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Skw

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Tout ce qui a été posté par Skw

  1. Les militaires, stratèges et géopoliticiens avaient tous conscience du risque... Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. En fait, je lis plus les déclarations de Le Drian comme une critique faîte aux précédents président et gouvernement. Avant la présidentielle, la situation au Sahel était largement tue par les autorités françaises. Et ça semble logique, puisque une telle communication aurait sans doute été néfaste pour un président sortant qui avait plutôt été loué par l'ensemble des Français - même si je ne partageais pas le même enthousiasme - pour son interventionnisme dans le contexte libyen. Bref, une fois de plus nous percevons les difficultés pour notre République à combiner d'un côté les questions militaires et géostratégiques puis de l'autre le débat démocratique. Le calendrier politique influence largement notre réactivité militaire et géostratégique.
  2. Les islamistes du Mujao recrutent en masse parmi les jeunes du nord du Mali
  3. La vulgarisation ne suffit pas ! Tancrède, il faut comprendre que je suis un pro-vulgarisation scientifique. Seulement, je pense que cela ne peut pas suffire. Ce n'est pas en mettant quelques scientifiques jésuites au prêche que l'on changera grand-chose. Et c'est pourquoi j'évoquais ce contexte de démocratisation de la société, du débat public. Non pas que ce soit une fatalité, mais ce sont de nouveaux défis pour le monde scientifique et il va falloir changer les choses de fond en comble pour que cette parole vulgarisatrice puisse toucher le plus grand nombre. Et c'est d'ailleurs pourquoi, j'abonde dans ton sens quand tu expliques que cela doit commencer avec les instituteurs et professeurs de sciences dans les petites classes. Mais, sans doute faudra-t-il aller encore bien plus loin. Ensuite, je n'ai jamais expliqué que la vulgarisation n'existait pas jadis, mais je soutenais qu'elle était bien moins fréquente. Nous avons aujourd'hui une profusion d'informations scientifiques, et ce pour "profane de tous niveaux". Il faut juste avoir l'envie de s'y mettre. Le triste plouc ou l'attitude négative à l'encontre du savoir. En aucun cas, je me moquais du "du triste plouc bas de gamme qui n'a pas l'heur et le bonheur de se passionner pour la trigonométrie ou le boson de Higgs". J'ai moi-même de nombreuses failles dans le champ du savoir, certaines thématiques m'intéressant plutôt moins que d'autres, et je sais de très nombreuses personnes être plus savantes que moi. Par contre, je déplore le peu de curiosité, voire la paresse intellectuelle que nous montrons dans notre société française. Et cela n'est pas seulement à l'égard de la science, mais plus en général à l'égard du savoir. J'ai vécu dans des pays que l'on considère parfois comme "tiers-mondistes" ou "sous-développés" : les gamins et adultes que j'ai pu y rencontrer avaient une soif de savoir en général bien plus grande que celle que l'on peut trouver dans notre contrée hexagonale. J'ai pu voir des domestiques, mères, qui allaient suivre des cours du soir et qui avaient lors de l'embauche demandé une organisation du temps permettant cette activité ! Pourtant dans ces contrées, il n'y a pas plus de vulgarisation et d'information scientifique disponible. Au contraire. Revenons en France : j'ai deux grands-pères qui furent agriculteurs, paysans auraient-ils même préféré dire, et qui parviennent à s'intéresser et s'informer sur des champs de la connaissance qui leur étaient très largement inconnus initialement. J'ai souvent pu entendre l'un d'entre eux, qui regrette fréquemment avec émotion de ne pas avoir pu aller au-delà du certificat d'études, répondre à ses petits-enfants lorsque ceux-ci lui posèrent des questions sur la physique et l'électronique. Il a lu, il s'est abonné à des revues, et il fréquente souvent les web-forums spécialisés quand il ne peut pas trouver réponse à ses questions ailleurs. Mon autre grand-père n'avait pas la même passion pour la physique, mais il s'était construit un réel savoir en biologie. J'ai bien conscience que ces deux spécimens qui me sont familiers ne représentent pas la majorité. Mais que l'on ne vienne pas me dire qu'il est difficile de trouver de la vulgarisation sur le Boson de Higgs et sur le LHC quand mon grand-père paysan du fin fond de la France arrive à trouver l'information là où elle est disponible. La première chose à changer, c'est donc cette curiosité, cette relation au savoir qui fait de plus en plus défaut dans notre société de confort. La vulgarisation par le chercheur ? Il est évident que le monde de la recherche française doit s'adapter aux enjeux de son époque. Et il y a du boulot. Pour autant, les contributeurs que nous sommes sont-ils prêts à voir des enseignants-chercheurs publier encore moins que ce n'est le cas actuellement, de voir nos scientifiques céder de plus en plus de prix internationaux, de voir les universités reculer dans les classements internationaux qui bien que totalement infondés et mal conçus impactent fortement l'image, et ce pour faire de la vulgarisation et autres activités annexes ? Comme quoi, au fond, le problème n'est pas seulement celui des ego et des scientifiques carriéristes... Si l'on veut que nos enseignants-chercheurs fassent de la vulgarisation, il va falloir adapter le monde de la recherche et être prêt à en payer le prix. L'orientation proposée n'est pas forcément mauvaise, et je suis persuadé que nombre de nos chercheurs s'épanouiraient dans la vulgarisation scientifique, mais contrairement à ce que tu sembles penser, Tancrède, tout n'est pas dans la main du scientifique : c'est un choix de société que nous avons à faire. Et c'est au final le politique qui décide des statuts de nos chercheurs et de la manière avec laquelle ils doivent conduire la recherche. Bref, contrairement à ce que tu laissais penser, ce n'est pas une volonté du chercheur de rester dans sa tour d'ivoire. C'est une volonté du chercheur de pouvoir jouer un rôle dans le monde académique qui, lui, est mondial. En outre, ce ne sont pas forcément les sujets les plus simples à vulgariser qui sont les plus utiles à la société. Enfin, pas sûr que le chercheur soit le meilleur vulgarisateur... Déjà qu'une proportion non négligeable des chercheurs de haute qualité sont de piètres enseignants. L'un ne va pas forcément avec l'autre. La mystification ou la vulgarisation ? Tancrède, tu évoques à la fin de ton dernier message diverses propositions pour le monde de la défense et le monde de la recherche. Et tu proposes de jouer sur la mystification. Personnellement, j'ai du mal avec le concept de mystification. C'est un rapport entre le scientifique et le citoyen que je ne veux pas/plus voir, car il y a dans le terme une idée de tromperie, d'un abus de crédulité. Or, si nous voulons justement intégré les questions scientifiques dans le débat démocratique, il faut justement en finir avec cette mystification. D'autant plus que cela ne marcherait pas aussi bien que par le passé... Le scientifique mystificateur passerait vite fait pour un comploteur. Non, il faut de la vulgarisation - ou trouvons un terme plus approprié - et surtout au préalable une réelle évolution dans le rapport de la population au savoir. Sans cela, il sera difficile de faire de la vulgarisation efficace. Le monde de la recherche et son implication dans le tissu socio-politico-économique. Tu évoques un exemple américain de "communauté scientifique avec des chefs d'entreprises, des directeurs financiers, des conseils d'administration, précisément en créant un rapport de force (et les gars en question n'avaient pas plus de visibilité sur l'avenir des découvertes, pas de poids financier en tant que tel)". Je peux te dire que des collusions entre le monde de l'entreprise, de la recherche et du politique, ça existe en Europe. Je connais plus particulièrement les cas allemand et français, et ça existe depuis un moment. T'es-tu par exemple penché sur le cas, pourtant déjà ancien, du pôle conducteurs et nanotechnologies de Grenoble ? Le cas était déjà connu dans les années 70 pour avoir su mobiliser des politiques, des scientifiques et des industriels autour de structures comme le CEA, et notamment le LETI. Désormais, on a un agglomérat des plus grandes sociétés mondiales dans le secteur des nano-technologies (HP, ST-Microelectronics, Philips, Motorola, SOITEC) et un grand nombre de brevets déposés en la matière. Ce n'est peut-être pas la Silicon-Valley, mais cela prouve que le processus que tu appelles existe depuis un moment. Evidemment, cette imbrication pourrait être poussée plus loin, mais le monde scientifique que je connais et fréquente ne correspond pas vraiment à celui que tu as pu décrire. Et pourtant, je suis généralement très critique à l'encontre du monde de la recherche française. Révolutionner le monde de la recherche et au-delà. Continuons sur cet exemple grenoblois et tentons de comprendre pourquoi cela s'est fait précisément en cet endroit. Cette dynamique grenobloise s'explique sans doute par son histoire et un réseau politique qui a toujours été attentif aux ardeurs scientifiques. De nombreux maires de la ville avaient d'ailleurs été des industriels ou proches du monde industriel. Aussi, petite anecdote qui explique beaucoup : Louis Néel (Prix Nobel de Physique 1970) qui a fait venir le CERN à Grenoble, ce qui deviendrait ensuite un des centres du CEA, s'était pris plusieurs portes au nez à travers la France avant de trouver des interlocuteurs assez curieux en Isère. Si tu es dans un contexte territorial peu propice à l'écoute, tu pourras remuer la terre et le ciel, faire de la pédagogie, il y a un moment où tu préféreras monter ton projet ailleurs, voire à l'étranger. Ce n'est donc pas seulement le monde scientifique qu'il faut révolutionner. C'est l'ensemble de la société et son rapport au savoir. Le problème, ce n'est pas d'être ignorant mais c'est d'avoir un manque cruel de curiosité et de soif de savoir. ____________________ PS : Tancrède à écrit : "Je me suis pas énervé contre les scientifiques dans ce fil ? Y'a t-il un seul commentaire les visant? J'y demande juste des grilles de lecture." Ce n'était pas à prendre au premier degré Tancrède ! Dans ce fil, tu te montres parfois sceptique - et moi aussi par la même - devant les développements scientifiques proposés par certains auteurs de S-F ;)
  4. Si cela est vrai, c'est qu'on a été nuls. Parce que c'était assez prévisible.
  5. Je suis fort dubitatif... Ce sont les services spéciaux allemands qui auraient déterré les corps de soldats britanniques ? Mouais, on a bien assez d'idiots en France pour retourner toutes les tombes du pays.
  6. Je connais un certain nombre d'instituts et de laboratoires dont le budget est en très grande majorité (je dis bien en "très grande majorité") financé par des collectivités locales et des entreprises privées, ou qui fonctionnent très souvent sur commandes ou avec l'argent des brevets et qui ne sont absolument pas sûrs de retrouver les mêmes financements d'une année à l'autre. Evidemment, il ne s'agit pas de science fondamentale. Mais je pense que tu as une vision un peu caricaturale du fonctionnement du monde académique.
  7. Mon propos n'a malheureusement pas été compris. Tancrède évoquait une période durant laquelle la science avait une réelle légitimité. Pour autant, il n'y avait pas plus de vulgarisation. Au contraire, il y en avait très peu. Comment expliquer alors cette autorité que la science exerçait sur le citoyen ? Cet homme ou cette femme des temps modernes, qui pourtant n'y captait rien à la radioactivité, à la désintégration du radium ou à l'équation de Schrödinger, avait une considération réelle pour le scientifique. Pour caricaturer, on aurait pu lui mettre devant lui le Sganarelle du Médecin malgré lui, le charme aurait fait son effet. Ainsi, la mystification n'appelait aucune vulgarisation. Au contraire, même ! Et je ne suis en rien contre la vulgarisation. Je préfère évidemment ce rapport entre le scientifique et le profane à celui de la mystification. Mais je pense que la vulgarisation ne réglera pas l'ensemble des problèmes. Pour qu'une vulgarisation soit efficace, il faut que la société soit prête à recevoir ce discours vulgarisateur. Il faut donc sans doute réfléchir en amont au rapport qu'entretient une société avec le domaine de la connaissance, avant même que l'on aborde la transmission de l'information scientifique. Le monde scientifique doit actuellement faire face à de nouveaux défis. Le contexte sociétal a radicalement évolué depuis les années 60 : - Nous sommes dans à une société démocratisée et au sein de laquelle plus que jamais le citoyen veut avoir droit à la parole. Quand le citoyen ne comprend pas, il a d'ailleurs tendance à montrer une certaine réticence. Dans les cas les plus extrêmes, il aura tendance à s'inscrire dans une théorie du complot. C'est assez fou d'ailleurs ce que l'on a pu lire lors du lancement du LHC. - Nous sommes dans une société démocratisée et au sein de laquelle le citoyen que l'on voulait éclairé ne fait plus beaucoup d'efforts pour se cultiver, pour chercher à comprendre. Il faut lui mettre du miam miam dans le becquée. Et ce citoyen préfère crier à l'entreprise diabolique lorsqu'il ne comprend pas et/ou qu'il n'a pas eu sa becquée. - Nous sommes dans une société de masse, avec une sphère médiatique construite autour de la médiocrité. (Cf. Jürgen Habermas) Ce n'est plus au spectateur de s'adapter à la qualité du débat public comme ça l'était encore au 19ème siècle ou au début du 20ème, mais c'est aux médias de s'adapter à la médiocrité du spectateur pour faire de l'audimat et de l'audience. - Nous sommes dans une "société du risque" (Cf. Ulrich Beck) et au sein de laquelle la précaution est devenue une valeur maîtresse. Dans ce contexte, l'innovation et la recherche sont bien souvent devenues suspectes. Ainsi, cette réflexion sur le rapport contemporain entre chercheur et profane pose forcément la question du jeu démocratique actuel. Il y a certes des points positifs dans cette évolution. Les scientifiques sont obligés de se remettre en cause, de s'interroger sur la dimension éthique de leurs recherches et de se questionner encore davantage sur leur utilité pour la société. Néanmoins, on peut se demander si le citoyen contemporain n'est pas paradoxal. Il veut plus de liberté de parole, être écouté, mais ne fait pas forcément les efforts nécessaires pour pouvoir s'immiscer dans le débat de manière pertinente. Et nous avons d'ailleurs le même problème avec les politiques. Certains des échanges ayant été tenus lors du débat sur Hadopi montre que nos députés/ministres étaient bien souvent dépassés. Ainsi, au delà de la vulgarisation, il y a toute une réflexion à mener sur l'intégration des questions scientifiques et techniques dans le jeu démocratique. Certains politologues, sociologues, philosophes et épistémologues se sont penchés sur la question, mais il s'avère difficile de trouver des solutions réellement opérationnels. En tout cas, toutes les solutions proposées appellent un investissement du côté du citoyen. Ensuite, j'abonde dans votre sens lorsque vous évoquez certaines des limites du monde scientifique actuel. Ce n'est pas moi qui vais vous expliquer que le monde académique contemporain est sans défaut puisque je pense au contraire qu'il tend à débloquer dans nombre de ses orientations récentes. Enfin, pour revenir à la question initiale, est-ce au chercheur lui-même de vulgariser ? Peut-être une nouvelle profession est-elle à imaginer, des chargés de vulgarisation scientifique ? Car j'estime que le chercheur actuel, notamment en France, a bien trop de fonctions/charges connexes à la recherche elle-même. Si l'on estimait le nombre d'heures concrètement dédiées à la recherche chez nos enseignants-chercheurs, on serait parfois sidérés. Beaucoup des tâches effectuées par les enseignants-chercheurs pourraient tout aussi bien être réalisées par des personnes spécialisées dans la tâche et avec un niveau d'études bien moindre. On s'étonne du faible nombre de publications scientifiques en France, mais lorsque l'on compare les charges dévolues à l'enseignant-chercheur en France à celles de leurs voisins britanniques et allemands... hmmm, sans commentaire. Et lorsque l'on multiplie les charges pour un enseignant-chercheur on tend à réduire d'autant son efficacité dans chacune des charges, car faire la transition entre chacune des activités induit toujours une perte de temps et donc de productivité. _________________ PS : Pour les outrances, oui, Tancrède semble avoir ces derniers temps quelques aigreurs contre le monde scientifique. Lire le fil sur la science-fiction scientifique et quelques-unes de ses sorties. Tu t'es dernièrement accroché avec un physicien fondamentaliste dans le métro ? :lol: La collision de deux protons en milieu souterrain... ;)
  8. Oui, Tancrède. Mais la période que tu évoques avec pertinence ne montrait pourtant pas plus de vulgarisation. Bien moins, au contraire. Par contre, la science avait un pouvoir mystificateur. Par de nombreux aspects, elle avait remplacé la religion. Désormais, la science ne fait plus sens et elle n'est plus le moyen au travers duquel une société se réalise. Tout comme le prêtre, le chercheur n'a plus cette légitimité de jadis, et il ne l'aura peut-être plus jamais. De ce point de vue, la situation contemporaine est d'ailleurs préférable sans doute, car un scientifique mystificateur est sans doute loin d'être l'idéal. C'est même dangereux. Ainsi, pour moi, le scientifique de l'époque ne vendait pas : il mystifiait !
  9. Si on t'explique que tu seras payé au nombre d'aspirateurs vendus, alors tu orientes ton activité de telle manière à vendre le plus d'aspirateurs. Dans la recherche, c'est pareil. Tu es évalué en fonction de certains critères (nombre de publications, de citations, de charges acceptées, etc.) Et si tu ne réponds pas à ces critères de la valorisation universitaire, tu es généralement mis au placard et tu vois les financements partir ailleurs, tu commences à avoir du mal à trouver des bourses pour tes doctorants, et ainsi de suite. Ca dissuade de vouloir prendre des voies un peu folkloriques... Et dans un tel contexte, la vulgarisation scientifique, c'est du luxe. C'est sans doute déplorable, mais le scientifique fonctionne comme tout autre acteur économique... sauf que s'il avait été un réel acteur économique, il serait parti dans le privé depuis bien longtemps ce débile, mais c'est une autre question ^^ Pierre Gilles de Gennes explique cela en fin de carrière. Sans son Prix Nobel, sa parole de vulgarisateur n'aurait jamais été écoutée avec autant d'acuité. Autrement dit, il a pu vulgariser efficacement parce qu'il a passé une bonne partie de sa vie à se concentrer en priorité sur son travail de recherche. Sans son Prix Nobel, adieu les temps d'antenne. Dans une société, à côté des ingénieurs, tu as généralement des personnes qui sont spécialisées dans le marketing et la vente. Le pouvoir dans le monde scientifique, comme je te l'ai expliqué plus haut, ça se compte en citations, en publications et autres éléments quantitatifs. Et accessoirement, ça ce compte en relations auprès des décideurs, financeurs et politiques. C'est auprès d'eux que tu dois démarcher. Sans ça, pas de reconnaissance institutionnelle, pas de financement, pas de matériel, pas de doctorant. Alors oui, ce système est largement idiot. Mais c'est avant tout le politique qui exige des résultats, notamment en termes de prix et de publications à ses chercheurs, et qui oriente largement le système. Si tu veux que le chercheur fonctionne différemment, qu'il consacre par exemple du temps à la vulgarisation, alors tu l'évalues différemment. On peut également imaginer une réorganisation des charges des enseignants-chercheurs, mais là encore, c'est surtout le politique qui décide.
  10. On n'a jamais eu autant de vulgarisation scientifique à disponibilité et gratuite en plus. Même plus besoin de savoir lire... suffit d'aller sur youtube pour avoir droit à des tonnes de vidéos sur ce qu'est le Boson de Higgs et ce qu'il représente pour le monde de la recherche. Par contre, il est vrai que l'essentiel de cette information est souvent en anglais. Mais il ne faut pas exagérer non plus : quand on cherche de l'information et de l'explication en français, avec les moyens contemporains, généralement on la trouve ! Mais cela suppose un effort et une curiosité qui semblent au-delà des exigences contemporaines. Voici un extrait de Jacques Brel qui résume largement mon point de vue : [dailymotion=640,390]video/x2wtz_jacques-brel-et-la-betise_music[/dailymotion] Pendant longtemps, j'ai estimé que le propos de Brel était exagéré. Il est par exemple plus difficile pour une mère travaillant et devant en outre élever ses enfants seule de trouver le temps de se cultiver, l'énergie d'être curieuse. Mais, désormais, étant nos modes de vie actuels, pour beaucoup de nos contemporains, il n'y a plus d'excuse. C'est tout simplement de la paresse. [Et je ne m'exclus pas du lot !] Donc, pour la minimisation continuelle, ne t'inquiète pas. Peu importe ce que pourront faire les scientifiques, nous nous trouverons avec une bande d'ignares qui continuera à penser que le soleil tourne autour de la terre... On a beau se foutre de la gueule des Américains n'ayant aucune curiosité pour la géographie mondiale, mais ce n'est pas plus reluisant de voir le pourcentage de la population hexagonale n'ayant pas encore intégré l'élément de base de la révolution copernicienne. Un autre problème, c'est la dimension médiatique. Pour communiquer un travail scientifique, le chercheur privilégiera désormais l'article dans une revue scientifique. Mais ces revues, qui ont tendance à accélérer le rythme de la recherche, ont également de nombreux défauts. Elles sont plutôt moins accessibles pour le lambda que d'autres formes de communications scientifiques. Il faut ensuite aller voir du côté de la sphère médiatique ouverte. Quand tu vois que les rédacteurs en chef te balancent les Bogdanov en première ligne, alors qu'ils sont loin d'être les plus compétents et qu'ils ont d'ailleurs tendance à compliquer les choses encore plus qu'elles ne le sont... Euh, comment dire ? Oui, on préfère avoir des caricatures qui font rire en diffusant une image du scientifique égaré - et complètement erronée - et parlant avec des mots compliqués. La tête au carré, émission de vulgarisation scientifique audible sur France Inter, ne connaît pas le même succès... c'est étonnant, non ? Habermas l'a bien expliqué : nous avons une sphère médiatique contemporaine dans laquelle le citoyen ne fait plus l'effort de se mettre au niveau de l'information, mais dans laquelle le citoyen-roi se voit proposer une information adaptée à son apathie intellectuelle. Le Lay l'a dit en d'autres mots : "nous vendons du temps de cerveau disponible". Louons d'ailleurs le très bel effort de vulgarisation scientifique ; on ne pouvait pas trouver meilleurs mots pour expliquer les travaux de Habermas. Pour le Prix Nobel, il me semble que tu évoques Pierre-Gilles de Gennes. Tu noteras bien que son travail de vulgarisation, il l'a surtout fait en fin de carrière, comme beaucoup de ceux qui font cette démarche. C'est loin d'être impossible, mais c'est bien plus difficile de le faire avant... De plus, ce travail de vulgarisation ne sera jamais valorisé dans l'évaluation, et donc par les pouvoirs publics. Ensuite, tu as intérêt à faire ta communication dans les revues académiques avant que les autres ne le fassent, sinon là encore ton travail sera déprécié et tu seras donc moins bien évalué. Il y a donc une forme de course contre le temps qui laisse souvent peu la place à de la vulgarisation.
  11. Skw

    Navy quiz

    Jolie photographie en tout cas... Juste dommage qu'il y ait la reliure. Tu l'as puisée où ?
  12. Skw

    Navy quiz

    Je dirais HMS Hood. En tout cas, ça semble britannique.
  13. Skw

    Photos SNA et SNLE

    Il me semble que c'est à côté de la base sous-marine de New London, dans le Connecticut. J'ai déjà vu ce phare en photo avec d'autres soums sortant de cette base.
  14. La Finlande a surtout un peu plus de latitude que la plupart des autres pays de la zone euro, car son premier partenaire commercial étant la Russie. Et vu leur poids plutôt réduit dans la zone UE, ils peuvent espérer voir les grands pays remettre de l'ordre, tout en s'éclipsant pour ne pas avoir à payer. Si jamais la France ou surtout l'Allemagne faisaient de même, ce serait tout simplement se mettre une balle dans le pieds. Par contre, si jamais la France puis l'Allemagne s'effondrent également, la Finlande le sentira tout de même passer, zone euro ou pas.
  15. Comment ils disent déjà les grands manitous de la psychanalyse ? Ah oui, le stade sadique-anal... Je retourne lire le fil consacré au budget de la défense.
  16. Skw

    Budget de la Défense

    Ca ne serait pas possible de créer une sous-partie du forum intitulée "Figaro/Libération : les commentaires !" et réservée aux hors-sujets ? On y déplacerait tous les sujets/posts qui traitent de l'éducation nationale, des gauchos-crypto-communistes, des bourrés-pastis de la droite PMU-UMP, des tyrannosaures de course drivés par des jésus en casaque blanche et bombe dorée, des agressions dans le métro et autres supplices contemporains, de notre société qui part à vélo ? Parce que je ne vois pas comment on va s'en sortir autrement... Il y a bien le forum de Tmor, mais force est de constater qu'il ne contente pas le peuple et sa formidable soif d'expression.
  17. Skw

    Présentation de Piloufas

    La bienvenue ! Hélicoptères de la marine, je présume.
  18. Tout d'abord, je plussoie Akhilleus : le 11ème siècle fut particulièrement lourd pour les juifs. Les massacres se sont succédés, que ce soit à Grenade, à Fès ou encore à Kairouan. Ensuite, on a tendance à se remémorer les statuts de protection offerts par certaines autorités du Maghreb. En passant, les juifs payaient d'ailleurs souvent très cher, à travers une taxation spéciale, pour jouir de ces protections. Mais il ne faut pas oublier non plus que l'autorité du monarque avait ses limites territoriales (quand on partait vers l'intérieur, finie la protection et généralement c'était une condition de servage) et que les fils prenant la succession n'étaient pas forcément aussi cléments. Ainsi, on a vu des massacres suivre des périodes de protection. Par exemple, après le règne alaouite de Sidi Mohammed ben Abdallah qui avait été plutôt paisible pour les juifs, on aura eu Moulay Yazid qui en deux ans de pouvoir (1790-1792) aura décidé de détruire la mellah et les synagogues de Fès, d'en expulser la population et de fait pendre un grand nombre des juifs de la ville. Un peu après, il ne manquera pas d'ailleurs de torturer quelques dizaines/centaines de personnalités musulmanes de la ville. Ceci n'est qu'un exemple des modifications fréquentes dans les relations entre les institutions politiques et la communauté juive. D'ailleurs, les monarques furent parfois contraints à durcir leur politique envers les juifs quand la population musulmane trouvaient ceux-ci trop conciliants. En outre, les Juifs n'ont pas forcément attendu le Décret Crémieux pour quitter le Maghreb. Au 13ème siècle, pour des raisons parfois économiques mais aussi pour des questions de conditions, beaucoup de Juifs partirent pour l'Andalousie. Un nombre non négligeable de leurs descendants feront d'ailleurs le voyage inverse en 1492. Enfin, les juifs avaient sur l'espace public (il faudrait plutôt parler d'espace commun, mais par clarté, je conserve ce terme erroné) un statut souvent bien inférieur à celui du musulman. Et ça ressemble d'ailleurs assez largement aux réglementations urbaines qui étaient imposées par les autorités américaines, brésiliennes ou encore sud-africaines à l'encontre de leurs esclaves : interdiction de monter à cheval, de disposer des mêmes habits que le reste de la population, de disposer d'armes et de se défendre contre un européen/musulman, souvent même de chanter ou de danser sur la voie commune. Bon, généralement, il était en plus interdit pour les esclaves de consommer de l'alcool sur la voie commune dans les sociétés esclavagistes européennes : cet élément de comparaison est difficilement applicable dans une société à dominante musulmane. Mais pour le reste, ça se ressemble largement. Evidemment, le juif n'avait pas un statut d'esclave, n'était pas la propriété d'un maître, mais son statut dans la sphère commune en milieu urbain était parfois très semblable. Bref, Algerino, aucune volonté de nier la clémence et la protection qu'offrirent certains monarques du Maghreb aux populations juives, souvent en l'échange d'une taxe, mais il ne faudrait pas non plus nier les massacres ou les conditions d'infériorité dans lesquelles étaient placés les juifs. ____________________ PS : "Je suis d'origine maghrébine : c'est tout à fait normal que je défende le maghreb et l'Islam!" ... arf... Je vais devoir me mettre à nier la Saint Barthélémy - sachant que ma belle-famille est protestante, je sens que ça va être gai les prochaines réunions de famille - et à expliquer que la France n'a jamais fauté. N'y aurait-il pas quelqu'un pour m'aider à disculper Vichy et sa milice qui ont flingué quelques membres de ma famille ?
  19. Skw

    Salutations

    La bienvenue !
  20. Relis bien ! Le foyer fiscal payant déjà la taxe audiovisuelle liée à la détention d'un téléviseur n'aurait pas eu à payer une seconde fois la taxe en cas de détention d'un ordinateur. Sans chercher à discuter la pertinence même ou non de cette taxe audiovisuelle, il semblait assez logique d'étendre la taxe aux ordinateurs sachant que de nombreuses personnes regardent les programmes audiovisuels depuis l'ordinateur et non plus depuis le téléviseur. Bref, juste une adaptation aux évolutions technologiques. Le problème, c'est que certains foyers ont un ordinateur sans forcément l'utiliser pour regarder la télévision et qu'ils n'ont pas plus de téléviseurs pour un telle activité. Bref, la taxe audiovisuelle devra forcément être modernisée ou sinon disparaître. Un député nouveau centre / UMP avait d'ailleurs déjà fait une proposition analogue en 2007, il me semble. Finalement, Fillon avait en lieu et place décidé de taxer les FAI... ce qui n'était pas forcément idiot. Malheureusement, une plainte a été déposée à Bruxelles et il se pourrait que l'Etat français soit amené à reverser 1 milliards d'euros aux FAI... Une paille ! Pour info, en Allemagne, la GEZ (taxe audiovisuelle allemande) est de 215 euros pour chaque résidence équipée d'une télévision ! En France, on doit être à 125 Euros max par foyer fiscal. Et en Allemagne, c'est 70 euros par an quand on possède une radio sans avoir de TV dans son domicile ! Les émetteurs publics ne sont pas les mêmes selon le Land dans lequel on réside, mais ça vous donne généralement le droit d'écouter des daubes auditives pour vieux (du Frank Michael mais en pire), du Mireille Mathieu (oui, oui, notre icône défraîchie) et des tyroliennes affreuses (pléonasme)... Oui, ça sent le vécu :lol: :lol: :lol: Donc, quand je reviens en France, je m'estime heureux. Et quand on compare la situation française aux autres pays européens, notre redevance est plutôt moins chère... bon, pour la qualité des programmes, effectivement, on n'a pas forcément droit à la BBC ou à la ZDF.
  21. Skw

    Gripen

    Amarito, il faut bien comprendre que cette question du coût de l'heure de vol est primordiale pour Saab et son avenir dans l'aéronautique militaire. Pour Dassault, le principal argumentaire de vente, c'est le Spectra ; pour Saab, c'est le prix réduit d'achat et de l'heure de vol. Ils font alors tout pour communiquer sur cet aspect. C'est leur survie qui est en jeu. Et selon des rapports édités par les forces aériennes tchèques et sud-africaines, l'heure de vol sur Gripen C/D serait plus de 8.000 (Tchèques) à 10.000 (Sud-Africains) US$. Les Sud-africains ont même décidé de multiplier les heures de formation sur Hawk pour tenir autant que possible les coûts prévus.* Et Saab continue sa communication agressive sur le Gripen NG. Selon Saab, le coût de l'heure de vol serait de 4.000 US$. Pourtant, la Copac (Commission technique chargée d'évaluer les 3 candidats à l'appel d'offre brésilin FX-2) a estimé le prix de l'heure de vol à 8.000 US$,** alors que les Norvégiens et Néerlandais ont estimé l'heure de vol sur Gripen NG à 10.000 US$. _____________________ * L'heure de vol sur Hawk coûterait entre 4.000 et 6.000 US$, ce qui explique pourquoi les Sud-Africains privilégiaient initialement les heures sur Gripen. ** La Copac a mentionné une heure de vol sur Rafale à 14.000 US$, sans doute en reprenant les valeurs communiquées par Dassault.
  22. Oui, ils ont bien changé. A noter la tournure cependant : le texte évoque le "gouvernement" et non le "pays" dans son ensemble. La constitution américaine n'a jamais fait référence à Dieu, le premier amendement (ratifié le 15 décembre 1791) précisant d'ailleurs le principe de non ingérence de l'Etat dans la chose religieuse et la liberté de culte. Le seul écart fut alors Washington jurant sur la Bible. Si cet acte a été repris par tradition, rien n'oblige légalement un Président à jurer sur la Bible. En fait, c'est surtout dans les années 1950 et en plein maccarthysme que les "In God We Trust" et autres références à Dieu se sont multipliées, en opposition à une URSS athée. On savait déjà que la peur de l'Etat central, de la taxe et la mystification de la nature s'étaient instituées dans les mentalités américaines en opposition à l'Angleterre. Mais il est curieux de voir jusqu'à quel degré les Etats-Unis ont pu également être influencés par l'URSS, en réaction évidemment, dans la dimension religieuse. Certes, la religion était déjà une constituante très importante de la vie publique américaine mais il avait jusqu'alors existé une frontière assez marquée entre l'institution politique et le religieux. Fin du HS. Et merci Rochambeau : très intéressant.
  23. Skw

    Navy quiz

    Une classe Sigma... marocaine ou indonésienne donc... de fabrication néerlandaise.
  24. C'est CNN aussi. Sur la Fox, ça n'aurait pas été du même calibre ^^
  25. Je ne me fait pas d'illusion, ayant d'ailleurs expliqué que la promesse ne serait probablement pas plus tenue en fin de mandat et que son système de financement du logement social, c'était assez largement du flan puisque le problème majeur n'étant pas un manque de fonds. Enfin, faut-il avoir plus foi dans les citoyens de notre cher pays ? Sont-ils prêts à élire un candidat qui leur promettra des coupes, des taxes et de l'austérité ? Sont-ils prêts à élire un candidat qui fera dans le pragmatisme plutôt que dans l'idéologie partisane ? D'une certaine manière, on mérite largement nos politiciens. PS : En passant, faut-il considérer ton intervention comme constructive ?
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