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Tancrède

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Tout ce qui a été posté par Tancrède

  1. oups, post prématuré Personne ici ne joue les anges de pureté, et je ne me fais certaienement aucune illusion sur l'évolution actuelle des démocraties (médiatisation, communication, sophisme, l'affectif qui domine....). Mais arrête d'être facilement binaire: les défauts de la nôtre ne sont vraiment pas dans la même catégorie. On est même à des années lumières. De toute façon, comment un pays avec une telle concentration des richesses pourrait-il être une démocratie? Que tonton poutine bosse sur l'état de droit et il deviendra un personnage historique. La démocratie, comme De Gaulle le disait, c'est un loisir de pays riches. Qu'il s'assume pour ce qu'il ait: la Russie risque de perdre des monnaies d'échanges dans ce business étrange que sont les relations diplomatiques à force de s'offusquer qu'on ne prenne pas sa prétention démocratique au sérieux. Quel que soit son régime, la négociation sera la même à cause du gaz, et sa situation stratégique, autant que son histoire et sa mentalité actuelle, la poussera de toute façon à être une menace plus ou moins réelle (ce que je souhaite: ça pourrait enfin inciter nos politicards à se pencher sur la défense). Après, qu'il se mette à trucider qui il veut dans son pays; tant qu'il chie pas sur notre paillasson, je m'en tamponne.
  2. La popularité accrue à coups de propagande, d'omniprésence, de dégommage des alternatives.... Arrête avec ton coup des "vendus à l'occident": c'est primaire. O c'est mignon: les seuls pas d'accord avec Poutine-petit-père-des seuls-Slaves, ce sont des vendus à l'occident. Waaaah, quelle originalité, où j'ai entendu ça? "L'ennemi extérieur", bientôt "lennemi intérieur" (oups non, c'est déjà fait). A quand l'anathème sur les étrangers (non, déjà fait, je le raye), les "apatrides", les métèques et autres? Personne ici ne joue les anges de pureté, et je ne me fais certaienement aucune illusion sur l'évolution actuelle des démocraties (médiatisation, communication, sophisme, l'affectif qui domine....). Mais arrête d'être facilement binaire: les défa
  3. Mouaif, moi je reprends l'idée que j'avais suggéré sur ce topic il y a quelques temps: que Poutine s'établisse comme Président à vie d'une république autoritaire et arrête de gaspiller du fric dans des élections inutiles et coûteuses. Il pourrait consacrer les ressources à développer une vraie économie au lieu de laisser s'établir une économie de pure rente. Vu sa position de négociation et la scène internationale actuelle, la Russie ne serait handicapée par rien si elle disait ouvertement ce que tout le monde sait: on n'est pas une démocratie. Franchement, qui en a quelque chose à foutre à part des ONG?
  4. Au moins, M. Bling Bling n'a pas bourré les urnes comme une professionnelle du Bois de Boulogne, ou empêché la concurrence de s'exprimer ou de se financer.
  5. Faut pas non plus oublier la parité de pouvoir d'achat: 1 million de dollars en Chine n'achètent pas la même chose ni ne paient le même nombre de personnes qu'en occident. C'est d'autant plus vrai que la Chine produit de plus en plus la très grosse partie de ses matériels. En outre, nombre de domaines ne passent pas sur le budget Défense, en particulier la recherche qui est à cheval sur les budgets de l'Education et de l'industrie: le renseignement chinois (un bon bouquin de Faligot vient de sortir dessus) joue un énorme rôle dans la recherche militaire (et lui non plus n'est pas sur le budget défense, malgré le fait que des milliers de hackers, informaticiens et experts de la guerre électronique et des nouveaux concepts de cyberwar (les gigantesques attaques sur les réseaux américains et européens viennent de là) émargent sur ces autres budgets. A l'inverse, les Chinois optant pour une évolution à l'occidentale (technicisation, paquet sur le hardware, plus d'entraînement) et leur économie évoluant, la partie humaine leur coûtera de plus en plus cher: la technicisation va nécessiter des soldats éduqués, même au niveau du troufion (qui aura besoin de savoir lire, écrire, compter, utiliser un PDA), et entraînés (les dépenses d'entraînements, de formation et les stocks de petit matos vont exploser). Hors, la Chine a renoncé à l'éducation pour tous et focalise ses moyens sur les urbains modérément, relativement ou très aisés, ce qui rend la matière première qu'est le gars éduqué rare et cher, surtout compte tenu du développement accéléré du pays. Ce phénomène de raréfaction sera accru par la pyramide des âges chinoise qui voit une explosion de la population âgée: le jeune aussi se raréfie, même à l'échelle de la Chine. Le seul échapatoire sera d'éduquer les recrues illettrées, mais cela supposera des engagements plus longs et des dépenses encore accrues de formation. Et je ne compte pas tous les problèmes liés aux inaptitudes physiques d'une bonne part des populations rurales sous-alimentées et soignées. De même, les pensions, retraites, traitements, logement et autres avantages nécessaires au recrutement et au moral de soldats mieux éduqués et entraînés vont croître de façon exponentielle. Pour l'instant, l'ensemble de ces accroissements de coûts humains ne sont pas trop sensibles tout bêtement parce que la modernisation de l'armée chinoise ne concerne qu'une partie réduite de l'effectif, selon la méthode chinoise de l'échantillon qu'on voit aussi dans les acquisitions (développer et acquérir un nouveau modèle de chaque matos tous les 6 mois jusqu'à atteindre le niveau technologique requis, et produire en masse à ce stade). La très grande majorité de l'armée chinoise n'est pour l'instant encore qu'une masse humaine peu entraînée et mal équipée.
  6. Ay! Sérieusement, la suggestion était plus ou moins faite, mais bon: il est plutôt sûr que la reco du régiment LRM en question sera reversée, de même qu'une bonne partie de la ressource. Une chanson espagnole?? Pourquoi pas une ballade irlandaise (on s'en rappelle jamais et tout'façon on se flingue à la fin), une comptine polonaise (genre "la vie, c'est un oignon: plus tu la pèles et plus ça pue, et à la fin, on pleure") ou un aphorisme français (un classique, Beaumarchais: je me presse de rire de tout de peur d'avoir à en pleurer").
  7. Je vais même évoquer une note d'optimisme potentiel dans cet océan de paranoïa et d'angoisse: il était plus ou moins suggéré que la suppression d'un régiment LRM verrait plutôt une réaffectation de ses personnels, après tout bien formés, notamment les unités reco dont la nécessité est si mise en avant par Morin, vers d'autres régiments. Renforcer la Brigade Renseignement, notamment le 2ème Hussards, ce serait pas si mal, non?
  8. Ouaip, mais ce n'est pas le sujet ;). Un fait amusant qui prouve, comme quoi, que Philippe VI, malgré le fait qu'il était reconnu comme un podagre imbécile et inconséquent, n'était pas totalement stupide, et que les commandants de ce temps (je parle du début de la guerre, avant Crécy) savaient évaluer et réfléchir: en octobre 1339, les 2 rois, à l'occasion des troubles soulevés par les Anglais en Flandres (un des 4 terrains stratégiques de la guerre avec l'Acquitaine, la Bretagne et l'Ecosse) ont failli livrer la première bataille de grande importance, bien avant Crécy. Le but d'Edward III est d'assiéger Cambrai pour attirer Philippe VI assez loin de ses bases et de provoquer la bataille rangée. Les Anglais sont aux abois en raison des dépenses faramineuses nécessitées par la défense du royaume (contre les raids incessants de navires normands), l'entretien de l'armée et les subsides permanents à leurs alliés voraces (Brabant, Hainaut, marchands flamands, l'Empereur....); les revenus de la couronne sont engagés sur des années, la population gronde contre les levées, les profiteurs de guerre (tels William Dunstable) et la rupture du commerce des laines, le Parlement et les élites en ont marre des impôts de guerre et réquisitions, et même les principaux bailleurs de fonds (les familles lombardes Bardi et Peruzzi) sont au bord de la faillite. Edward ravage le Cambraisis, mais Philippe ne se pointe pas (il n'a d'ailleurs pas moins de difficultés que l'autre). Edward III dispose de 12 000 hommes sans compter les armées de ses alliés qui, cette année, sont majoritairement restées en retrait par méfiance sur la capacité anglaise à assurer les subsides promis; la campagne sert autant à provoquer la bataille décisive qu'à assurer ses alliés de sa crédibilité et de sa volonté. Philippe, en face, a 25 000 hommes. Autour de Péronne, les 2 armées sont à moins d'une lieue l'une de l'autre, mais l'Anglais se retire car il considère le terrain défavorable. Philippe VI le défie selon la coutume de se retrouver dans un champ plat pour le jugement de Dieu par armées interposées. Edward III cherche un terrain propice à la tactique anglaise de défense derrière des rangs de pieux et établit son dispositif à La Capelle le 21 octobre selon les leçons apprises au Pays de Galles. A la vue du dispositif pleinement installé (3 lignes de batailles au centre derrière des pieux, les archers en avant et en biais, aussi derrière des palissades de pieux), le commandement français choisit de reculer après débat, et établit l'armée aussi en position défensive pour inciter l'Anglais à attaquer. Edwad ne le fait pas, la bataille n'a pas lieu et tous se retirent le 23 octobre. Démonstration est faite de la totale supériorité de la défense dans la donne tactique de ce temps, et surtout DE LA CONSCIENCE DE CE FAIT PAR LES COMMANDANTS, MEME LES MOINS EXPERIMENTES. Peut-être y a t-il aussi une part de peur de tout risuqer sur une bataille dans le camp français, chose très présente dans la mentalité médiévale qui n'a pas la culture militaire de l'Antiquité. Il y a une mentalité, une mystique et une éthique guerrière, mais pas vraiment de culture militaire, laquelle ne s'apprend que sur le tas (ce qui explique en partie le grand âge des connétables) et consiste surtout à savoir ordonner une armée en marche et agencer ses approvisionnements. La seule mesure de culture militaire, au sens d'un savoir un tant soit peu codifié, se retrouve dans la polyorcétique (la guerre de sièges). Encore est-elle plus coutumière que réellement intellectuelle. Néanmoins, la conscience de la puissance défensive et de celle des archers protégés est bien là; cependant, la grande majorité des chevaliers présents, peu au fait des réalités commandement et totalement pris dans l'éthique guerrière, appela cette affaire la "renardie" (du couillemollisme quoi) et s'affubla de peaux de renards par dérision. Quand on sait les troubles permanents du royaume, la difficulté des rois, même forts (et Philippe VI n'était pas en position de force) à tenir leur noblesse, petite et grande, leur besoin de cette noblesse pour l'host (en l'absence d'un système militaire professionnel ou de conscription, et surtout des moyens de le mettre en place), l'absence de contrôle puissant de l'Etat sur les provinces.... On peut comprendre pourquoi le commandement a tellement de mal à s'exercer en temps de guerre, et comment il se fait que les rois ne puissent, au sens premier, disposer réellement d'une armée. Ils ont une assemblée de guerriers aux allégeances et intérêts divers qui tous se sentent comme des potentats libres. Ajoutez à cela les facteurs culturels de la mystique guerrière, de l'éthique chevaleresque, mais aussi la jeunesse et l'enthousiasme idéaliste d'une bonne partie des participants, et on peut voir que ce qui s'est passé à La Capelle n'aurait peut-être pas pu se produire deux fois tant Philippe VI prenait le risque de s'aliéner ses propres troupes. D'ailleurs, lui-même était connu pour être envahi par cet ethos guerrier, et son fils Jean plus encore. Ceci dit, cela ne l'exempte d'aucune responsabilité dans tous les domaines, où sa conduite fut peu pertinente; et les circonstances de la bataille de Crécy indiquent qu'il aurait pu bien agir sans pour autant courir au désastre ou avoir à refaire le coup de La Capelle.
  9. C'est sûr que c'est photographié AVANT ingestion? Parce que je suis presque sûr d'avoir déjà gerbé ça quelque part.
  10. @trimix Je vois pas en quoi tu me contredis: je mesure juste la dispo à l'arrivée, qui n'est pas fameuse même si elle n'est pas catastrophique (du moins tant qu'on n'a pas à opérer un déploiement majeur: en attendant cela, cela ne limite que notre crédibilité sur le potentiel d'intervention immédiat). Certes, les magiciens des CRM, et tous les mécanos en unités font des miracles; mais ils doivent vampiriser combien de bestioles pour en tenir une en état? Et les "établissements spécialisés" ne ressemblent-ils pas à des goulots d'étranglements où s'entassent les véhicules dont les réparations ne sont pas à l'ordre du jour tout bêtement parce qu'on n'a pas assez de stocks de pièces détachées, ou parce qu'il est tout simplement moins cher de ne pas réparer? Cette "Gestion" des parcs n'est qu'une organisation de l'indisponibilité; au moins, c'est salutaire puisqu'elle permet de ne pas mettre les engins à la casse et de les tenir prêts à recevoir les réparations nécessaires en cas d'urgence. Mais faut pas se voiler la face: qu'il y ait des opés de 4 ou 5ème échelon ne change rien au résultat: une bonne part du parc est au tas, et les OPEX aggravent la dispo à domicile. Aux USA, c'est pire à cause de la puissance des lobbies industriels, de la gabegie de gestion et des idéologies conflictuelles mal arbitrées: les 5 grands centres techniques sont, comme je l'ai dit, engorgés de véhicules plus ou moins abîmés/usés/en panne, sans pour autant que les mécanos aient une activité débordante. Le choix est fait des MRAP, des achats de neuf. L'une des conséquence est de voir beaucoup d'unités de chenillés (Bradleys) montés sur roues (MRAP) dans les faits, d'avoir moins de monde en patrouille, puisqu'il y a nécessairement moins de MRAP et de Hummer surblindés que de Hummers normaux.
  11. Arrêtez avec ces idées de "valeurs": le terme est aujourd'hui tellement utilisé qu'il ne correspond plus à grand-chose. Quelques "valeurs" rentrent dans ce qui fait une nation, mais c'est aussi une communauté d'intérêts, une communauté de haines et de différends qu'on accepte de taire avec certains parce qu'ils sont moins graves que ceux qu'on a avec d'autres. Mais c'est avant tout une habitude de vivre ensemble, une habitude de s'engueuler ensemble, habitudes dues aux hasards et tribulations de l'histoire, à la volonté de certains dirigeants qui ont conquis, rassemblé des territoires, à une proximité graduelle (et non totale: l'Anjou est assez proche de la Touraine, elle-même proche de la Bourgogne qui est proche du Jura et de la Lorraine qui est proche de l'Alsace; mais l'Anjou a peu en commun avec l'Alsace) de cultures, de pratiques, de relations.... L'inertie joue un rôle très fort dans la formation de ces agrégats hétérogènes que sont les nations. De plus, il faut rappeler que nous sommes un ETAT-nation: c'est la volonté étatique qui a créé la nation, sa fiction, sa communauté.... l'inertie a été amorcée par l'Etat, donc par la volonté. Un sentiment pré-national a germé en Gaule contre les Romains, s'est établi un temps en Gaule Romaine, a été ressuscité à divers degrés et moments par les Mérovingiens, a été réamorcé par les grands capétiens à partir de Louis VI jusqu'à Philippe Le Bel. Il s'est cistallisé dans cet événement particulier que fut la 2ème Guerre de Cent Ans (1337-1453) qui a commencé en guerre féodale pour finir en guerre nationale. Le Bourbons, à partir des Guerres de Religion, l'ont quasiment recréé, et la Révolution l'a transformé en nature. Le XIXème et la IIIème République l'ont systématisé. L'histoire de la volonté d'appartenance est une invention récente (le plébiscite quotidien de Renan), qui a sa part de vérité mais rien de plus. La nation est aussi héritée (et là on est dans la terre et les morts de Barrès), elle a sa dimension affective et inconsciente (et là on n'est plus dans le registre de la volonté, rationnelle et consciente, mais dans celui du désir, arbitraire et inconscient). Elle peut être aussi subie (on n'est pas forcément content de là où on naît) ou le fruit de la fatalité (pour les migrants qui sont le plus souvent purement économiques).
  12. Merci du soutien. En fait, j'ai regardé ici et là, et même 70% pour les Ricains et Anglais, c'est optimiste: la casse et l'usure normale, l'usure des milieux désertiques et montagneux bien plus que les IED et RPG, sont des facteurs températeurs de puissance. Mais je rappelle ceci: "quand on se regarde on s'inquiète, quand on se compare, on se rassure" (Talleyrand). Imaginez l'orbat REEL et les dispos dans les armées chinoise, pakistanaise ou indienne.... C'est pas triste non plus vu la qualité des matos, et surtout leur niveau d'entretien. Voyez par exemple les armées allemande ou italienne qui ont entériné dans les faits et dans leur organisation le fait de n'avoir qu'une partie de leur armée au standard "top niveau"-idéal-tip-top-projetable: une partie des brigades a le bon matos (Leopard, Puma, MRAP et PzH2000 dans la Heer) et le bon niveau d'entraînement (pompant les munitions d'entraînement et la dispo de matos à l'autre partie de l'armée), tandis que l'autre est en partie "sacrifiée" (le terme est fort: pour les Allemands, cela correspond à moins d'entraînement, moins de tir, peu d'entraînement sur matos, et pour les Italiens la même chose avec en plus le fait qu'une partie de ces brigades soit faites de volontaires d'un an). Chez les Hollandais, cela va jusqu'à réduire le parc déjà limité de véhicules (et surtout les chars, où leur parc est désormais anecdotique) parce que leur armée est trop petite et ne peut soutenir le rythme de déploiement qu'à court terme. Angleterre et US ont un recours trop systématique aux réserves/Garde Nationale/Territorial Army, ce qui met gravement en danger le recrutement dans ces unités (ça fait plusieurs années que les effectifs se réduisent). Sans compter leurs problèmes de recrutement dans l'active (et dans le cas des USA, je me demande comment ils vont remplir leurs objectifs d'accroissement d'effectifs globaux, avec en plus leur réorganisation globale en Brigades) qui menacent la capacité de ces armées (et la vampirisation des vétérans par les SMP). Les USA et les Anglais sont forcés de sacrifier une partie de l'avenir de leurs armées de terre: il est clair que des programmes futurs seront sacrifiés ou décalés aux calendes grecques au point de devoir être massivement remis au futur goût du jour à grands frais. C'est pointer là un des problèmes soulevés par le général chépuqui dans La guerre probable: d'une manière ou d'une autre, il va falloir, si c'est possible, reprendre sérieusement en main les industriels et la façon de mener les programmes d'armement pour avoir des processus d'études, d'acquisition et d'industrialisation plus courts, des matos sans doute moins pointus mais upgradés et/ou renouvelés plus souvent. La disponibilité permanente d'une grosse partie de chaque parc doit être l'objectif. De même que l'acquisition à doses non homéopathiques chaque année. Je rappelle que les US ont aussi ce problème, même si, à leur échelle, une dose homéopathique c'est déjà l'effectif de la moitié de l'AdT. Les matos sont très chers, tiennent rarement leurs promesses et ont une durée de vie qui ne respecte le cahier des charges qu'en théorie: les Hummer à la longévité théorique de 16 ans ont, depuis 2003 une longévité réelle (hors destructions non comptée dans les statistiques d'usure) de 3 ans à peine. Maintenant, je dis pas que chez nous on est dans la bonne moyenne, loin de là. Mais si vous cherchez les explications pour notre moindre capacité à projeter par rapport aux Brits, elles sont là: - d'abord et inévitable (mais changeable en cas de guerre): la règle des 4 mois chez nous contre 6 chez les British. Résultat, 1 soldat en OPEX à l'année en nécessite 3 contre 2 Anglais. Mais je suis pour, parce que les 6 mois sont une catastrophe pour le recrutement (et plus encore le re-recrutement). - l'entretien des matos et, en conséquence, la dispo opérationnelle des unités (à qui il faut un entraînement sur des matos rendus en partie indisponibles pour avoir 90% de dispo en OPEX): quand vous comparez les budgets Brit et Français, la marge des Brits ne correspond pas à plus d'acquisitions (équivalent) ou de recherche (la nôtre est supérieure), mais au soutien et à l'entretien. Mais on arrive à des résultats de plus en plus similaires au niveau de la dispo globale à cause du terrible taux d'usure de leurs 2 gros déploiements.
  13. Messieurs, il vous faudrait arrêter de croire que le ministre sert à quelque chose sous la Vème République: il n'est que le reflet de la volonté du Pdt en la matière, et il ne peut avoir d'existence réelle en tant qu'instance ayant un tant soit peu de capacité d'influence et d'initiative à l'intérieur du ministère et de son enveloppe budgétaire que s'il a un vrai poids politique personnel (via un groupe parlementaire important pour certains votes dont les équilibres ne sont connus d'aucune personne sur ce forum, ou une influence médiatique, ou une présence locale). Croyez-vous que MAM ait eu une réelle opinion sur les questions d'orientations en matière de défense? Ou même si elle en avait quoi que ce soit à foutre de la Défense? Elle était juste là avec une marge de manoeuvre et des moyens débloqués par la seule volonté de Chirac qui voulait en faire une personnalité nationale qu'elle n'était pas avant la précédente législature. Et elle a joué le jeu parce que ce sont des acteurs. Relisez Platon, particulièrement le Gorgias, sur ce que furent les sophistes à la décadence de la démocratie athénienne; ça réveille beaucoup d'échos. Sur la dispo des hélicos, les Ricains n'ont jamais vu des dispos de 80%: ça n'existe quasiment pas. En déploiement oui, bien sûr, mais cela se paie, comme chez nous, par une dispo catastrophique des hélicos restés au pays, en unités, dans les centres techniques et même dans les écoles et centres de perfectionnement. Cela vaut aussi pour le reste des véhicules de l'armée US, notamment les blindés et les avions (voir le cas des F-15 et F-16); il y a eu des collections d'articles sur les 5 grands centres techniques de l'US Army qui ont des kilomètres de Bradley, Abrahms et autres attendant une maintenance dont tout le monde sait qu'elle ne viendra jamais. Beaucoup de généraux commencent à l'ouvrir sur le sujet, notamment au milieu de la polémique sur les MRAP dont le coût va empêcher le développement et l'achat d'une bonne partie des nouveaux matériels prévus. Les MRAP sont certainement le plus grand crash program de l'Histoire, utile à court terme, mais les Ricains sont en train d'amputer leurs futures capacités terrestres. Tout cela parce qu'à court terme, l'achat de nouveaux matos, surtout des trucs légers (en développement et en poids), est plus rentable (sans parler du lobbying) qu'assurer la maintenance. Et chaque fois que la question est soulevée, l'argument de réplique politique est là pour dire que les MRAP remplacent les camions bâchés et les Hummer. Mais dans les faits, ils remplacent une partie croissante des Bradleys, Strykers et Abrahms. Des dispos de 70% sur L'ENSEMBLE des matos d'une armée sont un chiffre excellent dans les faits: et aujourd'hui, quasiment aucune armée ayant des déploiements importants n'atteint un tel taux.
  14. Apparemment, dans l'état actuel des technologies et de l'économie du système, le nucléaire ne serait moins cher que le classique qu'à partir de 220-230$ le baril (rappelé dans la MEC).
  15. En attendant, ô surprise, le ministre a dit un gros tas de pas grand chose....
  16. Je n'écarte rien du tout, jeune bipède! Ch'peux pô parler eud'tout à la foué (non, je n'ai pas vu le film de Dany Boon). Ne faites pas de la victoire de la Rochelle un tournant stratégique capital: c'est sur le continent que la guerre a continué à se jouer. Les flottes étaient détruites pour une saison et reconstruites l'année suivante. Après, l'Ecluse et la Rochelle ont été décisives pour les campagnes de leurs années, c'est sûr et indéniable. Mais les marines de l'époque n'étaient pas des outils stratégiques. Ceci dit, les côtes anglaises ont systématiquement morflé pendant la plupart des guerres: la première Guerre de Cent Ans (surtout sous Philippe Auguste et Louis VIII, avec des personnages comme Eustache Le Moine, puis le débarquement, la prise de Londres et le quasi couronnement comme Roi d'Angleterre du futur Louis VIII en 1216-1217), la 2ème (celle qui nous intéresse), la guerre Anglo espagnole de la fin du XVIème siècle (on oublie de dire que l'Invincible Armada -terme anglais et non espagnol- n'a pas été vaincue par les Anglais, et que dans les années qui ont suivi, les Espagnols ont débarqué en Angleterre et ravagé ses côtes avant de leur flanquer une raclée sur mer et d'anéantir un corps expéditionnaire anglais en Espagne), les guerres de Louis XIV (notamment Tourville ravageant Plymouth, la Cornouaille et les ports du sud jusqu'au Kent), celles de la Révolution (avec débarquement d'un micro corps d'ex-bagnards en 1794 ou 1797, je sais plus).... Les Valois ont pour cela fait construire, reconstruire et entretenir le premier grand arsenal naval à Boulogne pendant toute la période: le Clos des Galées. AVIS A CEUX QUI AIMENT VRAIMENT LE SUJET: je viens d'attaquer un livre récent sur la question (sorti en début d'année: oui oui, 2008), qui prend en compte les dernières découvertes, critiques, études et analyses (notamment H Curry en Angleterre). Il est moins influencé que les auteurs des générations précédentes par les stéréotypes et s'intéresse nettement plus à une analyse stratégique au sens moderne. Bien sûr je suis loin de critiquer Duby heers et autres Le Goff (Dieu sait que je les adore), mais ils se sont assez peu penché sur une vision militaire ou stratégique, école des Annales oblige. Je recommande la lecture (d'ailleurs, je ne suis pas le seul: le livre a reçu un excellent accueil dans la "communauté" historique): La Guerre de Cent Ans, de George Minois (agrégé et docteur d'Etat: c'est pas un hurluberlu). Dispo dans les grands magasins, pas que dans les officines obscures.
  17. Le problème dans ce genre de situation, c'est que la cour martiale est beaucoup plus souvent un moyen de couvrir un "screw up" de l'organisation et du commandement qu'une faute de l'officier en charge qui fait ce qu'il peut avec ce qu'il a. Les armées sont devenues TRES politisées, beaucoup plus qu'avant. Ca nous rappelle des souvenirs de l'Ancien Régime.... Dans les faits, on ne saura jamais VRAIMENT ce que l'officier en question savait, combien de temps il a eu pour s'organiser, de quels moyens il disposait ni quelles "recommandations" non écrites il a pu recevoir. Même s'il est possible qu'il soit effectivement responsable, il y a plus de chances qu'il paie pour un supérieur: c'est la règle dans les armées, "l'écho du commandement" qui se répercute jusqu'au bas de la hiérarchie. Et après coup, il faut toujours "payer la loi".
  18. Il faut noter que les navires tels que la Santissima Trinidad étaient plus des outils de prestige que des outils militaires réellement efficaces: trop chers, trop lourds à manier, impossibles à gérer en termes de ressources humaines.... Et ce d'autant plus que L'espagne, à la fin du XVIIIème, n'avait plus les moyens d'armer des flottes permanentes (dites "escadres d'évolution") et n'armait ses vaisseaux qu'en temps de guerre en nombre significatifs: les équipages étaient mal entraînés, et les navires peu entretenus, amenant des conditions sanitaires encore pires que les standards pourtant déplorables des marines de guerre de l'époque en la matière. De ce fait, les effectifs encore impressionnants de sa flotte (la construction était encore très active) étaient gravement diminués dans les faits. C'était tout le problème de l'Espagne qui, malgré des sources de revenus encore très élevées, avait un budget disponible très réduit (dettes, corruption, détournements....). Les seuls 4 ponts efficaces furent ceux de la fin de la marine à voile, ces hybrides à voile et à vapeur (des coquins, quoi) où les conditions sanitaires, même si pas fabuleuses, avaient considérablement progressé (notamment la pharmacopée contre le scorbut), de même que l'alimentation et sa conservation (réservoirs métalliques et non tonneaux de bois, introduction des conserves....)
  19. @philippe Dans l'état actuel des choses et pour ce que ça nous sert, ce serait pas si mal de mettre le siège au CS aux enchères: 100 milliards d'euros par an pendant 5 ou 7 ans. Je suis sûr que la Chine, l'OPEP et/ou la Russie seraient ravis d'aider à financer quelqu'un.
  20. Faites comme moi: prenez la résolution de nes plus lire ces rumeurs que d'un oeil. Vous ne pouvez rien à ce qu'il y aura sur le Livre Pâle de la Défense, alors inutile de se percer un ulcère à force d'angoisser et de trembler de tous ses membres à chaque nouvel article d'un gars qui a entendu un bruit de couloir qui, bien souvent, n'est q'une angoisse d'un mec plus ou moins informé, un bruit lancé par quelqu'un pour suciter une réaction ou une inquiétude et protéger son arme, ou un test bench ordonné par l'Elysée pour tâter le terrain. Il sera temps de s'insurger et de se défouler après la parution, devant toutes les hypocrisies proclamées (du genre: on coupe des trucs, mais "on ne baisse pas la garde": pendant la campagne présidentielle, ç'a été ma phrase préférée, surtout dans la bouche de Strauss Kahn qui la rendait encore plus ridicule). Au pire, l'essentiel est de sauver les savoirs-faires comme base pour le futur où les menaces et la course aux armements ne manqueront pas de souligner, même pour les politiques européens, la nécessité de réarmer un brin: - sauver les savoirs-faires de l'AdT dans chaque spécialité: au pire du pire, par exemple, tant qu'on gardera 1 BB, 1 BA, 1 BM et 1 BP, on sauve l'ensemble des savoirs-faires de toutes les gammes d'artilleries, du Génie, des blindés, des infanteries (mécas, légère, montagne, para, reco). - De même pour l'aéronavale, la lutte ASM.... Le socle essentiel est préservé pour le moyen terme (refaire croître la puissance dans ce cas de figure n'est qu'une question de moyens et de peu de temps, pas une redécouverte longue et très coûteuse). La seule note ici est la nécessité du PA2 vu que la génération de concepteurs du CdG part à la retraite. Qu'il y ait une diminution de puissance dans ce cas de figure "pire du pire", c'est sûr, mais les bijoux de famille sont saufs. La logique voudrait cependant qu'en compensation, on fasse un peu plus d'avisos, de vedettes rapides, d'hélicos et de corvettes pour maintenir ce qui est commercialement et économiquement un minimum: la sécurité des eaux territoriales, la lutte anti-trafics, la lutte contre l'immigration clandestine, la présence dans nos eaux, la surveillance des zones de pêches.... De plus, le renforcement satellitaire qui semble inévitable, on va pas dire que c'est un mal. Comprenez-moi bien: je voudrais aussi 3 ou 4 GAN complets, de quoi faire 3 ou 4 forces expéditionnaires débarquées, des ravitailleurs et transports aériens en pagaille à côté de bombardiers stratégiques à longs rayons d'action couvrant 11 brigades de mêlée (dont aucune BLB, mais toutes sur chenilles ou en infanterie légère). Mais dans l'état actuel des choses, tant qu'on conserve les savoirs-faires avec un minimum de volonté (et qu'on se retire le plus possible d'Afrique et de tous les trous du cul du monde où on a des déploiements de moins de 1000-1500 hommes), on est dans la tactique de la marmotte (ou de l'ours, ça pète plus) qui se retire hiberner, pas dans celle de l'autruche.
  21. 6 millions de chênes, ça me paraît étonnament peu sur un siècle (surtout celui là): s'il faut 2900 chênes pour un seul vaisseau de ligne (et encore, pour le construire: imaginez ce qu'il consomme tout au long de sa vie en réparations, recarrénage....), alors 1000 vaisseaux de ligne (j'imagine quand même que ce sont les 1ers rangs) représentent 2,9 millions de chênes, soit la moitié du total, environs. Et là on parle de marines, entre 1680 et 1780, dont certaines comptent (France et Angleterre) plus d'une centaine de vaisseaux de ligne en permanence, d'autres qui sont au niveau de la cinquantaine (Provinces Unies, Espagne, puis Russie, à partir de Pierre le Grand), d'autres au niveau de la trentaine (Suède, Danemark, Venise). Ces niveaux de flottes sur un siècle requièrent combien de lancements en tout? L'Angleterre, entre 1680 et 1780, a du largement lancer plus de 500 vaisseaux de 1er rang, et la France pas beaucoup moins. Je rappelle qe le taux d'attrition de ces bestioles est énorme: l'usure, le déclassement, les pertes à la mer (dites "fortunes de mer").... représentent plus que les pertes en batailles. Et là ce compte ne comporte que les vaisseaux de ligne: quand on pense à l'explosion du nombre de frégates produites à partir de la fin du XVIIème siècle.... Et toutes les "poussières navales" (bricks, cotres, galiotes, lougres, pataches, chébecs, goélettes, avisos, canonnières....), sans compter les galères. Rien qu'avec les vaisseaux de lignes et frégates de tous rangs, je pense qu'on est largement au-dessus des 6 millions de chênes (et encore, pour la seule construction, pas pour l'entretien): les nombres semblent impressionnants, mais il suffit de voir ce que représente l'avitaillement d'une seule grosse frégate pour une croisière de 6 mois pour paniquer de même.
  22. D'où tout le monde sort-il ces histoires de déboisement qui auraient atteint des niveaux problématiques? D'abord, pour produire un navire, particulièrement de navires de lignes de haut rang (les 1er et 2ème rangs, soient entre 60 et 100 canons, voire plus, sur 2 à 3 ponts percés à 14 ou 15 sabords effectifs; dans la 2ème moitié du XVIIIème, les rangs sont codifiés au profit d'une standardisation quasi-totale définissant les premiers rangs autour des 74 canons, l'épine dorsale des marines, et des 1ers rangs de 84 à 100 canons, même si on peut y ajouter quelques exceptions faramineuses telles que la Santissima Trinidad avec ses 124 canons), il faut de nombreuses essences de bois différentes séchées et préparées avec soin. Le chêne est la plus importante, puisqu'il compose la quille et les membrures, ainsi que la majorité du bordé. Mais le bordé comporte aussi une essence de bois souple pour l'élasticité de la coque. Et surtout, il faut y ajouter les bois de mâtures (mâts et vergues, dont un seul vaisseau consomme plusieurs jeux complets au cours de sa carrière), généralement des variétés de pins venus de la Baltique pour une bonne part (cette part explique en grande partie le revirement de la Russie en 1811, rendue exsangue par le blocus continental qui l'empêchait d'exporter ses bois et son goudron -pour le calfatage- vers l'Angleterre. Quoiqu'il en soit, la politique maritime de Colbert a lancé l'entretien des forêts (royales et domaniales) en France dès le début, précisément pour éviter le déboisement, l'apauvrissement des sols, la rupture d'approvisionnements, le recours à l'importation, ainsi que pour améliorer la qualité des bois issus de forêts artificielles (des arbres espacés régulièrement peuvent mieux grandir, le faire de façon homogène, être plus droits.... Ce qui permet d'obtenir de grands troncs droits en abondance, ce qui en diminue aussi le prix). Si la France est aujourd'hui le pays le mieux boisé du monde, c'est parce que cette politique n'a jamais été arrêtée depuis Colbert; vous croyez que les forêts de pins des Landes ont naturellement atteint cette taille (le pin n'y était qu'anecdotique à l'origine)? S'il y a un problème que la France n'a pas, c'est bien celui du déboisement (sauf si le réchauffement climatique est mal géré par l'office des forêts). Le seul déboisement significatif qu'elle ait connu fut celui de la "Première Renaissance" (XIème-XIIIème siècle) où l'expansion démographique a permis l'explosion des surfaces mises en culture.
  23. @desertfox Désolé, je me connecte irrégulièrement; pour répondre à ton MP, il me semblait t'avoir expédié un truc avec 2-3 références. Sinon, fais gaffe avec ton plan: n'essaie pas d'établir des "périodes" et des axes de lecture: c'est toujours trop schématique et cela finit inconsciemment par limiter ta perception des sources et des ouvrages analytiques en surimposant une grille de lecture. Commence par te taper la littérature sur le sujet: elle t'amènera sans que tu t'en rendes compte à une vision globale et contradictoire sur laquelle tu pourras échafauder ce qui compte bien plus qu'un plan, à savoir une problématique. Le plan ne sera qu'une conséquence de la problématique puisqu'il n'est que l'articulation de la réponse à la dite problématique. Je sais, ça fait verbiage et poncif, mais c'est l'essentiel, surtout en histoire: cela fait la différence entre les notes moyennes et hautes. L'Histoire doit s'aborder de la manière la plus analytique et factuelle possible. Un plan chronologique, par exemple, est la pire façon de commencer (à l'aboutissement de tes lectures et réflexions, tu peux y revenir) parce qu'il te mettra des clivages et périodes très artificielles en tête qui fausseront ta lecture. Sinon, pour les sources, je rappelle celles que j'avais évoquées et celles qui me viennent à l'esprit: - La Royale Daniel Dessert: le must dans l'analyse, jusque dans les comparaisons entre les systèmes de recrutement des équipages, de formation des officiers, de fonctionnement des administrations, de conception stratégique.... entre les pays européens et la France, mais surtout entre France et Angleterre. La Marine suédoise (et ses infrastructures) y est analysée puisque Richelieu s'en inspire très largement. - L'Histoire de Venise d'Alvise Zorzi: se penche sur l'histoire de la conception et de l'infrastructure de la seule vraie marine italienne d'avant le XXème siècle - L'histoire militaire de la France, tomes I et II, ouvrage collectif sous la direction d'André Corvisier: l'exégèse absolue des archives de la Défense et du service historique des armées. En fait je vais me limiter là: je m'aperçoic que j'ai aant tout des trucs sur la marine française. Mais faut voir les bibliographies de ces bouquins.
  24. Je ne sais pas dans quelle mesure cet article est dans la pratique du "spin" de l'Elysée: annoncer un truc tonitruant et voir comment ça réagit. Pour tâter le terrain en somme. Ce qui est sûr, c'est que personne ne croit que nous ayons 95000 hommes effectivement projetables; je les cherche et les attend toujours. Selon des comptes approximatifs: - contact: environs 50 000 hommes dans les 8 brigades interarmes, 3000 en éléments projetés permanents (hors Cies tournantes), 2500 dans la Brigade franco-allemande, 2000 opérateurs de la BFST. - appui: ALAT (4000 hommes), Génie (5000), artillerie (5000) - soutien: transmissions (8000), renseignement (5000), logistique (2x8000) Avec ça, on est déjà à 100 000 hommes auxquels il faut ajouter les unités non rattachées, les transmissions électroniques, le "soutien d'Etat-Major" ( =(), les unités rattachées aux régions Terre, les unités et centres d'entraînement, le service des essences et les services de santé des armées (gloire à eux). Hors cela, on va se coltiner encore les Commissariats à l'AdT (c'est sûr que la peine de mort est abolie?), les Directions centrales (c'est sûr que la hache à deux mains n'est plus règlementaire?), les personnels des Régions Terre, des commandements et des EM (c'est sûr qu'il n'y a plus aucun Pluton dans l'inventaire?). Mais sur les + ou - 100 000 hommes de "muscle" de l'armée, il faut encore retrancher des personnels inamovibles comptabilisés dans les régiments et les recrues à l'entraînement (les Rosbifs, par exemple, ne les comptent pas dans les effectifs de leur armée), sans oublier tout le petit "gras" qu'on peut compter ici et là (mais en régiment, au final, y'en a pas tant que ça), notamment dans certaines structures projetables (EM et autres). Si on ajoute les indisponibilités de matos, les aléas des disponibilités humaines en régiments (là, toutes les armées y sont astreintes: maladies, congés), je doute qu'on puisse réellement trouver 95 000 hommes disponibles dans un délai raisonnable. Ceci dit, passons à un début de réflexion: mettons que 80 000 hommes soit l'objectif de forces projetables de ce gouvernement. Pourquoi pas si cela coïncide avec les désirs affichés de: - mieux les équiper, mieux les entraîner; bref, accroître l'intensité capitalistique foutue sur chaque troufion - pouvoir EFFECTIVEMENT les envoyer (cad avoir les navions et bateaux nécessaires pour les transbahuter dans un délai stratégiquement pertinent) - avoir des dispos réalisables de matos et quelques stocks de pièces détachées et munitions - peser de ce fait dans l'OTAN (pas ma soluce préférée, mais bon): on reste dans l'idée d'une division (3 brigades) renouvelable pour avoir un commandement. Ce sera d'autant plus pertinent si le retrait de la grande multiplicité de micro-déploiements est fait comme le Pdt a l'air de le souhaiter. Je dis pas que c'est mon option favorite: passer sous 100 000 hommes (en troupes de combat) a quelque chose de dérangeant. Mais il faut voir avec ce qu'on a comme moyens en ce moment. De plus, si le mouvement actuel tend effectivement à couper du gras, je rappelle qu'on parle aussi de regroupement de régiments sous une structure centrale, reformant ainsi de vrais régiments gérant plusieurs bataillons (que deviendront nos actuels régiments); cela signifie des effectifs fixes libérés pour des effectifs de combat inchangés. Les 8 brigades de mêlée ont l'air à peu près sanctuarisée (on croise les doigts): si on opère une restructuration administrative de leurs régiments (et de ceux des brigades de soutien et d'appui), on peut libérer de l'effectif sans changer d'un iota le nombre de rangers à déployer. J'ai lu plusieurs compte-rendus spéculatifs disant que rien qu'avec une telle rationalisation des 8 brigades de mêlée et des 7 de soutien/appui, on pourrait créer jusqu'à 2 brigades de plus. Sans aller jusque là, je suis certain qu'une de plus serait trouvable (et Dieu sait à quel point on aurait besoin d'une brigade d'infanterie en plus). Donc ce format de 71 à 82 000 hommes projetables peut ne refléter que le désir de rationalisation. D'autant plus que dans ces effectifs, beaucoup d'analystes trouvent par exemple qu'il y a une brigade logistique en trop (soient 8500 hommes: à la limite transférer 2 régiments de l'une à l'autre et bazarder ou reconvertir le reste serait salutaire).
  25. La nation ne peut avoir de date de naissance, puisque c'est un processus continu (elle est aujourd'hui encore en train de naître, comme toujours). L'Etat, au sens juridique pur, a deux dates possibles et toutes deux vraies: 496 et 843. On peut même dire qu'au regard du droit canon et du droit romain, 496 est la vraie date de naissance puisqu'il correspond à la reconnaissance par les 2 autorités: l'Eglise et l'Empire Romain (Constantinople). Le titre ainsi reconnu, avec sa légitimité, son alliance à l'Eglise, son rôle, ses lois.... est celui qui sera transmis au fil des dynasties (même si Philippe Auguste change son nom).
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