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L'avenir de la guerre à l'ombre du nucléaire


Tancrède
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Messages recommandés

C'est con à dire, mais les pays développés doivent apprendre à faire la guerre (donc bâtir leur outil et leur action GUERRIERE plus encore que militaire) pour renforcer l'Etat partout où c'est possible, et bien autrement que le peu qui est fait maintenant.

Tu as aussi lu Van Creveld.  ;)

A l'avenir, la guerre ne sera pas plus entre états, mais avec les états contre les entités non étatiques de toute nature (mafias, groupes insurrectionnels, etc) qui prospèrent dans toutes les zones de désordre où l'Etat à disparu. Dans ce contexte aussi bien les missiles de croisière que l'arme nucléaires n'ont pas de sens: elles sont prévues pour frapper un centre, contre des organisations acentriques par nature et qui ne ne soucient pas des rétorsions contre les civils (pas d'état = pas de responsabilités qui vont avec la légitimité). Dans ce contexte, l'arme nucléaire autrefois si puissante n'est plus qu'un tigre de papier qui ne fait peur à personne.

Le désorde ayant une forte tendance à s'exporter par divers biais (trafics, migrations humaines, utlisation des voisins comme base arrière), l'intérêt global, non seulement de l'imperium occidental qui en est le premier bénéficiaire, mais aussi des puissances émergentes et même des états ayant une conflictualité latente, reste la défense du principe étatique comme source d'organisation pour le monde.

Le problème est qu'on ne sait tout simplement pas jouer au jeu du nation building.

Les expéditions occidentales au contraire ont systématiquement été nuisibles à l'intérêt national et génératrices de désordre:

- En Irak l'état a été détruit définitivement, sous fond de guerre civile latente et d'absence d'avenir pour le pays qui ne connait un calme relatif que par la présence US.

- En Afghanistan, il y avait bien plus d'ordre et de sécurité sous le controle des talibans que sous le gouvernement Karzai. Par ricochet, on a exporté le désorde au Pakistan et en Iran (trafic de drogue, exportation du conflit dans les zones triables au pakistan et affaiblissement de la légimité de l'état pakistanain qui laisse faire).

- Au Kosovo, on a transformé une zone relativement stable en pseudo état mafieux au statut indéfini: dix ans après rien n'est réglé.

- En Somalie, toutes les tentatives d'intervention n'ont abouti à rien.

Il est probable que la Lybie soit le prochain état à passer sur le billard.

Le fait est que actuellement, les interventions ont à chaque fois produit des résultats contraires à nos intérêts. Un gouvernement imposé par une occupation étrangère est un gouvernement illégitime ou ne disposant pas de la tradition étatique et ne tiendra pas la route sur la durée. La meilleure solution est de s'abstenir d'intervenir dans les affaires des états dans la mesure du possible.

Si les intérêts commerciaux sont directement menacés, on pourrait imaginer un réponse militaire, mais sans chercher à mener une occupation du pays ni détruire la légitimité de l'état en place par une occupation humilitante.

Notre situation peut faire penser à celle du bas empire romain.

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La meilleure solution est de s'abstenir d'intervenir dans les affaires des états dans la mesure du possible.

Donc finalement, on fait quoi ? On se coupe du reste du monde, on fait des provisions de boules Quiès et on attend 2012 ?

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La politique de la canonnière version nucléaire? Les "verrous psychologiques et démocratique" sont plus puissants, et surtout plus concrètement justifiés que ça: la démagogie d'élites démocratico-médiatiques ne trouverait pas de parade bien-pensantes à ça, et là, une irruption des relations internationales et militaires sur le champ de l'opinion publique nationale, avec traduction en intentions de vote, se produirait. Mais surtout, un Etat qui jouerait à ça aurait à subir des répercussions importantes dans le jeu des relations internationales, et en clair, de pures rétorsions, avant tout d'ostracisation politique, mais aussi de pures actions contre son commerce, du boycott officiel et estampillé d'Etats trop heureux de pouvoir le faire librement, à des mesures plus "structurelles", une réorganisation des "coalitions" et groupes d'Etats. Dire qu'un Etat est "pestiféré" sur la scène internationale, voire qu'il perd son "prestige", ce ne sont pas des formules abstraites et littéraires, mais bien des choses ayant une traduction aussi concrète que douloureuse.

oui je suis d'accord avec toi .... à  notre temps T

maintenant si on arrive (comme on s'y achemine) vers des tensions multipolaires massives du fait de la raréfaction des ressources stratégiques et vitales pour l'avenir des pays ayant la plus grosse B.....ombe  :lol:, il n'est pas dit qu'il n'y ait pas une radicalisation progressive et de l'etat d'esprit des elites, et du 'peuple' et des instances internationales (qui sont peu ou prou consanguines)

L'irak de 2003 est un joli precedent "basse intensité de cela"

quid du futur quand on arrivera au dernier kg d'uranium, de molybdène, de tungstène

à la dernière goutte de petrole ou d'eau

rappel : les blocages moraux tiennent jusqu'a ce que la survie intrinsèque des etres soit mise en jeu

met 30 gus sur un glacier et certains deviendront cannibales

met 30 etats sur une planisphère avec des portions congrues de "bouffe" (energetique, monnétaire ou autre) et je ne suis pas persuadé que l'usage de l'extreme soit impossible

mais evidemment le contexte serait aussi joyeux que "Soleil Vert" doublé de  "Mad Max" pour qu'on doive en arriver là

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  • 3 weeks later...

Je suis tombé sur l'article suivant :

Plus de soldats et moins de sécurité ?

La stratégie nucléaire de l’OTAN et le déploiement de la Bundeswehr au cours des années 1960

http://rha.revues.org/index7150.html#ftn25

Qui montrait que face à une armée rouge nucléaire, une armée allemande conventionnelle même fortement équipé, était plus que mal à l'aise  >:(

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  • 3 weeks later...

Juste une petite projection en passant, suite à quelques cogitations amenées par quelques lectures sur les cartels mexicains qui foutent la merde dans leur pays dont il n'est plus si assuré qu'il en demeure un, en  tout cas sous sa forme actuelle. Sous la stabilité paralysie en matière de grande guerre qu'amène le parapluie nucléaire, ou plutôt les parapluies nucléaires, et avec l'affaiblissement de l'Etat et la montée d'acteurs non étatiques qui alternent entre les rôles de parasite mafieux (surtout dans une région), de facteur d'instabilité locale ou régionale (mouvements autonomistes/indépendantistes/politiques/religieux), de "vampire" de ressource mlitaire (humaine avant tout, mais aussi concurrence sur des "parts de marché" qui tendent à leur faire attribuer une part grandissante de budgets via l'outsourcing, voire à les faire considérer comme un ressort opérationnel préférable dans certains cas), d'éléments d'instabilité internationale (terrorisme, mafias en "réseaux" pour les grands trafics, piraterie).... Sous le parapluie paralysant l'option "grande guerre" donc et favorisant le développement de telles entités, d'autant plus que les grandes armées sont dans le paradigme de l'impuissance face à ces "petites" menaces multiples, protéiformes, adaptatives (et très rapidement), il apparaît que ces entités se renforcent, que leur impact (militaire, social, économique) est en cumulé, voire même dans quelques régions données, terriblement grand au point que le Mexique pourrait être un laboratoire de l'avenir en la matière: des groupes qui se professionalisent, deviennent des proto-Etats (le cas mexicain est édifiant), acquièrent de la légitimité et du soutien populaire (c'est plus Escobar arrosant son quartier de naissance de donations).... Bref, de vraies entités féodales qui, bien plus que des grandes guerres peu probables, pourraient être le facteur de changement géopolitique à venir, tant par l'action de sape de ce qui fait la stabilité de nombre d'Etats (commerce, institutions, paix intérieure) que par ce qui devient suvent une confrontation directe, soit via le terrorisme ou des guérillas indépendantistes que par le conflit plus ouvert quand une certaine masse critique quantitative et qualitative est atteinte (toute guérilla cherchant à monter en puissance jusqu'à devenir une armée).

Ces entités sont plus adaptables et il faut inclure les SMP comme danger dans le tas. Après tout, l'Empire romain d'occident comme l'Italie indépendante des cités médiévales (guelfes) ont tout perdu à cause de leurs "SMP"et de leur recours abusif à celles-ci, tout comme l'autorité impériale japonaise a été foutue au rencard pour 10 siècles par la prise de pouvoir de prestataires militaires privés qui se sont institutionalisés, ou comme l'équilibre socio-économique carolingien a été détruit par la privatisation de fait de la "violence professionnelle" qui s'est ensuite institutionalisée dans la féodalité.

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J'ai pas encore ouvert mon Diplomatie sur les géopo des trafics mais j'ai pu lire qu'au Mexique les boss du Nord font dans l'opposition territoriale affichée ou presque, du côté de la Sonora entre autre.

Le Mexique pourrait être laboratoire des produits finaux. Ce qui est intéressant c'est de voir le phénomènes à distants stades d'évolution sur le continent américain. La situation salvadorienne des maras pourrait être un embryon de cas mexicain et le Sud des USA (Arizona, Texas, LA -sans préjudice d'autres ville comme Baltimore, NY, etc etc) un embryon de situation salvadorienne.

Il n'y aurait pas des leçons à tirer des politiques brésiliennes en la matière ? Ils semblent revenir des associations de "régulateurs" privés payés par le quartier. À peine les mafieux dehors ils avaient pris leur place.

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Et ces associations peuvent devenir les nouveaux maffieux: c'est le propre de la puissance que de rechercher la consolidation et l'expansion constante des revenus et du contrôle exercé. Exercice dangereux que de confier du contrôle à des opérateurs indépendants.

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Ils le sont devenus même, l'Etat n'avait pas vraiment encouragé mais laissé faire, ça coutait moins cher et à priori ne mangeait pas de pain...mais en fait si, et avec des lardons encore. C'est eux que la police et l'armée essaient de flanquer dehors avant mondial et JO.

La police brésilienne, du moins les unités chargées de régler la question, ont été considérablement alourdies pour régler le cas il me semble et l'armée intervient peu. On constate dans les débats sur la question ici que l'on n'envisage que l'action de forces légères de l'armée pour des missions dites de police. La solution ne serait-elle pas dans une police alourdie ou du moins d'unités particulières (un type surarmé occupé à constater des excès de vitesse c'est pas top et ça coute cher, malgré la rentabilité de l'activité).

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Comme tendance de fond, quand une force institutionnelle est amenée à multiplier les différentes forces "spéciales/spécialisées" en tous genres plutôt que d'avoir un grand outil principalement unifié et adaptable, c'est que ça va vraiement très mal et qu'ils font que réagir sans réfléchir, au coup par coup ou laissent faire les "sous-autorités" locales sans coordonner ou rationaliser le tout. Donc plutôt le signe que ça panique ou que ça panade sec :lol:!

Mais effectivement, tant au niveau national qu'au niveau international/transfrontalier/maritime, il faut réfléchir à des forces d'intervention et d'enquêtes à forte capacité "militarisée" (qualité, équipement, méthodes, dispo, puissance de feu si besoin est) mais qui restent fondamentalement des forces de police dans "l'esprit" et la finalité (tout comme les militaires ont besoin de certaines capacités "policières" dans nombre de théâtres complexes: anti-émeutes, investigation, rétablissement de processus étatique....), vu l'importance et la montée en "gamme" de la menace sécuritaire non étatique (et trop partiellement militaire) actuelle: la menace est fluide, il faut suivre. Et pas avec des micro-unités et quelques "joint task forces" plus ou moins ponctuelles qui se font ici et là.... La gendarmerie est un modèle d'avenir à développer ;)?

Pour la France (et la Grande Bretagne, dans une configuration similaire), au final, le choix n'est pas si difficile:

- soit on retrouve, d'une manière ou d'une autre, une vraie volonté de puissance autonome, mais ça veut dire une toute autre gamm d'investissements et de mise en ordre de l'effort de défense, et une implication de la classe politique, et le tout avec le risque majeur que ça suppose, à savoir un clash (non guerrier) avec les USA qui implique des rétorsions permanentes et de tous ordres qui seront d'une magnitude toute différente de ce qui se passe actuellement et qui n'est qu'une "aimable" concurrence inégale avec certaines bornes pas toujours très tangibles mais réelles, quoiqu'en pensent certains. Et cette opposition amènera de sérieux problèmes au sein de l'UE pour la France.... Cette option ne vaut en fait que si la GB était prête à jouer ce jeu aussi

- soit on assume le fait d'être un protectorat avec une autonmie certaine, et on le joue BIEN pour profiter au mieux de cette autonomie afin de multiplier et maximiser tous les "bargaining chips" possibles (pour se "monnayer" auprès des ricains o d'autres en étant irremplaçables), soit des capacités opérationnelles rares et longues à acquérir, dont il faut disposer en quantités et en qualité. Et ce domaine finalement très vaste entre policier et militaire, sur théâtre d'opération guerrier, en zones internationales/de transit (ce qui suppose une diplmatie active et des aménagements du droit international toujours faciles vu que là ce serait avec les ricains et/ou négocés contre un autre service du même type avec eux) ou en force d'assistance, ce domane, donc, offre d'immenses possibilités de plus en plus nécessaires vu la nature de la situation sécuritaire mondiale. Côté militaire classique, pur et hardcore, il faudrait en revanche limiter à la dissuasion et quelques capacités échntillonnaires aussi nombreuses que possibles pour garder de quoi un jour la capacité de recréer une armée pure et dure. Mais en attendant, ce que la France a aujourd'hui ne lui permet ni de peser ni d'agir en rien du tout de politiquement significatif pour en tirer bénéfice.

Ferais peut-être une proposition d'armée purement "militaire" réduite au maximum, histoire de scandaliser/faire peur à certains :lol:, tout en démontrant qu'obtenir un effecteur politique donnant plus de marge de manoeuvre au pays s'acquiert autrement.

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Tu m’as coiffé au poteau Tancrède ! C’est peu ou prou ce que j’allais écrire…

Je pense moi aussi que la solution passe par le développement d’une super gendarmerie aux pouvoirs et moyens d’ampleurs, au capacités plus varié qui comprendrais des moyens lourd, mais aussi plus axée sur le renseignement, et qui lancerais de vastes campagnes systématiques de plusieurs mois/années sur le modèle militaire jusqu’aux démantèlement des réseaux.

Mais ça pose un certains nombres de problèmes.

Il y a la séparation strict entre affaires intérieurs et extérieurs, alors que le seul moyen de traiter se genre de criminalités correctement, c’est à grandes échelle, c.à.d. continental ou au minimum proto-continental. Les réseaux criminels ne connaissent pas se genre de catégories, ce qui les rends plus « fonctionnels » disons ; il suffit de voir les niveaux d’intégrations auxquelles sont arrivé les mafias israéliennes et arabes :O

Autre difficulté du même genre, la différentiation civil/militaire bien trop rigide. On considère ici que le mélange des genres (pas forcement à tord…) est une menace à l’encontre de l’état de droit. Du coup, on se prive de moyens d’actions intermédiaires plus nuancés et souples au profit d’un respect jusqu'à l’absurde d’un formalisme étriqué. Ça m’inspire ce bon mots de G.Malher sur le respect des traditions : « plutôt que d’honorer la flamme ils venerent la cendre ».

Enfin, l’obsession pour la guerre à « l’ancienne », la symétrique, dans l’attente du grand conflit final à la sauce « désert des tartares ». Et une attention excessive pour le matérielle à l’exclusion des autres aspects et qui pompe tout les moyens , alors mêmes que leurs rendements va décroissant au vue de leurs couts d'achats/possessions, mais qui ont cette immense avantages d’être quantifiable et ne saignent pas, alors même aussi que cela ne règles aucun problème et que ça coute la peau des fesses.

En définitive, ce qu’i faudrait c’est une grande et belles entreprise d’unification, mâtiné d’une révolution culturelle à peine imaginable. Je ne sais pas par qui ce sera fait, dans quelle pays, et dans quelles conditions – et meme si ce jour bénie arrivera  :P- mais il aura tout mon respect pour cette transmutation  qui se fait attendre…………vous me direz : ça lui fait une belle jambe :lol: 

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Petit essai non réfléchi pour la France ;):

- conservation intégrale de la dissuasion nucléaire et de ce qui l'entoure, comme composante et déterminant absolu de "l'ombre du nucléaire" pointée par le sujet, facteur qui écarte le risque de conflagration majeure

- ses vecteurs sous-marins doivent-ils s'assortir de la composante aérienne? A voir selon les schémas d'évolution des capacités de contrer le dit vecteur sous-marins: tant que les probas de toucher à coup presque sûr sont bonnes, le vecteur suffit

- conservation prioritaire d'une sous-marinade nucléaire d'attaque au top qualitatif, voire même augmentation

- débat très sérieux et limitation absolue de la flotte d'escorteurs/destroyers aux nécessités d'accompagnement/protection de la FOS et de ses bases, et donc d'une bonne capacité de lutte ASM

- remise en cause d'un des 2 vecteurs de projection de puissance aérienne: soit un PA (pas 2) soit la capacité de projeter des bases aériennes modulaires pour un format de puissance donné et limité à l'appui de coalitions américanocentrées. Il y a là perte nette de capacité volontaire vu que le volume critique de forces de ce type capables de peser d'un vrai poids politique n'existe pas à l'heure actuelle et ne se profile pas à l'horizon. inutile de financer outre mesure ce qui à l'arrivée n'est réellement qu'un appoint non nécessaire aux USA, donc rapportant peu politiquement

- conservation d'une capacité d'appui aux territoires outre-mer, avec focus sur le prépositionnement de capacités plancher et assortiment d'une politique étrangère plus radicale (nucléaire ou bombardement classique par missile donc peu discriminé, et frappes unilatérales sur le commerce maritime de l'envahisseur) quand à l'atteinte au moindre timbre poste estampillé "France"

- développement au moindre coût d'une capacité de bombardement par missiles au moindre coût, donc de type "frappeur" ou apparenté

- conservation d'une capacité de guerre des mines, plus "rentable" politiquement par faiblesse des alliés dans ce secteur délaissé, surtout quantitativement

- développement d'une forte flotte de "police des mers", faite d'unités petites et moyennes en grand nombre (+drones, réseaux....), et surtout de l'expertise et de l'organisation humaine qui vont avec. Cette organisation serait donc plutôt un mix entre polices, douanes, gendarmerie maritime et éléments de surveillance/souveraineté de la Royale, mais dans une structure unique

Côté terre, ça peut faire peur:

- réduction de l'armée "classique" à un minimum extrême: 4 brigades interarmes à 3 ou 4 battlegroups complets (l'idée étant: 1 battlegroup en OPEX, 1 en entraînement/développement, 1 au repos), afin de concentrer le maintien des savoirs-faires sur tous le spectre et d'avoir un minimum de volant d'appoint en soutien d'opérations OTAN/alliés. 1 Montagne, 1 amphibie, 1 aéro et une "lourde/blindée" ET RIEN DE PLUS (sauf les FS).

- ces unités devraient être réellement "au top" et surtout aussi des labos de développement grandeur nature pour le combat terrestre. Mais le point est que tout le reste de l'appui soutien s'organise pour cette capacité limitée

- s'y ajouterait une brigade sans battlegroups, faites de régiments classiques servant à assurer les rotations de présence outre-mer, lesquelles comporteraient en plus un élément fixe prépositionné organisé en régiment interarme/battlgroup (1 par zone, ou 2 dans le cas guyanais peut-être) comme structure fondamentale. Cette brigade d'effectifs tournants, plus nombreuse et moins "capital intensive", fait aussi un bon sas de formation/sélection aguerrissement pour la troupe, les brigades interarmes étant destinataires finales de ceux qui "durent" et recrutant moins en direct (pour une expérience moyenne plus élevée)

- à côté de ça, l'équivalent terrestre d'une "gendarmerie" destinée à opérer n'importe où, en soutien d'alliés, en zone de guerre.... Donc nettement plus musclée et outillée: force civilo-militaire (nation building, reconstruction d'un processus étatique, intervention de type policière dans le principe mais avec moyens militaires dans le cas d'adversaires paramilitaires), force d'intervention/prévention dans les espaces internationaux et en soutien/appoint d'Etats débordés, effondrés ou complaisants à l'égard du crime de grande organisation (ou de mouvements mixtes type insurgés/criminels), voire laxistes

Voilà l'idée à grand trait, ce qui revient à dire qu'il y aurait de fait l'armée au sens classique, mais réduite à la stricte fonction de destruction en capacité de dernier recours: nucléaire ou bombardement missile peu regardant et point barre, avec un volant réduit au minimum de participation aux opérations alliées, la police en national/territorial, et en fait un 3ème corps totalement intégré disposant de moyens aériens, terrestres et maritimes: la gendarmerie offre le cadre et le statut adéquats pour entamer cette évolution. Mais cela suppose aussi en national une "prise en main" de la police "intérieure" par la Police Nationale, aux dépends de cet aspect de la Gendarmerie qui dissoudrait et/ou "cèderait" des unités et spécialités à celle-ci pour clarifier le dispositif .

Il s'agit aussi d'une autre conception des relations internationales et de la politique étrangèe, appelant à une évolution plus ou moins prononcée de certains dispositifs du droit, mais aussi d'un effort par les puissances "en place" (celles qui ont intérêt à la stabilité et à la lutte contre l'affaiblissement de nombreux Etats qui limite la "surface commerciale utile" du monde, fragilise des régions entières, impacte leur propre commerce -coût du transport, contrefaçon massive, trafics- et leurs sociétés, et aggrave l'insécurité des grands axes) pour imposer des accords bilatéraux entre les puissances jouant ce jeu et des Etats fragilisés et importants (ce qui revient à une autre façon de définir des zones d'influences, chose qui se fait de toute façon vu qu'il y a toujours un "ordre mondial" qui n'est qu'un partage du gâteau).

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Dans le fonds tu as réinventé l’armée duale des romains

Pensé au même truc :lol:.... A ceci près qu'on aurait l'ultima ratio nucléaire en 3ème composante, chose dont ils ne disposaient pas (ce qui leur a pesé un petit problème :-X).

Mais l'idée de fond est opérationnellement aussi celle d'une division du travail (quoique dans le cas romain, de fortes dimensions politiques et territoriales entraient en ligne de compte dans l'organisation, surtout dans celle des comitatenses et Palatins), entre un ultima ratio classique limité (en plus du nucléaire) et qui sert sans doute surtout à préserver une capacité de remonter en puissance rapidement, et une force multiforme adaptée à la menace quantitativement majeure qui rogne les fondements de "l'empire", menace moins territoriale (aux frontières) que prenant la forme de parasites rognant le commerce, impactant les sociétés directement et indirectement, affaiblissant Etats et régions et en venant parfois à la confrontation directe sur un mode "guerrier/militaire mais non de type classique symétrique".

Mais côté AdT, ça passerait pas forcément si mal avec un "coeur" purement militaire "clausewitzien" pour garder le savoir-faire et le développer, une unité réservoir de présence outre-merqui sert aussi d'école de formation, et une gendarmerie qui pourrait se répartir:

- en un nombre données de grandes unités de "théâtres" mais de théâtre pas forcément de "guerre" tels que définis actuellement, donc avec stratégie, orga et moyens pensés pour ces situations. Ces "unités de manoeuvre" version milataro-policières seraient sans doute assez nombreuses en elles-mêmes (pour la couverture/sécurisation du terrain choisi), mais leurs sous-unités seraient plus petites que leurs équivalents militaires

- des floppées de moyens de rens et unités de surveillance sans doute mis en commun avec les branches aéros et maritimes de cette force, mais avec côté terre beaucoup d'unités "humaines"

- des unités civilo-militaires pour opérer en territoires, villes ou nations faillies ou semi-faillies, y compris avec des moyens de reconstruction (Génie-Gendarmerie :lol:?), des plates-formes de coopération avec des opérateurs privés et non gouvernementaux aussi bien qu'avec des autorités locales dans tous les registres

- des unités spécialisées pour les savoirs-faires spécifiques et très poussés (capital intensive et/ou training intensive): investigation, intervention et FS, antiterrorisme, anti-émeute (la gendarmerie mobile deviendrait à cet égard TRES différente des CRS)....

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Foutu indicateur de nouveaux messages qui m’a lâché grrrr.

“Comme tendance de fond, quand une force institutionnelle est amenée à multiplier les différentes forces "spéciales/spécialisées" en tous genres plutôt que d'avoir un grand outil principalement unifié et adaptable, c'est que ça va vraiment très mal et qu'ils font que réagir sans réfléchir, au coup par coup ou laissent faire les "sous-autorités" locales sans coordonner ou rationaliser le tout. Donc plutôt le signe que ça panique ou que ça panade sec

Et pas avec des micro-unités et quelques "joint task forces" plus ou moins ponctuelles qui se font ici et là.... La gendarmerie est un modèle d'avenir à développer”

Je suis pas certain de comprendre. Une telle gendarmerie serait une joint task force permanente mais sa taille ne serait pas la même dans le temps. C’est en fonction de l’ampleur d’agissements de structures mafieuses (je n’userai que de ce terme englobant, je pense que nous savons qu’il n’y à pas forcément qu’eux) qu’une telle organisation d’Etat devrait voir sa puissance s’accroître ou se réduire (ça coûte quand même cher à entretenir et maintenir une capacité de montée en puissance devrait dissuader pas mal de se lancer dans le “business” à grande échelle non ? Le cas échéant, les compétences seraient conservées...

“Et cette opposition amènera de sérieux problèmes au sein de l'UE pour la France.... Cette option ne vaut en fait que si la GB était prête à jouer ce jeu aussi”

Tu n’es que dans le volet économique ou également sécuritaire ?

“Autre difficulté du même genre, la différentiation civil/militaire bien trop rigide. On considère ici que le mélange des genres (pas forcement à tord…) est une menace à l’encontre de l’état de droit. Du coup, on se prive de moyens d’actions intermédiaires plus nuancés et souples au profit d’un respect jusqu'à l’absurde d’un formalisme étriqué. Ça m’inspire ce bon mots de G.Malher sur le respect des traditions : « plutôt que d’honorer la flamme ils venerent la cendre ».

Enfin, l’obsession pour la guerre à « l’ancienne », la symétrique, dans l’attente du grand conflit final à la sauce « désert des tartares ». Et une attention excessive pour le matérielle à l’exclusion des autres aspects et qui pompe tout les moyens , alors mêmes que leurs rendements va décroissant au vue de leurs couts d'achats/possessions, mais qui ont cette immense avantages d’être quantifiable et ne saignent pas, alors même aussi que cela ne règles aucun problème et que ça coute la peau des fesses.”

Très bon roman ceci dit. Le problème de la séparation civil-militaire est difficilement surmontable car il affecte directement la vie des citoyens si le système mit en place est efficace. J’avoue ne pas avoir encore compris ce que des réservistes français dans les gares car vigipirate apportaient de plus à la sécurité (un bel exemple de mauvaise utilisation de moyens à mon avis).

Le problème du moyen d’action intermédiaire est qu’il est dangereux, surtout si pour être efficace on le dote de vrais moyens juridiques pour intervenir comme des procédures particulières, des moyens de preuve particuliers, bref si l’on renforce l’inquisitoire dans la procédure. De telles méthodes sont à proscrire car elles affecteraient durablement la perception que l’individu moyen aura de son régime politique

“Voilà l'idée à grand trait, ce qui revient à dire qu'il y aurait de fait l'armée au sens classique, mais réduite à la stricte fonction de destruction en capacité de dernier recours: nucléaire ou bombardement missile peu regardant et point barre, avec un volant réduit au minimum de participation aux opérations alliées, la police en national/territorial, et en fait un 3ème corps totalement intégré disposant de moyens aériens, terrestres et maritimes: la gendarmerie offre le cadre et le statut adéquats pour entamer cette évolution. Mais cela suppose aussi en national une "prise en main" de la police "intérieure" par la Police Nationale, aux dépends de cet aspect de la Gendarmerie qui dissoudrait et/ou "cèderait" des unités et spécialités à celle-ci pour clarifier le dispositif .”

J’aime bien l’idée du troisième corps.

“Il s'agit aussi d'une autre conception des relations internationales et de la politique étrangèe, appelant à une évolution plus ou moins prononcée de certains dispositifs du droit”

Tu penses aux mécanismes d’ingérence et de respect des souverainetés des Etats tiers (faillis) ? Une forme de loi de compétence universelle ?
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Une telle gendarmerie serait une joint task force permanente mais sa taille ne serait pas la même dans le temps. C’est en fonction de l’ampleur d’agissements de structures mafieuses (je n’userai que de ce terme englobant, je pense que nous savons qu’il n’y à pas forcément qu’eux) qu’une telle organisation d’Etat devrait voir sa puissance s’accroître ou se réduire (ça coûte quand même cher à entretenir et maintenir une capacité de montée en puissance devrait dissuader pas mal de se lancer dans le “business” à grande échelle non ? Le cas échéant, les compétences seraient conservées...

Comprend pas très bien :rolleyes:: c'était une question ou une hypothèse?

Tu n’es que dans le volet économique ou également sécuritaire ?

Economique et politique (isolement, lobbying, pressions de tous ordres, crasses permanentes....): penser à des rétorsions militaires est exagéré. Mais le jeu diplomatique ne serait pas du tout du même ordre. Un jeu dont la France n'a pas la surface économique et politique pour pouvoir le jouer, même si dans ce cas de figure, elle disposait de 2 ou 3 PA, de la marine qui va avec, d'une AdT plus maousse et mieux organisée.... Parce qu'en l'occurrence, ce n'est pas ce qui permet de jouer dans la cour des grands même si c'est une composante nécessaire.

penses aux mécanismes d’ingérence et de respect des souverainetés des Etats tiers (faillis) ? Une forme de loi de compétence universelle

En partie, mais il ne s'agit pas forcément d'un bouleversement complet des règles, plus d'aménagements en général qui se feront de toute façon en ordre dispersé vu la façon dont les choses se profilent.

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Comprend pas très bien rolleyes: c'était une question ou une hypothèse?

Un peu des deux. Est-il pertinent de maintenir une telle capacité maousse en permanence ? Sa simple existence devrait déjà dissuader de s'y frotter Quelle serait la véritable mission d'une telle force ? Dans ton idée plus haut, tu fais remarquer dans le cas français que la Police Nationale devrait se voir confier les missions de le gendarmerie qui aurait un volet OPEX bien réel. Les action intérieures d'une telle force seraient donc secondaires par rapport à ses missions intérieures, relevant d'avantage d'une police nationale et donc plus légère.

À la réflexion le concept des OMON, la "mentalité de boyard" en moins ne serait-il pas pertinent également ? Même si d'une certaine façon, ils ressemblent à de super gendarmes mobiles. 

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Un peu des deux. Est-il pertinent de maintenir une telle capacité maousse en permanence ? Sa simple existence devrait déjà dissuader de s'y frotter Quelle serait la véritable mission d'une telle force ? Dans ton idée plus haut, tu fais remarquer dans le cas français que la Police Nationale devrait se voir confier les missions de le gendarmerie qui aurait un volet OPEX bien réel. Les action intérieures d'une telle force seraient donc secondaires par rapport à ses missions intérieures, relevant d'avantage d'une police nationale et donc plus légère.

À la réflexion le concept des OMON, la "mentalité de boyard" en moins ne serait-il pas pertinent également ? Même si d'une certaine façon, ils ressemblent à de super gendarmes mobiles.  

En fait, l'idée (pas vraiment totalement formulée, attention) serait celle d'une organisation "fédérale" de "l'empire": comme un volet policier ou militaro-policier de l'OTAN qui supposerait comme préalable l'accord des signataires de l'OTAN pour ce volet supplémentaire, mais aussi celui des autres grandes organisations de sécurité collective liées aux Iouesses (puisqu'il s'agit d'assumer le fait d'être un protectorat et d'en tirer le meilleur parti possible) afin d'avoir la plus vaste base possible, avec en plus le développement d'ne diplomatie en ce sens pour les pays extérieurs et l'avancement d'une notion "d'intérêt général" mondial minimum pour éviter/limiter la casse due à la fragilisation de nombres d'Etats et de régions.

Pour ce faire, la Gendarmerie ne serait plus liée au territoire national (y'aurait alors une pôlice nationale quasi-doublant ses effectifs pour remplacer la gendarmerie dans les zones qu'elle occupait, par accroissement et/ou transfert de certaienes unités de gendarmerie) mais entièrement à cette mission nouvelle, ou plutôt cette nouvelle approche de la sécurité des zones et intérêts face aux menaces non étatiques/symétriques dont le volume cumulé est aujourd'hui à lui seul facteur de déstabilisation massive, et qui ne peut se traiter par l'approche totalisante du pur domaine militaire ni par l'approche locale et trop strictement définie de la police et d'un système judiciaire donné qui n'est que national.

Donc la gendarmerie sous cette forme serait majoritairement "opexable" tout en gardant une marge de manoeuvre au plan national comme composante de son champ d'action (dans le cas français, une présence permanente accrue dans les Dom-Tom serait sans doute une partie du tout: zones en contact de grands trafics et zones sensibles, plates-formes d'opérations pour une activité réellement mondialisée).

Il n'est pas forcément question d'avoir une force de 200 000 gendarmes du monde (au sens plein :lol:) ni d'assumer la totalité de cette "niche" d'activité, mais d'y développer une expertise et un minimum de volume critique pour y être irremplaçable au moins pour un temps. Cela suppose une organisation interarmée et totalement intégrée ncapable de gérer le maximum de situations et zones d'opérations dans cet environnement de combat protéiforme et mal défini: de l'action civilo-militaire et du nation building en zone de guerre ou zone grise jusqu'à l'action directe purement antigang-antiterroriste sur le sol national ou à l'étranger en passant par la surveillance des trafics et de la praterie, il y a mille et une façon d'agir où la seule constante, en définitive, est l'ennemi à traiter, changeant dans sa nature et sa forme mais absolument pas traitable par l'approche militaire sauf cas extrêmes où il cmmence à devenir un proto-Etat et à en adopter les formes (mauvais signe quand il en est à ce stade: plus cher à traiter, et ça veut dire que sa zone d'opération est hors de la "surface économique utile" du monde depuis un bail).

Pourquoi est-ce la seule constante? parce qu'il nécessite un type d'approche à déclinaisons variables mais qui suppose un suivi permanent et une réponse adaptée et adaptable dans le temps, toutes choses qu'une force de ce type, interarmée et interarme, policière, militaire et civile, judiciaire, économique (via l'action et la capacité de reconstruction) et politique peut assumer de façon intégrée, sit seule soit en complément de polices et autorités locales, de contingents militaires déployés....

L'activité de renseignement et de surveillance par moyens humains et technologiques y serait énorme sns doute, de même que la capacitré d'investigation, la capacité "d'interface" avec toute forme d'organisation (judiciaire, économique, politique, militaire, policière).

Le monde fonctionne désormais sur une double donne de flux et de contrôle local, 2 domaines où l'action armée "pure et dure" est inadaptée ou surdimensionnée en terme de moyens et d'apprche. Par défaut d'ennemi, le forfait est possible, et il est plus probable de voir la stabilité mondiale se désagréger lentement par l'action entropique d'acteurs locaux (ou micro-locaux ou régionaux) et/ou internationaux que par une grande conflagration entre blocs, pour l'instant et encore pour un bout de temps tenue à l'écart par la donne nucléaire: pour faire sdimple, il y a un ordre mondial, et ceux qui le menacent ne sont plus des Etats. Il est question de fragilisation et d'insécurité mondiale pls que de paix ou de guerre, d'ordre et de chaos en somme, donc il faut une réponse capable de s'y adapter. Cela peut appeler à opérer dans des zones conflictuelles ou dans des pays relativement stables, et sûrement les 2 à la fois.

Le tout est quand même de se rendre compte d'un fait simple: réfléchir uniquement en terme de guerre et de paix obère complètement le fond de l'histoire qui est celui de réfléchir en termes de politique, donc de stratégie, qui se fonde avant tout sur les intérêts en jeu (sécurité, stabilité prospérité), les moyens de les garantir au coût le plus juste et en limitant les conséquences néfastes, les menaces réelles telles qu'elles sont....

Pour ce qui est de la définition exacte de l'appareil "gendarmerie" de cette approche, difficile de dire à quoi ça pourrait ressembler dans les détails: outre l'activité renseignement/surveillance/infiltration/suivi dans le temps, et celle d'interface multimétiers/multidomaines et de coordination d'une activité intégrée au service d'une stratégie et d'une approche adaptée au cas par cas, les forces purement policières et militaires au sens "action" seraient de plusieurs types:

- unités anti-émeutes/intervention brutales

- unités antiterroristes/intervention type "opérations spéciales" et commandos

- grandes unités de sécurité/sécurisation en uniforme pour tous types de théâtres; du quasi-flic en uniforme à la compagnie interarme à capacité antiblindé (pas lamajorité du genre) pour certaines zones en conflit en passant par de l'infanterie mobile en nombre pour sécuriser des régions où u processus de rétablissement d'Etat se fait

- unités d'investigation et enquête pouvant opérer aussi bien en zones de conflit qu'en grandes métropoles plus ou moins agitées

- unités de contrôle et d'action en zone maritime et côtières

Il était récemment évoqué par Vincent Desportes le fait que l'armée US, quand elle se tirera d'Afghanistan (depuis la mort de l'autre, c'est prévisibl à court terme), risquait de se replier sur son "coeur de métier" et donc sur son tropisme purement clausewitzien, en réaction à ces opérations de "semi guerres" qui ne sont pas dans sa culture.... Un vaste espace d'insécurité sera alors laissé vacant.

Pour le reste, le nombre serait, entre autres choses, une dimension importante précisément eu égard à des missions qui, si elles usent de technologies avancées, reposent sur une conception "labour intensive", précisément une niche vide en occident, surtout en Europe: dès lors qu'on part du principe que le système mondial actuel, et plus précisément le système dans lequel fonctionne les Européens, a un pivot principal étasunien, il s'agit effectivement d'en être le supplétif ou de s'y confronter. La 2ème option est hors des moyens de la france seule, et de bien trop loin. Reste à en devenir des supplétifs dont ils seront dépendants, et ce avnt tout par le tropisme naturel de leurs forces armées et de leur conception de l'intervention. La sanctuarisation territoriale étant acquise par le nucléaire, le reste des forces n'existe que pour servir l'intérêt national au mieux de l'état des menaces, du système dans lequel le pays fonctionne, et de la composition de ses domaines d'intérêt.

Peser au sein de la "pax americana" (tempérée par le fait de la "pax nuclearica") implique de faire ce qu'ils ne peuvent et surtout ne veulent pas faire avec le volume suffisant, et leur tropisme clausewitzien qui risque de devenir un conservatisme renforcé autant par leur pensée que par le fonctionnement et le coût de leur lobby militaro industriel, semble plus stratégiquement rentable. Au détail près qu'il faut essayer de conserver ce qu'il est possible de conserver en matière de guerre symétrique, en terme de capacité de remontée en puissance.

Cette force militaro-civilo-judiciaro-policière: quelle taille? Quelle gamme de moyens? Au sol, il faut, outre les spécialités investigation, reconstruction/civilo-militaire, anti-émeute/sécurité (poussées, techniques, pas nécessairement énormes), un assez vaste effectif d'infanterie revue à cette nouvelle sauce, capable d'intervenir et d'opérer dans des zones en crise plus ou moins pronconcées, jusqu'au théâtre de guerre et capable d'opérer avec des forces de police aussi bien qu'avec des forces armées classiques (ne serait-ce que pour avoir dans ce cas des appuis spécialisés purement militaires), ricains en tête. Une petite dizaine de brigades?

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L'une des raison pour lesquelles il faut se pencher sur ce genre d'approche, dans l'hypothèse d'une "vision de long terme", est quand même que si on part du principe qu'il y a un "empire", ou un "système" qui établit une relative stabilité sur une surface donnée de la planète, alors il faut l'approcher de cette façon. Et dès lors qu'on réfléchit en ces termes, il faut comparer avec les constantes historiques:

- les empires qui définissent un "bien" à défendre et un "mal" à combattre sont en fait surtout, malgré leurs propres ignominies et mesquineries, des zones de stabilité qui restent dans les mémoires comme des "âges d'or" où la prospérité était possible aussi loin que pouvait s'étendre leur pouvoir de contrôle/pacification/maintien de l'ordre

- ils sont toujours plus menacés en interne par leurs propres fragilités que par l'extérieur, sauf en cas d'empire concurrent assez proche pour être à "distance militaire"

- et leur premier problème est celui de la maîtrise de leurs coûts de maintien, de l'alourdissement de leur structure "impériale", souvent détournée de façon croissante par leur système politique, son fonctionnement, ses déviances, ses guéguerres internes, ses "lobbies" et féodalités diverses

La première cause de fragilité des empires est celle du management. Ce qui fait leur force, c'est leur système de communication, donc les grands axes commerciaux et tout ce qu'ils permettent en terme de contrôle, d'optimisation de la circulation des richesses, d'opportunités de développement, de garanties de stabilité et donc d'anticipations économiques qui, même en temps de crise, restent fondamentalement optimistes (au moins confiance en ce que de toute façon, il y a un lendemain à la crise), d'espace de droit minimum garanti, d'organisation/répartition/division du travail dans la zone de contrôle....

Et ce système coûte toujours de plus en plus cher au fil du temps, avant tout par le fait de l'appareil impérial lui-même et pour des raisons internes: on fait encore des routes (terme générique ;)) mais elles coûtent plus cher en relatif dans le budget, de même que les forces nécessaires à leur sécurisation et à celles des frontières. Résultat, la paix a un coût croissant nettement plus vite que les moyens, et ce avant tout pour de mauvaises raisons. Les empires, sous l'effet d'une entropie son maîtrisée, dépensent autant ou plus pour se maintenir, mais pour une efficacité qui se déteriore de plus en plus vite en quantité (surface couverte) et en qualité (largeur des "mailles" du filet qui s'accoissent, moindre niveau de contrôle sur la zone ciblée); ils se font ronger de l'intérieur comme sur leurs frontières par des forces d'abord mineures qui grandissent sur les faiblesses croissantes de ce contrôle et peuvent finir par devenir des menaces "classiques/symétriques", au moins au plan local, mais à un stade où l'empire lui a perdu beaucoup de moyens d'action.

Il serait donc important d'examiner ce qui garantit vraiment la paix et la stabilité dans "l'empire" actuel sous protectorat/primat américain, et quelle structure est mieux à même de le faire au moindre coût ET avec la plus grande efficacité. Les forces armées telles qu'elles ont aujourd'hui en occident, répondent-elles, tant que la garantie nucléaire existe, à un spectre réel de menaces sur ce qui compte le plus? Sans doute en partie, mais en partie seulement.

Dites-moi si je pars dans des délires métaphysiques.... Parce que dans ce cas, il faut que j'aille prendre mes pilules  :-X :-[.

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  • 11 months later...

Voilà un sujet intéressant...

Déterrons, déterrons !  :oops:

C'est vrai que face à des "pays continents" comme la Chine, l'Inde, les USA, l'UE ou la Russie (quoique pour la Russie je suis moins catégorique c'est surtout un désert avec une petite zone habité) je ne suis pas sur du tout qu'un seul SNLE soit suffisant pour être une véritable menace.

(...)

On se retrouve actuellement avec des dissuasions "crédibles" se limitant à quelques dizaines de têtes pour des grand pays. C'est suffisant pour promettre un conflit extrêmement cher et probablement impossible à rentabiliser, mais quand on voit les pertes lors de la seconde guerre mondiale ou même lors de la guerre Iran/Irak voir pour certains pays qui se sont fait envahir pendant longtemps (au choix: Irak, Afghanistan ...) je ne suis pas sur menacer de tuer quelques millions de personnes et en contaminer 3 fois plus soit toujours suffisant pour empêcher une guerre.

(...)

Je présume que nos forces nucléaire pourront s'adapter à toute augmentation de la menace, surtout si on se contente de protéger la France donc d'un petit pays de 65 millions d'habitants.

Quelques calculs "sur un coin de table" peuvent être utiles...

- En zone urbaine, les armes nucléaires suffisamment puissantes (100 kt et plus) détruisent surtout par incendies, qui se transforment en une "tempête de feu" atteignant des températures élevées (phénomène déjà observé à Hambourg et Tokyo avec des bombes classiques) Le taux de survie est pratiquement nul

- Dans le cas de plusieurs têtes nucléaires frappant de manière coordonnée une même zone urbaine, les sources d'incendie entrent en synergie, si bien que la zone incendiée est plus large que la somme des zones d'incendies des têtes individuelles

- Pour un calcul "coin de table", on peut considérer que la bombe d'Hiroshima (13 kt) incendiait à 2 km, distance qui croit comme la racine cubique de la puissance. Pour une arme de 110 kt (comme la TN-75), l'incendie portera au-delà de 4 km

- Tenant compte de l'effet synergie, l'espacement des têtes peut être porté au moins au diamètre de leur zones d'incendie, soit une superficie moyenne incendiée de l'ordre de 66 kilomètres carrés par TN

Exemple d'application au cas chinois :

- Les parties centrales (districts centraux) des trois premières villes Pékin, Canton et Shanghai couvrent un total de 2800 km² pour une population de 26 millions d'habitants

- Avec des missiles à 6 TN, leur destruction complète (survivants en nombre négligeable) exigerait 8 missiles (4 pour Pékin, 1 pour Shanghai, 3 pour Canton) : soit la moitié de la charge d'un SNLE... (et avec des missiles à 10 TN, seulement 6 missiles)

- Le gouvernement chinois peut-il prendre le risque de la destruction de ses 3 principales cités, principaux centres économiques et politiques ? Plus les dégâts provoqués par... encore autant de missiles, puisqu'un SNLE en a 16 !

Exemple d'application au cas indien :

- Les trois premières villes d'Inde Delhi, Bombay, Bangalore couvrent un total de 2800 km² pour une population de 38 millions d'habitants

- Leur destruction complète exigerait 8 missiles à 6 têtes (4, 2 et 2), ou 6 à 10 têtes

- Le gouvernement indien peut-il prendre le risque de cette destruction, augmenté des dégâts d'encore autant de missiles ?

Mes conclusions :

- Un SNLE est beaucoup plus menaçant que le meurtre de "quelques millions de personnes"

- La menace qu'il représente est suffisante pour arrêter une aggression y compris d'un pays continent

- Ceci, que l'aggression vise un pays de 65 millions d'habitants comme la France, ou un pays beaucoup plus peuplé

- La condition de tout ceci est évidemment une crédibilité technique élevée : l'aggresseur doit être persuadé que sa défense antimissile serait impuissante à diminuer notablement l'ampleur de la frappe, le SNLE doit être d'une discrétion absolue, ses communications impossibles à bloquer, et un second SNLE doit être disponible au minimum au port et de préférence en mission pour parer à toute fortune de mer...

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- En zone urbaine, les armes nucléaires suffisamment puissantes (100 kt et plus) détruisent surtout par incendies, qui se transforment en une "tempête de feu" atteignant des températures élevées (phénomène déjà observé à Hambourg et Tokyo avec des bombes classiques) Le taux de survie est pratiquement nul

- Dans le cas de plusieurs têtes nucléaires frappant de manière coordonnée une même zone urbaine, les sources d'incendie entrent en synergie, si bien que la zone incendiée est plus large que la somme des zones d'incendies des têtes individuelles

- Pour un calcul "coin de table", on peut considérer que la bombe d'Hiroshima (13 kt) incendiait à 2 km, distance qui croit comme la racine cubique de la puissance. Pour une arme de 110 kt (comme la TN-75), l'incendie portera au-delà de 4 km

- Tenant compte de l'effet synergie, l'espacement des têtes peut être porté au moins au diamètre de leur zones d'incendie, soit une superficie moyenne incendiée de l'ordre de 66 kilomètres carrés par TN

Tout dépend de la densité de matériaux inflammables , des conditions météo et de plein d'autres choses. C'est faux de dire qu'il y a aucun survivant dans un tempête de feu puisqu'il y a eu de très nombreux survivants à Hambourg/Tokyo/Hiroshima y compris dans le zone de tempête de feu.

Hiroshima c'est 16kt pas 13 et a détruit tout dans un rayon de 1 mile (1.6km) pas 2 principalement à cause du souffle , la destruction des bâtiments dû au souffle provoquant des incendies qui fusionnent pour former une tempêtes de feu. Mais à Nagasaki il n'y a pas eu de tempêtes de feu. Comme quoi ce n'est pas systématique même en cas d'attaque nucléaire.

Mais bon rien  qu'à cause du souffle , tu peux parier sur une destruction complète dans un rayon de 2/3km voir + pour 110kt.

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La destruction absolument complète et totale, de même que la mort d'absolument tous les habitants de la zone concernée ne changent rien à ce qui fait l'essentiel de la capacité dissuasive de la frappe: outre le traumatisme collectif, le coût politique interne pour le gouvernement de la nation ciblée, la zone urbaine touchée est, à toutes fins pratiques, complètement out of business pour très longtemps. Désorganisation totale, concentrations de capacités (techniques, industrielles, technologiques, coordinations, communications, décisions, aussi bien dans le registre public que privé) détruites, capacités uniques, par leur quantité (grands hôpitaux, grands centres de gestion/décision, concentrations industrielles et boucles recherche-production de grande capacité....) et leur rareté (centres de recherche de pointe, hôpitaux de meilleure qualité et/ou spécialisés, centres administratifs/décisionnels du haut de la hiérarchie, places boursières, archives publiques et privées....), il y a des raisons pour concentrer des choses dans les grandes villes, des raisons qui font que les grandes villes concentrent les gens les plus qualifiés dans tous les domaines en très grands nombres, et les infrastructures, réseaux et modes d'organisation qui les mettent en synergie (les systèmes humains complexes quoi) en sont la force, et donc face à la capacité de destruction de l'arme nucléaire, la faiblesse. Détruit Pékin, Shangaï et Canton (plus Hong Kong, Shenzen et une ou deux autres), et la Chine perd infiniment plus que simplement un pourcentage somme toute pas énorme de sa population: tu la renvoies pas à l'âge de pierre, mais en caricaturant, c'est un peu l'idée. C'est une baffe monumentale dont elle ne peut pas se remettre avant trèèèès longtemps. Et certainement pas le temps d'un conflit.

Et aucun gouvernement ne peut se permettre de risquer cette menace, tant qu'un système antimissile GARANTISSANT 100% d'interception n'existe pas, ce qui, en l'état des choses prévisible, n'a pas beaucoup de chances d'exister.

C'est pourquoi, et c'est l'idée du sujet, l'affrontement des grandes puissances nucléaires ne peut avoir lieu; donc le but du sujet n'est pas de s'étendre sur le nucléaire, mais de voir quelle conflictualité peut exister sachan qu'il y a cette impasse.

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