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Russie et dépendances.


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Zamorana, désolé, mais là tu donnes dans les historiens anecdotiques; il y a bien eu une famine en 32-33 dans toute l'URSS, mais même les études démographiques les plus minimalistes soulignent que 80% des morts de cette famine furent ukrainiennes.

Arrête de faire le persécuté brandissant le flambeau de la vérité face à une conspiration universelle, parce que les preuves indiscutables ne sont pas du côté du déni de l'opération politique délibérée.

On notera aussi que dans la Russie pré-soviétique, c'était comme dans la France du XVIIIème siècle: s'il y avait encore des disettes à l'occasion, il n'y avait plus de famines, et ces disettes ne faisaient pas des millions de morts, où que ce soit. Si tu veux voir un peu sérieusement les histoires de l'agriculture en Russie, je peux te donner des références.

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Et pourquoi pas au fond? Arrête de faire ton faux parano russe  :lol:: tout le monde critique tout le monde. T'as jamais remarqué qu'avant d'être de sales gamins de cour d'école, les nations et les peuples sont avant tout de vraies pipelettes qui n'aiment rien tant que ragoter sur le voisin. Tu crois qu'il n'y a que la Russie qui se fait casser du sucre sur le dos? Dois-je te rappeler dans quel pays nous sommes et ce qu'il a pris et prend encore, question ragots et critiques?

Espèce de russocentriste, va!

bon c'est cent ans après la guerre, mais je ne peux laisser passer cela. Mon cher ce sera puni d'un séjour tout frais compris de deux semaines aux état unis diabétique... pardon d'amérique avec repas obligatoire au heart attack grill.  O0

Plus sérieusement, je ne saurai dire mieux que mon confrère Akhilleus. Et d'ajouter que pour beaucoup de russes, le prix de la liberté à l'occidentale est très lourd et a un sacré arrière goût de merde. Troquer des libertés dont ils ont vaguement rien à traire contre une stabilité, une sécurité, mais aussi un fierté, qu'ils avaient avant, ça ne les dérange pas d'où la popularité du duo Medvedev/Poutine

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Oh, c'est pas moi qu'il faut convaincre, mais là, je te signale que je ne parlais pas du régime russe, mais de ce que les nations se balancent les unes sur les autres, à coups de stéréotypes ou de communication, institutionnelle ou non.

Sur le fond, ce que j'ai dénié, il y a longtemps, sur ce topic, c'était ce que certains, dont toi s'il me souvient, soutenaient, à savoir que la Russie actuelle était démocratique ou avait un fonctionnement relativement démocratique. Ce n'est pas le cas, et c'est sans doute ce qu'il y a de mieux pour la Russie, malgré quelques abus réellement choquants (côté éthique, le muselage, y compris musclé, de toute opposition, le sponsor étatique de mouvements de jeunesse partisans, l'assassinat sans conséquence de journalistes; côté pratique, l'absence de droit des affaires sérieux, et d'ailleurs de droit dans l'absolu, ce qui rend la possibilité de contrat, donc la volonté d'en conclure, très aléatoire).

La Russie est trop grande, trop diverse, trop fragile et encore trop bordélique (qu'on constate le fait que le secteur agricole, 17 ans après la fin de l'URSS, est encore sinistré) pour ne pas avoir besoin d'une direction extrêmement forte et centralisée. Sans même compter les besoins plus "immatériels", comme l'affirmation de la fierté d'appartenir à la communauté. Bien sûr, c'est très relatif: passé les beaux centre-villes, il n'y que beaucoup de désillusion. Mais faut bien commencer quelque part.

Effectivement, les "libertés" à l'occidentale (peut-on vraiment dire qu'elles ont existé dans les années 90 cependant? La seule chose sûre, c'est qu'on leur attribue dans l'absolu les maux de cette période, qui fut avant tout celle d'une jungle avec un pouvoir faible) sont aujourd'hui commodément pointées du doigt. Mais faut pas non plus exagérer les histoires de stabilité et de fierté: à la fin des années 80, le régime craquait de partout et ne tenait plus par lui-même, à peine par inertie, et le côté fierté avait morflé gravement, par beaucoup de désillusions bien plus que par l'histoire afghane.

La meilleure illustration, comme toujours, est la démographie, qui avait amorcé son déclin bien avant Gorbatchev:la natalité comme les problèmes d'espérance de vie posaient énormément de problèmes déjà sous Brejnev. Et ça c'est toujours un signe que les dirigeants ne peuvent cacher.

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Finalement, le plus à regretter, c'est qu'autant de nazis aient pu s'échapper après 1945 au lieu des 12 balles dans la peau qu'ils méritaient amplement.

Quand je vois le gouvernement "orange" ukrainien qui réhabilite des auxiliaires SS, ça me fout la gerbe.

Et je comprend que les russes soient outrés.

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Pour revenir au sujet plus précisément en essayant de se projeter dans un temps un peu plus long, on voit surtout Poutine essayer de rebâtir tous les piliers qui ont fait la Russie en tant qu'Etat, mais sans doute de manière dépassionnée et sans doute sans la moindre adhésion de sa part à titre personnel: l'autorité (pour ne pas même dire l'autocratie) et l'orthodoxie. L'Etat fort et la religion, au service d'une mystique de la Russie-puissance prédestinée (manifest destiny vous dirait un ricain  :lol:). Ce socle peut-il reprendre: je crois qu'au bout de 20 ans, on pourrait commencer à voir poindre des études un peu sérieuses sur la réalité et les limites du renouveau de l'orthodoxie en tant que ciment national et pilier de l'autorité: j'attends de voir des analyses statistiques en la matière pour me faire un avis. De son côté, l'Etat se donne les moyens: des mouvements de jeunesse surfinancés aux films patriotiques sponsorisés, de la lutte sanglante contre les oligarques à l'affirmation de la puissance, on a le choix des exemples.

Mais Poutine est aussi un "homme de Leningrad" et un produit de l'ancien système: lui-même n'a rien d'un bigot ni d'un monarchiste et afficherait même pas mal de nostalgie pour l'URSS, de bien des façons. Quoiqu'il en soit, il utilise toutes ces mystiques comme des outils, mais dispose t-on d'instruments de mesure pour en voir l'effet réel? On n'arrêt pas ici de dire "les Russes ci", "les Russes ça", sans au finla disposer de masses de données autre que les résultats d'élections et les taux d'approbation du gouvernement qui sont des mesures trouvant très vite leur limites, tant en matière de pertinence qu'en matière de réalité recouverte et d'orientation volontaire, sinon de truquage (à croire que Laurence Parisot fait du consulting là-bas).

L'ère Poutine, mine de rien, elle commence à avoir quelques kilomètres au compteur, et avec des données sociologiques fiables, on pourrait commencer à tracer des tendances d'évolution possibles, mais les données manquent: les grandes dynamiques d'union nationale vont-elle prendre, face à une réalité sociale et économique de plus en plus dure? les autres courants idéologiques agissants (des nostalgiques de l'URSS aux ultra nationalistes racistes) s'imposeront-ils dans une part de l'opinion?

Au-delà de la simple question des minorités et mouvements autonomistes, ce qui est en question, c'est quand même plus profondément la nation russe elle-même, qui pour l'instant tient avant tout par un pouvoir fort et décidé.

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tient avant tout par un pouvoir fort et décidé.

et qui tiendra toujours de cette façon

je l'ai precisé mais c'est un pays qui n'a pas (jamais) fait réellement l'experience du jeu democratique réel

il est passé des boyards sous le joug de la horde d'Or aux Czars puis à l'autocratie bolchévique puis communiste

ca c'est pour le coté historique

pour le coté social disons que les russes sont avec leur fatalisme du genre à avoir besoin que de pain et de jeux avec une pointe matinée de fierté nationale de la mère patrie (différente dans la forme mais identique dans la puissance à ce qu'on peut trouver aux USA)

tant qu'on leur donnera ces trois elements : pain/fierté nationale/"jeux" ils se tiendront tranquilles (les jeux etant souvent une situation de compétition avec d'autres pays ce qui rejoint egalement le coté fierté nationale)

et pour donner cela il faut un etat autoritaire central fort

si un des trois tryptique manque (comme ca été le cas en 1905/1917/1990) ca va aller à la baille

sinon ca se teindra tranquille

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Tu oublies l'orthodoxie, dont le rôle n'a été que très momentanément tenu par le produit de substitution que fut l'idéologie socialiste, qui ne dura même pas autant que le régime et ne put jamais atteindre la même importance que la religion orthodoxe russe, avec ses qualités, ses traditions, et surtout ses défauts. Le culte des icônes, les prêtres ignares et autoritaires, la ferveur collective, le mythe de la 3ème et dernière Rome, le fatalisme religieux, le monacchisme extrême et ses démonstrations publiques, l'amour des starets locaux.... Furent des ciments puissants autant que des instruments de mesure et de contrôle n'ayant toujours pas de remplaçant.

Il est dur de mesurer le constituant que fut l'orthodoxie, autre pilier de l'Etat comme de la nation qu'un pouvoir autocratique ne peut seul assumer sans se l'aliéner. Mais pour l'instant, on peut résumer la possibilité de relancer la Russie aux seuls éléments mesurables et concrets que tu mentionnes: le pouvoir fort, certes, mais la paranoia contre "l'encerclement" et les instruments matériels (armée, grands projets, manifestations, mouvements de jeunesse) et immatériels (imagerie, films....) voulant créer de l'élan collectif ne sont que des mesures temporaires. Ce genre de truc ne dure pas, et il faut quelque chose de plus durable dans le temps long, mais aussi de plus présent et concret au quotidien. La propagande nationaliste et les grandes causes nationales ne font pas du ciment permanent; c'est de l'événementiel assorti de quelques causes de moyens termes, des éléments trop localisés et pas assez diffus.

C'est vague et je ne trouve pas les mots exacts, mais il faut cet air qu'on respire, cette ambiance et cet esprit dans lesquels on baigne au quotidien. Je ne sais pas si l'Eglise orthodoxe parviendra à recréer cela, surtout sans cet autre élément de permanence du pouvoir qu'était la monarchie: l'alliance du trône (le pouvoir fort et divin) et de l'autel, cimentés par l'adhésion de la société, sont des éléments autrement puissants que la simple application momentanée de recettes toutes faites et l'instrumentalisation bête et méchante d'outils de contrôle et d'imagerie.

Le ciment national, l'esprit d'une nation, c'est plus que ça. Et il n'est pas dit que Poutine puisse le faire, ou même le comprenne vraiment (éducation très matérialiste): il aurait du mettre Soljenytsine dans un mnistère adapté avant sa mort  :lol:.

Quoiqu'on en dise, la monarchie offrait plus de permanence à l'autorité du pouvoir (au sens de l'auctoritas), que le souverain en cours soit un personnage remarquable ou non. Poutine n'est qu'un individu.

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Les témoignages de tout les gens que j'ai eu sur les pays de l'Est sont concordant sur un point, tous sont d'accord pour dire que c'était mieux avant.

C'est quand meme marrant, ma femme russe et toute sa famille ne partage pas cet avis...

Je suis vraiment surpris par votre degres d'endoctrinement, tout ramener a la WWII, la grande guerre patriotique, qui fut et est toujours le plus grand instrument de propagande des regimes sovietiques et russes... Votre repulsion du nazisme, alors que le pouvoir totalitaire stalinien expediait des millions de gens dans des camps ou au peloton d'execution. Pour moi, meme combat!

Quand je vois le gouvernement "orange" ukrainien qui réhabilite des auxiliaires SS, ça me fout la gerbe.

Et combien sont devenus president? Parceque pour le KGB, pas de probleme, c'etaient des enfants de coeur, pas de raison de les regarder en travers!

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La France n'a jamais été occupé par l'URSS, par contre on a subie le joug nazi, et c'est grâce aux victoires soviétiques qu'on a pu en être débarrassé, sans Stalingrad et Koursk, pas de D-day le 6 Juin.

26 millions de morts pour détruire le nazisme, c'est ça la différence, alors entre Staline et Hitler, s'il faut choisir, je choisi Staline sans la moindre hésitation.

La victoire des soviétiques à Berlin, c'est une victoire contre le racisme, l'extermination de masse.

Pour ceux dont la mémoire est défaillante, ou qui croient que nazisme = communisme, regardez ces documentaires.

http://www.youtube.com/watch?v=p9JC1VxCk9M

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étrangement, Tancrède, au niveau de la religion, il y a eu une certaine gloutonnerie à la chute du régime soviétique et durant l'époque du sac à vin, mais cela est vite passé. En fait, malgré l'athéisme de l'URSS, cela n'a jamais empêché Baba Yaga de prier la vierge et compagnie. Il y a quelques courants orthodoxes, mais ils ont autant de poids qu'en France, c'est dire. La religion ne fera ciment qu'en second lieu, le premier étant toujours la Rodina... Enfin, je dis ça, mais les jeunes ont de plus en plus tendance à s'en cogner comme de leur première chapka  :-[ Là Dmitri et Vladimir ont du boulot à faire.

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Pourquoi persister à vouloir dire que Medvdedv existe: c'est le gadget de Poutine (son Pompidovski  ;)), il n'a pas de clientèle propre, il ne représente pas de clans, "d'assets" économique ou politique que Poutine ne contrôle pas d'abord.... Bref, il n'a aucun poids par lui-même. Est-il même un dauphin?

Ca m'étonne de toi Berkut: tu devrais pourtant savoir que, en Russie comme ailleurs, quand on parle du pouvoir suprême, "chef" est un mot sans pluriel.

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Quelqu'un sait il si les difficultés financières des entreprises du CMI russe se sont résorbé depuis mai :

http://www.red-stars.org/spip.php?breve1486

23 mai - Les difficultés des entreprises d’Etat du ministère russe de la défense

Ne pas payer ses ouvriers pendant des mois risque de fortement faire baisser la productivité  >:(

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Pourquoi persister à vouloir dire que Medvdedv existe: c'est le gadget de Poutine (son Pompidovski  ;)), il n'a pas de clientèle propre, il ne représente pas de clans, "d'assets" économique ou politique que Poutine ne contrôle pas d'abord.... Bref, il n'a aucun poids par lui-même. Est-il même un dauphin?

Ca m'étonne de toi Berkut: tu devrais pourtant savoir que, en Russie comme ailleurs, quand on parle du pouvoir suprême, "chef" est un mot sans pluriel.

Je pense que pour le coup, tu es dans l'erreur, camarade. Même s'il est issu du programme Poutine, Medvedev, n'est pas qu'un homme de paille. il n'a pas eu encore l'occasion de pouvoir poser son empreinte comme a pu le faire son mentor et prédécesseur, mais pour le moment, il fait bien ce qu'il a à faire.

Pendant ce temps là, Vlad' ne se fait pas oublier. Mais montre surtout qu'il ne veut pas empiéter sur les plates bandes de son président à l'inverse d'un PR qui écrabouille ses ministres à quelques centaines de kilomètres de là.

Alors dans le secret du Kremlin, l'homme fort du KGB donne t il des cons-eils/ignes à l'avocat d'affaire? fort probable, mais quoi de plus normal quand ce dernier doit poursuivre la politique générale initiée par le premier?

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C'est quoi ces histoires de donner des conseils ou que Medvedev soit quelqu'un de valable? Ca n'a rien à voir: je parle de POUVOIR. Que Medvedev puiise être intelligent et avoir de la personnalité, je n'en sais rien et aucun de nous ne peut le savoir, mais je suis prêt à le croire.

Mais là je parle du pouvoir réel, cette chose qui ne s'exerce pas par la vertu de qui a le droit écrit par statut rédigé dans la constitution, mais uniquement par le poids politique, c'ezst à dire le contrôle effectif qu'on exerce concrètement sur les rouages du pouvoir par les clientèles et sous-clientèles politiques qui ne s'obtiennent que par un nombre limité de moyens:

- les amitiés et loyautés

- l'argent

- la peur

- l'inertie

Que Medvedev puisse être désigné pour "hériter" de ces réseaux que Poutine a forgé quand ce dernier voudra se retirer, c'est extrêmement possible. Que Poutine soit suffisamment malin pour, en public, ne jamais avoir l'air de celui qui décide avant le président en titre, c'est tout-à-fait certain, et le but premier, bien plus que de ne pas passer pour un genre de tyran, c'est de fortifier le statut, dans les esprits, de la position de président. Mais c'est pas la position de président en soi qui donne le pouvoir: la réalité, ce sont les clientèles, les réseaux, les chaînes de loyauté, les gens qu'on "tient" d'une manière ou d'une autre.... Et ça, c'est Poutine qui les a forgées et qui les garde. Ce sont des questions avant tout de personnes, et qui veut le pouvoir les forge lui-même parce qu'elles n'ont pas de continuité en l'état. Ce sont des engrenages complexes que chaque homme de pouvoir se forge.

Medvdev a peut-être commencé à s'en forger, mais l'essentiel, c'est Vlady qui les a.

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Ne pas payer ses ouvriers pendant des mois risque de fortement faire baisser la productivité  >:(

Il y a une epoque pas si lointaine ou les ouvriers etaient payes en nature, charge a chacun d'arriver a vendre pour avoir de l'argent... Pas tres pratique quand l'usine ou tu travaille fabrique des clous...

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C'est quoi ces histoires de donner des conseils ou que Medvedev soit quelqu'un de valable? Ca n'a rien à voir: je parle de POUVOIR. Que Medvedev puiise être intelligent et avoir de la personnalité, je n'en sais rien et aucun de nous ne peut le savoir, mais je suis prêt à le croire.

Mais là je parle du pouvoir réel, cette chose qui ne s'exerce pas par la vertu de qui a le droit écrit par statut rédigé dans la constitution, mais uniquement par le poids politique, c'ezst à dire le contrôle effectif qu'on exerce concrètement sur les rouages du pouvoir par les clientèles et sous-clientèles politiques qui ne s'obtiennent que par un nombre limité de moyens:

- les amitiés et loyautés

- l'argent

- la peur

- l'inertie

Que Medvedev puisse être désigné pour "hériter" de ces réseaux que Poutine a forgé quand ce dernier voudra se retirer, c'est extrêmement possible. Que Poutine soit suffisamment malin pour, en public, ne jamais avoir l'air de celui qui décide avant le président en titre, c'est tout-à-fait certain, et le but premier, bien plus que de ne pas passer pour un genre de tyran, c'est de fortifier le statut, dans les esprits, de la position de président. Mais c'est pas la position de président en soi qui donne le pouvoir: la réalité, ce sont les clientèles, les réseaux, les chaînes de loyauté, les gens qu'on "tient" d'une manière ou d'une autre.... Et ça, c'est Poutine qui les a forgées et qui les garde. Ce sont des questions avant tout de personnes, et qui veut le pouvoir les forge lui-même parce qu'elles n'ont pas de continuité en l'état. Ce sont des engrenages complexes que chaque homme de pouvoir se forge.

Medvdev a peut-être commencé à s'en forger, mais l'essentiel, c'est Vlady qui les a.

sur ce point nous sommes bien d'accord. En même temps, c'est tout à fait logique et si Medved' a son propre tissu de relation c'est surtout par le réseau instauré par son mentor qu'il tient et tiendra les rennes du pays. A voir si dans le temps ces réseaux vont passer sous la tutelle de Dmitri main de fer - gant de soie Medvedev (qui aurait son petit caractère. Tu me diras, il en faut pour se hisser à ce niveau là) ou rester sous la houlette de Vladimir acier-titane Poutine.

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C'est sûr, mais personne ici ne peut prétendre savoir comment Medvedev est vraiment arrivé dans le champ de vision en mode bisounours de Poutine (un concept dur à saisir  :lol:), ni quel est vraiment son caractère ou son "ampleur": peut-être est-il un brillantissime exécutant et/ou un homme qui est parvenu, d'une manière ou d'une autre, à convaincre Poutine qu'il était un homme de confiance (et/ou Poutine le "tient"-il d'une manière ou d'une autre, seul vrai gage de confiance à ce niveau et pour quelqu'un de la formation de Poutine).... Des hommes avec de la compétence et de la personnalité peuvent rester des seconds de fait toute leur vie: regarde Messmer, on ne peut absolument pas dire qu'il se soit agit d'une tapette, d'un sensible, d'un mec sans personnalité ou sans opinion, ou encore d'un con. Mais il avait choisi une certaine façon de faire avancer la cause à laquelle il s'était rallié, en évitant les guerres de chefs.

Le fait est que Medvdev fait un peu trop fade et manque de charisme ou de personnalité visible (d'identité te dirait un communicant) pour s'affirmer comme un leader, sauf dans la continuation de Poutine, soit un "Pompidovski"  ;).

Quand aux histoires de réseaux qu'on maîtrise: on ne peut vraiment en hériter. On ne peut en récupérer qu'une partie, c'est inévitable: à l'intérieur de cette nébuleuse de loyautés, de personnes "tenues", d'amitiés, de contrôles.... un homme qui monte se fera 10 ennemis pour un client, 10 mécontents pour un demi-satisfait....

Les grands hommes d'Etat ne sont pas seulement des gens intelligents/forts qui ont eu une vision et un peu de réussite, ce sont surtout des mecs qui ont pu maîtriser le gros des rouages de pouvoirs, ou en tout cas une partie significative: Sarko est un de ceux qui en a le plus maîtrisé depuis 20 piges en France, et pourtant, sa marge de manoeuvre est limitée. Pompidou n'avait qu'une partie des leviers et relais dont bénéficiait De Gaulle, et pourtant il était relativement peu contesté (par rapport à ce qui s'est fait ensuite) dans la nébuleuse gaulliste et dans les réseaux encore plus étendus qui l'entourent.

Dans une version plus ancienne et violente, Pierre le Grand, comme Louis XIV, a du se créer une clientèle et éliminer violemment (dans le sang et/ou institutionnellement) le gros des réseaux qui trustaient les rouages du pouvoir: le gros des boyards, l'Eglise orthodoxe et les strelitz pour Pierre le Grand, les Grands du Royaume (des entités géopolitiques aux réseaux et moyens immenses avant la Fronde), le Parlement de Paris, plusieurs assemblées d'Etat de Provinces et les soutiens étrangers de ces clans pour Louis XIV.

Notre Roi Soleil, initialement via Mazarin puis Colbert, a en fait créé le pouvoir administratif de la monarchie en rachetant, prenant, volant ou supprimant tous les grands réseaux administratifs, financiers, économiques et politiques, nationaux et provinciaux. D'une masse de réseaux privés, il a progressivement fait un réseau de plus en plus homogène, mais surtout centralisé; il est devenu le seul patron d'importance pour la distribution des faveurs, titres, prébendes, privilèges, postes, charges, offices.... Là où auparavant ces patronages étaient répartis entre l'autorité royale, quelques grands commis, et surtout les Grands du Royaume et les Assemblées et Parlements provinciaux.

Pierre le Grand a fait de même en Russie, en partant d'un point de déliquescence et de dilution assez similaire. Et ses premiers outils furent d'un côté les experts étrangers dans de multiples domaines, et surtout ceux que sa tante voyaient comme des gamins jouant à la guerre, à savoir ses centaines de petits clients, amis, camarades et suivants qu'il organisa dans les régiments Preobrajenski et Semionovski, et qui lui permirent, bien plus que les reliquats de pouvoir surtout théoriques laissés à sa fonction, de reprendre en main le pouvoir.

Poutine n'a pas opéré autrement, avec l'avantage supplémentaire d'avoir eu le patronage de l'éponge de l'Oural comme effet boost, mais ce alors qu'il disposait déjà d'un solide réseau d'amitié, de relations et de dépendances dans l'appareil de sécurité et de renseignement. Il a pu garder ces connections, mais aussi devenir suffisamment incontournable pour pouvoir s'en affranchir et ne plus être "celui d'entre nous" qui est au gouvernement, mais "le boss".

Medvedev, j'ai quelques doutes sur sa capacité à opérer un tel mouvement, sachant qu'il ne dispose pas d'une telle base initiale, et d'un autre côté qu'il n'a pas non plus, pour le côté grand public (qui gagne de la puissance aussi), d'un charisme puissant (Poutine non plus) ou d'une "identité" visuelle et mentale (ce que Poutine a su éminemment développer, malgré son caractère d'homme de cabinet et sa tronche de fouine). Medvedev fait un peu trop premier de la classe/gendre idéal fadasse pour détonner et espérer peser tout seul au milieu de ceux, au sein même de la nébuleuse poutinienne, qui se poseront inévitablement un jour comme concurrents. Je sais que c'est toujours de ceux qu'ont l'air de rien dont il faut se méfier, mais bon. Disons que si c'est un jour lui le boss, ce sera pas par une capacité à retourner les foules ou à présenter une image forte comme Poutine a su le faire, malgré un physique et un charisme pas franchement évidents (mais une gueule "différente"  ;)). L'homme dur, l'homme ferme dans la tourmente, le calme dangereux, la barbouze, le judoka.... Avec une gueule pas trop canonique, ça a pu créer quelque chose.

Medvedev devrait se faire une grosse balaffre sur la gueule, avec peut-être une barbe  :lol:, ça aiderait. Et puis se faire voir dans des trucs puissants, genre sports extrêmes, périodes militaires de rappel, bagarres collectives sur la glace (apparemment, le torse poil ça fonctionne  :lol:, enfin, s'il a pas trop de brioche), et un ou deux événements dramatiques (un attentat évité de peu, ça aiderait: un coup mieux réussi que l'Observatoire  :lol:). S'il ne peut compter que sur la patronage de Poutine et sur des réseaux de pouvoir hérités et forgés par lui (qui seront trop peu), ça suffira pas.

Bref, le Medvedev n'est pas encore autre chose qu'un second. Et il y en a plein.

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