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Privatiser l'armee?


Invité barbaros pacha
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Bien souligné Roland! Les corsaires étaient plus que des contractors: ils recevaient une lettre de marque, soit une commission leur donnant droit de mener la guerre contre les ennemis déclarés de leur pays. C'est un système plus encadré que celui des mercenaires et contractors en ce qu'il est purement national et ne peut exister qu'en cas de guerre déclarée, le corsaire devant se soumettre aux règles et usages de la guerre sous peine de procès, y compris de ses victimes, quand la paix revient (d'ailleurs, cet aspect est très bien décrit dans la série Aubrey-Mathurin de Patrick O'Brien).

Mais les dérives du système ont durement impacté la guerre sur mer de la même façon que les contractors aujourd'hui, pas tant dans le domaine des crimes de guerre et abus de ce type (quoique ce domaine ne soit pas absent) ni dans celui de la création d'instabilité, puisque cette activité ne pouvait exister qu'en temps de guerre déjà déclarée et restait strictement soumise aux règles de l'Etat, ce qui la circonscrivait au domaine des armateurs privés qui réorientaient une partie de leur activité en temps de guerre (c'était un complément d'activité pour les pêcheurs et armateurs). Mais le problème venait de l'importance que prenait le phénomène, particulièrement en France.

En effet, tous les historiens navals soulignent le dommage imposé à la stratégie navale française par la guerre de course: le lobbying à Versailles imposait insidieusement le fait que la guerre d'escadre n'était pas rentable stratégiquement face à un adversaire (Anglais et Hollandais généralement) plus nombreux sur mer, et qu'il fallait concentrer les efforts sur la guerre de course. Ceci, accompagné d'un énorme effort de corruption et plus encore par l'intérêt personnel des Grands du Royaume et de nombreux haut commis de l'Etat qui armaient eux-mêmes nombre de navires, entraînait la multiplication des lettres de marque normalement en nombre limité à quelques titulaires importants (des armateurs pouvant le faire sans vampiriser la flotte de commerce et quelques villes ayant la course comme tradition et comme privilège municipal: Dieppe, St Malo et Dunkerque essentiellement).

Du coup, les investissement et les efforts se concentraient dans la guerre de course à outrance qui drainait la ressource très limitée des populations maritimes, la façade maritime de la France étant chroniquement sous-peuplée et le nombre de recrues potentielles assez limité. Résultat, la flotte était en sous-effectif permanent en personnels, et encore plus en personnels qualifiés (plus recherchés par les privés), à une époque où l'attrition à la mer est importante (avant tout en raison des maladies). Pire encore est le fait qu'une lettre de marque est souvent assortie de patentes d'immunité garantissant le corsaire contre toute réquisition d'effectifs par les officiers de la Royale.

Les matériels disponibles (bois de rechange, espars, goudron, voiles) sont aussi drainés par cet effort.

Plus fondamentalement, ce drainage égoïste de ressources et d'efforts avait aussi pour effet de détourner la réflexion stratégique de toute ambition maritime, ce contre quoi Tourville et d'autres ont lutté en vain (il n'y eut, sous Louis XIV, au final qu'un seul Surintendant vraiment marin: Seignelay). L'Angleterre y a gagné beaucoup. On peut y voir aussi la raison principale de l'échec du système des classes de Colbert (organisation et rationalisation d'un système de conscription des populations maritimes et régions proches en temps de guerre). Au global, une explication de nombreux échecs stratégiques: petite cause, grands effets. Lire les bouquins de Daniel Dessert, Jean Meyer, philippe Masson ou Etienne Taillemite sur le sujet.

Le truc, c'est qu'on s'émerveille de lire les exploits et succès tactiques ponctuels de Jean Bart, Duguay-Trouin ou Ducasse là où on aurait pu avoir (concrètement, les moyens auraient été là) des récits de succès stratégiques genre descente en Angleterre.

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il y a aussi une erreur stratégique sous la régence qui est l'abandon d'une vraie politique maritime ( au motif de l'alliance anglaise qui ne durera pas ) amenant la flotte française à être beaucoup trop faible sous Louis XV, les éfforts entrepris sous ce rêgne finiront par payer durant le règne de Louis XVI avant un nouvel envol de la guerre de course sous la République et Napoléon .......

L'abandon d'une capacité militaire , spécialement dans une arme trés technique peut se payer durant des décennies  :'(

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C'est vraiment sous Luis XIV que l'automatisme systématique d'un recours massif à la course est pris, encouragé par les coteries de Versailles, pour une fois toutes d'accord, qui s'enrichissaient énormément de cette activité (y compris des membres de la famille royale). Les ministères Pontchartrain furent le pire exemple de recours au privé.

La régence voit appraître une forme précoce d'atlantisme, le "Manchisme" qui est cette fascination complexée d'une partie des élites pour tout ce qui est anglais. En l'occurrence, c'est la néfaste influence du cardinal Dubois, obsédé par la paix à tout prix. Mais la Marine performera bien jusqu'à la guerre de Succession d'Autriche où elle se distinguera, mais dont elle sortira épuisée sans que quiconque s'en occupe après; il faudra les désastres de la Guerre de 7 ans pour que la reconstruction s'amorce sous l'action de Choiseul, dans les années 1760.

Le problème en l'occurrence, n'était pas tant de confier l'action au privé: le savoir-faire était conservé et les moyens de la guerre d'escadre ne pouvaient aller au privé. Mais le problème était le drainage des moyens, des efforts, des personnels qualifiés, et plus encore les conséquences en matière de capacités stratégiques et le barrage mental imposé par le lobbying qui a empêché toute stratégie et volonté navale dans les milieux dirigeants, Choiseul puis Louis XVI (avec Sartine) ayant été des exceptions confrontées à des lobbies et des certitudes puissants et installés dans les processus de décisions comme dans les esprits.

Une réflexion intéressante peut être menée sur les entités particulières que furent les Compagnies des Indes anglaise et hollandaise: c'étaient des entreprises privées disposant de flottes de combat et d'armées, mais surtout, à leur grande époque, imposant de facto leurs décisions et leurs choix à leurs Etats qui devait ensuite en assumer les conséquences en termes de diplomatie et de coûts. Combien de guerres l'Angleterre a t-elle du mener aux Indes en raison de l'avidité et de l'absence totale de scrupules de la Compagnie? La VOC a imposé une longue confrontation coloniale avec le Portugal à un moment où il eut été plus avisé de s'en faire un allié contre l'Espagne (bon, il a été absorbé par l'Espagne rapidos). Et je ne parle même pas du fait et plus encore des méthodes du colonialisme mercantiliste sans scrupule de ces opérateurs, véritables Etats dans les Etats dont l'importance a tellement cru, à un moment, que l'intérêt du pays ne pouvait plus être dissocié de l'intérêt de l'entreprise qui avait de fait toute liberté d'agir puisque l'Etat serait forcé de l'appuyer. Aucune lattitude de développement autre n'a été laissée. Les compagnies rivales, telle que la Compagnie du Levant en Angleterre, ou les armateurs des flottes de pêche néerlandaises, ont été rendues vulnérables par ces entités trop puissantes.

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http://www.air-defense.net/Forum_AD/index.php?topic=11077.45

"C'est de très courte vue étant donné que la logique d'un marché est de s'étendre: les SMP recherchent la croissance permanente et se concentreront de plus en plus pour offrir, tant en quantité qu'en qualité, un service important et complet. Ce faisant, elles impacteront de plus en plus gravement les armées, mais devront aussi, d'une manière ou d'une autre, abandonner la logique du tout interim pour avoir des capacités permanentes, ce qui qui existe déjà quoiqu'à titre échantillonnaire au-delà du domaine de la sécurité." Dixit Tancrède.

Le marché total francais (ou US) est fixé par l'armée.Ce n'est pas un marché libre.  ;)

Les SMP n'agissent que dans un cadre réglementaire, ne serait-ce que pour protèger leurs hommes de la possibilité de se faire défèrer devant les tribunaux.

Ce sont les pendants des "corsaires" et "la guerre de course" en France ne s'est jamais substituée d'ailleurs à la Royale.Ce ne sont pas des pirates.

Et il n'existe aucune SMP payant le vrai coût, ou même la moitié du vrai coût, de son activité: elles vivent sur le dos des armées.

Elle ne vivent pas sur le dos des armées même si la formation a été de facto payée par les armées (ou une armée étrangère).

(Pas plus qu'un ingénieur ou Médecin dont les études ont été payées par l'Etat ne vivent sur son dos.En travaillant, ils remboursent bien plus en impôt et c'est l"impôt qui finance l'Etat).

Ceci dit les armées pro ne peuvent garder de force leurs personnels (surtout qu'en ayant supprimé  la peine de mort on ne peut même plus contraindre les refractaires).

Le problème est bien dans les limitations que les armées ont en terme de gestion du personnel et de paye, ne pouvant librement différencier les salaires et contraintes ou ne les payer qu'à la demande.

De plus, ça permet de faire des PPP donc de faire lisser la dépense en matériel sans créer de bosse budgétaire.  ;)

Le problème est qu'effectivement, une certaine "rentabilité" aussi opérationnelle que politique ou purement comptable peut exister tant que le phénomène reste purement anecdotique, mais les dimensions actuelles sont bien trop importantes pour que le mythe de l'avantage financier soit encore crédible.

Non ! Même aux USA, les SMP ne représentent qu'une petite fraction des armées US qui ont deux millions d'hommes mobilisables dont 1 million d'active.

En gros, une bonne armée pro a une active réduite au minimum (à cause de son coût), une réserve entrainée pas mieux payée que l'active et que donc on ne peut solliciter que pour des interventions exceptionnelles et courtes, et des SMP pour complèter sur les contrats longs de manière souple ou sur les taches ingrates avec l'argent pour inciter qu'un réserviste ne peut accomplir hors volontariat car les employer pour cela sans les payer, tueraient les réserves .

Sans les SMP, les USA auraient du recourir à la conscription.

La SMP doivent avoir un volume inférieur à la ressource formée disponible hors armée.A l'EMA de limiter sa demande à cette contrainte.

Les SMP s'en sont plutôt bien sorties en Iraq; à part quelques bavures mais qui peuvent arriver aussi avec des professionnels d'active comme on l'a vu en Irak (et là, c'est pire car la responsabilité directe de l'Etat est engagée).Accuser les SMP plus que l'armée d'active n'est simplement qu'une propagande de plus pour ceux qui haïssent GW Bush/Donald Rumsfeld/ Dick Chiney ou le privé.  :lol:

De plus, rien n'empêche de donner le statut de réserviste à l'employé de la SMP en le mettant donc directement sous hierarchie militaire "en régie".

La France ou la GB emploient déja ce type de personnels.

Dans l'histoire, les "Tigres Volants" étaient une SMP.

A ce triple niveau (active, réserve, SMP), on peut complèter par des unités de mercenaires sous statut militaire d'active (style Légion ou Gurkha ou troupes supplétives recrutées sous l'occasion comme on faisait sous l'empire Romain, Britannique ou Français avec des coûts de personnels du tiers-monde)

Cela donne de la souplesse et cela coûte moins cher.

Car l'essentiel, est bien de bien dépenser un budget total avec une part correcte en armement.

A partir du moment où ces solutions te permettent d'avoir une armée deux fois mieux équipée (en prix ou quantité) pour le même budget total de défense, je crois qu'il n'y a pas à hésiter.

Surtout que la faiblesse de nos commandes actuelles d'équipement outre qu'elles conduisent à une armée sous équipée, mettent en danger par insuffisance de chiffre d'affaire et de volume de production, la pérénité de la BITD francaise qui est indispensable à notre autonomie stratégique long terme.Et sans notre BITD nationale, nous ne serions qu'un Etat supplétif encore moins bien puissant:

Et comme la plupart des autres européens: car qui veut investir dans la défense pour acheter US et leur servir de supplétif?

Au bilan, tout le monde essaye d'en faire le moins possible et juste au niveau où il pense encore avoir la protection US.

A titre personnel, je ne vois pas pourquoi le personnel d'Etat aurait un monopole même si in fine le monopole de la violence reste à l'Etat puisqu'il reste le commanditaire.

La concurrence et la compétition, c'est bien (d'ailleurs on voit que la concurrence AT/Marines aux USA ou AT/légion en France ne font pas de mal)

Tu serais surpris de voir combien de généraux commencent à être assez fana de cela.  ;)

Regarde dans l'histoire, les initiatives apportées par les forces privées sous mandat quand la hierarchie étatique limite les libertes d'action du commandement des forces fonctionnaires: de Cortez, à Drake, à Surcouf etc...

Tu as une conception archaïco française de l'Etat.

Pour moi, l'Etat est un mal nécessaire nécessairement mal géré (à force de compromis politiques) qui doit être au minimum.La première légitimité est le contrat privé.L'Etat sert les individus (et le bien collectif).Ce n'est pas une entité autonome.

Bien sur la main invisible du marché ne fait pas tout et l'Etat la corrige mais rien de plus.  ;)

Que 30 à 40% des taches d'Etat soient remplies par le privé sous mandat me paraissent très bien pour une saine émulation et une bonne gestion des deniers.

En plus, une SMP permet parfois de faire la guerre par procuration comme les "Tigres Volants" sans exposer l'Etat.

Les SMP peuvent aussi racheter les matériels en réserve de l'Etat (par exemple de plus de 15/20 ans) et les moderniser, ce qui permettrait d'avoir une armée d'active aux matériels les plus modernes complétée par une réserve très importante et capable mixte réserviste ou SMP.

Je verrais bien les M2000-9 des UAE servis par une SMP francaise!Employés en Afganistan, en Afrique, éventuellement contre l'Iran... :lol:

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Tu le fais exprès juste pour le plaisir de la polémique ou tu penses vraiment ce que tu balances? Parce que les études et travaux ne sortant pas du lobbying des SMP sont généralement sans appel.

Ma "conception archaïque" de l'Etat, c'est juste la conception de base d'un Etat de droit, rien de très exotique, et elle est toujours aussi pertinente: aucun acteur ne doit émerger qui puisse mener une guerre privée, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. "C'est bien la concurrence": avec les armes à la main, ça s'apelle la guerre, la coercition, la négation du droit.... Des concepts "archaïques" de ce genre. Pourquoi cette appellation "d'archaïque"? On dirait un politicien en campagne: tout ce qu'ils n'aiment pas ou ne va pas dans leur sens est qualifié d'antique, de dépassé ou d'archaïque, et tout ce qui va dans leur sens est qualifié de moderne. Sans même souligner à quel point cette classification est hypocrite, je rappelle que c'est pas parce que quelque chose est nouveau que c'est bien, et que c''est dans le vieux pots qu'on fait....

A ce compte là, c'est toi qui avance une conception archaïque: tu veux le retour à la féodalité, au droit de guerre privée et tout le bastringue?

Je m'émerveille toujours de voir ceux qui raisonnent comme si le fait d'avoir un Etat stable était un acquis définitif.

Pour note, GW Bush/Donald Rumsfeld/ Dick Chiney sont peut-être tes idoles, mais la corruption et le conflit d'intérêt dans le domaine de l'attribution de crédits militaires à des SMP est effectivement un problème qui a atteint une dimension jamais égalée dans l'histoire du complexe militaro-industriel américain (faut le faire) avec ces connards patentés. Toi qui, avec Stratège, dénonce toujours l'ensemble des parasitages à tous les niveaux qui alourdissent la décision et la gestion dans les crédits militaires, ça devrait te toucher. Je rappelle aussi qu'aucun étude parlementaire US, même républicaine, n'a jamais prouvé la pertinence du modèle économique des SMP.

Non ! Même aux USA, les SMP ne représentent qu'une petite fraction des armées US qui ont deux millions d'hommes mobilisables dont 1 million d'active.

Et à l'époque des Tigres Volants, le pourcentage était infinitésimal, l'exception qui confirme la règle dans un double but d'agir avant la déclaration formelle de la guerre et de former les pilotes chinois.

Aujourd'hui, les contractors purement paramilitaires sont plus de 30 000 en Irak et c'est sans même compter les gardes de sécurité. L'estimation varie entre 25 000 et 30 000 de plus répartis sur tous les autres théâtres du monde (Afghanistan, Colombie, Kosovo, Bosnie....) et payés par les seuls USA. Alors pour la statistique, il faut comparer ce qui est comparable: les forces US de combat au sol proprement dites, c'est 400 000 dans l'Army (de fait moins puisqu'il y a aussi le premier échelon log compris dans ce chiffre, via les logistic battalions des BCT) et environs 120 000 chez les Marines. Les réservistes étant un marché captif, ils ne sont pas comptés. Je ne compte pas les gardes de sécurité et l'ensemble des postes liés à la sécurité de bâtiments et structures fixes, bien qu'une partie soit directement faite de paramilitaires et ait de fait des attributions impliquant des missions de combat.

55 à 60 000 mercos sur 520 000, on n'est plus dans l'anecdotique, sachant qu'il faut circonscrire et faire le détail: les SMP tapent dans le sergent, spécialiste et/ou opérateur de forces spéciales: le troufion lambda d'une unité d'infanterie régulière n'est pas le profil recherché. Combien de sergents et/ou opérateurs FS dans ces 520 000? Ne me dis pas que l'impact n'est pas gravissime, ça ne tient même pas une seconde.

Tu serais surpris de voir combien de généraux commencent à être assez fana de cela.

Normal, ils n'attendent que de pantoufler. Y'a longtemps que j'ai perdu mes illusions sur le gros de ces connards.

Que 30 à 40% des taches d'Etat soient remplies par le privé sous mandat me paraissent très bien pour une saine émulation et une bonne gestion des deniers.

Et tu verras les SMP d'une telle importance créer leurs propres guerres, en prolonger d'autres, agir en toute impunité (et encore une fois, la somme des exactions recensées ces 15 dernières années n'a rien d'un reliquat statistique, et encore moins si on le rapporte au nombre de SMP concernées et à leur effectif: c'est une propension quasi systématique), chercher la déstabilisation, entretenir le marché, quoi. Et qu'est-ce qui les empêchera de se comporter en grands féodaux jouant en permanence le jeu du chantage à la violence aux Etats, même importants? L'amour fondamental de la règle de droit? Faut être un peu sérieux deux minutes. Ce genre de phénomène est par essence non contrôlable passé un certain seuil et il faut une certaine dose d'hypocrisie ou de naïveté pour minimiser les problèmes de fonds qu'ils posent et croire qu'ils sont contrôlables.

Qui a du mal à comprendre qu'il s'agit d'un secteur économique dont l'intérêt et la logique est l'accroissement de l'instabilité et la prolongation des conflits existants?

En travaillant, ils remboursent bien plus en impôt et c'est l"impôt qui finance l'Etat

Merde! Vite, légalisons l'existence des grandes mafias: ça va rapporter de l'impôt.

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N'oublions quand même jamais que l'exercice de la violence légale-par le biais de la guerre (actions extérieures), du maintient de l'ordre et de la repression des contraventions délits et crimes (actions intérieures... et coloniales  ;))- reste la principale manifestation du rôle régalien de l'Etat (on voit ce qu'il est advenu de la monnaie.

L'usage de sociétés privées dépassera-t-il un certain seuil en importance des moyens engagés ?

Cet usage sera-t-il généralisé à tous les types de conflits ou localisés dans les sales guerres ?

Les contractors me semblent plus présents en Irak qu'en A-stan ? c'est peut-être un signe. Les "affreux" ne sont pas les bienvenus partout, à eux les "sales guerres" et les théatres impopulaires.

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bien interessante cette "confrontation" entre Tancrède et Philippe.

Je suis d'accord avec Tancrède que l'état a besoin d'une base idéologique solide.

Maintenant à partir de cette base, rien n'empeche d'etre pragmatique, retort et "malin". Et là je pencherais plutot du coté de Philippe: les mercenaires peuvent etre très utiles dans certains cas. En fait plus l'état est fort plus il peut faire des entorses aux règle qu'il s'est lui meme fixé. Plus il est faible, plus il sera sensible aux effet pervers de la sous traitance: lobbying, perte de controle, etc.. et dans ce cas vaut mieux pas s'y risquer.

Par exemple utiliser des mercenaires pour palier aux déficiences est la plus mauvaise raison de les utiliser. C'est encore vouloir regler les problemes en en créant de nouveaux. Si l'armée manque de flexibilité, la solution c'est pas les mercenaires, c'est d'augmenter sa flexibilité. Si la gestion est mauvaise, pareil, la solution c'est d'améliorer la gestion.

Une armée de mercenaire part d'une page blanche, a un budget, recrute les meilleur pour telle type de mission et se dissous une fois que la mission est terminée. De ce fait elle a un rapport cout/efficacité que jamais une armée réguliere ne pourra avoir car celle-ci doit etre beaucoup plus diversifiée, doit maintenir la permanence et assurer le long terme en assurant la formation. Mais comparer les couts entre des unité mercenaires et des unités régulières permet quand meme de voir vers quel idéal en terme de cout l'armée doit tendre et si il y a trop d'écart c'est qu'il y a un probleme.

Ne faudrait il pas que des gars de la régulière soient autorisés de se dégourdir les jambes et remplir leur compte en banque en faisant un peut de sous traitance quite à réintègrer le bercail après la fin du contrat d'interim ?

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bien interessante cette "confrontation" entre Tancrède et Philippe.

Je suis d'accord avec Tancrède que l'état a besoin d'une base idéologique solide.

Maintenant à partir de cette base, rien n'empeche d'etre pragmatique, retort et "malin". Et là je pencherais plutot du coté de Philippe: les mercenaires peuvent etre très utiles dans certains cas. En fait plus l'état est fort plus il peut faire des entorses aux règle qu'il s'est lui meme fixé. Plus il est faible, plus il sera sensible aux effet pervers de la sous traitance: lobbying, perte de controle, etc.. et dans ce cas vaut mieux pas s'y risquer.

Par exemple utiliser des mercenaires pour palier aux déficiences est la plus mauvaise raison de les utiliser. C'est encore vouloir regler les problemes en en créant de nouveaux. Si l'armée manque de flexibilité, la solution c'est pas les mercenaires, c'est d'augmenter sa flexibilité. Si la gestion est mauvaise, pareil, la solution c'est d'améliorer la gestion.

Une armée de mercenaire part d'une page blanche, a un budget, recrute les meilleur pour telle type de mission et se dissous une fois que la mission est terminée. De ce fait elle a un rapport cout/efficacité que jamais une armée réguliere ne pourra avoir car celle-ci doit etre beaucoup plus diversifiée, doit maintenir la permanence et assurer le long terme en assurant la formation. Mais comparer les couts entre des unité mercenaires et des unités régulières permet quand meme de voir vers quel idéal en terme de cout l'armée doit tendre et si il y a trop d'écart c'est qu'il y a un probleme.

Ne faudrait il pas que des gars de la régulière soient autorisés de se dégourdir les jambes et remplir leur compte en banque en faisant un peut de sous traitance quite à réintègrer le bercail après la fin du contrat d'interim ?

Tu réinvente les troopers des commandos, les SAS, le LRDG, le principe des compagnies renforcées et autres là non ?

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Ne faudrait il pas que des gars de la régulière soient autorisés de se dégourdir les jambes et remplir leur compte en banque en faisant un peut de sous traitance quite à réintègrer le bercail après la fin du contrat d'interim ?

C'est une des solution de l'hopital publique pour garder ses meilleurs élément ... leur permettre de faire un peu d'indépendant dans les meme condition. Autant dans le cadre de la médecine ca ne pose pas de gros gros probleme ... autant dans le cadre de militaire d'active je suis plus dubitatif sur les conséquence des acte en tant que privé sur l'image de l'armée qui les emplois.

Il faut bien se rappeler que les SMP ne sont pas nationale ... a priori elle bosse avec n'importe qui pour tout le monde. Meme si celle basé en france et utilisant du personnel francais respecte les désaccord tacite émis par le mindef... c'est pas comme pour tous.

Apres si c'est pour faire une armée parallele, avec des militaire nationaux d'active, sous le controle indirect du mindef mais avec un statut d'interimaire et avec tout les controle de l'état ... et un financement en partie externe - comme pour les toubib d'hosto - ... :lol: ils peuvent toujours s'amuser a ca.

Les contractors me semblent plus présents en Irak qu'en A-stan ? c'est peut-être un signe. Les "affreux" ne sont pas les bienvenus partout, à eux les "sales guerres" et les théatres impopulaires.

Tout simplement parce qu'il n'y a pas de business a faire en Astan ... donc pas tout plein de civil qui se ballade dans l'espoir de choper un contrat pétrolier ou autre ... donc beaucoup moins de boulot pour les "contractors".

De plus visiblement Kaboul est nettement moins risqué pour le businessman civil étranger que ne l'était Bagdad ...

Quand aux mission de garde ... y a pas grand chose a garder en Astan :lol:  les champ de pavot se garde tout seul ... Et les quelques installation stratégique civil, telle que la production d'électricité ne sont pas la cible des insurgés. Insurgé qui ont aussi besoin de route et d'électricité et qui souhaitent rester apres le départ des occidentaux et donc préservent les infrastructures.

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Je suis pas non plus totalement psychorigide: des contractors militaires sont utiles et même parfois inévitables, mais A LA MARGE, et quand j'entends à la marge, c'est plutôt comme les Ricains les emploient en Colombie (il y en a quand même un bon millier, et sans doute plus puisqu'il s'agit du théâtre le plus opaque, la CIA et la DIA étant les plus gros employeurs loin devant l'Army). Qu'ils soient utiles dans certains cas, je le déplore, mais j'en prends acte, du moment quon les cantonne à la marge.

Même s'il fallait se priver d'une part d'efficacité à court terme, le phénomène doit être strictement limité tant les dangers qu'amène un secteur militaire privé important en taille sont immenses et font croître l'actuel mouvement de reféodalisation du monde. Cette "modernité" mise en avant par Philippe, ce n'est que la féodalité et rien d'autre: en aucun cas des acteurs privés ne divent être capables de disposer d'une puissance militaire et d'une puissance de renseignement et d'opérations clandestines. Mais ce n'est pas le chemin qui semble être pris actuellement.

On notera que Poutine semble être d'accord étant donné que des actions ont été prises contre ce volet de l'activité militaire privée en Russie ces dernières années. Il est vrai que les SMP russes, infiniment plus opaques mais bien réelles, nombreuses et sans contrôle, étaient arrivées à un point assez effarant de liberté d'action il y a 6-7 ans.

Ne faudrait il pas que des gars de la régulière soient autorisés de se dégourdir les jambes et remplir leur compte en banque en faisant un peut de sous traitance quite à réintègrer le bercail après la fin du contrat d'interim ?

Si tous les militaires avaient ce droit, cela voudrait dire de facto que l'activité concerne un effectif terriblement important. Qu'on autorise les allers-retours pour les personnels très qualifiés, je suis pas fermé à la chose, de même que je n'ai rien contre les SMP se cantonnant aux services de gardiennage et sécurisation de sites et de personnes, y compris en zones de guerre (Wackenhut en est l'exemple le plus abouti).

Je ne suis pas non plus aveugle aux raisons imputables aux Etats, pour lesquelles le phénomène a pu prendre cette ampleur: corruption et conflits d'intérêts, tendance des politiciens à aller au plus immédiatement facile, lobbying intensif et idéologie, mais surtout mauvaise gestion des armées, faibles paies, faible progressivité des rémunérations des militaires sur les carrières longues, réductions démagogique des formats....

Mais au final, il y a une ligne, et bien plus que de principe, au-delà de laquelle il ne faut pas aller: tant dans la nature des missions que dans l'importance des effectifs concernés, les SMP ne doivent pas avoir accès à ce qui ressort des bases de l'Etat de droit. Si leur espace d'action devient plus important, si elles deviennent des acteurs réellement incontournables, alors tout est perdu, parce que la logique de marché l'emportera, et elles ne feront que croître et s'institutionaliser, créant de facto des entités géopolitiques non souveraines et non légitimes qui sont avant tout des facteurs d'instabilité. Au final, auront-elles des comptes à rendre? A des actionnaires. A qui pourra t-on se plaindre? A une boîte aux lettres dans un paradis fiscal et à des actions en justice longues, sans réel résultat et ne concernant qu'une petite partie de ce qu'il y a à leur reprocher. Comment pourra t-on agir contre elles? Par un bombardement nucléaire de leur siège opérationnel à New York ou Pretoria?

La règle de droit n'existe que tant qu'on peut l'assumer et la faire respecter, et une multinationale peut se passer du cadre référent d'un seul Etat, tant pour ses implantations et effectifs que pour ses affaires. Dès qu'elles sont à ce stade, les SMP n'ont qu'un minimum de comptes à rendre à un Etat (et à plusieurs, on sait ce que donne la probabilité de plusieurs Etats se mettant d'accord pour une action commune: voir le cas des paradis fiscaux) et celui-ci n'a que peu de moyens de leur imposer quoi que ce soit, article de loi ou pas. Le fait est que la mondialisation fait de ces acteurs des facteurs de désordre qui ne peuvent être que très marginalement régulés: si l'Etat US fait chier Blackwater, ils iront s'installer au Panama ou chez Mugabe.

Une armée de mercenaire part d'une page blanche, a un budget, recrute les meilleur pour telle type de mission et se dissous une fois que la mission est terminée. De ce fait elle a un rapport cout/efficacité que jamais une armée réguliere ne pourra avoir car celle-ci doit etre beaucoup plus diversifiée, doit maintenir la permanence et assurer le long terme en assurant la formation. Mais comparer les couts entre des unité mercenaires et des unités régulières permet quand meme de voir vers quel idéal en terme de cout l'armée doit tendre et si il y a trop d'écart c'est qu'il y a un probleme.

Ca Roland, c'est l'argumentaire sorti tout droit des publi-reportages rédigés par les cabinets de lobbying des SMP: il ne prend e compte que le très court terme et en aucun cas l'ensemble des coûts impliqués par l'opération. Il y a aujourd'hui suffisamment de littérature sur le sujet pour aborder le débat sous tous les angles, et pas que le postulat politique, philosphique, moral, éthique, juridique et institutionnel: des études économiques et comptables réelles existent et soutiennent plutôt mon point.

Le point particulier que j'essaie de faire comprendre ici est aussi que le recours accru à ces opérateurs a tendance à accroître les coûts des armées: ce n'est pas neutre, et la ressource en personnels qualifiés ("les meilleurs pour le job", comme tu dis) est suffisamment comptée pour que l'existence et la croissance des acteurs privés devienne un problème majeur. Rien qu'à cet égard, que sera le marché quand ces boîtes seront incontournables, que les coûts de formation des armées (et l'impact négatif sur la dispo à l'année) auront explosé en raison du turnover imposé par le secteur privé, et que la demande continuera à y recourir? Les coûts des SMP exploseront parce qu'elles seront obligées à la fois de former elles-mêmes mais aussi d'entretenir et de retenir leurs personnels, c'est-à-dire d'avoir des unités permanentes. Elles ne seront plus du tout avantageuses, même à court terme, mais leur importance et la faible flexibilité du secteur (une nouvelle offre de militaires qualifiés ne se crée pas rapidement, et encore moins quand la ressource de base, l'opérateur FS/infanterie et le technicien spécialisé, est en quantités contingentées, soit par les armées soit par les SMP) empêcheront qu'on s'en passe.

On notera aussi que plus les armées "se concentreront sur leur coeur de métier", plus cela traduira le fait qu'elles peuvent intervenir sur peu de théâtres: tant que les SMP sont une foule de parasites ne vivant principalement que sur les théâtres où les armées nationales sont engagées, elles peuvent faire croire à un hypothétique avantage comptable. Mais plus les armées seront parasitées par ces acteurs, plus le recours au SMP sera un automatisme pour les dirigeants, plus ces SMP seront des acteurs à part entière à qui on confiera des théâtres entiers: leurs coûts seront alors en explosion (ce seront vraiment des armées privées permanentes) mais on ne pourra pas s'en passer. Et elles seront toujours aussi peu régulables. Il ne faudrait jamais oublier que l'argent qu'on donne aux SMP est de l'argent qu'on ne donne pas à l'entraînement et à l'équipement des armées dont le principal rôle, avant même l'intervention, est d'exister et d'être puissantes pour agir comme dissuasion universelle, crédible et permanente, à l'inverse des SMP. Or un raisonnement "économique" par essence sectorisé (on ne réfléchit qu'au rapport coût-avantage sur un cas particulier là où il faut une analyse globale et se projetant sur plusieurs années) ne peut apporter de réponses à la problématique de la défense et de la stabilité recherchée (pays à risques, grands trafics, routes de commerce, menaces conventionnelles). Mais en attendant, l'argent n'est pas illimité et il y a de facto une concurrence de court terme qui impacte les personnels et les finances, mais plus encore la logique et les impératifs de long terme des armées et des Etats.

Résultat, on aura des féodaux et une classe de guerriers privés peu régulés et pas régulables, seulement guidés par leur intérêt. Et leur intérêt est qu'il y ait un maximum de bordel. Ceux qui croient qu'on peut leur imposer des règles croient au Père Noël.

Il est assez notable à cet égard que les militaires parlent des contractors comme d'une culture différente: ce ne sont plus des soldats, mais une nouvelle espèce (en fait une nouvelle ancienne espèce). Pourtant, il n'y a pas 10 ans que ce secteur (celui des SMP incluant des effectifs action importants) a commencé à vraiment croître: pourtant, il y a déjà une culture, une mentalité, un type d'hommes. Pas vraiment rassurant.

Et maintenant que ces boîtes proposent des grandes unités constituées à l'échelon brigade (c'est marrant, ça a pas l'air de choquer qui que ce soit ici), le phénomène ira en s'amplifiant.

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Tout simplement parce qu'il n'y a pas de business a faire en Astan ... donc pas tout plein de civil qui se ballade dans l'espoir de choper un contrat pétrolier ou autre ... donc beaucoup moins de boulot pour les "contractors".

Euh, mauvaise information: il y en a a autour de 10 000 en Afghanistan, pour la protection des contractors civils, le gardiennage "agressif" des matériels et sites de construction en zone hostile (c'est-à-dire qu'on va chercher ceux qui pourraient menacer les matos et les sites), la récupération d'otages, mais aussi les centres de détention et le renseignement (y'a aussi des Abu Graïb en Afghanistan), l'encadrement de certaines forces (y'a pas que les OMLT) et quelques cas de groupes d'action purement militaires. Si les SMP arrivent à faire du bénef au Kosovo et en Bosnie, ils y arrivent en Afghanistan.

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Euh, mauvaise information: il y en a a autour de 10 000 en Afghanistan, pour la protection des contractors civils, le gardiennage "agressif" des matériels et sites de construction en zone hostile (c'est-à-dire qu'on va chercher ceux qui pourraient menacer les matos et les sites), la récupération d'otages, mais aussi les centres de détention et le renseignement (y'a aussi des Abu Graïb en Afghanistan), l'encadrement de certaines forces (y'a pas que les OMLT) et quelques cas de groupes d'action purement militaires. Si les SMP arrivent à faire du bénef au Kosovo et en Bosnie, ils y arrivent en Afghanistan.

On été autour de 90 000 en Irak non ?

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En Irak, il y a 192 000 contractors de tous types (dernier chiffre que j'ai vu et pu recouper, fin 2008), principalement civils: là-dessus, une trentaine de milliers sont des agents de sécurité, et une autre trentaine de milleirs sont des contractors militaires purs et durs. Le plus haut qui ait été atteint était, je crois, vers 2005-2006, où ils ont été jusqu'à une quarantaine de milliers, pas plus.

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J'ajoute un point de vue plus général sur le point de vue de "l'efficacité", raisonnement sectorisé et partiel écartant beaucoup trop de facteurs pour être pertinent: la dictature est plus efficace que la démocratie, du moins à court terme, le décideur ayant tout pouvoir fait plus de chose qu'un processus démocratique, Hitler a fait des autoroutes et relancé l'industrie allemande beaucoup plus vite que ne l'aurait fait la République de Weimar.... Le point est que ce qui semble pertinent à court terme ne va jamais sans conséquences lourdes à moyen et long terme. Ce débat existe depuis longtemps en philosophie politique, je renvoie à des thèmes comme "le gouvernement des meilleurs est-il le meilleur gouvernement?", ou "la tendance technocratique": loin d'arguties philosophico-BHL-iennes, il s'agit de débats vraiment concrets et argumentés depuis les années 20-30, et animés par des économistes, des industriels, des sociologues (Max Weber, Michel Crozier), des philosphes non médiatiques, des experts de tous les champs (y compris l'armée).... Ce n'est pas limité au domaine de la violence.

Le pur raisonnement coût efficacité sur un moment, un évenement très ponctuel et limité dans le temps n'a pas de grande pertinence dans le cadre de la réflexion d'un Etat et d'une alliance d'Etat, réflexion par essence globale et devant se projeter dans le temps. La croissance des SMP ne fait qu'accroître dramatiquement la tendance naturelle des politiciens à raisonner dans des domaines circonscrits et dans le court terme, mais là dans le domaine de la violence qui n'est pas et ne doit pas être un marché comme un autre, car porteur de trop de conséquences sur tous les plans: internationaux, nationaux, politiques, géopolitiques, économiques, budgétaires, sociologiques, civilisationnels.... Ces gars là n'ont rien à voir avec la recherche d'un ordre d'aucune sorte ni avec une limitation de la violence au seul service de populations essayant de maîtriser leur destin commun.

Comment chiffre t-on les risques accrus d'instabilité sur les axes commerciaux? Le prolongement voire l'aggravation de situations parce que des SMP déconnent sans arrêt sur le terrain (voire poursuivent d'autres logiques que leur mandat comme en Afrique ou au Kosovo)? L'accroissement des zones grises où se développent les mouvements extrêmistes et les trafics en tout genre (là, le cas de l'Afghanistan devient un cas d'école pour le thème de l'héroïne comme pour celui des djihadistes)? L'impact de cet accroissement sur les Etats limitrophes jusqu'ici envisagés comme solides (Pakistan, Iran, zones occidentales de la Chine....)? L'affaiblissement des Etats sur la scène internationale? L'apparition d'entités guerrières permanentes et vouées au profit?

Je me fous bien qu'aucune SMP ne puisse jamais avoir une armée permanente de 50 000h; je m'inquiète qu'une vingtaine d'entre elles puissent un jour proche disposer à l'année de 2 ou 3 brigades d'infanterie, d'une aviation de combat, de multiples groupes d'intervention clandestines et de moyens de soutien et d'appui (transport, transmissions, renseignement, peut-être artillerie) y compris des structures de renseignement et d'action privées (ce qui existe déjà). Sans compter des départements juridiques et de lobbying pour parasiter les recours politiques et judiciaires contre eux et les processus de décision publics. Ces moyens existent déjà de façon plus ou moins éparse, et la tendance naturelle du marché est de se structurer, de se concentrer et de conformer l'environnement à son offre. La surface financière, humaine, technique et matérielle de ces entreprises a explosé ces dernières années, et toutes les plus grandes sont adossées à des structures financières importantes (surtout des Compagnies d'Assurance).

Voir des politiciens minables et court-termistes se charger de trancher la question me panique; mais voir des PDG avec pour seul objectif d'accroître leurs marchés, pour seul impératif le profit à tout prix, peu de contraintes et quasiment pas de comptes à rendre (sinon à leurs actionnaires), voir de tels hommes devenir part à ce débat me fait sortir de mes gonds. Parce que personne ne peut maîtriser ce phénomène dès lors qu'il passe une taille critique dont il n'est sans doute déjà pas loin aujourd'hui; et là on aura quoi, sinon des grands féodaux armés jouant leur propre jeu, dont l'intérêt le mieux senti est que tout merde et contre lesquels le seul rempart serait une hypothétique auto-discipline. C'est comme croire à l'auto-régulation des marchés, à la bonté de l'homme, à la Main Invisible, à l'idéal marxiste-léniniste d'un Homme dévoué au bien commun, ou au Père Noël. Et dans cette liste, le Père Noël est sans doute le plus crédible et à coup sûr la désillusion la moins cruelle.

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je suis Tancrède à 200 % sur ce coup

d'autant plus que comme toute entreprise privée les SMP doivent faire des marges beneficiaires pour croitre (c'est le pendant même du capitalisme non ?)

on va pas me faire croire que ils vont fonctionner pour la gloriole

donc à un moment va bien y avoir une arnaque quelque part (à type de surfacturation, pot de vin pour les marchés, facturation abusive de services à minimas)

et puis les exemples anciens ne confinent pas à la confiance

sans même reparler de l'Irak si on prend les guerres d'Italie (zone d'emploi massif et generalisé des compagnies de mercenaires) c'etait pas joli joli : coups tordus, retournement d'alliance au dernier moment au plus offrant, pillages/rapts/esclavagisme pour augmenter les profits et surtout une instabilité politique permanente jusqu'a ce que d'autres etats nations plus posés sur leur base viennent y mettre le haut là

les SMP avec trop de pouvoir confinent à etre un etat dans l'etat à terme et je n'aimerais pas que nos democraties se transforment en republiques bananières à l'africaine, à l'italienne ou à la romaine ou c'est celui qui à le plus de legions privées qui commande

enfin juste un apparté sur la privatisation des systèmes penitenciaires ou de polices aux USA (centres penitenciaires privés, forces de polices locales "privées" dans le sens ou dans les petits patellins les sheriffs sont des notables de pere en fils et ont toute lattitude pour organiser leur forces en effectif et armement) on en voit largement les derives qui devraient mettre la puce à l'oreille de certains (la encore facturation de prestation à minima, pas de cahier des charges correctement defini, en gros du beau n'importe quoi qui profite aux actionnaires et pas à l'etat : voir quelques cas ou les conditions dans certaines prisons privées etaient tellement minables que il y'a eu des emeutes et prises d'hotage et ou c'est les unités de police de l'etat ou federales qui ont du intervenir, sans parler des methodes approximatives d'action de gars surarmés car ayant un accès libre à l'equipement qu'ils souhaitent mais sans l'entrainement ni le cadre d'emploi qui va avec ....)

ah j'oubliais ce qui est marrant c'est qu'on retrouve toujours les chantres du neo liberalisme absolu dans ces histoires : D.Cheney par exemple pour ne pas le citer : un excellent personnage à prendre en exemple donc n'est ce pas Phillipe/Stratège  :lol:

c'est sur si on facture 200 $/j/prisonnier au gouv federal mais qu'on en depense 50 ca fait un joli pactole pour les actionnaires mais le fait de delaisser une partie (et surtout ces parties coercitives) des pouvoirs de l'etat a des organismes dont la fonction n'est pas la qualité et l'efficacité mais les benefices à court et moyen terme c'est pas ce qui se fait de mieux comme idée

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C'est vrai que rien que sur ce seul raisonnement économique du prix, les entreprises ne viendront JAMAIS sur un marché aux marges faibles; elles feront donc tout pour les accroître autant en augmentant la facture (d'autant plus facile qu'elles seront, ou sont déjà, incontournables) qu'en rognant sur les prestations, en prolongeant la situation pour accroître sa visibilité de CA à 2,3, 4 ou 5 ans, en imposant sa logique (orienter l'action, développer des activités supplémentaires, souvent illégales).... Je rappelle que des boîtes non payées en temps et en heures se sont emparées de force de ressources de certains pays africains. Super! C'est "moderne".

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http://www.air-defense.net/Forum_AD/index.php?topic=11077.45

Tu serais surpris de voir combien de généraux commencent à être assez fana de cela.  ;)

Regarde dans l'histoire, les initiatives apportées par les forces privées sous mandat quand la hierarchie étatique limite les libertes d'action du commandement des forces fonctionnaires: de Cortez, à Drake, à Surcouf etc...

c'est justement un des points les plus litigieux de l'emploi et du dévelopement de mercenaires/contractors..........

ceux-ci finissent par acquérir une autonomie et un poids tel qu'ils sont capables d'entrainer l'état dans des conflis absolument non voulus par les représentants légaux : l'exemple des différentes compagnies des Indes , de Cortes et de bien d'autres montrent la dangerosité du systéme

au delà de la simple rivalité privée/public , il faut que l'Etat conserve le monopôle du contrôle de la violence

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Et tu verras les SMP d'une telle importance créer leurs propres guerres, en prolonger d'autres, agir en toute impunité dixit Tancrède.

On voit mal comment une SMP qui a des contrats avec notre Etat de droit pourrait agir à l'exterieur sans que notre Etat soit complice.

Quand Bob Denard est ses affreux allaient faire leurs bricoles, la France était complice.

On payait les armes des affreux comme au Biaffra ou au Kantagua.  ;)

De plus, les armes lourdes nécessitent un support et des "updates" qui nécessitent l'accord de l'Etat.Tu ne bricoles pas une pièce de Rafale chez un forgeron.

Toutes leurs armes lourdes ne peuvent être achetées et maintenues qu'avec l'accord de l'Etat et ne peuvent donc être employées sans son accord.

Une armée dénuées d'armes modernes et lourdes est dispersée sans problème.

Tancrède dit:

55 à 60 000 mercos sur 520 000, on n'est plus dans l'anecdotique, sachant qu'il faut circonscrire et faire le détail: les SMP tapent dans le sergent, spécialiste et/ou opérateur de forces spéciales: le troufion lambda d'une unité d'infanterie régulière n'est pas le profil recherché. Combien de sergents et/ou opérateurs FS dans ces 520 000? Ne me dis pas que l'impact n'est pas gravissime, ça ne tient même pas une seconde.

Desolé mais quand un militaire est sous-contrat, il est tenu de le finir.

Et quand il est fini, il a le droit de ne pas le renouveler.

Contrairement, à ce que tu crois il y a des études sérieuses et favorables sur les SMP faites par des gens non affiliés mais qui ne sont pas publiques.

A propos en france, la Sofresa puis ODAS est une SMP.  ;)

Si ces gens-là quittent l'armée, c'est bien parce qu'ils n'ont pas envie d'y rester.

Anciens des forces spéciales qui sont trop vieux et n'ont pas envie de passer dans un bureau ou à servir de sergent instructeur , ou mal payés et qui en ont marre, n'ont plus envie de subir la contrainte militaire du temps de paix mais sont prêt à faire le coup de feu de temps en temps pour l'argent et le risque...Et là, la femme ne gueule pas quand il y a 200 000 euros à la clef.  ;)

Le problème, c'est que l'Etat ne paye pas les gens selon leur prix marché.

Tu payes un bureaucrate qui n'en fout pas une 70% du prix d'un mec des forces spéciales qui crapahute sur le terrain sous prétexte qu'ils ont atteint le même grade (on paye avec des primes les 30% de difference).Ou qu'un expert en propulsion nucléaire qui passe sa vie dans un sous- marin avec la contrainte familiale.

Alors oui, ils veulent partir au bout d'un certain temps car ils ne supportent plus ce genre d'injustice.

Et d'un autre coté l'armée ne peut pas non plus payer ces gens-là à leur prix en permanence et les occuper, car cela ferait exploser le budget.

Les SMP permettent de les payer à leur prix quand on en a besoin et complètent le disposif de réserve sans le sur-utiliser.

D'ailleurs, tu ne portes plus ta critique sur l'efficacité économique.

Sur le nombre, ça fait 10% et moins quand on compte les réservistes (pourquoi ne les comptes-tu, pas si ils sont mobilisés?).Et certains d'entre eux assurent quand même des taches de support comme dans n'importe quel regiment de combat.

Donc; on est bien dans une limite qui ne remet pas en cause la dominance de l'armée.

De plus, les contractors nationaux sont patriotes (ce sont d'anciens soldats) et on les a vu combattre côte à côte sans problème.

De la même manière qu'un Surcouf était patriote.

Et rien n'empêche de les employer en régie avec statut de réserviste ce qui règle les problèmes légaux.

Sans les SMP, l'occupation de l'Irak aurait été très difficile par manque d'hommes ce qui aurait contraint à sur-utiliser les réserves qui se seraient donc taries par manque de volontaires.  ;)

Le gouvernement US aurait donc dû utiliser la conscription ou partir.

Alors on comprend bien que ceux qui n'aiment pas l'occupation de l'Irak aient ciblé les SMP.

(Ce n'est pas porter un jugement de valeur sur la légitimité ou la nécessité de cette occupation).

Mais on n'a pas vu de contractors massacrer des familles après avoir violé les femmes comme chez les US marines.

Je pense que ton opposition est idéologique (tout comme celle d'Arkhilleus ) et en ne permettant pas un emploi correct du budget de la défense, entraîne une armée sous équipée, ayant du mal à maintenir sa BITD faute de crédit, ce qui remet en cause notre indépendance nationale à terme si celle-ci périclite.

Les rapport neutres majoritairement favorables fait par l'Etat sur les SMP (selon certaines conditions d'emploi à respecter) ne sont pas sortis (en France ou ailleurs) pour des raisons politiques pas plus que ceux qui montrent qu'un personnel des armées sur 3 est inutile ou que la dépense est mal faite.

Il a fallu attendre la RGPP et le premier rapport du Controle Général des Armées pour montrer qu'il y avait 54.000 administratifs en trop. Et pourtant, ce n'est qu'une partie!

Pourtant certains sur AD net le disait bien avant  :lol:

Auraient-ils eu raison trop tôt?

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Suite aux commentaires de Tancrède.

Le pur raisonnement coût efficacité sur un moment,un évenement très ponctuel et limité dans le temps n'a pas de grande pertinence dans le cadre de la réflexion d'un Etat et d'une alliance d'Etat, réflexion par essence globale et devant se projeter dans le temps.

A partir du moment où la non recherche du rapport coût/efficacité remet en question notre indépendance (la BITD) dans le temps faute de volume suffisant de crédits d'armement, et la capacité de l'Etat, c'est au contraire très important de se poser la question.  ;)

Pas la peine de sombrer dans le sophisme.  :lol: A propos, la France est un gouvernement de technocrates hauts-fonctionnaires, soit disant les meilleurs.  :-[

Une SMP francaise reste controlée par l'Etat français.Si elle se barre au Zimbabwe, elle n'aura plus les contrats français ni d'armement lourd qui reste controlé par l'Etat.

D'ailleurs, des pays de ce genre peuvent déjà acceuillir les SMP et on voit bien qu'elles ne sont rien.

On ne trouve déja pas de SATCP ou de Stinger-Post sur le marché libre (sinon les Talibans en auraient) alors des Rafales...

Il ne faudrait jamais oublier que l'argent qu'on donne aux SMP est de l'argent qu'on ne donne pas à l'entraînement et à l'équipement des armées dont le principal rôle, avant même l'intervention, est d'exister et d'être puissantes pour agir comme dissuasion universelle, crédible et permanente, à l'inverse des SMP.

Bien justement, la SMP permet d'économiser l'argent donc de mieux équiper et entraîner l'armée.

Le coeur de la puissance reste dans l'Etat (forces lourdes, nucléaire, satellites etc...)

Le lobbying auprès des politiques est un problème général (surtout du côté associatif) mais n'est pas particulier à la SMP qui de toute manière reste facilement contrôlable.

Je ne vois pas pourquoi un PDG te paraît être inférieur à un politique ou haut-fonctionnaire.  =)

Ils sont souvent bien plus patriotes que ces derniers.

Sinon, on aurait déja plus une seule boîte en France!

Tant qu'on reste dans les limites acceptables, la SMP est un plus pragmatique.

Avoir 30% de forces en SMP pour la France, parait rester dans le raisonnable..

2 ou 3 Brigades dont une logistique , et une centaine d'avions de combat et transport/MRTT resteraient dans l'acceptable.

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Startège, euh Philippe tu raisonnes trop en SMP francocentrée à la papy Denard

On voit mal comment une SMP qui a des contrats avec notre Etat de droit pourrait agir à l'exterieur sans que notre Etat soit complice.

Quand Bob Denard est ses affreux allaient faire leurs bricoles, la France était complice.

les types d'Executive Outcomes ont effectivement au debut été mandaté par les gouvernements (SudAf puis autres) mais ce n'est pas pour rien que les Sudaf pionniers en la matière ont interdis cette compagnie et ses consoeurs quand elles ont commencé à s'affranchir des directives etatiques et à mener des opérations de destabilisation en Afrique pour leur propre interet

Ca les a pas empeché de se refaire un nom par ailleurs avec un autre siège social dans un autre pays

De plus, les armes lourdes nécessitent un support et des "updates" qui nécessitent l'accord de l'Etat.Tu ne bricoles pas une pièce de Rafale chez un forgeron.

Toutes leurs armes lourdes ne peuvent être achetées et maintenues qu'avec l'accord de l'Etat et ne peuvent donc être employées sans son accord.

Une armée dénuées d'armes modernes et lourdes est dispersée sans problème.

faux l'exemple d'Executive Outcome est parlant

Avec 2 pauvres BMP, 3 T55 rouillés et 1 Mi24 acheté d'occase (va faire un tour sur Ebay y'a pas 2 ans la Croatie y proposait 6 Mi24 aux enchères pour des clients sérieux) ils ont dispersés tous leurs oppositions

certes on parle de l'Afrique mais on pourrait parler de l'AmSud ou Centrale ou de l'Asie Centrale/Caucase et toute zone instable (l'Astan est a part mais en poussant le raisonnement vu qu'ils ne sont tenus ni par l'opinion publique ni par les lois de la guerre le besoin de materiel lourd pour eux serait minimal par rapport à une armée conventionnelle .... les guerres de contre insurection se gagnant par l'infanterie legere pas par le dernier gadget L16BASMBGLReseauCentréDrone pipo technologique

Mais on n'a pas vu de contractors massacrer des familles après avoir violé les femmes comme chez les US marines.

:lol: :lol: pardon celle la elle est bien bonne

aurais tu une lecture selective des rapports mettant en cause les SMP dans des traffics de drogue/enlevement/racket/traite de blanche et d'enfants/torture/tir indiscriminé qui sont pourtant suffisemment nombreux pour se poser la question (quand on a envi de se la poser)

De plus, les contractors nationaux sont patriotes (ce sont d'anciens soldats) et on les a vu combattre côte à côte sans problème.

c'est la qu'est le problème

la loyauté du merc va a sa boite pas a son ancien etat d'origine

les SMP ont raclé tout les fonds de tiroir et dans un groupe de merc en Irak tu pouvais avoir du SudAf, du Serbe, du Russe, du Frenchie, de lAmericain, du Brit

alors loyauté nationale ici ? hum on est pas à la legion qui pousse à la loyauté au drapeau

on est sur une logique corporation : loyauté à la boite, au contra, à ses poches après on voit pour l'employeur etatique et après très loin après pour l'etat (l'exemple de contractors de BlackWater se battant au coté des US Marines à Falloudja est biaisé, c'etait juste une occase de se venger des 4 gus brulés dans leur 4x4, d'autres exemples sont rarrissimes)

ta lecture encore une fois des SMP est correcte si on part du postulat que ceux ci restent infeodés à l'etat qui a permis leur creation

Or la tendance est plus au fonctionnement anglosaxon ici (celui qui paye le plus a un droit de regard) qu'a la version française du patriotisme à tout crin qui fera que les PDG de ces boites seraient assez sages pour se tenir tranquille si on le leur demandait

des fois je me demande si ta perception de la nature humaine est pas un peu trop "pays de Candy"  :lol:

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au fait juste une question : comment devra t on reagir le jour ou après leur avoir laché la bride ces SMP serviront à regler les comptes des grandes corporations de manière "brutale"

c'est deja le cas par le renseignement, l'espionnage industriel voir le sabotage physique ou informatique

le jour ou ca passear a du solide vu que ces entreprises n'ont pas de rendre compte aux etats dans lesquels elles sont implantées ou dans lesquels elles travaillent que ce passera t - il si par exemple un groupe de barbouze de dynacorps font sauter une equipe de forage de Total pour favoriser Chevron ?

on va se plaindre au gouvernement US ?

on les laisse regler ca par SMP interposées ?

on intervient militairement ?

(et qu'on ne me dise pas que le risque est inexistant, y'a pas de risque 0 quand ca brasse des milliards de $$$)

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Opération dégraissage chez les sous-traitants en Irak

D'ici fin 2010, la plupart des 150 000 contractants privés qui secondent les militaires américains devront avoir quitté le pays. Une partie d'entre eux devrait être remplacée par des Irakiens.

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=95443

Les troupes américaines disposent de discrets partenaires en Irak. Il s'agit des dizaines de milliers de sous-traitants qui appuient leur mission, sans tapage mais de manière indispensable. Ils servent les repas, assurent la sécurité, nettoient les sanitaires. Mais alors que le président Obama veut réduire la présence militaire américaine en Irak dans les dix-huit mois à venir, les commandants américains doivent apprendre à se passer des services de ces sous-traitants et à les renvoyer chez eux.

Le général Raymond Odierno, commandant en chef des forces de la coalition en Irak, a, dans une directive datée du 31 janvier, demandé à ses commandants de faire moins appel aux entreprises privées dans au moins 50 bases et petites installations militaires disséminées sur le territoire irakien et, quand c'est possible, de donner plutôt du travail aux Irakiens. Barack Obama a annoncé, fin février, le retrait complet des unités de combat américaines d'Irak d'ici au 31 août 2010 au plus tard.

Dans l'année à venir, la plupart des 150 000 sous-traitants civils travaillant en Irak – un chiffre supérieur au nombre de soldats américains qui s'y trouvent actuellement – devront avoir quitté ce pays pour rentrer au Pérou, au Bangladesh, au Sri Lanka, aux Philippines ainsi qu'aux Etats-Unis. "Cette initiative s'inscrit dans le cadre de notre objectif final d'établir un Irak stable, souverain et prospère", explique le général Odierno dans sa directive.

Peu après l'invasion de l'Irak en 2003, les forces américaines s'étaient rendu compte qu'elles avaient besoin d'un corps de sous-traitants pour assurer de nombreux services, de la sécurité au transport en passant par la construction et la traduction. Au fil des ans, leur nombre a enflé pour atteindre jusqu'à 200 000 personnes. Des polémiques ont éclaté sur le rôle qu'ils jouent dans le pays, notamment en ce qui concerne la société de sécurité Blackwater USA. Mais la plupart de ces sous-traitants civils assurent le travail que les militaires ne peuvent pas prendre en charge, faute de ressources. Ils sont actuellement quelque 150 000, dont environ 39 000 Américains, 70 000 "ressortissants de pays tiers" et 37 000 Irakiens. Un peu plus de la moitié d'entre eux assurent la logistique pour le compte de plus de 50 bases et installations américaines en Irak, et ils sont les premiers visés par le général Odierno.

Là où c'est possible, les emplois externalisés devraient revenir à des Irakiens, ordonne la directive. "Le recours aux Irakiens permet non seulement de réduire les coûts, mais également de renforcer l'économie irakienne et d'éliminer les causes profondes de l'insurrection, à savoir la pauvreté et l'absence de perspectives économiques." Le taux de chômage s'élève actuellement à environ 18 %, tandis que 28 % des hommes âgés de 15 à 29 ans sont sous-employés. Mais il ne sera pas facile de réduire le nombre des sous-traitants. Ils représentent parfois un renfort vital, dont il sera difficile de se priver. Quant à l'embauche des Irakiens, outre qu'il est délicat de leur confier certaines fonctions pour des raisons de sécurité, nombre d'entre eux ont besoin d'une formation avant de pouvoir occuper certains postes, comme ceux proposés dans le cadre de l'entretien des bases. Un programme de formation est envisagé afin que les Irakiens acquièrent les compétences nécessaires pour reprendre ces tâches, indique un haut responsable à Bagdad.

Dans l'intervalle, les militaires américains seront sans doute obligés de combler le vide laissé par le départ des sous-traitants dans de nombreux domaines, de l'entraînement des forces de sécurité irakiennes à la conduite de camions, ce qui risque de les détourner de leurs missions militaires, prévient un ancien officier de haut rang. "Au moment même où l'on demande des réductions de troupes, cela exacerbe et complique les problèmes auxquels sont confrontés les responsables des bases." Néanmoins, tôt ou tard il faudra moins faire appel aux sous-traitants, reconnaît-il. "C'est une bonne chose et c'est inévitable. Nous sommes devenus trop tributaires des civils. Ce sera sans doute difficile pour les soldats." Si la transition est essentielle pour l'indépendance irakienne, le départ des entreprises privées n'aura sans doute que peu d'effets sur les forces armées américaines, estime Charles Ries, un ambassadeur américain à la retraite qui a supervisé l'équipe de transition économique en Irak pour le Département d'Etat jusqu'en août 2008. Mais cela pourrait avoir des retombées immédiates sur l'économie locale. Même si l'essentiel des retombées économiques de ces contrats de sous-traitance va à l'étranger, ils représentent une source de revenus pour les travailleurs qui, à leur tour, réinjectent cet argent dans l'économie locale, souligne Charles Ries. "Les Sri Lankais [en Irak] gagnent beaucoup d'argent, et ils en dépensent une partie sur place."

Gordon Lubold

The Christian Science Monitor

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