenus par les Etats-Unis + milices d'extrême-droite à laquelle elle répondait. De plus, elle a mené à une situation stable, répondant aux vœux de la majorité de la population de Crimée, et la protégeant de la répression violente du régime qui devait s'abattre peu après sur le Donbass. Son seul défaut est qu'elle n'est pas conforme au strict droit international. L'écart qu'elle représente est certes beaucoup plus petit que celui représenté par le complot américain - que l'on se rapporte aux déclarations de Victoria Nuland notamment - et au soutien à un coup d'Etat renversant un gouvernement élu dans un pays étranger, bref c'est un écart nettement moins grave que celui que venaient de commettre les Etats-Unis, mais il est cependant indéniable. A tout prendre, ce défaut est beaucoup plus petit que ses qualités. Et ce ne sont pas les pays de l'OTAN, surtout pas les Etats-Unis, qui sont en mesure de reprocher à la Russie la paille du référendum criméen, quand ils ont dans l'œil la poutre des complots pour renverser le gouvernement ukrainien.
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