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Desty-N

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  1. De toute façon, les terminaux portuaires gaziers de l'UE risquent de tous travailler H24 cette année…
  2. C'est le lot des démocraties parlementaires C'est surtout le lot des pays où les dirigeants laissent faire. L'Angleterre est une démocratie parlementaire, mais quand le premier ministre est fort, même si les députés renâclent, ils finissent par suivre le mouvement. Cela ne les rend pas impuissants (il faut se rappeler comment ils ont dégagé Margareth Thacher), mais ça les empêche de faire n'importe quoi. Et l'Allemagne ne fait pas exception à la règle. Sous E. Kohl, il y a eu des débats houleux (crise des Euromissiles), mais ça n'a pas dégénéré dans le grand n'importe quoi. Et le chancelier Kohl n'a pas hésité à forcer la main à son parlement à au moins une occasion: quand la RFA a adopté l'euro. Sur les quinze dernières années, Merkel a fait la même chose pour … les réfugiés syriens . L'histoire jugera lequel de ces deux dirigeants avait le plus d'envergure, mais personnellement, j'ai déjà mon opinion. J'espère très sérieusement que les élites allemandes vont mener une réflexion de fond pour comprendre comment ils se sont retrouvés dans une telle impasse stratégico-énergétique. Il y aurait peut-être même matière à une commission d'enquête du Bundestag. Angela Merkel porte une responsabilité écrasante, mais elle n'a pas tout décidé toute seule. Si elle a été mal conseillée, il va falloir que Berlin réfléchisse à se créer ou à réformer ses outils de réflexion stratégique. Après la défaite de 1870, la France a fondé Sciences-Po. @Tancrède aurait sûrement des tas d'anecdotes croustillantes à nous raconter sur ce creuset de l'élite, devenu un repère de wokistes, mais au moins l'Hexagone a essayé de réagir après la baffe qu'on s'était prise voici 150 ans. Il faut espérer que nos voisins ne resteront pas apathiques. S'ils veulent de l'aide, on peut leur proposer de créer une annexe de Sciences-Po à Berlin: Politische Wissenscaft, ça sonne pas en allemand . (et en attendant, ils peuvent copier la stratégie énergétique française, on ne leur fera pas de procès pour contrefaçon )
  3. En France oui, mais ailleurs ? https://www.connaissancedesenergies.org/afp/allemagne-les-stocks-de-gaz-tombes-un-niveau-inquietant-220209 Il faudrait pas que la crise s'éternise... Pour le pétrole, les membres de l'OCDE disposent de réserves stratégiques : Pour le gaz, ça risquerait surtout de précipiter un nouvel accord avec l'Iran, histoire de pouvoir accéder au gisement de Norh Dome. Ca calmerait sans doute les marchés, ferait baisser un peu le prix du gaz et faciliterait l'approvisionnement. Il ne faut pas oublier qu'on est le 27 février. L'hiver touche à sa fin. Chaque jour qui passe nous rapproche du printemps et de températures plus clémentes qui donneront un eu de marges de manœuvre. D'ailleurs la chancellerie de Berlin estime qu'avec un peu de chance, ils devraient pouvoir tenir les prochains mois. Et si les Allemands paniquent … ce n'est pas moi qui vais les plaindre. En septembre dernier, la France avait ses réserves de gaz pleines à 90%, pas eux. Berlin a basculé du nucléaire sur le gaz, misé à 55% sur le gaz russe, ne possède que 7 jours de réserves -dont 25% sont détenues par Gazprom-, et ne dispose d'aucun terminal portuaire pour essayer de remplacer au moins partiellement les gazoducs. On peut se poser quelques questions sur le bon sens de leurs dirigeants (à commencer par celui d'Angela- conscience- de-l'Europe) Qu'ils se fassent quelques cheveux blancs, ça pourrait les convaincre d'appuyer la France si on décidait de proposer une réglementation européenne étendant le concept de réserve stratégique à toutes les sources d'énergie. Un glacis, ça coute cher, ça consomme des ressources. Poutine semble croire que les manifestations de la place Maidan relevaient de la déstabilisation occidentale. S'il se trompe, dans 10 ans les ukrainiens regarderont toujours vers l'UE et Moscou devra maintenir des troupes sur place. Assez de troupes pour gérer un vaste pays peuplé de 40-45 millions d'habitants, soit le tiers de la population russe. C'est une chose de tenir à bout de bras des enclaves comme le Dombas, l'Ossétie ou la Transnistrie, c'en est une autre de contrôler une nation entière. La Russie devrait pourtant le savoir: l'URSS s'y est cassée les dents. Occuper l'Ukraine va nécessiter de dépenser beaucoup, tandis que le face-à-face avec la Chine, va amener Pékin à imposer ses conditions d'achat pour les matières premières et les hydrocarbures (les Chinois ne sont pas des enfants de chœur, surtout en matière commerciale. S'il devient le seul client de Poutine, Xi fixera les prix.) Je crains qu'à l'orée des années 2030, la Russie se retrouve exsangue. Comme dans les années 80. Une nouvelle génération de dirigeants russe risquera de devoir rejouer la partition de Gorbatchev. Et après, on dira que l'histoire ne se répète jamais … EDIT : @P4 la différence avec l'Irak et la Lybie, c'est que la Russie a la bomba atomique, comme tu l'as d'ailleurs toi-même souligné. Pourquoi veux tu que l'occident prenne le risque de voir ses grandes villes vitrifiées, si la Russie décide de gaspiller ses ressources à tenir un glacis démesuré? Mieux vaut l'épuisement lent que le combat frontal, bien plus risqué.
  4. Justement, il me semble que c'est assez nuancé et qu'en fait la Turquie a le droit d'empêcher le passage des navires de guerre russes (et ukrainiens, mais il n'y en a pas). Là où ça pourrait devenir amusant, c'est qu'Erdogan a lancé en 2021 les travaux du canal d'Istambul : Si Poutine persévère, Washington risque d'avoir une conversation très intéressante avec Ankara... @Patrick @olivier lsb que l'Allemagne se soit plantée stratégiquement dans les grandes largeurs avec la Russie, je pense que ça fait consensus sur le forum. Mais personnellement, je les vois plutôt en mode panique, prêts à suivre n'importe qui avec une belle idée susceptible de les sortir de ce guêpier. Pour rappel, Berlin vient de rejoindre la position française sur l'électrification des véhicules. On me l'aurait prédit, voici 10 jours, je ne l'aurais pas cru. Donc oui, la France a une carte à jouer dans le domaine de l'Europe de la défense. Quand à un retournement de veste des allemands pour tirer les marrons du feu … Vous croyez vraiment que Poutine va quitter le Kremlin de sitôt? Il va avoir 70 ans, il n'a pas l'air en trop mauvaise santé, une tripotée de médecins doit veiller sur lui… Personnellement, je le verrais bien encore en poste en 2030. Et tant qu'il sera aux commandes, j'envisage plutôt un raidissement du régime qu'une détente. Alors peut-être que dans 10 ans Berlin essaiera de nous la faire à l'envers, mais en attendant, moi je signerais volontiers pour 10 ans de coopération franco-germanique. Surtout que ça peut constituer une excellente opportunité tactique pour faire avancer l'UE. Même si ce concept hérisse pas mal de contributeurs, l'Union garde un pouvoir d'attraction pour pas nombre de nations. Il ne faut pas oublier combien la volonté de Kiev d'adhérer à l'Europe exaspérait les dirigeants de Moscou. Il semble que ça ait lourdement pesé dans la décision de déclencher la guerre actuelle. Je crois que Poutine pense que les manifestations de Maidan relevaient de la manipulation (comme plusieurs personnes ici ) Je ne me prononcerai pas sue le sujet, mais si l'UE voulait s'avérer taquine, elle ouvrirait immédiatement des négociations pour un rapprochement économique de l'Ukraine, avec différents options sur la table, du traité de libre-échange à l'adhésion, en passant par un statut à la Norvégienne. Non seulement ça ferait du bien au moral des ukrainiens, mais en plus ça coincerait un peu la Russie. Si elle veut empêcher Kiev de regarder vers l'ouest, elle devra maintenir son emprise ce qui lui coutera beaucoup de ressources. On oublie parfois que, bien avant l'Afghanistan, le glacis protecteur en Europe de l'Est, imposé par Staline a fini par couter très cher à l'URSS. A moins bien sûr que Maidan ait constitué une pure opération de déstabilisation occidentale, et que l'intervention de l'armée russe ne fasse que permettre au peuple ukrainien de revenir à sa nature profonde. Je suis sûr que des élections libres, surveillées par l'ONU permettront un jour de trancher le débat.
  5. Desty-N

    [Rafale]

    Eh bien, ils vont avoir l'occasion de montrer leurs qualités
  6. Desty-N

    [Rafale]

    Puisqu'il parait qu'on déploie des forces en Roumanie, dans le cadre de l'Otan, on pourrait peut-être envoyer quelques Rafales? Ca serait une bonne occasion pour voir si nos chers voisins peuvent en faire autant. Après tout, l'EuroF ayant été conçu pendant la guerre froide, il serait intéressant de vérifier s'il est au moins capable de se déployer dans le voisinage de la bataille d'Ukraine.
  7. Je vais essayer de prendre un peu de temps pour développer mes idées. En préalable, je rappelle 3-4 postulats sur lesquels je vais m'appuyer: les allemands sont en mode panique énergétique (basculement du nucléaire sur le gaz, 55% de leur gaz vient de Russie, 7 jours de réserves -dont 25% sont détenues par Gazprom-, aucun terminal portuaire pour essayer de remplacer au moins partiellement les gazoducs) ils ont ont montré un infléchissement dans au moins un domaine lié aux hydrocarbures, à savoir le rythme de basculement des véhicules thermiques vers l'électrique. En fait, ils ont rejoint la position française. il existe donc une -petite- chance que, si Paris propose à Berlin de lancer une politique énergétique européenne, nos voisins nous emboitent le pas. Après tout, nous on a 4 terminaux portuaires pour le GNL et nos stocks étaient pleins à 90% avant l'hiver. or si la France et l'Allemagne se mettent d'accord, très souvent les 27 suivent. Surtout qu'on a la présidence de l'UE (et que les Anglais ne sont plus là ) Maintenant, on peut se demander quelle politique énergétique l'UE pourrait suivre? On peut commencer par les classiques que j'ai déjà évoqués à plusieurs reprises sur ce forum à court terme, diversifier ses fournisseurs. Bizarrement ce point pourrait évoluer assez vite, car il existe un producteur d'hydrocarbure qui se trouve actuellement hors jeu, alors qu'il partage avec le Qatar le plus grand gisement de gaz naturel au monde. Vous avez deviné qu'il s'agit de l'Iran. Trump l'avait collé au ban des nations, mais les pourparlers ont repris et seraient très proches d'aboutir. Certains vont sûrement faire la grimace, mais, vu la situation en Ukraine, la donne géopolitique a changé, et donc les priorités étatiques également. Je ne pense pas que Téhéran se trouve rapidement en mesure de remplacer Moscou, même partiellement, mais la simple annonce de son retour dans le jeu devrait calmer les marchés et faire baisser le prix du baril. Par contre, on est pas à l'abri du retour de l'excité à la mèche orange, ou d'un autre loustic du même acabit à la Maison Blanche. Dans cette perspective, il s'avèrerait prudent d'adopter l'anti-coercition que j'évoquais le 6 février. Personnellement, je serais même partisan de réfléchir à l'exra-territorialité de l'Euro, ou à une possible déconnexion de SWIFT des entreprises américaines. (et à ceux qui vont écrire que ça ne se fera jamais, je réponds par avance, que beaucoup pensaient que Poutine n'envahirait jamais l'Ukraine. A circonstances extraordinaires, mesures extraordinaires) à moyen terme constituer des stocks. Il existe bien des réserves stratégiques de pétrole, on peut envisager d'étendre le principe à tous les hydrocarbures. Je tiens à rappeler que la plupart des pays de l'UE, dont l'Allemagne, possèdent ce type de réserve de pétrole. Ce serait donc une évolution, pas une révolution. Comme j'ignore combien de temps il faudrait pour constituer ces stocks, je parle de moyen terme, mais on peut quand-même raisonnablement espérer qu'à la fin de l'automne 2022, l'UE dispose de réserves suffisantes pour pouvoir passer l'hiver sans souci (en tout cas plus de 7 jours en partie gérées par Gazprom ) Les deux points que je viens d'évoquer relèvent des stratégies classiques à adopter face à un fournisseur critique, -et qu'on ferait bien d'envisager pour d'autres ressources, comme le titane ou les puces électroniques- mais il en existe une troisième à plus long terme, plus politique et plus spécifiquement propre à l'UE: il s'agit d'une excellente opportunité pour décarboner les économies des 27. Mais ça, ça sera le sujet d'un autre post que j'écrirai si j'en trouve le temps.
  8. Comme je l'évoquais hier sur le fil de l'Allemagne, même dans le monde actuel, certaines entreprises s'avèrent capables d'un minimum de vison stratégique : Les dirigeants d'une entreprise française ont manifesté plus de jugeotte que la chancellerie allemande! OK c'est une entreprise très liée au secteur de la défense et qui semble mener une réflexion de fond (...) Mais c'est une entreprise privée, pas le gouvernement d'un état du G7. Et au fond, elle a "juste" identifié un fournisseur critique et appliqué la stratégie classique que j'ai déjà évoquée plus haut: constituer des stocks pour amortir les fluctuations et diversifier ses sources d'approvisionnement. A mon sens, ça rend la situation allemande actuelle d'autant plus critiquable. Voire lamentable. Plutôt que la finance, je parlerais de dictature du court-terme. Je suis sûr que les boites allemandes qui ont vendu du titane à la fin de l'année, doivent pouvoir afficher des résultats flatteurs pour 2021. Par contre je crains qu'il n'en aille pas de même pour 2022. On peut y voir le retour d'un vieux dilemme comptable: comment différencier un dépense d'un investissement? Ce n'est pas propre aux entreprises. Je me souviens d'une collègue qui a résilié sa mutuelle au prétexte qu'elle n'en avait jamais eu besoin et que donc, jusqu'ici, elle avait payé pour rien. Manque de chance, elle est tombée malade quelques mois pus tard. Son compte en banque a souffert. J'ai tendance à penser que l'Allemagne comme la Russie ont fait leur petite crise d'hubris, chacune à leur manière: ils ont vu leurs points forts et ils ont cru qu'en jouant là-dessus, ils pourraient agir comme ils voudraient. Berlin est en train de déchanter mais je ne les plains pas : Pour rappel, le France a initié en 2018 une réforme de ses capacités de stockage: Cela montre bien que, même de nos jours, on peut déployer une vision stratégique de moyen/long terme qui finit par se révéler payante. Maintenant, il faut être comme Churchill et voir l'opportunité dans la difficulté. Les teutons me semblent en quelque peu paniqués, vu les déclarations du chef de leur armée de terre. Si on vient avec une proposition de stratégie un peu sérieuse (IE fortement inspirée de la notre, qui a fait ses preuves) la chancellerie pourrait bien se jeter dessus. Or quand le couple franco-allemand tombe d'accord sur quelque chose, la Commission et le reste des 27 ont tendance à suivre, surtout depuis le Brexit. Sans oublier que nous assurons la présidence tournante de l'UE. Donc si demain, l'Europe annonçait vouloir présenter une directive sur les stocks de gaz, que Berlin et Paris approuvent publiquement, je crois qu'il n'y aurait pas grand monde pour protester. Est-ce que ça se fera? Mystère. Mais pour un président / candidat très europhile, cela représenterait un succès concret qu'il pourrait brandir avant les élections. Je pense même qu'il y a un créneau pour déployer à l'échelle de l'Europe toute une politique énergétique - avec un petit volet géostratégique- mais mon post est bien assez long comme ça. Je tâcherai de développer cette idée une autre fois.
  9. Et c'est là que la France peut essayer de jouer une carte. L'Allemagne me semble un peu en mode panique, vu les déclarations du chef de l'armée de terre. Si la diplomatie de l'hexagone présente quelques idées prometteuses, nos voisins pourraient se montrer très intéressés. Or quand Paris et Berlin se mettent d'accord, le reste de l'UE a du mal à s'y opposer (surtout de puis le Brexit). Et on pourrait donc déboucher en quelques mois sur un programme de défense européenne. Quand à son contenu, c'est un autre sujet. Il faudrait sans doute le lier à l'OTAN, histoire de ne pas affoler les plus atlantistes des 27. Pourquoi pas un état-major de l'OTAN dédié à la gestion des troupes européennes, mais constitués uniquement d'officiers citoyens de l'UE?
  10. Je vais te poser la même question qu'à @herciv, quand il a envisagé que l'Algérie nous coupe le gaz: as-tu des sources pour étayer tes propos? Personnellement, quand je lis ce que le patron de l'armée de terre allemande écrit sur ses troupes, ou quand j'apprends que Berlin rejoint la position française sur l'électrification des véhicules, j'ai plutôt le sentiment que les élites teutonnes sont en train de se prendre le mur de la réalité en pleine figure, que ça en fait paniquer certains, mais que d'autres font preuve d'un peu de réalisme. En même temps, ce n 'est pas trop tôt. Une boite comme Safran avait déjà identifié depuis un moment certains risques que la position russe lui faisait courir, et elle avait agi en conséquence : Les dirigeants d'une entreprise française ont manifesté plus de jugeotte que la chancellerie allemande! OK c'est une entreprise très liée au secteur de la défense et qui semble mener une réflexion de fond : Mais c'est une entreprise privée, pas le gouvernement d'un état du G7. Et au fond, elle a "juste" identifié un fournisseur critique et appliqué la stratégie classique que j'ai déjà évoquée plus haut: constituer des stocks pour amortir les fluctuations et diversifier ses sources d'approvisionnement. A mon sens, ça rend la situation allemande actuelle d'autant plus critiquable. Voire lamentable. Le bon coté, c'est que la France pourra peut-être tirer parti de la détresse outre-Rhin, et en profiter pour rallier nos voisins à nos vues. J'ai l'impression que c'est ce qui s'est passé pour les véhicules électriques, alors pourquoi ne pas tenter de récidiver? Par exemple sur des politiques énergétiques et de défense communes. A court terme, cependant, j'espère surtout que notre ministre de la Défense va s'entretenir avec son homologue allemand au sujet du blindé franco-allemand et du SCAF. Juste histoire de rappeler que c'est bien beau d'écouter ses industriels mais quand on a 9 chars capables de fonctionner dans un bataillon de 44, ou qu'on est pas fichus de faire voler ses Eurofighters, faute d'entretien, on évite de trop la ramener.
  11. Globalement oui, mais un sous-marin n'a pas l'homogénéité de la masse d'eau qu'il remplace. Le lest à lui seul doit déjà représenter une différence non négligeable, et, dans le cas des SN, le réacteur compte encore d'avantage. D'autre part, un sous-marin avance plus vite que l'au qu'il remplace. Mes cours de physique datent un peu, mais il me semble bien que deux masses avançant à des vitesses différents n'ont pas la même énergie et n'influent donc pas de le la même manière sur le champ de gravité. Il s'agit bien évidemment d'actions minimes, mais avec un capteur doté d'une sensibilité à 8 chiffres après la virgule, on peut envisager pas mal de choses. Tiens tu as pensé à la même chose que moi. Moi je pense qu'on pourra mesurer toute variation de masse dans un endroit donné. Par exemple à l'intérieur d'une usine. Il n'y a pas que toi et moi qui y avons pensé : Je crois que tous les deux, on devrait faire un procès aux anglais qui nous ont piqué l'idée . Plus sérieusement, la gravimétrie quantique semble en plein essor et sur ce coup la France se trouve en pointe. A priori, on sera les premiers à utiliser cette technologie pour cartographier le globe. J'espère bien qu'après dépouillement des résultats de la première campagne de cartographie, les navires du SHOM reprendront la mer en disposant de dizaines de points aux caractéristiques gravitationnelles particulières pour se recaler. Quand on disposera de plusieurs centaines de points, ça pourra intéresser les navires de surface de la Royale. Quand on passera à des milliers, viendra le tour des SNA (il leur faut au moins ça, pour rester discrets et leur éviter de passer trop souvent dans certaines zones). Et quand on atteindra le stade des dizaines de milliers de points, on pourra envisager d'en faire profiter les SNLE. Personnellement, j'apprécierais surtout si on proposait cette technologie à l'export. Rien que pour pouvoir la vendre aux indonésiens, et voir les amiraux australiens faire la tête .
  12. Le point de vue du patron de Total Energie sur le problème du gaz russe en Europe et tout particulièrement en Allemagne : La situation risque donc de s'avérer compliquée jusqu'en 2025. De plus, aux problèmes des terminaux portuaires allemands, il faut ajouter les soucis de l'armée teutonne, déjà mentionnés dans le fil de la guerre en Ukraine: Plus haut dans ce fil, j'ai évoqué la myopie des dirigeants allemands, mais là je pense qu'on peut parler tout bonnement d'aveuglement.
  13. Si un avion peut vole à environ 500 m d'altitude, un satellite géostationnaire, c'est environ 35 000 km. Il y a un rapport de 1 à 70 000. Même avec une exactitude à 8 chiffres après la virgule, la précision du gravimètre risque de souffrir. De plus, comme son nom l'indique, un satellite géostationnaire est fixe par rapport à la terre, ce qui veut dire qu'il en observe toujours la même partie. Or pour le moment, on manque cruellement de données. C'est pour ça que les navires du SHOM vont parcourir les eaux internationales. Un satellite sur une orbite polaire, observerait à chaque passage une partie différente de la terre, puisque cette dernière tourne. Au bout de quelques semaines ou de quelques mois, selon la largeur de la bande observée, on aura cartographié le globe. Je suis d'accord sur le potentiel de détection, mais, pour mesurer une variation, il faut connaître la valeur d'origine. D'où l'intérêt de commencer par cartographier le globe. CQFD Ca c'est très possible mais ces phénomènes doivent pouvoir avoir des cinématiques identifiables et très différentes de celle d'un sous-marin par exemple. Des cinématiques différents de celles d'un sous-marin, ok, mais d'un sous-marin, tel qu'il navigue actuellement. Pour l'instant, on ne sait pas si quelques judicieuses variations de direction et de vitesse, ne pourraient pas permettre à un submersible de faire passer sa signature gravimétrique pour celle d'un flux de magma particulièrement turbulent. (par exemple) C'est là que la cartographie du SHOM gagne encore en intérêt. Les navires vont inéluctablement tomber sur des trucs imprévus, ou particulièrement difficiles à interpréter. Ce sera le boulot des spécialistes de découvrir si nos équipages peuvent en tirer partie. Mais bon, on va peut-être un peu vite en besogne. Les nouveaux bateaux du SHOM devraient rentrer en service vers 2026, d'après ce qui est écrit dans ce fil. Alors si à la fin de la décennie, on a une cartographie gravimétrique détaillée des fonds sous-marins et qu'on envisage de lancer un satellite pour élargir la collecte de données, personnellement, je serais satisfait. (surtout s'ils lancent le satellite sur une orbite polaire )
  14. Je ne pense pas que dans l'état actuel des choses, on puisse comparer la dépendance allemande à l'énergie nucléaire française avec la dépendance allemande au gaz russe. Dans le second cas, on parle quand même de 55% de PDM! Si la France ne fournissait à l'Allemagne ne serait-ce que 35% de son électricité, notre balance commerciale serait nettement moins déséquilibrée. Cependant, si tu as une source à me fournir qui indique le contraire, je suis preneur . Par contre, je comprendrais tout-à-fait qu'Olaf Scholz réalise que sa prédécesseur a manqué de bon sens (un tout petit peu ) et qu'il décide une réorientation partielle de la politique énergétique. L'arrêt des centrales nucléaires, au charbon et à la lignite va poser de gros problème pour la production d'électricité, surtout avec les nouveaux soucis d'approvisionnement en gaz russe. Si en même temps, on arrête les voitures thermiques, la consommation de cette même électricité va grimper en flèche. L'hybride, même rechargeable, et les carburants de synthèse permettraient de desserrer le nœud coulant pour quelques années. Actuellement, on a des problèmes principalement avec la Russie. Pour autant que je sache, la Chine ne traine pas les pieds pour commercer avec nous, et de notre côté, on ne rechigne pas à échanger avec eux. Le bloc sino-russe ne me semble donc pas homogène dans sa volonté de négoce avec l'occident. Mais là aussi, si tu as des sources ou des arguments qui t'amènent à penser que l'Algérie peut nous faire faux bon, je suis preneur (poste les juste dans le fil dédié à ce pays, SVP, qu'on ne vire pas HS) Et de toute façon, si Alger regimbait, on se serait pas aussi mal placé que l'Allemagne pour une raison très simple: nous on a pas renoncé à nos centrales nucléaires (et on a pas laissé le contrôle de 25% de nos capacité de stockage à Gazprom )
  15. Si tu parles d'utiliser les satellites à des fins de veille pour la lutte anti sous-marine, il reste encore quelques écueils à surmonter: d'abord l'exemple des satellites optiques montre que tu peux difficilement couvrir la même zone en continu, à moins d'utiliser des dizaines voire des centaines de capteurs indépendants. Ou alors il faut utiliser un satellite géostationnaire, mais dans ce cas, il se trouvera à une altitude de plus de 35 000 km. ensuite, cette même altitude joue quand même un rôle sur la précision des mesures. C'est une chose d'utiliser un gravimètre depuis un bateau au niveau de la mer, ou depuis un avion à quelques centaines de mètres de hauteur, mais pour les satellites, on parle en kilomètres. Même avec une sensibilité à 8 chiffres après la virgule, ça doit nuire. par ailleurs, tu parles de dépointage, mais sur terre, la force de gravité pointe vers le centre du globe. Bien sûr, si tu te trouves sur une plage de Normandie, à coté d'une falaise bien massive, cette dernière t'attirera un peu plus que l'air au dessus de l'océan de l'autre coté. Un tout petit peu plus. J'imagine bien qu'il doit y avoir quelque chose à creuser pour des spécialistes un peu tordus, mais on en est pas là. Commençons donc par envoyer les navires du SHOM sillonner les mers et essayer de détecter un SNA français qui passerait en dessous d'eux à quelques dizaines de mètres de profondeur. enfin, un lancement de satellite n'est jamais quelque chose d'anodin. La charge utile d'une fusée au décollage encaisse plusieurs G, voire plusieurs dizaines de G, sans compter les vibrations. On commence juste à utiliser les gravimètres quantiques, je ne suis pas sûr qu'on connaisse déjà leurs limites d'usage, alors ça me semble prématuré d'en embarquer un sur Ariane. A la limite, si on réussit à résoudre les points 2 et 4, je verrais bien dans quelques années, un gravimètre sur une orbite polaire un peu basse, histoire de pouvoir cartographier non seulement les eaux internationales, mais l'intégralité du globe, avec des mises à jour régulières. Si d'ici là, on a fait quelques progrès dans l'interprétation des données, on pourra peut-être même détecter les zones de vides plus légères comme les grandes grottes. Ou les bunkers . Mais on en est pas là. Par contre, si un jour on arrive à satelliser des gravimètres, et qu'on dispose d'une carte gravimétrique de l'intégralité du globe, ça me semble tout à fait plausible que le lointain successeur du M51 dispose alors d'une technologie quantique en redondance avec sa centrale à inertie …
  16. Sauf que, comme je l'ai déjà mentionné à deux reprises, L'Usine Nouvelle affirme que ce n'est pas (plus?) le cas. Et pour appuyer ses dires, le journal cite une chercheuse allemande: D’autant que pour accroître la pression, Moscou a bridé ses livraisons au strict minimum de ce qui est prévu contractuellement. « Début 2022, moins de la moitié du volume de gaz a été acheminé de Russie par rapport au début 2021 », analyse Anke Herold, la directrice de l’Institut d’écologie appliquée (Öko-Institut), à Fribourg-en-Brisgau. Le 30 janvier, les réservoirs allemands étaient remplis à moins de 40%. Soit à peine de quoi tenir une semaine de grand froid. De toute façon, vu la situation actuelle en Ukraine, la question a nettement moins d'importance. Il reste à voir comment Berlin va s'adapter, mais l'actuel gouvernement m'a l'air moins dogmatique que son prédécesseur. Un exemple récent : Désormais, je me prend à espérer qu'E. Macron parvienne à convaincre O. Scholz de soutenir une politique européenne de l'énergie avec une tonalité indépendante. Voire avec un petit gout de souverainisme (européen ).
  17. Dans un premier temps, il va falloir cartographier la gravimétrie des océans. Une tâche très vraisemblablement dévolue au SHOM. Quand les navires de ce service passeront au large de Lorient et de Toulon, on peut imaginer qu'un SNA français croisera dans les parages, histoire d'effectuer quelques tests de détection en grandeur réelle . Si jamais, ça marche il faudra envisager d'installer des exemplaires de GIRAFE sur les hélicoptères de lutte anti sous-marine, voire sur les drones actuellement testés par la Royale. Un des avantages par rapport à un sonar actif, c'est que le submersible ignore s'il est détecté ou pas. Et si l'hélico communique correctement avec les bâtiments de surface, ce sont ces derniers qui passeront à l'attaque, en prenant leur cible par surprise.
  18. J'ai l'impression que les allemands ont d'avantage regardé la facture présentée par la Russie que la fiabilité de ce régime . De plus, l'article que je cite ne va pas dans ton sens: Il se peut que ton analyse sur la fiabilité de la Russie reflète un point de vue qui était celui des dirigeants allemand pendant longtemps, ce qui les poussait dans les bras de Moscou. Cependant, les choses changent depuis quelques temps: La fiabilité d'un régime, ce n'est pas juste la stabilité de son gouvernement et de ses dirigeants, mais aussi la capacité de ce régime à adopter un comportement modéré et prévisible, histoire qu'il ne vire pas persona non grata pour ses interlocuteurs. De ce point de vue la Norvège s'avère nettement plus fiable. De toute façon, au risque de me répéter, ce n'est pas sein de dépendre à ce point d'un seul fournisseur, que ce soit pour une entreprise ou pour un pays. Cela ne me générait pas que l'Allemagne achète 25-30% de son gaz à la Russie, mais au delà de 35-40%, on commence à avoir un problème.
  19. Et si la marine française était la première marine au monde équipée de la technologie quantique? Si j'ai bien compris, il va falloir dans un premier temps effectuer une cartographie gravimétrique hyper précise des océans. Ce doit être à ça que serviront les 4 gravimètres prévus. Mais, une fois acquise, ce genre de données s'avérera incroyablement précieux. Sans doute pas autant que les banques de données sonores pour les oreilles d'or, mais pas loin. Je pense que les sous-marins pourraient particulièrement en bénéficier. Les navires de surfaces peuvent s'orienter grâce au GPS, ou aux étoiles et au soleil, le cas échéant. Sous l'eau, c'est une autre pire de manches. Il me semble que si les centrales à inertie pouvaient se trouver épaulées par des gravimètres quantiques, la navigation des submersibles s'en trouverait changée… D'ailleurs à ce sujet là, je me demande si les gravimètres seraient capables de détecter des masses immergées de plusieurs milliers de tonnes, pas trop éloignées et en déplacement? (genre à la vitesse de quelques nœuds ) Si oui, alors on tient aussi une alternative au sonar!
  20. Avec quelques astuces et beaucoup de chance, j'ai mis la main sur l'intégralité de l'article de l'Usine Nouvelle que je mentionnais dans mon post précédent. Bien évidemment, je le met en texte caché : Comme c'est assez long, voici, selon moi, les points importants (avec quelques commentaires persos ): 55% du gaz consommé en Allemagne vient de Russie (en France, ça doit tourner autour de 25%, on s'approvisionne aussi en Norvège et en Algérie, en tâchant de garder ces trois là dans le même ordre de grandeur …) tous les gouvernements allemands au moins depuis 25 ans suivent la même ligne et s'appuient sur le gaz russe (Merkel ayant dirigé le pays depuis une quinzaine d'années, elle a cependant largement eu le temps de réfléchir à la question. Surtout que c'est une scientifique. Elle aurait pu décider d'infléchir la trajectoire, comme elle l'a fait pour les centrales nucléaires.) Il semble que la Russie joue avec les nerfs des teutons (ça alors?! Qui aurait cru Poutine capable de ça ?) Berlin a acheté du gaz russe parce que c'était pas cher. La RFA ne s'est pas dotée de terminus portuaires pour le GNL, parce que ça coute des sous. (et après on dira que c'est l'Angleterre qui est une nation de boutiquiers. Pour rappel, en France, on a 4 terminaux GNL. Mais bon ça doit être un truc de toxico, vus qu'on est accro à la dépense publique.) la capacité de stockage gazière allemande permet à la RFA de tenir une semaine par grand froid. Et elle est contrôlée à 25% par … Gazprom ( alors à ce niveau, je crois que je n'ai même plus besoin de commenter.) Sérieusement, j'en viens à espérer que Poutine avait des taupes et des agents d'influence à la Chancellerie. Parce que si les dirigeants teutons ont vraiment pris tous seuls les décisions qui les ont mené là, on frôle le cas d'école. Le genre qui sera enseigné dans les cours de stratégie. Comme contre-exemple. Ce qui me navre, c'est que même dans le secteur privé, il existe la notion de "fournisseur critique". Quand une grosse société identifie ce genre d'entreprises parmi ses pourvoyeurs, alors il est recommandé qu'elle développe une stratégie pour éviter une mise en danger de ses activités. Les deux axes le plus souvent préconisés sont la constitution de stocks et la diversification des fournisseurs. Il est dommage que Berlin n'ai pas eu connaissance de ce genre de chose. Vraiment dommage. En même temps, on peut essayer de les comprendre. Ce n'est pas comme si l'Allemagne avait une économie avec beaucoup d'entreprises industrielles qui ont recours à de nombreux sous-traitants qui eux-mêmes … Oh, wait !
  21. Apparemment, la situation démographique chinoise ne s'améliore pas, ce qui pousse les dirigeants à envisager des solutions … disons drastiques : Les IVG sont un sujet délicat, et j'espère que ça ne va pas transformer ce fil de discussion en champ de ruines, que les modos fermeraient après avoir généreusement assaisonnés tous les belligérants. Pour éviter ce triste sort, je voudrais me concentrer sur l'objectif du gouvernement chinois. Ils entendent relancer les naissances et visiblement, les mesures prises jusqu'ici ne marchant pas trop. Je doute que l'approche anti-avortement fonctionne, et ce pour une raison très simple: un autre pays communiste a déjà essayé. Ils s'agit de la Roumanie, au milieu des années 60. C'est allé très loin puisque des examens gynécologiques obligatoires et réguliers étaient imposés aux femmes en âge de procréer, en particulier sur leurs lieux de travail. Dans un premier temps ça a fonctionné, puisque en 1969 il y a eu un million de naissances supplémentaires. Sauf que l'avortement illégal s'est rapidement développé dans toutes les couches sociales, avec pour conséquence subsidiaire une hausse de la mortalité féminine. Et à la chute du Mur de Berlin, on s'est aperçu que beaucoup d'orphelinats roumains créés pour accueillir les enfants non désirés relevaient carrément du sordide. ( http://www.slate.fr/story/177582/etats-unis-interdiction-avortement-roe-v-wade-roumanie-ceausescu ) Si la Chine prend le même chemin, ils ne sont pas sortis d'affaire. Surtout si la mortalité féminine augmente. Déjà qu'il y a un déficit de naissances féminines . Le problème c'est que les alternatives occidentales me semblent difficilement transposables. L'immigration comme aux USA? Je vois mal Pékin accueillir des flots de Sénégalaises à bras ouvert (j'ai pris un pays au hasard comme exemple). Le développement des congés parentaux et des aides sociales pour aider les parents, comme en Scandinavie, ou chez nous? Il suffit de lire les posts au dessus du mien pour comprendre qu'en février 2022, la mode est plutôt aux journées de travail de 12h. Sans compter qu'il semble que les parents chinois se retrouvent à économiser durant des années pour payer les études de leur progéniture. S'ils ont deux enfants, alors ils doivent économiser deux fois plus, ce qui s'avère souvent dissuasif. Bien sûr on peut imaginer que l'état intervienne pour baisser les coûts de scolarité, mais vu l'ampleur de la population chinoise, ça impliquerait d'énormes sommes d'argent public. Et peut-être même des besoins d'arbitrages budgétaires entre différents ministères. Et j'ai du mal à imaginer Pékin réduire, ou même juste arrêter d'augmenter, les sommes affectées à la défense.
  22. @Wallaby : finalement, on est pas tellement en désaccord. Actuellement, on parle de 55% de PDM pour le gaz russe dans les importations. Des proportions bien au delà de ce que mentionnent le ministre des affaires étrangères de laRFA ou Wolff von Amerongen. D'ailleurs même les dirigeants allemands commencent à se poser des questions : Encore une fois ce qui me gène, ce n'est pas d'acheter du gaz à la Russie, mais d'en acheter trop, au point d'en devenir dépendant. Faire des économies en achetant pas cher, d'accord, mais mettre tous ses œufs dans le même panier, ça comporte des risques. Berlin commence à se rendre compte de son erreur... Le bon côté, c'est que l'UE fait bloc et qu'elle pourrait en ressortir renforcée: Si j'ai le temps, je développerai le thème de la réaction européenne sur le fil dédié Un dernier point sur la guerre des pipeline du début des années 80. Il se peut que Reagan n'ait pas eu pour unique motivation de faire plaisir à l'Allemagne ou aux entreprises américaines :
  23. Je ne qualifierais pas une menace directe de manœuvre retorse . Je verrai plus tonton Vlad, comme un adepte Paulo Coehlo "parfois la peur de souffrir fait plus de dégats que la souffrance elle-même." Pour dire les choses autrement, un bon maître-chanteur sait inspirer la crainte en ne recourant que rarement à la violence. Néanmoins, tout le monde sait qu'il peut le faire et qu'il n'aura aucune hésitation. C'est un peu ce qui se passe avec l'Ukraine en ce moment, non?
  24. La Tribune m'a fait prendre conscience de quelques informations troublantes : Quand Angela Merkel a annoncé la fin des centrales nucléaires chez elle, j'ai un peu tiqué, car j'estimais que Fukushima ne devait pas faire oublier la lutte contre le réchauffement climatique. (et à l'époque je ne connaissais pas les "merveilleuses" mines de lignites, parfois héritées de la RDA mais dont certaines sont encore en activité aujourd'hui ) Quand la chancelière a décidé de recourir massivement au gaz russe et de soutenir Nord Stream 2, j'ai nettement plus tiqué. Diversifier ses fournisseurs est une règle de base pour une bonne gestion d'entreprise ou pour un état. Tonton Vlad avait déjà prouvé à plusieurs reprises qu'il pouvait être extrêmement retors, et on lui fournissait sur un plateau un moyen de pression vis-à-vis de la RFA. Et voilà que j'apprend que Berlin n'a même pas cherché à se doter des infrastructures pour s'approvisionner en GNL le cas échéant! Comme dit le proverbe "une fois c'est un hasard, deux fois c'est une coïncidence et à partir de trois, il faut commencer à se demander s'il n'y a pas un cause cachée." Je vais rester gentil et appliquer la maxime de Goethe, comme quoi il ne faut pas attribuer à la malveillance ce que l'incompétence suffit à expliquer: en matière de politique énergétique, Angela Merkel a fait preuve d'une grande myopie stratégique. Ce qui me tracasse, c'est que si elle a fait preuve de myopie en matière de politique énergétique, on ne peur pas exclure que ça aie été le cas dans d'autre domaine. Par exemple pour les réfugiés syriens . La conscience de l'Europe aurait peut-être dû aller voir un oculiste, au début des années 2010 .
  25. @Boule75 tout à fait d'accord, c'est pour ça que j'aimerais bien que Bruxelles relance les négociations. Les aides versées à la Pologne ou la Hongrie doivent représenter plusieurs milliards, voire plusieurs dizaine de milliards d'euros. Est-ce que les eurosceptiques estiment que ça compte moins que la souveraineté? Il me semble que c'est le genre de question qui aurait tout à fait sa place dans le débat électoral (même si l'exemple du Brexit me laisse craindre que les populistes affirmeront benoitement qu'ils peuvent tout obtenir à la fois : la liberté de faire ce qu'ils veulent et l'argent de l'UE.)
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