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Dario

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  1. Oui, je comprend tout à fait ton point de vue. [27] Mais j'ai vu, lu, entendu des Kabyles, que ce soit sur internet ou dans le réel, qui travaillent sur ces questions d'autonomie. Il est cependant possible que certaines de ces personnes soient plus "bruyantes" en France qu'en Algérie. Sur internet : http://www.makabylie.info/?article698 http://www.makabylie.info/?article36 http://www.tamazgha.fr/article.php3?id_article=88 Contre le MAK : http://www.algeria-watch.org/farticle/revolte/achab_autonomie.htm http://www.algeria-watch.org/farticle/revolte/mak.htm http://www.tamazgha.fr/article.php3?id_article=88 http://www.waac.info/amazigh/2001-Kabylia/Tizi-Ouzou_U_dec4-25-02.html On dirait que ça bouge quand même un peu, même si tout cela est très récent. [21] (une affaire très symbolique : http://www.kabyle.com/La-tombe-de-la-Kahina-arabisee,12188.html ) Oui, c'est la fin des grandes illusions. [17]
  2. Le terme "colonie" s'applique de toute éternité (enfin presque) ; cf Massilia qui était une colonie grecque. Le fait de borner le concept de colonisation aux aventures coloniales européennes me semble être une erreur qui coupe ce phénomène de la continuité historique qui le sous-tend, pour tenter vainement de démontrer une singularité qui n'existe pas quand on l'appréhende sur un temps long. C'est déjà faire de l'histoire militante.
  3. 50 000 morts américains au Vietnam, pas tous des suites de combats. 1 à 2 millions de morts Vietnamiens, civils et militaires compris. 1 millions de boat-people quand le sud est tombé. - Avant la guerre, les USA était la première puissance mondiale, et le Vietnam était un pays ruiné et sous-développé. - Après la guerre, les USA étaient toujours la première puissance mondiale, et le Vietnam était un pays encore plus ruiné en encore plus sous-développé. => Quand on parle de défaite américaine, il faut vraiment voir ce que cela implique. La cause principale en est le mouvement anti-guerre, beaucoup plus que les armes qui équipaient les troupes. Les USA ont laissé tomber la région parce que le conflit était politiquement impopulaire at home, pas parce qu'ils étaient militairement dominés... Encore quelques années et cela se terminait par un génocide ; ce n'est qu'une question de volonté politique, certains généraux auraient ressorti leur idée de saupoudrer du cobalt pour établir une DMZ... Les USA n'ont pas été ejectés du Vietnam, ils ont opéré un retrait progressif, équipé et formé l'armée du Sud-Vietnam qui s'est quelques années après fait cartonner par les Victor Charlie. Oups, je suis totalement HS, désolé. [10]
  4. - Oui et non, disons que c'est plus compliqué. Quelle ressource naturelle dans le désert du Mali ? quelle ressource naturelle au fin fond de l'amazonie ? - ce que certains ont du mal à saisir, c'est que l'imposition du droit des peuples à disposer d'eux-même est en soi l'illustration de la loi du plus fort, mais opérée de façon plus subtile qu'en envoyant un cuirassé. L'effet est cependant comparable, puisqu'il s'agit de substituer une forme de domination à une autre, comme je l'écrivais précédemment. Je ne crois pas, non. [61] "La kabylie" n'est pas une personne, elle ne "veut" donc rien. Il existe plusieurs degrés dans les revendications de certains Kabyles, qui vont de la recon,aissance à l'indépendance en passant par diverses nuances d'autonomie. Il y a en fait autant d'avis différents que de Kabyles. [08] Accessoirement, pour suivre ton raisonnement : si les Kabyles forment éventuellement un peuple, ce qui n'est pas certain mais pourrait arriver demain, alors leur terre leur appartient et ils ont le droit de demander l'indépendance, d'avoir leur propre Etat, car c'est ça aussi le droit des peuples à disposer d'eux-même. C'est la même logique que toutes les indépendances, et il n'y a pas de raisons objective pour que ce mouvement s'arrête, mis à part l'effet de mode. Ça c'est de la politique. [08] On croirait entendre un pied-noir en 1960 : "l'algérie est française depuis 130 ans et ça doit continuer" ; ou un calife de Cordoue : "l'Andalousie est musulmane depuis 500 ans" ; ou un sultan d'Istanbul : "la Serbie nous appartient depuis plusieurs siècles" ; ou un premier ministre Français dans les années 80 : "la Nouvelle-Calédonie est à nous" etc... Il faut savoir que certains Grecs veulent la restitution de Constantinople, que des Savoyards en France veulent l'indépendance d'un micro-Etat etc. Au nom de quoi devrait-on leur dire non, si on suit la stricte logique du droit des peuples à disposer d'eux-même ? Et si demain je formais un peuple avec mon voisin ? Le critère chronologique n'aurait ainsi, dans cette optique, pas forcément de validité au vu des exemples qui précèdent ; il en aurait d'autant moins qu'avec ce droit des peuples à disposer d'eux-même, on voit même arriver des revendications qu'on juge "fantaisiste". Mais il faut se souvenir que l'indépendance du Kosovo, c'était aussi "fantaisiste" il y a 10 ans, tout comme l'indépendance de l'Algérie état "fantaisiste" en 1945. Autre temps, autres moeurs, autres perceptions. Personne ne peut savoir si en 2060, l'indépendance de la Kabylie sera une question "fantaisiste" ou pas, à l'image de ce qui te semble évident pour la question du Sahara occidental. (Je blague un peu, mais le fond n'est pas si faux... [08] ) A partir du moment où on ne croit plus au père noël, on ne croit plus à l'ONU, surtout quand on sait comment cette institution fonctionne. [61]
  5. - La notion de peuple, comme je l'explique plus haut, est impossible à transcrire correctement dans le droit, car cette notion n'appartient pas à l'univers juridique, mais à celui de l'anthropologie, voire de la sociologie. L'inclusion d'une catégorie de la pensée mal définie dans l'ordre juridique est une source de difficultés. - Ce n'est en outre pas une décision de la CIJ, mais un avis consultatif, ce qui n'est pas substantiellement la même chose, un avis n'ayant bien entendu pas autorité de chose jugée et ne rentrant pas dans la jurisprudence de la cour... L'intérêt d'un avis n'est pas de trancher en quoi que ce soit mais de fournir un très éventuel guide de résolution de conflit, à titre indicatif. En clair, on s'en fiche un peu, surtout connaissant les transferts de légitimité discutables qui fondent l'ONU et la façon dont les juges de la CIJ sont élus... Il ne faut pas être naïf. - Je n'estime pas que c'est une fiction ; c'en est une selon le cadre d'analyse que j'ai choisi. Quand je parle de fiction, c'est une vision "sociologique" du droit. Le droit n'est pas la réalité, c'est ce que tout étudiant en droit oublie au bout de quelques années de bourrage de crâne normatif ; relis mon post stp. Quant au fait que ce soit insultant ou pas, ce n'est en rien un argument valable ; toute analyse peut être mal comprise par ceux qui ne disposent pas des codes pour la décrypter. Parler d'écrasante majorité n'est qu'une estimation, partisane en l'occurence. Tu as des études convergentes, des sondages réguliers et fiables, des carrotages divers dans l'opinion saharouie, le résultat de mutliples votes sur une longue période, qui permettrait d'induire, le cas échéant une écrasante majorité ? Non, car ces données n'existent tout simplement pas. Ce qui existe, par contre, ce sont des estimations, des incantations, des volontés politiques, ce n'est pas tout à fait la même chose. Ce que j'essaye de t'expliquer, c'est qu'il est absurde de généraliser sur "les Sahraouis". C'est une question de méthodologie, de différence entre "les" et "des" ; "les", c'est bon pour des journalistes pressés de faire des catégories englobantes pour gaver le public d'amalgames faciles. Personne n'a écrit qu'ils aspiraient à l'indépendance, ma formulation est autrement complexe. Je suis au courant de tout cela, merci... [08] J'en ai un double, en sciences politiques et dans une autre discipline, ce qui fait que j'ai l'impression qu'on parle pas tout à fait de la même chose, ou en tout cas, pas tout à fait de la même façon, ce qui semble provoquer quelques bugs d'intelligibilité réciproque. [09]
  6. - Comme je l'écrivais plus haut, le droit des peuples à disposer d'eux-même est une fiction, car ce concept juridique ne correspond à aucune réalité à partir du moment où les contours de la définition de ce qu'est un "peuple" restent inopérants. Qu'est ce qu'un peuple ? Le peuple marseillais ? Le peuple savoyard ? Le peuple breton ? le peuple corse ? le peuple français ? le peuple européen ? etc. comment systématiser dans le droit ce qui est surtout une perception individuelle et un construit social ? Le juridisme trouve ainsi ses limites dans le principe de réalité et, entre autres, dans les apports de l'anthropologie qui nous parlent surtout de perceptions, le monde social étant ainsi une affaire de représentations mentales où la fiction de l'unité d'un groupe (ie peuple) prédomine à un moment donné pour dépasser les antagonismes locaux (ex: l'unification de l'Allemagne). Mais le droit des peuples à disposer d'eux-même peut dans certains cas donner lieu à inversion de cette mécanique d'intégration englobante vers des niveaux d'organisation supérieure, et donc produire une régression identitaire entrainant la création d'unités politiques de plus petit taille. C'est hautement complexe et personne n'a de clé conceptuelle définitive. - Il faut aussi penser que cet edifice du droit international issu en pratique du wilsonisme était destiné à construire un ordre mondial qui ne soit plus détenu par la force par les deux grandes puissances européennes, mais par le biais du commerce et du crédit par les Etats-Unis. Il est plus facile d'asservir des sociétés avec les banques qu'avec les armées, c'est un principe issu du libéralisme économique en tant qu'effet collatéral de "la richesse des nations" de Smith ; l'actuelle période de mondialisation l'illustre parfaitement. On bascule de la légitimité hiérarchique issue de la force militaire à une légitimité économique issue de la force financière, mais le fond de la relation reste, seules les formes évoluent. La création de cet ordre juridique était donc avant toute chose affaire de stratégie de la part d'une puissance montante, les Etats-Unis, qui l'a utilisé comme levier de pouvoir pour se substituer à un ordre plus ancien ; c'est une vision "paretienne" du droit et de son histoire. Oui, tout à fait d'accord, je ne remet pas en cause les fondements du conflit vu par les uns et les autres. Mais lutte armée ne signifie pas forcément légitimité. Et quand tu écris "les Sahraouis", il faudrait préciser et écrire plutôt "des Sahraouis", car utiliser ce niveau de généralisation signifie rentrer dans une mécanique partisane. "Les (...)", cela n'existe pas, c'est une vue de l'esprit. Oui et non, car cela peut se justifier pour les Kabyles avec autrement plus de force que pour les Bretons, les Savoyards et surtout les Vendéens... Il faut noter que nous assistons en ce moment un réveil de la "berbérité", des gens qui ont un fond linguistique commun et une culture singularisable, et qui se redécouvrent une identité ; ils ne font finalement que continuer un processus de déconstruction dont aucune légitimité ne peut fixer la fin, et qui fait écho aux identités construites pendant la décolonisation (ex: l'identité "arabe" de l'Algérie qui omet quelques nuances...). Ce processus paraît certes à première vue comparable à celui des autonomistes bretons, mais pourtant le fond me paraît beaucoup plus solide quand on fait mine de s'y intéresser ne serait-ce que quelques minutes. Tout ceci est bien entendu hautement discutable, il n'y a pas d'absolus en la matière, car les identités sont avant toute chose une affaire de perception impossible à systématiser par les simplismes juridiques, et bien sûr, toujours instrumentalisées politiquement.
  7. Dario

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    Bienviendu !
  8. Parce que le droit des peuples à disposer d'eux-même n'est qu'une fiction tant qu'on ne définit pas ce qu'est un "peuple", ce qu'aucun ethnologue n'a réussi à faire. [08] Chaque entité géopolitique va avoir tendance à étendre son territoire jusqu'à ce qu'elle en rencontre une autre qui l'arrête ou l'absorbe. C'est l'histoire de l'humanité depuis 12 000 ans, c'est ce qui fait que des peuples et des Etats apparaissent et disparaissent, et qu'il n'y a pas de "morale" à cela. Sans vouloir prendre aucunement parti dans ce conflit, il me semble pourtant absolument vital que le Maroc dispose d'un minimum de ressources naturelles autonomes, vu les difficultés structurelles que ce pays éprouve. Mais le problème de fond, c'est qu'un Maroc sans assez de ressources et déstabilisé de l'intérieur n'est bon pour personne : la position de soutien aux initiatives de Rabat me paraît donc tout à fait logique, satisfaisante et raisonnable. L'Algérie joue dans cette affaire les vierges outragées en se braquant sur les principes d'autodétermination, mais il faudrait dans ce cas pour être cohérent qu'Alger accepte l'indépendance de la Kabylie, mais curieusement, là, ça bloque. En fait, dans le réel, il n'est question que de realpolitik, de survie des Etats et d'affaiblissement du voisin. C'est le jeu... [21]
  9. Juste sur l'Angleterre, il faut préciser que ce pays a rarement remporté des guerres autrement qu'en montant des coalitions, même avant le XXe siècle. [08] Ce qui fait que la France a pu remporter des guerres sans éprouver le besoin de monter des coalitions à l'anglaise, c'est surtout sa démographie. Sous Louis XIV, un européen sur quatre était Français, ça aidait beaucoup ; aujourd'hui, c'est un sur sept, et forcément, c'est plus délicat. "Il n'y a de richesse que d'hommes." [61] Et je suis d'accord avec Loki sur ce qui précède. Et je précise qu'à El Alamein, les alliés, qui n'étaient pas seulement Anglais mais aussi Indiens, Sud-Africains, Néo-Zélandais, étaient 220 000 et disposaient de plus de 1500 tanks, contre 110 000 Allemands disposant de 500 tanks... Attaquer à 2 contre 1, ça aide, parfois.
  10. La "fin de l'empire colonial", c'est presque une dizaine d'année après cette bataille. Sinon je suis en gros d'accord avec Hercule, la fin de l'Indochine n'a pas marquée négativement le pays comme une défaite est supposée le faire, et n'est en tout cas en rien comparable à une bataille menée sur son sol avec des objectifs stratégiques entrainant des conséquences néfastes sur le pays lui-même. Au contraire, l'Indochine n'étant pas une colonie rentable, cela a permis une légère amélioration de l'économie française avec la fin des investissements lourds suivant en cela le "paradigme hollandais", qui fait qu'un pays qui largue ses colonies voit son économie décoller par le redéploiement des capitaux. Comme disait De Gaulle : "la décolonisation est notre intérêt, et, par conséquent, notre politique". Quand on voit ce type de conséquence favorable des deux guerres d'Indochine, on se demande qui a perdu quoi sur le plan stratégique, puisque ce sont les perdants (France/USA) qui ont finalement empoché le gros lot, tandis que les gagnants (Vietnam) se sont enfonçés dans un cycle de sous-développement qui a été partiellement rompu par un endettement auprès du Club de Paris, c'est à dire auprès de la France et des Etats-Unis, les anciennes puissances ennemies... Il est ainsi parfois inutile de chercher une morale à l'Histoire. Des légionnaires et des paras français ont été finalement sacrifiés pour quelques arpents de caoutchouc dont il est plus facile et moins coûteux de disposer par le commerce international que par la force des baïonettes. La question qu'il faudrait se poser porte sur la faiblesse relative des moyens français dans le secteur... Il y a eu des freins à l'envoi de forces et de matériels supplémentaires, c'est d'une rare évidence, et la cause réelle tient probablement à l'action, ou à l'inaction, d'administrateurs qui pensaient que ces colonies étaient des boulets financiers et agissaient en conséquence, comme De Gaulle l'a fait plus tard.
  11. - Si les Russes remportent le marché au Maroc, c'est que les conditions posées par les Français pour l'utilisation du nucléaire ne satisfont pas le Roi ; en clair cela signifie que le Maroc veut la bombe à terme et les occidentaux ne sont pas forcément prêts à lui fournir. Mais j'ai quelques doutes sur cette version de l'histoire qui me paraît un peu trop claire considérant l'opacité naturelle du secteur du nucléaire. - Les Américains ont une politique de promotion du nucléaire civil, suivant en cela les principes du TNP. Ils pensent qu'en contrôlant l'installation du nucléaire civil, ils diminueront les probabilités de prolifération du nucléaire militaire. Cela passe donc paradoxalement par la multiplication de réacteurs civils. - Il faut préciser aussi qu'il existe des liens forts entre l'armée algérienne et certaines administrations américaines, ces liens datant en réalité d'avant 1962.
  12. Pas uniquement dans les pays sous-dévellopés. En France, l'article 16 de la Constitution peut aussi s'appliquer dans le cas d'une élection législative "contrariante". En Algérie, le gouvernement de l'époque a heureusement et courageusement invalidé les élections qu auraient mis les islamistes au pouvoir et transformé ce pays en république à l'iranienne. Election ne signifie pas forcément démocratie. Les "démocraties populaires" en Europe de l'Est organisaient aussi des élections, mais elles n'avaient pourtant rien de démocratique. La démocratie est une culture, et il peut arriver n'importe où que cette culture ne soit plus à un moment donné celle de la majorité, s'il elle l'a jamais été. L'élection du Hamas montre ainsi bien qu'il ne suffit pas d'organiser une élection pour avoir un semblant de démocratie. Voilà la théorie du complot des méchants chrétiens contre les gentils musulmans. En outre, je me permet de te rappeler que le concept de laïcité n'existe pas au Timor oriental. Tu n'as pas saisi à quel point la laïcité est structurante de la vie politique et de l'histoire de la Turquie. Ce concept n'existe d'ailleurs que dans deux pays au monde, la France et la Turquie, la séparation entre le politique et le religieux se faisant sur des modes différents dans les autres pays. La "liberté" a bon dos quand il s'agit de confier le pouvoir à des forces profondément rétrogrades et archaïques, antidémocratiques dans leur fondement et totalitaires dans leurs objectifs. Les généraux sont là pour sauvegarder la république Turque, et c'est bien normal, car la Turquie est loin d'être une démocratie apaisée et routinière. La France des débuts de la Ve république était aussi dans ce cas de figure, et ce sont les réseaux militaires gaullistes issues des années 40 qui ont permis de structurer le pays à un moment délicat de son histoire. La Turquie est à la croisée des chemins, c'est maintenant que son avenir se décide ; elle est d'autant plus fragile que sa population est très fortement polarisée en deux camps opposés qui apparaissent de moins en moins conciliables. Alors que les généraux continuent à jouer un rôle pour que la Turquie ne devienne pas un second Iran aux portes de l'Europe me paraît être un désagrément très minimal à côté des risques encourrus. (Je précise aussi que sans son armée pendant la guerre froide, la Turquie ne se serait jamais rapprochée de l'Europe, mais plutôt de l'Iran et de l'asie centrale. Mais c'est peut-être ce que certains auraient bien aimé, après tout.)
  13. Il paraît que le mot de Cambronne ne serait pas tout à fait de lui, mais du général Michel. Cette fascinante controverse est-elle éteinte aujourd'hui ?
  14. La Turquie n'est pas tout à fait un pays moderne, mais c'est sûrement un pays complexe, tiraillé entre l'obscurantisme religieux d'une côté et une certaine modernité de l'autre. La laïcité en Turquie tient debout uniquement parce que l'armée dispose de pouvoirs institutionnels étendus, et qu'elle se donne pour mission d'intervenir si les religieux veulent intervenir dans l'espace public, alors qu'ils sont cantonnés à la sphère privée. L'histoire de la Turquie montre justement que l'armée turque a évité que des dictatures se forment ! Faisons-lui confiance pour la Turquie ne devienne jamais un deuxième Iran.
  15. Et les Druzes ? Il me semble que l'armée leur offre de bons débouchés. Je suis d'accord, disons que j'ai employé le terme pour corser un peu le propos. [08] Ah oui, je suis d'accord. C'est vrai qu'ils n'étaient déjà plus très nombreux.
  16. Je ne dit pas autre chose. [61] Au Maroc, oui, mais pas en Algérie (1962), ni en Tunisie où l'immense majorité est partie en 1967.
  17. Les Juifs algériens sont dans leur immense majorité partis en 1962 en direction de la France, et pour les autres en direction d'Israël. Il ne sont plus que quelques centaines aujourd'hui (j'ai même lu quelques dizaines) sur une population initiale de 130 000 ; et c'est une erreur de parler d'intégration car qu'ils étaient là bien avant la conquête par les Arabes, depuis plus de 2000 ans. Plus généralement, les Juifs dans le monde musulman ont presque totalement disparus, car en 1967 et 1973 la plupart ont été forcés de quitter leur pays à cause des agressions et des violences dont ils étaient l'objet. Il ne subsiste par exemple qu'un millier de Juifs en Tunisie, sur une population de 100 000 en 1967, la plupart étant partis en France et en Israël ; en Irak, il en reste quelques dizaines seulement ; au Maroc, 7000 personnes sur plusieurs centaines de milliers, et ainsi de suite. Cette destruction de communautés millénaires est clairement un effet collatéral du fascisme relatif au nationalisme arabe qui trouve ses origines dans une vision "à l'allemande" de la nation ; les mêmes causes produisant les mêmes effets, le monde musulman est devenu presque totalement "judenrein" depuis les années 70. Il faut cependant nuancer avec le cas du Maroc qui subissait une émigration continue de sa communauté juive depuis les années 1900, accélérée en 1948, pour des raisons à la fois religieuses et économiques ; les causes profondes du déclin quantitatif de cette communauté ne sont pas forcément les mêmes que celles qui ont provoquées l'exode des Juifs egyptiens, algériens ou irakiens, car le Maroc a toujours fait des efforts notables pour favoriser la cohésion de sa population indépendamment des cultes, même si tout n'était pas rose non plus.
  18. Les Arabes israéliens sont moins discriminés en Israel que les Coptes le sont en Egypte (la vie des Coptes est terrible), et surtout que les Arabes chrétiens en Cisjordanie ; si ces derniers ont fui leur pays pour s'établir en occident, c'est qu'ils y a des raisons objectives tenant plus à leurs rapports avec des représentants agressifs d'autres religions qu'au conflit en cours.
  19. Ce n'est pas aussi simple. Ces programmes ont été lançés à une époque qu'on nomme "les trente glorieuses" ; mais cette période de croissance exceptionnelle dans l'histoire par sa longueur est terminée depuis les crises pétrolières des années 70. De plus, les grandes politiques industrielles pompidoliennes répondaient sur la moment à un contrôle assez marqué de l'Etat sur la sphère économique ; or, il ne t'as pas échappé qu'aujourd'hui les Etats occidentaux, y compris la France, ne sont plus aussi interventionnistes que dans les années 60 et 70. On ne peut pas avoir à la fois la libéralisation de l'économie et les grands projets industriels, car ces derniers n'existent que sous l'impulsion de l'Etat, c'est ce qu'on appelle la "politique industrielle". Les dirigeants des grandes entreprises ne défilent plus tous les vendredis dans le bureau du président de la République pour prendre leurs instructions comme c'était le cas sous Giscard ; entretemps, la mondialisation est passée par là, le contrôle du politique sur l'économie est devenu marginal.
  20. - Sur la Grande-Bretagne, ce chiffre de 20% correspond au premier mandat de Tony Blair ; mais on oublie que durant son second mandat, il a embauché plus de 600 000 fonctionnaires, ce qui est tout de même absolument considérable, pour gérer en catastrophe les conséquences sociales de sa politique précédente. Rappelons aussi que le système de santé anglais a implosé et qu'il faut attendre trois ans en moyenne pour une intervention banale, ce qui explique le flux grandissant d'Anglais de la middle class venant se faire soigner en France. Il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire sur ce pseudo-modèle anglais qui nous est vendu à longueur de colonnes dans une certaine presse. - Sur la Suède, ce chiffre est insuffisamment explicatif en lui-même puisqu'il est composé en partie d'un redéploiement vers des structures administratives de rang inférieur à l'Etat, comme les municipalités ou les comtés. Alors oui la fonction publique d'Etat en Suède a diminuée, mais le nombre d'équivalents suédois de nos fonctionnaires territoriaux a explosé. Le comparatisme en général est très difficile, et tirer des conclusions sur ce qui n'est que l'apparence d'un benchmarking est une parfaite illusion. Les comparaisons entre fonctions publiques des différents Etats sont très délicates, et ne sont qu'a vocation informative comme le fait l'OCDE, car 1) la définition de qui est un fonctionnaire ou qui ne l'est pas varie selon les Etats, de même que 2) les missions de ces fonctions publiques varient grandement car aucun Etat au monde ne se borne strictement au régalien. C'est ainsi que dans certains pays comme aux USA, des secteurs entiers du domaine de l'Etat sont en quelque sorte "privatisés", comme la Justice, ce qui certes génère du cash et ne pèse pas sur les comptes publics, mais rend impossible l'accès à un procès pour la majorité de la population qui ne peut pas se payer les frais des lawyers... L'Etat n'est pas une entreprise, la comparaison n'est pas aisée, et la France n'est pas au "bord du dépôt de bilan". Le Japon est endetté à 130% de son PIB, soit deux fois plus que la France, est reste la deuxième économie du monde... Ce qui compte c'est 1) la structure de la dette (prêts bancaires, obligations à court/moyen/long terme), 2) qui sont les créanciers : banques, particuliers, ressortissants ou étrangers et 3) quels sont les fondamentaux de l'économie, les actifs du pays, les tendance de très long terme, car l'Etat est virtuellement "éternel". De ce point de vue la dette de l'Etat français est de très bonne qualité, contrairement à celle d'autres pays situés dans des champs d'endettement comparables, grâce à une gestion très efficace par l'Agence France Trésor. Sur le plan des notations financières, la France est toujours au top, aux côtés des USA et de l'Allemagne, grâce à une organisation très stricte de ses finances publiques (contrairement au stéréotype !), ce qui lui permet de bénéficier d'excellents taux d'intérêts, à la différence par exemple de l'Italie...La dette d'un Etat moderne n'est ainsi en rien comparable à celle qu'une entreprise ou qu'un particulier peut contracter auprès d'une banque.
  21. Il existe des invariants dans le domaine des affaires étrangères pour des raisons de continuité. Le quai d'Orsay poursuit sa propre politique que les changements de majorité ou de président affectent généralement assez peu.
  22. Dario

    Bien le bonjour

    bienviendu !
  23. Dario

    Navy quiz

    USN, Austin class ?
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