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La France et ses programmes UAV/UCAV


Philippe Top-Force
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Messages recommandés

Les options Male

"Cinq possibilités, au moins, s'offrent au ministère de la défense, qui prendrait sa décision au premier semestre 2010."

A lire sur le Mamouth

http://lemamouth.blogspot.com/2009/11/les-options-male.html

Personnellement, je sens bien le Mantis pour dans 10 ans, avec pourquoi pas une nouvelle solution intérimaire Predator d'ici là.

Oui effectivement : le seul où il n'y a pas de délais de livraison mentionné est le Mantis...

qui serait le plus logique en BITD ...

mais on repartira encore sur des retards de livraison...

donc effectivement du reaper immédiat et du Mantis différé...

En fait tout est une question de précision dans les mots :

L'Harfang n'est pas "intérimaire" mais "préliminaire"

Le Reaper  ne serair pas "définitif" mais intérimaire.

Le  Mantis serait le SDM

(et le Neuron serait l'UCAV...le Vrai... )

MAIS  qui fabriquerait le Mantis : Dassault est avec le SDM/ Heron TP

EADS avec le Reaper

DAHER Socata ??? vu son habitude des avions turboprop ?

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Les drones... encore un marché où EADS se prend les pieds dans le tapis... 115m€ de perte sur deux petits contrats, c'est pas très joyeux.

Et pourtant ils ont eu pendant longtemps la SOCATA (ex Morane-Saulnier !)  dans leur giron avec ainsi tout le savoir faire pour composer tranquillement soit un équivalent de drone soit une version sans pilote d'un des appareils de Socata

Quand on voit que Sagem va s'allier avec un fabricant de planeur allemand motorisé pour son patroller ou que Dassault avait prévu de faire de même à une époque pour un drone naval avec version pilotable, on se dit qu'il y avait des pistes...

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Oui effectivement : le seul où il n'y a pas de délais de livraison mentionné est le Mantis...

qui serait le plus logique en BITD ...

mais on repartira encore sur des retards de livraison...

donc effectivement du reaper immédiat et du Mantis différé...

En fait tout est une question de précision dans les mots :

L'Harfang n'est pas "intérimaire" mais "préliminaire"

Le Reaper  ne serair pas "définitif" mais intérimaire.

Le  Mantis serait le SDM

(et le Neuron serait l'UCAV...le Vrai... )

MAIS  qui fabriquerait le Mantis : Dassault est avec le SDM/ Heron TP

EADS avec le Reaper

DAHER Socata ??? vu son habitude des avions turboprop ?

Je vois la même chose que toi en fait . A la base je sentais un rapprochement entre le Mantis et le NeuroN , mais ça semble compromis par la définition même des deux appareils . Une volonté outre Manche de collaborer avec la France pour le Mantis serait la bienvenue, les appareils peuvent "vivre" ensemble j'imagine (vu que non concurrent dans les faits) , et ça permettrait de posséder une vraie industrie du Drone en Europe .

Par contre, il faudra bien en effet completer le gap qui ne manquera pas d'apparaître (et qui est déjà là ) par un appareil intérimaire .. Qui peut être acheté sur étagère . On a raté le premier train pour les drones, n'essayons pas vainement de continuer à courir après, mais prenons le train Américain pour cette génération , et travaillons main dans la main avec les autres Européens (sur les drones suscités) pour arriver fin prêt pour la competition de la prochaine génération d'appareils .

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http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2009-12-02/rupture-capacitaire-une-heure-de-vol-du-drone-sidm-harfang-12-600-00-euros/1648/0/400804

À l'issue des travaux de leur mission d'information sur les drones, le rapport d'information n° 2127 a été déposé le 1er décembre 2009 à l'Assemblée nationale par les députés Yves Vandewalle (UMP - Yvelines) et Jean-Claude Viollet (socialiste - Charente), et sera prochainement rendu public. Mercredi matin, les deux rapporteurs ont tenu une réunion d'information au cercle Strategia  , à laquelle participaient essentiellement des industriels et des officiers d'état-major.

Au cours de son intervention, Jean-Claude Viollet a rappelé qu'il estimait nécessaire d'arrêter "l'acharnement thérapeutique" sur le minidrone tactique DRAC (Drone de reconnaissance au contact) : "Ce dont on a besoin, c'est d'un matériel pleinement opérationnel, avec des taux de disponibilité importants." Le député a estimé, concernant le drone SIDM Harfang , que l'armée française se trouvait "très près de la rupture capacitaire", alors que l'un des trois avions déployés en Afghanistan n'est toujours pas réparé . Le second drone, également en panne depuis l'été, mais cette fois de moteur, doit commencer le 6 décembre ses premiers essais en vol après remise en condition. Mais la conception même de son moteur à carburation serait en cause. Toujours concernant le Harfang, le député a précisé que son heure de vol coûtait extrêmement cher (12.600,00 euros !), que ses systèmes optiques, dont la conception date d'une dizaine d'années, n'étaient pas au niveau de ceux de ses concurrents.

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http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-cdef/09-10/c0910016.asp

La commission de la défense nationale et des forces armées a examiné le rapport d’information de MM. Yves Vandewalle et Jean-Claude Viollet sur les drones.

La séance est ouverte à dix heures.

M. le président Guy Teissier. Nous sommes réunis ce matin pour entendre les rapporteurs Jean-Claude Viollet et Yves Vandewalle nous rendre compte de leurs réflexions sur les drones. La mission a été créée le 29 avril dernier et nos collègues ont effectué un travail important, se rendant en Israël, en Afghanistan, aux États-Unis, à Londres, Berlin et Bruxelles, de même qu’à Chaumont et Élancourt pour ce qui concerne la France.

Nous savons l’importance de cette question pour l’avenir et la crédibilité de notre défense. La connaissance et l’anticipation sont désormais au premier rang des priorités stratégiques de notre pays et les drones sont de ce point de vue un outil indispensable pour le renseignement mais aussi la protection de nos troupes au sol. Le besoin se fait d’autant plus sentir que nos soldats sont engagés dans des opérations extérieures (OPEX) de plus en plus difficiles, comme nous le voyons en Afghanistan.

Or, la situation n’est pas encore satisfaisante et il nous faut réfléchir aux besoins exacts des armées dans un contexte financier évidemment difficile.

M. Yves Vandewalle, rapporteur. Le Livre blanc a servi de feuille de route dans notre travail sur les drones.

Ces aéronefs pilotés à distance sont une assistance majeure pour les décideurs et les combattants. Ils ont connu des développements rapides, notamment à l’occasion de la première guerre du Liban, avant d’être massivement utilisés en Irak et en Afghanistan. Cela explique qu’Israël et les États-Unis soient les deux pays en tête dans ce domaine.

Il n’existe pas de classification officielle des drones, mais un consensus s’est dégagé pour les répartir en plusieurs segments. Le premier est celui des drones de haute altitude et longue endurance (HALE), volant à plus de 20 000 mètres d’altitude, dont le seul exemple est le Global Hawk américain. Il s’agit d’un segment peu intéressant pour la France qui dispose de moyens satellites suffisants. Opérant entre 5 000 et 15 000 mètres, les drones de moyenne altitude et longue endurance (MALE) sont certainement les plus importants. Notre SIDM-Harfang en fait partie. L’autonomie de certains des drones MALE peut s’élever jusqu’à une trentaine d’heures. À plus basse altitude, les drones tactiques sont déployés en soutien aux forces engagées en opération. Enfin, les minidrones, tels que le DRAC français et les microdrones sont de petits engins, d’une portée maximale d’une dizaine de kilomètres, destinés à des usages tactiques et de renseignement.

Il s’agit d’un marché émergent à forts enjeux politiques et industriels. L’Europe compte des acteurs industriels relativement nombreux sur le segment tactique. Mais seule l’entreprise EADS a une production sur le segment MALE, en s’appuyant sur une plateforme israélienne produite par la société Israel Aerospace Industries (IAI). IAI a quant à elle investi près d’un milliard de dollars dans le développement de ses drones, au point de disposer d’une gamme complète, éprouvée par près de 500 000 heures de vols. Elle est aujourd’hui à la recherche de partenariats.

Les coûts de développement des drones MALE s’élèvent à plusieurs centaines de millions d’euros et ce marché se caractérise par des effets d’échelle importants. Aux États-Unis, l’entreprise General Atomics fabrique quatre Predator B dits Reaper par semaine, lorsque le SIDM-Harfang français a été produit à quatre exemplaires seulement.

Ces investissements se justifient par les nombreux atouts des drones, dont la principale valeur ajoutée est l’endurance, qui permet la permanence sur zone. Ils peuvent être employés à des actions très diverses, telles que la surveillance ou l’écoute des communications. Cela est rendu possible par la modularité de ces appareils, leur deuxième atout majeur. Ainsi, les opérateurs du SIDM-Harfang envisagent de substituer des pods de transmission de données ROVER aux radars.

Nous avons peiné à obtenir des informations claires sur les coûts. S’agissant de nos drones MALE, les coûts de possession sont clairement élevés, le soutien industriel d’une heure de vol s’élevant à près de 12 600 euros. Mais cela vient en grande partie d’effets d’échelle. L’administration américaine du Homeland Security estime quant à elle le coût d’une heure de vol de Predator B à 3 600 dollars, soit deux fois mois que pour leurs avions de surveillance maritime, les P3 Orion.

Les drones s’insèrent dans un système global de renseignement, aux côtés des Awacs ou encore du renseignement humain, la direction du renseignement militaire jouant un rôle important pour la synthèse des informations. En effet, ces appareils permettent la diffusion d’informations en temps réel, dès lors qu’ils sont équipés des dispositifs de transmission des images adéquats. Cela soulève des enjeux industriels non négligeables, notamment en termes d’interopérabilité. On a vu notamment que des standards de fait se sont imposés sur le théâtre afghan. Pour sa part, le système de drone tactique intérimaire (SDTI) français sera bientôt équipé par un dispositif conçu par la société Sagem.

À côté de ces missions traditionnelles de surveillance, les drones assurent également des missions de combat. S’il était difficile d’approfondir ce sujet en Israël, nous avons pu obtenir des informations précises aux États-Unis. En outre, le rapport aborde les usages futurs, et notamment les potentialités des drones en matière d’aérolargage, d’héliportage ou encore d’évacuation des blessés. Nous avons rencontré les représentants d’une PME alsacienne produisant un drone pouvant transporter 250 kilogrammes qui pourrait être employé pour des usages humanitaires ou pour le ravitaillement de bases avancées.

Si en Israël c’est la composante aérienne de Tsahal qui opère les drones, chaque arme gère les sienne de façon très cloisonnée aux États-Unis. En France comme au Royaume-Uni, chaque armée opère également les siens. Cela fonctionne bien ainsi, mais nous souhaitons que soit désigné un seul et même pilote pour la maintenance et le soutien.

M. Jean-Claude Viollet, rapporteur. En ce qui concerne les capacités en drones, les pays les plus abondamment dotés sont les États-Unis et Israël. Les Américains se fixent l’objectif de pouvoir conduire simultanément 50 missions permanentes, regroupant chacune une station sol et quatre vecteurs. D’une seule en 2001, ils en disposaient de 34 en 2008, soit 200 000 heures de mission possibles, et visent aujourd’hui les 54 capacités en 2011. Tous leurs moyens sont interopérables, ce qui permet la circulation d’un maximum d’informations en temps réel.

On notera par ailleurs qu’ils ont déployé des drones aux Seychelles pour lutter contre la piraterie maritime.

En Israël, nous n’avons pas obtenu d’informations précises sur les capacités de Tsahal, mais on peut les estimer. Outre des minidrones Skylark en grand nombre, elle dispose de drones tactiques Hermes 450, appareils éprouvés par plus de 150 000 heures de vol et dont l’attrition est particulièrement faible, d’un vecteur toutes les 10 000 heures de vol. Leur empreinte logistique est limitée, l’ergonomie de la station sol est fort élaborée et les fonctions de décollage et d’atterrissage automatiques sont très maîtrisées. Le drone Hermes 450 sert de base au Watchkeeper britannique, développé dans le cadre d’un partenariat entre Thales UK et Elbit.

Sur le segment MALE, les Israéliens disposent de drones Heron 1 et Heron TP. Ce dernier vient d’être mis en service opérationnel et bénéficie d’une ergonomie remarquable : un opérateur est chargé des opérations de décollage et d’atterrissage et deux sont en charge de la conduite de la mission.

Les Israéliens proposent beaucoup de solutions de location de service, y compris dans l’exploitation du renseignement.

En Europe, le Royaume-Uni fait montre d’ambitions comparables aux nôtres. Il développe actuellement le démonstrateur MALE Mantis qui a récemment effectué son premier vol. Le programme Watchkeeper sera mis en service opérationnel en 2010 et, en attendant, Thales UK assure une prestation de location dans le cadre du contrat Lydian, qui comporte quatre systèmes Hermes 450 ayant effectué plus de 20 000 heures de vol, avec un taux de disponibilité de 97 % et ne mobilisant que 10 opérateurs.

L’Allemagne dispose de drones tactiques et nourrit un grand intérêt pour les autres segments. En ce qui concerne les drones MALE, si les Allemands se montrent favorables à une coopération européenne, ils ont opté à court terme pour une solution de location de services proposée par les entreprises IAI et Rheinmetal. Sur le segment HALE, outre l’acquisition patrimoniale de Global Hawk, ils investissent dans le programme Alliance Ground Surveillance (AGS) de l’OTAN.

L’Italie est un acteur majeur en Europe dans le domaine des drones, grâce à la société Finmeccanica. Celle-ci nourrit des ambitions internationales qui se sont notamment traduites par un développement externe aux États-Unis.

Le gouvernement italien s’intéresse aux drones de combat, mais aussi au segment MALE. Il a ainsi manifesté son intérêt pour le projet britannique Mantis même si, en attendant de développer des capacités propres, il a acheté des drones américains Predator A et B, déployés en Irak puis en Afghanistan.

L’OTAN conduit le programme AGS qui vise à se doter d’une capacité autonome en drones HALE de huit vecteurs et 15 stations sol, dont 11 mobiles. Les premières capacités seront livrées en 2012 et les dernières en 2014. L’Allemagne en finance 29,4 %, soit environ 400 millions d’euros. Si la France s’est retirée de ce programme en 2007, elle reste liée en termes d’interopérabilité.

Notre pays a quant à lui déployé des capacités en Afghanistan, mais celles-ci risquent aujourd’hui la rupture. Le Livre blanc a fait de la fonction connaissance et anticipation la première fonction stratégique et préconise de disposer de moyens suffisants pour intervenir sur deux théâtres simultanément tout en conservant des capacités en métropole. Or, pour le moment, nous ne disposons que de capacités intérimaires.

Je rappelle que le SIDM-Harfang avait été développé en attendant l’EuroMALE, projet qui a finalement été abandonné. Le SIDM-Harfang été livré en retard. Acquis pour 41 millions d’euros, le système, composé d’une station sol et de trois vecteurs, présente un potentiel intéressant et a été déployé en septembre 2008 pour la venue du Pape à Lourdes. Depuis janvier 2009, il est mis en œuvre en Afghanistan, son premier vol sur ce théâtre ayant eu lieu le 17 février. Il faut d’ailleurs souligner le véritable exploit accompli par les techniciens de l’armée de l’air, soutenus par EADS, pour assurer ce déploiement dans des délais aussi brefs. Au cours des débats budgétaires, le ministre a annoncé l’achat d’un quatrième vecteur et d’une seconde station sol. Cela permettra d’assurer la formation et l’entraînement en France et non directement en Afghanistan.

En ce qui concerne le segment tactique, nous disposons de deux systèmes SDTI, dont un est déployé en Afghanistan sur la base avancée de Tora. Il s’agit d’un drone catapulté, dont l’atterrissage est assuré par un système de parachute et de coussins d’air. Ce parc a récemment été renforcé par l’acquisition de six vecteurs canadiens d’occasion, de catapultes plus performantes ainsi que de trois vecteurs neufs achetés auprès de la société Sagem.

Sur le segment des minidrones, nous disposons de DRAC, dont la cible d’acquisition initiale était de 160 systèmes, ramenée à 110 en programmation. Les 25 premiers ont été livrés et 35 autres sont en cours de réception. Ce drone a connu des problèmes d’interférences entre le dispositif GPS et l’infrarouge, ainsi qu’une surchauffe du moteur dans la phase de prise d’altitude. Cela semble compromettre la commande d’une nouvelle tranche conditionnelle de 50 systèmes. Outre ses DRAC, le commandement des opérations spéciales (COS) s’est également doté de Skylark israéliens.

Nos capacités présentées, je voudrais revenir brièvement sur le déploiement de nos drones en Afghanistan. Nous nous sommes rendus dans ce pays et avons constaté que le SIDM-Harfang, fondé sur une plateforme Heron 1, se distinguait par son excellente ergonomie. La liaison satellite, conçue par EADS, n’a pu être mise en œuvre qu’en repositionnant un satellite pour un coût de six millions d’euros. Elle fonctionne aujourd’hui de façon remarquable. Sur place, nous avons bénéficié du prêt d’un hangar américain, ce qui a facilité l’installation. L’empreinte logistique est importante, de l’ordre de 40 militaires et d’un ou deux techniciens d’EADS. Le coût du soutien industriel est d’environ 90 millions d’euros pour quatre années. L’attrition s’est révélée importante : un drone a été endommagé et un autre a connu des problèmes de moteur. Au moment de notre passage, un seul volait. Pour améliorer les choses, il semble qu’il faudrait remplacer les moteurs à injection par des moteurs à carburation. L’optronique et le système radar sont déjà un peu anciens. On pourrait donc envisager de se doter de capteurs électromagnétiques et d’équiper les vecteurs de caméras sur dérive de nuit, seule la moitié des vols étant effectués de jour.

Le SDTI est particulièrement utile et apprécié. Les deux tiers de ses missions sont de l’appui aux troupes au sol, l’autre tiers étant consacré au renseignement. L’installation des dispositifs de transmission de données RVT-ERS devrait être un progrès.

La difficulté est que le SIDM-Harfang comme le SDTI courent aujourd’hui un risque de rupture, certes atténué par les récents achats de drones tactiques. Nous devons donc envisager de compléter nos parcs, en tenant compte de l’enjeu industriel global, puisqu’on estime qu’en dehors des États-Unis, le marché des drones représentera de huit à 10 milliards d’euros au cours des 10 prochaines années, et le double si l’on inclut les États-Unis.

M. Yves Vandewalle, rapporteur. La rupture capacitaire est proche. Même si elle est difficile à déterminer avec précision, elle interviendra avant 2014. Les moyens en programmation ne permettront pas de satisfaire les besoins. Sur la période 2009-2014, 280 millions d’euros de crédits de paiement sont ainsi inscrits, répartis en 141 millions d’euros pour le segment tactique et 139 pour les MALE. Les décisions nécessaires doivent intervenir rapidement, selon nous au premier semestre 2010. La question se pose surtout pour le segment MALE qui est le plus dimensionnant sur les plans militaires et industriels. Nous souhaitons que nos industriels restent dans la course.

La première question est de savoir si l’on peut compléter le parc de SIDM-Harfang. A priori cela semble difficile, du fait des mauvaises relations entre les cotraitants et des contraintes du code des marchés publics. De plus, ce système est ancien et il semble préférable de se concentrer sur la préparation des nouvelles générations de drones.

Trois grandes solutions européennes sont devant nous. L’Advanced UAV-Talarion d’EADS projet né à la suite de l’échec de l’EuroMALE. L’appareil serait particulièrement performant, sauf peut-être en matière de furtivité. Une étude de risque de 60 millions d’euros a été conduite, financée à parts égales par l’Allemagne, l’Espagne et la France, avec semble-t-il des résultats favorables. Mais ce programme est très coûteux, de l’ordre de 2,9 milliards d’euros, dont 1,4 pour le seul développement. Le président d’EADS nous a indiqué que la France devrait contribuer à hauteur de 380 millions d’euros d’ici à 2014. Surtout, ce projet soulève des problèmes de coopération avec l’Allemagne, ce pays paraissant hésitant si l’on en juge par les propos que nous a tenus le secrétaire d’État à la défense à Berlin. Les financements ne semblent pas encore prévus et l’armée de l’air allemande dit avoir besoin d’environ une année supplémentaire pour définir son besoin. Or, il faudrait au mieux sept années pour développer ce programme. Tout cela ne laisse donc espérer une mise en service qu’en 2018 voire 2020.

La seconde hypothèse est le projet de système de drones MALE (SDM) présenté par Dassault Aviation et Thales, sur le fondement d’un Heron TP israélien. Il s’agit d’un programme de 700 millions d’euros, devant être mené à bien en quatre années. Cela semble assez crédible, cette plateforme étant déjà en service en Israël.

La troisième possibilité est le projet Mantis, conduit par BAE Systems. Le ministre britannique nous a clairement proposé une coopération bilatérale sur ce programme, associant Dassault et Thales. Une telle coopération aurait le mérite de rassembler les deux principaux avionneurs de combat européens.

Ces trois hypothèses impliqueraient des solutions transitoires, telles que l’offre de location proposée par Dassault et Thales.

À défaut, une solution d’achat sur étagère est envisageable, auprès des industriels américains ou israéliens, de drones Predator ou Heron TP.

Sur le segment tactique, nous considérons que, sur une marché suffisamment bien achalandé, il faudra examiner la question des drones à voilure tournante, qui seuls peuvent répondre aux besoins de la marine. Cette technologie suscite également l’intérêt de l’armée de terre, mais nous sommes assez réservés sur ce point car le coût de possession de ces drones est assez élevé.

S’agissant des minidrones, nous considérons qu’il faut laisser les opérationnels guider les achats en fonction des besoins.

Enfin, ces éléments ne doivent pas occulter les travaux menés pour concevoir un drone de combat. Les États-Unis ont déjà fait voler un démonstrateur, tandis qu’en France, le nEUROn doit voler dès l’année prochaine.

Le rapport aborde également la nécessité d’une approche interministérielle. Aux États-Unis, nous avons constaté que les drones sont utilisés à des fins civiles, telles que le renseignement ou la lutte contre la criminalité. Par exemple, l’administration de la Customs and Border Protection dispose de cinq drones Predator B et en attend deux autres pour des actions de surveillance maritime. Elle bénéficie ainsi de coûts à l’heure de vol très compétitifs par rapport aux moyens classiques. Les États-Unis ont également recouru à de la location de services par la société Elbit pour la surveillance de la frontière avec la Mexique. Le Brésil quant à lui a récemment signé un contrat avec la société IAI pour la fourniture de 14 drones MALE pour de la surveillance policière.

En France, certaines administrations nourrissent également un grand intérêt pour cette technologie. La police a développé un démonstrateur, avec un marché potentiel de 100 vecteurs. Les douanes conduisent une réflexion depuis près de dix ans. La sécurité civile est elle aussi intéressée. C’est ce constat qui nous conduit à prôner une approche interministérielle des besoins. Un tour de table devrait permettre d’examiner les mutualisations possibles, par exemple en réunissant des techniciens des douanes, de la police ou de la gendarmerie pendant les phases d’entraînement aux côtés des opérateurs militaires. Restera à déterminer la façon dont chacun contribuera à l’effort commun.

Å côté de cela, il demeure des problèmes techniques à résoudre pour l’insertion des drones dans l’espace aérien civil. Les responsables de la direction générale pour l’aviation civile nous ont indiqué que, grosso modo, le droit actuel appliquait aux drones les mêmes exigences qu’aux avions, à savoir que le pilote puisse changer immédiatement le cours de l’appareil dès l’appel du contrôle. Cela n’est pas compatible avec le réel, d’où les travaux autour des technologies dites « voir et éviter », coordonnés par l’agence européenne de défense. La deuxième difficulté tient à la gestion du spectre électromagnétique. Les drones sont très consommateurs de bande passante, notamment pour la transmission des images. Ce problème des moyens de communication pour le transit des données est dimensionnant : en Afghanistan, il nous a fallu louer des moyens satellites civils.

M. Jean-Claude Viollet, rapporteur. Nous formulons des propositions sur le plan de la méthode : nos moyens étant limités, nous devons mieux structurer le besoin public avant de lancer les procédures d’acquisition. Concrètement, la démarche que nous préconisons a pour préalable de repréciser le besoin militaire dans une démarche interarmées, sans oublier la direction du renseignement militaire. Il faut ensuite organiser un tour de table interministériel avant de rencontrer les industriels pour déterminer comment établir les meilleures coopérations possibles au niveau national, européen, voire au-delà. De ce point de vue, l’État a le devoir de mettre fin à la « récréation » en s’interdisant tout saupoudrage des crédits de recherche chez tous les industriels, afin de ne pas soutenir de doublon.

Enfin, un comité interministériel d’investissement pourra engager les programmes retenus. Ceux-ci gagneraient à être mis en œuvre à l’appui d’un plateau technique afin d’éviter la superposition des spécifications, en avançant par étapes successives. Le suivi du Parlement est évidemment nécessaire tout au long de ce processus.

En ce qui concerne la stratégie industrielle, nous devons développer nos domaines d’excellence qui sont incontestablement la production de capteurs et leur intégration avant de favoriser des synergies. Si notre pays dispose de grandes entreprises remarquables, il ne faut pas oublier son réseau de PME riche et innovant, parfois en pointe dans leurs secteurs. Elles doivent en particulier essayer de se positionner sur des marchés de niche, tels que les minidrones.

L’État a la responsabilité d’affirmer sa vision pour entraîner des partenariats industriels, afin d’être en ordre de marche pour un projet européen. Déjà nombre de pays européens se positionnent. Il y a donc urgence à agir.

M. le président Guy Teissier. Je remercie les rapporteurs pour la qualité de leur travail. Il s’agit d’un rapport complet et extrêmement détaillé qui met en lumière tant les lacunes que les réussites de la France dans ce domaine.

M. Gilbert Le Bris. J’aurai trois questions à poser aux rapporteurs. La première est d’ordre technique : compte tenu des excellences technologiques qu’ils ont évoquées, sur quelles charges embarquées la France est-elle en mesure de faire la différence, notamment dans le domaine des drones MALE ?

Ma seconde question est stratégique : compte tenu de la contrainte financière, dans quel secteur est-il important de disposer de la maîtrise technologique complète : celui des vecteurs ou celui des charges embarquées ?

Enfin, ma dernière question est opérationnelle : quels sont les points, sur les drones actuels, pouvant faire l’objet d’améliorations ?

M. Yves Vandewalle, rapporteur. Concernant les charges embarquées, nos industriels se situent clairement au meilleur niveau mondial. Ils peuvent en effet fournir l’ensemble des types de capteurs. Or, les capteurs représentent les trois quarts de la valeur d’un drone.

Sans entrer dans le détail des possibilités d’amélioration de nos drones - elles sont présentées dans le rapport - je citerai simplement l’exemple des SIDM-Harfang qui pourraient être équipés de moteurs à injection.

M. Marc Joulaud. Je salue la qualité et la densité du travail des rapporteurs, mais constate que nous avons néanmoins du mal à nous faire une idée précise des choix stratégiques possibles.

Compte tenu du coût de développement de ces outils, doit-on s’orienter vers des coopérations bilatérales ou multilatérales, dans le cadre européen, ou, au contraire, devrons-nous faire appel, comme l’ont fait les autorités israéliennes, à des opérateurs privés pour des prestations de service complètes ?

Par ailleurs, existe-t-il des drones à propulsion électrique ?

Enfin, quels sont pour vous les enjeux majeurs de technologies embarquées pour les drones de future génération ?

Mme Françoise Hostalier. Si les drones ne sont pas des éléments récents dans les stratégies militaires, leur spectre d’utilisation nouveau n’en risque pas moins de bouleverser toutes les stratégies, notamment au sol. Avez-vous pu évaluer les changements de comportement induits par ces nouvelles utilisations ?

En outre, je m’inquiète de la maîtrise du commerce des drones : existe-t-il un risque que des utilisateurs qui ne seraient pas nos amis, comme les rebelles en Afghanistan ou les pirates en Somalie, puissent acquérir de tels outils ? En clair, existe-t-il un risque de « guerre des drones » ?

M. Jean-Claude Viollet, rapporteur. Les enjeux liés à l’utilisation des drones sont effectivement très importants. Leur utilisation peut avoir des conséquences sur la chaîne de décision et de responsabilité. La question de leur armement est ainsi un vrai débat, auquel il faudra répondre politiquement.

Á propos des risques liés à leur commercialisation, les drones fonctionnent aujourd’hui essentiellement dans des conflits asymétriques où ils peuvent être, grâce à la maîtrise de la troisième dimension, un atout extraordinaire. Dans un conflit conventionnel, avec des moyens aériens équilibrés entre les deux forces, leur valeur ajoutée semble moins évidente. Dans tous les cas, il ne faut pas céder aux sirènes de la mode et s’imaginer que les drones pourraient se substituer aux moyens existants. Il est en effet primordial de veiller à préserver la cohérence d’ensemble du dispositif d’équipement de nos forces.

Enfin, il importe de travailler différemment en matière de stratégie industrielle. Il faut refaire le point sur nos besoins opérationnels, réunir les industriels autour de leurs domaines d’excellence et rechercher la meilleure adéquation possible. Ce sujet doit servir d’exemple. Privée de stratégie, la France serait malheureusement réduite à des achats sur étagère. Nous sommes, dans le cas les drones, face à une situation comparable à celle des débuts de l’aviation, avec un marché qui s’ouvre et qui va représenter, dans les dix années à venir, 20 milliards d’euros.

M. Yves Vandewalle, rapporteur. Malgré le travail que nous avons effectué, nous ne disposons pas de tous les éléments permettant de trancher entre les différentes hypothèses d’utilisation stratégique des drones. C’est au Gouvernement qu’il appartient de faire ces choix.

Dans tous les cas, nous sommes partisans de l’acquisition patrimoniale, la location, comme en Israël, ne pouvant être qu’une solution palliative du fait de coûts prohibitifs dans la durée.

Nous devrons clairement nous orienter vers des coopérations industrielles multilatérales, mais en privilégiant les solutions opérationnelles et militaires plutôt que des considérations politiques qui nous ont pu nous faire perdre du temps.

Pour répondre à M. Joulaud, il existe en effet des drones à propulsion électrique qui sont essentiellement des minidrones.

En ce qui concerne la charge utile, il faudra consentir un effort dans le domaine électromagnétique, car ces technologies permettent de capter les communications téléphoniques. On sait qu’en Afghanistan, les talibans utilisent beaucoup ce moyen de communication. La question de l’armement des drones est également importante.

Enfin, pour répondre à Mme Hostalier, les drones font déjà partie des moyens utilisés par les militaires aujourd’hui également en Afghanistan, où ils permettent de détecter des éventuels engins explosifs improvisés avant le passage de convois.

M. le vice-président Michel Voisin. Nous devons interrompre notre séance pour tenir la commission mixte paritaire sur le projet de loi relatif à la reconnaissance et à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français. Compte tenu du nombre important de questions adressées aux rapporteurs, le débat se poursuivra lors de notre prochaine réunion.

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  • 3 weeks later...

-20091218]http://www.lesechos.fr/info/aero/reuters_00214682.htm?xtor=EPR-1085-[aeronautique]-20091218

PARIS (Reuters) - EADS est sur le point de perdre un contrat estimé à 2,9 milliards d'euros portant sur le développement d'un programme de drone de théâtre Male baptisé Talarion (ex-Advanced UAV) et l'achat des systèmes, écrit La Tribune vendredi.

Le quotidien explique que le groupe européen était favori pour équiper les armées française et allemande mais que, selon des "sources concordantes", ce projet est "hors de prix" et "trop risqué", d'autant que la loi de programmation militaire n'a prévu sur 2009-2014 que 139 millions d'euros pour le segment Male.

"Sauf revirement, Berlin et Paris prendront conjointement en février, en tout cas avant l'été, une décision et pourraient se lancer dans une solution alternative en y associant l'Espagne", ajoute La Tribune.

Selon le quotidien, le ministère de la Défense étudie trois autres solutions : l'achat de drones américains Predator, une offre conjointe de Dassault Aviation et Thales, ainsi qu'une éventuelle coopération entre Dassault Aviation et les Britanniques.

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C'est peut-être une des conséquences de l'échec de l'A400M. Surtout que les solutions alternatives proposent de laisser le marché à Dassault (qui a plutôt réussi le programme du rafale) ou de repousser le problème à plus tard en important des prédator.

On va peut-être rester dans les drones, c'est surtout le fiasco/retard du petit drone tactique DRAC.

L'A400M, l'armée de l'air et la France y tiennent.De plus, faut voir la proposition commerciale de General Atomics sur les MQ-9 Reaper, à ce prix-là, tu les prends les stations et les vecteurs. ;) Voir un sujet de Jean-Guisnel du Point

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  • 2 weeks later...

-20091218]http://www.lesechos.fr/info/aero/reuters_00214682.htm?xtor=EPR-1085-[aeronautique]-20091218

PARIS (Reuters) - EADS est sur le point de perdre un contrat estimé à 2,9 milliards d'euros portant sur le développement d'un programme de drone de théâtre Male baptisé Talarion (ex-Advanced UAV) et l'achat des systèmes, écrit La Tribune vendredi.

Le quotidien explique que le groupe européen était favori pour équiper les armées française et allemande mais que, selon des "sources concordantes", ce projet est "hors de prix" et "trop risqué", d'autant que la loi de programmation militaire n'a prévu sur 2009-2014 que 139 millions d'euros pour le segment Male.

"Sauf revirement, Berlin et Paris prendront conjointement en février, en tout cas avant l'été, une décision et pourraient se lancer dans une solution alternative en y associant l'Espagne", ajoute La Tribune.

Selon le quotidien, le ministère de la Défense étudie trois autres solutions : l'achat de drones américains Predator, une offre conjointe de Dassault Aviation et Thales, [glow=red,2,300]ainsi qu'une éventuelle coopération entre Dassault Aviation et les Britanniques.[/glow]

Cette dernière phrase veut dire Mantis

Je serais curieux de savoir le WorkShare de Dassault : le logiciel automatique (très au point sur le Logiduc (je crois) ou une navalisation ou une version manned ???

On rappelle que Dassault avait bossé sur un drone naval à voilure fixe basé sur un petit monomoteur et envisageait de développer une variante pilotée et non pilotée en fonction des besoins.

Mais ensuite sont arrivés les projets DEVIL d'hélico drone et d'autre part je crois que la PME produisant le drone a fait faillite (c'est qq part dans le forum, je crois dans ce topic mais je ne sais plus où)

Bref pour dire que Dassault a déjà du "boulot en stock" qu'il pourrait apporter pour cette coopération avec les GiBi, si c'est l'option choisie.

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Sans parler du fait que ça fait quelque temps qu'on a pas conclu un programme avec les Britons, et qu'en Europe ils sont ce qui se fait de mieux en UAV .

Ma foi , techniquement ça devrait tenir le coup , politiquement s'en est un bon ( de coup ) ; et financièrement devrait y avoir moyen de s'y retrouver .

Pourquoi pas .

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Bonjour

Je suis toujours extrèmement circonspect lorsque l'on parle de coopération avec les britanniques sur des sujets aussi complexes et structurants que des avions ou bateaux...

Les deux derniers développements conjoints qui ont donnés quelquechose (et je ne parle que de réussites techniques) sont, de tête:

  - le Concorde

  - le SEPECAT Jaguar.

Tout cela commence à dater...

Sur les projets récents, nous ne sommes pas arrivés à nous mettre d'accord (Rafale/Typhoon ou frégate Horizon/Daring class).

Attention, je ne dis pas que les Britanniques sont fautifs, les deux parties sont responsables de ces "échecs".

Je serais plutôt tenter de favoriser dans un premier temps un défrichage national, quitte à ensuite redimensionner sur un plan "transcontinental" (dans le genre UAV "sauce samba", si vous voyez ce que je veux dire... ;))

a+

Vorpal777

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Justement . Le Mantis c'est le drone de demain .

Pour le DRAC et compagnie, sans parler des collaborations sur les MALE ou le Heron , on peut se démerder seul , et défricher .

Mais après il faut être pragmatique . Un programme de drone c'est extrêmement complexe, surtout pour la prochaine génération . Ca n'est techniquement pas très loin des jets de combats .

Les Britanniques nous proposent une - nouvelle - coopération et ce n'est pas un hasard . On est avec eux les seuls capables en Europe de développer les technologies relatives au drones . Paraitrait que les Allemands aussi ont été contactés . Mieux vaut un triumvirat du drone , que trois faucons séparés, surtout que ça serait livrer les Anglais aux Bras US .

C'est un secteur sensible oui . Mais qui exploite les Centrale Nuke en Angleterre ?

Ca aussi pourtant c'est sensible . Et si le drone est l'avenir, il est quand même loin - très loin - de l'importance d'un SNLE . Donc il faut relativiser l'intérêt de cette technologie .

De plus le NeuroN qui est aussi un drone avancé, dénommé tactique je crois, est aussi réalisé en coopération . Après j'admets avoir un léger faible pour les constructions franco US , dont le Jag fait partie .

Et puis l'avenir technologique de l'Europe se situe autant sur les bords de la Manche que sur ceux du Rhin je pense .

Surtout que pour les Britons, on a déjà bossé ensemble sur les CVF , qui sont quand même loin d'être des objets dénués de complications technologiques ..Et qu'on est aussi ensemble sur le missile embarqué (j'ai complètement oublié son nom) .

Enfin je comprends tes arguments , mais je ne pense pas que seul on puisse réaliser un programme type Mantis . Et qu'il vaut mieux que les Anglais le fassent avec nous, et peut être les Allemands, qu'avec les Américains .

Déjà pour le NeuroN qui est (je suppute) un brin moins ambitieux on s'est mis à 5 dessus .

Et pour les Brésiliens (puisque c'est d'eux dont on parle) je ne suis pas certain qu'ils puissent beaucoup apporter sur la création (je parle de l'ingénierie, pas des capacités de construction) .. Et rien n'interdirait de leur vendre de l'EuroMantis .

A l'évidence c'est un débat qui est intéressant .

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Justement . Le Mantis c'est le drone de demain .

Pour le DRAC et compagnie, sans parler des collaborations sur les MALE ou le Heron , on peut se démerder seul , et défricher .

Mais après il faut être pragmatique . Un programme de drone c'est extrêmement complexe, surtout pour la prochaine génération . Ca n'est techniquement pas très loin des jets de combats .

Les Britanniques nous proposent une - nouvelle - coopération et ce n'est pas un hasard . On est avec eux les seuls capables en Europe de développer les technologies relatives au drones . Paraitrait que les Allemands aussi ont été contactés . Mieux vaut un triumvirat du drone , que trois faucons séparés, surtout que ça serait livrer les Anglais aux Bras US .

C'est un secteur sensible oui . Mais qui exploite les Centrale Nuke en Angleterre ?

Ca aussi pourtant c'est sensible . Et si le drone est l'avenir, il est quand même loin - très loin - de l'importance d'un SNLE . Donc il faut relativiser l'intérêt de cette technologie .

De plus le NeuroN qui est aussi un drone avancé, dénommé tactique je crois, est aussi réalisé en coopération . Après j'admets avoir un léger faible pour les constructions franco US , dont le Jag fait partie .

Et puis l'avenir technologique de l'Europe se situe autant sur les bords de la Manche que sur ceux du Rhin je pense .

Surtout que pour les Britons, on a déjà bossé ensemble sur les CVF , qui sont quand même loin d'être des objets dénués de complications technologiques ..Et qu'on est aussi ensemble sur le missile embarqué (j'ai complètement oublié son nom) .

Enfin je comprends tes arguments , mais je ne pense pas que seul on puisse réaliser un programme type Mantis . Et qu'il vaut mieux que les Anglais le fassent avec nous, et peut être les Allemands, qu'avec les Américains .

Déjà pour le NeuroN qui est (je suppute) un brin moins ambitieux on s'est mis à 5 dessus .

Et pour les Brésiliens (puisque c'est d'eux dont on parle) je ne suis pas certain qu'ils puissent beaucoup apporter sur la création (je parle de l'ingénierie, pas des capacités de construction) .. Et rien n'interdirait de leur vendre de l'EuroMantis .

A l'évidence c'est un débat qui est intéressant .

Coriace

Je comprends tout à fait la pertinence de ton point de vue si on considère uniquement l'aspect ingénieurie (et économie).

Néanmoins, il ne faut pas se leurrer, les Britanniques sont déjà dans les bras des USA et cela ne date pas d'hier. W. Churchill n'avait-il pas dit que le Royaume Uni préférerait toujours l'appel du large que le continent? Et il ne parlait pas seulement de navigation...

En conséquence, peut-on leur faire confiance sur un tel sujet?

J'aimerais vraiment, sincèrement, répondre "oui".

Un coopération sur un missile air-air est une chose (sachant qu'en Europe, on peut considérer qu'il n'y-a plus, aujourd'hui, qu'un seul missilier digne réellement pérenne; pardon pour nos amis suèdois), sur un système de drone, c'est autre chose de plus complexe techniquement mais également de plus impliquant politiquement parlant.

Le développement d'un missile comme le Meteor n'est pas gênant pour les USA, par contre un drone, qui serait potentiellement un "plus" intégrable au système d'arme Rafale, est plus difficilement acceptable pour nos amis d'outre-Atlantique.

Encore une fois, peut-on (doit-on) prendre le risque de voir une puissance étrangère, même alliée, potentiellement interférer dans un programme aussi structurant pour l'avenir?

Peut-être, je ne sais pas...

La question reste ouverte.

a+

Vorpal777

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Je comprends tout à fait ton point de vue mais j'y répondrais deux choses .

La première .. On était d'accord pour faire le CVF avec les Anglais , qui est quand même, tu seras je pense d'accord, bien plus stratégique qu'un drone .

La seconde , Churchill ..

C'est tout un poème ,c'est lui qui a proposé à la France et à l'Angleterre de ne former qu'un seul état jusqu'à la fin de la guerre (c'était très utopique, et même quasi impossible dans cette forme là j'en conviens ) , après, on peut reprocher (et je fais partie de ces gens) aux Anglais Mers El Kebir ..

Mais on ne peut pas oublier que c'est sur l'insistance des Anglais que la France a eu sa place au Conseil de Sécurité .

Enfin , je pense que tu connais l'Histoire aussi bien que moi si ce n'est plus, si la France et l'Angleterre n'avaient pas été , la face du monde en aurait été changé . On pourrait écrire des encyclopédies sur nos relations avec nos grands voisins , mais soyons franc, en Europe la meilleure Armée, c'est l'Angleterre, et ce n'est pas avec les Allemands quoiqu'on en dise aujourd'hui que l'avenir se construira .

Pour deux raisons . La première c'est qu'ils n'oseront plus avant longtemps prendre d'initiative (du fait du poid de l'histoire) .

La seconde , c'est que l'avenir se jouera probablement sur les mers, et que les Allemands ne sauraient être une puissance maritime crédible .

Enfin , après c'est des opinions personelles et je ne critique pas du tout la tienne, j'ai aussi quelques griefs et reproche , voir des manques de confiance vis à vis des Anglais . Mais parfois il faut tenter le coup ..

Honnêtement, pour les Horizons, tu trouvais plus fiable les Anglais ou les Italiens ? Et pourtant là aussi , quel programme d'importance ! Mais, et c'est une nouvelle preuve , les Anglais n'ont pas hésités à partir seuls en voyant que ça ne pourrait pas coller , comme la France l'a fait avec son Rafale , que ces derniers voient un intérêt propre et technologique à leur programmes avant un intérêt politique .

Pour moi (et je ne cherche à en convaincre personne) c'est déjà un gage de qualité .

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Etat des lieux annuel.

L'UAS BAE Mantis n'est pour l'instant qu'un concept démonstrateur technologique que le géant britannique aimerait vendre à la RAF, cependant Londres dispose d'un rival à savoir le MQ-9 Reaper et ce à plusieurs exemplaires.

Berlin* et Paris sont mécontentes de EADS, nous avec le retard du Harfang et du DRAC, la DGA étudie une proposition américaine voir le sujet de Jean Guisnel du Point http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2009-10-11/afghanistan-exclusif-la-france-etudie-l-achat-en-urgence-de-drones-predator/1648/0/384722

Alors attendre des années un drone armé UAS aux fortes capacités ISTAR et Air-Sol ,alors que l'on peut disposer sur étagère, pour pas cher et rapidement ces capacités.

Enfin, le Talarion d'EADS semble battre de l'aile, d'autant plus que nous devons impérativement avoir un budget conséquent pour le drone de combat furtif type NeuroN.

*Berlin est échaudée sur beaucoup de programmes EADS livrés en retard (A400M/Tigre/NH90)

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Pour le NH c'est pas non plus que la faute d'EADS , mais il est vrai qu'ils semblent avoir trop pris l'Europe pour un marché acquis et qu'il ne faudrait pas hésiter  à les faire un peu cracher histoire qu'ils prennent un peu de sérieux . Ceci dit , la "multinationalité" des programmes n'est peut être pas quelque chose d'aisé à gérer .

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Pour le NH c'est pas non plus que la faute d'EADS , mais il est vrai qu'ils semblent avoir trop pris l'Europe pour un marché acquis et qu'il ne faudrait pas hésiter  à les faire un peu cracher histoire qu'ils prennent un peu de sérieux . Ceci dit , la "multinationalité" des programmes n'est peut être pas quelque chose d'aisé à gérer .

Je te rappelle Coriace que Berlin n'a pas encore commandé de NFH90, ils n'ont que des TTH90.

Pour l'instant, la Bundesgrieg n'a opté sur tel ou tel H naval.

En plus, Berlin avait lui aussi ses propres programmes de drones qui n'étaient pas spécialement ceux des nôtres.

Donc si General Atomics fait des yeux doux à Berlin, à Paris, à Rome pour placer son Predator.Les autres programmes européens ne seront pas au mieux.

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Mais je n'ai rien reproché à personne pas besoin de me taper sur les doigts . J'ai juste égratigné EADS  :rolleyes:.

Mais je ne vois pas le rapport immédiat avec GA ?

Le besoin urgent opérationnel est un drone ISTAR armé.

EADS/SAGEM/ pourraient en sortir un dans quelques années.

Dassault et Thales ont des propositions.

EADS a un MALE onéreux.

Le DRAC tactique n'est pas au point.

Alors les industriels américains et israéliens savent que Berlin/Londres/Paris/Rome pour ne citer qu'eux, sont à la recherche immédiate d'engin sans pilote pour Aghanistan/le maritime ou ailleurs plus tard.

GA a déjà vendu des Predator à Rome, Londres et donc certains pourraient suivre le mouvement.

Même si pour 26$ tu peux pirater un Predator  :lol:

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/12/17/les-drones-americains-pirates-pour-26-dollars_1282340_651865.html

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Ce qui me tarabuste C'est qu'avec le retard pris pour  développer le sidm on arrive à devoir passer illico sur plus gros.

Le plus crucial est l'Ucav furtif type Neuron qui ne doit prendre aucun retard , notamment du fait d'une allocation de budget  dérivée pour un système SDM où l'on a déjà pls années de retard.

MêMe si celà aboutit à nous mettre hors course de ce marché (d'oú les prix ultra avantageux que nous font GA), pourquoi pas ?

Je crains que la proposition Mantis n'aboutisse qu'avec un délai compris entre le heron TP et le Talarion, bref trop tard encore une fois !

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  • 3 weeks later...

Pour Talarion, cela semble compromis d'après une dépêche Reuters.

BERLIN, 18 janvier (Reuters) - Déjà confronté aux retards pris par son programme d'avion de transport militaire A400M, le groupe aéronautique EADS se pose à présent la question de l'avenir de son projet de drone Talarion.

Si l'Allemagne, la France et l'Espagne ne passent pas de commandes fermes pour le Talarion d'ici l'été, "nous devrons geler ce programme", a déclaré le responsable de la branche défense d'EADS Stefan Zoller au Financial Times Deutschland.

Jusqu'à cette période, EADS financera le développement de l'appareil, mais il s'attend à ce que les trois pays apportent ensuite la somme combinée de 1,5 milliard d'euros, hors coût d'acquisition de 1,4 milliard d'euros de 45 drones

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  • 2 weeks later...

Comme le Reaper est un de nos possibles futur UAV :

voici une nouvelle variante "maritime" avec une capacité de vol de 30 h

The US Costal and Border Protection Launches the New Predator B Guardian UAS

http://www.satnews.com/cgi-bin/display_image.cgi?676376923

New Maritime Unmanned Aircraft System Unveiled

WASHINGTON - The U.S. Customs and Border Protection (CBP) took delivery today of the first maritime variant of the Predator B unmanned aircraft system (UAS). At a ceremony in Palmdale, California, CBP, U.S. Coast Guard (USCG), and General Atomics Aeronatuical Systems, Inc. (GA-ASI) unveiled the prototype maritime variant Predator B, known as Guardian.

To support future mission requirements, CBP in partnership with the USCG is exploring a maritime variant of its Predator B UAS to increase reconnaissance, surveillance, and targeting acquisition capabilities in maritime operating environments. For this purpose, GA-ASI, the manufacturer of the Predator B UAS, modified a CBP Predator B aircraft to become the Guardian.

“The Predator B Unmanned Aircraft System has proven its value to homeland security over the nation’s land borders, the Great Lakes region, and in support of DHS hurricane and flood response operations,” said Michael Kostelnik, Assistant Commissioner for the U.S. Customs and Border Protection Office of Air and Marine. “With the introduction of the Guardian, maritime variant of the Predator B, DHS now has a powerful tool and force multiplier to increase maritime domain awareness and confront threats to our borders.”

The Guardian has been modified from a standard Predator B with structural, avionics, and communications enhancements, as well as the addition of a Raytheon SeaVue Marine Search Radar and an Electro-optical/Infrared (EO/IR) Sensor that is optimized for maritime operations.

The Guardian is expected to be ready for Operational Test and Evaluation (OT&E) in early 2010. This OT&E will be conducted jointly by CBP and USCG from Cape Canaveral Air Force Station, Florida. After the Guardian completes operational testing this spring, it will be deployed to the drug source and transit zones to support joint counter-narcotics operations.

In 2008, CBP and the USCG formed a UAS Joint Program Office to identify and address common maritime UAS requirements, including sensors, command and control, data exploitation, logistics and training, and basing.

"I am proud of our partnership with Customs and Border Protection to develop the maritime version of the Predator B," said Adm. Thad Allen, Commandant of the U.S. Coast Guard. "An unmanned aircraft system is a significant and needed force multiplier that will help us counter threats like narcotics and migrant smuggling, terrorism, and piracy in the vast expanses of the maritime domain. The collaborative work between Coast Guard and CBP officers at the Joint Program Office has been outstanding and we're seeing the results here today."

In the Southeast Coastal Border Region of the United States and drug source and transit zones, CBP plans to use the Guardian to conduct long-range surveillance in support of joint counter-narcotics operations, where maritime radar is necessary to detect a variety of threats.

In the future, at the Northern Border, the Guardian will allow CBP to conduct surveillance of the Great Lakes, creating a more comprehensive picture of activity in this expansive maritime environment, and give law enforcement a more accurate tool to use in sorting illegal activity from legitimate activity.

CBP first employed the Predator B in support of law enforcement operations on the Southwest Border in 2005 and along the Northern Border in 2009. CBP operates three Predator Bs from Libby Army Airfield in Sierra Vista, Arizona, and two more from Grand Forks Air Force Base in North Dakota. UAS operations will continue to expand in 2010. By 2015, OAM expects to employ the Predator B throughout the border regions with command and control from a network of UAS ground control stations across the country.

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surtout pas de collaboration avec les gibis, ils diront que c'est leur design par la suite, comme pour le scalp!

leur taranis est trois fois sous budgeté que le Neuron, laissons Dassault faire sans impliquer plus de monde!  

et surtout pas de collaboration avec eads, sont pas capable de faire un a400m etc..., et ne surtout pas donner aux allemands les profits de notre savoir faire!

par contre les US savent faire eux, dans l'urgence acheter ce qu'ils ont deja, et mettre sagem et dassault dans une position dominante, et que les européens achètent directement à nous, sans participer au développement, les euros poodings ça pu les délais, incompétences et les dépassements de budgets..

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