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Une nouvelle sociologie politique américaine révèle un accroissement des "centristes", un maintien des "liberals" et un affaiblissement des conservateurs. Il s'agit d'une étude de longue haleine menée par deux groupes d'enquêteurs issus entre autres des équipes de sondages des campagnes Obama et Romney (les campagnes ont ainsi leurs propres centres d'analyse, véritables "bataillon multicapteurs" de ces énormes organismes qui servent à allouer les ressources pendant les processus électoraux), aboutissant à une nouvelle radiographie de l'électorat dans ses composantes fondamentales. L'Amérique électorale dans ses tendances de base serait ainsi répartie en 3 grands groupes, eux-mêmes subdivisés en 8 sous groupes:

 

- liberals (la gauche) à 21%: les "bleeding hearts" (les "bonnes âmes" et partisans d'une politique compassionnée et/ou liée à une cause particulière considérée comme à gauche: type travaillistes, écolos....) et les "gospel left" (assimilables à des sociaux-démocrates pour l'essentiel, plus "divers gauches" et une petite minorité de "gauchistes" divers)

 

- le "grand" centre, plus fluctuant qu'à aucune autre époque, à 51%: les "minivan moderates" à 14% (classes moyennes de banlieues tranquilles), les "MBA middle" à 13% (haute éducation, CSP+, type bobos, cadres moyens et sups urbains), les "pick up populists" ) 12% (conservateurs modérés au plan social, économiquement vaguement au centre, plutôt de banlieue, zones rurales ou petites villes, classe moyenne et classe moyenne "inférieure"), et les "whatever men" à 13% (plutôt jeunes, assez cyniques, moyennement ou peu éduqués, peu impliqués dans la vie politique ou associative, déclassés....).

 

- les conservateurs ) 28%: les "talk radio heads" (extrême droite populo/beauf composant typiquement l'audience des hurleurs de grande audience comme Rush Limbaugh) et la "righteous right" (l'extrême droite religieuse tournant essentiellement autour des eglises évangéliques de diverses religions -même si principalement le baptisme et le pentecôtisme évangélistes-: c'est ce qui s'auto-baptisait la "moral majority" dans les années 80)

 

Attention, ces tendances ne reflètent que les familles d'opinions individuelles, à la réalité plus sociologique que d'appartenance à des mouvances organisées en tant que telles, et ne sont donc pas, très loin de là, les seuls facteurs dans les tendances de vote structurelles (cad hors de l'impact d'événements et tendances de plus ou moins court terme): la géographie joue un rôle accru lors des processus électoraux, via l'impact de l'information, la pression de l'environnement régional, les réseaux politiques puissants à l'oeuvre localement.... Mais aussi un nombre donné de causes particulières jouant un rôle inégal selon la période (mais pouvant d'un coup devenir déterminant: agressivité extérieure, féminisme....), voire de personnages ponctuellement déplaisants mais durablement implantés dans la politique locale (dont nombre de représentants peu populaires mais inamovibles, comme le senior senateur du Kentucky et "minority leader" au Sénat, Mitch McConnell). Par ailleurs évidemment, le bipartisme contraint aussi à faire des choix tranchés reflétant peu la variété de ces tendances de fond, et ce d'autant plus qu'il faut parler d'un bipartisme différent dans chaque Etat.

 

La surprise des enquêteurs fut l'importance des ces "familles" du centre: à quelques détails et aux dénominations près, ces groupes restent familiers aux Américains dans la façon de se classifier. Les proportions en revanche ont beaucoup changé. Chez les conservateurs, par exemple, les religieux ont baissé nettement et surtout si on regarde géographiquement, ce qui en fait souligne que l'essentiel de ce courant se trouve dans le quart sud est du pays; et les deux groupes conservateurs ont tendance à diminuer en raison de leur rapide vieillissement et de leur faible "renouvellement" (leurs enfants ont tendance à moins reproduire le modèle....). De même, au centre, les "minivan moderates" ont tendance à avoir nettement diminué par rapport au précédent modèle sociologique américain, profondément banlieusard et conventionnel.

 

L'impact politique est important, surtout à l'heure où le parti républicain n'a fait que s'enfoncer dans une tendance d'extrême droite toujours plus affirmée. De même, l'ancienne "règle" des 40% qui votent Républicain et des 40% qui votent démocrate, avec 20% de "fluctuant", s'applique de moins en moins, tant en raison de ces évolutions sociologique et des changements démographiques qu'à cause du virage républicain, et de la tendance qui semble lourde d'une plus grande participation électorale qu'auparavant (où l'Amérique semblait "coincée" autour de 50% d'absention). Cette ancienne "règle" a encore cependant une réalité: une proportion donnée de ces "familles" du centre tend à voter durablement à gauche ou à droite pour un ensemble de raisons (locale/d'Etat, familiales, pour une cause particulière....), avec une proportion plus grande marquée pour le parti démocrate, tant par l'évolution du GOP depuis les années 90 que par l'évolution économique du pays.

 

Le mariage gay (largement accepté), l'avortement (sur lequel il y a une très importante majorité durable, malgré l'activisme des conservateurs), l'égalité homme-femme, l'immigration, la taxation accrue des plus riches (soutenue par près de 80% de la population), le maintien des grands programmes fédéraux "de base" (aide aux enfants défavorisés, aides alimentaires diverses, Medicare, Social Security, Ecole publique), l'augmentation du salaire minimum.... Font partie de ces causes aujourd'hui identifiées au parti démocrate et reniée par les conservateurs qui imposent leur donne au GOP, avec pour résultat une forte tendance au ralliement de ces familles du "centre" aux démocrates. Le parti républicain, encore sous Reagan identifié comme majoritairement compatible avec l'essentiel de ces grands programmes (bien que de façon plus inégale et moins rationnelle -certains ayant été rendus inefficaces tout en continuant à coûter), a perdu cette partie "modérée" (couvrant diverses appellations; modérés "génériques" et "rockefeller republicans" semblent les deux tendances) qui est aujourd'hui inexistante.

L'autre partie des républicains "de gouvernement", qu'on qualifiait encore dans les années 90 de "reasonable right", est aujourd'hui celle qui est mise sur la sellette en interne du GOP, qui a été pulvérisée en 2010 (dans les processus de primaires) via le chantage au financement, le tripatouillage électoral et des campagnes médiatiques démagogiques et surfinancées, et se trouve aujourd'hui de fait muselée et tenue en otage. C'est aussi cette partie qui pourrait tirer son épingle de la crise actuelle, face aux droites radicales concentrées essentiellement dans le "southern caucus" du parti (le tea party étant essentiellement aujourd'hui les mêmes anciens courants radicaux et racistes du vieux sud, comme souligné par la démographie électorale). Le problème de cette droite anciennement "mainstream" (c'était le "centre" des républicains) est qu'elle est en grande partie identifiée et résumable aux "establishment republicans".... Autrement dit, un mélange de "pros" de Washington et des soi-disant "pro business", en fait la partie directement dans le bain avec Wall Street et le "big business" (ce qu'on appelle parfois "corporate America"), surtout financiers, pharma et défense. Et tout le problème républicain est là: sans une aile populiste, à chercher au centre ou à l'extrême droite, ce "coeur historique" des républicains n'a pas de perspective de gouverner: l'équilibre a toujours été instable avec les religieux et radicaux, et il devient impossible, sans pour autant que le GOP puisse pour l'instant en sortir (c'est lié à la vie politique interne de la droite et à ses financements).

 

 

Parmis les multiples sujets constituant des facteurs décisifs de vote, y compris contre les facteurs dominant votre "profil" électoral et/ou certains de vos intérêts bien sentis, certains émergent et semblent condamner la droite américaine actuelle:

- le blocage politique: la droite radicale actuelle, et c'est particulièrement vrai dans la crise actuelle, porte l'essentiel de la culpabilité dans le "gouvernement par crise" et la baisse de la culture du compromis (et de la "civilité politique"), ce que l'opinion n'a pas cessé de mesurer dans son ensemble. Au plan national, ce facteur joue énormément, et c'est d'autant plus vrai pour un pays qui n'a jamais été aussi au centre de son histoire, et ressent d'autant plus mal le décalage avec une représentation politique très mal ajustée, surtout à droite

- les femmes: égalité de revenus et de traitement, mais surtout.... Avortement et contraception (si, elle aussi est lentement remise en cause en de nombreux endroits). Sans doute l'une des plus importantes lames de fond qui handicape le parti républicain. Le décalage du vote hommes-femmes n'a cessé de s'accroître depuis plus de 20 ans en faveur des démocrates, et plus les conservateurs pèsent dans le GOP, plus c'est vrai

- l'immigration et l'évolution démographique: où l'on voit que les radicaux, "libertariens" et évangélistes reflètent pour l'essentiel.... Le vieux sud blanc (qui lui même, à moyen terme, sera en grande partie perdu pour eux via cette évolution démographique).

- la santé et son coût: tout le remous autour d'Obamacare (voir les questions sur sa popularité.... Qui varie du tout au tout si on l'appelle Obamacare ou Affordable Care Act, par exemple), du coût des soins, du coût des assurances, des courants favorisant des systèmes de "single payer" ou des systèmes publics d'échelon étatique.... Soulignent le moment crucial auquel est arrivé la question aux USA, après 30 ans de dégénérescence du secteur de l'assurance maladie et de la santé, qui coûte une blinde, profite à toujours moins de monde et offre des prestations limitées, tout en rapportant peu aux professionnels de la santé (mais beaucoup aux assureurs, pharmas et propriétaires de cliniques).

- l'Education et son prix: les conservateurs se recentrent souvent sur un message de fermeture de l'école publique, de limitation de l'accès à l'université (centre du "gauchisme"), de priorité aux "vrais américains" (entendez les blancs venant des "bons" endroits), assorti d'un mépris affiché pour la science (visible sur les questions de l'écologie -hors réchauffement-, du darwinisme....). Face aux besoins de l'économie, au rêve d'ascension sociale.... L'impact est mesurable.

- l'économie polarisante fondée sur une baisse des impôts et l'invocation du "marché" comme solution à tous les problèmes: même une bonne partie des CSP+ et les classes moyennes "traditionnelles" n'y croient plus et constatent l'extrême polarisation des richesses, l'impact sur leur vie quotidienne, la disparition des "middle class jobs", la baisse de la demande solvable.... Et sont ouverts comme ils ne l'étaient plus depuis longtemps à autre chose que le discours de la "voodoo economics" initié par Reagan

 

S'il y a un "middle ground" plus ou moins défini autour duquel ce "nouveau centre" américain peut se réunir et argumenter (dans des marges plus ou moins importantes), ses caractéristiques sont:

- le sécularisme: 60% des Américains sont contre rout rôle des groupes religieux organisés à un degré ou un autre de la vie politique (16% n'ayant pas d'opinion)

- libertarianisme sur le plan sociétal (ce qui implique en fait un caractère anti-régulation dans ce domaine -pas dans l'économie-: aussi bien contre les religieux que ceux qui, comme Bloomberg, veulent réguler par exemple les boissons trop sucrées)

- sanctuarisation du "filet de sauvetage" (cad Medicare/medicaid, social security, assurance chômage, programmes d'aide aux plus faibles/démunis -enfants et retraités défavorisés, vétérans)

- isolationnisme sur le plan international

- anti-Washington sans être contre l'Etat fédéral: vague, mais assimilale au fait de baisser la place de l'argent dans le processus politique (contre les "special interest groups", la politique par les lobbies). C'est le syndrôme éternel du "bon roi" qui a de "mauvais conseillers"

Modifié par Tancrède
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Toujours pas d'accord ... les agences de rating laissent planer la rumeur d'une dégradation de la notation US des ce soir. :lol:

Etonnament une baisse de la note pourrait inciter les invesisseurs a continuer a privilégier des placement les plus sur ... donc les dette d'état ... donc maintenir le taux d'emprunt bas.

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D'après le post de Tancrede et d'autres plus haut, il me semble en résumé que la "droite dure" se radicalise donc car elle sent ses dernières décennies venue vu l'évolution politique et démographique aux USA. Et elle autant plus dangereuse qu'elle se sent acculé. Certains pourrait bien vouloir couler le navire avec eux !

Modifié par collectionneur
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Quelques chiffres sur le déroulement concrets des événements en l'absence de "deal" entre les parties présentes au Congrès.

 

L'Eta fédéral américain a en ce moment, pour schématiser, environs 30 milliards effectivement présents dans les caisses du Trésor. L'échéance du relèvement du plafond de la dette est vendredi, et évidemment, tout n'étant pas simple et brutal dans de vastes machineries complexes, le fric continue à rentrer et sortir, même si de fait, l'emprunt est une réalité à l'année (et pas comme on fait souvent symboliquement, un fait qui n'arrive que à partir d'un mois donné où le budget propre cesse d'être dispo et où on finance par l'emprunt). Donc si le dit plafond n'est pas relevé, ça ne veut pas dire que vendredi proprement dit est le jour où l'apocalypse descend sur terre.... Elle a des étapes. Vendredi, c'est le message qui dit aux prêteurs (déjà enclins à remettre en cause la signature américaine, surtout dans les bons à court terme). Quelles sont les prochaines échéances de dépense de l'Etat fédéral? Le fric entre et sort tous les jours, mais il y a des périodes plus marquées (paiement de grands contrats, versements de prestations....) avec des paiments importants effectués d'un coup:

- le 23 octobre: 12 milliards d'un coup pour la Social Security. Cumulé avec les paiements quotidiens mineurs jusque là, ce peut être le moment où le cash directement détenu s'épuise

- les 27, 29 et 30 octobre: 3, 2 et 6 milliards de dollars

- le 31 octobre: il y a un paiement massif (enfin une série de paiements massifs) de 58 milliards à effectuer (Social Security, Medicare et service de la dette). C'est l'échéance pour laquelle les USA n'ont pas de cash

 

Autre rappel:

- le budget initial d'Obama, visé en 2011: 1 203 milliards

- la précédente crise du plafond de la dette avait ramené ce budget à 1058 milliards, ce qui est la position actuellement voulue par les démocrates au nom de ce compromis de 2011 sur les budgets prévisionnels

- la "Continuing Resolution" qui est actuellement en débat, porterait sur un compromis à 986 milliards

- si les sequesters continuent (ils n'ont pas disparu), elles imposeront des coupures supplémentaires (provisionnelles, donc même pas des économies), ce budget tournera autour de 967 milliards

 

La discussion en cours, en fait ce sur quoi portent les économies, coupes et/ou non dépenses effectuées explicant ces différences, portent non pas sur des réformes et économies de fonctionnement, ou réellement sur des baisses de prestations dans les programmes "lourds" comme Medicare et la Social Security (le GOP sait qui vote pour lui, malgré ses discours), mais sur les programmes d'aides aux plus démunis ("headstart" pour les enfants, "meals on weels" pour les retraités, les tickets alimentaires, diverses aides éducatives), et plus encore sur la recherche et les programmes d'infrastructures (qui ont un fort impact sur la croissance et les recettes fiscales). Bref, les coupes républicaines ne touchent en aucun cas les vraies réformes (plus que des coupes) à faire au sein des poids lourds de la dépense. Des vraies réductions budgétaires durables et saines coûtent cher dans un premier temps avant de faire des économies dans un second (par surcroît de recette ET baisse des dépenses de fonctionnement), ce qui est la marque d'une opposition idéologique.

 

Quoiqu'il arrive, les prochains emprunts seront dorénavant plus chers qu'ils auraient pu l'être. Très réussi de la part de ceux qui prétendent être attachés à la réduction des dépenses avant tout.

Modifié par Tancrède
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D'après le post de Tancrede et d'autres plus haut, il me semble en résumé que la "droite dure" se radicalise donc car elle sent ses dernières décennies venue vu l'évolution politique et démographique aux USA. Et elle autant plus dangereuse qu'elle se sent acculé. Certains pourrait bien vouloir couler le navire avec eux !

 

Mais les plus illuminés des républicains, est-ce qu'ils ont conscience qu'ils coulent ? Ou est-ce qu'ils croient vraiment que leur pays est intouchable ?

 

En cas de non accord le 17, est-ce que l'Etat continuera de fonctionner normalement ? Il saura quand même payer ses fonctionnaires, etc. ? Il s'écroulera d'un bloc ou continuera son bonhomme de chemin, quitte à se serrer un peu plus la ceinture ?

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En cas de non accord le 17, est-ce que l'Etat continuera de fonctionner normalement ? Il saura quand même payer ses fonctionnaires, etc. ? Il s'écroulera d'un bloc ou continuera son bonhomme de chemin, quitte à se serrer un peu plus la ceinture

 

Réponse dans mon post précédent.

 

Autres chiffres:

- le coût économique (donc à l'économie "privée") du "shutdown" a été estimé par la société de recherche marketing IHS à 160 millions de dollars par jour, en plus de l'impact direct de la non activité de l'Etat (salaires et consommation des fonctionnaires et contractants gouvernementaux, commandes de l'Etat et des contractants.... Déjà estimés à 10 milliards pour la 1ère semaine). Le chiffre ne le reflète pas, parce qu'il s'agit d'une moyenne, mais la tendance est à la hausse continue: c'était bien moins que ces 160 millions au début, c'est plus maintenant

- selon le "chief economist" de Goldman Sachs, la croissance américaine pourrait être lourdement impactée, d'environs un cinquième ce trimestre

- la coupure n'est pas une opération "blanche" pour le budget: plus difficilement évaluable tant cela recouvre de domaines (amendes, pénalités et compensations, consommation de réserves, surdépenses pour rattrapage....), dont certains sont difficilement appréciables (renchériment de l'emprunt par défaut de confiance ou position de négo dégradée); celle de 95-96 avait ajouté autour d'1,6 milliards au déficit d'alors. Celle-ci coûtera plus cher au budget, c'est d'ores et déjà un fait certain (ne serait-ce que par la différence des circonstances économiques et politiques)

- 900 000 emplois auraient été perdus depuis 2010 par effet de l'incertitude et de l'atmosphère de crise permanente à Washington sur la question du budget

 

Dans l'argot de Washington, ce management par crises successives, avec des solutions in extremis qui ne sont que des remises à plus tard -le plus tard étant quelques semaines ou mois- est appelé "kicking the can" (une expression générique qui a une signification précise dans la politique américaine): le Congrès "kicks the can down the road" (renvoie la boîte plus loin; non littéralement traduisible en français par "refiler la patate chaude" au futur proche/remettre à plus tard). Et c'est exactement en invoquant cette expression que des opérateurs de Wall Street ont négocié des bons du Trésor aujourd'hui (pour l'instant encore que des bons à court terme), afin de souligner la confiance déclinante dans le Congrès, même si, pour l'instant, la certitude demeure qu'un accord temporaire sera trouvé avant la fin de la semaine.

L'une des raisons pour lesquelles Wall Street n'a pas encore paniqué est liée à l'incrédulité vis à vis de l'événement; demain ou jeudi, ça pourrait commencer à changer. Le phénomène est analogue, selon un observateur financier, à l'atmosphère dans la Nouvelle Orléans quelques heures avant Katrina: "finalement, ça a pas l'air méchant". Il faut attendre que ça cogne pour apprécier la chose. De même, les Républicains tendent à sous-estimer l'impact sur leurs propres administrés/électeurs; tant que ce n'est pas arrivé, on ne mesure pas. Vu le poids des pensionnés à la Social Security et abonnés au Medicare dans l'électorat républicain, ils devraient essayer de mieux réfléchir.

 

 

Anecdote "amusante": cet après-midi, le deal en cours de négociation (et apparemment déjà foutu au rencart) a été bloqué par les ultra-conservateurs (une fois de plus) qui ont piqué une colère sur un sujet moins qu'anecdotique. L'assurance santé du président et de son cabinet, celle des représentants et sénateurs semblent, dans les négos en cours, faire partie des "coûts" à dégager d'Obamacare (dans la réalité du fonctionnement, c'est une mesure moins que symbolique, ces élus étant sur le Medicare, sans régime spécifique); mais là, les tarés ont fait fort: ils ont piqué un caca nerveux pour en exclure aussi les assistants de ces personnages politiques. On parle pas de hauts fonctionnaires ou de personnels politique, là, mais des stagiaires et employés directs de chaque élu et secrétaire de cabinet, soit les assistants parlementaires et divers employés bossant au quotidien avec les députés, des gens qui touchent au maximum 25 000 dollars par an, et sont généralement de jeunes diplômés surqualifiés venant apprendre et se faire une place, mais devant en même temps vivre dans l'une des villes les plus chères des USA et faire des journées de 18h. Une couverture santé correcte (comme celle fournie par tout employeur un peu décent) semblerait quelque chose de normal.... Surtout que comme beaucoup des représentants ne sont pas de grands juristes, voire n'ont strictement aucune qualification pour comprendre et rédiger des lois, ces jeunes gens (je compatis, j'en ai été un) sont de fait souvent ceux qui sont chargés de la besogne lourde et infiniment complexe d'élaborer les textes qui seront proposés en assemblée, de mettre en forme les deals extraordinairement longs et laborieux sur des lois et règlements longs et abscons.... L'un des grands risques d'une telle mesure est de voir un important "brain drain" de gens jeunes et brillants qui quitteraient ces activités (et qui, vu leurs effectifs, feraient baisser ainsi les salaires des autres "entry level jobs" de Washington, essentiellement dans l'ensemble de boîtes liées au lobbying), enlevant encore de la capacité de travail au Congrès où l'on discernait déjà depuis des années une nette baisse de l'aptitude au travail législatif, entre autres problèmes. L'autre problème est le risque de ne voir que des enfants de l'élite (pouvant se passer du salaire) arriver à ces postes toujours potentiellement utiles pour commencer un CV politique/jusriste/lobbying de haut niveau, soit encore un facteur de plus vers une "aristocratisation" des USA (et surtout de leurs sphères dirigeantes) et la baisse de la mobilité sociale (dans l'OCDE, les USA ont déjà la plus mauvaise).

Des journalistes présents sur le Capitole cet après-midi signalaient l'ambiance chez les assistants des députés ultra conservateurs en question: y'en avait pas beaucoup qui pensaient encore vouloir bosser pour leurs patrons, ou beaucoup les aider dans leurs délires....

Le détail est hallucinant, faut pas chercher la logique: c'est LA-DESSUS que les ultra conservateurs ont fait bloquer les négociations TOUTE LA JOURNEE. Sur un truc qui coûte des clopinettes (voire rien du tout puisqu'Obamacare n'est qu'un sample et un soutien à des régimes d'assurance privée ouverts à plus de monde, et qu'en plus on parle de jeunes en bonne santé), n'est même pas symbolique (on parle pas de hauts profils "d'élites de Washington") et risque d'endommager (encore plus) la qualité du travail parlementaire, tout en constituant un exemple déplorable d'un employeur qui ne fournit même pas de couverture santé (ce qui est le mode "normal" d'assurance santé aux USA). Ces assistants parlementaires ne sont pas non plus admissibles au Medicare, et leurs revenus ne leur laissent aucune possibilité de la moindre assurance maladie un minimum décente (des couvertures symboliques ou partielles au mieux), surtout quand on tient compte du coût de la vie dans la zone de Washington. Tout le monde s'interroge sur la logique de cette posture plus que ridicule: si c'est juste un prétexte pour piquer une colère et bloquer tout deal en cours (leur stupidité habituelle), il est juste nul, mesquin et contre productif (pour eux).

 

Quand on vous dit que la logique chez ces gens a déjà fait défaut....

Modifié par Tancrède
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Sur une note plus légère, aujourd'hui a eu lieu àa la Maison Blanche une cérémonie de remise de la médaille d'honneur du Congrès au capitaine de l'Army William Swenson. Le président américain l'a mis particulièrement en exergue en raison d'un fait jusqu'ici unique: une partie des actions qui ont valu au capitaine sa distinction sont sur caméra. Pour la première fois, l'un des actes qu'on évoque dans les citations accompagnant de telles récompenses a été filmé (partiellement: on ne voit pas le "moment" proprement dit), avec, autre fait signalé par le président, un autre récipiendaire de la même médaille (Dakota Meyer, un marine honoré il y a deux ans pour son comportement dans le même événement) présent sur le film et accompagnant le capitaine aujourd'hui célébré. Je sais que c'est plus le contexte qui joue psychologiquement, mais ça peut faire son petit effet en voyant la dite vidéo, consultable sur la plupart des sites d'information américains et sur celui de l'Army.

 

Il s'agit d'une vidéo venant de la caméra de casque d'un personnel de santé regardant la scène depuis son hélico MEDEVAC (au sol, prenant un blessé) et s'entretenant un moment avec le capitaine. L'événement qui a valu sa récompense au capitaine est son comportement dans une embuscade en Afghanistan il y a 4 ans et appelée "bataille de Ganjgal". Le dossier du capitaine Swenson a apparemment traîné dans son traitement, avec des rumeurs de persécution par la hiérarchie de cette zone d'opération à cette époque. L'autre récipiendaire de ce jour, Dakota Meyer, a été le plus bruyant avocat de l'octroi de la médaille au capitaine.

Modifié par Tancrède
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Nouvel échec.

La Maison Blanche a rejeté mardi le nouveau plan des républicains de la Chambre des représentants sur un relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis, l'assimilant à une demande de «rançon».

«Le président (Barack Obama) a dit et répété que les membres du Congrès n'avaient pas à exiger de rançon pour assumer leurs responsabilités fondamentales de voter un budget et de payer les factures du pays», a expliqué une porte-parole de la présidence, Amy Brundage, estimant que «malheureusement, c'est ce que fait la dernière proposition des républicains de la Chambre».

 

(Reuters) Conséquence du "shutdown" qui paralyse nombre de services fédéraux américains, la Caroline du Nord est le premier Etat à suspendre le versement d'allocations réservées aux pauvres. Plus de 20.000 personnes, dont bon nombre d'enfants, touchent des allocations mensuelles qui les aident à acheter des produits alimentaires et autres produits de première nécessité grâce aux programmes sociaux de Caroline du Nord, appelés Work First, financés en totalité par le gouvernement fédéral. Les récipiendaires de l'aide doivent en refaire chaque mois la demande. Les autorités de Caroline du Nord ont ordonné l'arrêt du traitement des demandes pour le mois de novembre, jusqu'à ce qu'un accord soit conclu à Washington pour mettre fin au "shutdown".
Modifié par alexandreVBCI
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Fox News n'a pas la meilleure réputation... mais iraient-ils jusqu'à falsifier les résultats d'un sondage ? Il y a fort à parier que non.

Celui-ci mérite le détour !

 

 

37% des Américains voteraient pour relever le plafond d'endettement s'ils siégeaient au Congrès

58% refuseraient de le relever !

 

27% sont plutôt d'accord avec : "Il faut augmenter le plafond d'endettement, discuter de ne pas le faire est irresponsable", tandis que 

62% sont plutôt d'accord avec : "Le plafond d'endettement ne doit être relevé qu'après avoir effectué des coupes sévères dans les dépenses du gouvernement"

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FoxNews IRAIT jusqu'à publier des sondages bidons: ils l'ont fait pendant les élections de 2012, jusqu'au soir même de l'élection où leurs "sondeurs" annonçaient un raz de marée romneysien et contestaient la validité de TOUS les autres sondages, démocrates ou non, avec le plus grand sérieux et de longues explications mathématiques à la clé. La même FoxNews a de même essayé de contester la validité des sondages et enquêtes qui, depuis 3 semaines, montrent des républicains écharpés, et particulièrement leur aile radicale, avant de changer d'avis.
 

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Fox News n'a pas la meilleure réputation... mais iraient-ils jusqu'à falsifier les résultats d'un sondage ? Il y a fort à parier que non.

Les sondages "commerciaux" sont systématiquement biaisés, et la non publication des détail du modèle, du panel et des résultat brut - non redressé - ne permet pas d'analysé la pertinence de la méthode. Les résultats proposés sont partiels, redressés comme ca arrange le client, et le panel est en général "orienté client".

Les résultats bruts des sondages commerciaux sont en général conservé "secret" pour développer des stratégies internes au client.

En gros en fonction du mode administration du sondage, du panel sélectionné ou pas, des questions posées ou pas, on peut faire dire n'importe quoi a un sondage. Par exemple le même sondage, strictement, proposé en CAWI ou face a un opérateur donne des résultats tres différent.

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Nonobstant le débat sur la sincérité de foxnews, ça ne me paraît pas choquant (et même plutôt une bonne chose) qu'une majorité de citoyens se méfient du fort niveau d'endettement.

 

Est-ce vraiment le niveau d'endettement qui les choque tellement ? Pour certains, oui, assurément. Pour d'autres, c'est plutôt l'utilisation qui est faite des fonds publics qui les irrite. Si on garde le même niveau d'endettement, mais que l'on utilise l'argent public pour des mesures plus en adéquation avec leurs idéaux, ça ne leur pose plus de problème. Du moment que l'on retire l'Obamacare, certains sont tout à fait partants pour que l'on relève le plafond de la dette. Autrement dit, la préoccupation est parfois plus politique que réellement budgétaire. 

 

Concernant les sondages d'opinion, ce n'est la plupart du temps que vaste fumisterie. Le pire, c'est qu'il nous les place parfois dans les journaux d'informations. C'est clairement se foutre de la gueule du monde.

Modifié par Skw
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Les sondages "commerciaux" sont systématiquement biaisés, et la non publication des détail du modèle, du panel et des résultat brut - non redressé - ne permet pas d'analysé la pertinence de la méthode. Les résultats proposés sont partiels, redressés comme ca arrange le client, et le panel est en général "orienté client".

Les résultats bruts des sondages commerciaux sont en général conservé "secret" pour développer des stratégies internes au client.

En gros en fonction du mode administration du sondage, du panel sélectionné ou pas, des questions posées ou pas, on peut faire dire n'importe quoi a un sondage. Par exemple le même sondage, strictement, proposé en CAWI ou face a un opérateur donne des résultats tres différent.

 

Les détails du sondage sont accessibles à partir du lien dans l'article :

 

 

Methodology
The Fox News Poll is conducted under the joint direction of Anderson Robbins Research (D) and Shaw & Company Research ®. The poll was conducted by telephone with live interviewers October 1-2, 2013, among a random national sample of 952 registered voters (RV).
 
Results are of registered voters, unless otherwise noted.
 
Landline and cell phone telephone numbers were randomly selected for inclusion in the survey using a probability proportionate to size method, which means that phone numbers for each state are proportional to the number of voters in each state.
 
Results based on the full sample have a margin of sampling error of ± 3 percentage points

 

La méthodologie ne comprend pas de sélection du panel.

 

Le texte précis des questions est fourni, et les mots choisis ne me semblent pas orientés spécifiquement -voir les questions 35 et 36.

 

Le fait de rappeler juste avant la question qu'augmenter le plafond est destiné à permettre au gouvernement d'emprunter pour faire face à ses obligations a certainement un impact sur les réponses, mais d'un autre côté c'est strictement factuel. Il faut noter que l'option "augmenter les impôts pour équilibrer le budget" n'est proposée nulle part, le seul moyen de l'équilibrer étant la diminution des dépenses... mais si elle avait été proposée cela n'aurait pu diminuer le nombre de ceux qui refusent d'augmenter le plafond, plutôt l'inverse puisqu'une possibilité supplémentaire de ne pas l'augmenter aurait été rappelée.

 

Les seules questions qui restent sont :

- Le redressement. Il n'en est nulle part question dans les détails du sondage. S'il y en a eu un, ce n'est pas dit. Même s'il y en a eu un, peut-on imaginer que l'ajustement par rapport aux variables de contrôle déclenche un redressement suffisant pour changer le sens de la majorité de l'opinion ? Nous ne parlons pas d'un 52 à 48 ici comme dans l'élection présidentielle typique, il s'agit d'un 58 à 37, donc j'ai du mal à y croire

- La possibilité d'une fraude totale, du type on invente les résultats voire le sondage n'a jamais eu lieu. C'est là que je dis que la falsification est peu probable, même venant de Fox News : il y aurait trop à perdre à ce genre de comportement à moyen / long terme

 

Et le fait qu'une majorité d'Américains préfère arrêter net l'augmentation de l'endettement, même si cela doit provoquer des difficultés... est vraiment remarquable  :huh:  :blink: !

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USA/dette: la Chine et ses réserves de USD suspendues à un défaut de paiement

Shanghai (awp/afp) - Le risque d'un défaut de paiement des Etats-Unis pourrait conduire la Chine à accélérer la diversification de ses immenses réserves de devises, à l'heure où Pékin appelle à "désaméricaniser" l'économie mondiale et souhaite internationaliser le yuan.

Faute d'un accord budgétaire in extremis au Congrès, le Trésor américain ne sera plus autorisé à emprunter à partir de mercredi soir et les Etats-Unis pourraient se trouver en défaut de paiement d'ici la fin du mois -- pour la première fois de leur histoire.

Le choc de confiance diminuerait alors la valeur des actifs en dollars de la Chine -- en premier lieu ses énormes réserves de devises, les plus importantes du monde avec 3660 mrd USD fin septembre, constituées très majoritairement de billets verts.

"Si vraiment un défaut se concrétise, le gouvernement chinois accélérera avec détermination la diversification de ses réserves en devises, et se reportera sur des émissions obligataires d'autres pays jugés plus sûrs", a souligné Liao Qun, économiste de Citic Bank International.

"La Chine pourrait ainsi réduire le volume de bons du Trésor (américains) en sa possession. Elle aurait ses raisons pour le faire, même si ce serait extrêmement difficile", a-t-il indiqué à l'AFP.

La Chine est le principal détenteur de dette américaine, avec 1277 mrd USD en bons du Trésor, suivis de près par le Japon avec 1140 mrd USD, selon les derniers chiffres du gouvernement américain.

Pékin devrait cependant se garder de se séparer d'une trop grosse partie de ses actifs, ce qui risquerait d'amplifier le désarroi des marchés financiers... et de réduire en conséquence la valeur des bons du Trésor et dollars encore en sa possession.

D'autant que Pékin n'a guère d'alternative: très rares sont les autres types d'actifs dans le monde en volume suffisant pour offrir un débouché aux gargantuesques liquidités chinoises, avertissent les experts.

A plus long terme, le Japon pourrait lui aussi entreprendre de rééquilibrer son portefeuille, même si la dépendance de Tokyo vis-à-vis de Washington empêchera toute évolution brutale, a noté Yoshikiyo Shimamine, économiste en chef de l'institut Dai-ichi à Tokyo.

"Aucun instrument financier n'est aussi liquide que les bons du Trésor", et il serait difficile pour une économie majeure de s'en passer, a-t-il cependant tempéré.

Mais la Chine se montre également très inquiète de l'onde de choc que provoquerait un défaut de paiement de Washington pour l'économie mondiale et la croissance chinoise encore cruellement dépendante des exportations et investissements étrangers.

"Un défaut aurait bien entendu un impact très net sur l'économie aux Etats-Unis et aurait donc des conséquences négatives pour l'économie chinoise", avertit Sun Junwei, économiste de HSBC.

Signe de leur inquiétude grandissante, dirigeants et médias d'Etat chinois ont multiplié ces derniers jours les avertissements et appels au compromis entre parlementaires américains, pointant les relations "inséparables" qui lient les économies des deux pays.

"Nous exigeons que les Etats-Unis, comme pays émetteur de la principale devise de réserve dans le monde, et en tant que première puissance économique, prennent leur responsabilité", a martelé le vice-ministre des Finances Zhu Guangyao mardi.

De son côté, l'agence officielle Chine nouvelle a estimé dimanche dans un commentaire cinglant, que c'était "peut-être le bon moment pour une planète abasourdie de commencer à envisager la construction d'un monde désaméricanisé".

"Les économies émergentes doivent avoir davantage leur mot à dire dans les institutions financières internationales", a-t-elle plaidé, évoquant "la création d'une nouvelle devise de réserve" pour remplacer le dollar, et une évolution du Fonds monétaire international (FMI), où Pékin ne pèse guère plus que l'Italie.

Une réforme de la gouvernance du FMI est préparée depuis trois ans mais son entrée en vigueur est bloquée par le veto de fait des Etats-Unis qui doivent la faire ratifier par le Congrès.

Dans le même temps, Pékin semble très désireux de promouvoir l'internationalisation du yuan, dont la convertibilité reste pourtant farouchement contrôlée.

La Chine a ainsi conclu mardi un accord avec le Royaume-Uni pour renforcer le rôle du renminbi (autre nom de la monnaie chinoise) à Londres -- où des entreprises émettent depuis le printemps 2012 des émissions obligataires en yuans, ce qui demeure encore aujourd'hui exceptionnel en-dehors de Hong Kong.

De son côté, la banque centrale chinoise a récemment passé des accords de swap monétaire avec ses homologues européenne et britannique, facilitant l'accès aux yuans des établissements financiers basés en Europe.

afp/al

(AWP / 16.10.2013 13h00)

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Nonobstant le débat sur la sincérité de foxnews, ça ne me paraît pas choquant (et même plutôt une bonne chose) qu'une majorité de citoyens se méfient du fort niveau d'endettement.

 

Au prix d'un défaut qui condamnera toute capacité à rembourser la dite dette, ce serait splendidement contradictoire.... A ceci près que, comme dit plus haut, une bonne partie du public américain, et particulièrement les populations composant les actuels radicaux et gueuleurs de la droite, n'aiment pas la dette, mais ne veulent pas non plus que les services fournis par le gouvernement fédéral soient coupés, sauf ceux dont ils ne connaissent et comprennent pas l'utilité et qui ont l'étrange point commun.... De représenter peanuts dans le budget (ces obscurs services administratifs ou d'inspections diverses, par exemple). Avec quelques "moutons noirs" érigés comme tels par les ahuris de grande audience, comme la FEMA (la sécurité civile), réputée, selon les complotistes de l'extrême droite, avoir des camps de concentration et de rééducation mentale (cf Glenn Beck et Rush Limbaugh) et ne servir à rien.... Jusqu'à ce qu'une catastrophe naturelle arrive dans LEUR coin et que les mêmes personnes qui hurlaient à la mort contre la chose la réclament soudain à tout prix, avec des fonds fédéraux d'aides diverses. Cela a été vu en Louisiane, en Floride, en Géorgie, dans les Carolines.... Et il y a moins d'un mois dans le "couloir aux tornades" de la middle America, où les empaffés radicaux qui avaient gueulé contre la possibilité pour le New Jersey et NY (en décembre-janvier frappé par un ouragan dévastateur) d'être aidé par la FEMA et l'Etat (qui ne devraient même pas exister selon eux), chialaient sans vergogne pour obtenir des aides massives et l'intervention de la FEMA, menaçant de mort qui ne les aiderait pas....

Ce genre d'opinion n'est donc que rarement cohérent, surtout dans sur la partie droite de l'échiquier. On soulignera aussi la large ignorance de cet électorat, à la fois le plus dépendant à l'Etat fédéral et le plus ignorant (moindre éducation, moindre information, comme toutes les enquêtes le montrent): ils touchent le chômage, la social security, des aides diverses et/ou medicare (ou quand ils ne l'ont pas, abusent du service d'urgence des hôpitaux publics....), mais ne comprennent pas que ça vient (tout ou partie) du gouvernement fédéral et que c'est un service fédéral. Leurs Etats sont les plus lourds en implantations et services fédéraux (et généralement les moins développés et les moins autosuffisants, ceux qui contribuent moins qu'ils ne prennent dans le pactole fédéral), armée en tête, mais à part ça, c'est normal d'avoir tout ça. Pour eux, ces choses existent grâce à eux, et ne sont pas liées à l'Etat fédéral, ce qui culmine dans les pancartes encore régulièrement observées "get your government hands off my Medicare".

 

Tout comme des enquêtes révèlent depuis longtemps que tout le monde veut voir la dette baisser, tout le monde veut qu'il y ait des coupes importantes, mais quand on demande quel secteur doit être coupé, ils ne savent pas, et si on demande secteur par secteur ce qui doit être coupé, ils refusent à chaque fois et pensent en majorité que chaque secteur de dépense doit être augmenté (notamment armée, law enforcement, medicare, social security, aide alimentaire....). Tout au plus, à part la FEMA, les radicaux de droite veulent voir coupées l'aide extérieure et le soutien aux arts, qui représentent à elles deux peanuts de chez peanuts dans le budget américain (et l'aide extérieure est un outil de politique étrangère commode et productif).

 

 

Donc le "souci citoyen du déficit" me fait doucement marrer, quand mis en face de la réalité. Et encore plus ce souci dans la droite et l'extrême droite américaine, où l'hypocrisie (ou l'ignorance) est nettement plus grande, et la tendance à la dépendance à l'Etat fédéral nettement plus marquée qu'à gauche.

 

Et le fait qu'une majorité d'Américains préfère arrêter net l'augmentation de l'endettement, même si cela doit provoquer des difficultés... est vraiment remarquable :huh::blink:

 

Parce que ceux qui le pensent à droite ne comprennent pas, pour la plupart, ce que ça veut dire et implique.

 

Mais la validité du sondage est plus que douteuse: d'abord parce que la plupart des autres, toutes tendances confondues, pointent depuis plusieurs semaines dans la direction inverse, ensuite parce que les "sondages" politiques de Fox ont eu de larges tendances à être plus qu'à côté de la plaque récemment (victoire de Romney par une marge de 6 à 12%.... Affirmée jusqu'au soir de l'élection, et contestation des résultats le lendemain: ces sondages aussi avaient une méthodologie détaillée), et enfin parce que si ce sondage était sérieux, il ferait le tour des chaînes d'info américaines et des discussions politiques.

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Au prix d'un défaut qui condamnera toute capacité à rembourser la dite dette, ce serait splendidement contradictoire....

 Oui et non, dans la mesure où toutes les tentatives précédentes de faire comprendre que le niveau d'endettement était devenu trop important n'ont pas abouti, certains peuvent penser que seul un choc de ce type pourrait faire bouger les choses.

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Parce que ceux qui le pensent à droite ne comprennent pas, pour la plupart, ce que ça veut dire et implique.

 

Ça c'est très vraisemblable en effet. Et c'est sans doute vrai aussi de ceux qui le pensent à gauche.

 

Même un programme d'équilibrage du budget à marche forcée comme celui que j'imaginais sur ce fil il y a quelques pages ne suppose pas de mettre en faillite un Etat. Bien au contraire, puisque interrompre le paiement des dépenses décidées ne peut que mener à une fuite des investisseurs rendant impossible de faire rouler la dette... et ne laissant le choix qu'entre la faillite totale et la monétisation de la dette à grande échelle, la banque centrale rachetant aux investisseurs désabusés les titres de dette arrivant à échéance.

 

Si aucun accord n'intervient aujourd'hui ni les quelques jours suivants -c'est plus probable que les 5 ou 10% de chance que j'évoquais, mais j'ai du mal à l'imaginer tout de même-, c'est probablement ce qui arrivera : la Fed monétisera pour faire rouler la dette, pendant que les dépenses seront sabrées sans réajustement global, multipliant l'effet récessif de la baisse de dépense, débouchant sur une désorganisation.

 

Soit Boehner et Obama sont seulement en train de jouer "Règlement de compte à OK Corral" - à moins que ça ne soit "La Fureur de vivre" - et ce frileur à grand spectacle se terminera bientôt, les lumières se rallumeront, le public sortira de la salle (un peu sonné tout de même) en prétendant qu'il n'y a jamais cru, qu'il n'a jamais eu de doute que ce film hollywoodien se terminerait par un happy end comme il se doit.

 

Soit la date de demain sera vue avec le recul comme historique - même si toutes les conséquences ne se matérialiseront pas le jour même, ni dans le mois.

 

Je suis peut-être impressionnable, mais moi j'ai un doute.

 

 

 

Mais la validité du sondage est plus que douteuse: d'abord parce que la plupart des autres, toutes tendances confondues, pointent depuis plusieurs semaines dans la direction inverse

 

Intéressant ! Aurais-tu une source ?

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Oui et non, dans la mesure où toutes les tentatives précédentes de faire comprendre que le niveau d'endettement était devenu trop important n'ont pas abouti, certains peuvent penser que seul un choc de ce type pourrait faire bouger les choses.

 

Sûrement, à ceci près qu'il n'y aura plus les moyens de bouger avant longtemps, et que l'impact sur le pays (et le régime), sans même mentionner l'impact sur l'économie mondiale, est difficile à sous-estimer.

On s'occupe d'une dette quand les choses vont bien, pas quand l'économie est conjoncturellement et structurellement problématique. C'est vraiment pas le sujet le plus important à court ou moyen terme, et les solutions d'urgence en ce domaine sont rarement productives, sinon jamais.

 

L'un des pires problèmes est qu'une bonne part de l'électorat américain, avec une surconcentration à droite, ne sait même pas ce qu'est ce relèvement du plafond de la dette et ce que cette procédure implique comme conséquence.

La chose a été trop peu et mal expliquée, et, pire encore, comme pour les conséquences des sequesters, elle a été mal vendue, sous forme de menace apocalyptique (dans le sens où le ciel s'effondre d'une minute sur l'autre dès que ça arrive), ce que la suite des événéments a évidemment démenti, puisque l'apocalypse brutale où tout s'effondre d'un coup n'arrive qu'au cinoche ou dans les récits religieux.

 

Intéressant ! Aurais-tu une source ?

 

Gallup, NBC, CNN.... La tendance suivie au quotidien dans les médias américain, en somme. Vu que les ricains adorent les sondages et sont la population la plus accro au commentaire politique chiffré, ça veut dire plusieurs tous les jours. Donc non, j'en ai pas un précis en tête là tout de suite, juste la masse de ceux qui arrivent tous les jours, les réguliers (même question posée depuis longtemps et reposée régulièrement) comme les ponctuels, dans chaque média et fournisseur. Comme je me fie évidemment à aucun en particulier et plus aux tendances convergentes, un sondage précis n'est pas mon point de focus.

 

Soit Boehner et Obama sont seulement en train de jouer "Règlement de compte à OK Corral" - à moins que ça ne soit "La Fureur de vivre" - et ce frileur à grand spectacle se terminera bientôt, les lumières se rallumeront, le public sortira de la salle (un peu sonné tout de même) en prétendant qu'il n'y a jamais cru, qu'il n'a jamais eu de doute que ce film hollywoodien se terminerait par un happy end comme il se doit.

 

Le problème est que Boehner n'a pas de contrôle sur sa majorité, ni immédiat (le "whip vote" ne marche pas comme en Angleterre) ni à long terme: il a peu de "reconversions" à promettre, peu de marge de manoeuvre pour amener des législations souhaitées, peu de consensus dans un GOP sans plate forme commune désormais, et surtout, peu de contrôle sur le processus de nomination qui a échappé à tout contrôle, et sur le financement général qui puise à deux familles de sources bien distinctes désormais, les excités étant alimentés par les groupes religieux et des fortunes autonomes comme les frères Koch (à qui leur créature -le Tea Party- a au moins partiellement échappé: c'est Frankenstein, quoi).

Mais c'est étrange de voir à quel point la prévalence du "ça va s'arranger in extremis" domine encore mentalement les esprits trop rôdés et blasés de la scène washingtonienne. Même à Wall Street, ça continue à jouer ("ça va s'arranger parce que ça DOIT s'arranger"): résilience, refuge dans le connu et les certitudes, crainte trop grande du "grand bond dans la mouise".... Les réflexes sont les mêmes partout.

 

Mais le fait est que le compromis bancal du parti républicain de la dernière période (années 60 à aujourd'hui) a vécu (peut-être même le bipartisme, quoique c'est plus lourd à changer), et que le parti va devoir se recomposer: les républicains dits "modérés" et les amis du big business ne peuvent plus s'entendre avec les excités religieux et radicaux "libertariens" et ultra conservateurs populistes. Ils ont d'abord juste servi de réservoir de vote sous Nixon, puis d'appoint utile sous un Reagan (et un Bush Sr) qui les ont peu écouté, et ont commencé la rebellion sous Bush Jr qu'ils accusent de les avoir arnaqués et condamnent largement. Ca et leur resserrement géographique, tout indique que cet éternellement problématique caucus du sud, en bisbille avec tous les autres groupements (et zones) politiques composant la scène américaine et les 2 grands partis, n'est plus soluble dans le bipartisme.

 

 

 

Tiens, un chiffre oublié dans mon tableau de l'actuelle sociologie politique américaine (voir plus haut): les appartenances (différent des convictions, le compromis national qu'est un parti ne reflète que partiellement les convictions) "revendiquées" par l'électorat américain, toujours dans la même étude (qui court sur plusieurs périodes et s'est donc affranchie autant que possible du conjoncturel) ont largement changé par rapport à "l'ancien" 40/40/20 (avec 50% d'abstention). Aujourd'hui, 28% des électeurs se revendiquent républicains (proche de la proportion des deux électorats "de base" dits conservateurs, mais ne se recoupant que partiellement avec), 36% démocrates et 36% indépendants. Le bas chiffre du GOP reflète l'évolution récente du parti, son impossible compromis fondamental et sa posture plus parasitaire qu'autre chose désormais. Je vais chercher s'il y a un plus grand détail sur les 36% d'indépendants, qui doivent se diviser entre un "centre" de modérés "normaux", des désabusés de tous types et une bonne partie de l'extrême droite (beaucoup plus en colère avec le GOP que la gauche ne l'est avec le parti démocrate), plus un peu de la gauche "idéologique".

Modifié par Tancrède
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Le problème est que Boehner n'a pas de contrôle sur sa majorité, ni immédiat (le "whip vote" ne marche pas comme en Angleterre) ni à long terme: il a peu de "reconversions" à promettre, peu de marge de manoeuvre pour amener des législations souhaitées, peu de consensus dans un GOP sans plate forme commune désormais, et surtout, peu de contrôle sur le processus de nomination qui a échappé à tout contrôle, et sur le financement général qui puise à deux familles de sources bien distinctes désormais, les excités étant alimentés par les groupes religieux et des fortunes autonomes comme les frères Koch (à qui leur créature -le Tea Party- a au moins partiellement échappé: c'est Frankenstein, quoi).

Mais c'est étrange de voir à quel point la prévalence du "ça va s'arranger in extremis" domine encore mentalement les esprits trop rôdés et blasés de la scène washingtonienne. Même à Wall Street, ça continue à jouer ("ça va s'arranger parce que ça DOIT s'arranger"): résilience, refuge dans le connu et les certitudes, crainte trop grande du "grand bond dans la mouise".... Les réflexes sont les mêmes partout.

 

Boehner n'a pas de contrôle sur le TP, mais la décision qu'il va devoir prendre aujourd'hui est d'accepter ou non que la Chambre vote sur le compromis entre Démocrates et Républicains défini au Sénat. S'il accepte, le compromis devrait passer même en cas de révolte des élus TP, mais seulement grâce au renfort de voix démocrates.

 

Dans ce cas, pas de risque de défaut... du moins dans les trois mois ! C'est certainement ce que les bailleurs de fonds républicains lui recommandent. Mais il n'a pas obtenu grand chose de la part des Démocrates, donc il aura montré qu'il n'est pas prêt à aller jusqu'au bout dans une "négociation de bord de l'abîme" ce qui le mettra en position de faiblesse pour le prochain épisode : il n'obtiendra guère plus en janvier/février prochain qu'aujourd'hui, ayant démontré qu'il est trop raisonnable pour une stratégie du type "arrêtez-moi ou je fais un malheur". Il peut croire que l'instrument qu'utilisent les Républicains pour forcer des coupes dans les dépenses depuis 2011 sera alors définitivement émoussé... faisant de Boehner un perdant, non seulement face au TP qui le crucifiera si ce sont les Démocrates de la Chambre qui permettent à l'accord de passer... mais surtout aux yeux de l'ensemble des Républicains à terme. Bref, la carrière de Boehner le "faible" sera compromise, peut-être définitivement.

 

L'alternative consiste à compter sur le fait que le défaut de paiement n'arriverait pas tout de suite - pas avant le 22 au pire si l'on en croit les gazettes - et à répondre en fait à Obama "Tu n'as presque pas bougé sur l'Obamacare, tu te crois le plus fort ? Maintenant on va voir ce que tu as dans le ventre !". Donc, laisser passer l'échéance en continuant à discuter... voire aller jusqu'à dire "l'accord passé au Sénat est inacceptable il faut renégocier". Du coup, les délais seraient très courts, et la balle dans le camp des Démocrates, qui seraient alors sous pression de leurs bailleurs de fonds (souvent les mêmes !)... et de leur rythme cardiaque.

 

Si le défaut de paiement était prévu le 17 ou le 18, je serais sûr que Boehner ne choisirait pas ce qui équivaudrait à un suicide politique. Le coup d'Obama qui a refusé des concessions sérieuses et a renvoyé la balle chez l'adversaire serait alors gagnant. Mais comme il y a quelques jours de décalage... il est possible de se rapprocher un peu encore de l'abîme en imaginant qu'on n'y tombera pas.

 

Là est à mon sens le danger.

 

Enfin... j'espère me tromper.

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Boehner n'a pas de contrôle sur le TP, mais la décision qu'il va devoir prendre aujourd'hui est d'accepter ou non que la Chambre vote sur le compromis entre Démocrates et Républicains défini au Sénat. S'il accepte, le compromis devrait passer même en cas de révolte des élus TP, mais seulement grâce au renfort de voix démocrates.

 

C'est un des problèmes à l'oeuvre, avec des facteurs qui jouent beaucoup plus qu'on n'ose accepter de le penser:

- il veut garder son job, donc ne pas prendre le risque de le perdre (dans la situation actuelle, il ne pourrait pas récupérer grand chose, voire ne pas être réélu); on penserait que dans de tels moments, des gens comme ça pourraient accepter de "prendre le coup" pour le pays, mais non..... Ca n'est qu'une des possibilités pour les gens comme ça, pour qui les conséquences sont toujours diluées, délayées, atténuées

- il a besoin du caucus du sud, donc du Tea Party et des excités religieux.... Toujours pour maintenir le parti républicain. C'est l'un des trucs qui outrage le plus les commentateurs républicains: que l'establishment du GOP n'ait toujours pas le courage de trancher et de s'opposer à sa composante radicale, et entamer une réforme du parti.... Parce que ça coûterait vraisemblablement les élections de 2014 et 2016

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