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Pakistan et ses voisins


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(Extrait du live de Dawn (quotidien pak)):

La province de Khyber Pakhtunkhwa demande le déploiement de l'armée pour maintenir l'ordre public

Le gouvernement de Khyber Pakhtunkhwa a écrit une lettre au gouvernement fédéral pour demander la réquisition des forces armées dans la province.

Dans une notification, dont Dawn.com a obtenu une copie, le gouvernement de Khyber Pakhtunkhwa a demandé que des forces armées soient déployées dans la province en raison de la "situation qui prévaut en matière d'ordre public, de la sécurité des vies et des biens des citoyens ainsi que de la sécurité des installations gouvernementales".

Auparavant, le ministère de l'intérieur avait approuvé le déploiement de troupes armées au Pendjab.

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[edit] Par ailleurs, le PTI (le parti d'IK) a déposé une requête constitutionnelle devant la Cour Suprême par l'intermédiaire de l'avocat Khawaja Haris, plaidant que "l'arrestation d'Imran Khan est illégale".

La requête a également demandé au tribunal suprême d'annuler l'ordonnance d'IHC (la Haute Cour d'Islamabad) déclarant l'arrestation d'Imran légale, et d'ordonner de présenter le premier ministre déposé devant le tribunal (de la Cour Suprême).

Modifié par fraisedesbois
par ailleurs...
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La Cour suprême examinera le recours du PTI contre l'arrestation d'Imran

Le parti a saisi la Cour suprême après que l'arrestation de l'ancien premier ministre a été jugée "légale" par l'IHC.

La Cour suprême devrait entendre jeudi la requête du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) contre l'arrestation du chef du parti, Imran Khan.

Un banc de trois membres, dirigé par le juge en chef du Pakistan (CJP) Umar Ata Bandial, examinera l'affaire. Le juge Muhammad Ali Mazhar et le juge Athar Minallah seront également présents.

L'audience débutera à 14 heures.

Un jour plus tôt, le PTI a déposé une requête auprès de la haute cour pour contester la décision de la Haute Cour d'Islamabad (IHC) selon laquelle l'arrestation du chef du parti, Imran Khan, par le Bureau national des comptes (NAB) dans les locaux de l'IHC, le 9 mai, était "légale".

Après l'arrestation d'Imran, qui a déclenché de violentes manifestations dans tout le pays, le vice-président du PTI, Shah Mahmood Qureshi, a convoqué une réunion d'urgence d'un comité de sept membres du parti afin d'examiner la situation et d'élaborer une stratégie globale visant à obtenir la libération rapide et en toute sécurité de l'ancien premier ministre.

Mercredi, l'équipe juridique du PTI, dirigée par Fawad Chaudhry, a déposé une requête auprès de la Cour suprême, lui demandant d'annuler l'ordonnance rendue par le juge en chef de l'IHC à la suite de l'arrestation.

"L'autorisation d'interjeter appel peut être accordée contre l'ordonnance contestée du 09-05-2023 adoptée par l'honorable IHC [...] peut être annulée et, après avoir entendu les parties, le mandat daté du 01-05-2023 émis par le président du NAB [National Accountability Bureau] peut être déclaré nul et il peut être ordonné de libérer le pétitionnaire/accusé immédiatement dans l'intérêt de la justice", peut-on lire dans la pétition. /deepl

(je parie qu'ils vont le relâcher)

-----------

[edit] À propos de ce NAB (National Accountability Bureau // Bureau national des comptes), un papier intéressant du Diplomat, datant de 2020 (nb: Imran Khan était alors PM). Je n'en colle que cet extrait:

(...) La plupart des affaires contre l'opposition sont préparées par le National Accountability Bureau (NAB), la puissante agence anti-corruption créée par le général Pervez Musharraf et toujours dominée par l'armée. Le contrôle exercé par le puissant establishment militaire sur le NAB est évident dans la mesure où, bien qu'il soit apparemment dirigé par un juge à la retraite, la plupart de ses postes clés restent occupés par des officiers de l'armée ou des services de renseignement à la retraite, ce qui permet aux militaires de poursuivre sélectivement les hommes politiques. L'un des anciens présidents de la NAB, qui était également un proche de Musharraf, a ouvertement admis que le général avait l'habitude de manipuler les affaires faisant l'objet d'une enquête, selon ses désirs (ou ceux de l’armée).

Bien que le NAB prétende rendre des comptes de manière impartiale, les tribunaux supérieurs ont conclu le contraire et ont ouvertement critiqué le NAB pour avoir spécifiquement victimisé des personnalités politiques majeures. Dans l'affaire Hudaibia Mills, la Cour suprême a conclu que le seul motif était de faire pression sur la famille Sharif. Dans une autre affaire contre Shehbaz Sharif de la même famille, la Haute Cour de Lahore a également observé qu'elle avait été choisie par le NAB avec l'intention de le cibler.

En outre, les principaux tribunaux se sont également montrés préoccupés par l'attitude partiale du NAB en général. Il y a environ un an, les juges de la Cour suprême ont réprimandé le NAB pour sa politique de deux poids, deux mesures et sa politisation dans le traitement des affaires, certaines étant poursuivies avec force et d'autres retardées de manière très pratique. Dans un autre commentaire, il y a quelques années, la Cour suprême avait censuré le NAB et l'avait accusé de détruire le pays par ses politiques. (...) etc.

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(theprint.in, ce jour) La Cour suprême du Pakistan qualifie l'arrestation de l'ancien ministre Imran Khan d'illégale et ordonne sa libération immédiate

La décision du tribunal intervient au milieu de violences généralisées entre les partisans de l'ancien Premier ministre et les forces de sécurité pakistanaises, qui ont fait au moins 12 morts.

New Delhi : Dans une tournure dramatique des événements, la Cour suprême du Pakistan a ordonné jeudi la "libération immédiate" de l'ancien Premier ministre et chef du parti pakistanais Tehreek-e-Insaaf (PTI), Imran Khan, qualifiant son arrestation dans l'affaire Al-Qadir Trust de "illégale".

Cette décision intervient deux jours après que son arrestation ait conduit à des violences à grande échelle dans tout le pays. Les manifestants appartenant au parti de Khan ont vandalisé des installations militaires, y compris le siège du pouvoir au Pakistan - le quartier général de l'armée pakistanaise. (...)

Citation

Dans le cadre de son ordonnance, la Cour suprême a déclaré qu'Imran Khan serait emmené à la maison d'hôtes Police Lines d'Islamabad, mais "ne serait pas considéré comme un prisonnier", selon un rapport dans the Dawn.

Un banc de trois juges, dont le juge en chef du Pakistan (CJP) Umar Ata Bandial, a émis l'ordre de libération de Khan et a en outre ordonné au chef de la police d'Islamabad d'assurer la sécurité de l'ancien Premier ministre.

La Cour suprême pakistanaise a également ordonné à Khan de s'adresser à la Haute Cour d'Islamabad (IHC).

Plus tôt dans la journée, un banc de trois juges, y compris le CJP, a demandé à l'agence d'enquête National Accountability Bureau (NAB) de présenter Khan au tribunal. Le NAB a huit jours de garde du chef de la PTI. La haute cour pakistanaise a déclaré qu'elle prenait l'affaire "très au sérieux" et, par la suite, Khan a été présenté devant elle dans la soirée.

La violence qui a suivi l'arrestation de l'ancien Premier ministre le 9 mai a depuis été qualifiée de "jour noir" par la branche des relations publiques interservices (ISPR) de l'armée pakistanaise, qui a également qualifié les dirigeants du PTI de "hypocrites".

PTI a frappé jeudi la déclaration de l'ISPR comme étant "contre les réalités terrestres" car "de nombreux facteurs" sont à l'origine de la réponse du grand public à l'arrestation de Khan.

Les hauts dirigeants de PTI ayant appelé les travailleurs de son parti à rester à l'écart de la Cour suprême, les partisans de l'ancien Premier ministre et les membres de PTI se sont rendu sur les médias sociaux pour célébrer, quelques secondes après que le tribunal du sommet a annoncé sa libération.

Avec le resserrement de la sécurité autour des locaux de la cour suprême avant l'arrivée de l'ancien Premier ministre, le CJP Bandial a en outre ordonné à Imran Khan de comparaître devant la Haute Cour d'Islamabad (IHC) vendredi, le site où il avait été arrêté par des militaires paramilitaires le 9 mai, une arrestation que l

Au cours de l'audience, le banc de trois juges a interrogé le NAB sur la raison pour laquelle il n'a pas tenté d'arrêter l'ancien Premier ministre pendant plus de huit jours après avoir émis un mandat contre lui dans l'affaire de corruption le 1er mai.

À la suite de l'ordre, Imran Khan a demandé à ses partisans de ne pas se livrer à la violence, a réitéré le désir de son parti que des élections générales se tiennent comme prévu, mais a également frappé le NAB pour la persécution à laquelle il a été confronté alors qu'il était en détention. "Même les meurtriers ne sont pas traités de cette façon", a déclaré Khan, révélant qu'il a été frappé par des matraques et "attrapé comme s'il était un terroriste".

Musa Virk, responsable des médias sociaux du PTI au Pendjab, a en outre appelé le président Arif Alvi à emmener l'ancien Premier ministre à la maison du président à Islamabad pour assurer sa sécurité. /trad auto.

 

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Prise d'otages dans une base de la ville de  Muslim Bagh au Baloutchistan :

https://www.rfi.fr/fr/en-bref/20230514-pakistan-13-morts-lors-d-une-prise-d-otages-sur-une-base-de-sécurité

 Les affrontements ont fait rage de vendredi soir à samedi 13 au matin

Les six assaillants ont été tués ainsi que six membres des forces de sécurité de l'État et un civil. Six autres personnes, dont une femme, ont également été blessées.

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  • 2 months later...

https://www.theguardian.com/world/2023/jul/31/islamic-state-pakistan-suicide-bombing-taliban

L'État islamique affirme avoir perpétré l'attentat-suicide qui a fait 54 morts au Pakistan

L'explosion a eu lieu lors d'un rassemblement politique pour un parti pro-Taliban

L'attentat à la bombe a eu lieu lors d'un rassemblement pour un parti pro-taliban à Khyber Pakhtunkhwa, une province frontalière de l'Afghanistan qui connaît une dégradation rapide de la sécurité en raison des attaques de groupes militants, notamment les talibans pakistanais et la filiale régionale de l'État islamique.

Plus de 1 000 personnes participaient au rassemblement du Jamiat Ulema-e-Islam (JUI-F), un parti islamiste ultraconservateur qui fait partie de la coalition au pouvoir et qui est connu pour ses liens étroits avec les talibans en Afghanistan, et plusieurs dirigeants régionaux du parti ont été tués. Les médecins des hôpitaux locaux ont déclaré qu'ils n'étaient pas en mesure de faire face à l'ampleur des quelque 200 blessés, et des dizaines d'entre eux ont dû être transportés par hélicoptère dans d'autres provinces pour y être soignés.

L'ISKP, une branche de l'État islamique centrée en Afghanistan, s'est déclarée ennemie des talibans afghans, qu'elle accuse de ne pas imposer un régime islamique suffisamment strict [ sérieusement ? ] et a été à l'origine de plusieurs attaques meurtrières récentes visant des religieux, des diplomates et des écoles en Afghanistan. Il a également condamné et ciblé le JUI-F pour son association avec les talibans et le gouvernement pakistanais, accusant le parti de trahir ses principes islamiques.

Sous le gouvernement précédent, dirigé par le premier ministre de l'époque, Imran Khan, des centaines de combattants [talibans pakistanais] du TTP ont été ramenés d'Afghanistan à Khyber Pakhtunkhwa dans le cadre d'un programme de réhabilitation qui n'a pas abouti. Depuis lors, un nombre croissant de militants talibans ont mené des attaques répétées contre des postes militaires et de police dans l'État, notamment en janvier, lorsque des militants du TTP ont tué plus de 80 personnes dans un attentat-suicide dans une mosquée de Peshawar, la capitale de la province.

En mars, un rapport du département d'État américain a mis en garde contre la présence croissante du TTP et de l'ISKP dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, et contre les tentatives du TTP de prendre le contrôle du gouvernement de l'État et d'instaurer la loi de la charia. L'ISKP a été créé en 2015, mais ce n'est qu'au cours des dernières années qu'il s'est imposé comme une force djihadiste de premier plan dans la région.

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De quoi s'agit-il quand on parle de "parti pro-Taliban" et de "liens étroits avec les Talibans en Afghanistan" à propos du Jamiat Ulema-e-Islam (JUI-F) ?

https://eeradicalization.com/jamiat-ulema-e-islam-pakistan-and-the-doctrine-of-global-jihad/ (30 mai 2022)

Lorsque les Britanniques ont quitté le sous-continent en 1947, deux nouveaux États ont été créés. L'un, l'Inde, était officiellement non aligné, tout en s'inclinant vers l'Union soviétique. L'autre, le Pakistan, était considéré comme plus pro-occidental, conservant des liens étroits avec la Grande-Bretagne - jusqu'en 1959, le chef de l'Inter-Services Intelligence (ISI) pakistanais était un général britannique, Robert Cawthome - et développant des liens plus étroits avec les États-Unis à l'aube de la guerre froide, en particulier après que l'Union soviétique a testé avec succès une arme nucléaire en août 1949.

Une composante majeure des moudjahidines contrôlés par l'ISI que l'Occident a fini par soutenir pour résister à l'occupation soviétique de l'Afghanistan avait été endoctrinée au séminaire Darul Uloom Haqqania au Pakistan, un centre important du mouvement djihadiste transnational naissant à la fin des années 1970. L'un des fondateurs du séminaire en 1945 était Shabbir Ahmad Usmani, un religieux et un activiste qui a été l'un des moteurs de la "Résolution des objectifs" qui a défini le Pakistan comme un État islamique.

Usmani a créé le Jamiat Ulema-e-Islam (JUI) en 1947, en rupture avec la branche principale du Jamiat. Le groupe d'Usmani était composé d'érudits religieux deobandi issus de la faction qui avait soutenu la partition pour créer le Pakistan. La JUI s'est ensuite scindée en trois groupes : (1) Jamiat Ulema-e-Islam (F) dirigé par Fazal-ur-Rehman ; (2) Jamiat Ulema-e-Islam Pakistan (S) dirigé par Maulana Sami-ul-Haq ; et (3) Jamiat Ulema-e-Islam Bangladesh.

Rehman sera plus tard l'un des principaux soutiens des talibans lors de leur montée en puissance dans les années 1990 et Haq est connu comme le "père des talibans". Haq a séparé sa faction du Jamiat de celle de Rehman en raison de divergences essentiellement tactiques dans l'engagement avec l'État pakistanais : Haq était ouvertement favorable à l'État, soutenant les politiques d'islamisation et le jihad afghan qui en faisait partie, sous le règne du général Muhammad Zia-ul-Haq de 1977 à 1988. Haq est devenu le chancelier du Darul Uloom Haqqania en 1988, après la mort de son père, Abdul Haq, et a occupé ce poste jusqu'à sa propre mort en 2008.

Le diplômé le plus tristement célèbre du Darul Uloom Haqqania est probablement Jalal Uddin Haqqani, dont le réseau Haqqani, soutenu par l'ISI, a joué un rôle important parmi les moudjahidines dans les années 1980. Haqqani a pu utiliser les relations établies grâce au séminaire pour recruter dans tout le Pakistan, et le président américain Ronald Reagan l'a même félicité en le qualifiant de "combattant de la liberté". Par la suite, les Haqqanis sont devenus proches d'Al-Qaida et ont joué un rôle crucial dans la montée en puissance des Talibans.

https://en.wikipedia.org/wiki/Jamiat_Ulema-e-Islam_(F)

Il est presque entièrement basé dans le sud du Khyber Pakhtunkhwa et le nord du Baloutchistan, qui sont principalement habités par des Pachtounes. La faction JUI-S, dirigée par Samiul Haq, a une importance régionale dans le Khyber Pakhtunkhwa mais n'est pas représentée au niveau national.

Dans les années 1980, la JUI a soutenu certaines des politiques du général Zia ul Haq, notamment son Jihad antisoviétique en Afghanistan. En outre, le patronage officiel et le soutien financier accordés aux madrassas pendant les années Zia ont permis à la JUI de construire des milliers de madrassas, en particulier dans la NWFP (aujourd'hui KPK), qui ont joué un rôle déterminant dans la formation des Talibans. Dans le même temps, la JUI se méfiait des liens étroits entre Zia et le Jamaat-e-Islami et a rejoint le Mouvement pour la restauration de la démocratie (MRD), dirigé par le PPP et hostile à Zia[8].

Après la mort de Mufti Mehmood Ahmed dans les années 1980, cette double relation avec le régime de Zia a fini par provoquer une scission au sein du parti, qui s'est divisé entre le JUI-F, dirigé par Maulana Fazal-ur-Rehman, et le JUI-S, dirigé par Samiul Haq, qui soutenait Zia et était membre de son parlement, le Majlis-e-Shura[10].

Toutefois, après l'assassinat du chef de la JUI-S, Samiul Haq, en 2018, les activités de sa faction se sont progressivement arrêtées.

Les deux JUI gèrent plus de 65 % de toutes les madrassas du Pakistan[12]. 30 000 étudiants afghans environ, issus des madrassas contrôlées par la JUI (JUI-F et JUI-S) au Pakistan, ont rejoint le mouvement taliban en Afghanistan.

Contrairement à Maulana Samiul Haq et à sa JUI-S qui soutiennent ouvertement le militarisme, la JUI-F a pour politique de ne pas soutenir les activités militantes et de promouvoir une politique électorale multipartite.

Sur le plan politique, la JUI-F a connu plus de succès que la JUI-S. Fazlur Rahman, dirigeant du JUI-F, a été nommé président de la commission parlementaire des affaires étrangères dans le deuxième gouvernement de la première ministre Benazir Bhutto (1993-96).

Le JUI-F était également le plus grand parti de la MMA, remportant 41 sièges à l'Assemblée nationale et 29 des 48 sièges de la MMA dans la province de la Frontière du Nord-Ouest lors des élections de 2002.

https://en.wikipedia.org/wiki/Muttahida_Majlis-e-Amal

Le Muttahida Majlis-e-Amal (MMA) est une alliance politique composée de partis conservateurs, islamistes, religieux et de droite du Pakistan.

Il a été créé en 2002 pour s'opposer directement aux politiques menées par le président Pervez Musharraf pour soutenir la guerre en Afghanistan.

Le JUI(F), dirigé par son chef, l'ecclésiastique Fazl-ur-Rahman, a conservé l'essentiel de la dynamique politique de l'alliance. Le MMA a conservé le gouvernement provisoire de Khyber-Pakhtunkhwa et est resté en alliance avec le PMLQ au Baloutchistan.

En public, le MMA est resté conflictuel et s'est opposé à Musharraf pour son partenariat avec les États-Unis, sa promotion de la "modération éclairée" et son refus d'enlever son uniforme malgré plusieurs promesses en ce sens.

En amont des élections, le MMA a rédigé un manifeste en 15 points :

  1. Raviver la crainte de Dieu, l'affection pour le prophète islamique Mahomet et le service au peuple, en mettant particulièrement l'accent sur les fonctionnaires et les membres du cabinet.
  2. Faire du Pakistan un véritable État-providence islamique pour garantir la justice au peuple et éradiquer toute forme de corruption.
  3. Assurer à tous les citoyens le pain, les vêtements, le logement, l'éducation, l'emploi et les frais de mariage.
  4. Protéger les droits humains fondamentaux (vie, propriété et honneur) des citoyens.
  5. Créer un système économique indépendant, juste et humain dans lequel les citoyens se verront offrir des opportunités d'emplois, d'affaires et d'investissements "halal" (légitimes).
  6. Garantir une justice uniforme et rapide à tous les citoyens, du président au simple citoyen.
  7. Mettre en place un système de police craignant Dieu, aidant, courageux et protecteur.
  8. Alphabétiser l'ensemble de la société dans un délai de dix ans pour permettre à chacun de connaître ses droits et ses responsabilités.
  9. Assurer l'enseignement obligatoire et gratuit jusqu'à la maturité (niveau secondaire) et donner aux étudiants et aux universitaires méritants la possibilité de faire des recherches avancées.
  10. Protéger les droits des femmes garantis par l'Islam et restaurer leur honneur et leur prestige.
  11. Abolir tous les systèmes féodaux chroniques et nouveaux en confisquant les richesses illégales et en les répartissant entre les pauvres.
  12. Fournir des terres aux paysans et aux agriculteurs pour leur permettre de vivre et garantir des prix raisonnables pour leurs produits.
  13. Protéger l'autonomie provinciale et les gouvernements de district, en prenant soin des régions et des classes défavorisées et en prenant des mesures spéciales pour les mettre sur un pied d'égalité avec les régions développées.
  14. Débarrasser le pays et le peuple des forces impérialistes et de leurs agents locaux.
  15. Apporter une aide et un soutien moral, politique et diplomatique à tous les opprimés, en particulier aux Cachemiris, aux Palestiniens et aux Afghans.
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https://www.cairn.info/revue-herodote-2010-4-page-87.htm (2010/4)

Il est maintenant impossible de connaître les liens qu’entretiennent les partis tels que la Jamiat-e Ulema-e Islam (JUI) avec les groupes qui en sont issus et qui ont recours à la violence.

Les relations ont toujours été ambiguës entre la maison mère qui joue le jeu parlementaire et les groupes qui en sont issus. La Jamiat-e Ulema-e Islam fait aujourd’hui [2010] partie de la coalition gouvernementale, après avoir parfois siégé dans l’opposition. Elle sait aussi, comme la Jamaat-e Islami, occuper la rue quand elle le juge nécessaire. Les liens ambigus que cette organisation aurait entretenus avec certains groupes armés, y compris avec des personnages liés à Al-Qaida, font l’objet de débats de même que ses liens avec l’armée, car ceci est très dif?cile à explorer. On sait en revanche que la JUI, après 2001, a servi de façade politique à différents groupes politiques actifs dans les zones tribales qui ne formaient pas encore le Tehrik-e Taliban Pakistan (TTP : les talibans pakistanais des zones tribales) qui n’est apparu qu’en 2007. La JUI servait donc d’intermédiaire entre ces groupes et le gouvernement fédéral afin de les protéger, mais elle y avait aussi un intérêt direct. Elle pensait limiter ainsi leur action aux territoires des zones tribales pour éviter qu’ils n’empiètent sur ses propres bases électorales du sud de la Province-Frontière du Nord-Ouest, mais ce fut un échec car l’influence des talibans et leurs activités se sont étendues au-delà de ces zones. En vérité, la JUI ne contrôle plus rien.

Certains de ses membres ont même été tués récemment par des talibans pakistanais pour collaboration avec l’État pakistanais. Des députés élus en 2002 dans les zones tribales, et qui ont siégé jusqu’en 2008, étaient des religieux officiellement indépendants (le statut des partis reste particulier dans les zones tribales) mais en vérité affiliés à la JUI. Ils jouaient un rôle d’intermédiaire entre ces groupes talibans et l’État. Ils ont néanmoins été jugés comme étant des collaborateurs de l’État. Maulana Fazlur Rehman (chef de la principale faction du JUI) n’avait pas pu faire campagne dans son fief de Dera Ismaïl Khan car il était menacé. La JUI a toujours été pragmatique, ce qui n’est pas le cas du Tehrik-e Taliban Pakistan.

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Il y a 19 heures, Wallaby a dit :

(...) L'ISKP, une branche de l'État islamique centrée en Afghanistan, s'est déclarée ennemie des talibans afghans, qu'elle accuse de ne pas imposer un régime islamique suffisamment strict [ sérieusement ? ] (...)

Oui.

  • À l’ISKP (EIK, pour État Islamique Khorasan) ils sont Salafistes. Alors que les Taliban sont Hanafites. C’est pas la même limonade. Bon, et puis autre opposition idéologique: les Taliban sont « natio », alors que l’EI se projette en « califat mondial ». [si l’EIK a pu faire souche dans l’est afghan, provinces: Kunar, Nouristan, Nangrahar, c’est parce que dans les 2 premières, islamisées tardivement (fin XIXè), les populations sont Salafistes (et ont posé beaucoup de soucis aux Taliban). Aujourd’hui l’EIK n’a plus d’emprise territoriale. Mais ils restent actifs en Afghanistan. Et au Pakistan, donc…]

 

  • Maintenant, les JUI-F (Pakistan). Les "sections" du parti localisées près de la frontière ont des liens avec les Taliban, oui. Cela date du Djihad anti-soviétique (comme l’explique l’une de tes sources). Normal, ces provinces et districts (alors FATA ; aujourd’hui KPK), servaient de refuge, de bases arrières des moudjahidines (les Taliban; je ne sais pas si on les appelait ainsi alors). Ça crée des liens. Autre chose qui crée du lien: les JUI-F sont d’islam Déobandi. Qui est la version régionale (de la ville de Déoband, Inde) du… Hanafisme.

 

  • troisio: Même si les JUI-F des « zones tribales » paki ont ces accointances avec les Taliban, ce n’est pas la position officielle du mouvement, au plan national. En effet, le parti est inséré dans le jeu démocratique pakistanais, ils n’ont pas de « problème » avec l’État, toussa. Ce qui ne peut que déplaire à l’EIK.

 

  • Enfin, dans ces zones tribales, il faut ajouter les vendetta « perso » aux oppositions idéologiques. À propos de cet attentat, il a eu lieu dans le district de Bajaur. Ce n’est que le dernier d’une série, certes le plus meurtrier. Ces dernières années, l’EIK a publié un certain nombre de fatwas et de messages contre les partisans de la JUI-F à Bajaur, précisant que le groupe visait le parti parce que certains de ses membres avaient été responsables de l'incitation au lynchage, par la foule, d’un membre de l’EIK. Arrêté en 2021 à la suite de l'assassinat du frère de Mufti Sultan Muhammad du JUI-F (lui-même assassiné), le gars de l’EIK aurait été lynché par des membres de la JUI-F ; des vidéos ont été diffusées en ligne, le montrant harcelé-lynché par plusieurs membres de la JUI-F. Ce qui a incité l’EIK à lancer une campagne d'assassinat pour se venger en tuant toutes les personnes impliquées dans son meurtre, et présentes dans une vidéo.

sources:

https://thekhorasandiary.com/2023/08/02/tkd-analysis-the-persistent-threat-of-islamic-state-khorasan-iskp-against-jamiat-e-ulema-e-islam-fazl-jui-f-in-bajaur-2/

https://www.dawn.com/news/1767919?ref=whatsapp

bonus (pour me faire pardonner ma réponse tardive): carte de l'ensemble des districts de l'AfPak

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Il y a 2 heures, fraisedesbois a dit :

 

  • Enfin, dans ces zones tribales, il faut ajouter les vendetta « perso » aux oppositions idéologiques. À propos de cet attentat, il a eu lieu dans le district de Bajaur. Ce n’est que le dernier d’une série, certes le plus meurtrier. Ces dernières années, l’EIK a publié un certain nombre de fatwas et de messages contre les partisans de la JUI-F à Bajaur, précisant que le groupe visait le parti parce que certains de ses membres avaient été responsables de l'incitation au lynchage, par la foule, d’un membre de l’EIK. Arrêté en 2021 à la suite de l'assassinat du frère de Mufti Sultan Muhammad du JUI-F (lui-même assassiné), le gars de l’EIK aurait été lynché par des membres de la JUI-F ; des vidéos ont été diffusées en ligne, le montrant harcelé-lynché par plusieurs membres de la JUI-F. Ce qui a incité l’EIK à lancer une campagne d'assassinat pour se venger en tuant toutes les personnes impliquées dans son meurtre, et présentes dans une vidéo.

sources:

https://thekhorasandiary.com/2023/08/02/tkd-analysis-the-persistent-threat-of-islamic-state-khorasan-iskp-against-jamiat-e-ulema-e-islam-fazl-jui-f-in-bajaur-2/

https://www.dawn.com/news/1767919?ref=whatsapp

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Faire le djihad avec des juifs, quelle drôle d'idée

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(ça va être "chaud", les prochaines élections, si elles ont lieu): Imran Khan, ex. premier ministre, condamné à 3 ans et jeté en prison

(dawn.com, 5 août)

Le président du PTI, Imran Khan, peu après qu'un tribunal de première instance d'Islamabad l'a déclaré coupable de "pratiques de corruption" dans l'affaire Toshakhana, a été arrêté par la police du Pendjab samedi après-midi dans sa résidence de Zaman Park à Lahore.

La section du PTI au Pendjab a confirmé ces informations dans un tweet : "Imran Khan est transféré à la prison de Kot Lakhpat".

(...) 

"Il a été reconnu coupable de pratiques corrompues en dissimulant les avantages qu'il a tirés du Trésor public de manière délibérée et intentionnelle. Il a triché en fournissant des informations sur les cadeaux qu'il a obtenus de Toshakhana, qui se sont révélées fausses et inexactes par la suite.

"Sa malhonnêteté a été établie au-delà de tout doute", ajoute l'ordonnance du tribunal. (...)

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https://www.globaltimes.cn/page/202308/1296202.shtml (13 août 2023)

L'ambassade de Chine condamne l'attentat terroriste visant des ingénieurs chinois au Pakistan ; aucun blessé n'est à déplorer

L'Armée de libération du Baloutchistan (BLA), un groupe séparatiste militant, a revendiqué l'attentat, selon les médias.

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  • 2 months later...

1,7 million de réfugiés afghans en situation irrégulière seront expulsé à partir du 1er novembre, et avec littéralement les habits sur le dos ;

https://www.lepoint.fr/monde/repartir-les-mains-vides-le-retour-force-du-pakistan-d-1-7-million-d-afghans-27-10-2023-2541070_24.php

Les Afghans n'ont le droit d'emmener avec eux qu'un nombre limité d'effets personnels et une somme maximum de 178 dollars. Ils doivent laisser leur bétail derrière eux.

"Notre argent est bloqué ici, toutes nos possessions, nos économies. Nous avons créé des entreprises ici, mais ils s'en fichent," fustige Khan Mohammad, qui vit dans le camp de Karachi et aimerait que les autorités pakistanaises donnent un peu plus de temps aux Afghans pour organiser leur départ.

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il y a 56 minutes, collectionneur a dit :

1,7 de réfugiés afghans en situation irrégulière seront expulsé à partir du 1er novembre, et avec littéralement les habit sur le dos ;

https://www.lepoint.fr/monde/repartir-les-mains-vides-le-retour-force-du-pakistan-d-1-7-million-d-afghans-27-10-2023-2541070_24.php

Les Afghans n'ont le droit d'emmener avec eux qu'un nombre limité d'effets personnels et une somme maximum de 178 dollars. Ils doivent laisser leur bétail derrière eux.

"Notre argent est bloqué ici, toutes nos possessions, nos économies. Nous avons créé des entreprises ici, mais ils s'en fichent," fustige Khan Mohammad, qui vit dans le camp de Karachi et aimerait que les autorités pakistanaises donnent un peu plus de temps aux Afghans pour organiser leur départ.

1 afghan complet et 1 manchot ?

@MoX mot oublié, debout depuis 17 h hier. 

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  • 1 month later...

Pourquoi le Pakistan expulse-t-il les migrants afghans ?

https://www.cfr.org/in-brief/why-pakistan-deporting-afghan-migrants?utm_source=substack&utm_medium=email

(cfr.org, 15déc.)

La décision du Pakistan d'expulser les migrants sans papiers en raison des risques perçus pour la sécurité est sur le point d'affecter près de deux millions d'Afghans.

L'annonce par le Pakistan, en octobre 2023, de l'expulsion de tous les migrants non enregistrés a fait craindre aux quelque deux millions d'Afghans sans papiers du pays qu'ils ne soient renvoyés dans des conditions dangereuses. Le Pakistan affirme que cette mesure est nécessaire pour endiguer l'influence croissante des groupes terroristes opérant dans sa région frontalière, mais ses détracteurs, notamment les États-Unis et le gouvernement taliban afghan, mettent en garde contre le risque d'une radicalisation accrue. (…)

Citation

Quelle est la politique d'expulsion du Pakistan ?

L'ordre d'expulsion s'applique à tous les "étrangers non enregistrés" demeurant au Pakistan à compter du 1er novembre 2023. Les citoyens afghans sont les plus directement concernés : plus de 4 millions d'entre eux résident au Pakistan, et on estime que 1,7 million sont sans papiers. Nombre d'entre eux vivent dans ce pays depuis des décennies, ayant fui l'Afghanistan dans les années 1980 lors de l'occupation du pays par l'Union soviétique. Un petit nombre de Somaliens et de Yéménites sans papiers vivant au Pakistan sont également menacés par cette nouvelle politique.  

Pour mettre en œuvre cette politique, le gouvernement pakistanais a dû créer à la hâte quarante-neuf nouveaux centres d'expulsion, où les conditions sont apparemment déplorables. Quelque 15 000 Afghans traversent la frontière chaque jour et on estime que 450 000 d'entre eux sont déjà partis. Les autorités pakistanaises ont donné l'assurance que les résidents afghans en situation régulière ne seraient pas expulsés, mais des rapports indiquent que certains d'entre eux ont tout de même été pris pour cible. Cela a conduit de nombreux résidents légaux à fuir le pays de manière préventive, craignant d'être intimidés par les autorités pakistanaises et d'être expulsés par leurs propriétaires. Entre-temps, la Cour suprême du pays a entamé des audiences pour contester l'ordonnance.

 

Pourquoi le Pakistan expulse-t-il les migrants ?

Islamabad affirme que cette politique est principalement destinée à lutter contre le terrorisme. La frontière contestée entre le Pakistan et l'Afghanistan, également connue sous le nom de "ligne Durand", du nom du diplomate britannique qui l'a négociée, abrite depuis des décennies toute une série de groupes extrémistes.

Il s'agit notamment du Tehrik-e-Taliban Pakistan, également connu sous le nom de Taliban pakistanais, et de l'État islamique au Khorasan, une ramification du groupe plus large de l'État islamique. Les autorités pakistanaises ont rendu les ressortissants afghans responsables de la forte augmentation du nombre d'attentats terroristes de haut niveau et ont accusé le gouvernement afghan dirigé par les talibans d'héberger des militants. "Une grande partie des personnes impliquées dans des activités criminelles et terroristes font partie de ces immigrants illégaux", a déclaré le Premier ministre pakistanais par intérim, Anwaar-ul-Haq Kakar, en novembre 2023.

Certains analystes estiment que le Pakistan espère faire pression sur le gouvernement taliban pour qu'il prenne le terrorisme plus au sérieux. D'autres évoquent la volonté de réduire la population de l'ethnie pachtoune, une minorité importante à laquelle appartiennent de nombreux migrants afghans et que l'influente armée pakistanaise considère comme une menace séparatiste.

Ce n'est pas la première fois que le Pakistan invoque des problèmes de sécurité pour réprimer l'immigration : en 2016, il a expulsé quelque 600 000 migrants afghans. Human Rights Watch a qualifié cet exode de "plus grand retour forcé massif et illégal de réfugiés au monde ces derniers temps". Peu après, le Pakistan a commencé à construire une clôture le long de la ligne Durand.

 

Quel pourrait être l'impact des prochaines élections pakistanaises sur le débat ?

Les déportations coïncident avec des perspectives politiques et économiques tumultueuses à l'approche des élections nationales prévues en février 2024.

Le Pakistan est confronté à une polarisation intense depuis que son dernier premier ministre élu, Imran Khan, a été chassé du pouvoir en 2022 après s'être brouillé avec l'armée du pays. Sa destitution a donné lieu à des manifestations de masse, en particulier après son arrestation pour fraude un an plus tard. Malgré son incarcération actuelle, M. Khan a l'intention de se présenter à nouveau et pourrait être confronté à un autre Premier ministre évincé : Nawaz Sharif, qui s'est réfugié à Londres en 2019 après avoir été accusé de corruption et qui est revenu en octobre 2023. Cependant, les experts affirment que l'armée continue de mener la danse en coulisses. "L'armée, qui exerce une grande influence sur le régime intérimaire, est probablement à l'origine de la politique [d'expulsion]", écrit Michael Kugelman du Wilson Center.  

Par conséquent, aucun des deux candidats n'aurait une grande marge de manœuvre en matière d'immigration, car l'opinion publique reste fermement hostile à l'immigration. M. Khan, un Pachtoune, aurait critiqué la politique d'expulsion, mais en tant que premier ministre, il a été contraint d'abandonner son projet de parcours vers la citoyenneté pour les Afghans à la suite des critiques des partis d'opposition. Sharif, quant à lui, a supervisé l'expulsion massive de 2016.

Certains analystes estiment que l'aggravation de la crise économique au Pakistan, l'une des pires que le pays ait connues depuis son indépendance en 1947, a contribué à alimenter le sentiment politique anti-immigrés. Les prix des denrées alimentaires et des carburants ont grimpé en flèche, la roupie pakistanaise s'est rapidement dépréciée et les réserves de devises étrangères de la banque centrale ont diminué. Des coupures de courant à l'échelle nationale, dues à un sous-investissement chronique dans les infrastructures du pays, ont encore ébranlé l'économie ; Islamabad a été contraint de se tourner vers le Fonds monétaire international pour obtenir des prêts d'un montant de 3 milliards de dollars. Le resserrement budgétaire aurait conduit le gouvernement à faire payer aux sans-papiers un droit de sortie de 830 dollars, soit plus de la moitié du revenu annuel moyen au Pakistan.

 

Quelles ont été les réactions internationales ?

La question a suscité des critiques de la part des Nations unies, des États-Unis et des organisations de défense des droits de l'homme, qui ont demandé à Islamabad de mettre un terme aux expulsions et de respecter les obligations internationales en matière de traitement des réfugiés. Le Pakistan n'a jamais ratifié la convention de Genève de 1951 et ne dispose donc pas de protections nationales pour les réfugiés. Néanmoins, les analystes juridiques affirment que les déportations violent les normes internationales en matière de droits de l'homme qui interdisent de renvoyer les demandeurs d'asile dans une situation dangereuse ou oppressive.

Les défenseurs des droits de l'homme affirment que l'Afghanistan répond certainement à ces critères et que la situation humanitaire s'est encore détériorée depuis la prise de pouvoir par les talibans en 2021, ce qui accroît la menace d'expulsion vers l'Afghanistan pour les réfugiés se trouvant au Pakistan. Les autorités américaines affirment qu'elles cherchent à obtenir des visas américains pour au moins vingt-cinq mille Afghans particulièrement menacés, notamment des alliés de guerre, des journalistes et des militants des droits de la femme.

Les expulsions pourraient également aggraver les relations entre le Pakistan et l'Afghanistan, qui a condamné cette politique. La pression financière exercée par les centaines de milliers de rapatriés pourrait compliquer les efforts d'aide, compte tenu des sanctions occidentales en vigueur contre les talibans. L'Afghanistan a demandé davantage d'aide internationale, alléguant une pression similaire de la part de l'Iran pour expulser sa population afghane, mais de nombreux donateurs restent hésitants. Par ailleurs, certains analystes estiment que le plan d'Islamabad visant à réduire les attaques terroristes en expulsant les migrants pourrait se retourner contre lui en alimentant les griefs et en diminuant la volonté de Kaboul de coopérer. /deepl

 

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  • 1 month later...

@fraisedesbois Bravo pour ce message incroyable, j'ai (presque (pas)) tout compris, mais j'en ai quand même fait la lecture à des amis en discussion vocale assez portés sur les sujets géopol'. L'ambiance oscillait entre hilarité et consternation, je ne sais pas si c'est ce que tu voulais obtenir comme effet mais en tout cas c'est réussi. :laugh:

Je suis quand même un peu triste que tu n'ais parlé ni de l'Inde ni de la Chine dans cette affaire parce que là aussi l'ambiance doit être pas mal.

Révélation

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:laugh::laugh::laugh:

Modifié par Patrick
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Il y a 18 heures, Patrick a dit :

(…) Je suis quand même un peu triste que tu n'ais parlé ni de l'Inde ni de la Chine dans cette affaire parce que là aussi l'ambiance doit être pas mal.

  Révéler le contenu masqué

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:laugh::laugh::laugh:

naaan, sois pas triste, ç’aurait été HS.

Sinon, Chinois et Afghans ont procédé à un échange d’ambassadeurs. C’est une première pour l’Émirat Taliban. Les Ouzbeks devraient suivre. Les Indiens sont tentés je crois (cela se comprendrait). Mais cela n’équivaut pas (encore) à une reconnaissance officielle.

Tu vois: c’est hs :tongue:

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Élections au Pakistan. (…) Les résultats – initialement attendus vendredi – ont été retardés en raison des premiers décomptes dans certaines régions montrant un succès surprenant pour le PTI (Pakistan Tehreek-e-Insaf) d’Imran Khan [emprisonné pour 14 ans] et ses affiliés, malgré la répression dont ils ont fait l’objet

(Times 08.02)

Le jour des élections au Pakistan marqué par la violence et la suspension du service de téléphonie mobile

Le Pakistan a suspendu les services de téléphonie mobile dans tout le pays alors que les électeurs du cinquième pays le plus peuplé du monde se rendaient aux urnes pour des élections générales tumultueuses entachées de violence et de questions d'irrégularité.

Un communiqué du ministère de l'Intérieur publié jeudi matin sur X indique en ourdou qu'en réponse aux « récents incidents terroristes » dans le pays, les réseaux cellulaires ont été coupés « pour maintenir l'ordre public et faire face à d'éventuelles menaces ». » (Plus de deux douzaines de personnes ont été tuées mercredi dans deux attentats à la bombe contre des bureaux de candidats dans la région sud-ouest du Baloutchistan ; l’État islamique a revendiqué la responsabilité de ces attaques.)…

Révélation

(…) L'organisme mondial de surveillance de la liberté en ligne, NetBlocks, a déclaré avoir détecté des coupures d'Internet dans plusieurs régions du pays et que ces perturbations faisaient suite à « des mois de censure numérique ciblant l'opposition politique ». L'organisation de défense des droits humains Amnesty International a décrit la fermeture comme « une attaque brutale contre les droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique ».

Le parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) a fustigé la fermeture du service mobile sur X, la qualifiant de « grave attaque contre la démocratie » et de « tentative lâche de la part de ceux au pouvoir d'étouffer la dissidence, de manipuler le résultat des élections et de porter atteinte aux droits du peuple pakistanais. Le parti a également exhorté les personnes disposant du WiFi à supprimer la protection par mot de passe sur leur réseau personnel afin que d'autres personnes se trouvant à proximité puissent accéder à Internet le jour du scrutin.

Bilawal Bhutto Zardari, candidat au poste de Premier ministre du Parti du peuple pakistanais, a exhorté sur X à ce que les services de téléphonie mobile « soient immédiatement rétablis dans tout le pays » et a déclaré que son parti s'adresserait à la Commission électorale et aux tribunaux sur cette question. Le ministère de l'Intérieur a déclaré que la suspension des services serait temporaire et a commencé à la lever dans certaines régions jeudi soir, après la clôture des élections.

Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures du matin, heure locale, et la Commission électorale a déclaré dans un communiqué de presse quelques heures après la suspension des services mobiles que sa surveillance était pleinement opérationnelle et que le processus de vote « se déroulait pacifiquement », sans « aucune plainte de nulle part ».

Mais cela n'a pas duré longtemps, puisque l'armée et la police locale ont signalé plus de 50 attaques le jour du scrutin qui ont fait 12 morts et 39 blessés dans diverses régions du pays, selon l'Associated Press. On ne sait pas encore combien des 128 millions d’électeurs éligibles [!sic] du pays se sont rendus [aux urnes].

Environ 650 000 agents de sécurité ont été déployés pour tenter d'assurer un processus pacifique, le pays fermant également ses frontières avec l'Iran et l'Afghanistan comme mesure de sécurité supplémentaire. Mais la violence mise à part, les élections n’étaient déjà ni libres ni équitables.

L’homme politique le plus populaire du Pakistan, l’ancien Premier ministre Imran Khan, a été emprisonné et exclu du scrutin, et son parti, le PTI, a été systématiquement réprimé par les militaires faiseurs de rois du pays, ouvrant la voie à une victoire attendue de l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif. Cependant, les résultats – initialement attendus vendredi – ont été retardés en raison des premiers décomptes dans certaines régions montrant un succès surprenant pour le parti PTI de Khan et ses affiliés, malgré les cartes contre eux [p*tain de trad.]

L'élection arrive à un moment critique pour ce pays d'Asie du Sud qui compte quelque 243 millions d'habitants et qui, en plus de ses troubles politiques, est aux prises avec un conflit persistant./g**gletrad


Aparté. Quelqu’un a-t-il déjà entendu parler de la « doctrine de nécessité »? C’est magique:

L’expression est utilisée à chaque fois que la Cour suprême (la plus hautes instance juridique du pays) avalise un coup de force mené contre la représentation populaire – suspendant ou abrogeant la constitution – donnant à un régime parvenu illégalement au pouvoir l’apparence de la légitimité. 

Par exemple: (…)  La Cour suprême va légitimer le coup d’État de Zia ul-Haq en juillet 1977, suspendant la Constitution, au nom de la doctrine de nécessité. Au nom des intérêts supérieurs de l’État face à une situation politique jugée déliquescente. (…) Une fois la Constitution rétablie en 1985, le Parlement est appelé à donner son aval à toutes les lois, ordres et amendements constitutionnels adoptés par le dictateur militaire.

Ou encore: (…) Le passage des militaires au pouvoir s’accompagne d’une mise au pas des autorités judiciaires, à travers la promulgation d’un ordre constitutionnel provisoire – entérinant notamment la légalité d’ordres émis dans le cadre de la loi martiale – auquel les juges doivent faire allégeance, sous peine d’être remerciés. Suite au coup d’État de Musharraf du 12 octobre 1999, qui suspend en partie la Constitution de 1973, tous les juges des cours supérieures de justice sont invités à prêter serment de loyauté au nouveau régime. Quelques membres de la Cour suprême, dont son président, et des Hautes Cours provinciales refusent et sont donc remerciés. Les requêtes contre la prise du pouvoir par les militaires et pour le rétablissement des assemblées dissoutes sont examinées par la Cour suprême, qui rend son verdict en mai 2000. La doctrine de nécessité est une fois de plus invoquée pour valider l’intervention extraconstitutionnelle de l’armée.

Las: (…) Le 18e amendement à la Constitution (2010) élargit dans l’article 6 la notion de haute trahison en cas de suspension ou d’abrogation de la Constitution suite à un coup de force en précisant qu’aucune cour ne pourra plus valider un acte inconstitutionnel.
[G. Boquérat, Le Pakistan en 100 questions]

———

Boah, un article ou un amendement, ça s’amende ou ça s’abroge, hein. C’est le béaba du bon putschiste. jdçjdr 

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C'est moi ou la version anglophone de France 24 est plus audacieuse dans ses commentaires que la francophone ?

https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20240209-élections-au-pakistan-les-candidats-pro-imran-khan-en-tête-deux-morts-dans-des-violences

Les partisans d'Imran Khan sont en tête des élections au Pakistan, mais avec une avance limitée. Depuis sa prison l'ancien Premier ministre a revendiqué la victoire. Néanmoins, aucun des trois principaux partis ne pouvant obtenir de majorité absolue, la Ligue musulmane du Pakistan de Nawaz Sharif semble être la mieux placée pour former une coalition. Les retards dans la publication des résultats ont suscité des soupçons de fraude. Deux personnes sont mortes dans des violences post-électorales.

https://www.france24.com/en/asia-pacific/20240209-the-generals-elections-that-turned-against-pakistan-s-military

Les élections générales pakistanaises de 2024 ont été qualifiées de "plus truquées" de l'histoire du pays, le populaire Imran Khan n'ayant pas le droit de se présenter et l'armée étant considérée comme soutenant l'ancien premier ministre Nawaz Sharif. C'était avant que les résultats ne montrent que les candidats indépendants soutenus par Khan étaient en tête de la course. Le décor semble planté pour une période de turbulences après qu'un électorat irrité a réagi à l'ingérence perçue de l'armée dans la politique - une fois de plus.

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il y a 49 minutes, Wallaby a dit :

C'est moi ou la version anglophone de France 24 est plus audacieuse dans ses commentaires que la francophone ?

C'est souvent le cas. Ce ne sont pas les mêmes rédactions ni le même public visé. C'est le cas aussi de autres éditions en langue étranger, arabe, et espagnole.

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