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LIVRE BLANC ET RGPP : COMPOSANTE NAVALE


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Entretien avec l’amiral Forissier à propos de la loi de programmation militaire

Par Rédacteur en chef

Publié le 4 novembre 2008, dernière mise à jour le 4 novembre 2008.

Nommé chef d’état-major de la Marine Nationale en février dernier, l’amiral Pierre-François Forissier fait face au défi de supprimer 6.000 postes, ce qui nécessite de repenser entièrement la façon dont la Marine travaille.

La promesse de la France d’aligner 18 frégates de premier rang est un bon signe, a déclaré un responsable américain, un qui permettra à la Marine Nationale de demeurer parmi les marines mondiales ayant le plus de capacités, avec un porte-avions et la possibilité que la construction d’un second soit lancée en 2011-12.

Sous-marinier, l’amiral Forisser a aussi servi sur des chasseurs de mine, comme officier de navigation sur un porte-avions, et il a commandé les forces sous-marines et la force océanique stratégique.

Q. Comment la nouvelle loi de programmation militaire va-t-elle toucher la Marine ?

R. La loi est la traduction du Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité Nationale. Auparavant, nous utilisions nos bâtiments comme des couteaux suisses multi-usage. Le Livre Blanc a voulu distinguer les équipements utilisés en haute-mer et ceux destinés à la protection côtière. C’est pourquoi le Livre Blanc a décidé de réduire le nombre de frégates de premier rang. Donc, au lieu des 24 frégates que nous avions prévues, il y en aura 18. Dans la Loi de Programmation Militaire, cela se traduit par une commande de 11 frégates multi-missions FREMM au lieu de 17.

Notre priorité est de commander les 11 frégates, de donner la visibilité industrielle afin de s’organiser pour éviter les coûts supplémentaires, et notre programme de sous-marins nucléaires d’attaque. Le Rubis est entré en service en 1983 et était prévu pour une durée de vie de 25 ans. Il devait être désarmé en 2008.

Q. Que signifient 11 frégates FREMM en terme de capacités ?

R. La transformation de 2 frégates multi-missions en navires de défense anti-aérienne avait déjà été décidée. Nous avions prévu d’avoir 2 types de frégates multi-missions : 8 de lutte anti-sous-marine (ASM) et 7 d’action vers la terre (AVT). La version ASM est absolument nécessaire pour maîtriser l’espace océanique, qui possède 3 dimensions et est opaque. Pour l’action vers la terre, nous n’abandonnons pas la mission, puisque les frégates ASM seront équipés de missiles de croisière naval, et ce sera leur mission secondaire. De récents progrès dans l’électronique et les technologies de l’information nous conduisent à penser que nous pouvons, compte-tenu de l’enveloppe financière, utiliser les frégates ASM équipées de missiles de croisière d’une façon à peu près similaire à celle prévue pour l’action vers la terre. Donc, ce n’est pas un abandon de capacité, mais une optimisation.

Q. Est-ce que 11 FREMM peuvent être construites pour le même prix que 17 ?

R. Le programme FREMM avait été organisé sur la base de 17 navires sur 10 ans, soit un rythme de 1,7 navire par an. Il est évident que, si nous ne prenons pas de navires à ce rythme, il y aura une augmentation de prix. Le fait que la France achète seulement 11 navires signifie qu’il y a 6 manquants à l’appel, et il y aura besoin de commandes à l’exportation pour atteindre ce chiffre. Nous en avons déjà vendu une au Maroc, qui est la No. 2 et qui permet de maintenir le rythme de production. Nous devons vendre les 5 autres sur les marchés export.

C’est pourquoi nous faisons autant de publicité pour ce navire. C’est l’intérêt du client étranger autant que le nôtre que l’industriel travaille à un rythme optimisé, à un rythme de 1,7 par an. Une partie du prix supplémentaire sera absorbée par l’industriel, qui a déjà annoncé que des emplois seraient supprimés à cause de la réduction du nombre. Notre intérêt en tant que client est que la série soit suffisament grande pour obtenir des effets d’échelle.

Q. Qu’avez-vous entendu à Euronaval ?

R. La FREMM est, dans sa catégorie, le meilleur rapport qualité-prix qu’on peut trouver. Personne n’est capable de mettre sur le marché un navire d’une telle qualité à un prix aussi bas. Un certain nombre de marines sont intéressées ; ils sont venus discuter avec l’industriel, mais aussi avec nous.

L’avantage d’avoir le même navire est de partager les coûts récurrents, comme la formation, la logistique et les coûts de fonctionnement. C’est la vision non seulement sur ce programme, mais sur tous les programmes d’équipement naval. En travaillant vers une défense européenne, nous sommes frappés par le grand nombre de matériels très différents dans les différentes marines. Nous aimerions voir l’Agence de Défense Européenne agir comme facteur d’harmonisation entre les différents chefs d’état-major.

Q. Avez-vous parlé des FREMM avec la délégation grecque ?

R. J’ai parlé des FREMM avec tous mes collègues. J’ai rencontré 15 délégations et je vais en rencontré 7 ou 8 autres aujourd’hui. Si nos amis grecs veulent des frégates, nous sommes prêts à travailler avec eux, mais nous avons d’autres amis et nous faisons la même proposition à chacun.

Q. Que signifie pour vous le retard de la décision sur un second porte-avions ?

R. Repousser à 2011-2012 la décision signifie que nous manquons la 2è IPER du Charles de Gaulle. Les conseillers du président avaient raison de suggérer de repousser la décision, comme le Président l’a décidé en juin. Depuis, les conditions économiques ont empiré. Nous avons des équipes qui travaillent à temps complet chez l’industriel, dans la Marine et à la Délégation Générale pour l’Armement. Notre objectif est de conserver un noyau minimum qui puisse travailler si la décision est prise en 2011-12.

Il n’est évidement pas question de reconstruire un nouveau projet. Si le programme est lancé, cela sera fait sur la base du design franco-britannique, avec quelques évolutions. Les seuls changements que j’accepterais sont ceux qui apportent des économies. Nous avons déjà dépensé suffisamment d’argent dans les études. Dans le design franco-britannique, il y a des compromis qui n’ont pas été optimum pour l’efficacité des coûts, en particulier dans l’architecture de la propulsion.

Il y a une question fondamentale sur le choix de la propulsion. [L’ancien] Président [Jacques] Chirac avait choisi la propulsion classique pour permettre un niveau élevé de coopération avec les Britanniques. Maintenant que cette coopération a divergé, nous avons la possibilité de passer au nucléaire. Depuis cette décision, le prix de l’énergie et ses perspectives ont beaucoup changé. Nous avons un devoir moral de présenter les éléments objectifs de choix au Président entre maintenant et 2011-12, en prenant en compte les changements dans l’environnement.

La coopération avec les Britanniques n’a pas été un échec, parce que le fait que nous ayons travaillé ensemble pendant plusieurs années sur un projet de cette ampleur signifie que nous avons des relations étroites dans la Marine et l’industrie. Et si un jour, nous construisons un second porte-avions, tout ce que nous avons obtenu dans cette coopération sera utilisé. Ce n’est pas un investissement perdu, c’est un investissement à long-terme. Ce projet, qu’il aille de l’avant ou pas, sera une étape fondamentale dans la construction de la défense européenne.

Cette coopération n’est pas terminée. Nos amis britanniques ont commandé 2 porte-avions, et le savoir-faire des porte-avions en Europe n’existe qu’en France. Pour construire leur porte-avions, ils devront travailler avec nous. Pas seulement l’aspect industriel, mais aussi pour le point de vue opérationnel, technique et formation. Mettre en œuvre un porte-avions est un ballet méticuleux et dangereux. Il faut au moins 20 ans pour acquérir cette connaissance. Il n’y a aujourd’hui personne dans la Royal Navy qui sait comment un porte-avions fonctionne.

Q. Des pilotes de Rafale ont décollé pendant l’été de l’USS Roosevelt. Est-ce important que des pilotes de la Marine Nationale travaillent avec la communauté américaine des porte-avions ?

R. Il y a seulement 2 pays au monde qui savent comment mettre en œuvre de grands porte-avions : la France et les Etats-Unis. Depuis la 1è Guerre du Golfe, nous avons compris que la clé des opérations internationales était la possibilité d’intégrer des forces de porte-avions. Pour nous, l’interopérabilité de notre branche aéronavale avec les Américains aujourd’hui et demain avec les Britanniques, n’est pas seulement une nécessité, mais une ardente obligation. C’est pourquoi tous nos pilotes sont formés aux Etats-Unis et que le premier pont d’envol sur lequel ils appontent est celui d’un porte-avions américain. Ce leur permet non seulement d’apprendre la technique, mais aussi le langage, la culture et de connaître les gens. Nous faisons cet investissement depuis 20 ans, et cet été, nous avons pu capitaliser dessus.

Q. Quel effet aura la diminution des effectifs sur la Marine ?

R. On nous a demandé de supprimer 6.000 postes sur plus de 50.000 au cours des 8 prochaines années. Cette réduction peut sembler petite, mais elle est très significative. Le travail pour le Livre Blanc et la Revue Générale envisageait une réduction de 3 à 4.000. Lorsqu’est venu le temps de la décision, compte-tenu de l’importance des réductions dans les services plus importants, on nous a demandé de faire un effort "d’équité redistributive."

Nous ne savons pas comment atteindre cet objectif sans revoir nos opérations et notre mode de fonctionnement de fond en comble. Cela va nous obliger à accomplir plus qu’une révolution culturelle. Dans 8 ans, la Marine n’aura plus le même mode de fonctionnement qu’aujourd’hui. Cet effort imposé sera bénéfique parce qu’il nous rendra mieux armé, plus robuste contre la crise démographique que nous subissons.

Q. Quelle est l’urgence pour le sous-marin nucléaire d’attaque Barracuda ?

R. Le Barracuda est un programme que je connais bien parce que j’ai rédigé le dossier en 1996. Depuis 1996, le programme a glissé chaque année. Maintenant, ça suffit. Il y a un retard de 6 mois. Les sous-marins de la classe Rubis avaient été conçus pour naviguer 25 ans parce qu’ils avaient été construits sur une base de réduction des coûts. Nous avons été autorisés à prolonger de 10 ans la durée de vie des réacteurs donc nous pouvons les faire naviguer jusqu’à 35 ans avec une sécurité garantie. Tout retard sur le Barracuda va mener à un trou dans les capacités. Le Suffren entre en service en 2017. Le paramètre clé pour la survie est de maintenir 10 équipages dans la flotte des SNA. Nous avons appris que 9 équipages n’étaient pas suffisants ; il nous a fallu 6 pour reconstituer le 10è équipage.

Par Pierre Tran à Paris.

Référence :

Defense News (Etats-Unis)

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Où sont passés les 700/900M€ mis de côté pour ce programme ? Vont-ils au moins être réaffectés pour des programmes navals ?

J'avais posé cette question plusieurs fois depuis un bout de temps: personne, sur ce forum mais surtout ailleurs (et particulièrement un ami qui bosse à la commission des finances de l'Assemblée nationale, un autre conseiller à l'Elysée et une amie consultante au Mindef), mais personne n'est capable de me dire ce que sont devenues ces sommes. Il s'agit non pas de 700/900 Meuros, mais bien d'1,2 milliards sur les années budgétaires 2006 et 2007, dont 900 millions pour cette dernière année. Un peu moins de 200 millions sont allés chez les Rosbifs, dont Sarko a apparemment évité de cracher une bonne partie, et une autre enveloppe serait partie pour les catapultes, quoique je n'arrive pas du tout à savoir où on en est de ce côté là.

Mais sur l'essentiel de ces lignes de crédit, aucune nouvelle: ont-elles été tout bonnement supprimées vu qu'il ne s'agissait que d'effets de comptabilité, pas de sommes effectivement mises de côté? Ont-elles été réparties et affectées à d'autres postes? Dans le premier cas, il s'agit à ce moment de revoir très sérieusement le budget 2007 qui aurait baissé de facto de presque un milliard.

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http://www.corlobe.tk/article11212.html

http://www.defensenews.com/story.php?i=3800044&c=FEA&s=INT

Entretien avec l’amiral Forissier à propos de la loi de programmation militaire

Nommé chef d’état-major de la Marine Nationale en février dernier, l’amiral Pierre-François Forissier fait face au défi de supprimer 6.000 postes, ce qui nécessite de repenser entièrement la façon dont la Marine travaille.

La promesse de la France d’aligner 18 frégates de premier rang est un bon signe, a déclaré un responsable américain, un qui permettra à la Marine Nationale de demeurer parmi les marines mondiales ayant le plus de capacités, avec un porte-avions et la possibilité que la construction d’un second soit lancée en 2011-12.

Sous-marinier, l’amiral Forisser a aussi servi sur des chasseurs de mine, comme officier de navigation sur un porte-avions, et il a commandé les forces sous-marines et la force océanique stratégique.

Q. Comment la nouvelle loi de programmation militaire va-t-elle toucher la Marine ?

R. La loi est la traduction du Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité Nationale. Auparavant, nous utilisions nos bâtiments comme des couteaux suisses multi-usage. Le Livre Blanc a voulu distinguer les équipements utilisés en haute-mer et ceux destinés à la protection côtière. C’est pourquoi le Livre Blanc a décidé de réduire le nombre de frégates de premier rang. Donc, au lieu des 24 frégates que nous avions prévues, il y en aura 18. Dans la Loi de Programmation Militaire, cela se traduit par une commande de 11 frégates multi-missions FREMM au lieu de 17.

Notre priorité est de commander les 11 frégates, de donner la visibilité industrielle afin de s’organiser pour éviter les coûts supplémentaires, et notre programme de sous-marins nucléaires d’attaque. Le Rubis est entré en service en 1983 et était prévu pour une durée de vie de 25 ans. Il devait être désarmé en 2008.

Q. Que signifient 11 frégates FREMM en terme de capacités ?

R. La transformation de 2 frégates multi-missions en navires de défense anti-aérienne avait déjà été décidée. Nous avions prévu d’avoir 2 types de frégates multi-missions : 8 de lutte anti-sous-marine (ASM) et 7 d’action vers la terre (AVT). La version ASM est absolument nécessaire pour maîtriser l’espace océanique, qui possède 3 dimensions et est opaque. Pour l’action vers la terre, nous n’abandonnons pas la mission, puisque les frégates ASM seront équipés de missiles de croisière naval, et ce sera leur mission secondaire. De récents progrès dans l’électronique et les technologies de l’information nous conduisent à penser que nous pouvons, compte-tenu de l’enveloppe financière, utiliser les frégates ASM équipées de missiles de croisière d’une façon à peu près similaire à celle prévue pour l’action vers la terre. Donc, ce n’est pas un abandon de capacité, mais une optimisation. [ Note de moi meme :lol: apres la raquette troué l'escorteur ASM enhancé technologiquement pour faire en meme temps des de l'action en autonomie :lol: ]

Q. Est-ce que 11 FREMM peuvent être construites pour le même prix que 17 ?

R. Le programme FREMM avait été organisé sur la base de 17 navires sur 10 ans, soit un rythme de 1,7 navire par an. Il est évident que, si nous ne prenons pas de navires à ce rythme, il y aura une augmentation de prix. Le fait que la France achète seulement 11 navires signifie qu’il y a 6 manquants à l’appel, et il y aura besoin de commandes à l’exportation pour atteindre ce chiffre. Nous en avons déjà vendu une au Maroc, qui est la No. 2 et qui permet de maintenir le rythme de production. Nous devons vendre les 5 autres sur les marchés export.

C’est pourquoi nous faisons autant de publicité pour ce navire. C’est l’intérêt du client étranger autant que le nôtre que l’industriel travaille à un rythme optimisé, à un rythme de 1,7 par an. Une partie du prix supplémentaire sera absorbée par l’industriel, qui a déjà annoncé que des emplois seraient supprimés à cause de la réduction du nombre. Notre intérêt en tant que client est que la série soit suffisament grande pour obtenir des effets d’échelle.

Q. Qu’avez-vous entendu à Euronaval ?

R. La FREMM est, dans sa catégorie, le meilleur rapport qualité-prix qu’on peut trouver. Personne n’est capable de mettre sur le marché un navire d’une telle qualité à un prix aussi bas Tellement pas cher qu'on a pas de quoi se les payer :lol: . Un certain nombre de marines sont intéressées ; ils sont venus discuter avec l’industriel, mais aussi avec nous.

L’avantage d’avoir le même navire est de partager les coûts récurrents, comme la formation, la logistique et les coûts de fonctionnement. C’est la vision non seulement sur ce programme, mais sur tous les programmes d’équipement naval. En travaillant vers une défense européenne, nous sommes frappés par le grand nombre de matériels très différents dans les différentes marines. Nous aimerions voir l’Agence de Défense Européenne agir comme facteur d’harmonisation entre les différents chefs d’état-major.

Q. Avez-vous parlé des FREMM avec la délégation grecque ?

R. J’ai parlé des FREMM avec tous mes collègues. J’ai rencontré 15 délégations et je vais en rencontré 7 ou 8 autres aujourd’hui. Si nos amis grecs veulent des frégates, nous sommes prêts à travailler avec eux, mais nous avons d’autres amis et nous faisons la même proposition à chacun.

Q. Que signifie pour vous le retard de la décision sur un second porte-avions ?

R. Repousser à 2011-2012 la décision signifie que nous manquons la 2è IPER du Charles de Gaulle. Les conseillers du président avaient raison de suggérer de repousser la décision, comme le Président l’a décidé en juin. Depuis, les conditions économiques ont empiré. Nous avons des équipes qui travaillent à temps complet chez l’industriel, dans la Marine et à la Délégation Générale pour l’Armement. Notre objectif est de conserver un noyau minimum qui puisse travailler si la décision est prise en 2011-12.

Il n’est évidement pas question de reconstruire un nouveau projet. Si le programme est lancé, cela sera fait sur la base du design franco-britannique, avec quelques évolutions. Les seuls changements que j’accepterais sont ceux qui apportent des économies. Nous avons déjà dépensé suffisamment d’argent dans les études. Dans le design franco-britannique, il y a des compromis qui n’ont pas été optimum pour l’efficacité des coûts, en particulier dans l’architecture de la propulsion.

Il y a une question fondamentale sur le choix de la propulsion. [L’ancien] Président [Jacques] Chirac avait choisi la propulsion classique pour permettre un niveau élevé de coopération avec les Britanniques. Maintenant que cette coopération a divergé, nous avons la possibilité de passer au nucléaire. Depuis cette décision, le prix de l’énergie et ses perspectives ont beaucoup changé. Nous avons un devoir moral de présenter les éléments objectifs de choix au Président entre maintenant et 2011-12, en prenant en compte les changements dans l’environnement.

La coopération avec les Britanniques n’a pas été un échec, parce que le fait que nous ayons travaillé ensemble pendant plusieurs années sur un projet de cette ampleur signifie que nous avons des relations étroites dans la Marine et l’industrie. Et si un jour, nous construisons un second porte-avions, tout ce que nous avons obtenu dans cette coopération sera utilisé. Ce n’est pas un investissement perdu, c’est un investissement à long-terme. Ce projet, qu’il aille de l’avant ou pas, sera une étape fondamentale dans la construction de la défense européenne.

Cette coopération n’est pas terminée. Nos amis britanniques ont commandé 2 porte-avions, et le savoir-faire des porte-avions en Europe n’existe qu’en France. Pour construire leur porte-avions, ils devront travailler avec nous. Pas seulement l’aspect industriel, mais aussi pour le point de vue opérationnel, technique et formation. Mettre en œuvre un porte-avions est un ballet méticuleux et dangereux. Il faut au moins 20 ans pour acquérir cette connaissance. Il n’y a aujourd’hui personne dans la Royal Navy qui sait comment un porte-avions fonctionne.

Q. Des pilotes de Rafale ont décollé pendant l’été de l’USS Roosevelt. Est-ce important que des pilotes de la Marine Nationale travaillent avec la communauté américaine des porte-avions ?

R. Il y a seulement 2 pays au monde qui savent comment mettre en œuvre de grands porte-avions : la France et les Etats-Unis. Depuis la 1è Guerre du Golfe, nous avons compris que la clé des opérations internationales était la possibilité d’intégrer des forces de porte-avions. Pour nous, l’interopérabilité de notre branche aéronavale avec les Américains aujourd’hui et demain avec les Britanniques, n’est pas seulement une nécessité, mais une ardente obligation. C’est pourquoi tous nos pilotes sont formés aux Etats-Unis et que le premier pont d’envol sur lequel ils appontent est celui d’un porte-avions américain. Ce leur permet non seulement d’apprendre la technique, mais aussi le langage, la culture et de connaître les gens. Nous faisons cet investissement depuis 20 ans, et cet été, nous avons pu capitaliser dessus.

Q. Quel effet aura la diminution des effectifs sur la Marine ?

R. On nous a demandé de supprimer 6.000 postes sur plus de 50.000 au cours des 8 prochaines années. Cette réduction peut sembler petite, mais elle est très significative. Le travail pour le Livre Blanc et la Revue Générale envisageait une réduction de 3 à 4.000. Lorsqu’est venu le temps de la décision, compte-tenu de l’importance des réductions dans les services plus importants, on nous a demandé de faire un effort "d’équité redistributive."

Nous ne savons pas comment atteindre cet objectif sans revoir nos opérations et notre mode de fonctionnement de fond en comble. Cela va nous obliger à accomplir plus qu’une révolution culturelle. Dans 8 ans, la Marine n’aura plus le même mode de fonctionnement qu’aujourd’hui. Cet effort imposé sera bénéfique parce qu’il nous rendra mieux armé, plus robuste contre la crise démographique que nous subissons.

Q. Quelle est l’urgence pour le sous-marin nucléaire d’attaque Barracuda ?

R. Le Barracuda est un programme que je connais bien parce que j’ai rédigé le dossier en 1996. Depuis 1996, le programme a glissé chaque année. Maintenant, ça suffit. Il y a un retard de 6 mois. Les sous-marins de la classe Rubis avaient été conçus pour naviguer 25 ans parce qu’ils avaient été construits sur une base de réduction des coûts. Nous avons été autorisés à prolonger de 10 ans la durée de vie des réacteurs donc nous pouvons les faire naviguer jusqu’à 35 ans avec une sécurité garantie. Tout retard sur le Barracuda va mener à un trou dans les capacités. Le Suffren entre en service en 2017. Le paramètre clé pour la survie est de maintenir 10 équipages dans la flotte des SNA. Nous avons appris que 9 équipages n’étaient pas suffisants ; il nous a fallu 6 pour reconstituer le 10è équipage.

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  • 3 weeks later...

Lu sur TTU n°

Il flotte comme un vent d’optimisme dans les armées. Les “crash programmes” ont redonné de la confiance alors qu’ils risquent, à terme, de favoriser les industriels non nationaux. Pourtant, les travaux concernant la loi de finances initiale et la loi de programmation militaire ne laissent rien présager de bon, notamment pour l’armée de terre. Ainsi, à trop vouloir arbitrer, le programme du Milan ER pourrait être chahuté avec

une cible à la baisse. Par ailleurs, les rédacteurs de la LPM ont tendance à rédiger en fonction des grands programmes pour faire de l’affichage :

VBCI, Tigre, NH90, VHM... En éludant, comme si cela allait de soi, les programmes de cohérence opérationnelle (transmission, maintien en condition

opérationnelle...). Au niveau des personnels, les trois armées évoquent des “blancs” à propos de postes non budgétés. C’est finalement la marine

nationale qui sauverait les meubles, à l’exception de la cible Aster en baisse.

En revanche, les 250 missiles Scalp seraient bien financés (200 pour la France et 50 à l’export). Le financement du missile antinavire léger (ANL) figurerait également dans la LPM. Monté sur le NH90 et le Panther, l’ANL est considéré comme très bien adapté aux nouvelles menaces.

Il est à mettre au crédit de MBDA, leader du team Complex Weapon, en coopération avec Qinetiq, Roxel, Thales et le ministère britannique de la Défense. Ce team propose la modernisation de l’ancien ANL de type Sea Skua, mis en oeuvre par la Royal Navy sur ses hélicoptères Lynx. L’ANL est cependant différent du Sea Skua puisqu’il sera conçu dans le cadre d’une coopération franco-britannique. Londres a déjà donné son aval pour le financement. Paris ne pouvait donc pas ne pas l’inscrire à la LPM.

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Lu dans le dernier rapport sénatorial.

Orientations pour les forces navales

Par leur caractère polyvalent, les moyens aéronavals contribuent aux cinq fonctions stratégiques. Le Livre blanc insiste sur :

· la capacité de frappe de précision et à distance ;

· la préservation de l'avance française en matière de lutte anti-sous-marine et de guerre des mines afin de conserver une maîtrise du milieu sous-marin ;

· le contrôle des zones littorales ;

· la capacité de mener une guerre en réseau et la capacité du groupe aéronaval à se déployer à 7000/8000 km avec son groupe aérien complet et les frégates et sous-marins nucléaires d'attaque d'accompagnement.

Les investissements capacitaires pour les forces navales reposent sur :

· la nécessité de garantir en autonome la sûreté de la force océanique stratégique (FOST) et de la mise en oeuvre de la composante nucléaire aéroportée embarquée ;

· la prise en compte du développement de formes nouvelles de menaces qui transitent ou se développent sur mer (terrorisme, piraterie, trafics illicites, prolifération) ;

· le maintien de la liberté des voies de communication dont dépend de plus en plus la prospérité de l'économie mondiale et a fortiori nationale ;

· l'emploi des mers, espaces libres internationaux, pour pré-positionner des forces (prévention), recueillir du renseignement et intervenir militairement (projection de force et de puissance).

La précédente LPM ayant porté l'effort pour les forces navales sur les moyens de projection de force et de commandement, les enjeux capacitaires sont désormais :

· le soutien à la mission de dissuasion,

· la projection de puissance de la mer vers la terre,

· la maîtrise et le contrôle des espaces aéro-maritimes et la sécurisation des voies de communication dans le cadre d'opérations extérieures, de missions de prévention ou de sauvegarde.

Dans ce contexte, les priorités en termes d'équipement sont les suivantes :

- le renouvellement de la flotte de combat de surface (et de ses hélicoptères embarqués), et des sous-marins d'attaque, ossature des forces navales pour l'exécution permanente et dans la durée de ses missions de soutien à la dissuasion, de maîtrise du milieu, de prévention, protection et projection ; il faut aussi souligner l'apport à la fonction « connaissance et anticipation » de ces moyens, équipés de nombreux capteurs, projetables librement au plus près des théâtres de crises ;

- le renouvellement des moyens de surveillance et intervention maritime, c'est-à-dire principalement les patrouilleurs hauturiers et les avions de surveillance ;

- la rénovation des capacités des avions de patrouille maritime (ATL2) et le développement des capacités navales d'information et d'action, dans le cadre d'opérations interarmées menées en réseaux de plus en plus complexes ;

- le renforcement à tous les niveaux des capacités d'action vers la terre depuis la mer (Rafale F3/SCALP, mise en oeuvre de missile de croisière naval et insertion de forces spéciales depuis les porteurs FREMM et sous-marin Barracuda, batellerie amphibie de nouvelle génération).

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  • 2 months later...

http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2009/02/pour-que-la-mar.html

Pour que la Marine "n'apparaisse pas comme privilégiée"...

Deux députés viennent de lever un coin de voile sur les discussions de boutiquiers qui ont eu lieu lors de la rédaction du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, en 2007-08. Dans leur récent rapport d'information  sur "la mise en oeuvre et le suivi de la réorganisation du ministère de la Défense", dont on peut lire l'intégralité ici, Bernard Cazeneuve (PS, Manche) et François Cornut-Gentille (UMP, Haute-Marne) écrivent à propos de la Marine : "Les préconisations du Livre blanc ont fait l’objet de plusieurs projets : dans un premier temps, la réduction de format induisait 1 300 suppressions d’emplois. Dans un second temps, un effort supplémentaire a été demandé, à hauteur de 500 emplois, pour que la marine « n’apparaisse pas comme privilégiée ». Au final, les demandes se sont accumulées, s’inscrivant dans une logique strictement comptable et sans cohérence opérationnelle."

Aux orientations du Livre blanc, se sont ajoutées celles de la RGPP (révision générale des politiques publiques) : "Au total, l’application des mesures découlant de la RGPP et du Livre blanc s’est traduite par un objectif de déflation de 6 000 emplois, alors que le chef d’état-major de la marine estime impossible de dépasser un plafond de 4 000 suppressions. Pour autant, la marine se conformera à ces arbitrages et s’efforcera de les mettre en œuvre dans les meilleures conditions possibles". Et les parlementaires de préciser : "La méthode permettant d’atteindre cet objectif reste à définir au-delà des 4 000 premières suppressions. La déflation devrait s’établir à 850 emplois par an pendant les trois premières années ; le rythme pour les années suivantes n’étant pas identifié à ce jour".

"La situation de la marine nationale est relativement spécifique dans la mesure où cette armée a engagé un important travail de rationalisation depuis plusieurs années et que la RGPP et le Livre blanc ne viennent que parachever cette évolution. Les restructurations induites par la RGPP sont a priori d’autant plus mal vécues qu’elles ont été conçues avec l’aide d’un cabinet de conseil extérieur à la défense" ajoutent les deux élus.

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  • 1 month later...

http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=109756

Les aspects maritimes du Livre Blanc, par l'amiral Forissier

Nous vous proposons aujourd'hui un texte très intéressant, rédigé par le chef d'état-major de la Marine nationale. L'amiral Pierre-François Forissier a écrit ces lignes pour la revue britannique du Royal United Service Institute, paru le mois dernier. Le CEMM y décrit les aspects maritimes du récent Livre Blanc sur la Défense et examine le besoin d'accroitre la coopération entre les marines occidentales, notamment en ce qui concerne la Royal Navy et la Marine nationale.

__________________________________________________

Par l'amiral Pierre-François Forissier

Avec l'espace et le monde de l'information virtuelle, le milieu maritime offre l'un des trois derniers domaines de liberté sur lequel s'appuie la mondialisation. La libre utilisation des espaces marins constitue un élément clé du développement des nations qui, pour commercer et prospérer, ont besoin de la mer. L'Europe prend progressivement conscience de cet enjeu, alors que près de 90% du commerce extra communautaire sont assurés par voie maritime.

Possédant le deuxième espace maritime mondial réparti sur tous les océans, la France ne peut que s'ouvrir vers le large. Car le destin de notre pays, comme celui de nos voisins, est intimement lié à la liberté et à la sécurité des voies de communication maritimes : elles sont les poumons de notre économie par où transitent 99% des approvisionnements pétroliers français. Notre siège au Conseil de sécurité nous impose d'autre part de contribuer activement à la préservation du « patrimoine commun de l'humanité ». Cette situation crée un faisceau d'intérêts convergents entre la France et la Grande Bretagne, pays qui partagent une histoire maritime commune tumultueuse par le passé et que rapprochent leurs marines à vocation océanique. Nos deux pays ont affirmé depuis à la déclaration de Saint-Malo en 1998 leur volonté d'être moteurs en Europe de la construction de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD). Ils poursuivent dans cette ligne avec la mise en oeuvre de l'opération Atalanta en Océan Indien.

Le Livre blanc vient de préciser la politique de défense et de sécurité nationale de la France. Par rapport à son prédécesseur de 1994, son approche intégrée de ces deux fonctions régaliennes permet de mieux prendre en compte le fait maritime qui, par essence, est global avant de le décliner au sein de chaque fonction stratégique.

Dissuasion

L'opacité des espaces sous-marins, y compris à l'égard des satellites d'observation, en fait le domaine privilégié de la dissuasion. Par leur discrétion et la portée de leurs armes, les sous-marins permettent une dissuasion tous azimuts, en tous temps et en tous lieux. Le groupe aéronaval participe également à la dissuasion avec ses avions de combat équipés de l'arme nucléaire. Mettant en oeuvre 85% des têtes nucléaires françaises, la marine reste l'acteur majeur de la dissuasion, comme l'a rappelé le Président de la République à Cherbourg lors du lancement du sous-marin nucléaire lanceur d'engins « Le Terrible » en mars 2008.

Connaissance et anticipation

Face aux incertitudes du monde, le Livre blanc a institué en nouvelle fonction stratégique à part entière : « la connaissance et l'anticipation ». Il est en effet vital pour nos décideurs de disposer d'éléments d'appréciation pour choisir. Si l'importance des capteurs spatiaux est à juste titre soulignée ; les forces navales y contribuent également de manière très significative. Elles sont des supports privilégiés du renseignement, avec la capacité d'observer les flux maritimes et de suivre les activités de toutes sortes, licites comme illicites, en mer.

Exploitant la liberté de circulation, les navires militaires peuvent effectuer des missions de présence et de renseignement de longue durée à proximité des zones de crises, sans accord diplomatique ni conséquence politique particulière. Certaines opérations de renseignement ne peuvent être mises en oeuvre que depuis la mer par des moyens discrets, tels les sous-marins nucléaires d'attaque. Enfin tant en mer qu'à terre, les aéronefs de patrouille maritime et les commandos marine sont des outils de renseignement performants.

Prévention

Avec l'augmentation du trafic maritime et la logique des flux tendus, une interruption de nos approvisionnements et de ceux des autres membres de l'Union Européenne pourrait affecter directement et de façon brutale nos intérêts stratégiques, voire vitaux. Dans le cadre de la prévention, le Livre blanc prend en compte la nécessité d'être présent sur les routes maritimes principales et d'aller combattre les trafics au loin, près de leurs sources.

Le Livre blanc définit ainsi un axe prioritaire de concentration de nos efforts de l'Atlantique à l'Océan Indien avec des extensions possibles vers l'Asie. Cet arc de crise est construit de part et d'autre de la route maritime principale par laquelle arrive en Europe la majeure partie de nos approvisionnements. Les actes de piraterie au large de la Somalie confirment, s'il en était besoin, la justesse de cette analyse stratégique.

Le bien fondé de notre permanence navale en océan Indien depuis plusieurs décennies est également conforté. La coopération opérationnelle avec les Britanniques s'approfondit, notamment avec des participations croisées lors de déploiements de Task Force française ou britannique dans cette région du monde.

Protection

La « protection » au quotidien de la population et du territoire français est au coeur de la stratégie de défense et de sécurité. La marine a développé depuis plusieurs années le concept de sauvegarde maritime, qui recouvre les opérations menées par la marine dans :

- la lutte contre les menaces utilisant la mer à des fins illicites (narcotrafic, piraterie, terrorisme, transport illicite de migrants,...)

- la défense de nos droits souverains en mer (protection de l'environnement marin, des ressources halieutiques et pélagiques,...)

- la maîtrise des risques liés aux activités maritimes (assistance en mer, pollution,...)

Dans ces opérations, les moyens de la marine interviennent en complément de ceux des autres administrations. Sous la coordination du Premier ministre au travers du Secrétariat général de la mer, des préfets maritimes ou des délégués du gouvernement outre-mer, la coopération entre plusieurs ministères (justice, intérieur, immigration, défense,...) permet de travailler sans cloisonnement tout en limitant la multiplication des moyens navals et aéronautiques. L'efficacité de cette approche, assimilable à une « fonction garde côtes » interministérielle, suscite d'ailleurs l'intérêt soutenu de nos voisins européens.

Intervention

Lorsque les actions de prévention n'ont pas permis d'éviter la montée en puissance d'une crise engageant nos intérêts, l'intervention est alors nécessaire. Celle-ci, le plus souvent interarmées, sera de plus en plus fréquemment menée en coalition.

L'action en mer ou à partir de la mer vers la terre varie suivant la phase d'engagement. En phase initiale, il pourra s'agir de maintenir dans la durée une menace crédible, de conduire un embargo voire un blocus. Puis, en fonction de l'intensité de la crise, il sera possible de mener soit des attaques aériennes à partir du porte-avions, soit de mettre à terre discrètement des forces entraînées aux opérations spéciales, soit d'effectuer des tirs de missiles de croisière naval (MDCN) à partir de sous-marins ou de frégates. Il pourra aussi être nécessaire d'évacuer des ressortissants ou de débarquer des troupes. A ce titre, l'arrivée des deux Bâtiments de projection et de commandement Mistral et Tonnerre a renforcé très sensiblement nos capacités de projection de forces terrestres. Par la suite, l'action à partir de la mer consistera surtout en un soutien logistique, technique ou hospitalier des opérations aéroterrestres.

Les engagements réguliers du groupe aéronaval dans le nord de l'océan Indien, depuis 2001, s'inscrivent dans le cadre de cette projection de puissance sur un théâtre d'opérations. En ce domaine, le report de la décision de lancement du PA2 à 2011-2012 sera mis à profit pour approfondir les études relatives au choix de la propulsion.

La réussite de toutes ces missions passe préalablement par la maîtrise locale des espaces maritimes. La suprématie sur mer du monde occidental est remise en cause par de nombreux Etats qui se dotent de marines hauturières et modernes pour affirmer leur puissance.

Qualité - quantité

Il demeure indispensable de poursuivre le renouvellement de nos capacités navales de haute mer, dont l'âge moyen est de 21 ans. La modernisation de nos moyens de combat hauturiers, avec les frégates européennes multi-missions (FREMM) et les sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire de la classe Suffren, permettra de satisfaire les contrats opérationnels de dissuasion, de prévention et d'intervention. Dans un monde où les risques de guerre sur mer conventionnelle ont diminué, l'émergence de nouvelles puissances navales, dotées de composante aéronautique ou sous-marine, nécessite de conserver en quantité et en qualité des moyens performants de lutte permettant de maîtriser les situations.

La diminution globale du nombre de frégates n'offrira plus, en revanche, la possibilité d'employer également celles-ci en sauvegarde maritime, quand cette mission peut être nominalement assurée par de simples moyens hauturiers. Pour répondre aux besoins croissants liés à la protection, soit près du tiers des activités de la marine, le développement de patrouilleurs de haute mer, peu sophistiqués, mais comprenant des moyens d'information et d'intervention, tel un hélicoptère ou un drone embarqué, est fondamental.

D'une manière générale, la réduction du nombre de plates-formes devra être compensée par une efficacité accrue de celles disponibles, que ce soit en termes de disponibilité et de jours de mer, de rayon d'action,... La maîtrise de leurs coûts de fonctionnement devra s'appuyer sur la standardisation, les améliorations technologiques et des améliorations de nature organique.

Coopération

Autant de sujets pour lesquels une coopération navale franco-britannique est opportune, les objectifs et les contraintes étant globalement du même ordre des deux côtés de la Manche. Cette coopération pourrait être renforcée par l'extension à d'autres pays européens intéressés par le développement d'un véritable volet de réflexion capacitaire maritime commune, en s'appuyant notamment sur l'Agence européenne de défense. Dans les faits, cette coopération existe déjà aujourd'hui. Ainsi, les initiatives amphibie et aéronavale européennes sont en grande partie portées par la France et le Royaume Uni. Il est également important de renforcer notre connaissance mutuelle au travers d'une politique d'échanges, de formations et d'entraînement communs. L'Erasmus militaire constitue à ce titre une voie intéressante.

Conclusion

Le Livre blanc a conforté la marine nationale dans ses missions militaires et son caractère océanique. Maintenant que le cap est fixé, la prochaine loi de programmation militaire et celles qui suivront vont traduire concrètement ce niveau d'ambition. La prise en compte des missions liées à la sécurité constitue à ce titre un enjeu important. En effet, elle conditionne la capacité de la marine à répondre aux demandes accrues d'intervention en mer ordonnées par l'Etat qui s'inscrivent dans les besoins légitimes de sécurité de nos concitoyens. En ce domaine, la coopération franco-britannique en Manche constitue une réponse intéressante.

Si le projet commun de porte-avions n'a encore pu aboutir, nous constatons, année après année, combien le destin de nos deux marines, française et britannique, est de plus en plus lié. De part et d'autre de la Manche, nous regardons l'avenir avec des intérêts de plus en plus partagés. Aujourd'hui, en confiant le commandement de la première opération navale européenne Atalanta de lutte contre la piraterie à un amiral britannique assisté d'un amiral français, notre coopération franchit un nouveau pas qui en appellera d'autres dans les années à venir.

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La diminution globale du nombre de frégates n'offrira plus, en revanche, la possibilité d'employer également celles-ci en sauvegarde maritime, quand cette mission peut être nominalement assurée par de simples moyens hauturiers. Pour répondre aux besoins croissants liés à la protection, soit près du tiers des activités de la marine, le développement de patrouilleurs de haute mer, peu sophistiqués, mais comprenant des moyens d'information et d'intervention, tel un hélicoptère ou un drone embarqué, est fondamental.

30% des activités de la Marine relèvent des missions de présence et de patrouille (pêches, piraterie, surveillance ZEE) 

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Pour en revenir au debat Marine, le problème est bien celui de son rôle à l'époque de l'aviation, du ravitaillement en vol, du nucléaire et de l'interdiction de la guerre de course (sauf..aux USA ou elle reste possible et quelques autres pays).

En ambiance nucléaire seuls les SNA peuvent combattre plus de quelques jours.

La plupart des Marines sont restreintes à la protection de leur espace maritime proche, la défense cotière et l'incursion de sous marins dans leur eaux territoriales.Bref une zone de 1000 km de profondeur à partir de la côte.

Les marines OTAN avaient un rôle supplémentaire en temps de force de protection des convois maritimes entre les USA et le théatre européen donc une dimension ASM.

Juqu'en 1989, seule DANS LE MONDE la marine francaise avait un role de projection de puissance contre la terre déclaré à part les USA.

La Marine Brtiannique n'avait qu'un role officiel de lutte ASM depuis la disparition de son dernier porte-avions.

D'où le fait d'avoir une quinzaine de SNA et le double de frégates ASM.

Elle avait réussie sous le manteau à sauvegarder une capacité minimum de projection de puissance grâce au Harrier en construisant des croiseurs ASM de la classe Invincible où le Sea Harrier avait simplement une petite capacité d'interception des bombardiers Russes.Remarquez bien la dénomination croiseurs ASM .

La Marine Russe hors protection de l'espace maritime de l'URSS n'avait aussi qu'un role qui était de dégommer les convois OTAN et les flottes OTAN qui les protégeaient donc les sous marins et bombardiers.

Aujourd'hui, l'intérêt de la projection de puissance et de force maritime reviennent en force pour quelques puissances (UK, France, Russie, Inde, Chine et peut être un jour le Japon), car l'utilisation massive du nucléaire sur mer est moins vraisembable (les américains et russes s'étant engagés à renoncer à cette capacité), mais reconstituer de telles capacités coûte cher et prend du temps et se heurte aux intérêts des autres armes.  ;)

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  • 1 month later...

Ca traite du désengageùent des forces du pacifique.

http://www.ladepeche.pf/index.php?option=com_content&task=view&id=4562&Itemid=218

Le chantier de déconstruction de Hao et visite de Moruroa

Le haut-commissaire, Adolphe Colrat, et le contre amiral, Jean-Louis Vichot, commandant les forces armées en Polynésie française se sont rendus mercredi sur les atolls de Hao et de Moruroa. À l’occasion de cette visite, il ont pu rencontrer le maire de Hao et son conseil municipal afin de poursuivre le dialogue avec la population pour que les mission de déconstruction des anciens vestiges du CEP soient en adéquation avec les préoccupations et les projets de la commune.

...

Amiral, la restructuration des forces armées va entraîner une modification dans le déploiement de ces vecteurs aériens. Qu’en est-il exactement des deux hélicoptères et des deux Casa de la base aérienne 190 ?

En ce qui concerne les hélicoptères, ils seront remplacés nombre pour nombre par deux hélicoptères de type “dauphin” et auront une mission de service public. Lorsque le premier dauphin arrivera sur le territoire le fennec sera rapatrié en direction de la métropole, puis ce sera le tour du super puma de retourner en métropole lorsque le deuxième dauphin arrivera. Il n’y aura donc pas de rupture de la mission, puisqu’il y aura toujours en permanence deux hélicoptères de service public en Polynésie française. Il ne reste qu’à déterminer si ceux-ci seront “marine” ou “armée de l’air”. En ce qui concerne les CASA de l’Armée de l’air, rien ne devrait changer en ce qui les concerne et ils devraient rester tous les deux sur Tahiti. Quant aux équipages des hélicoptères et des CASA, ils devraient continuer à être affectés pour une durée de deux sur le territoire.

Le format de la marine est-il appelé à évoluer ?

Au niveau des bâtiments, il n’y a pratiquement pas de changement, sauf pour le Dumont d’Urville qui arrive en fin de vie, et qui aurait du partir cette année. La décision de le prolonger a été prise, sachant toutefois que nous ne pourrons pas aller au-delà de 2010. Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que nous ne pourrons pas le remplacer au moment de son départ et qu’il y aura incontestablement une perte en termes de capacité opérationnelle. Le Jacques Cartier qui est en Nouvelle-Calédonie pourrait venir régulièrement en Polynésie pour suppléer la perte du Dumont d’Urville.

Que devient le dock de la marine nationale ?

Le dock a une durée de vie prévue jusqu’en 2016. Il est évident qu’il ne sera pas remplacé par la Marine nationale et le débat est aujourd’hui du côté du Port Autonome qui réfléchit sur la possibilité de se doter d’un moyen plus performant pouvant accueillir des bâtiments plus grands. Au niveau des moyens de la Marine nationale, il restera toujours l’atelier militaire de la flotte qui permettra d’avoir une capacité de réparation navale qui propre à la marine.

Le COMSUP restera-t-il Polynésie ?

Absolument, il n’est pas question de le transférer ailleurs. Le Pacifique ne cesse de prendre de l’importance avec des flottes étrangères qui comptent de plus en plus de bâtiments dans cette zone, à l’exemple de la marine américaine qui a transféré ces navires de l’atlantique en direction du Pacifique. Il ne serait pas raisonnable à mon point de vue que la France se désengage du Pacifique.

Il y a beaucoup de départs naturels à la retraite dans le personnel civil de la défense, mais peu d’embauche. Ce déséquilibre est-il compatible avec la continuité de la mission ?

Le nombre de personnels civils est actuellement de 550, et l’objectif à l’horizon 2020 est de le ramener à 250 personnes. Les départs à la retraite permettent effectivement de se rapprocher de l’objectif de 2020, mais il est bien évident qu’il faudra procéder à des embauches pour continuer à assurer la mission. Nous avons déjà effectué quelques recrutements qui vont croître dans les prochaines années pour arriver à une quinzaine chaque année, et cela dès 2010.

Que va devenir la piste de Hao ?

Il est prévu normalement qu’elle devienne la piste de dégagement de celle de Tahiti Faa’a, au lieu de Rarotonga.

Peut-on envisager de récupérer les hangars avions de Hao pour les installer à Tahiti ?

Non, cela me paraît difficilement envisageable, compte tenu de leur état actuel. Toutes les tôles ont été pillées. Et ils ont été livrés à la merci des éléments, ce qui a fragilisé la structure à certains endroits.

Quand vont, véritablement, commencer les grands travaux de déconstruction ?

Une entreprise a été retenue pour faire une étude d’impact avant que d’autres études ne soient menées, notamment au niveau de la pollution par l’amiante ou les hydrocarbures. Ensuite, pourront intervenir les gros travaux. Les appels d’offres concernant les entreprises pourraient être lancés, au début de l’année prochaine, avec un début de chantier à l’été 2010. Du côté de l’emploi, nous avons prévu des clauses particulières dans les marchés qui prévoient l’embauche d’habitants de Hao, et plus largement de la Polynésie française.

Vous confirmez la durée du chantier sur Hao et le montant de celui-ci ?

Il est prévu que le chantier se déroule sur sept ans et qu’il se chiffre à 7 milliards Fcfp. En termes d’effectif, il y aura quarante militaires en permanence et environ 200 à 300 salariés pour les entreprises.

L’étendue des chantiers et leur nombre sont relativement importants. Y aura-t-il une limite à la déconstruction ?

C’est pour cette raison que nous avons demandé une étude d’impact qui sera effectuée en partenariat avec la population et la commune. Il faudra que celle-ci et les propriétaires disent ce qu’ils entendent faire de leur parcelle pour que nous effectuions les travaux ad hoc. Il y a 17 zones de chantiers répertoriées, dont certaines concernent le lagon où ont été immergés des objets, notamment des batteries. Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de l’Environnement pour savoir ce qui peut-être fait et ce qui ne peut pas l’être. À titre d’exemple, il y a des récifs artificiels qui se sont formés sur des objets métalliques et il serait aujourd’hui dommageable pour la faune et la flore de retirer ces objets du lagon.

...

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  • 2 weeks later...

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/entretien-orange-le-telegramme-amiral-forissier-chef-d-etat-major-de-la-marine-nationale-17-05-2009-382790.php

L’Amiral Forissier, chef d’Etat-major de la Marine, assistait le 8 mai à la revue navale au côté du président de la République, Nicolas Sarkozy. Retour avec lui sur l'affaire du Tanit, la collision entre le SNLE le Triomphant et le Vanguard, et les dysfonctionnements du Charles de Gaulle.

Hubert Coudurier.  "Est-ce qu’il y a une spécificité de la Marine finalement, c’est son ouverture au monde ? Comment est-ce qu’on peut spécifier les marins par rapport aux autres armées ?"

Amiral Forissier. "Platon disait : il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer. Donc nous nous sommes les gens qui vont sur la mer et les marins sont ces êtres terriens qui essaient de travailler sur la mer. Toutes les activités humaines sont présentes sur la mer. Nous, c’est la sécurité. Nous assurons donc la sécurité de nos concitoyens en mer."

H. C. "Il y a eu un certain nombre de crises qui ont marqué l’actualité au cours des derniers mois dont l’une s’est d’ailleurs assez mal terminée, celle du Tanit, puisqu’il y a eu la mort d’un otage. Comment est-ce que vous pourriez nous expliquer cette gestion de crises aujourd’hui ? Elles ont pris une dimension qui est nouvelle pour la Marine."

Amiral Forissier. "Non, les activités illicites en mer ont toujours existé. La Marine a toujours eu pour rôle de les contrôler. Aujourd’hui nous sommes sous le feu des médias mais, vous savez, il y a eu des accidents de pétroliers, aujourd’hui c’est la piraterie, demain ce sera autre chose et notre rôle est un rôle de régulation."

H.C. "On se pose aujourd’hui quelques questions sur les capacités de la Marine à remplir ses missions et notamment depuis l’immobilisation du Charles de Gaulle à Toulon, à la fois pour des raisons d’iper (l’iper : c’est la période de remise à neuf, de révision des bâtiments) et puis, aujourd’hui, des problèmes techniques sur son appareil propulsif. Est-ce qu’il sera opérationnel en septembre ? "

Amiral Forissier.  "Il reprendra la mer en septembre. Pour être opérationnel, il faudra le réentraîner. Cela prendra un petit moment mais pour l’instant nous essayons de résoudre nos problèmes techniques."

H. C. "Alors il y a eu une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre : c’est la collision entre le SNLE (sous-marin nucléaire lance-engins) le Triomphant et le sous-marin britannique le Vanguard. D’abord, comment est-ce possible ? Cela a beaucoup étonné. Vous invoquez le secret défense mais en même temps vous vous agacez des spéculations qui sont publiées dans la presse. D’abord est-ce qu’il y a une course-poursuite entre eux ?

Amiral Forissier. "Je ne vous dirai rien sur les opérations de sous-marins parce que le secret professionnel que nous pratiquons est aussi respectable que les autres secrets professionnels. Je revendique au même titre que les médecins le droit de conserver les secrets que la République me confie. Ces secrets sont des secrets normaux puisque si nous agissons sous l’eau, c’est évidemment pour ne pas être au su et au vu de tout le monde et nous avons des responsabilités que nous respectons. Nous avons effectivement eu un problème. Ce problème normalement nous n’aurions pas dû l’avoir. Nous avons étudié les raisons pour lesquelles nous l’avons eu. Nous avons expliqué aux gens qui ont besoin de les connaître et comme la mission continue et que cette mission n’a jamais cessé, il est absolument nécessaire et vital que la discrétion qui l’entoure soit assurée et j’en suis le garant.

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http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/entretien-orange-le-telegramme-amiral-forissier-chef-d-etat-major-de-la-marine-nationale-17-05-2009-382790.php

H. C. "Alors il y a eu une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre : c’est la collision entre le SNLE (sous-marin nucléaire lance-engins) le Triomphant et le sous-marin britannique le Vanguard. D’abord, comment est-ce possible ? Cela a beaucoup étonné. Vous invoquez le secret défense mais en même temps vous vous agacez des spéculations qui sont publiées dans la presse. D’abord est-ce qu’il y a une course-poursuite entre eux ?

Amiral Forissier. "Je ne vous dirai rien sur les opérations de sous-marins parce que le secret professionnel que nous pratiquons est aussi respectable que les autres secrets professionnels. Je revendique au même titre que les médecins le droit de conserver les secrets que la République me confie. Ces secrets sont des secrets normaux puisque si nous agissons sous l’eau, c’est évidemment pour ne pas être au su et au vu de tout le monde et nous avons des responsabilités que nous respectons. Nous avons effectivement eu un problème. Ce problème normalement nous n’aurions pas dû l’avoir. Nous avons étudié les raisons pour lesquelles nous l’avons eu. Nous avons expliqué aux gens qui ont besoin de les connaître et comme la mission continue et que cette mission n’a jamais cessé, il est absolument nécessaire et vital que la discrétion qui l’entoure soit assurée et j’en suis le garant.

Je suppose que l'homologue britannique de l'Amiral Forissier tient le même discours aux journalistes de son côté, la bonne nouvelle de cette affaire c'est que les deux SNLE sont tellement discrets qu'aucun des deux n' a pu être détecté par l'autre !

Quand au CDG, l'Amiral nous laisse entendre qu'avec la longue phase d'entraînement, de qualification des pilotes aux appontages etc ... qui reprendre à partir de septembre, il ne sera pas pleinement opérationnel avant janvier/février 2010

 

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Je suppose que l'homologue britannique de l'Amiral Forissier tient le même discours aux journalistes de son côté, la bonne nouvelle de cette affaire c'est que les deux SNLE sont tellement discrets qu'aucun des deux n' a pu être détecté par l'autre !

Quand au CDG, l'Amiral nous laisse entendre qu'avec la longue phase d'entraînement, de qualification des pilotes aux appontages etc ... qui reprendre à partir de septembre, il ne sera pas pleinement opérationnel avant janvier/février 2010

   

@Bruno, le Chef d'Etat-Major de la Marine n'a pas dit cela. Ecoute bien la vidéo  ;)

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/entretien-orange-le-telegramme-amiral-forissier-chef-d-etat-major-de-la-marine-nationale-17-05-2009-382790.php

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  • 3 weeks later...

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Boulogne_sur_Mer/actualite/Secteur_Boulogne_sur_Mer/2009/06/05/article_on-a-besoin-d-une-dissuasion-sous-marin.shtml

Amiral, pourquoi êtes-vous de passage à Boulogne ?

« Ma présence n'est ni militaire, ni maritime. J'ai été invité par le groupe oecuménique de Boulogne à parler ce soir (hier soir) de la foi chrétienne et de la responsabilité professionnelle. Je vais évoquer la façon dont on vit sa foi, son engagement dans l'armée, le bras armé de la République.

Sur un porte-avions par exemple, il y a une messe chaque dimanche. Les aumôniers jouent le rôle de super psychologue dans l'armée. »

Vous étiez jusqu'en septembre le commandant de l'ensemble des bateaux de surface de la Marine nationale (dont le porte-avions Charles-de-Gaulle), quels sont les enjeux d'aujourd'hui et demain ?

« L'analyse géostratégique du livre Blanc de la défense cible bien les grandes menaces : le conflit au Proche-Orient pas résolu, l'Iran, l'appétit de la Chine qui se construit une grande marine et envisage d'avoir un porte-avions, le Pakistan et son arsenal atomique sans oublier la menace terroriste pour les 10 ou 20 prochaines années... Face à cela, on a besoin d'une dissuasion sous-marine et d'un porte-avions. La troisième mission de la Marine, c'est aussi de protéger le trafic commercial en escortant des navires comme elle le fait au large de la Somalie. »

Là où c'est embêtant, c'est que notre unique porte-avions, le Charles-de-Gaulle, est à nouveau immobilisé...

« Bien sûr c'est gênant. Le fait d'en avoir deux permettrait une permanence. Un porte-avions est un incroyable outil de dissuasion avec son possible armement nucléaire. Il est toujours escorté par des frégates, en approcher un n'est pas chose facile. La France est en plus la seule au monde à le faire naviguer avec un sous-marin nucléaire. On en a un, les Américains en ont douze, mais nous restons les deux seules nations au monde à en avoir. »

Dimanche, il y a les Européennes, l'avenir de la Marine passe-t-il par une Europe de la défense ?

« Certainement. On peut faire travailler ensemble le porte-avions Charles-de-Gaulle avec une frégate allemande, ça fonctionne très bien. Faut que les gens aillent voter car l'Europe, c'est l'affaire des citoyens, pas des militaires. » • PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN DOUCHIN

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  • 2 weeks later...

http://www.brest.maville.com/actu/actudet_-Defense-Patricia-Adam-veut-les-bons-chiffres-_loc-971680_actu.Htm

La députée de Brest s'interroge sur les réductions d'effectifs en cours. Pas facile d'y voir clair avec des « chiffres qui se contredisent ».

Plan de licenciements

Patricia Adam, la députée socialiste de Brest, ne mâche pas ses mots à propos du plan Morin de réductions d'effectifs au ministère de la Défense. Celui-ci vient d'être entériné par la Loi de programmation militaire discutée à l'Assemblée nationale en début de semaine dernière. « Avec 54 000 suppressions d'emplois, c'est le plus grand plan de licenciements de France. »

893 ou 1 700 postes supprimés ?

Combien de suppressions de postes interviendront localement ? Pour le moment, Patricia Adam avoue qu'elle n'arrive pas à y voir très clair. En début d'année, un rapport parlementaire a évalué à 893 le nombre de postes de militaires en moins à Brest à l'horizon 2015. « L'amiral préfet maritime, lui, évoque 1 700 postes. On a des chiffres qui se contredisent. D'où vient la différence ? » Patricia Adam a le sentiment d'une « navigation à vue ».

La « désinvolture » de Morin

La venue du ministre de la Défense, Hervé Morin, mercredi dernier, n'a pas spécialement rassuré Patricia Adam. La députée de Brest lui reproche d'avoir fait preuve de « désinvolture ». « Il n'a donné aucune réponse. Il a montré une méconnaissance totale du territoire où interviennent ces suppressions de postes. »

100 millions pour la déconstruction

Une ligne budgétaire de 100 millions d'euros figure dans la Loi de programmation militaire pour la déconstruction des matériels militaires déclassés (navires, chars, avions...). Patricia Adam souhaite que les navires de surface puissent être déconstruits à Brest. « En période de crise, tout est bon à prendre. Si ça donne du boulot à 50 gars, tant mieux. » Reste à convaincre DCNS d'être candidat. Pour Patricia Adam, cela n'a rien d'une mission impossible. « Le principal actionnaire de DCNS, c'est l'État. »

Construction neuve : une page se tourne

Patricia Adam en est convaincue. La page de la construction neuve à Brest s'est tournée avec l'annonce que le troisième BPC sera réalisé à Saint-Nazaire. « C'est un message très fort. Le gouvernement ne veut plus d'arsenaux mais des groupes industriels à la fois civils et militaires. »

Sous-marins d'attaque : pas fini

Patricia Adam persiste et signe. Elle estime que la décision de maintenir Toulon comme port-base des sous-marins nucléaires d'attaque est due à la « pression politique » du maire de Toulon, Hubert Falco. La députée de Brest ne referme pas le dossier. Elle demandera une mission parlementaire sur le sujet pour « regarder les chiffres ». « J'aimerais bien que Marguerite Lamour et Christian Ménard se positionnent de la même manière. Car on leur fait avaler de sacrées couleuvres ! »

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Extrait de la LPM 2009/14 pour la Marine

Les capacités de frappe de précision seront privilégiées, soit pour des actions dans la profondeur, soit pour l'appui des forces au contact. Le missile de croisière naval sera livré à partir de 2013 avec un objectif de 60 unités sur la durée de la programmation, et une cible totale de 200 missiles.

Du côté des avions de combat (air et marine), la version métrique de l'armement air-sol modulaire (AASM), capable de traiter avec une grande précision des objectifs, de jour comme de nuit et à distance de sécurité, sera opérationnelle en 2009. 1540 kits décamétriques et métriques seront livrés d'ici 2014 et 2350 d'ici 2017. La capacité de frappe par tout temps sera également améliorée à très court terme par la mise en service de munitions de précision à guidage dual (laser et GPS).

Aurions nous perdu 50 MDCN dans l'histoire ?

Non car il doit s'agir des 50 destinés aux SNA NG ...

Pour ce qui est du guidage dual INS laser les marin l'ont déjà avec la GBU 49 ils n'ont attendu personne et ils ont bien raison les pingouins

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Donc cela voudrai-il dire qu'on en a effectivement encore loosé 50 ?

Je ne me rappelle plus des chiffres avancés initialement ...

Oui oui ... a l'origine c'était 250 et 50 kit changement de milieu. La cible des 6 SNA restant la meme les 50 reste ... mais les 200 autres étaient destiné a 17 FREMM dont 8 AVT spécialisé dans le role. Avec l'abandon des FREMM ... et seulement 9 porteur potentiel dont 2 ou trois cantoné a la FOST ou en maintenance seront vide de MdCN, dont 4 ou 5 seront en escorte GAN - donc loin des cibles - reste pas beaucoup d'occasion de tirer du MdCN ;)

On en parle ici http://www.air-defense.net/Forum_AD/index.php/topic,2900.msg379971.html#msg379971

200 missiles, 150 conteneurs verticals, 50 kits changement de milieu.

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  • 3 weeks later...

Les arbitrages rendus à l'issue du Livre blanc se sont traduits, pour la flotte de combat, par l'ajournement du lancement éventuel d'un second porte-avions, par le maintien du format et, avec un léger décalage, des échéances de livraison du sous-marin Barracuda, et par une forte réduction de la cible du programme des frégates multi-missions.

L'absence de permanence du groupe aéronaval est une réalité depuis 1997, date à laquelle, avec le retrait du Clemenceau, la France ne dispose plus que d'un seul porte-avions. L'indisponibilité du groupe aéronaval a été effective depuis le début de la période d'entretien et de réparation de 15 mois du Charles de Gaulle, qui s'est déroulée entre septembre 2007 et décembre 2008, et a été suivie de réparations complémentaires qui repoussent le retour à la mer du bâtiment en septembre 2009. Une période d'entretien intermédiaire interviendra avant le prochain grand entretien, prévu vers 2015.

Sur le plan financier, le programme aurait représenté, s'il avait été lancé, une annuité moyenne de l'ordre de 500 millions d'euros sur la période de programmation militaire. Ce besoin de financement aurait évidemment obéré d'autres programmes essentiels.

En l'attente d'une décision autour de 2011/2012, des études d'architecture se poursuivront, en particulier sur le mode de propulsion, afin de réexaminer les paramètres qui avaient conduit à opter pour une propulsion classique.

Sur le plan opérationnel, l'indisponibilité du porte-avions sur environ un tiers du temps peut être en partie compensée, pour le déploiement d'avions de combat sur un théâtre lointain, par un prépositionnement adapté ou le cas échéant par la négociations d'autorisations de stationnement avec un pays disposant d'un site adéquat, sans garantie cependant de résultat et de délais.

L'initiative d'interopérabilité aéronavale européenne, lancée au cours de la présidence française de l'Union européenne, ne pourra compenser les conséquences de l'indisponibilité périodique du porte-avions. Elle devrait toutefois favoriser une harmonisation des programmes d'entretien et d'exercice des unités participant à un groupe aéronaval, et renforcer le travail en commun, en vue, à terme, de faciliter la mobilisation des moyens nécessaires au déploiement d'un groupe aéronaval.

Indépendamment de la question du second porte-avions, les choix opérés pour la prochaine programmation ont privilégié la modernisation de la capacité de maîtrise du milieu sous-marin, avec la confirmation du programme de sous-marins nucléaires d'attaque et la priorité donnée aux frégates anti-sous-marine.

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  • 2 months later...

http://www.brest.maville.com/actu/actudet_-La-flotte-de-surface-au-regime-minceur-_loc-1073913_actu.Htm

Message de sérénité

« Un message de sérénité. » C'est ce que le vice-amiral d'escadre Bertrand Aubriot a souhaité transmettre aux équipages, hier à Brest. Le patron de la Force d'action navale, c'est-à-dire des navires de surface, effectue actuellement une tournée des ports. Il a rencontré une centaine de personnes sur la frégate Tourville. Au total, 5 000 marins servent à Brest au sein de la Force d'action navale.

Des effectifs qui diminuent

La réforme du ministère de la Défense prévoit une diminution des effectifs. Dans la Marine, cela affecte le recrutement et le renouvellement des contrats. Actuellement, 7 à 8 % des marins servant sous contrat quittent la Marine chaque année contre 4,5 % auparavant. « Ce n'est pas brutal, insiste l'amiral Aubriot. Les gens sont prévenus un an avant leur départ. »

43 navires

À Brest, la Force d'action navale compte 43 bâtiments dont 17 de plus de 1 000 tonnes. Les plus gros bâtiments sont les frégates de lutte anti-sous-marine (Georges Leygues, Primauguet, La Motte-Picquet, Latouche-Tréville, Tourville, De Grasse). Cinq d'entre elles assurent la sûreté des déplacements des sous-marins de la force de dissuasion basés à l'île Longue.

Trois désarmements en 2010

De manière sûre, la Marine prévoit de désarmer trois navires de surface en 2010. Le « gros morceau » s'appelle la Jeanne d'Arc dont l'équipage permanent compte 450 marins. Deux navires de débarquement (Edic) basés en Afrique seront également retirés du service. Un navire de type BPC embarquera désormais les officiers élèves de l'École navale pour leur campagne d'application. La première de ces campagnes déroulera entre mars et juillet à destination de l'océan Indien. Le BPC Tonnerre partira de Brest accompagné du Georges-Leygues. C'est aussi là qu'il reviendra.

Les avisos sont costauds

Les avisos viennent d'être reclassés en patrouilleurs de haute mer. Dans l'opération, ils ont perdu une bonne partie de leur armement : torpilles et missiles. C'est la conséquence directe du nouveau format de la Marine, qui réduit le nombre de navires de combat de premier rang à 18 frégates. Toutefois, les cinq avisos brestois conservent leur sonar. Ils pourront continuer à traquer les sous-marins. « Si on les garde, c'est parce qu'ils sont costauds, indique l'amiral Aubriot. Leur état est très sain. Ce sont aussi des bateaux économiques. »

Retour à une activité normale

La flambée des cours du pétrole avait pénalisé la Marine l'an passé. Elle avait conduit à une réduction d'activité des navires à la fin 2008. Ce n'est plus qu'un mauvais souvenir. En 2009, la flotte française a pu s'entraîner et remplir ses missions opérationnelles normalement. Cependant, les marins restent vigilants. « La consommation des bateaux est un souci permanent », souligne l'amiral Aubriot.

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  • 1 month later...

Pour rappel ce qui est acté dans les LPM.

Seconde phase (2015-2020)

Durant la seconde phase (2015-2020), l’accent sera porté principalement sur les opérations aéromaritimes et aériennes.

Accélération du renouvellement de la flotte de surface

Permanence du groupe aéronaval (GAN)

La décision concernant le deuxième porte-avions sera prise en 2011/2012. Des études d’architecture, en particulier sur la propulsion, se poursuivront d’ici là. En parallèle, l’initiative d’interopérabilité aéronavale européenne (IIAE) vise à accroître la capacité d’action de l’Europe dans ce domaine.

Frégates

Le programme frégates européennes multi-missions (FREMM) sera poursuivi, les livraisons s’échelonnant jusqu’en 2022. Les deux frégates antiaériennes de type Cassard seront remplacées vers 2020 par 2 des 11 FREMM dont le système d’armes sera adapté à la mission de défense aérienne et anti-missiles de zone au profit d’un groupe naval.

Guerre des mines

Le système de lutte anti-mines futur (SLAMF) reposera sur des drones de surface et sous marins, et sur des bâtiments bases. Ce projet fait l’objet d’une recherche de coopération au sein de l’agence européenne de défense (AED). La livraison d’une première capacité est prévue vers 2018.

Capacité amphibie et de projection maritime inter-théâtres.

A l’horizon 2020, 2 bâtiments de projection et de commandement (BPC) de nouvelle génération viendront remplacer les 2 transports de chaland de débarquement (TCD) entrés en service dans les années 1990.

Flotte logistique.

La flotte logistique doit pouvoir soutenir simultanément un groupe aéronaval et un groupe amphibie ou une force d’action navale sur deux théâtres d’opérations distincts. Un parc de quatre pétroliers ravitailleurs demeure nécessaire pour le soutien en carburants, vivres, munitions de ces groupes et pour le ravitaillement d’une opération aéroterrestre. Quatre navires seront livrés entre 2017 et 2020. Missiles antinavires Un missile antinavires léger pour hélicoptère destiné au combat en zone littorale et au combat asymétrique sera acquis à l’horizon 2018. Armement des sous-marins Les SNA et les SNLE seront équipés de la nouvelle torpille lourde à partir de 2015.

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  • 4 months later...
  • 2 weeks later...

Quand on y songe, si la marine n'avait pas fait les BPC et géré mieux en anticipant la RGPP (elle gagne 8000 personnels soit 320 m€ annuel), elle aurait pu pour le même budget moderniser le PA Foch avec modernisation chaudière et autres, faire la troisième FDA Horizon et on conservait les 2 TCD Ouragan jusqu'en 2020 dont un pour remplacer la jeanne d'arc coûteuse qui aurait pu être désarmée plus tôt.

;)

Le PA Foch aurait pu naviguer jusqu'en 2020 et il aurait pu être suffisant pour armer 16 Rafale F2 surtout employés en Air air (masse limitée à 18,5 tonnes - Mais en plus ça aurait suffit pour faire de l'air sol avec 2 mica, 4 AASM et 1 réservoir 1200l) et 16 SEM, et assurer un interim et l'entraînement pendant les IPER du PAN Cdg.

Le reste du temps, il aurait servir de porte hélicoptères avec une capacité de plus de 40 hélicoptères.

Notre Marine aurait une autre gueule quand même en attendant le PA2.

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Il est vrai que, pendant que certains jetaient le pognon par les fenêtres, ceux qui faisaient des efforts auraient pu en faire plus. C’est ce que l’on appelle l’interarmées… :oops:

En attendant les Fus, tant en compagnie qu’en commando, sont en flux tendus ; et je ne parle même pas des équipages lesquels, pour pouvoir  prendre les repos, doivent faire « gardienner » les navire…

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