Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale


Manu
 Share

Messages recommandés

  • Réponses 2,1k
  • Created
  • Dernière réponse

Top Posters In This Topic

Pour ce qui concerne le parc de 300 avions en tout mer + air cela parait assez logique vu que la commande de rafale est de 300. Le parc va simplement descendre plus rapidement à un niveau qu'il aurait finit par atteindre de toutes façons, on imagine mal le remplacement des mirages modernisés par un nouveau programme d'avions de chasse à la fin du programme rafale, donc ça ne me choque pas plus que ça d'autant que le format britannique sera également de l'ordre de 300. On parle aujourd'hui pour les anglais de 88 typhoons de moins soit 150 + 130 F-35 soir 280.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Pour ce qui concerne le parc de 300 avions en tout mer + air cela parait assez logique vu que la commande de rafale est de 300. Le parc va simplement descendre plus rapidement à un niveau qu'il aurait finit par atteindre de toutes façons, on imagine mal le remplacement des mirages modernisés par un nouveau programme d'avions de chasse à la fin du programme rafale, donc ça ne me choque pas plus que ça d'autant que le format britannique sera également de l'ordre de 300. On parle aujourd'hui pour les anglais de 88 typhoons de moins soit 150 + 130 F-35 soir 280.

Rafale M B C + Mirage 2000 D modernisé air-air + Mirage 2000-5 = 300

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Correction G4lly: les 2000-5 ne sont pas dans le total 300. Ils sont appelés à dégager. Le parc ne concernera que les Rafales et 2000-D "modernisés" (je me demande quel upgrade on va bien pouvoir leur faire subir).

Pour les formats, je constate un alignement des parcs Italiens, Français, Allemands et Anglais sur des effectifs extrêmement semblables, comme je l'avais prédit dans un précédent topic:

- dans les 250-300 MBT (essentiellement, de quoi armer une division lourde "traditionnelle", avec une grosse capacité BOA et un concept très RMA-classique)

- dans les 600-700 VCI

- entre 250 et 350 avions de combat

- environs 100 000 hommes dans les armées de terre (de facto moins pour les Allemands et Italiens qui ont une part de conscription/volontariat, et/ou une part de leurs unités qui ne sont pas destinées au déploiement parce qu'ayant des matos plus vieux et moins entretenus, et des personnels moins entraînés)

Ramses

L'AdT fera 131 000 hommes, pour un corps de bataille de 88 000. La Marine et l'AdA compteront 44 000 et 50 000 hommes.

Je conteste ta nomenclature des forces en raison des définitions du Livre Blanc dans chacune des trois forces:

- Décision: tout le monde est d'accord sur celle-là. Les 4 brigades blindées la composent: 4 RC60 (et non plus des RC80 Ramses). Des AuF2, il n'y en a que 74 et apparemment on ne modernisera pas plus d'AuF1. Les 24 LRM sont apparemement confirmés par le LB, avec la roquette unique.

- Multirôle: leur définition parle des capacités d'entrée en premier, ce qui y intègre d'office la 11ème BP et l'ALAT, avec leur enfant bâtard que sera la Brigade Air Assaut (à mon avis sans le 2ème REP, puisqu'il est le seul à ne pas se rapprocher du nouveau "centre TAP"). De même, la 9ème BLBM, surtout si elle prend une dimension plus spécifiquement amphibie est toute indiquée pour appartenir à cette catégorie de forces. La 6ème BLB? Peut-être, si on lui garde sa dimension amphibie aujourd'hui très théorique. Un EM divisionnaire est obligatoire pour une telle force, si spécifique dans son emploi et ses savoirs-faire.

- Urgence: à part la BFST, et éventuellement le 2ème REP en appui, je ne vois pas ce qui peut y correspondre. Ceci dit, la Brigade Air Assaut, avec son GTIA 1500 sur préavis de 5 jours correspond aussi à la définition.

La 27ème BIM et la 6ème BLB, j'ai du mal à voir où elles peuvent s'insérer là-dedans. Ta nomenclature intègre trop d'EM gabarit division: les EMF sont réduits à 2. Un 3ème EM, plus gros, est destiné à la capacité OTAN de diriger un corps d'armée.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Tancrede, la 6 est tout aussi dédiée a "l'amphibie" que la 9.... Le niveau d'entrainement doit être équivalent. On aurait peut-être même des surprises si l'on regardait dans le détail...

citation : et éventuellement le 2ème REP en appui grrrrrrrrr >:( Mais t'est un maniaque ma parole... :lol:  T'est payé pour faire la promo...? =D

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Un article dont la conclusion est plutôt intéressante

C'est bien le comble de la situation ... L'UMP taille la défense comme le PS :lol:


Correction G4lly: les 2000-5 ne sont pas dans le total 300. Ils sont appelés à dégager. Le parc ne concernera que les Rafales et 2000-D "modernisés" (je me demande quel upgrade on va bien pouvoir leur faire subir).

Euh 2000-5 dégagés ? c'est marqué ou ?

La composante aérienne de combat sera modernisée pour disposer

d’un parc homogène de 300 avions polyvalents de type Rafale et

Mirage 2000 D, dont 270 en ligne

300 avions de combat modernes (Rafale et Mirage 2000 D

modernisés), incluant ceux de l’aéronautique navale

là dedans ? hum etrange a moins qu'on comptes user leur potentiel rapidement et les dégager a mesure de l'arrivé des Rafale retardé !?

Le missile aérobie

ASMPA sera emporté, à compter de 2009, par les avions Mirage 2000-

NK3 et Rafale

Visiblement les 2000-NK3 sont aussi de la partie ... on les compte dans les 300 ? oui je crains...

Les avions de combat de l’armée de l’air et de l’aéronautique

navale seront regroupés, sous le commandement opérationnel du chef

d’état-major des armées, en un parc unique, qui ne comprendra à terme

que des Rafale et des Mirage 2000 D modernisés, dont la gestion sera

assurée par l’armée de l’air.

On va carboniser les N et les -5 en préservant le potentiel des D pour les upgrader il semble.

Pour les D le livre annonce une modernisation visant a le donner une capacité air-air pour assurer les mission de DA... a priori de quoi tirer les mica IR et EM comme les -5.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

A mon avis, au PS ils n'auraient jamais osé aller aussi loin .... :lol:

Sur le transfert "Armée"/"Police" "Défense"/"Sécurité" probablement pas ... C'est d'ailleurs assez interessant de confier a l'Armée tout un tas de mission de sécurité intérieur ... plutôt que de monter carrément un "Homeland Security" et un Service de "Rens'" style "NSA" plus ou moins indépendant de l'armée.

Je sens bien le truc bâtard a cheval sur deux autorités et deux logiques ...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

@ Ramses, dans ton "schema britannique" tu la places ou la Brigade Commando RM...? A priori elle n'est pas comptée dans le dispositif Army....

Là tu joues sur les mots  ;)...et nos troupes de marine alors ?  :P

Pour les formats, je constate un alignement des parcs Italiens, Français, Allemands et Anglais sur des effectifs extrêmement semblables, comme je l'avais prédit dans un précédent topic:

- dans les 250-300 MBT (essentiellement, de quoi armer une division lourde "traditionnelle", avec une grosse capacité BOA et un concept très RMA-classique)

- dans les 600-700 VCI

- entre 250 et 350 avions de combat

- environs 100 000 hommes dans les armées de terre (de facto moins pour les Allemands et Italiens qui ont une part de conscription/volontariat, et/ou une part de leurs unités qui ne sont pas destinées au déploiement parce qu'ayant des matos plus vieux et moins entretenus, et des personnels moins entraînés)

Ramses

L'AdT fera 131 000 hommes, pour un corps de bataille de 88 000. La Marine et l'AdA compteront 44 000 et 50 000 hommes.

Je conteste ta nomenclature des forces en raison des définitions du Livre Blanc dans chacune des trois forces:

- Décision: tout le monde est d'accord sur celle-là. Les 4 brigades blindées la composent: 4 RC60 (et non plus des RC80 Ramses). Des AuF2, il n'y en a que 74 et apparemment on ne modernisera pas plus d'AuF1. Les 24 LRM sont apparemement confirmés par le LB, avec la roquette unique.

- Multirôle: leur définition parle des capacités d'entrée en premier, ce qui y intègre d'office la 11ème BP et l'ALAT, avec leur enfant bâtard que sera la Brigade Air Assaut (à mon avis sans le 2ème REP, puisqu'il est le seul à ne pas se rapprocher du nouveau "centre TAP"). De même, la 9ème BLBM, surtout si elle prend une dimension plus spécifiquement amphibie est toute indiquée pour appartenir à cette catégorie de forces. La 6ème BLB? Peut-être, si on lui garde sa dimension amphibie aujourd'hui très théorique. Un EM divisionnaire est obligatoire pour une telle force, si spécifique dans son emploi et ses savoirs-faire.

- Urgence: à part la BFST, et éventuellement le 2ème REP en appui, je ne vois pas ce qui peut y correspondre. Ceci dit, la Brigade Air Assaut, avec son GTIA 1500 sur préavis de 5 jours correspond aussi à la définition.

La 27ème BIM et la 6ème BLB, j'ai du mal à voir où elles peuvent s'insérer là-dedans. Ta nomenclature intègre trop d'EM gabarit division: les EMF sont réduits à 2. Un 3ème EM, plus gros, est destiné à la capacité OTAN de diriger un corps d'armée.

Pour les EMF, je suis d'accord avec toi. 2 EMF pour les forces de décision et multirole, cela parait logique. le 3° EMF pour une capacité de corps d'armée également.

Après c'est une question de formulation et de point de vue.

Par exemple, la "force de decision" : on est d'accord sur le fond, mais les chiffres parlent d'eux même...si l'objectif est d'avoir 74 AUF2, cela ne fait plus que 3 régiments à 24, soit trois brigades. ça explique également la possible dissolution du 8° RA.

En plus, j'aime bien cette hypothèse, car chaque brigade peut alors aligner 6 GTIA (1 esc chars, 2 Cie Inf, 1 sect art, 1/2 Cie genie,...) soit 13 leclercs, 24 VBCI, 4 AUF2,...

Pour un déploiement de "haute intensité", on peut imaginer les moyens de l'EMF + des unités divisionnaire + 1 brigade complète renforcée enventuellement d'1 GE et d'1 rég inf méca d'une autre brigade (voir 1 bat d'art.). Cela rassemble 120 chars (3GE), 250 VBCI (4 Rég Inf), 32 AUF2...grosso modo le déploiement des forces UK dans le golf. Tu peux rajouter des forces "multirôle" pour des missions périphériques ou de soutien.

Pour la force "multirôle" : je la voie plus comme une "styker" division que comme la 3 UK div, avec les trois brigades d'infanterie motorisés et surtout spécialisés et "multirôle". les capacités d'entrer en premier est pour moi plus logistique. le déploiement de ces unités étant plus rapide que les forces lourdes.

Pour la force "d'urgence" : je pense que les troupes parachutistes allié à l'aéromobilité conviennent parfaitement à cette doctrine : des troupes légères rapidement déployable avec une très grande autonomie.

De toute façon, je me répète, mais il s'agit d'une question de formulation et de point de vue. Après ce ne sont que des hypothèses.... ;)

j'ai juste voulu faire un rapprochement avec l'organisation de l'arméee anglaise, sachant que les structures même de nos unités élémentaires sont différentes.

On n'a pas fini d'en parler  :lol:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je me fonde sur la corrélation des quelques faits qu'on connaît, du LB et de ce qu'on a appris:

- Le LB spécifie 8 brigades interarmes et 3 spécialisées: soit celles-ci sont les brigades d'appui, arti, génie et rens (mais la brigade d'arti risque de sauter vu qu'on dégage 1 Rgt LRM et que les missiles AA se barrent vers l'AdA; sans compter que le Génie va aussi prendre), soit il s'agit de la BFST et de 2 autres moins définies. La BFA? Vois pas ce qu'elle foutrait dans l'ordre de bataille. Sans doute l'ALAT (moins ce qui aura été pris pour créer la Brigade Air Assaut avec la 11ème BP).

- les RC80 deviendront des RC60, c'est à peu près sûr; les travaux sur un dyptique 3Leclercs/3VBL semblent sérieux, quoiqu'il vaille mieux des RC60 faits de 5 escadrons normaux (en pelotons carrés).

- les 74 AuF2 peuvent très bien être répartis en 4 Rgts: 1 batterie va sauter dans chaque Rgt, au profit d'un groupe rens/reco/désignation/obs. Restent 3 batteries, dont une DOIT être faite de Caesar (c'est le principe de leur introduction). Et le compte y est: 4x24 tubes de 155, dont 64 AuF2 et 32 Caesar. Ca fait une bonne puissance de feu rapide et méchante, avec en plus le Rgt LRM confirmé par le LB avec la nouvelle roquette qui semble désormais confirmée. Restent 10 AuF2, réservés soit à l'entraînement (mais y'en a déjà), soit plutôt à un parc d'alerte.

4 Brigades Blindées restent ainsi, formant une potentielle division lourde. Rajoutez y une trentaine de Tigres et vous avez une divison lourde aux standards OTAN.

Et ma comparaison générale avec l'alignement des formats des armées italienne, allemande et Brit tient toujours la route: c'est la convergence. Convergence confirmée d'ailleurs par les évolutions budgétaires: les Italiens qui maintiennent leur format malgré un budget tendu, les Allemands qui l'augmentent en apparence, mais qui s'efforcent en fait de maintenir un effort égal (la TVA en Allemagne prend 3 pts: l'élévation du budget d'équipement essaie juste de compenser cela et le surcoût OPEX, pétrole compris) et nles Brits qui maintiennent le cap pour éviter de voir leurs OPEX rogner l'outil.... Do the math!

Tout le monde garde ainsi une division blindée lourde, une brigade para/assaut aérien, une brigade amphibie (là, les Allemands ont un effort à faire) et des forces de maintien de la paix. Allemands et Italiens ont nivelé leurs forces eu égard à des budgets moindres et au maintien d'une partie conscription/volontariat, mais la donne reste la même. Le format global est de 100 000 hommes dans chacune, et l'accent a été mis sur le standard OTAN. Les hélicos arrivent pour le garantir encore plus. On a ainsi une force pré-européenne de 4 divisions lourdes très modernes, pleinement intégrées et relativement interopérables, plusieurs brigades d'infanterie motorisée, 4 brigades d'assaut aérien et 3 Corps amphibie. Avec en plus l'équivalent de 2 divisions alpines (les Italiens étant les plus pourvus en la matière).

Pour les structures, je rappelle encore ce qui semble être un fait plus ou moins probable, à savoir que les bases de défense perettront de reformer de vrais Rgts (comme les Rosbifs l'ont fait) à plusieurs bataillons en rassemblant certains de nos actuels Rgts: les Alpins, les para-colos, par exemple, sont les plus facilement appelés à retrouver ce modèle, de même que l'infanterie de marine de la BLBM.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

@G4lly Tancrède vos post de la nuit

Les -5 devaient partir en 2014...

Normal les cellules sont les 38 à 75 les plus anciennes RDI produites

Pour palier le retard du Rafale le 2/2 a été dissous ses 15 avions stockés ou redistribués au 1/2. Les escadrons de -5 étaient à quinze et le 1/2 passe à 20.

La manip devrait pouvoir emmener les avions jusqu'en 2020 mais certainement pas au delà (les cellules auront environ... 32/35 ans).

Les 2000NK3 vont jerker dès l'entrée en service du second escadron nuc Rafale. Le premier sera full ops en 2011 le second avant 2020;

La encore les cellules volent bas et beaucoup et fatiguent bcp, les premières mises à la réforme ont eu lieu.

Refonte des 2000 D

-introduction du Mica IR, le radar ne changera pas a priori, peut être le Mica EM avec la L16

-liaison 16

-changement des calculateurs

---afin de purger le SNA des polaires de tir des armes qui ne sont plus utilisées sous l'avion: bombe Arcole GL de 1 tonne; AS 30L

---afin de permettre à terme à l'avion de tirer deux armement Air Sol différents en une mission, exemple: EPW II et A2SM

intégration de l'EPW II (2009), Damoclès voir A2SM...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

LeFigaro.fr, 19/06/08,

"Livre blanc sur la défense : une espérance déçue

Par le groupe «Surcouf»

Un groupe d'officiers généraux et supérieurs des trois armées terre, air, mer , tenu à l'anonymat, commente le livre blanc sur la défense et la sécurité nationale présenté le 17 juin par le président de la République.

"Les éléments de la nouvelle politique de défense qui viennent d'être rendus publics ont été, ce qui est bien normal, présentés par leurs auteurs d'une manière très encourageante. La réalité est quelque peu différente. Personne ne peut, ou ne souhaite, à l'intérieur des armées, mettre en cause les choix politiques du jour. D'abord, ils sont incontestables par nature. Ensuite, le souhait du président de la République, chef des armées, est de disposer d'un instrument militaire plus efficace pour un moindre coût ; de raisonner en termes d'efficacité et non d'équipements de prestige ; de faire preuve de réalisme quant aux menaces ; et enfin de ne se laisser arrêter par aucun a priori dogmatique. Ce souhait ne peut rencontrer que l'approbation de tous ceux qui ont fait le choix de la carrière des armes et qui ont souffert, ces dernières années, de l'immobilisme des institutions de défense. Et, dirions-nous, plus que l'approbation, le désir, avec volonté et discipline, de faire passer ce souhait dans la réalité.

La vérité oblige à dire, cependant, qu'au-delà des déclarations, la volonté présidentielle a été largement dénaturée par ceux, politiques, militaires ou personnalités qualifiées, qui avaient la charge de la mettre en œuvre. Voici pourquoi.

Dès avant l'élection présidentielle et comme le président de la République l'avait bien vu, le système militaire français était à bout de souffle.

En termes, tout d'abord, de capacités opérationnelles réelles : à cause du choix dicté par les groupes de pression de programmes d'équipement, sans considération particulière pour les nécessités nées de la réalité des engagements (cela aboutit, par exemple et dès cette année, à une rupture de la capacité de transport aérien stratégique, ce qui est à tout le moins regrettable pour une armée très engagée à l'extérieur) ; à cause de l'interdiction faite par les autorités politiques de l'époque à l'état-major des armées de poursuivre une véritable «étude capacitaire», qui eût révélé que, comme de nombreuses fois au cours de notre histoire militaire, une conception de la défense centrée sur les «programmes d'équipement» aboutissait à une dépense publique considérable pour une utilité opérationnelle faible ; avec en résultante, une «impasse financière» mettant en cause la crédibilité même du gouvernement dans son exécution des lois de programmation militaire.

Ensuite, en termes de choix des engagements, la situation n'était pas plus satisfaisante. L'absence de critères politico-militaires d'intervention, le flou des priorités géopolitiques (Afrique), l'absence de gestion des engagements dans le temps (Kosovo) aboutissaient à un saupoudrage de forces dicté par les habitudes du passé et la logique moutonnière de la participation obligatoire («il faut en être»). Il en résultait un rythme d'emploi soutenu, indifférencié, affectant des unités aux équipements vieillissants, dégradant leur niveau de préparation opérationnelle. Et, dans l'autre sens, alors que les menaces terroristes prenaient plus d'ampleur, le gouvernement comme les armées se refusaient même à penser l'action militaire sur le territoire national, à partir d'un contrat opérationnel distinct (à la notable exception de l'action de l'État en mer).

Enfin, en termes d'organisation, la situation était marquée par une grande confusion. Les choix d'interventions étaient opaques, ne donnant lieu à aucun débat, notamment parlementaire, à l'extérieur du cercle présidentiel, ce qui, les phénomènes de cour et les ambitions personnelles aidant, n'était certes pas un facteur de qualité des analyses préalables à la décision. La nouvelle définition des pouvoirs du chef d'état-major des armées n'avait entraîné aucune véritable réflexion, fondée sur la subsidiarité, entre la logique interarmées et la logique de milieu, notamment pour le soutien. Les organisations militaires restaient lourdes, «doublonnantes», peu centrées sur l'opérationnel. Les désignations aux postes les plus importants étaient délibérées entre militaires sur le fondement des couleurs d'uniforme, dans le cadre d'un «troc» presque permanent, aboutissant d'ailleurs à une durée d'exercice des responsabilités abusivement courte. La procédure de choix des programmes d'équipement, entre la direction générale pour l'armement (DGA) et les états-majors, était caractérisée par l'opacité et le conflit d'intérêt (le «service aux industriels») aboutissant à la dérive de coûts opaques, non maîtrisés, et à l'inadaptation des équipements.

C'est dire si le début du quinquennat avait fait naître les plus grands espoirs. Il est malheureusement probable aujourd'hui qu'ils seront déçus. Tout d'abord, les instances de la décision n'ont pas fonctionné de manière satisfaisante, la mission budgétaire de la révision générale des politiques publiques (RGPP) ayant prévalu, y compris en termes calendaires, sur la mission conceptuelle du livre blanc. Quant à cette dernière, la sous-représentation des militaires compétents n'a pas permis d'y effectuer un travail réaliste, ce que ses conclusions montrent à l'évidence. L'ampleur enfin des conflits structurels internes propres au ministère de la Défense n'a pas permis un travail serein.

Plusieurs points positifs sont à relever : le principe du resserrement des implantations (dont il faudra attendre la mise en œuvre, les militaires étant habitués à ce que les logiques politiques locales prévalent, ce qui est le cas depuis plus de vingt ans). L'insistance mise sur la protection «interne» de la nation elle-même, en termes d'organisation centrale et de contrat opérationnel. La revalorisation des fonctions de renseignement.

Pour le reste, le modèle d'analyse présenté par le livre blanc est à notre sens déficient et, davantage, marqué par un certain amateurisme. Le livre blanc souffre en effet d'une quadruple incohérence.

Incohérence, tout d'abord, par rapport à l'évolution générale des crises et des réponses généralement adoptées dans le monde. Alors que les crises se multiplient et se superposent sans se résoudre, l'Europe en général et la France en particulier diminuent leur effort de défense au moment même où chacun les augmente (les dépenses militaires mondiales ont progressé de 45 % en dix ans). On ne peut certes nier la crise budgétaire. Au moins devrait-elle donner lieu à une analyse «priorisante» des arbitrages, entre la défense et les autres budgets, et à l'intérieur du budget de la défense. Le livre blanc n'en fournit pas l'armature conceptuelle, puisqu'au titre des menaces il retient à la fois l'attentat terroriste, la guerre de haute intensité, le désordre dans le tiers-monde et la pandémie grippale.

Incohérence, ensuite, par rapport à l'évolution de la «conflictualité», le paradigme de la «guerre industrielle» (entre arsenaux étatiques) ayant été remplacé par celui de la «guerre bâtarde», le plus souvent «au sein des populations». Ce dernier exige à la fois des forces terrestres plus nombreuses, une capacité de projection aérienne et navale plus affirmée, une réorientation des programmes en conséquence. Ces choix ont été faits par les Britanniques voici plus de cinq ans. Nous en sommes, nous, à la diminution des effectifs de l'armée de terre et au «report» de la décision de construire le deuxième porte-avions, qui signe une rupture capacitaire majeure. Notre incapacité à sortir de la «réduction homothétique», faute d'une véritable analyse que le livre blanc ne fournit pas, conduit le modèle 2008 à n'être que la version dégradée du modèle 1996, lui-même version amoindrie du modèle 1989. Autant dire qu'aucun choix sérieux, hors celui, purement budgétaire, d'une réduction proportionnelle, n'aura été fait depuis vingt ans. Sous ce rapport, la nouvelle orientation en faveur du satellitaire ou la création d'un «commandement interarmées de l'espace» font figure de gadgets, lorsqu'on connaît les besoins réels et actuels des armées. Non que de telles mesures soient en elles-mêmes absurdes. Mais elles ne pourraient valoir que si elles procédaient d'une véritable analyse doctrinale et pratique de la «conflictualité», fondée sur les exemples nombreux que présente l'actualité, du Proche-Orient à l'Asie centrale. Cette analyse est absente du livre blanc. Les «avancées» qu'il présente (satellites, etc.) ressemblent à des lubies parce qu'elles ne sont pas sérieusement argumentées en termes d'arbitrage (alors qu'on voit les intérêts industriels qu'elles servent). Une réduction prévisible et sans imagination du format des armées, à peine compensée par d'hypothétiques innovations technologiques et organisationnelles : il y a comme une imposture à présenter ces résultats comme un progrès dans l'efficacité de l'instrument militaire.

Incohérence, en troisième lieu, par rapport à la volonté politique affichée à juste titre par le chef de l'État. Nous revenons dans l'Otan, avec une capacité militaire affaiblie, et tout en y revendiquant des postes de commandement. Nous prétendons faire de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) un dossier majeur du renforcement de la défense européenne sous présidence française, et nous baissons la garde au moment où nous souhaitons entraîner nos partenaires vers un renforcement de la défense européenne. Mais surtout, nous abandonnons aux Britanniques le leadership militaire européen, alors que nous connaissons la nature particulière de leurs relations avec les États-Unis. La France jouera désormais dans la division de l'Italie. Il est inutile de se payer de mots.

Incohérence, en quatrième lieu, par rapport à la seule certitude que nous ayons : celle de nous engager vingt fois en Afrique dans les années qui viennent, pour y éviter des catastrophes humanitaires ou assurer l'évacuation de nos ressortissants. Si nous pouvons le faire aujourd'hui, c'est parce que notre réseau de bases nous confère une efficacité d'autant plus unique que l'ensemble des pays africains refuse le déploiement de l'US african command (commandement américain en Afrique) sur le sol africain. Pour gagner, et ceci est révélateur de la méthode retenue, 3 000 postes budgétaires, nous affaiblissons de manière définitive notre positionnement, avec ce paradoxe que nos abandons vont conduire mécaniquement à un accroissement du nombre de crises que nous ne pourrons plus prévenir et dans lesquelles nous ne pourrons intervenir qu'à un coût incomparablement plus élevé. En contrepartie, les structures administratives intermédiaires des états-majors n'ont pas été touchées par l'exercice RGPP, alors qu'elles représentaient un gisement d'économies d'au moins le double. Quant aux «bases de défense», il ne s'agira, faute de crédits budgétaires pour de vrais investissements d'infrastructure, que de circonscriptions administratives de mutualisation de certaines dépenses mineures (habillement, restauration, etc.), entraînant simplement la création d'un maillage administratif supplémentaire. La mise en regard de ces deux éléments permet de mesurer le caractère de trompe-l'œil des mesures présentées ces jours-ci.

Le propos de cet article n'est pas de présenter le modèle qu'une réflexion plus avisée, et plus conforme aux volontés du chef de l'État, aurait permis d'élaborer. Nous voulons simplement souligner qu'une grande dépense d'énergie intellectuelle a simplement abouti à une réduction homothétique du format des armées. Au mieux, nous serons mieux renseignés, mais nous pourrons moins agir. Il eût fallu, au contraire, mieux définir les ambitions militaires de la France, puis ses priorités géostratégiques, y compris en termes concrets, en désignant les théâtres utiles ; en déduire un modèle pour notre armée et ses équipements, sans se refuser à porter le fer dans l'organisation militaire ou dans celle de la DGA ; ne pas s'illusionner sur les bénéfices à attendre de la «mutualisation des soutiens», dans un domaine où l'expérience (notamment britannique) enseigne qu'elle ne peut concerner que des secteurs de second ordre, la «logique de milieu» continuant de gouverner l'entretien des équipements majeurs. Pour ne l'avoir pas fait, les autorités de la défense ont laissé passer l'occasion historique que leur présentaient les circonstances et que justifiaient les ambitions du chef de l'État. Le reste est affaire de communication politique, qui ne saurait masquer la réalité d'un véritable déclassement militaire de notre pays, dans un monde bien plus dangereux qu'hier."

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

@ Ramses. citation : Là tu joues sur les mots  ...et nos troupes de marine alors ? 

Je me suis sans doute mal exprimé... Je voulais dire que la Brigade Commando n'étant pas compté (à priori) dans les effectifs Army, cela fait une brigade en plus dans le dispositif de bataille britannique....

nb. Par "troupes de marine" tu veux parler de la colo....?  =D

Pas sur la tête... :lol:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Citation du comuniqué de ce "groupe Surcouf" qui me paraît fort bien résumer la situation que va engendrer la nouvelle politique de défense de notre pays :

"..... une grande dépense d'énergie intellectuelle a simplement abouti à une réduction homothétique du format des armées. Au mieux, nous serons mieux renseignés, mais nous pourrons moins agir ...."

Ce "Livre Blanc" est avant tout un prétexte supplémentaire, un quitus donné aux présidents et gouvernements des 10 ans qui viennent, pour sacrifier notre puissance militaire au profit de la réalisation d'objectifs comptables. Plusieurs d'entre nous n'avons pas dit autre chose depuis le début de cette mascarade.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Beaucoup de choses résonnent dans cette lettre, mais il y a aussi beaucoup d'exagérations: on ne joue pas dans la catégorie de l'Italie, on ne réduit pas le corps de bataille de l'AdT de beaucoup, et quel que soit le fonctionnement des bases de défense et de l'administration dees armées et du ministère, il se fera avec 54 000 personnes en moins, ce qui devrait contraindre à 2 ou 3 aménagements dans la façon de s'organiser (parce que si leurs départs passe inaperçu, y'aura VRAIMENT lieu de réunir une nouvelle commission).

Aucune réforme dans aucun pays ne s'est jamais vraiment bien faite; la politique parasite tout et tout le temps et les industriels  s'imposent de toute manière. La réforme sera ce que le ministère, mais aussi les armées en feront.

Si les crédits grimpent de manière à assurer un entraînement, une maintenance et un appro correct, mon âme de fantassin se dit que le reste n'est que du détail. Si en plus on a vraiment dans les 200 à 240 avions en dispo permanente, y'a pas à se plaindre. Mais bon, après y'a ces histoires de gros machins gris qui vont sur l'eau. Il manque un PA, ça c'est clair, et y'a une forte imprécision sur les navires de 1er et de 2nd rang, le nombre de navires de souveraineté, l'armement moyen des frégates....

Mais faudrait aussi que ces militaires se rendent compte de plusieurs choses: que la France possède plus de la moitié des satellites militaires européens (autant pour "la catégorie de l'Italie") et l'essentiel des stations d'écoute et d'observation, que la France (contrairement à l'Italie et à l'Allemagne) peut encore projeter et entretenir à l'année la moitié de ses troupes en OPEX, possède des SNA (et ils auront bientôt la purée conventionnelle nécessaire pour "causer" à la terre), garde des capacités d'intervention stratégique dans le monde entier (essentiellement des FS, ce que seuls 2 autres pays peuvent faire) et conserve quand même un PA CATOBAR moderne (donc au moins les savoirs-faires) qui n'a pas grand chose à craindre de porte-aéronefs aux pattes courtes.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Faisons le point : Projet  8 Brigades + 3 Brigades spécialisées...

Existant

Brigades inter-armes

- 2 Brigades Blindées

- 2 Brigades Méca

- 1 Brigade Para

- 2 BLB

- 1 Brigade Montagne.

Total 8 Brigades ~50 500 (sans les réservistes et civils)

On peut supposser que ça reste ~en l'Etat....

-----------------------------------------------------

Brigades spécialisées 

1 Brigade Trans

1 Brigade  Artillerie

2 Brigade Log

1 Brigade Genie

1 Brigade Aéromobile

1 Brigade FS

Total 7

Là  en principe il doit en rester 3.  On met de côté les FS.  Les paris sont ouverts

-------------------------------------------------------

Régiments / Bataillons hors rang.

519 Train

Bataillon et EM de Forces

Bataillons et regiments outre mer....

etc

Là aussi les effectifs vont être touchés...

----------------------------------------

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

@Tancrède,

Tout à fait d'accord avec toi. Par rapport à l'Allemagne et l'Italie, tu oublies cependant de citer la "dissuasion nucléaire" ... C'est elle qui nous permet encore de jouer dans la cour des grands (et notamment d'avoir un siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU). En outre, de ce point de vue, nous avons même un avantage par rapport aux Britanniques :

- une dissuasion plus autonome et relativement plus récente (SNLE-NG et M 51). Dans les décennies à venir, les Brit. doivent renouveler à grands frais leur dissuasion et dépendent de tranferts de technologie américains.

- une capacité d'intervention dite "pré-stratégique" (et plus souple d'emploi que les armes à vocation apocalyptique) avec les missiles aéro-portés ASMP-A.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Correction fusilier

4 brigades blindées ou méca: elles auront toutes le même standard avec le VBCI. Mais surtout, les brigades et moyens de soutien (Génie, Log) ne sont pas comptées dans les brigades spécialisées: le LB stipule 8 brigades interarmes, 3 spécialisées ET le soutien adéquat (c'est la formule) pour un corps projetable de 88 000 hommes.

De là, je suppose que les spécialisées incluent la part de l'ALAT non dédiée à la brigade air assaut pour une brigade aéromobile (essentiellement les hélicos de reco et d'attaque, donc) et la BFST. La 3ème semble moins claire et tu as d'ailleurs oublié la brigade de renseignement dans ta liste. Quelle peut-être la 3ème? La brigade artillerie risque de sauter (1 RgT LRM en moins, les AA passent à l'AdA), la brigade Génie va maigrir et semble plus liée au soutien tel que le LB semble le concevoir, la BFA n'est pas à dispo du CEMA.... Donc je vois pas vraiment. La Brigade Rens pourrait être la 3ème vu qu'il est question de booster le rens humain (montée en puissance du 2ème RH, massification des drones, reconversion d'effectifs d'artillerie en acteurs du rens....).

Alskandre

Je n'oubliais pas la dissuasion, je parlais uniquement du côté classique, seul valide pour la comparaison vu que les Nuke ne sont pas faits pour agir politiquement. Ceci dit, ils ne sont plus ce qui permet un siège au CS: Israël, l'Inde et le Pakistan devraient aussi y avoir droit sinon. Il n'y a pas, et c'est tant mieux, de capacité pré-stratégique vu que l'emploi préventif des armes nucléaires est expressément banni: c'est pas parce qu'un ASMP-A a une charge réduite qu'on va l'employer. La doctrine veut qu'il soit mis exactement sur le même plan que n'importe quelle autre arme nucléaire.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Pendant ce temps la police va bien....

Toulouse : 63 hommes en plus pour la creation de 3 Unites de Quartier...

Fin d'année, 100 hommes en plus pour la création d'une "compagnie de sécurité" en charge en particulier des violences urbaines. Qu'est aquo? c'est nouveau comme unité...?

Et il faut ajouter l'arrivée de 25 hommes pour les remplacer les départs rétraites...

C'est Byzance.... O0

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Restaurer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

 Share

  • Statistiques des membres

    5 964
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    Aure-Asia
    Membre le plus récent
    Aure-Asia
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,5k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...