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L'industrie française finance Daesh ... :bloblaugh:

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/06/21/comment-le-cimentier-lafarge-a-travaille-avec-l-etat-islamique-en-syrie_4955039_3218.html

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La cimenterie du groupe français Lafarge à Jalabiya, dans le nord de la Syrie, a payé des taxes à l’organisation Etat islamique entre 2013 et 2014, afin de continuer à fonctionner pendant la guerre. C’est ce que démontre une enquête publiée par Le Monde, mardi 21 juin. Inaugurée en 2010, la cimenterie de Jalabiya, dans le nord-est de la Syrie, était le fleuron du cimentier français au Proche-Orient. Mais l’année suivante, la guerre civile a éclaté. La direction de l’usine a cherché à la faire fonctionner le plus longtemps possible dans un environnement dangereux et instable.

Financement indirect de l’organisation djihadiste

A partir de 2013, la présence de l’organisation Etat islamique (EI) dans la région a contraint la cimenterie à négocier des droits de passage aux checkpoints tenus par les djihadistes pour ses camions. Il a aussi fallu se fournir auprès des négociants en pétrole, dont les champs étaient tenus par l’EI. Pendant un peu plus d’un an, Lafarge a ainsi indirectement financé l’organisation djihadiste. Jusqu’à ce que l’EI s’empare du site le 19 septembre 2014 et que Lafarge cesse ses activités.

L’usine abrite désormais les forces spéciales occidentales

A deux reprises, un intermédiaire a proposé au groupe français de relancer la cimenterie sous la protection de l’EI et en échange d’un partage des bénéfices. Sans succès. En février 2015, le site est pris par la milice kurde des YPG, soutenue par la coalition internationale contre l’EI. Désormais, la cimenterie désaffectée sert de base aux forces spéciales occidentales, françaises, américaines et britanniques, qui soutiennent discrètement les forces kurdo-arabes dans leur offensive en cours contre les djihadistes à Manbij et Rakka.

 

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C’est l’histoire d’une dérive, une histoire de « zone grise » comme les guerres en produisent. L’histoire d’une cimenterie en Syrie, l’une des plus modernes et importantes du Proche-Orient, que sa direction a tenté de faire fonctionner coûte que coûte au milieu d’un pays à feu et à sang, au prix d’arrangements troubles et inavouables avec les groupes armés environnants, dont l’organisation Etat islamique (EI). C’est, enfin, l’histoire d’une société française, Lafarge, numéro un mondial du ciment depuis sa fusion avec le suisse Holcim et fleuron du CAC 40, qui a indirectement – et peut-être à son insu – financé les djihadistes de l’EI pendant un peu plus d’un an, entre le printemps 2013 et la fin de l’été 2014.

La cimenterie de Jalabiya, dans le nord-est de la Syrie, a été acquise par Lafarge en 2007, lorsque le groupe français rachète l’usine encore en construction à l’égyptien Orascom. L’homme d’affaires syrien Firas Tlass, proche du régime mais aujourd’hui en exil, est le partenaire minoritaire de Lafarge Cement Syria (LCS). L’usine rénovée, dont la capacité annuelle de production est de 2,6 millions de tonnes de ciment par an, entre en activité en 2010. Estimé à 600 millions d’euros, il s’agit du plus important investissement étranger en Syrie hors secteur pétrolier.

La Syrie de Bachar Al-Assad se convertit alors au capitalisme, et le marché du ciment, récemment ouvert à la concurrence, est en pleine expansion ; la production nationale ne suffit pas à répondre à la demande intérieure. « Un panneau placé à l’entrée de la cimenterie indiquait que la production quotidienne de clinker [constituant du ciment] était de 7 000 tonnes par jour », se souvient un employé syrien de l’entreprise Lafarge, réfugié en Turquie depuis 2014. « La direction Lafarge en Syrie s’en vantait. Nous produisions bien plus et bien mieux que les autres cimenteries en Syrie », ajoute-t-il.

Jusqu’en 2013, la production se maintient malgré l’instabilité croissante dans la région due à la guerre civile qui a débuté en 2011. Selon nos sources, la sécurité autour de l’usine est d’abord assurée par l’armée syrienne, puis, à partir de l’été 2012, par le YPG, la branche militaire du Parti kurde de l’union démocratique (PYD, autonomiste). A partir de 2013, la situation se dégrade. La production de l’usine Lafarge ralentit. « De dix mille tonnes de ciment produit par jour, l’usine n’en fabrique plus que six mille en 2013 », se souvient un ancien employé. Mais l’envolée des prix de cette matière très demandée s’envole : le sac de 50 kg, vendu 250 à 300 livres syriennes avant la guerre, se négocie 550 livres…

La direction était au courant

A partir du printemps 2013, l’EI (à l’époque surnommé l’Etat islamique en Irak et au Levant) prend progressivement le contrôle des villes et des routes environnant l’usine de Lafarge. Des courriels envoyés par la direction de Lafarge en Syrie, publiés en partie par le site syrien proche de l’opposition Zaman Al-Wasl et que Le Monde a pu consulter, révèlent les arrangements de Lafarge avec le groupe djihadiste pour pouvoir poursuivre la production jusqu’au 19 septembre 2014, date à laquelle l’EI s’empare du site et Lafarge annonce l’arrêt de toute activité.

Rakka, située à moins de 90 kilomètres de l’usine par la route, tombe aux mains de l’EI en juin 2013. En mars 2014, c’est au tour de Manbij, une ville située à 65 kilomètres à l’est du site et où la plupart des employés de Lafarge sont hébergés. Pendant cette période, Lafarge tente de garantir que les routes soient ouvertes pour ses ouvriers, comme pour sa marchandise, entrante comme sortante.

Un certain Ahmad Jaloudi est envoyé par Lafarge à Manbij pour obtenir des autorisations de l’EI de laisser passer les employés aux checkpoints. On ne trouve aucune trace d’Ahmad Jaloudi dans l’organigramme de Lafarge Syrie. Il dispose pourtant d’une adresse électronique avec le nom de domaine Lafarge. Un ancien employé explique : « Il est entré illégalement en Syrie par la frontière syrienne avec la Turquie. Il est jordanien de nationalité mais parle l’arabe avec l’accent syrien de Deraa [une ville syrienne à la frontière avec la Jordanie]. Il était gestionnaire de risques pour Lafarge. » « Il se déplaçait sans cesse entre Gaziantep [en Turquie], Rakka, Manbij et l’usine où il dormait comme certains d’entre nous contraints de rester sur place », ajoute l’employé.

Dans un courriel daté du 28 août 2014, Ahmad Jaloudi relate ses efforts à Frédéric Jolibois, PDG de la filiale de Lafarge en Syrie depuis juin 2014. « L’Etat islamique demande une liste de nos employés… j’ai essayé d’obtenir une autorisation pour quelques jours mais ils ont refusé », regrette-t-il. Il suggère d’organiser une « conférence téléphonique » en urgence avec « Frédéric [Jolibois, basé à Amman], Mamdouh [Al-Khaled, directeur de l’usine, basé à Damas], Hassan [As-Saleh, représentant de Mamdouh Al Khaled dans l’usine] » et lui-même.

Frédéric Jolibois répond le lendemain et ajoute en copie Jean-Claude Veillard, directeur sûreté du groupe Lafarge à Paris. Les échanges ne révèlent pas quel fut le résultat de cette discussion. Ils permettent cependant de conclure que la direction de Lafarge à Paris était au courant de ces efforts. « Les points sur la sécurité avec Jean-Claude Veillard à Paris étaient quotidiens. Ils se tenaient par conférence téléphonique à 11 heures », confie un employé.

« Taxes de passage de l’EI »

Il ne s’agit pas là du seul contact avec l’EI. Deux mois plus tôt, le 29 juin 2014, Ahmad Jaloudi écrit à Mazen Shiekh Awad, directeur des ressources humaines à Lafarge Syrie. Il met en copie Bruno Pescheux, alors PDG de Lafarge Syrie depuis l’ouverture de l’usine en 2010. Ahmad Jaloudi explique qu’il vient juste de revenir de Rakka : « Le haut responsable de l’EI n’est pas encore rentré. Il est pour l’instant à Mossoul [la « capitale » du « califat » de l’EI en Irak depuis juin 2014]. Je le verrai dès son retour. Notre client [il ne précise pas lequel] à Rakka m’a organisé un rendez-vous avec lui. » Le motif de cette tentative de contact avec un haut responsable de l’EI reste obscur.

« Lafarge continuait d’alimenter le marché syrien du ciment et, pour cela, avait besoin d’acheminer sa production par les routes », explique un ancien employé de Lafarge. D’après une carte qui date du printemps 2014 et dessinée à partir des informations collectées par Ahmad Jaloudi auprès des chauffeurs qui acheminaient le ciment pour Lafarge, les checkpoints alentour étaient à l’époque en majorité contrôlés par l’EI. La carte, que Le Monde a pu consulter, indique les routes empruntées par les camions Lafarge : Jalabiya-Manbij-Alep-Sarakeb et Jalabiya-Tal Abyad-Rakka-Deir ez-Zor-Albou Kamal. Autant de villes tenues entièrement ou partiellement par l’EI.

Un laissez-passer estampillé du tampon de l’EI, daté du 11 septembre 2014, atteste des accords passés avec l’EI pour permettre la libre circulation des matériaux.

Un laissez-passer estampillé du tampon de l’EI et visé par le directeur des finances de la « wilaya » (région) d’Alep, daté du 11 septembre 2014, atteste des accords passés avec l’EI pour permettre la libre circulation des matériaux. Le laissez-passer que le chauffeur de Lafarge devait présenter aux checkpoints de l’EI somme « les frères combattants de laisser passer ce véhicule aux checkpoints [qui transporte] du ciment de l’usine Lafarge après un accord passé avec l’usine pour le commerce de ce matériau ». « Tout document qui n’a pas été tamponné n’est pas valable pour passer les checkpoints », est-il précisé.

Pourquoi ce laissez-passer a t-il été visé par le directeur des finances de l’EI et non par un responsable militaire ?

« L’EI pratique des taxes de passage pour les convoyeurs de marchandises. Les revenus sont gérés par Bayt Al-Mal, le “ministère islamique des finances” qui gère les revenus collectés ou distribués dans les différentes wilayas de l’EI », explique Wassim Nasr, journaliste spécialiste des mouvements djihadistes à France 24 et auteur d’Etat islamique, le fait accompli (Plon, 192 p., 12 €).

« Pas les faire tourner en bourrique »

Pour fabriquer le ciment, Lafarge avait notamment besoin de se fournir en roches calcaires et en argile. « Les roches calcaires étaient extraites à l’aide d’explosifs dans les carrières à côté de l’usine et acheminées dans des chargeuses jusqu’à la cimenterie pour être concassées, explique un employé. Même pendant la guerre, Lafarge achetait une centaine de camions remplis de roches calcaires par jour. » Selon nos sources, à partir de 2012, l’entreprise égyptienne Silika, qui fournissait la cimenterie en roches calcaires, cesse ses activités. Lafarge se tourne alors vers des entrepreneurs locaux pour s’approvisionner. « Les carrières étaient dans une région contrôlée par les Kurdes. Tous ces entrepreneurs étaient kurdes », explique un ancien employé.

Pour fabriquer du ciment, des matières actives comme le gypse et la pouzzolane sont mélangées au clinker, résultat du chauffage de la matière crue à 1 450 degrés dans un four rotatif. « Lafarge achetait en moyenne trois camions de pouzzolane et une dizaine de camions de mazout lourd par jour », précise un employé proche de la production.

« Impossible, sans carburant, de faire chauffer le précalcinateur et le four rotatif à de telles températures. Lafarge n’avait pas d’autres choix que d’acheter du pétrole de l’EI, qui contrôlait alors toutes les sources de production à Rakka et à Deir ez-Zor », ajoute-t-il.

Quant à la pouzzolane, elle venait d’une carrière située près de Rakka. Même si le propriétaire de la carrière n’est pas un membre de l’organisation djihadiste, il y a toutes les chances que ce dernier soit « taxé » par l’EI, comme c’est le cas de tous les entrepreneurs de la région.

Un courriel daté du 9 septembre 2014 révèle le fonctionnement de Lafarge pour s’approvisionner en pétrole et en pouzzolane. Un certain Ahmad Jamal écrit dans un anglais approximatif à Frédéric Jolibois, le nouveau PDG de Lafarge Syrie. En copie du courriel, il ajoute la responsable des approvisionnements de Lafarge en Syrie, basée à Damas. « Cela fait plus de deux mois que vous ne nous avez pas versé la somme de 7 655 000 livres syriennes [l’équivalent aujourd’hui de plus de 30 000 euros]. » Ahmad Jamal met en garde Lafarge contre les dangers qu’il encourt à cause de ce retard de paiement. « Essayez s’il vous plaît de comprendre qu’il s’agit de l’argent de fournisseurs qui travaillent avec l’armée islamiste la plus forte sur le terrain. Lafarge ne doit pas les faire tourner en bourrique. »

Lafarge passait donc par des intermédiaires et des négociants qui commercialisaient le pétrole raffiné par l’EI, contre le paiement d’une licence et le versement de taxes. Beaucoup décrivent Ahmad Jamal comme un profiteur de guerre. Originaire de Rakka, il avait d’étroites relations avec l’EI et différents fournisseurs.

« Il assurait un approvisionnement continu en pétrole. Lafarge payait au prix fort, mais obtenait ainsi une sécurité relative pour la poursuite de ses activités », raconte un ancien employé.

« Lafarge a dépassé les limites »

Dans son courriel du 9 septembre 2014, Ahmad Jamal révèle le schéma de paiement des fournisseurs de l’usine. « Dr Taleb a fait tout son possible pour calmer l’ensemble des parties, les Kurdes y compris, mais Lafarge a dépassé les limites. » Ahmad Jamal demande que le paiement dû par Lafarge soit versé « en euros ou en dollars sur le compte de Dr Taleb au Liban ». Il fait pression pour qu’un échéancier soit respecté : « Pour preuve de bonne foi, nous avons besoin au moins de 24 000 dollars ou 18 000 euros d’ici à la fin de la semaine et la somme totale d’ici à la fin du mois. »

Amro Taleb, présenté comme « le Dr », est un jeune homme d’affaires syrien canadien de 28 ans, qui présente bien. La faculté de droit de l’université de Harvard, celle où Barack Obama a étudié, l’a même invité à donner une conférence en janvier 2015 sur la « résolution des conflits ». Il se présente comme consultant en gestion de l’environnement pour le gouvernement syrien et pour Lafarge Syrie et propriétaire d’une société d’import-export basée en Turquie, près de la frontière syrienne.

Selon le contrat signé en avril 2013 entre Bruno Pescheux et Amro Taleb, présenté comme consultant pour Lafarge Cement Syria (LCS) et chef de projet de la société Greenway Ecodevelopment, basée en Inde, Amro Taleb est chargé de représenter Lafarge pour des opérations en lien avec les crédits carbone. « Pourquoi Bruno Pescheux signe-t-il un tel contrat en 2013, alors que la situation sécuritaire est déjà très instable et que les conditions de production sont loin d’être idéales ? Etait-ce vraiment nécessaire à ce moment-là ? », se demande un ancien employé de Lafarge. Selon lui, il s’agissait surtout de dissimuler des transactions financières illicites.

Dans une interview accordée au Stanford Daily le 12 janvier 2015, Amro Taleb soulignait le « pragmatisme » dont beaucoup de tribus et d’hommes d’affaires syriens savent faire preuve dans leur relation avec l’Etat islamique… Il insistait même sur les « compétences » de certains membres de l’EI dans la gestion des affaires courantes.

Cet environnement trouble inquiète certains cadres de Lafarge. Ainsi, à la réception du courriel d’Ahmad Jamal, la responsable des approvisionnements avoue à son directeur, Frédéric Jolibois, prendre des risques en communiquant avec ce fournisseur dans l’intérêt de Lafarge : « J’ai reçu ce mail d’Ahmad Jamal. Comme je vous l’ai expliqué auparavant, ce fournisseur nous fournit en carburant et en pouzzolane. » « D’ordinaire, tous les accords et négociations passaient par lui [Ahmad Jamal] et Bruno Pescheux [le précédent directeur] », précise-t-elle à l’attention du nouveau directeur. En réponse, Frédéric Jolibois lui demande, après vérification du dernier ordre d’achat, de procéder au virement. « Plus besoin pour vous d’être en communication avec ce fournisseur. Renvoyez-le vers moi en cas de problèmes. »

Jeu trouble et dangereux

Dans les faits, Frédéric Jolibois, qui venait de remplacer Bruno Pescheux, entre-temps muté au Kenya, a hérité d’un système dirigé par trois hommes, qui avaient pris le contrôle de l’usine, aux dires de plusieurs anciens employés : Mamdouh Al-Khaled, avec le titre officieux de « responsable de la production », Amro Taleb, « coordinateur financier », et Ahmad Jamal, « fournisseur principal ». Selon plusieurs témoignages, les trois hommes agissaient de concert, quitte à ne pas forcément tenir au courant la direction française de leurs arrangements et à se partager les bénéfices des surfacturations liées aux difficultés d’approvisionnement et taxes instaurées par les groupes armés.

Dans ce jeu trouble et dangereux, chacun cherche à se « couvrir » au cas où un scandale éclaterait. Ainsi, le 13 juillet 2014, Mamdouh Al-Khaled, que beaucoup décrivent comme un membre du parti Baath proche du gouvernement syrien, s’inquiète des discussions qui ont cours « à tous les niveaux » sur l’achat illégal de pétrole à des « organisations non gouvernementales », c’est-à-dire des milices armées. Il craint que des « mesures » ne soient prises par le gouvernement syrien « contre les personnes ou entreprises » impliquées. Il invite Bruno Pescheux à développer un argumentaire pour répondre aux questions éventuelles des autorités. Ce dernier développe dans sa réponse une défense point par point et prend soin de mettre en copie Frédéric Jolibois, son successeur.

En substance, il explique d’abord que les mazouts lourds sont « absolument nécessaires » au fonctionnement de l’usine. En outre, l’entreprise n’achète que de petites quantités par rapport au pétrole qui transite clandestinement depuis la Turquie. Il ajoute qu’il est très difficile d’acheminer du carburant de Tartous (port sous contrôle du gouvernement syrien). Enfin, il explique que la poursuite des activités de Lafarge sert les intérêts du gouvernement : la vente du ciment est une source de revenus pour l’Etat syrien, qui perçoit des impôts dessus.

Une partie de l’usine démontée et revendue

Le 19 septembre, l’EI s’empare de l’usine, évacuée la veille par une partie des employés. Lafarge abandonne le site. Les silos, remplis de ciment, ont été vidés de leur contenu vendu au détail. Nul ne sait qui a donné les codes ouvrant les silos : d’anciens employés ou le directeur de l’usine, qui aurait voulu éviter que le ciment ne prenne ?

Quelque temps plus tard, Amro Taleb prend contact avec la direction de Lafarge, selon le site Intelligence Online : il propose de reprendre la production sous la protection des nouveaux occupants du site – « des hommes d’affaires de Rakka », en fait les chefs locaux de l’Etat islamique – en échange de 15 % de la production. Lafarge décline.

Amro Taleb serait revenu à la charge en se présentant directement au siège parisien de l’entreprise, rue des Belles-Feuilles dans le 16e arrondissement, en janvier 2015, le même jour que l’attentat contre Charlie Hebdo. Lafarge prend peur et veut couper tout contact, même indirect, avec l’EI. Selon un ancien cadre syrien, une partie de l’usine a été démontée et revendue, les voitures volées. En février 2015, l’EI a quitté la zone, chassé par les combattants kurdes des YPG.

Jointe par téléphone, la chargée de la communication du groupe Lafarge à Paris, Sabine Wacquez, a expliqué au Monde : « La situation en Syrie était très compliquée et évolutive en 2013-2014. Les personnes ayant travaillé sur place ne sont pas toutes joignables. Il nous est difficile de réagir à des courriels sans avoir tout vérifié, l’usine est fermée depuis septembre 2014. »

Dorothée Myriam Kellou (avec Christophe Ayad, Nathalie Guibert, Allan Kaval et Madjid Zerrouky)

 

 

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Il y a 17 heures, kalligator a dit :

En même temps ils n'ont pas trop le choix : soit tout arrêter sur place en provisionnant des réserves pour ammortir les pertes  soit s'arranger avec les autorités du moment (en se bouchant le nez)

Et ils auraient du choisir la première solution.
 

Après, que l'endroit soit devenu la base des FS occidentales du secteur, ce n'est pas non plus anodin... Comme quoi Lafarge ne s'en sortira pas trop mal non plus une fois la guerre terminée et la reconstruction engagée.

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  • 2 weeks later...
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Par Michel Goya, colonel de l’armée française

La France est en guerre contre l’organisation Etat islamique (EI) depuis vingt et un mois et, alors que cette dernière vient de perdre la ville de Fallouja face à l’armée irakienne, elle conserve l’avantage sur nous.

Depuis septembre 2014, les attaques perpétrées par l’EI sur notre sol ont davantage d’impact stratégique que la bombe quotidienne que nos aviateurs ont larguée sur le sien. Ce n’est pas de la pure gesticulation, mais ce n’en est pas loin.

Cas unique dans notre histoire, 100 % des pertes françaises sont civiles et, au lieu de jeter nos soldats sur l’ennemi après avoir été agressés, c’est dans les rues françaises que nous les envoyons, comme si c’étaient des policiers. Nous tombons dans le piège que nous tend l’ennemi, en immobilisant nos moyens. Organiser des rondes n’a empêché aucune des attaques depuis janvier 2015 et n’a pas fait reculer l’ennemi.

Lire aussi :   De plus en plus critiquée, l’opération « Sentinelle » pourrait changer après l’Euro

Lors de la cérémonie en hommage aux victimes des massacres du 13 novembre 2015, le président de la République avait « promis solennellement » que « la France [mettrait] tout en œuvre pour détruire l’armée des fanatiques qui ont commis ces crimes ».

Tout a-t-il été vraiment mis en œuvre ? Loin s’en faut. Si nous faisions la guerre que nous avons déclarée, le contrat opérationnel prévu par le Livre blanc pour un engagement majeur aurait été mis en œuvre, soit un total 15 000 hommes et 45 a­vions de combat. Il est vrai qu’en cumulant les moyens déployés au Levant, au Sahel et dans les grandes villes de l’Hexagone nous atteignons les seuils prévus par ce contrat opérationnel, mais pour quel résultat stratégique ?

Logique d’empilement de réaction

Nos forces sont dispersées par ce qui tient plus d’une logique d’empilement de réactions que d’une réelle stratégie. Quiconque cherche à dresser un bilan de nos diverses actions est frappé par ce paradoxe : là où l’ennemi est le plus présent, c’est là où nous sommes le moins forts. Très clairement, nous évitons le contact.

Nous évitons le combat, car nous imitons les Américains. Et quand les Etats-Unis ne veulent pas une guerre votée par le Congrès, ils n’engagent que des avions de combat, des drones et quelques unités de forces spéciales. Cela réduit considérablement les risques, mais cela est fort peu concluant sur un plan opérationnel, sauf à déployer des moyens considérables.

Au coût moyen de 200 000 dollars (180 000 euros) par ennemi tué par le biais des seules frappes aériennes, les Américains sont les seuls à pouvoir déployer une telle débauche de moyens. Nous, Français, n’avons pas les capacités aériennes ou financières d’une telle surenchère, mais nous disposons d’un atout spécifique : nous ne sommes pas institutionnellement limités comme le sont les Américains.

L’exécutif français peut, sous réserve d’une approbation quasi automatique des parlementaires au bout de quelques mois, engager tous les moyens qu’il souhaite pour atteindre ses objectifs.

Eliminer les traîtres français

Tout en restant dans la même stratégie d’appui aux forces locales, il suffirait de transposer dans la région la logique de l’opération « Barkhane » menée au Sahel pour obtenir des résultats tangibles contre l’EI.

Concrètement, nous pouvons compléter l’action de nos excellents mais rares avions de combat par d’autres moyens de feu comme les hélicoptères d’attaque, les pièces d’artillerie dont certaines tirent avec grande précision à 70 kilomètres et des troupes de raids, spéciales et conventionnelles.

Il ne s’agit pas de reconquérir les villes irakiennes à la place des Irakiens comme ils viennent de le faire à Fallouja, et encore moins de les contrôler ensuite, mais de les aider en affaiblissant l’ennemi bien mieux que nous ne le faisons actuellement.

En déployant en Irak, au Kurdistan, peut-être en Jordanie, ce qui contribuerait à défendre le royaume, 3 000 à 4 000 hommes avec des moyens variés, nous pouvons par cette « guerre de corsaires » apporter une réponse à la hauteur des attaques subies et frapper de manière décisive l’ennemi.

Au Mali, nous l’avons fait face à des adversaires moins dangereux pour la France, pourquoi nous sentons-nous incapables de le refaire contre l’EI ?

C’est de cette manière que nous pouvons faire accélérer la réduction des places fortes de l’ennemi. C’est aussi de cette manière que nous aurons le plus de chance d’éliminer les traîtres français enrôlés sous la bannière noire et qui, pour beaucoup d’entre eux, ramèneront inéluctablement leur férocité et leurs savoir-faire expéditifs dans l’Hexagone.

Assumer cette guerre et la conduire réellement

Vouloir gagner une guerre signifie prendre des risques et accepter que des soldats tombent, plutôt que des civils. Vouloir se battre impliquera de sortir du cadre opérationnel imposé par les Américains.

Nous voulons peser dans la région, alors agissons, le gouvernement irakien y semble en tout cas plus favorable que celui de Washington. Nous avons décidé de combattre l’EI, il faut maintenant assumer cette guerre et la conduire réellement.

Alors que nous étions déjà en conflit contre Al-Qaida, au Sahel en particulier, nous avons choisi de nous ajouter un ennemi et cet ennemi, comme cela arrive parfois à la guerre, nous a frappés.

A partir de là, il n’y a que deux voies possibles, se replier et admettre la victoire de l’adversaire ou nous donner les moyens de le vaincre. Quand on décide de faire la guerre, il faut la faire sérieusement ou pas du tout. Il est temps de vaincre.

Michel Goya tient un cours sur l’histoire militaire de la guerre à Sciences Po Paris. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Sous le feu : la mort comme hypothèse de travail (Tallandier, 2014). Il a été assistant militaire du chef d’état-major des armées et directeur du domaine « nouveaux conflits » à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire. Il a également été directeur du bureau recherche du Centre de doctrine d’emploi des forces (armée de terre).

 

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Le 02/07/2016 à 10:44, Philippe Top-Force a dit :

      Beaucoup de démagogie pour le peu qu'on peut en lire ... Le message est avant tout "politique" et c'est dommage tout comme je trouve assez indélicat envers le président qui pourtant est un président plutôt volontaire quand a notre politique d'Opex donc de la, je le trouve vraiment faux jeton

   D'autant que le problème est ailleurs, parce qu'avec 45 fighters en Jordanie/CDG dispo sur zone : On aurait probablement pas + frappé pour autant, car le rythme de nos frappes est limité par notre capacité faible de renseignement par nous même et qu'on peut pas non plus frapper ni a la russe, ni dire Ok on tire a toutes demandes US/kurde/irakienne sans pouvoir un minimum valider par nous même pour ne pas se faire piéger par des frappes a dégats collatéraux civils abusives

   Mais ça monsieur Goya le sait très bien, en fait j'ai l'impression qu'il a juste envie d'alimenter le clivage politique français sur notre politique de frappes qui est assez miné comme ça pourtant !

Le 23/06/2016 à 19:36, Philippe Top-Force a dit :

La France n'engagera plus que des #Rafale contre État islamique au Levant, après le retrait cet été de ses Mirage 2000 déployés en Jordanie

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    On aurait pas eu meilleur compte a plutot déployer que du M2000 que du rafy vu que c'est le même matos de bombardement ? (les mêmes pods, mêmes bombes) pour mettre une priorité d'usure sur les M2000 ?

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Les 2000 D doivent encore durer (au moins 10 ans voir 15) et ce d'autant que leur retrofit se profile.

C'est aussi une question d'équipages, d'après ce qui s'écrit ici ou là, la formation, le maintien des qualifications des pilotes (notamment les "non-OPEX") devient délicate en raison de la faible disponibilité du parc en métropole, je pense que c'est dans ce cadre-là qu'il faut comprendre le texte de Goya; on est à flux tendu et on est obligé de jongler pour gérer les pénuries.

Les Rafale sont biréacteurs, les chances de survie en cas d'éjection au dessus de la Syrie ou de l'Irak étant inversement proportionnelles à la taille des barbes des comités d'accueil, il n'est pas idiot à mon sens de les déployer là-bas. Les risques de ce strict point de vue semblent moins importants dans la BSS.

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M.Goya est à la retraite, sa parole est donc plus libre et se fait plus incisive. Il montre plus ouvertement son exaspération dans ses derniers billets.

Quand il parle d’être sérieux dans conduite de la guerre il parle d'avoir une vraie stratégie, d'assumer le fait d’être en guerre contre un ennemi clairement identifié, et in fine mener une intervention au sol pour  compléter celle dans les airs. D’où sa proposition de guerre de corsaires.

Modifié par Shorr kan
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Il y a 6 heures, pascal a dit :

Les 2000 D doivent encore durer (au moins 10 ans voir 15) et ce d'autant que leur retrofit se profile.

C'est aussi une question d'équipages, d'après ce qui s'écrit ici ou là, la formation, le maintien des qualifications des pilotes (notamment les "non-OPEX") devient délicate en raison de la faible disponibilité du parc en métropole, je pense que c'est dans ce cadre-là qu'il faut comprendre le texte de Goya; on est à flux tendu et on est obligé de jongler pour gérer les pénuries.

Les Rafale sont biréacteurs, les chances de survie en cas d'éjection au dessus de la Syrie ou de l'Irak étant inversement proportionnelles à la taille des barbes des comités d'accueil, il n'est pas idiot à mon sens de les déployer là-bas. Les risques de ce strict point de vue semblent moins importants dans la BSS.

 

     Boah tu sais une fois éjecté je crois ça change plus grand chose que tu sois venu en rafy ou M2000 ...

 

  Après bien sur en amont d'une éjection certes il est clair que les pilotes sont moins dans de sales draps face aux aléas a bord d'un rafy plutot qu'un M2000, mais une fois éjecté toutes ces considérations s'envolent :P

     Pour le reste boah un M2000 en panne moteur peut éventuellement tenter de trouver des routes pour essayer de se poser, c'est pas l'amazonie non plus l'Irak & la Syrie (mais les routes sont de piètres qualité il est vrai et un nid de poule peut équivaloir a un crash pur & simple hélas ... (chances maximales de déclencher un incendie explosif par friction des bidons si un train pète dans un nid de poule ect)

   Après de toute façon il vaut mieux pour le pilote de s'éjecter a moyenne altitude pour s'éloigner au maximum de son appareil et limite même pas tenter de le poser : Pour réduire les chances qu'on le chope illico sur le terrain (le crash d'un avion se voyant a des dizaines de km a cause de la colonne de fumée, tandis qu'un simple parachute ça se voit pas de loin ...)

  Ou encore en cas de panne moteur, tenter du vol plané maximum en direction des zones sous controle du gouvernement chiite irakien ou d'Assad en irak pour les meilleures chances de survie possible

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il y a 39 minutes, Shorr kan a dit :

 

M.Goya est à la retraite, sa parole est donc plus libre et se fait plus incisive. Il montre plus ouvertement son exaspération dans ses derniers billets.

Quand il parle d’être sérieux dans conduite de la guerre il parle d'avoir une vraie stratégie, d'assumer le fait d’être en guerre contre un ennemi clairement identifié, et in fine mener une intervention au sol pour  compléter celle dans les airs. D’où sa proposition de guerre de corsaires.

Il y a quand même un gros postulat de départ à cette guerre de corsaire : Avoir un allié sur place, un allier sûr qu'on soutiendrait donc par cette opération "corsaires".

Il ne me semble pas que, pour l'instant, la France ait le moindre allié au sol dans ce coin du monde...

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il y a 6 minutes, RugbyGoth a dit :

Il y a quand même un gros postulat de départ à cette guerre de corsaire : Avoir un allié sur place, un allier sûr qu'on soutiendrait donc par cette opération "corsaires".

Il ne me semble pas que, pour l'instant, la France ait le moindre allié au sol dans ce coin du monde...

Dans mes souvenirs il parle du gouvernement irakien qui selon lui serait bien disposé. Et sachant que le cœur de Daesh, là où il est né et est le plus enraciné c'est en Irak, ce ne serait pas une  mauvaise base de départ. 

Il parle aussi du Kurdistan irakien et de la Jordanie.

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Il y a 2 heures, Shorr kan a dit :

Dans mes souvenirs il parle du gouvernement irakien qui selon lui serait bien disposé. Et sachant que le cœur de Daesh, là où il est né et est le plus enraciné c'est en Irak, ce ne serait pas une  mauvaise base de départ. 

Il parle aussi du Kurdistan irakien et de la Jordanie.

Et sachant qu'on a déjà une base aérienne active en Jordanie.

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    Franchement, au vu des chances inexistantes que les kurdes soient en mesure de nettoyer l'EI dans ses bases arrières du territoire de Raqqah et du Nord Iraq qu'il contrôle ou il se replie en ce moment

 Mais qu'attend donc Obama pour prendre les responsabilités qui sont les siennes ? Qui sont de déclencher au + vite AVANT LES ELECTIONS AMERICAINES !! Une intervention occidentale au sol en Iraq négociée avec Bagdad de la même manière qu'on l'a négocié nous au Mali pour forcer les USA a se lancer dans une politique de nettoyage sérieuse du djihad sur les territoires de l'EI et en finir avec eux avec qu'il soit trop tard ...

    Pourquoi je préconise cette urgence la ? L'incertitude populiste de Trump a ce sujet est trop angoissante ... Et je vois pas ce personnage qui n'a rien a faire en politique US, mener une guerre nécessaire contre le djihad telle qu'elle devrait être menée !

   Il y a un risque bien trop élevé que Trump après son élection décide de lacher l'affaire sur l'EI et laisse la situation se pourrir et au final force Bagdad a aller a la guerre confessionnelle qui sera une véritable boucherie, son attitude politique électorale de vouloir laisser les balayures sous le tapis concernant l'Iraq & l'EI est une incertitude DANGEREUSE autant pour l'occident que pour la stabilité de TOUT le moyen orient car le djihad va faire tache d'huile de partout si on lui laisse la possibilité de rebondir en Iraq & en Syrie

  Et je comprend pas qu'Obama ne voit pas les choses en face, et ne prenne pas ses responsabilités a ce niveau : C'est la, maintenant, cet été qu'il faut le faire avant qu'il soit POLITIQUEMENT TROP TARD pour le faire et je pense d'ailleurs qu'Hollande devrait le pousser un peu a ce niveau (car bien entendu nous devrons y participer nous aussi ... Et envoyer au moins 3 a 5000 soldats français minimum, et déploiement du Leclerc)

   Je fais confiance a madame Clinton pour faire le job si elle parvenait a gagner les élections, mais le problème c'est qu'elle a de trop minces chances de gagner face a Trump, a moins que le zouave redneck parvienne a lasser les américains d'ici la avec ses positions et ses outrances a répétition, mais j'en doute car le populisme US de toute évidence en est friand ... Trump a toute ses chances de l'emporter et on ne peut pas lui faire confiance quand a l'avenir contre l'EI

   De la, s'il faut déclencher l'intervention au sol pour qui a les yeux ouverts sur l'évidence qui nous pèse sur le dos, ben c'est la, maintenant ... Et certainement pas attendre Fevrier en espérant une victoire de Clinton qui ne viendra pas qu'on se le dise !!

   Jamais les kurdes ne seront en mesure d'éradiquer l'EI sur ses bases arrières, a moins d'un coup de bol ? Car on sait il est vrai que l'EI en Iraq & Syrie a perdu beaucoup de soldats aguerris mais parvient a recruter a hauteur de 150 a 200 volontaires en provenance d'un peu partout dans le monde par semaine mais ce sont de piètres combattants ...

   D'autant que l'EI pourrait très bien aussi faire revenir les soldats aguerris revenus dans leurs pays comme ceux en Tunisie et en Libye si elle le voulait (les turcs sont hélas bien capable de laisser faire)

Pour moi si ça doit être fait : C'est maintenant pour ne pas tomber dans le piège de l'incertitude Trump qui est vraiment angoissante sur cette question, ce type je le sens pas

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Le problème de s'allier au gouvernement irakien c'est que c'est un gouvernement Chiite non reconnu par la partie sunnite (sous contrôle EI) de l'Irak... De fait on soutiendrait une guerre de conquête plus que de libération avec toutes les exactions imaginables (si j'ai bien compris, après la "libération" des villes par les milices chiites du régime, il y a pas mal de violences sous forme de vengeance contre les sunnites). Je pense d’ailleurs que c'est pour ça qu'on reste très discret dans tous les pays occidentaux sur l'aide qu'on peut apporter, plus que par peur de représailles de l'EI sur notre sol.

Le mieux serait donc d'avoir un allié SUNNITE pour effectivement libérer les zones contrôlées par l'EI...

Mais, en fait, il faisait comment Saddam pour contrôler ce pays?!

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Et si finalement la solution c'était de se retirer totalement?

L'EI n'aurait plus de raison (autre que de ne pas nous aimer) de nous attaquer, ce problème local redevient local, on les laisse s'entre tuer en leur vendant les armes et in fine on traite avec le vainqueur aussi puant soit-il (on l'a fait et on le fait toujours avec toute sorte de dictateur)...

Oui, c'est super naïf, je sais bien qu'on est là-bas parce qu'il y a du pétrole et une sombre histoire d'oléoduc (ou gazoduc, je ne sais plus) qui devait partir du Quatar et arroser l'Europe. Mais bon des fois faire le naïf ça permet de garder un peu d'espoir dans l'humanité... Vivement qu'il n'y ait plus de pétrole là-bas qu'on puisse enfin s'en désintéresser!

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il y a 2 minutes, RugbyGoth a dit :

Et si finalement la solution c'était de se retirer totalement?

L'EI n'aurait plus de raison (autre que de ne pas nous aimer) de nous attaquer, ce problème local redevient local, on les laisse s'entre tuer en leur vendant les armes et in fine on traite avec le vainqueur aussi puant soit-il (on l'a fait et on le fait toujours avec toute sorte de dictateur)...

Oui, c'est super naïf, je sais bien qu'on est là-bas parce qu'il y a du pétrole et une sombre histoire d'oléoduc (ou gazoduc, je ne sais plus) qui devait partir du Quatar et arroser l'Europe. Mais bon des fois faire le naïf ça permet de garder un peu d'espoir dans l'humanité... Vivement qu'il n'y ait plus de pétrole là-bas qu'on puisse enfin s'en désintéresser!

C'est surtout dangereux puisque si on se retire ils retrouvent leur base arrière pour nous re-déféquer dans les bottes plus violemment : on parle d'un mouvement qui a très ouvertement un objectif de conquête, quand même.

Les naïfs ânes qui soutiennent qu'on a subi des attentats parce qu'on bombardait  en Syrie n'ont pas trop bien regardé les calendriers.

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Les frappes sont clairement utilisées pour le recrutement ennemi et tant que nous n'aurons pas d'allié fiable et pouvant être plébiscité par la population sur zone, nos frappes pourront toujours être montrées comme des actes d'agression sur un sol que nous n'avons pas à revendiquer...

C'est là que je voulais en venir. Notre intervention n'est pas celle qu'elle devrait être (en ça je rejoins totalement Goya). Il faut une autre dimension à cette intervention, le but étant qu'elle puisse être comprise autant là-bas qu'ici comme une intervention d'aide aux populations sous la coupe de daesh plutôt que comme une intervention illégitime en territoire étranger. Seulement, sans offrir d'alternative crédible aux populations, celle-ci vivent au  jour le jour et, parfois acceptent daesh car c'est une des forces stabilisatrice de la zone.

Et là on voit que les manques de notre diplomatie nous coûtent très cher car cet allié local, que l'on a au Mali et en Centre-Afrique par exemple, nous ne le trouvons pas en Irak/Syrie, ni en Lybie!

Nous nous retrouvons en première ligne dans cette guerre qui se voudrait civilisationnelle sans nous donner les moyens militaires ET de propagande que cette posture "au front" devrait nous imposer. Donc, comme dit Goya, soit on se donne les moyen de vaincre, par des budgets, de la propagande et des alliances, soit on pli les gaules et on fait le dos rond. 

Au passage on pourrait présenter la facture (tout ou partie) à l'Europe pour la défense à l'étranger de ses frontières (ça les aiderait peut-être à se pencher sur une vraie europe de la défense... et zut, me revoilà naïf!)

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11 minutes ago, pascal said:

qui dit personnels au sol au contact dit risques accrus de pertes mais surtout de prisonniers instrumentalisés et de cela on ne veut à aucun prix

Je pense surtout que personne ne souhaite plus que ca mettre trop de force contre Daesh.

  • Soit parce que plus de force n'améliorerait que marginalement les chose.
  • Soit parce qu'il ne faut pas que Daesh s'effondre trop vite.

En Syrie Daesh est bien utile pour niveller la confrontation loyaliste vs rebelle. Si Daesh disparait on se retrouve avec un déséquilibre massif en défaveur des rebelles, aussi bien face au Kurdistan en devenir que face aux loyalistes.

En Irak c'est presque aussi complexe... si les chiites mataient Daesh "rapidos" ca sera presque une victoire iranienne...

En gros il faut avant de chasser Daesh, ramollir les chiites et passer des accords avec les sunnites - retourner les tribus - pour essayer de conserver un semblant de pays multiconfessionnel.

Parce que détruire Daesh c'est sympa, mais n'avoir rien - d'occident compatible - a mettre a la place, c'est la garantit de passer d'une grosse merde a une autre grosse merde.

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