Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Heorl

Members
  • Compteur de contenus

    2 056
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    5

Tout ce qui a été posté par Heorl

  1. C'est surtout que s'ils utilisent trop de moyens pour défendre Kherson et doivent quand même être contraints d'évacuer, ben la facture risque d'être très salée puisque les Ukrainiens auront tout loisir de les détruire aux abords des quelques ponts permettant le franchissement au-delà du Dniepr. Le danger est l'encerclement d'un nombre important de troupes au nord de Nova Kakhovka, la destruction des troupes ayant gardé Kherson et un franchissement à la hussarde des ponts sur le Dniepr. Un scénario cauchemardesque pour les Russes car ce serait le retour du front près de la Crimée, la nécessité de renvoyer tout ce qui est disponible pour colmater la brèche sous peine de voir Melitopol également libérée voire l'isthme de Crimée franchi. Rappelons que la Russie n'a que très peu de moyens dans la région et manque de densité pour pouvoir faire face à une rupture en règle. Les réservoirs de troupes basées en Crimée semblent épuisés et il n'y a plus personne derrière. D'où l'importance de s'accrocher à Kherson : si les lignes craquent et qu'il faut évacuer en catastrophe, un nombre important de troupes risquent d'y passer, sans forcément pouvoir derrière suffir à défendre les ponts sur le Dniepr. Après, ce que je dis là doit sans doute être la grosse crainte du commandement russe dans la région, mais c'est peu réaliste : les Ukrainiens ont sans doute déjà pas mal dérouillé pour progresser dans la région et sont encore loin de briser les lignes russes, et rien ne dit qu'un retrait russe se ferait en catastrophe.
  2. Ça correspondrait donc aux annonces demandant aux civils de quitter la ville et aix estimations de l'EMA qui pensent les Russes s'accrochant encore du bout des ongles sur leurs positions.
  3. Oui, formation VADAT de trois semaines pour remplir une mission d'un an ensuite. Ma section vient de partir sur le terrain pour appliquer les ordres de niveau chef de trinôme et les rudiments de ceux de chef de groupe (on ira pas au-dessus en raison de la faible longueur du stage). Brocéliande est accueillante, et la marche du souvenir il y a trois jours était mémorable (et nous de rigoler comme des cons en se disant que Burkhard, Lecointre et autres s'étaient mis des murges sur la Grande Bosse quand ils avaient notre âge).
  4. Oui, il semble se passer des trucs dans la région de Kherson. D'ailleurs, quelque chose a sauté hier à Nova Kakhovka, probablement un dépôt de muns. (La formation à Cyr se passe bien mais je viens de choper le covid et suis confiné jusqu'à nouvel ordre, j'en profite pour rattraper les fils )
  5. Oui, note que je dis qu'ils étaient pionniers, pas qu'ils étaient bons. Au moment où les Soviétiques avaient déjà des tireuses d'élite ou des régiments de chasse féminins, les Américains avaient déjà du mal à considérer qu'un Noir puisse être assez intelligent pour piloter un avion, alors une femme... C'est d'autant plus dommage que l'URSS d'après-guerre manquaient d'hommes, comme la France de l'entre-deux-guerres, dans les deux cas il y a eu crispation autour des préjugés et peu d'évolution.
  6. Pas seulement. Faut aussi avoir la matière humaine, et même si on a pas trop de problèmes pour recruter, y'a un plafond qu'on atteindra sans doute bien avant d'avoir doublé nos effectifs.
  7. Ma doué, herciv, tu serais un partisan des Francs ? Nominoé et notre bonne duchesse Anne se retournent dans leurs tombes. PS: je suis Alsacien, ceci est une blague.
  8. Tu peux créer une armée puissante et efficace de toutes pièces en une poignée d'années. l'Ukraine a mis moins de huit ans à faire la transition, la France a rebâti une armée complète à partir de rien entre 42 et 44, avec d'excellents résultats. Ce qui va manquer aux Russes c'est la matière. Pas assez de jeunes, avec en plus refus de prendre les femmes (marrant pour un pays qui fut pionnier dans l'égalité des sexes). Tu ne fais pas la guerre avec des quinquas, mais avec des jeunes comme toi et moi, qui avons la forme, l'énergie et l'endurance nécessaire, tout en étant encore suffisamment malléables pour apprendre à se battre et n'ayant pas encore beaucoup d'attaches. Or, la natalité russe est pourrie depuis trente ans et ne fait qu'empirer. Ils n'étaient même pas capables de remplir leurs plans de recrutement par manque de volontaires, bloquant à environ 400.000 pax opérationnels dans leur AdT en 2020 contre les 500.000 initialement prévues si je me souviens bien, et avec une baisse qui a du se faire sentir depuis deux ans et les pertes du Covid. Tu as eu un pic des naissances en 2013-2015, mais on est depuis redescendu au niveau de 1991 et ça n'a pas l'air de s'arrêter. Tu as en plus un taux de mortalité deux fois supérieur à leur taux de naissance. Si je devais donner une estimation au doigt mouillé, je dirais que sous condition d'une réorganisation sévère, l'armée rouge pourrait pour un temps retrouver sa force de 2021 vers 2031, mais après ce sera la descente par manque d'hommes. Sans parler de l'âge du matériel : on se moque des T-72, mais imaginez ce que ce sera dans dix ans encore. De ce que j'en ai lu en discutant avec les quelques Russes que je connais, il y a chez eux la perception que l'échéance approche du moment où la Russie ne pourra plus rétablir son rang, et que si elle ne le fait pas maintenant elle est foutue. Notez que le raisonnement existe aussi en Chine, où la démographie ferait paraître les Russes pour des chauds-lapins, et où donc la conquête de Taïwan sera dans un futur proche ou ne sera pas. Il y a un monde entre la complexité des obus actuels et ceux de la guerre de 14. Va donc produire un obus flèche ou une roquette de Grad avec les moyens de l'époque
  9. Marrant, c'est exactement ce que je compte faire : je vais bosser à Fantassins cette année puis je vais tenter l'OST pour l'infanterie
  10. Oui, de la com. De la com de la part d'un service avec une excellente réputation et des états de services qui parlent d'eux-mêmes, contrairement au FSB qui fait pâle figure face au professionalisme du KGB.
  11. Au contraire, sortir ça est très utile parce qu'on sait que l'information va tourner : dans les opinions publiques occidentales, qui vont continuer de soutenir l'Ukraine en se disant qu'elle peut l'emporter, en Ukraine où la population peut se mettre à croire que l'ennemi s'épuise malgré ses succès tactiques, et enfin chez les Russes aussi où la critique pourrait naître et croître à base de gaspillage des réserves de la Russie et de la mise en danger de sa défense. Et pose-toi la question inverse : à quoi cela sert-il de garder l'information secrète si la Russie n'en peut mais, que ça renforce l'idée d'une Ukraine qui va tenir le coup et vaincre, et que la Russie n'a plus rien à envoyer ? Une information doit être utilisée, et l'un de ces usages peut être sa divulgation : or ici, une info de ce type est plus utile dans le public que gardée secrète.
  12. Personnellement j'ai plus tendance à croire les affirmations des SR plutôt que celles de généraux en retraite, malgré tout le respect que j'ai et que je conserve pour Messieurs Goya, Servent, Yakovleff et autres. Ils ne sont tout simplement plus dans le jeu aujourd'hui et utilisent leur expertise pour analyser les informations auxquelles le public a accès, avec une justesse certaine mais une précision relative dans bien des cas. Et de plus cette estimation des SR me semble pas déconnante du tout quand on voit ce qui tombe sur le Donbass depuis deux mois. Elle est aussi assez vague : qu'entend-on par "quelques semaines" ? 15 jours, un mois, deux ? Le résultat est très différent selon ce qui se vérifie.
  13. Pareil en France : surreprésentation des ultramarins et des descendants d'immigrés dont les parents venaient du Maghreb ou d'Afrique noire.
  14. Oh, les Russes ont encore beaucoup de troupes expérimentées, qui ont fait la Tchétchénie et l'A-stan. Le problème c'est qu'ils ont tous quarante ans et vingt kilos en trop.
  15. Après le Tsar à la place du Tsar, le calife à la place du calife
  16. Rien à voir. Tu me sors que l'Europe est enfin capable de se défendre et tu extrapoles en disant que l'Europe ce n'est plus la paix. Rien n'est moins vrai. Quant à l'adhésion, la belle affaire, tu en connais beaucoup des pays riches et européens qui sont encore intégrables ? La Suisse et la Norvège, plus le Royaume-Uni maintenant. C'est tout. Et pour les deux premiers, on les a corsetés comme il faut pour leur donner accès au marché commun, ce qui fait qu'ils sont des économies intégrées à l'UE comme n'importe quel membre mais n'ont pas voix au chapitre sur sa politique monétaire ou commerciale. Ce que plusieurs commencent déjà à critiquer en Norvège. La Suisse, elle, au nom de son principe de neutralité que l'Europe n'a jamais violé, se contente de sa place actuelle. Alors que si l'Europe était une puissance expansionniste et belliqueuse ça ferait longtemps que la petite république suisse aurait été intégrée par la force. Donc oui, l'Europe c'est la paix, la paix chez elle, la paix pour ses membres. Le reste à côté ne la concerne pas de ce point de vue-là. Par contre, l'Europe pourrait très bien cesser d'être un havre de paix continu si la Turquie continue de foutre la merde en Mer Egée, si un nouveau conflit éclate dans les Balkans, si la Russie, en désespoir de cause, attaque les Baltes ou la Pologne, etc. C'est loin d'être prouvé : les Russes restent dans l'offensive et perdent autant de monde que les Ukrainiens, et leurs réserves personnelles sont déjà bien éprouvées et ne dureront pas non plus éternellement. Si le coup des arsenaux biélorusses est vrai (ce qui est probable, mais pas prouvé, donc je reste sceptique), alors eux aussi commencent à voir le fond de leurs stocks.
  17. Quand l'UE est apparue, sa frontière Sud avait Franco en Espagne et toute sa frontière Est était constituée de pays communistes comme la Yougoslavie de Tito, l'Allemagne de l'Est et la Tchécoslovaquie... Les "régimes pas très sympathiques" ont toujours fait partie de nos frontières. Quand à l'hubris de l'élargissement, elle a été annoncée dès le départ dans l'idée européenne. Toute l'Europe, rien que l'Europe. D'où les échecs marocains et géorgiens (encore que, pour le dernier faut voir), et d'où le fait qu'on continue de considérer comme à terme l'intégration logique de la Suisse, le Royaume-Uni et l'ensemble des Balkans, ainsi que la Biélorussie une fois débarrassée des Russes et de Loukachenko. Pour l'instant, cette idée d'Europe n'a pas trop mal marché. Est-ce que tu peux me donner une seule période dans le dernier millénaire où il n'y a pas eu une seule guerre à l'Ouest de l'Elbe pendant quatre-vingt années, ou dans les frontières de l'UE depuis ses élargissements ? Jamais depuis la pax romana ça n'est arrivé, et je peux te faire la liste des conflits si tu veux, avec les royaumes barbares, la conquête carolingienne, les guerres wisigothiques, la Reconquista, les guerres lombardes, les conquêtes normandes, les deux Guerres de Cent Ans, les croisades contre les Albigeois, les guerres de Bourgogne et des Flandres, les guerres d'Italie, les guerres de religion, les guerres des ligues et des coalitions, les guerres impériales et de successions, les guerres de Trente Ans et de Sept Ans, les guerres de la Révolution et napoléoniennes, les guerres des nations avec l'unification de l'Italie et de l'Allemagne, la guerre de 70, celle de 14, celle de 39. L'Europe c'est la paix. Et ça tu peux demander à tous les pays qui n'en font pas partie, ils le savent très bien : l'Europe, c'est la tranquillité, les bisbilles entre États mais une prospérité jamais vue ailleurs, c'est l'abolition de la corruption (Fillon aurait été un politicien moyen en Roumanie dans les années 90), c'est la stabilité et la facilité du commerce. Donc non, il n'y a pas d'hubris de l'élargissement, mais une ambition logique de la part des États voisins de faire partie de l'un des ensembles économiques les plus profitables pour leur pays.
  18. Pas mal de Tchétchènes, Circassiens, ou Daguestanais seraient volontaires. On peut sans doute y ajouter quelques Touvains (le Tannu-Tuva était indépendant jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale), et sans doute quelques mouvements autonomistes dans les contrées désertiques du grand Nord, en Sibérie comme chez les Samis à côté de Mourmansk. Sinon la conquête de l'Ukraine rajouterait au moins 20 millions de "Russes" qui pourraient être déportés vers l'Ukraine verte (c'est au nord de Vladivostok, les Russes y avaient déjà déporté un grand nombre d'Ukrainiens qui y ont créé un noyau national).
  19. Je serais plus mesuré. Il ne veut pas la richesse de ces territoire, mais leur contrôle. La Russie est encore très influencée par la théorie du Heartland, selon laquelle la Russie doit, pour assurer sa sécurité et se prémunir des invasions, contrôler les "portes" par lesquelles ces invasions pourraient venir. Elles sont traditionnellement au nombre de sept : la Baltique, la grande plaine eurasiatique, les Balkans, la Mer Noire, les hauts-plateaux d'Asie Centrale, les montagnes mongoles et la rive nord de l'Amour. Kaliningrad neutralise la Baltique et partiellement la plaine eurasiatique, l'influence au Kazakhstan garde l'Asie Centrale, et l'alliance chinoise, bien que contre-nature et emplie d'arrière-pensées, sécurise la Mongolie et l'Amour. L'Ukraine permet de garder le contrôle des Balkans en remettant la frontière sur une barrière naturelle (les Carpates) et de sécuriser complètement la Mer Noire via la Crimée et le port de Sébastopol. D'où l'importance pour les paranoïaques de Moscou de contrôler ce pays puisqu'il pourrait pour eux servir de tremplin à une invasion de la Russie, c'est dit et répété clairement dans leur médias. Ça nous semble absurde, parce que ça l'est et que personne en Europe n'a intérêt à envahir la Russie, mais ils y croient. D'ailleurs les Baltes aussi sont concernés par cette paranoïa de l'invasion. C'est pas une affaire de richesse mais de sécurité et de peur de l'invasion, quand bien même cette peur est irrationnelle et infondée. Carte explicative de la théorie du Heartland. Si ça vous intéresse, lisez The Geographical Pivot of History, de Mackinder, c'est l'inventeur de la théorie au XIXème siècle.
  20. C'est sans doute le cas. Mais en concentrant le peu de moyen en quelques endroits clés avec une couverture encore plus fine ailleurs pour donner le change, on peut grignoter le dispositif ennemi malgré des moyens inférieurs. La défaite dans le détail, ça existe encore.
  21. Ça se sait depuis longtemps que de Zaporijjie à Donetsk les deux armées sont extrêmement étendues et manquent de moyens pour faire autre chose qu'une posture défensive.
  22. Même lorsque les États-Unis avaient déjà la bombe et pas eux, le Chinois se sont pas gênés pour aller leur chercher des noises : cf Corée 53.
  23. Figure-toi justement qu'on en a soupé, du Popper, en long en large et en travers, et rien de ce que tu dis ne permet de retirer le qualificatif de sciences aux sciences sociales. La réfutabilité n'a pas besoin de la réplicabilité pour être applicable. Mais on digresse et on entre dans un hors sujet complet. Je note au passage que tu cites wikipédia pour Ladmiral, il est amusant que tu oublies de noter le paragraphe suivant qui donne un autre son de cloche :
  24. Attendez... On parle d'un pays avec une dérive autocratique, une industrie du sexe en plein essor malgré un puritanisme officiel complet, l'omniprésence de la drogue, la restriction voire l'interdiction de l'avortement, un racisme qui refait surface, des armes qui coûte moins cher qu'une assurance santé, une sécurité sociale inexistante, une corruption grandissante, des inégalités extrêmement importantes et la certitude d'être un pays béni par Dieu ? Je retire ce que j'ai dit sur le fil Ukraine, la Russie est un interlocuteur parfaitement valable pour un tel pays. D'aucuns diraient même qu'ils se ressemblent...
  25. Non. Le principe de la science est la méthode d'obtention de la connaissance, la reproductibilité n'est pas un aspect fondamental sauf en sciences exactes. Cela tient à l'instabilité de l'objet étudié, l'Homme, qui varie beaucoup et peut avoir des réactions imprévisibles, et qu'on a beaucoup de difficultés à circonvenir sans recourir à une essentialisation qui tronque le raisonnement. Les sciences sociales, parmi lesquelles les sciences politiques, sont des sciences au même titre que les autres : elles en ont la méthode, la structure, la rigueur. Elles ne sont par contre évidemment pas exempte de biais, comme l'ont montré les cas Sokal et Sokal². Mais cela ne concerne principalement que les sciences chargées politiquement comme la sociologie (dont particulièrement les études de genre) et la linguistique (surtout sur des questions minées par la propagande comme Istanbul ou plus récemment l'affaire de l'écriture inclusive). L'histoire et la philosophie, par exemple, ne sont pas des sciences exactes et pourtant peuvent dans une certaine mesure justifier d'une reproductibilité (le piège de Thucydide est un bon exemple de phénomène qui se reproduit, et dont on a un cas justement en ce moment). D'ailleurs l'UNESCO a tranché et a bel et bien rangé les sciences sociales parmi les sciences. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000063623_fre
×
×
  • Créer...