Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Heorl

Members
  • Compteur de contenus

    2 062
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    5

Tout ce qui a été posté par Heorl

  1. Pas tout à fait vrai dans les deux cas, étant donné que beaucoup d'officiers exilés sont revenus par la suite (et oui aussi chez les Russes, où l'individualisme des officiers a fait que beaucoup ont changé de camp pendant la guerre civile à mesure que les Rouges progressaient et que les Blancs perdaient) et ont participé à la reconstruction, donc il y a un véritable lien.
  2. Actuelle, je veux dire. Tu diras ce que tu voudras, mais le déclin de la marine ottomane au 19ème siècle a mis fin à un tas de traditions maritimes turques : les familles de marins se sont tournées vers l'Armée de Terre ou vers le commerce, et la Turquie aujourd'hui n'a guère plus que quelques rares bribes de ce qui était la tradition navale ottomane. Tradition navale dont le déclin a d'ailleurs été aggravé par le fait que de nombreux Grecs servaient à son bord et se sont progressivement barrés entre l'indépendance et la Grande Catastrophe de 1922.
  3. HS : et pourtant, Dieu sait que j'en croise en France qui mette beaucoup sur le dos de l'Allemagne. Enfin, j'aime à croire que c'est seulement dû à sa position dominante en Europe et que si la France était dans la même situation on se prendrait exactement les mêmes merdes dans la figure.
  4. Est-ce que tu as des sources pour ça ? Parce que ça va complètement à l'encontre de ce que l'on observe. La rivalité sunnite-chiite existe depuis bien plus longtemps que l'implication des États-Unis dans la région, elle prédate même la création d'Israël. Tu as un fonctionnement régional en rivalités concentriques mais pas confondues. Tu as d'abord la rivalité sunnite-chiite de manière générale, avec les chiites qui grâce à leur position intransigeante à l'égard d'Israël gagne des points dans la diaspora palestinienne. Tu as ensuite la rivalité irano-saoudienne, sur fond de maîtrise du détroit d'Ormuz et de la péninsule arabique. Et tu as également les rivalités intersunnites avec les trois puissances sunnites qui se tirent la bourre. Les Turcs sont globalement détestés maintenant malgré l'ottomanie des années 2000 en raison de l'invasion de la Syrie. Les Égyptiens sont plus en retrait, ils commencent carrément à sortir de la région pour chercher des partenariats plus globaux comme avec la France. Et l'AS repose uniquement sur son pétrole pour propager sa vision de la religion, sans avoir les moyens militaires de s'imposer comme on l'a vu au Yémen. Là dedans l'influence des États-Unis est plus ou moins nulle, ces Etats jouent leur propre partition depuis le retrait sous l'ère Trump.
  5. Absolument pas. Déjà, depuis l'ère Trump, Israël diversifie ses positions et normalise ses relations avec les pays arabes, en commençant par le Maghreb mais récemment également avec les Saoudiens, ils sont en excellents termes avec les Egyptiens tant qu'ils ne foutent pas (trop) le bordel à Gaza, et sont grosso modo dans une politique de bon voisinage avec la Jordanie. Autrement dit, Israël est cerné d'alliés sur trois de ses flancs, Gaza ne représente pas un danger sérieux pour l'avenir du pays, et seulement le Liban pose problème puisqu'il continue de donner abri au Hezbollah. D'où d'ailleurs le changement de ton d'Israël envers le Liban depuis quelques années, les informant cordialement que Tsahal ignorerait désormais tout ce qui se trouve autour d'une batterie de roquettes et ferait du bombardement de riposte même si c'est au milieu d'une école ou d'un hôpital. Le Hezbollah n'avait qu'à pas se servir de boucliers humains. Vous pensez bien que dans une situation pareille, le Liban doit faire face à beaucoup de problèmes, d'autant plus qu'il n'est pas capable de chasser le Hezbollah puisque celui-ci est littéralement devenu un Etat dans l'Etat. Cependant il a été décimé lors de la guerre de Syrie et a beaucoup perdu en popularité en raison de sa position jusqu'au-boutiste qui n'apporte toujours aucun résultat. Israël n'a donc aucune inquiétude à avoir pour sa survie. Et même s'il y avait un risque existentiel, ils ont la Bombe. Et la Turquie ne compte pas plus que toute l'UE réunie. Sans la Turquie, la position en Mer Noire devient plus difficile à tenir face à la Russie. Mais sans l'UE il n'y a plus d'OTAN du tout. Ne prenons pas les vessies pour des lanternes, le seul intérêt de la Turquie n'est ni sa marine (laquelle, ils sont toujours en train de construire leur tout premier BPC et n'ont aucune tradition navale) ni son AdA (qui commence à friser l'obsolescence comparée aux Grecs), ni même son armée, qui manque beaucoup d'entraînement et de compétence depuis la purge de 2016, tout en étant désormais gangrenée par le loyalisme politique. La seule et unique raison pour laquelle la Turquie est importante, c'est Istanbul et le Bosphore. Passé ça, le pays n'a pas grand intérêt et présente même des problèmes puisqu'il s'étend jusque dans les montagnes du Pont et de Mésopotamie du nord, où l'action des islamistes est facilitée par le terrain et l'infiltration de l'UE rendue plus aisée. Sauf que le Bosphore étant toujours lié par la Convention de Montreux, il présente surtout un avantage commercial, pas militaire, ce qui limite l'intérêt du coin là aussi, même si la question des blés ukraino-russes pourrait la raviver. Je suis peut-être un peu affirmatif dans ma manière de parler, mais il est des réalités géopolitiques qui doivent régulièrement être rappelées sous peine de partir en vrille.
  6. ça a été mentionné plus haut, mais ce genre de grands hangars a apparemment plusieurs fois servi de lieux de rassemblement avant une manoeuvre. Depuis la chute de Popasna, Bakhmut est le coeur de la défense de Sievierodonetsk et donc on peut légitimement soupçonner que beaucoup de gros bâtiment servent à regrouper les troupes avant leur déploiement, surtout avec les rotations qui semblent avoir lieu sur le front du Donbas chez les Ukrainiens.
  7. Faut se contenter des machines à laver voyons.
  8. l'Autriche est neutre depuis 45 et voudrait le rester, notamment pour que beaucoup d'ONG et OI (Organisations Internationales) restent sur son territoire. C'est que c'est un assez gros secteur économique tertiaire, les services rendus aux ONG-OI.
  9. Petite précision historique. Monsieur H. avait effectivement ne compétence tactique limitée mais qui existait tout de même puisqu'il avait fini la Grande Guerre comme caporal. La stratégie par contre ça lui marchait pas, sauf à un seul moment : la Bataille de France. Contre l'avis de l'état-major allemand, qui considère la manœuvre comme excessivement risquée et exposée, il impose la version de Fall Gelb de Von Manstein et le coup de poker qui aurait pu être un désastre a de nombreuses reprises a finalement fonctionné. C'est de là que H. tient son ascendant sur l'EM de la Wehrmacht, pour avoir vaincu la France en six semaines alors qu'eux avaient échoué en 4 ans et avaient même été vaincus en rase campagne. Et c'est d'ailleurs vrai de toute la société allemande de l'époque. En 1939 nombreux sont ceux qui pensent que c'est fini l'Allemagne va perdre et que H. a fait une énorme connerie. La victoire totale qu'il apporte contre l'Ennemi balaye toute opposition dans l'armée et dans la société civile. Par la suite il faudra attendre la toute fin de la guerre pour que cette admiration disparaisse.
  10. D'après ce que j'avais lu la période où les Russes avaient cessé d'attaquer l'usine avait été consacrée au "nettoyage" du centre-ville, donc l'imbrication doit être limitée. Il doit sans doute y avoir une douzaine de soldats ukrainiens en vadrouille dans les égoûts et qui font Camerone mais de manière générale les combats de rue semblent finis.
  11. À trop chercher les emmerdes, ils vont maintenant les trouver en escadrilles, comme disait notre (pas toujours) regretté ancien président.
  12. Franchir le Donets comme ça ça me semble quand même un peu cavalier alors que les Russes ont encore beaucoup de monde dans le coin. Ces derniers sont peut-être tactiquement à la ramasse comparés à leurs ennemis, mais ils s'améliorent. Un mouvement à la hussarde comme ça me semble très risqué, ils doivent avoir des informations précises ou alors un commandant "qui en a", comme on dit. Après tout, établir une logistique solide par-dessus un ou deux uniques ponts alors que l'on a pas la supériorité aérienne c'est quand même sacrément compliqué.
  13. Oui. En fait dans le narratif russe l'URSS est un truc bizarre, qui a certes permis l'apogée de la puissance russe mais était également un système dictatorial qui oprimait les Russes. Donc la fin de l'URSS est tout autant une catastrophe qu'une libération. Dans leur esprit par contre ils étaient les dépositaires de l'héritage soviétique et donc devaient continuer à diriger le monde en collaboration avec les États-Unis. L'Occident leur a fait assez sèchement comprendre qu'en fait ils avaient été rejetés en deuxième section des puissances mondiales, et ça a été vécu comme une humiliation d'autant plus cuisante que l'économie russe s'effondrait à cause des Chicago boys alors que l'Amérique était triomphante et odieusement prospère.
  14. Oh côté européen une fois l'Ukraine obtenant certaines garanties, t'inquiètes pas qu'on va les lever. Tout sauf une Russie complètement instable à côté de chez nous. On a déjà donné dans les années 90. La Russie en roue libre, ça amuse peut-être les Américains, mais ses voisins beaucoup moins. Une Russie faible et contrôlable, oui, et là-dessus les Chinois seront d'ailleurs d'accord avec nous, mais dès la question ukrainienne réglée tu vas avoir beaucoup de lobbyisme de la part de l'Allemagne, entre autres, pour les lâcher, et également pour montrer aux Russes que l'on ne cherche pas forcément à les tuer. Rappelons-nous que la perception des années 90 en Russie, c'est "l'Occident nous a humiliés, plus jamais ça". Leur donner un échappatoire qui puisse paraître "dans l'honneur" et qui donne l'impression aux Russes que leur pays en sort grandi au sens moral et juridique (territorial c'est hors de question), c'est le mieux qu'on puisse faire.
  15. Le Drian, d'ailleurs, j'en ai toujours entendu beaucoup de bien dans son rôle de Minarm, mais j'étais un peu trop jeune pour comprendre vraiment. Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer de quoi il en retourne ? Oui, pour le jeunot que je suis, Le Drian, c'est un MAE, pas un minarm.
  16. C'est dingue une mauvaise foi pareille. Tu compares la situation de pays qui sont importateurs nets avec une production locale et celle de la Russie qui ne peut littéralement pas consommer sa production parce qu'elle en fait trop et a besoin de la vendre. PS: ah, et tu dis texto que c'est les sanctions qui ont fait de la guerre une crise mondiale, alors qu'elle l'était déjà avant. Sous-entendu, l'extension de la crise est de la responsabilité des occidentaux. Donc, si, la responsabilité russe a tout à voir avec la dimension mondiale de la crise.
  17. Le pire, c'est quand c'est un réel expert et qu'on lui demande de parler d'un autre sujet que le sien. J'ai souvenir d'un prof d'Histoire médiévale spécialisé sur l'iconographie carolingienne qui a été interviewé pour parler de la révolution, il n'arrêtait pas de dire "excusez-moi mais je ne suis pas spécialiste du sujet, il faudrait plutôt interroger untel ou untel" et le présentateur complètement à l'ouest qui continuait de poser des questions absconses.
  18. Correction : c'est la Russie qui en a fait un problème mondial en refusant la désescalade. Dès le départ les Américains et les Chinois étaient impliqués, le problème était donc mondial dès le début. C'est la Russie qui a empêché l'Ukraine d'exporter son blé et le vole en ce moment-même, pas l'Europe. C'est la Russie qui fait du chantage aux énergies pour poursuivre une politique qui commence à dangereusement frôler les crimes contre l'humanité, c'est la Russie qui menace à tout va l'usage de l'arme nucléaire et fait paniquer les marchés. Pas nous. On a clairement dit qu'on mettrait fin aux sanctions quand les Russes auront évacué les territoires qu'ils ont envahi depuis le 24 février et pas avant. C'est le seul moyen pour mettre fin à la crise et à la guerre, et tu le sais parfaitement. Tout ça repose dans les mains de la Russie et c'est à elle d'accepter qu'elle a perdu.
  19. Je crois que je me suis mal exprimé. En ce qui concerne Kherson, le ressenti que j'en avais en lisant ce qui remonte était que les forces étaient relativement égales dans le coin : les Ukrainiens disposent de moins de formations, mais elles sont bien mieux entraînées et surtout en bien meilleur état que celles des Russes. D'où le fait que lancer une offensive me surprenne sans avoir réuni la masse nécessaire. Pour Izioum, on sait qu'il y ait eu une contre-attaque depuis le Sud-Est qui était parvenu à une poignée de kilomètres de la ville même, notamment en reprenant Oleksandrivka (oui, encore une autre). Mais jusque-là il n'y avait rien eu venant du Nord-Ouest. Et pour le recrutement, avant ça ne touchait que les mobilisables, c'est-à-dire ceux censés faire leur service et ceux de réserve. Là apparemment on commence à taper dans ceux qui ne sont pas censés être concernés.
  20. Ce que l'on peut d'ailleurs facilement contourner en mettant des bases britanniques ou françaises (voire allemandes, histoire de réveiller les vieux démons).
  21. Et après y'en a qui voudraient sabrer la PAC alors que c'est littéralement l'un des rares trucs qui leur permet de (sur)vivre. Je rajoute aussi le fait que les prêts bancaires sont souvent draconiens pour les jeunes exploitants et donc empêchent le développement du secteur par court-termisme en les poussant à la faillite (source : une partie de ma famille est exploitante dans le Poitou). Par contre le coup du foin y'a un truc complètement contre-intuitif qui a marché pour eux : plutôt que le donner et personne n'en voulait, ils le vendent pas trop cher (prix du transport quand c'est eux qui le bougent + un petit bénéfice) et là ça accoure de toute la région voire plus loin.
  22. A vérifier, mais je viens de trouver trois infos différentes avec des degrés variables d'importance. D'une, d'après Liveuamap les Ukrainiens viendraient de relancer l'offensive sur Kherson. De deux, d'après Militaryland une grosse attaque ukrainienne serait en préparation ou déjà commencée sur l'axe Chouhuiv-Izioum. De trois, la Russie commencerait déjà une mobilisation partielle déguisée avec des jeunes qui n'étaient pas censées être conscrits qui reçoivent dans les faits des papiers de mobilisation, ainsi qu'une très grande propagande pour qu'ils signent des contrats militaires et puissent être envoyés au front (cf un commentaire sur militaryland, mais bon à vérifier étant donné le biais pro-ukrainien du site).
  23. Aucune idée, mais si ça t'intéresse war_mapper sur Twitter fait une carte quotidienne. (j'ai retiré le lien puisqu'il affichait la page entière)
  24. Les Turcs au final pourront ressortir le vieil aphorisme "Timeo Danao et dona ferentes".
  25. "quasi-impossible par beaucoup" parce qu'étant dans le noir total concernant l'évacuation, on a cru que les Russes l'ont commencée au moment où ils l'ont annoncée, alors qu'on sait aujourd'hui qu'elle avait débuté bien plus tôt. Ce qui relativise le tour de force. "pas de résistance ferme" dis plutôt qu'il ne semble pas y avoir eu beaucoup de combats du tout. Dans beaucoup des localités libérées les Russes s'étaient simplement barrés. Va donc dire derrière qu'il y a eu une tactique de combats retardateurs quand il n'y a pour la plupart du temps pas eu de combats du tout et que les troupes semblent principalement vouloir une seule chose : franchir la frontière. Cf Jomini, justement, puisque tu veux qu'on l'aborde. "certaines annonces de percée ukrainienne" ah parce que pour toi déborder le front ennemi et franchir par surprise un tiers de la distance te séparant de son principal lieu logistique n'est pas une percée ? Une percée dont la libération de Staryi Saltiv et du Nord de Karkhiv ne représenterait pas l'exploitation ? Soyons sérieux un moment. "contre-attaque géniale" personne n'a dit que les Ukrainiens étaient des génies ou des dieux de la guerre. Seulement que quand tu as accès à un torrent continu d'informations alors que ton ennemi est en comparaison presque dans le noir, tu peux te permettre beaucoup de choses. "défaite finale" là non plus, personne n'a dit que la défaite était finale. Seulement que ça sonnait à terme le glas pour la présence russe dans l'oblast de Karkhiv, Koupiansk risquant de devenir le front et plus son arrière.
×
×
  • Créer...