Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Heorl

Members
  • Compteur de contenus

    2 045
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    5

Tout ce qui a été posté par Heorl

  1. Oui, il y a clairement une accélération des avancées cette semaine, mais il faut raison garder, c'est loin d'être le chant du cygne de la 58ème armée, et il faut mettre ça en perspective avec les deux-trois semaines passées à nettoyer Robotyne. J'ai de plus en plus l'impression que cette offensive va s'arrêter autour de Tokmak, que ce soit juste devant ou juste derrière. Les UKR vont avoir un outil offensif bien émoussé (mais qui existera encore), et les FAR n'ont clairement pas les réserves pour monter une contre-offensive sans détourner de nombreuses réserves depuis le front du Donbass ou de Koupiansk. En gros, un pat, ce qui équivaut stratégiquement à une défaite UKR. En revanche je n'ai pas vu une si grande progression de l'industrie de guerre russe : la production neuve reste échantillonaire et la grande majorité des matériels qui sortent (aviation exceptée) semblent être surtout des vieilles caisses dont on enlève la rouille et que l'on essaie de moderniser avec des résultats allant du correct au médiocre dans la plupart des cas, voire franchement mauvais. Et surtout, je n'ai pas vu un seul indice montrant que les Russes auraient réussi le tour de force de recréer des haut-fourneaux capables de produire l'acier nécessaire à la production de canons d'artillerie pour compenser leurs pertes dans ce champ. Avant-guerre, ils n'avaient plus grand-chose sur ce créneau, et ils semblent manquer d'ingénieurs et de main-d'oeuvre qualifiée pour pouvoir vraiment restaurer la capacité (l'équipement industriel n'est pas un si gros problème que ça, il me semble que les Chinois produisent tout ce dont les Russes pourraient avoir besoin dans ce domaine).
  2. Les US n'étaient pas si discrets que ça avec leurs contractors. En revanche il est vrai qu'ils foutaient moins le bordel.
  3. Là encore, ça dépend largement de ce qu'on entend par nation. Par exemple, au XIIIème siècle la France c'est un royaume, mais le monde français inclut la France, le royaume d'Angleterre, la Bourgogne et une partie des Flandres impériales, la Sicile et Naples angevines, l'Empire latin de Constantinople et les États croisés du Levant. En tous ces endroits, la caste dirigeante était française ou d'extraction française et parlait soit l'oïl soit l'oc. Alors, est-ce que Jérusalem et Istanbul sont françaises ?
  4. Taïwan c'est un territoire bizarre dans l'histoire chinoise. Les Chinois en connaissent l'existence depuis très longtemps, mais ne l'ont conquise qu'à la fin du XVIIème siècle. Ils sont littéralement arrivés sur Formose après les Portugais qui y avaient déjà des comptoirs. Et ils l'ont conquise uniquement pour mettre fin au royaume de Formose, formé quelques décennies plus tôt par des pirates chassés de Chine car partisans des Ming et voulant utiliser l'île comme base arrière pour renverser les Qing. L'autre raison était d'empêcher un contrôle européen de l'île qui aurait pu conduire à un blocus par rapport aux colonies chinoises des Philippines et d'Indonésie, considérées comme bien plus intéressantes. Les Chinois y avaient même un équivalent de nos Compagnies des Indes orientales. La colonisation Han de l'île à d'abord été interdite pour empêcher les révoltes des Sirayas, les habitants locaux, mais elle n'a cessé de croître à cause des migrants illégaux venant s'y installer, mais même les Han locaux en vinrent à ce considérer comme différents des continentaux, ce qui aboutit à la transformation de l'île en province autonome propre (auparavant elle était rattachée au Fujian) quelques années avant la conquête japonaise. La période japonaise fut très violente (les Japs n'hésitent pas à massacrer les rebelles et à faire usage d'armes chimiques jusque dans les années 30). Elle cimenta une identité formosienne en gestation à la fin des années 1880 (il y eut même une courte république de Formose afin d'obtenir un soutien occidental face aux Japonais quand les Qing ont abandonné l'île) et provoqua un découplage de l'identité chinoise continentale. Les Chinois restaient considérés comme un peuple frère mais les Taïwanais/Formosiens ne se considéraient plus comme faisant partie de la "nation Chine". Et après la guerre civile le KMT se retire dans Taïwan, mais il doit composer avec la majorité de la population Han taïwanaise (métissée en partie avec les aborigènes) alors que les Han continentaux exilés sur l'île n'ont pas la même vision de la nation. En gros, vu de Pékin quelle que soit la période, Taïwan est une île à contrôler pour empêcher le blocus de la Chine et permettre la création d'un outre-mer viable. Vu de Taïpei, toute domination extérieure se solde invariablement par une oppression de la population locale qui veut pouvoir décider de son destin par elle-même. Rien à voir donc avec d'autres provinces plus rebelles comme le Xinjiang ou le Tibet. Là-bas, des peuples locaux ont été conquis. À Taïwan, ce sont en majorité des Hans qui veulent se construire une identité et une nation différentes.
  5. Et ce d'autant plus que quand ils ont fait ça à Marioupol ils étaient encore à Volnovakha et le front Sud restait particulièrement poreux comparé au front du Donbass et ceux du Nord.
  6. Le problème c'est que plusieurs bataillons de la division de réserve du front ont déjà été engagés et les FAR ont déjà récupéré des troupes de couverture sur le Dniepr pour alimenter le front avant d'aller chercher la div. de VDV. S'ils avaient des réserves derrière la VDV 'e sera pas engagée et sera plutôt gardé en réserve opérative pendant qu'elle récupère un peu. Si on voit les bataillons de la div VDV engagés dès qu'ils arrivent, c'est que oui c'est la dèche. L'un des éléments qui me font plus pencher pour la dèche c'est le fait que les FAR ont été observées en train de reconstituer des bataillons de marche à partir de compagnies et sections diverses revenant du front pour les y renvoyer aussi sec. Cela signifie que les rotations ne marchent plus et que les troupes au front s'usent assez vite.
  7. Tant qu'à faire on peut peut-être livrer les Space Marines avec.
  8. Je lis ce fil et je vois qu'on y oublie un grand nombre de chansons plus traditionnelles de nos régions avant ou pendant la période française ! Et pourtant un certain nombre de ces chants sont encore chantés (ou massacrés, c'est selon) par nos braves gars. En voici quelques-uns : Le cygne de Montfort/An Alarc'h : https://youtu.be/G1LMRBW5ZFk?si=V4fJNypu8RYo7j17 Les Bleus sont là : La Blanche Hermine, bien sûr : En quittant la Bretagne, on trouve également la Savoie avec les Allobroges : Gironfla/Complainte au Duc de Savoye : Depuis l'Orléanais, on a des paroles données à la Marche des Soldats de Robert Bruce pour honorer Jeanne d'Arc (et vu la beauté de la marche d'origine, c'est du même tonneau) Du côté des Bourguignons et Picards, on a évidemment celle-ci, chant de tradition du 1er RI : Et j'ai également noté l'absence des chants d'ANF, comme Les Régiments d'Afrique, sur la mélodie des trompettes d'Aïda : https://youtu.be/BvpY9O0kgKo?si=jy8fjrNU6dPp_ETC
  9. Heorl

    Premiere guerre mondiale

    Sur le sujet des responsabilités qui a fait débat ailleurs, je peux préciser deux-trois trucs : en 1912-1913, la Serbie se rend compte qu'une des organisations irrédentistes qu'elle appuie sans vraiment soutenir en Bosnie, la Main Noire, est en train de virer mauvais. Elle arrête son appui et la Main Noire tombe carrément dans le terrorisme. Par hasard, à Sarajevo, la voiture de l'Archiduc est détournée et Gavrilo Princip voit le cortège passer devant lui et il tire. Arrêté, membre bien connu de la Main Noire, l'Empire Austro-hongrois fait rapidement le lien avec la Serbie et réclame le droit d'enquêter en Serbie même pour pouvoir démanteler l'organisation et capturer ses chefs, présumés commanditaires. La Serbie vit un pur cauchemar et se rend compte de la merde noire dans laquelle elle se trouve. l'Autriche-Hongrie est un empire en déclin qui ne peut se permettre aucune rebuffade sous peine de voir son obsolescence être acceptée de tous. Ça remue partout dans l'EAH : les Tchèques réclament une troisième couronne, les Serbo-croates n'aiment pas trop la tutelle hongroise ni autrichienne, les Italiens d'Istrie et de Dalmatie sont travaillés par l'irrédentisme, les Roumains de Transylvanie aimeraient bien être dirigés depuis Bucarest... bref, un signe de faiblesse à Vienne et tout ça pourrait exploser, les Austro-hongrois sont donc intransigeants et la Serbie obligée d'être aimable pour éviter la confrontation. Elle accepte l'enquête, que cette enquête soit faite par des enquêteurs austro-hongrois et non serbes, elle accepte même de ne pas contrôler elle-même l'enquête et de la confier à un comité sui generis où les principales puissances européennes pourront contrôler sa bonne exécution. Mais l'Allemagne chauffe l'EAH à blanc et lui souffle qu'en jouant bien les cartes la Serbie pourrait être réduite à un protectorat et par la même enrayer un peu le déclin de l'empire. Comme le précise bien Ciders, les militaires austro-hongrois pèsent également en faveur d'un ultimatum inacceptable afin de redorer leur blason pas mal écorné par les défaites depuis Sadowa et la perte de la Vénétie. Les diplomates austro-hongrois et serbes voient bien que ça part droit dans le mur et essaient de calmer les choses, sans succès. Et donc mobilisation, déclaration et la Guerre.
  10. À moyen terme, par le seul fait de la crise démographique qui commence à peine (la Chine perd un million d'habitants par an depuis 2020 environ), la Chine prend le chemin du Japon. Je pense surtout que Biden veut contrôler le déclin industriel prévisible de la Chine pour rapatrier un maximum de compétences possible. Et j'ai l'impression qu'on joue la même partition en Europe, même si cette fois ce serait plus pour réindustrialiser les pays d'Europe centrale et orientale.
  11. Les médecins ne peuvent pas baisser leurs prix. Réellement. Le prix des études est tellement atmosphérique aux États-Unis qu'en tant que médecin tu dois pratiquer des prix délirants pour pouvoir rembourser ton crédit et tout simplement vivre. Sinon ce n'est pas faisable. Ce d'autant plus que de mémoire le mode de remboursement des prêts aux États-Unis peut demander le remboursement intégral des intérêts avant le remboursement de l'emprunt même (ce n'est pas toujours le cas de mémoire, mais ça arrive régulièrement), et en plus capitaliser sur les retards de paiement des intérêts, alors que c'est interdit en France. Cela pousse les diplômés de manière générale à devoir pratiquer de gros prix car pendant dix-quinze ans la moitié de leur revenu va partir dans le remboursement de leurs prêts. Et si les vieux médecins qui ont déjà remboursés leurs gros emprunts baissent leurs prix, ils empêchent les jeunes de rembourser les leurs par manque de clientèle et mettent en péril l'entièreté de la profession. Il y a donc un serrement de coudes. La source de ce problème ce sont les prix indécents que pratiquent les universités pour un enseignement qui est loin d'être toujours au top. Je veux dire, en-dehors de l'Ivy League, les universités d'État ne sont pas toujours vraiment meilleures qu'une fac privée ou publique, et pourtant une année d'étude coûte en moyenne près de 50.000 euros. Ça ne veut pas dire que l'étudiant aura Nx50k+intérêts à rembourser en fonction de ses études, il y a de nombreuses bourses (les fameuses scholarships) qui couvrent en partie ce coût. Mais en moyenne l'étudiant garde quand même entre 30 et 70% de la somme à sa charge, et aujourd'hui les actifs américains ont en moyenne près de 25.000 dollars de dette étudiante qui s'ajoute aux autres crédits (immobilier, consommation, voiture, etc). Il faut bien garder en tête que c'est une moyenne, les vieux n'en ont généralement plus et les jeunes concentrent le reste.
  12. Il est en faveur de la négociation dès le début, négociation uniquement selon les conditions de Moscou je précise, ce qui revient à dire que l'Ukraine doit capituler.
  13. La SCEP c'est juste le Proche-Orient voyons, je sais que ses membres sont extrêmement efficaces mais ils ne sont pas non plus divins.
  14. Il faut aussi mentionner que près de 60% de la population américaine est en surpoids, et la moitié d'entre eux est carrément obèse. Comment veux-tu avoir des vieux en bonne santé si dès la trentaine ils ont quinze kilos de trop ?
  15. "Where are we, Cunningham?" Le navigateur sort une carte trouée au milieu. "Calais, sir" Les nuages disparaissent et Paris apparaît en-dessous... (insérer la musique d'Auric)
  16. Que Carrère d'Encausse emploie le terme d'inachevé était tout de même parlant. Elle était tout de même une grande russophile et connaisseuse de la culture et de la psychè russe. Elle a parfois eu des prévisions douteuses et quelques oeilleures*, mais elle n'en restait pas moins une des plus grandes intellectuelles françaises comprenant vraiment l'esprit russe. *relire sa biographie de Nicolas II, on a l'impression que la Russie aujourd'hui devient une démocratie moderne avant de se rendre compte que l'ouvrage date de 1996.
  17. Le truc avec l'État-nation, c'est que ça dépend surtout de ce qu'on entend par Nation au final. Un État, c'est assez simple : c'est un objet social qui concentre l'ensemble de la violence et la coercition légitime sur un territoire donné pour une population donnée. D'où le fait qu'aujourd'hui on considère des empires nomades comme les Mongols comme aussi étatiques que les royaumes sédentaires voisins. Pour la nation, c'est là que ça pose problème. Un État-nation, ça peut être un État qui crée par et pour lui une nation, ou une nation qui crée son État. Et les conséquences de ces deux processus sont bien différentes selon le modèle choisi. Exemples types, la France et Israël. En ce qui concerne la Nation proprement dite, il y a deux modèles qui s'opposent : Le premier s'appuie plutôt sur la conception française de la Nation, telle que définie par Ernest Renan. En gros, une nation n'existe que parce que les membres la constituant veulent qu'elle existe. Autrement dit, la Nation peut apparaître de manière inconsciente ou délibérée au sein d'une population mais l'identité nationale n'est actée que lorsque la population est consciente de cette mentalité de nation et la met en œuvre. Exemples : Israël est un État-nation postérieur à la nation juive, car dès le XIXème siècle et les travaux d'intellectuels comme Theodor Herzl, la nation juive commence à apparaître. À noter que l'État-nation à la française s'accomode très bien de l'existence d'un État pour un pluralité de nations en son sein. En théorie, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada sont des Etats de ce genre. Dans les faits il y a généralement une ethnie dominante. Le deuxième cas, c'est la nation au sens allemand, ou une Nation n'est pas une notion sociale mais culturelle, voire génétique. Conception née des guerres napoléoniennes avec le nationalisme allemand. Est alors allemand par nature celui qui parle un dialecte allemand, qu'importe qu'il vive en Alsace, dans les Sudètes ou sur la Volga. La plupart des pays d'Europe de l'Est souscrivent dans les faits à cette seconde définition car leur nation s'est constituée par un "eux contre nous" très rassembleur. Par exemple, Bulgares, Serbes, Grecs contre Turcs, Roumains contre un peu tout le monde autour (Russes, Turcs, Bulgares, Hongrois), Polonais contre les Allemands et les Russes, etc. Les Italiens sont également un bon exemple. La Russie, dans son discours public, aurait plus tendance à faire partie de la première définition. Cependant, le fonctionnement politique russe se fonde sur une perception de la géographie et des populations, non sur leur adhésion, ce qui la rapproche de la deuxième définition. Les Ukrainiens et les Biélorusses sont considérés comme Russes alors même qu'ils montrent de manière assez claire qu'ils ne veulent pas l'être. Alors quelle classification pour la Russie ? Aucune. Précisément parce qu'il faut distinguer la nation russe de l'État russe. La nation russe n'est pas servie par l'État russe, et l'État russe se contrefout de la nation russe en-dehors de son discours politique. La Russie actuelle n'est pas un État-nation, à mon avis. C'est un État qui ne pense pas comme une nation mais comme un Empire. Ce n'est pas un reproche, hein, juste une remarque. Un empire pluriethnique qui déteste le nationalisme car cela met en danger son modèle politique et peut mener à des guerres d'indépendance sur son territoire. Dominé par les Russes, oui, mais pas constitué par et pour les Russes. Donc, pour moi, la Russie n'est pas un État-nation. L'État ne cherche pas à former sa nation, la nation russe ne prend pas les rênes de son État.
  18. Découvert dans un "pot de fleur" qui fonctionnait encore (hors armement et tourelle bien entendu). Disons que ça cahote déjà un peu sur bitume, alors imagine sur terrain libre. Ah et pour @gustave, une astuce apparemment était de prendre un carton, de le fourrer de trucs plus ou moins mous et de faire ça deux fois, pour caser sous les fesses et sur la tête.
  19. Bon après, pour le 10P, faudra penser à livrer les coussins avec pour éviter les KO par choc répétés avec le plafond.
  20. Tu veux vraiment te lancer dans une liste des raisons pour lesquelles les voisins de la Russie se sentent menacés ? Ok, allons-y : -Finlande, ils ont difficilement obtenu leur indépendance de la Russie il y a un peu plus d'un siècle et ont failli la perdre à deux reprises depuis, les deux fois par la faute de la Russie. -Estonie, Lettonie, Lituanie : même topo pour les trois. Colonisation russe, déportation des populations locales sous la période soviétique, et la Russie fait tout pour y maintenir une influence forte (comprendre fortement financer les partis politiques locaux russo-compatibles). La Russie n'a toujours pas digéré que les Baltes la considère avec raison comme une puissance impérialiste violente qui n'a aucun respect pour leur indépendance. Ils avaient été annexés en 40 et avant l'échec du putch de 91 il y avait déjà des vélléités à Moscou pour employer la force après que le blocus ait échoué. -Biélorussie : j'ai vraiment besoin de faire un dessin à quel point Loukachenko joue un numéro d'équilibriste dangereux alors que la Russie cherche manifestement à annexer le pays ? -Ukraine : sans commentaires. -Géorgie : pareil. Aujourd'hui la Russie soudoie le gouvernement local à grands coups de roubles pour avoir la paix mais la population ne s'y trompe pas. -Azerbaïdjan : pas de tension à la frontière, mais problèmes avec les volontés turques d'anéantissement de l'Arménie. Faudrait pas que ça devienne une habitude... -Kazakhstan : deux mois à peine avant l'invasion de l'Ukraine, il y a eu une intervention armée pour maintenir Tokaiev au pouvoir. -Mongolie et Chine : la première est trop sous influence chinoise pour pouvoir y faire quoi que ce soit et la Russie n'y a que peu d'intérêts. La seconde est un allié de circonstance qui lorgne sans le dire sur Vladivostok et la rive gauche de l'Amour. -Japon : je rappelle que la Russie occupe toujours les Kouriles. Donc oui, il est justifié de dire que la Russie a une politique très agressive et dominatrice à l'égard de son étranger proche. Le concept même de Russkyi Mir, abondamment utilisé dans la propagande d'État, va à l'encontre de ton commentaire car il considère que les Baltes, la Géorgie, le Kazakhstan, la Biélorussie et l'Ukraine font naturellement partie du "monde russe", et que la Finlande doit par proximité avec Saint-Pétersbourg se conformer aux exigences russes, comme si ça donnait un quelconque droit de regard de la Russie sur ce qu'il se passe dans ces pays. Il y a une différence entre volonté et moyens. La Russie n'a peut-être plus les moyens d'envahir/vassaliser/dominer n'importe lequel de ces pays, mais elle a clairement la volonté de le faire.
  21. Quelque part ça devrait aussi inspirer certains à Balard qui pensent toujours qu'on a trop d'infanterie pour la guerre moderne. Aussi absurde que cela paraisse pour nos esprits biberonnés à l'ultra-technicité et le pitch que nous vendent les sociétés d'armement, il semble que le fantassin est paradoxalement moins vulnérable hors de son véhicule, et plus à même d'effectuer sa mission.
  22. D'autant plus que l'Ukraine n'est pas vraiment en retard en ce qui concerne le numérique, ils ont plusieurs studios de développement et pépinières de programmation.
  23. Le problème RH des deux armées n'est pas tant la masse humaine que la masse de cadres. Avant guerre, l'Ukraine disposait d'un corps d'officiers en pleine mutation et d'un corps de sous-officiers naissant. La Russie disposait elle d'un corps d'officiers pléthorique mais ultra-spécialisé donc supportant très mal l'attrition. Aujourd'hui, l'Ukraine dispose d'un corps d'officiers et de sous-officiers disparate, plutôt bien formé au commandement (moins aux tactiques étant donné que les connaissances OTAN paraissent inadaptées) et surtout qui semble engranger une expérience opérationnelle très importante. On peut constater que la manière dont les Ukrainiens mènent cette offensive est très différente de celle de Kherson ou de Koupiansk, où un mélange de chance et d'avantages du terrain leur ont d'abord et avant tout permis de gagner. Mais ces cadres restent trop peu nombreux et l'Ukraine doit en plus maîtriser le travail d'état-major de niveau CA maintenant qu'ils en ont créés, ce qui demande là aussi de la ressource en officiers. La marge ukrainienne est donc très ténue à court terme de ce côté-là, même si à moyen terme le pays pourrait être bien plus "confortable". En comparaison, la Russie dispose en théorie de nombreux officiers de réserve mais il faut voir ce que cela veut dire, ce sont souvent des étudiants ou anciens étudiants dans un champ particulier (il me semble par exemple que dans plusieurs écoles d'ingé l'étudiant est d'office officier de réserve pour le génie ou l'artillerie, mais je peux me tromper), qui n'ont pas toujours eu une véritable expérience militaire*. Le corps des officiers professionnels a été décimé l'année dernière et l'équivalent de plusieurs promotions des écoles d'armes** a tout simplement disparu. La Russie, pour compenser, a rappelé un grand nombre d'officiers ayant déjà servi et mobilisé une bonne partie des officiers de réserve immédiatement disponibles. Mais entre les fines mouches qui ont quitté le pays, ceux qui arrosent les médecins pour avoir des certificats médicaux qui les invalident et ceux qui ont la police dans la poche, la ressource est bien plus réduite qu'on pourrait le penser (et sa qualité n'est pas terrible par ailleurs, contrairement aux officiers de réserve de 14 qui avaient au moins une véritable formation militaire). Reste que la Russie dispose d'une masse d'officiers très respectables, et les officiers subalternes n'étant que des exécutants dans la culture militaire russe, ce n'est pas si grave que cela si leur niveau tactique est bas. Les officiers supérieurs, bien que durement touchés, restent nombreux et peuvent encore conduire des manœuvres importantes. Cependant, la faible ampleur de l'offensive russe au nord pourrait laisser penser que la ressource de ce côté-là n'est pas aussi grande qu'on pourrait le croire. *Jusqu'au milieu des années 2010 un jeune qui voulait échapper au service pouvait trouver plein de moyens de ne pas y passer, ce qui s'est traduit pendant plusieurs années par des taux d'évitement pouvant monter jusqu'à 90%, comme en 2005 par exemple. **En Russie il n'y a pas de Saint-Cyr ou Sandhurst, les officiers sont directement formés dans des écoles d'armes. Cela ne semble cependant pas gêner la collaboration interarmes.
  24. Est-ce qu'on aura droit à la fameuse contre-attaque du détachement d'armée Steinerovich ?
  25. Oh, pourquoi s'arrêter là ? Il me semble que les Allemands ont deux-trois choses à dire sur l'Alsace-Moselle, la Silésie, la Poméranie et Kaliningrad. Les Italiens aimeraient qu'on reparle de la Savoie, de Nice et de la Corse, sans parler de l'Istrie. La Hongrie... Nan là c'est trop long.
×
×
  • Créer...