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Les raisons du fiasco Rafale


Philippe Top-Force
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Une question à la con, juste comme ça: puisqu'on parle moteurs, a ton déjà pensé faire des quadri ou trimoteurs pour des chasseur-bombardier un peu conséquent. Dans l'idée faire un super rafale de supériorité aérienne en y alignant quatre M88.

Je vais contredire un peu ARPA, mais en fait un chasseur tri-réacteur (au moins un!) a bel et bien été envisagé

Image IPB

North American proposa à l'USAF une version intercepteur du Vigilante appelée Retaliator, avec un moteur fusée dans le logement entre les réacteurs. Cette version refusée, North American proposa en 1972 une version triréacteur (3 J79) du Vigilante armée de 6 missiles Phoenix (on les voit sur l'image ci-dessus) intitulée en interne NR-349 Interceptor.

Et puis bien entendu, il y a le Viper Mk2!  :oops:

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Je vais contredire un peu ARPA, mais en fait un chasseur tri-réacteur (au moins un!) a bel et bien été envisagé

Je m'en suis douté quand je me suis relu.  =)  Il y avait aussi les projets allemands pendant la seconde guerre mondiale avec un nombre plus ou moins important de moteur fusée. Je crois qu'il y avait aussi un Leduc avec un moteur à réaction et 2 statoréacteur. Et juste après la seconde guerre mondiale, on ne savait pas faire de gros réacteur donc il y a eu quelques projet avec un grand nombre de réacteur. Enfin maintenant on sait faire des réacteurs presque aussi puissant qu'on veut (jusqu'à 245 kN) donc on n'est pas obligé d'imaginer des solutions à plusieurs moteurs.
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Il y a aussi eu un projet de Mirage IV plus lourd avec 4 ATAR il me semble.

Mais c'est vrai qu'au final, la multiplication des réacteurs n'a pas que des avantages: cela multiplie d'autant la maintenance nécessaire, et ça augmente aussi le nombre d'accidents sur certaines configurations:

Sur un avion de ligne qui "plane" pas trop mal, perdre 1 réacteur sur 3 au décollage n'aura pas forcément de conséquences dramatiques. Sur un chasseur-bombardier qui décolle à un poil de cul de sa masse maximale et qui plane aussi bien qu'une brique, la perte d'un tiers de sa puissance au décollage peut être dramatique! C'est (c'était surtout) aussi le cas de certains biréacteurs militaires d'ailleurs.

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  • 2 weeks later...

le ministre Alain Juppé s'exprimait fin décembre. http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-cdef/10-11/c1011018.asp#P5_224

Je compte bien, comme le Président de la République et l’ensemble du Gouvernement, m’engager à fond derrière notre industrie de l’armement pour l’aider à exporter. Sans exportation, nous ne maintiendrons pas notre tissu industriel. Nous avons été obligés de monter en puissance dans la commande de Rafale pour l’armée de l’air afin de compenser l’absence de ventes à l’export et faire tourner les chaînes de production, ce qui suppose la fabrication de onze Rafale par an. Sans cela, nous risquons de perdre nos capacités de recherche et de développement. Bien entendu, cela pèse sur notre budget. Quoi qu’il en soit, c’est un enjeu essentiel pour lequel le Président de la République et tous les ministres sont totalement mobilisés.

J’ai rencontré récemment le ministre des affaires étrangères et le prince héritier des Émirats arabes unis, avec lesquels j’ai évoqué cette question. Devant en outre me rendre à Brasília à l’occasion de la passation de pouvoir à Mme Dilma Rousseff, le 1er janvier, j’en profiterai pour rappeler que le Rafale est un excellent avion qui n’est pas plus cher que les autres et qu’il ne faut pas céder aux pressions diverses et variées qui s’exercent fortement dans l’autre sens

je note que nous sommes contraints par nos faibles performances à l’exportation de nous doter d’un peu plus de Rafale que prévu

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Sans exportation, nous ne maintiendrons pas notre tissu industriel. Nous avons été obligés de monter en puissance dans la commande de Rafale pour l’armée de l’air afin de compenser l’absence de ventes à l’export et faire tourner les chaînes de production, ce qui suppose la fabrication de onze Rafale par an.

je note que nous sommes contraints par nos faibles performances à l’exportation de nous doter d’un peu plus de Rafale que prévu

Bon, à part ça qui sent un peu le foutage de gueule, le reste c'est du tout bon.

Ceci dit, c'est pas déjà ce qu'on disait l'année dernière? Et y'a deux ans?... et y'a trois ans? Et...

:lol: :lol:

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http://owni.fr/2011/02/10/les-mesaventures-americaines-du-rafale-au-maroc/

Vingt-cinq ans après le lancement de son programme de fabrication, le Rafale n’a toujours pas été vendu à l’étranger. Dassault a beau multiplier les approches, rien n’y fait : le chasseur français reste synonyme d’échec chronique à l’export. Pour Jean Guisnel, le “cas d’école” est le revers subi en 2007 au Maroc, où Paris a dû affronter le rouleau compresseur américain et… ses propres dissensions.

Conséquence : cet extraordinaire ratage va déboucher sur la création d’une “war room” à l’Elysée, sorte de centrale de coordination des acteurs de l’armement. Dirigée par le secrétaire général de la Présidence, Claude Guéant, elle gère une centaine de dossiers, à l’image de ce qui se pratique, à la Maison Blanche, au Royaume-Uni ou en Allemagne. Si l’idée paraît bonne au départ, elle n’a pas encore donné tous les résultats escomptés comme le montre les vicissitudes des négociations avec le Brésil sur le Rafale. Extrait.

Le ratage marocain de Dassault en 2007 : un cas d’école

Nous sommes le 11 septembre 2007 à Toulouse, lors des « universités d’été de la Défense ». Devant un parterre comptant tous les dirigeants français des armées et de l’industrie militaire, le ministre de la Défense Hervé Morin, en poste depuis moins de trois mois, a refusé qu’on lui prépare un discours et s’engage dans une improvisation sur le chasseur-bombardier Rafale. L’avion, tout le monde le sait, est emblématique des onéreux efforts français en matière de technologie, que la gauche, la droite, les présidents François Mitterrand et Jacques Chirac, l’armée de l’air et des dizaines d’industriels sous-traitants soutiennent à bout de bras depuis un tiers de siècle. Un monument ? Non… Une vache sacrée ! Que la France a décidé de s’offrir et que le monde lui envie, bien sûr, mais ne lui achète pas… Hervé Morin est un transfuge du parti centriste de son ancien mentor François Bayrou, qu’il avait préféré lâcher quand ce dernier s’était lancé dans son aventure pour l’élection présidentielle de 2007. Rallié depuis au vainqueur, Nicolas Sarkozy, Morin n’a jamais prononcé, dans son domaine de compétence, un mot qui pourrait faire seulement froncer un sourcil au président. À l’instar des chevaux qu’il aime tant, le ministre possède un excellent flair. Dans son domaine ministériel, il sent le vent de l’Élysée et n’est pas du genre à souffler contre lui.

Or, devant les plus importants dirigeants de Dassault Aviation, dont le patron Charles Edelstenne en personne, et devant le patron de Thales (qui fournit l’électronique de l’avion) Denis Ranque, il envoie une ruade inattendue en s’en prenant à ces « programmes qui ont été pensés en pleine guerre froide ». Et de choisir un exemple, au hasard : « On le voit bien avec le Rafale, un avion sophistiqué, formidable. Quand les Américains emportent les contrats, c’est souvent avec des F-16 d’occasion1 . Je souhaite qu’on propose aux politiques la possibilité de choisir un équipement peut-être un peu moins sophistiqué à l’avenir. » Et d’ajouter : « Le Rafale est un avion absolument formidable, qu’on a beaucoup de mal à vendre. J’observe simplement que beaucoup de pays ne [raisonnent pas en termes] de combat à haute intensité, leur réflexion sur les équipements intègre bien entendu beaucoup plus la question du prix. » C’est clair : pour le ministre, mais aussi pour l’Élysée, c’est parce qu’il est trop cher que le Rafale ne se vend pas. Et ce que le ministre sait, mais ne dit pas, c’est que sa première vente à l’exportation, au Maroc, vient de capoter !

Quelques jours avant le discours d’Hervé Morin, la DGSE, qui avait fort bien travaillé au royaume chérifien, avait remis à Paris un document passionnant : l’offre commerciale concurrente de celle du Rafale, présentée par l’industriel américain Lockheed Martin : vingt-quatre F-16C/D Block 50/52 pour 2,4 milliards de dollars (1,6 milliard d’euros)2 . Alors que les Français proposent dix-huit Rafale pour 2,1 milliards d’euros. Et soudainement, en lisant ce document secret acquis de haute lutte, les Français ont compris que la partie était perdue. La fin d’une longue histoire…

C’est le 13 décembre 2005, lors d’une visite privée à Paris, que le roi du Maroc Mohammed VI évoque à l’Élysée, avec Jacques Chirac en personne, son intérêt pour des avions d’armes français. Il les veut adaptés à son armée de l’air et cite le monoréacteur Mirage 2000. Un an plus tard, quand le général Jean-Louis Georgelin, chef d’état-major des armées, revient d’une visite officielle au Maroc les 11 et 12 décembre 2006, il confirme à Paris l’intérêt de ses interlocuteurs pour l’achat de ces avions. Pas si fortunés, les Marocains préfèreraient des modèles d’occasion, en vingt-quatre exemplaires. Demande assez logique, puisque les voisins algériens ont confirmé en mars 2006, à l’occasion d’une visite du président russe Vladimir Poutine, une commande de chasseurs russes dernier cri, déjà annoncée au printemps 2004 : vingt-huit SU-30 Flanker et trente Mig-29 Fulcrum.

Quand le projet de commande marocaine parvient à Dassault, transmis par les filières administratives habituelles, un problème apparaît aussitôt : l’arrêt de la production de Mirage 2000 neufs est programmé, la fermeture des chaînes étant prévue pour novembre 2007 avec la sortie du dernier appareil d’une commande grecque. Il est hors de question de les relancer chez l’industriel et ses sous-traitants, car la facture ne serait pas éloignée du milliard d’euros, affirme Dassault. Il faut dire qu’avant la décision d’arrêt de la production, le Mirage 2000 avait subi de sévères échecs au début des années 2000 : contre le F-16 américain en Pologne et au Chili, on l’a vu, mais également contre le Mig-29 russe en Inde (après une première victoire au début des années 1980), ou contre le Jas 39 Gripen de Saab en Afrique du Sud. Que dans ce dernier pays les Britanniques, auxquels les Suédois avaient confié la commercialisation de leur appareil, aient gagné à coups de pots-de-vin massifs ne change rien à l’affaire3 ! Dassault avait dès lors choisi de concentrer tous ses efforts sur son appareil le plus moderne, le Rafale.

En 2006, les trois industriels du GIE Team Rafale (Dassault Aviation, Thales et Snecma) proposent donc au Maroc une autre solution : dix-huit Rafale, pour le prix de vingt-quatre Mirage 2000. Les industriels français trouvent aussitôt des alliés dans la place, dont le général Ahmed Boutaleb. Inspecteur général des Forces royales Air (chef d’état-major de l’armée de l’air), cet aviateur a été le précepteur du roi Mohammed VI et se trouve crédité à ce titre d’une grande influence. Être la première force africaine à disposer d’un avion d’un tel niveau a tout pour l’enchanter… Le gouvernement français, en la personne de Jean-Paul Panié, directeur des affaires internationales de la DGA (Délégation générale pour l’armement), propose un marché à 1,5 milliard d’euros. Mais patatras ! Absolument furieux, les dirigeants du Team Rafale lèvent les bras au ciel, affirmant que le juste prix serait de 2,5 milliards d’euros.

Finalement, après des négociations franco-françaises au poignard, ce sera quelque 2,1 milliards d’euros tout compris (en principe), sauf l’armement. Le Team Rafale affirme-t-il que les équipements électroniques ne sauraient être identiques à ceux des appareils français, dont de nombreux composants sont d’origine américaine et soumis à la norme ITAR (International Traffic in Arms Regulations)4 ? Et que, pour cette raison, les capacités opérationnelles de l’avion doivent être dégradées, à un coût très élevé ? La DGA répond du tac au tac qu’il est parfaitement possible de vendre des avions strictement identiques à ceux du parc français et qu’il appartiendra aux Marocains de demander aux Américains les dérogations ITAR nécessaires. Les auraient-ils obtenues ? C’est peu probable : les Américains n’acceptent en règle générale de vendre ces équipements qu’avec leurs propres avions.

Pour que l’offre française permette une livraison rapide des avions aux Marocains, elle prévoit que les neuf premiers exemplaires de leur commande (Rafale F3 biplace) seraient prélevés sur les chaînes tournant pour l’armée de l’air française (cette dernière recevant plus tard les appareils lui étant destinés). Les aviateurs français assureraient sur place la maintenance et l’entraînement des pilotes, entre autres. Ce qui reviendrait, affirme l’un des négociateurs de cette affaire, à « installer un escadron français sur une base marocaine ».

Cette offre est formellement présentée à Rabat fin juin 2007. Six mois ont donc été nécessaires depuis la visite du général Georgelin à Rabat. Pourquoi ce délai ? Parce qu’avec une dette extérieure de quelque 18 milliards de dollars, le Maroc ne dispose pas des ressources nécessaires pour creuser davantage le déficit de sa balance commerciale en s’achetant de telles machines de guerre. Il fallait donc que Paris avance les fonds, même en le dissimulant par un pieux mensonge, maintes fois répété durant la campagne pour l’élection présidentielle française d’avril 2007 : certains émirs du Golfe honoreraient la facture pour le compte du royaume chérifien. Il existe également une explication politique, typiquement franco-française : le Premier ministre Dominique de Villepin, s’offusque un industriel, « aurait pesé sur la non-décision de Jacques Chirac, pour que son successeur, Nicolas Sarkozy, ne bénéficie pas du crédit de cette vente ».

Explication certes alambiquée, mais les faits sont là. C’est seulement en avril 2007, alors que la campagne présidentielle touchait à son terme, que les vraies négociations ont commencé à Matignon, avec deux autres acteurs principaux aux vues antagonistes : le ministère de la Défense de Michèle Alliot-Marie, très ardente, et celui des Finances de Thierry Breton, debout sur les freins. « Les gentils baratineurs chefs de bureau de Bercy n’ont répondu qu’en juillet à une demande présentée quatre mois plus tôt », s’indigne ainsi l’un des négociateurs militaires, oubliant sans doute qu’il n’était pas si aisé de prendre une telle décision alors que des élections présidentielle et législatives allaient survenir. Les vendeurs du Rafale, quant à eux, ne demandent qu’une chose : que l’administration française décide clairement, et dans les temps. Ils seront déçus !

Car ce n’est que le 11 juillet 2007, après l’élection de Nicolas Sarkozy et sur sa décision personnelle, que la France proposera finalement de financer totalement (ou presque) l’achat des Rafale par le Maroc, avec des prêts remboursables sur de longues années à des conditions « amicales », qui n’ont pas été détaillées. L’offre repose classiquement sur des prêts bancaires cautionnés par la Coface, elle-même garantie par le Trésor public : en cas de défaillance du client, c’est le contribuable français qui paye… Dès lors que le crédit garanti par l’État est accordé, la Délégation générale pour l’armement (DGA) profite de l’aubaine pour charger la barque, faisant une fois de plus fulminer Dassault. Et d’ajouter une offre complémentaire portant sur des frégates et des hélicoptères EC725. La facture va grimper à 3 milliards d’euros, mais il est déjà bien tard…

Car sur le papier, c’est au Premier ministre François Fillon que revient la décision. Son cabinet exige une directive écrite de l’Élysée, qui n’arrive que le 21 juillet 2007. Visiblement très bien informés du processus décisionnel à Paris, les Américains ont présenté leur propre offre définitive à Rabat entre le 10 et le 14 juillet. L’acceptation française du crédit en faveur des Rafale est quant à elle annoncée fin juillet aux Marocains : il se monte à 100 % du contrat, 85 % garantis par la Coface et le reste négocié avec un pool de banques. C’est alors que le roi Mohammed VI tranche en faveur de la proposition américaine. Après cette date, les fils sont coupés : les interlocuteurs marocains des Français ne les prennent même plus au téléphone. Trop tard ! « C’est un fiasco majeur, une fuite du politique devant ses responsabilités », s’étrangle un industriel… Mohammed VI apprend simultanément que Nicolas Sarkozy souhaite effectuer une visite de travail à Rabat, à la fin d’un déplacement éclair le menant également à Alger et Tunis. Incident diplomatique : Mohammed VI exige un report de cette visite, au motif que le premier voyage d’un président français dans son pays ne saurait être qu’une visite d’État… Prétexte !

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Le Team Rafale affirme-t-il que les équipements électroniques ne sauraient être identiques à ceux des appareils français, dont de nombreux composants sont d’origine américaine et soumis à la norme ITAR

Ah! De nouveau les fameux ITAR, alors que quand j'en avais parlé tout le monde ici m'avait dit que non, il n'y avait pas de composants ITAR dans le Rafale etc...

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Alors là, je remercie beaucoup les américains de nous avoir torpillé le "contrat" marocain.

Comme il est indiqué , c'est le contribuable français qui allait financer les rafale au Maroc. Même si il s'agit de prêt , on sait souvent comment se termine les prêt dans les pays pauvre. C'est à dire un effacement de la dette au bout d'une dizaine d'année.

Il faudrait aussi que le Maroc arrète d'avoir les yeux plus gros que le ventre en essayant de se mettre au même niveau que son voisin algérien et de tenter de s'offrir des avions de chasse hors de prix avec un budget aussi faible surtout que ce pays à d'autres problème plus urgent à régler...

Donc au lieu que soit les contribuables français qui financeront les avions de chasse marocain, ce sera les banques américaines que le feront.

La du coup, le terme "fiasco" au sujet de ce contrat est très relatif....

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Oui mais il faut comprendre les marocains. Les algériens vont avoir des dizaines de su27, su30 en plus de ce qu'ils ont deja. Les spécialistes confirmerons mais ils auront de quoi interdire le ciel marocain. Les avions marocains les plus modernes sont des Mirages f1 en plus petit nombre. Alors les commandes marocaines ne leur permettent pas d'arriver au niveau algérien mais au moins c'est une défense plus crédible.

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C'est frappant à quelques détails près à la premiere page de ce fil de discussion en octobre 2007  ;)

http://www.air-defense.net/forum/index.php?topic=9703.msg254259#msg254259

Pourquoi ce fil de discussion ? On peut y trouver qu'il y a déjà par ici ou par là. Parce il est grand temps d'y voir plus clair, chacun y apporte son analyse, il m'a paru donc utile de suivre les évènements, les chronologies, les acteurs. Après avoir lu, plusieurs articles parus ces jours-ci, y compris les messages dans les fora et blogs. J'ai reçu ces articles par newsletter.

C'est visiblement l'analyse la plus explicite par rapport aux journaux économiques : les échos et la Tribune, par rapport au journal le Monde et aux articles du figaro.

les dessous d'un fiasco : l'express.fr

En avril 2007, le contrat était presque signé: le Maroc devait acheter 18 de ses avions de combat vedettes à Dassault. Six mois plus tard, Nicolas Sarkozy a atterri ce lundi au Maroc, pour une visite d'Etat de trois jours, sans espoir de reprendre ce formidable marché aux avionneurs américains. Récit d'un gâchis diplomatico-commercial.

 

Nicolas Sarkozy au Maroc pour une visite d'Etat de trois jours et on annonce :

Un certain nombre de contrats seront signés, nous l'espérons... Inch' Allah", avait promis David Martinon, porte-parole de l'Elysée. Pourtant, lorsqu'il s'est envolé pour Marrakech, ce lundi 22 octobre, Nicolas Sarkozy avait bien conscience que ni le lustre qu'entendent donner à son voyage les autorités marocaines, ni les cérémonies prévues pour honorer la "grande amitié" entre le royaume chérifien et la France, ni la série de contrats que le chef de l'Etat devait parapher ne parviendraient à faire oublier l'échec du Rafale. C'était le "contrat imperdable" par définition: le roi du Maroc n'en avait-il pas fait la promesse à Jacques Chirac, au début de 2006?

Tellement "imperdable" qu'un protocole d'accord a même été signé entre les deux pays, à la mi-avril 2007: le document de deux pages dort aujourd'hui dans un coffre de la Direction générale de l'armement (DGA).

Le contrat de plus de 2 milliards d'euros aurait pourtant soulagé notre balance commerciale si déficitaire. Surtout, il aurait mis fin à une série d'échecs du Rafale sur les marchés extérieurs, en donnant à l'appareil sa première référence à l'exportation. Autant de raisons qui expliquent l'activisme, pendant près de dix-huit mois, des négociateurs français pour arracher cette vente.

Sans réussir à empêcher les Américains de surgir en bout de course et d'être désormais sur le point de leur damer le pion, avec leurs bons vieux F16... Aujourd'hui, ils n'ont pas de mots assez durs, en privé, pour fustiger l'incompétence et la légèreté de l'Etat, à l'origine de cet immense gâchis diplomatico-commercial. Retour sur les dessous de ce fiasco.

Dix-huit mois de couacs

Printemps 2006 - Promesse de Mohammed VI auprès du président Chirac d'acheter à la France un escadron d'avion de combat moderne. En juin,Dassault fait une offre ferme de 18 avions au prix de 1,83 milliard d'euros.

Mi-avril 2007 - Protocole d'accord prévoyant la vente de 18 Rafale. Paris découvre que Rabat n'a pas de sponsor, et  renacle à financer les avions.  

Avril 2007 - Le président Chirac refuse de trancher,  laissant le dossier à son successeur.

Fin mai 2007 - Contre-proposition américaine très concurrentielle : 24 avions pour 1,6 milliard d'euros.

10 Juillet 2007 - Sarkozy en Algérie. L'étape marocaine est étrangement annulée.

11 Juillet 2007 - Discours du représentant américain aux Nations-Unies saluant les « efforts sérieux et crédibles » du Maroc sur le dossier du Sahara Occidental.

20 juillet 2007 - L'Elysée donne son feu vert pour financer la vente des 18 avions. Rabat ne donne pas suite.

31 août 2007 - Aide américaine de 697,5 millions de dollars pour le Maroc : le « contrat du défi du millénaire » est  signé à Tétouan, en présence du Roi.

Début septembre 2007 - Ultime proposition française de 18 avions à 1,8 milliard.

Du 22 au 24 octobre 2007 - Visite d'Etat de Nicolas Sarkozy au Maroc. Le contrat Rafale n'est plus au programme.

Mars 2006. En visite en Algérie, le président Vladimir Poutine peut sourire: son allié traditionnel vient de signer l'acquisition de 70 avions de chasse russes. Un réarmement massif, susceptible de remettre en cause l'équilibre de la région. Pour le roi du Maroc, Mohammed VI, il est urgent de moderniser la flotte aérienne de son pays. Sa Majesté s'engage auprès de Jacques Chirac, dont il est très proche, à acheter un escadron d'avions de combat modernes. Un joli marché pour la France, qui entame les négociations. Avec une première interrogation: quel matériel proposer aux Marocains? Des Mirage 2000-5, parfaits pour assurer la police du ciel? Mais son fabricant, Dassault, a arrêté la ligne de production de cet avion il y a cinq ans. La France propose donc de racheter des appareils au Qatar, de les moderniser et de les revendre aux Marocains, pour un prix avoisinant 1 milliard d'euros. Compliquée, l'opération bute sur plusieurs obstacles: les Qataris ne possèdent que 12 avions qu'ils n'ont guère envie de vendre. Côté marocain, on insiste pour acquérir des avions neufs.

La solution "Mirage" est donc abandonnée, et les discussions s'orientent, dès avril 2006, sur le Rafale, certes beaucoup plus cher, mais du dernier cri technologique. Avec, côté français, un argument massue: vu l'efficacité du Rafale, les Marocains peuvent n'acheter que 18 exemplaires, au lieu des 24 avions initialement envisagés. La négociation démarre, ou plutôt les négociations, car le représentant de la DGA et les industriels vont mener chacun de leur côté des pourparlers. Pis: les représentants de Dassault, qui mettent sur la table, en juin 2006, une offre ferme de 1,83 milliard d'euros découvrent qu'un émissaire de la DGA a déjà parlé prix avec le client marocain, évoquant une somme inférieure de 300 millions... De quoi déconcerter le général Ahmed Boutaleb, le patron de l'armée de l'air marocaine, en charge de la négociation. "Nous n'avons pas su arbitrer entre une approche d'Etat à Etat et un contrat purement commercial mené par l'industriel", regrette un haut fonctionnaire. Ce flou artistique provoque, à la fin de l'été 2006, la colère des dirigeants de Dassault... Non sans effet.

Les contrats manqués du Rafale

Printemps 2002: Séoul loves US

Le Rafale a beau sortir vainqueur de la compétition,  la Corée du Sud, qui abrite une base de 40 000 marines,  lui préfère le F 15 de Boeing  (40 appareils). La même année, Dassault essuie un deuxième échec aux Pays-Bas, qui optent pour le Joint Strike Fighter.

Septembre 2005: le bambou singapourien

Singapour écarte le Rafale en faveur du F 15, et  commande  12 appareils (pour1 milliard de dollars). “ Le bambou pousse toujours du côté du plus fort ", conclut le groupe Dassault.

Juillet 2007: le mirage saoudien

L'Arabie saoudite signe le contrat du siècle: 15 milliards de dollars pour 72 exemplaires de l'Eurofighter, l'avion de combat européen (Grande-Bretagne, Allemagne,  Espagne, Irlande), qui bat ainsi le Rafale.

Octobre 2007: la fin d'un contrat “ imperdable "

Lockheed Martin est sur le point d'imposer, au Maroc, le F-16 face au Rafale.

Automne 2007: derniers espoirs?

Vingt ans après son premier vol d'essai, l'avion de Dassault n'a remporté aucune vente à l'exportation. Restent quelques pistes: la Suisse, la Libye, la Grèce et l'Inde.

Un nouveau directeur international est nommé à la DGA début décembre: cet ancien de Bercy, grand spécialiste du monde de la défense et des pays arabes, tente de remettre le contrat sur de bons rails. Pour éviter les ratés précédents, il joue la carte de la transparence: chacune de ses entrevues avec le client marocain donne lieu, dans les vingt-quatre heures, à un compte rendu adressé au ministère de la Défense, à Bercy, au Quai d'Orsay, à Matignon, à l'Elysée, et, bien sûr, aux industriels. Entre-temps, les exigences marocaines ont alourdi la facture, qui dépasse maintenant les 2,6 milliards d'euros... Soit 5 % du PIB marocain! Trop cher. Les équipes constituées autour du Rafale planchent, jour et nuit, pour revoir leur offre technique. Et, fin janvier 2007, Paris est en mesure de présenter une offre plus réaliste au Maroc. Le courant passe mieux entre Paris et Rabat: le roi et Jacques Chirac s'entendent pour boucler la négociation au plus tard le 15 avril, soit quelques jours avant l'élection présidentielle française.

Les réunions vont alors s'enchaîner car tout n'est pas réglé, loin de là. Outre un changement d'interlocuteur au Maroc, les négociateurs français acquièrent la preuve, en mars 2007, que la concurrence américaine tente de s'immiscer dans le jeu. Non seulement Lockheed Martin a demandé à une banque de lui bâtir une proposition pour le Maroc, mais des militaires marocains ont eux-mêmes sollicité le fabricant yankee.

Autre épine: la question du financement. Depuis le début des pourparlers, les Français ont cru que le Maroc bénéficierait du soutien d'un généreux sponsor - on évoque l'Arabie saoudite ou des Emirats... Une simple rumeur, ni confirmée ni démentie par Rabat. Mais l'ambiguïté n'a jamais été levée, jusqu'à ce jour de la mi-avril, où le négociateur français reçoit un coup de fil du général Abdelaziz Bennani - le chef des Forces armées royales - lui demandant de se rendre dans la capitale marocaine. Sur place, les deux parties signent un document de deux pages, véritable protocole d'accord, précisant le prix (2,132 milliards d'euros), le nombre d'avions (18) et l'offre technique. Mais sur le papier figure une condition suspensive: l'octroi par la France d'un financement.

Le rouleau compresseur américain

Les Américains ont réduit à néant les espoirs français de vente de Rafale en jouant sur tous les tableaux, économiques et politiques :

- une offre hypercompétitive: 24 F 16  pour 1,6 milliard d’euros, avec un financement étalé sur vingt ans ;

- une enveloppe d’aide au Maroc: un chèque de 697,5 millions de dollars au titre du Millenium Account Challenge, signé le 31 août 2007.

- un appui politique au Sahara occidental: envoi de nombreux hauts fonctionnaires et diplomates américains au Maroc, entre juin et août, pour relayer le message.

Cette fois, le mythe du mystérieux sponsor a vécu! Or Bercy hésite à avancer les fonds: en versant 2 milliards d'euros pour l'achat des jets militaires, la Coface, l'organisme de financements publics, risquerait de déséquilibrer ses comptes et placerait le Maroc - déjà titulaire d'une ardoise de 800 millions d'euros - au même niveau que la Chine. Le ministère des Finances, ennuyé à l'idée de créer "un gros grumeau" marocain, traîne les pieds. Le dossier atterrit à l'Elysée. Mais, à quelques jours du premier tour du scrutin présidentiel, Jacques Chirac refuse de donner sa bénédiction au contrat. Il préfère laisser à son successeur le soin de trancher. Oubliant un peu vite que c'est à lui que Mohammed VI, avec lequel il entretient des relations quasi familiales, avait fait la promesse d'acheter des avions français. "Il fallait boucler cette vente sous Chirac, car nous savions qu'après ce ne serait plus pareil", confie, aujourd'hui, amer, un membre du "Rafale Team". La fenêtre d'opportunité vient de se refermer à moitié. Elle ne s'ouvrira plus.

Le jour de sa nomination, François Fillon, nouveau locataire de Matignon, trouve sur son bureau le dossier marocain. Cette fois-ci, la balle est dans le camp de Paris: oui ou non, la France accepte-t-elle d'octroyer au Maroc un financement pour les 18 avions? Il faudra trois mois aux autorités françaises pour arbitrer. Trois longs mois d'indécision, de blocages, de rivalités entre ministères.

On se demande s'il ne vaudrait pas mieux garder cet argent public pour d'autres projets civils au Maroc, comme un TGV ou des centrales nucléaires. Matignon réclame des études supplémentaires, n'hésitant pas à mettre en doute l'existence de la concurrence... En face, les Etats-Unis profitent de ce flottement et déposent, fin mai, une offre au Maroc portant sur des avions d'occasion. Quelques jours plus tard, ils reviennent avec une proposition de 24 appareils F16 neufs, au prix de 1,6 milliard d'euros. Washington dépêche, entre juin et août, une kyrielle de membres du gouvernement, de diplomates, de militaires, ainsi que le directeur du FBI, et fait passer au roi un message du président Bush, lui signifiant son soutien actif sur la question du Sahara occidental.

Pourtant, Paris ne semble pas s'émouvoir de cet activisme. Fin juin, Matignon, qui cherche à alléger la note, envoie encore un émissaire au Maroc, pour proposer de réduire le contrat de 18 à 12 avions. Refus du général Bennani, qui comprend mal les atermoiements français. A l'inverse, les Etats-Unis mettent le paquet sur le plan financier. Ainsi, non seulement le Maroc obtient un crédit quasi gratuit de vingt ans, mais l'oncle Sam octroie une aide de 697,5 millions de dollars au titre du "Millenium Account Challenge".

De plus en plus inquiets des lenteurs étatiques, les négociateurs français espèrent encore que le Président, attendu au Maroc à l'issue d'un périple en Algérie, les 10 et 11 juillet, saura convaincre le Roi. Mais quelques jours avant son départ, l'étape marocaine est étrangement annulée, à la demande des autorités locales, pour être reportée au mois d'octobre. On évoque alors un coup de froid entre Paris et Rabat, le roi ayant pris ombrage du déplacement présidentiel en Algérie. "Je suis persuadé qu'il s'agissait en fait d'un coup monté de la part du 'clan américain' au sein des militaires marocains, voulant éviter toute possibilité pour la France de conclure la vente", analyse l'un des proches du dossier.

Les derniers espoirs tricolores s'envolent au milieu de l'été. Certes, l'Elysée donne son feu vert au financement des Rafale vers la mi-juillet, et le vice-amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major particulier de Nicolas Sarkozy, téléphone immédiatement au général Bennani pour lui annoncer la bonne nouvelle. Mais la ligne avec Rabat ne répond plus. Tout l'été, les équipes françaises s'activent, jusqu'au sommet de l'Etat, pour rétablir le contact, tandis que Bercy mouline ces chiffres. Début septembre, en guise de baroud d'honneur, deux négociateurs s'envolent pour Rabat, avec une ultime offre à 1,8 milliard d'euros. Cette fois-ci, tout y est: le prix, le financement, le nombre d'avions et, en prime, un accord politique plus global avec le Maroc. Trop tard: le rouleau compresseur américain est déjà passé. Et les "Dassault boys", qui ont assisté, impuissants, à la transformation de l'Etat en une machine à perdre, sont furieux. Fin septembre, le constructeur annule sa participation au salon aéronautique de Marrakech, qui devait constituer un temps fort de la visite présidentielle. Le cœur n'y est plus. Sauf miracle, le contrat imperdable semble, cette fois-ci, bel et bien perdu.

En privé, les accusations fusent: "Un avion trop cher", disent les uns; "Une administration incompétente et inefficace", répondent les autres. Chacun attend la fin du voyage de Nicolas Sarkozy pour régler ses comptes. Une chose est sûre: après un tel gâchis, l'ensemble du dispositif des ventes d'armes est à revoir, et très vite. Avec, pourquoi pas, la mise en place d'une war room à l'Elysée. En attendant, le Rafale va devoir trouver une nouvelle piste d'envol. En Libye, par exemple, où il sera présent, du 29 au 31 octobre, au salon aéronautique de Tripoli.

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